Chapitre 36
Chapitre Trente-Sixième
Quand les filles étaient rentrées, Rembrandt défaisait ses bagages. Rianne était allée le voir pendant que Vivian et Esmée commençaient à préparer le dîner. Les garçons et Isaya étaient restés dans la véranda adjacente avec quelques bières que Ji avait sorties du frigo. Pour finir la préparation du dîner, Esmée avait appelé Max en FaceTime et avait mis son téléphone au bout du plan de travail en suivant scrupuleusement les conseils de sa sœur pour rattraper le truc parce qu'elle avait dû louper une étape avec Vivian. C'était sûr. Pour être tout à fait honnête, quand elles avaient senti que leur mixture qui aurait dû être un risotto aux courgettes et champignons avait commencé à mal tourner, Simon avait voulu appeler son frère Hendrick qui apparemment était très doué derrière les fourneaux. Sauf que Vivian avait attrapé le téléphone d'Esmée avant même qu'il ait pu retrouver le sien et avait appuyé sur la photo de Maxellende. Il y avait eu un petit moment de gène que Rembrandt avait résolu en proposant de finir la bouteille de vin dont un verre avait suffi pour le risotto.
Les conseils de Max avaient réussit à sauver le repas, et après un gros bisous à Erasme - qui s'était un peu imposer sur l'écran de téléphone - le dîner avait pu commencer. Surement avec les quelques bières et la fin de la bouteille de vin aidant, la fin de la soirée avait été beaucoup plus légère. Ils l'avaient d'ailleurs finie avec une partie de Rummikub qui s'était rapidement muée en plusieurs parties de Rummikub qui avaient durées jusqu'au bout de la nuit.
Le couché tardif avait nécessairement engendré un levé tardif. Esmée s'était réveillée à côté d'Eduard qui tentait de finir le livre qu'il avait commencé en arrivant ici. Il s'était donné comme mission de le finir avant de repartir. Il y avait beaucoup de chance qu'il y arrive, en tout cas il était très bien parti. Esmée l'avait regardé un moment sans bouger avant de murmurer un « Joyeu anniversaire, Eduard. » qui l'avait fait sursauter.
« J'avais pas vu que t'étais réveillée.
— Je viens juste d'ouvrir les yeux.
— On descend manger ? demanda-t-il en se laissant glisser sur le matelas pour être à sa hauteur. »
Le ventre d'Esmée répondit avant-elle, mais il était un peu plus de midi donc ça pouvait presque se comprendre. En bas, ils étaient les derniers à se lever et quand ils rejoignirent les autres dans la véranda, Ji tendit à Eduard une assiette de pancakes avec quelques bougies allumées sur le dessus.
« Bon anniversaire ! s'exclamèrent tous d'une même voix. Vas-y ! Souffle ! »
Eduard avait réussi à éteindre les bougies avant même que la cire ne se retrouve sur les pancakes. Il s'était ensuite assis sur le tabouret à côté d'Esmée et avait enfin commencé son repas.
« Plage cet après-midi ? demanda Simon en vérifiant la météo sur son téléphone. Ils annoncent... Grand soleil et vingt-six degrés toute la journée.
— Moi ça me va, fit Eduard qui se débattait avec le miel qui restait accroché à sa petite cuillère. Mais on ne rentrera pas trop tard...
— Pourquoi ?
— J'ai prévu un dîner dans un restaurant pour nous tous.
— Tu nous invites ? s'étonna Simon.
— Disons que j'ai mes connaissances. Et pour le jour de mes dix-huit ans, ils ne pourront rien me refuser.
— Ok. Ça à l'air vraiment génial cette histoire. C'est quoi ce resto ? demanda Ji qui était bien intéressé par cette soirée qui s'annonçait très bien.
— C'est un des restaurants qui donnent directement sur la plage un peu plus haut. Ça vous paraît possible d'y être pour... dix-neuf heures trente ? Ça permettra de bien profiter de la plage quand même.
— Carrément ! avait assuré Rianne. »
X+X+X+X+X
Le plus compliqué avait été de faire lâcher le cerf-volant par Oswald et Ji. Après une après-midi passée a alterner entre les baignades et le bronzage sur les serviettes de plage, le tout agrémenté de quelques pauses crèmes solaires. Le vent s'était levé en fin d'après-midi et Oswald avait sorti son cerf-volant. Il l'avait emmené dans sa valise et il était hors de question de ne pas l'utiliser, il avait donc saisi sa chance avant qu'elle ne lui passe sous le nez. Ji l'avait rapidement rejoint après avoir enfilé un t-shirt. Oswald s'était tout de même accordé une pause pour l'appel quotidien de sa petite sœur.
Ils étaient arrivés cinq minutes avant l'heure qu'ils s'étaient donnés. Eduard avait été le premier à rentrer dans le restaurant et il avait discuté quelques secondes avec celui qui semblait être le patron avant de revenir vers eux.
« Il nous libère une table pour qu'on puisse s'installer.
— Il est train de demander à une famille de changer de table, fit remarquer Vivian. Tu connais vraiment autant de personnes que ça ?
— Je vous dis dit qu'ici, on était VIP. »
Le patron leur avait fait signe de la main à travers la porte vitrée pour les guider vers la terrasse où une grande table avait été libérée puis dressée rapidement pour eux tous. Ils avaient commandé entrées, plats et desserts - le moelleux au chocolat d'Eduard avait même eu le droit d'être agrémenté de bougies. La table avait lancé un joyeux anniversaire que quelques autres personnes dans la salle avaient entonné aussi. Esmée n'aimait pas vraiment ça. Esmée n'aimait pas vraiment qu'on la remarque alors que son petit-ami soit ainsi au centre de l'attention, et qu'elle aussi par conséquent ; parce qu'elle était assise à côté de lui et parce qu'il avait son bras autour de ses épaules. Esmée n'aimait pas trop ça.
X+X+X+X+X
Qu'est-ce qu'elle fichait là ? Franchement ? Elle n'en avait aucune idée. Du coup, pour faire le point, elle s'était trouvée une place sur un des canapés qui étaient près de la fenêtre qui donnait sur la rue. Esmée était arrivée à un moment de sa soirée où elle réfléchissait à tout ce qui se passait actuellement dans sa journée et plus largement dans sa vie, tout en regardant Vivian coller Simon dans la partie dansante du bar. Elle avait bu un bout de sa bière.
Comme s'était-elle retrouvée là alors ? Après le restaurant, Eduard avait proposé qu'ils aillent dans un bar pour prendre un verre et finir la soirée. Quand Isaya avait fait remarquer que certains d'entre eux était encore mineur, il avait balayé l'argument d'un petit mouvement de main. Ce n'était pas un problème. Esmée l'avait regardé avec de grands yeux, c'était vraiment le Eduard qu'elle connaissait qui était en train de proposer ça ? Oui. Vraiment. Ils étaient alors remontés vers les rues plus proches du bourg et dans une des rues perpendiculaires à la place de l'église, ils s'étaient arrêtés devant une maison en briques rouges. Eduard était directement allé vers la porte en bois, peinte en rouge et jaune. Rianne et Rembrandt avaient été les premiers à le suivre puis petit à petit les autres aussi. Eduard avait serré la main de celui qui semblait jouer un faux rôle de videur à côté de la porte en échangeant quelques mots. Esmée n'avait aucune idée de ce qu'ils s'étaient dit mais en tout cas ça avait suffi pour tous les faire rentrer sans aucune question ne leur soit posée.
« Tu connais vraiment tout le monde ici ?
— Pas vraiment, rit Eduard en déposant les verres qu'il avait déjà pris sur la table. J'ai même pas grandi ici, mais dans le village d'à côté. Mais c'est tout petit, donc tout le monde connait un peu tout le monde. Et personne n'est trop regardant. Vous en faites pas. »
Alors ils ne s'en étaient pas fait. Esmée n'avait pas vraiment - pour ne pas dire pas du tout - quitté les bras d'Eduard et avait enchainé les verres sans vraiment s'en rendre compte. Elle était allée s'asseoir dans l'un des canapés près de la fenêtre plus parce qu'elle avait mal aux pieds qu'autre chose. Simon s'était laissé tomber à côté d'elle quelques minutes plus tard, surement parce qu'il avait enfin réussi à décoller Vivian de son corps.
« Ça va ? demanda-t-elle par politesse.
— Ouais. ... Je crois.
— T'as pas l'air sûr...
— Je crois que je commence à être bourré. Peut-être même que je le suis déjà. En général, quand on se pose la question, c'est qu'il est déjà trop tard. »
Esmée était vraiment ravie de le savoir. Et comme elle ne savait pas quoi rajouter à ce genre de commentaire, elle se dit que le suivre était une bonne idée. Du coup elle avait pris quelques gorgées avant de se lancer :
« Vi' est pas avec toi ? Elle arrive ?
— Non. Je crois pas qu'elle m'ai vu partir par ici. »
Esmée n'était pas certaine que c'était une raison valable pour que Vivian ne vienne pas les rejoindre. Ils n'étaient pas dans un bar de deux cents mètres carrés non plus... Mais elle n'avait pas fait de remarque à Simon et avait finit sa bière. Cul sec.
« De toute façon, il va bien falloir qu'elle s'y fasse, maugréa-t-il dans sa barbe.
— Comment ça ? lâcha Esmée avant même que son cerveau ne lui dise de ne rien dire. Non. Pardon. Ça me regarde pas. ... Désolée. »
Esmée avait de nouveau récupéré son verre sur la table basse en face d'elle mais il était toujours aussi vide que quand elle l'avait posé cinq secondes auparavant. La bière n'apparaissait visiblement pas par enchantement ici. Comme nulle part ailleurs d'ailleurs. Elle sentait le regard de Simon sur elle mais elle ne voulait pas - ou n'osait pas - le regarder. Elle pouvait de toute façon imaginer sans aucune difficulté son visage. Elle savait que quand il regardait fixement quelqu'un, comme il était en train de le faire avec elle, il fronçait un tout petit peu ses sourcils sans que deux rides ne fassent pour autant leur apparition sur sa glabelle. Elle savait aussi qu'il avait un coup de soleil sur son nez depuis cet après-midi ; il avait oublié de mettre de la crème solaire en partant après le déjeuner et avait refusé d'en mettre une fois sur la plage, probablement parce que Vivian lui avait demandé. Esmée avait fini par tourner la tête.
« Je vais nous chercher à boire. »
Simon s'était levé et était revenu dix minutes plus tard avec deux nouveaux verres remplis d'alcool plus fort que la bière. Il en avait tendu un à Esmée avant de se rassoir sur le canapé à côté d'elle. Il avait glissé une jambe sous ses fesses pour pouvoir faire face à Esmée plus facilement. Elle aussi s'était tournée vers lui non sans avoir bu une ou deux gorgées d'alcool. Ça la brûlait un peu dans la gorge mais le goût de caramel qui accompagnait la boisson rendait le tout agréable.
« Je pars dans un mois et demi, commença Simon de but en blanc.
— Ça veut dire quoi « je pars dans un mois et demi » ?
— Ça veut dire que dans un mois et demi, je ne serais plus là. Je pars.
— Mais où ?
— En Inde pour commencer.
— Tu pars dans un mois et demi en Inde, répéta Esmée qui maintenant ne pouvait plus quitter le visage de son interlocuteur du regard.
— C'est ce que je viens de te dire, Esmée.
— Vivian le sait ? demanda-t-elle en premier.
— Non.
— Elle n'est pas au courant que tu pars dans un mois à l'autre bout du monde ?
— Un mois et demi, corrigea Simon en portant lui aussi son verre à sa bouche.
— C'est pareil.
— Si c'est pareil, alors non. Elle ne le sait pas.
— Qui le sait alors ?
— Toi.
— A part moi, Simon...
— Mes parents. Mes frères. Ji. Et Oswald, puisqu'il devait partir avec moi.
— C'est la carte ?
— Quelle carte ?
— Le planisphère dans la chambre d'Oswald. C'est ça.
— Comment tu sais qu'il y a un planisphère dans sa chambre ?
— C'est pas important, répondit Esmée en reprenant plusieurs gorgés parce que comme disait sa Granny, le caramel c'est un peu comme le chocolat : avec on peut tout faire passer.
— Bah si quand même, répondit Simon en fronçant assez ses sourcils pour que ses deux rides apparaissent.
— Pourquoi ?
— Parce qu'il sait q...
— Il sait que ?
— Que rien. T'as raison. C'est pas important. »
Il y avait eut un moment de silence entre eux deux. Simon la fixait droit dans les yeux et Esmée n'aimait pas trop ça habituellement. Sauf que là, elle ne s'en rendait pas trop compte. Elle était sûrement aidée de l'alcool qui coulait dans ses veines à des quantités de plus en plus importantes, et toutes les images qui passaient dans sa tête. Dans un mois et demi, Simon sera à en Inde. Dans un mois et demi, le garçon dont elle est amoureuse sera en Inde. Dans un mois et demi, elle ne pourra plus jamais dire qu'elle pourra lui dira demain. Dans un mois et demi, Simon va monter dans un avion qui va l'emmener à... C'est à combien de kilomètres d'Amsterdam, New Delhi ?
« Je me sens pas super bien, dit-elle un peu brusquement.
— Je pense que tu devrais arrêter là sur l'alcool, proposa Simon en tentant de récupérer le verre d'Esmée qu'elle préféra finir d'un coup. Esmée...
— Je te jure que je me sens pas bien. ... ... Je vais vomir.
— Viens. On va dehors. »
--- NDA ---
🐣❤️
Sachez que les 8 chapitres qui restent sont mes préférés !!! Je suis tellement pressée que vous découvriez la fin et avoir votre avis !!!
Que pensez-vous déjà de ce qu'à lâché Simon ? J'attends vos commentaires !
On se retrouve mardi ! Prenez soin de vous et profitez bien si vous avez des vacances 😘
Uthopie. 🐥❤️
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