Chapitre 41

Chapitre Quarante-Et-Unième

Ce soir, c'était le premier samedi de juillet. Et ce samedi soir était un samedi soir sans Victorinne chez les Gelderman. Esmée était sortie de sa chambre pour le déjeuner et depuis elle s'était installée sur le canapé. On était au mois de juillet mais elle avait tout de même mis une couverture sur ses jambes. Elle trainait distraitement sur son téléphone, la télévision sur un programme sans importance en fond sonore, quand Max était venue s'installer en face d'elle, passant aisément par-dessus le dossier du canapé.

« Hey... »

Esmée avait simplement relevé les yeux vers sa petite sœur sans n'émettre aucun son.

« Vicky m'a dit pourquoi vous vous étiez engueulé, repris Max d'une toute petite voix. »

Toujours aucune réponse.

« Je... Je veux que tu saches qu'elle a supprimé le message dès qu'elle l'a envoyé. ... Elle ne voulait pas te faire de mal. Elle veut juste que tu sois heureuse, mais c'est Vicky et... Elle ne sait pas comment faire ça. Tu la connais. »

Esmée avait verrouillé son téléphone puis l'avait glissé sous sa cuisse.

« Je sais qu'elle ne voulait pas être méchante mais ça m'a blessé quand même. C'est ma sœur et... J'ai l'impression de ne plus pouvoir lui faire confiance.

— Je comprends. Tu lui en veux...

— Encore un peu... Oui.

— Ça veut dire déjà un peu moins ? »

Esmée avait esquissé un mini-sourire et ça avait suffi à Maxellende.

« Tu veux bien qu'elle rentre alors ?

— Comme si j'étais celle qui décidait, fit remarquer Esmée.

— Bah quand même...

— Et puis elle part bientôt en France nan ?

— Toi aussi.

— Je ne partirais qu'avec Pa fin juillet. C'est le deal pour avoir royalement foiré ma semaine de vacances avec mes potes. Et je pense qu'en fait c'est mieux comme ça.

— Tu me racontes ?

— Quoi ?

— Ce qui s'est passé ! Maman est quand même allée te chercher dans un commissariat un vendredi matin à l'autre bout du pays. Raconte. »

X+X+X+X+X

Victorinne était revenue le lundi soir à la maison. Esmée la soupçonnait sérieusement d'avoir profité du week-end chez Laura pour une journée dans les magasins. Elle adorait ça tout autant que Laura. Elle avait d'abord été poser son sac dans sa chambre avant de toquer à la porte de la chambre d'Esmée.

« Ouais ?

— Esmée ? C'est moi... C'est Vicky... Je peux rentrer ?

— Oui. »

Victorinne était rentrée tout doucement dans la chambre de son aînée. Elle était restée sur le pas de la porte.

« Euh... Je voulais te dire que... Je suis désolée. »

Esmée était restée quelques secondes interdite devant les excuses de Vicky. Parce que Vicky ne s'excusait jamais.

« Je suis désolée.

— Pourquoi t'as fait ça ?

— Je... Honnêtement ?

— Oui. Vas-y.

— Je... Quand j'ai lu le message sur ton téléphone j'ai compris que t'étais amoureuse de Simon et je pense que tu seras mieux avec lui qu'avec Eduard. »

Vicky avait parlé très vite parce que même si c'était ce qu'elle pensait en réalité, c'était pas facile à dire en face. Mais Max avait raison, si elle voulait que sa sœur lui pardonne, il fallait qu'elle soit honnête. Zéro mensonge.

« Vic... C'est quelqu'un de bien Eduard.

— J'ai jamais dit le contraire. Il est même mignon. Mais... C'est pas celui que t'aime et... Et tu mérites d'être avec la personne que t'aimes.

— C'est pas aussi simple que ça, Victorinne.

— Arrête de jouer l'adulte, Mémé ! T'en sais pas plus que moi. Et c'est aussi simple que ça, assura Victorinne en s'asseyant au bout du lit d'Esmée. C'est une évidence. Et tu crois qu'on serait là si Pa et maman étaient allés contre l'évidence ? Réponse : non. Donc soit t'aimes, soit t'aimes pas. Et c'est pas cool d'attendre que quelqu'un prenne une décision à ta place.

— Je t'en veux encore un peu alors vas-y doucement.

— Okay... Et moi, je t'aime. Je te le dis jamais mais je t'aime.

— Moi aussi Vic'. C'est pour ça que je t'en ai autant voulu. Et pour ta gouverne, je n'attends pas que quelqu'un prenne une décision à ma place.

— Ah bon ? »

X+X+X+X+X

De EDUARD :
T'es dispo demain ?

De ESMÉE :
Hello :)
Oui. Pourquoi ?

De EDUARD :
Je peux passer te voir chez toi ? Y'aura du monde ?

De ESMÉE :
Oui tu peux, pas de soucis. Et normalement, non. Peut-être ma mère mais pas sûre.
Pourquoi ?

De EDUARD :
Juste comme ça. T'inquiète.

De ESMÉE :
Tout va bien ?

De EDUARD :
Oui, oui. T'inquiète.
Faut que j'y aille, je te rappelle. De toute façon, on se voit demain !

De ESMÉE :
Ok... A demain !

X+X+X+X+X

Quand Eduard avait frappé à la porte de chez les Gelderman cette fin d'après-midi là, il s'attendait à ce que ce soit Esmée qui vienne lui ouvrir. À la place, ce fut Max avec un torchon sur son épaule.

« Salut.

— Salut Eduard ! Rentre ! Esmée nous avait pas dit que tu passerais... Esmée ! C'est pour toi !

— Elle m'avait dit qu'elle serait seule, préféra-t-il faire remarquer.

— Ouais... Je devais aller à la salle avec une amie mais ça a été annulé par... Flemme principalement. Du coup, je me suis lancée dans la cuisine. Tu veux goûter un truc, le temps qu'Esmée descende ?

— Euh... Ouais. Pourquoi pas... Qu'est-ce que t'as fait à manger ?

— Des falafels... Viens voir, fit Max en entraînant Eduard dans la cuisine. C'est pour le dîner.

— Elle descend dans longtemps, ta sœur ? demanda-t-il en la suivant tout de même à l'intérieur de la maison.

— Elle va pas tarder je pense... Tu veux bien en goûter un ? Ou mieux ! Tu restes manger avec nous.

— Toi, tu invites des gens à manger sans demander à tes parents ?

— C'est moi qui fait à manger, fit remarquer Max.

— C'est vrai.

— Tu restes alors ?

— Non, je pense pas. Ça va pas être une très bonne idée.

— Pourquoi ? demande Max surprise de cette réponse avant de reprendre après quelques secondes de réflexion. Pourquoi tu veux voir Esmée au juste ? »

Eduard ne répondit pas à cette question déjà parce que ça ne regardait pas Max ; et aussi parce qu'Esmée arrivait enfin dans la cuisine.

« Hey...

— Salut. »

Il y avait eu un moment de silence pendant lequel Esmée avait regardé Max. Max avait regardé Eduard. Eduard avait regardé Esmée.

« Tu veux qu'... commença Esmée avec beaucoup d'hésitation.

— T'as pas le chien à aller promener ? demanda Eduard presqu'au même moment.

— Ah ! Euh... Ouais. Ouais, je dois faire ça. Ouais.

— Okay... On pourrait peut-être y aller ensemble ?

— Ouais. Okay. On peut faire ça. On peut y aller ensemble»

Eduard avait suivi Esmée dans l'entrée. Il l'avait regardée enfiler les vieilles baskets de sa mère, enfiler un long pull par dessus son t-shirt puis attraper la laisse alors que le labrador attendait déjà devant la porte d'entrée. Elle avait ouvert la porte d'entrée et Gifted avait sauté dehors sans prendre en considération les remarques de sa propriétaire. Eduard avait enfoncé ses mains au fond des poches de sa veste à carreaux. Ils avaient fait une partie du parcours qu'empruntait usuellement Esmée en silence avant qu'elle ne se décide à prendre la parole.

« Pourquoi tu voulais qu'on se voie ?

— J'ai besoin d'une excuse pour voir ma copine ?

— Arrête. On dirait moi qui tourne trois mille ans autour du pot parce que je suis terrorisée. T'as peur de quoi ? Qu'est-ce que tu voulais me dire ?

— T'as changée, Esmée.

— Pas tant que ça, non, assura Esmée dans un soupir.

— Je t'aime. »

Esmée s'était arrêtée net sur le chemin qu'ils avaient emprunté. Eduard s'était aussi arrêté mais quelques pas devant-elle et sans se retourner, il avait continué.

« Je t'aime et je sais que tu ne peux pas me répondre parce que tu n'es pas une menteuse. Mais je voulais que tu le saches. Que tu saches que tu as déjà été aimé, je trouvais ça important.

— Je suis censée répondre quoi à ça ? Merci ? »

Il avait légèrement tourné la tête vers elle avant de hausser les épaules.

« T'es pas obligée de répondre quoi que ce soit. »

Esmée avait fait les quelques pas qui la séparait d'Eduard.

« Tu veux que je te dise ? Je suis la plus grande menteuse de tout le royaume. Et ça, c'est pas un mensonge. Tu le sais depuis quand ?

— Depuis le début je crois... Mais j'ai compris que je devais arrêter de m'épuiser à batailler pour toi quand j'ai appris que t'avais passer la soirée avec lui à Doneburg. Tu ne m'as pas appelé en rentrant parce que t'en avais pas besoin. Ça m'a fait une bonne douche froide mais en même temps, je pense que j'en avais besoin. Tu sais... Quand on a commencé à sortir ensemble, j'ai vraiment pensé que ça allait marcher. Et puis petit à petit j'ai compris qu'en fait t'en aimais un autre et que j'aurai beau faire tous les efforts du monde tu ne pouvais pas l'oublier. Parce qu'avant qu'un autre puisse le remplacer il va falloir que vous vivez ce que vous avez à vivre, j'imagine. Je crois que je suis juste arrivé trop tôt.

— Je te demande pardon. Vraiment. ... Tu sais... J'ai essayé de t'aimer.

— Je sais. Et... Merci d'avoir... Essayer de m'aimer.

— C'est horrible quand tu le dis comme ça... T'es vraiment quelqu'un de génial Eduard et... Et tu trouveras quelqu'un qui t'aimera mieux que moi. Beaucoup mieux que moi. Et ça sera le bon moment pour vous deux. J'ai aucun doute là-dessus. Tu seras heureux parce que tu le mérites et parce que tu sais le faire.

— Merci Esmée.

— Tu m'en veux ? ... ... Pardon. C'est super égoïste de demander ça. Pardon...

— Pas vraiment, répondit-il pourtant. Tu m'as pris en espérant oublier quelqu'un d'autre et je pense que t'étais sincère avec moi. Et puis... Une relation pansement ça peut arriver à tout le monde non ? C'est sûrement ce que je vais faire après toi alors... Je vais pas te jeter la pierre mais je dois bien avouer que c'est pas agréable du tout.

— Je l'étais. Sincère, je veux dire. Je l'étais. »

Elle avait baissé la tête après son aveu. Vicky avait raison - comme souvent en fait - : elle n'attendait qu'une chose, c'était qu'on prenne une décision à sa place. Elle s'en rendait compte parce qu'elle se sentait soulagée depuis quelques minutes. Mais bon... Ce n'est pas pour autant qu'elle savait quoi faire maintenant...

Ils avaient continué la fin de la balade en silence et ce n'est qu'en revenant devant la maison des Gelderman qu'Esmée s'osa à une dernière question :

« Je peux t'embrasser une dernière fois ? »

Pour toute réponse, c'est lui qui l'avait embrassé pour une dernière fois.

« Laisse-moi un peu de temps, maintenant, avait-il demandé contre ses lèvres. S'il te plaît. »

Elle avait simplement hoché la tête. Au début, elle s'était dit qu'il n'y avait pas beaucoup de larmes pour une rupture mais maintenant qu'elle le sentait s'éloigner d'elle, elle avait quand même sacrément envie de pleurer. Mais comme elle n'était pas certaine d'en avoir le droit, elle faisait tout pour se retenir. Eduard avait reculé d'un ou deux pas avant de se retourner pour repartir vers le ferry. Esmée l'avait regardé s'éloigner quelques secondes avant de se diriger vers la porte d'entrée pour rentrer chez elle. Elle l'avait refermée derrière Gifted et s'était laissée glisser jusqu'au sol.

« Mémé ? Tout va bien ? s'était immédiatement inquiétée sa mère qui commençait à mettre la table pour le dîner. Mémé ?! »

Elle avait juste secoué la tête en éclatant en sanglot. Non. Ça n'allait pas.




--- NDA ---

🐣❤️

J'ai adoré l'écrire. OUPS. (Pas oups.)

Je vous souhaite une bonne dernière journée de 2020 !! Et si vous voulez voir à quoi ressemble le cadeau d'anniversaire le plus cool de l'univers, je vous conseille d'aller me suivre sur Instagram.... Révélation demain !!!!!!


Faîtes attention à vous et vos proches,

(J'espère qu'on gardera cette tournure parce que je la trouve trop cool)



Des bisous,


Je vous dis pas à l'année prochaine ! Mais à demain !! LOL.


Uthopie, humoriste en devenir. 🐥❤️🎉

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