Chapitre 34

Chapitre Trente-Quatrième

Erasme s'était réveillé super tôt, avant même Maxellende, donc autant dire qu'il s'était levé avec le soleil. Et fin juin, il se levait avant six heures. C'est dans la maison sans un bruit qu'il avait commencé à danser. Il avait daigné arrêter ses répétitions de pas pour prendre son petit déjeuner. Magda avait donc décidé de rapidement le déposer au théâtre où se déroulait les représentations en soirée. De toute façon, Erasme allait être insupportable toute la journée et elle préférait que ce soit son coach qui le gère en le faisant danser en toute sécurité plutôt qu'elle à surveiller toutes les cinq minutes qu'il ne se prenait pas les pieds dans le tapis. Du coup, à dix heures Erasme était en tenue de danse, dans la voiture de sa mère, sur le ferry en direction du centre.

« Tu seras là maman ?

— Ce soir ? On sera tous là Erasme.

— Tous ? Même Opa et Oma ?

— Même Opa et Oma.

— Et Granny et GrandPa aussi ?

— Ils sont en France, Amour, rappela Magda en regardant son fils dans le rétroviseur. Ils ne peuvent pas être là. Mais Louis filmera pour pouvoir leur envoyer.

— Ah d'accord.

— Ça te va comme ça ? demanda Magda en souriant.

— Oui. C'est bien comme ça. ... On pourra l'envoyer à Suzy aussi ?

— Oui. Evidemment !

— Ça me va alors... Et y'aura Laura aussi ?

— Oui avec Harry.

— Et Jan aussi ?

— Oui avec Alice. Et tes sœurs. Et Pa. On sera tous là, Erasme.

— Cool, soupira le petit garçon qui semblait réellement soulagé. Tu peux mettre la musique de la danse maman ? »

Magda avait cherché sur son téléphone pour que les notes de Tchaikovsky puissent raisonner dans l'habitacle. Elle avait vu les pieds de son petit garçon remuer en rythme avec la musique.

X+X+X+X+X

Ce soir, c'était le gala de danse d'Erasme. Autrement la pire journée de l'année pour supporter le petit garçon, d'ailleurs Magda l'avait déposé assez tôt ce matin au théâtre dans lequel avait lieu le gala pour être tranquille. De toute façon, s'il n'avait pas dansé sur scène, il aurait dansé dans le salon, ce qui était beaucoup plus dangereux, rapport au tapis principalement. Toujours était-il que le reste des Gelderman avait vaqué à leurs différentes occupations toute la journée après s'être promis de se retrouver directement au théâtre à dix-neuf heures quarante-cinq. Sachant que les parents de Martijn ainsi que Louis, Rika, Jan, Alice, Laura et Harry feraient aussi le déplacement, les filles avaient promis d'être à l'heure.

Après le déjeuner, Esmée avait été rejoindre Eduard dans le centre pour une balade en vélo. Ils étaient descendus vers le sud en suivant les pistes cyclables qui passaient près de l'eau jusqu'à arriver au château de Muiderslot. Eduard avait du coup proposé qu'ils le visitent et ils s'étaient un peu perdus dans les couloirs. Esmée aurait détesté en temps normal, parce que s'ils s'étaient égarés c'était principalement parce qu'ils n'avaient pas suivi les pancartes qui balisaient la visite. et qu'à chaque porte ouverte Eduard attrapait la main d'Esmée pour l'embrasser au détour de ce nouveau couloir. C'est en sortant du château et en remontant sur leurs vélos qu'Esmée avait compris qu'ils seraient en retard. Et ce qu'Esmée savait aussi était que s'ils étaient trop en retard, Erasme allait pleurer. Or, hors de question de faire couler les larmes de son petit frère le jour de son gala. Le gala dont il parlait depuis des semaines.

« Eduard, arrête de zigzaguer..., demanda Esmée en riant tout de même derrière son petit-ami qui n'avait pas cessé de faire le clown de tout l'après-midi. Si on avance pas on arrivera jamais à l'heure pour la danse de mon frère.

— Si c'est pour ton frère, je peux faire un effort, assura Eduard en filant droit sur deux cents mètres pas plus. »

X+X+X+X+X

Esmée et Eduard étaient arrivés dix minutes après l'heure prévue. Ce qu'il y avait de bien, c'était que Louis aussi était invité à cette soirée et que par conséquent, ils n'étaient même pas les derniers. Eduard avait vu en premier toute la famille d'Esmée, ils occupaient deux rangs à eux seuls, donc c'était assez simple à repérer. Ils avaient descendu l'allée entre les strapontins main dans la main.

« Y a même tes grands-parents, lui chuchota Eduard.

— Je t'avais dit qu'il y aurait toute la famille. T'as quand même voulu venir, lui rappela Esmée.

— C'est vrai... Mais j'avais pas compris ce « toute » là. ... Tu vois ce que je veux dire ?

— Pas du tout, rit Esmée en arrivant au niveau de ses grands-parents. Bonsoir Oma. »

Eduard avait eu le droit à un bonjour très chaleureux de la part de toute la famille et on leur avait indiqué deux places qui avaient été gardées pour eux. Il s'était mis à côté de Barbara, parce que c'était quand même un peu plus rassurant d'être à côté de quelqu'un qu'il connaissait même de vue quand il y avait autant d'inconnus.

« Ma mère était en train d'assurer que mon père allait arriver avant vous, confia Barbara.

— C'est impossible d'arriver après ton père. Je le soupçonne d'arriver à l'heure et de surveiller de loin qu'il est bien le dernier à faire une apparition.

— Il en est capable en plus, rit Barbara. C'était bien votre après-midi ?

— Ouais ! On est allé jusqu'à Muiden et on a fait un tour dans le château. C'était cool.

— Ça a l'air, fit Barbara avec une pointe d'ironie dans la voix. »

Eduard avait baissé sa tête pour cacher son sourire parce qu'Esmée n'allait pas trouver ça drôle du tout. C'est comme ça qu'il remarqua son écran de téléphone s'allumer.

De VIVIAN :
Regarde en haut à droite.

Naturellement, il tourna la tête et remarqua alors sa partenaire sur la glace lui adresser un petit signe de la main. Esmée tourna elle aussi la tête voyant l'attention de son copain portée ailleurs. Elle adressa elle aussi un signe de la main à Vivian.

DE EDUARD :

On se retrouve à l'entracte ?

De VIVIAN :
Je pensais aller voir Simon. Il ne sait pas que je suis ici, c'est une surprise...

DE EDUARD :
Ok ! Pas de souci, on se croisera peut-être à la sortie ;)

De VIVIAN :
Oui, carrément !

« On éteint les téléphones, rappela la voix d'Harry juste derrière eux. Ça commence. »

Eduard rangea alors sagement son téléphone dans sa poche alors que le silence se faisait doucement dans la salle.

X+X+X+X+X

À la fin du spectacle, tout le monde s'était retrouvé dans le hall du théâtre. Ils attendaient tous Erasme qui n'arrivait pas, sûrement trop occupé à rester avec ses copains, ou à pleurer la fin d'année dans les vestiaires. Esmée penchait pour la deuxième proposition. Elle avait déjà vu des mini-larmes dans les yeux de son frère quand ses parents avaient évoqué la fin de l'année et les vacances en France. Ils avaient dû promettre deux stages pour être sûrs de ne pas avoir une crise de larmes.

« Mémé, tu ne veux pas aller chercher ton frère ? demanda Magda à son aîné. Tes grands-parents ne vont pas tarder à rentrer...

— Oui. Bien sûr ! J'y vais. Je fais vite, promis. »

Esmée s'était éloignée seule vers les coulisses du théâtre. Pour les petits, un membre de la famille avait le droit de passer dans les coulisses. Elle avait suivi les flèches imprimées sur des feuilles A4 de différentes couleurs qui avaient été collées sur différents murs. Puis étant certaine de s'être perdue, elle avait préféré se fier à son ouïe et de suivre le chemin le plus bruyant. Et c'est au détour d'un couloir, qu'Esmée avait entendu la voix de Vivian. Elle avait décidé de suivre la voix de son amie, avec un peu de chance, Vivian avait une meilleure idée d'où elles se trouvaient. Esmée avait tourné encore dans un autre couloir avant de l'apercevoir devant Simon à faire de grands gestes avec les bras. C'est à ce moment-là qu'Esmée avait compris qu'ils se disputaient. C'est aussi à ce moment-là qu'elle aurait pu faire demi-tour pour ne rien entendre de cette conversation qui semblait bien privée quand même. Mais à la place, Esmée était restée dans l'angle de son couloir à écouter ce qui se disait.

« Non mais tu te fous de moi !

— Non mais ça va Vi' ! Déjà que tu débarques comme ça sans prévenir...

— Sans prévenir ! Excuse-moi de faire une surprise à mon mec ! Je sais que c'est important pour toi, alors je viens te soutenir ! Je pensais pas te déranger !

— C'est pas ce que j'ai dit non plus. Je dis juste que t'aurais pu me prévenir que tu viendrais !

— Ça gâche un peu la surprise quand t'es prévenu Simon.

— C'est simplement vis-à-vis des autres... Ils ne peuvent pas faire venir quelqu'un dans les coulisses et toi, tu débarques...

— Arrête.

— Comment ça arrête ?

— Arrête de toujours trouver des excuses sans aucun sens pour tout. Je pense surtout que ça te saoule que je viennes parce que tu ne veux pas qu'on nous voie ensemble ! Tu ne t'engages dans rien avec moi !

— N'importe quoi. C'est vraiment n'importe quoi.

— Ah ouais ?!

— Oui ! Vi'... Comment tu peux penser ça ?

— Peut-être parce que tu ne me proposes jamais de me présenter à tes amis de la danse. Et ne me dis pas que c'est parce que je serais la seule fille. Sois original cette fois-ci...

— Tu ne me proposes pas non plus de sortir avec toi et Eduard.

— Tu détestes Eduard ! Déjà quand il est venu se changer à la maison pour le bal, t'as fait la gueule jusqu'à ce qu'on arrive au lycée.

— Pas du tout ! Je ne le déteste pas ! J'ai même accepté son invitation pour la semaine de vacances. C'est bien que je ne le déteste pas.

— Toi et moi on sait très bien pourquoi t'as accepté de partir.

— Non.

— Alors pourquoi tu acceptes l'invitation d'Eduard alors que tu refuses qu'on parte tous les deux quelques jours ?

— Les dates matchaient pas, c'est tout... J'ai des trucs à faire pour cet été.

— Quoi ?! Qu'est-ce que t'as à faire de si important ?! T'as fait aucune demande de fac pour la rentrée ! Je voudrais bien savoir ce qui va te prendre autant de temps ces prochaines semaines... Vas-y. Ça m'intéresse.

— Rien. Tu comprendrais pas ou alors tu me dirais que c'est encore n'importe quoi. Au choix.

— T'es insupportable Simon. Je te jure que tu me rends dingue. T'es pas clair avec moi, j'ai l'impression de me battre toute seule pour que ça marche et toi, tu t'en fous. Tu vis ta vie.

— C'est pas vrai, Vivian. Je ne m'en fous pas. C'est juste que je peux pas toujours réagir comme tu le voudrais. Il y a des choses que j'ai besoin de faire seul, de mon côté.

— Bah tu sais quoi ? Tu vas commencer par passer ta soirée de ton côté.

— Vi'... Attends... Vivian ! »

Esmée n'avait pas voulu prendre le risque d'être vue alors même si Vivian était partie dans l'autre sens, elle avait rapidement fait demi-tour. Il fallait qu'elle retrouve son petit frère.



--- NDA ---

🐣❤️

Tenez vous prêts ! Mardi, on pars à Domburg ! Vous les sentez comment ces vacances ? 


Des bisous de bon week-end !


Uthopie qui a (presque) fini ses achats de cadeaux. 🐥❤️🎁

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