Chapitre 2
Chapitre Deuxième
« Salut Mémé ! s'exclama Barbara en débarquant à côté d'Esmée à l'entrée du réfectoire. Je suis contente de te voir !
— Moi aussi Barbara, répondit Esmée en se laissant aller dans les bras de son amie. Ça a été tes vacances ?
— Super ! On a été à Larbeek avec Lika. Les cousins étaient là aussi et mes deux grands-parents. C'était très cool. On est rentrées jeudi dernier.
— Et tes parents sont pas venus ?
— Nope. Ils travaillaient tous les deux. Et je les soupçonne même d'avoir été contents d'être sans enfant pendant une semaine, expliqua Barbara alors qu'elles s'avançaient toutes les deux dans la grande salle du réfectoire. Et toi ?
— Rien de spécial non plus. On est resté à Dam toute la semaine. Vicky a été insupportable. Max était toujours partie quelque part pour faire je ne sais pas quoi. Entre ce qu'elle pratique et e qu'elle enseigne, je suis un peu perdue... Maman était en vacances donc la plupart du temps, on était tous les trois avec Erasme à la maison. Vraiment rien de très palpitant.
— Okay... Je vois... Et... Euh... T'as vu Vivian depuis ce matin ? »
Esmée s'arrêta soudainement. Vivian était l'une de ses meilleures amies ; avec Rianne et Isaya, elles formaient un groupe inséparable depuis leurs douze ans. Si Barbara avait d'abord, elle aussi, fait partie de la bande, les choses s'étaient rapidement envenimées entre elle et Vivian - une histoire de coupe de cheveux un peu trop semblable ou quelque chose du genre. Rapidement, elle n'avait plus été invitée à aucune de leurs sorties. Rianne et Isaya avaient suivi le mouvement et avaient aussi coupé les ponts, mais Esmée avait toujours gardé contact. Elle connaissait Barbara depuis beaucoup trop longtemps pour qu'une simple broutille de coiffeur vienne entacher cela.
Mais cette histoire de cheveux avait fait de Vivian la personne que Barbara détestait le plus dans l'enceinte de cet établissement. Esmée aurait été presque tenté de dire « de tout le pays », mais elle n'était pas encore tout à fait sûre de cette information. Alors si Barbara usait de sa salive pour oser prononcer son prénom, c'est qu'il y avait quelque chose. Quelque chose dont, de toute évidence, Esmée n'était pas au courant.
« Quoi ? demanda la grande blonde. J'ai rien dit de méchant sur elle, là.
— T'as prononcé son prénom. Qu'est-ce qu'il se passe ?
— Vas-y moque toi... Moi, j'essaye juste d'être gentille, okay ?
— Okay...
— Alors ? Tu l'as vue ou pas ?
— Non. Pas encore. Mais je vais la rejoindre là. Pourquoi ? Tu veux venir ?
— Pousse pas trop loin Gelderman.
— Alors il y a un truc que je dois savoir avant d'y aller ou pas ?
— Non, non... Non. Juste... Je suis à la Péniche à partir de dix-sept heures. Voilà. C'est tout.
— Tu veux que je passe ce soir ? Profite, j'ai pas Erasme à aller chercher à la danse le lundi.
— Tu passes si tu veux. Tu fais comme tu veux. Juste... J'y serai. Allez bisous Mémé et à ce soir ! »
Elle était partie comme ça. Sans demander son reste. Son sac à dos sur les épaules. Esmée l'avait regardé s'éloigner, un poil amusée par le comportement parfois déroutant de son amie d'enfance, puis elle était allée rejoindre les autres filles. Quand elle était arrivée à la table, les filles étaient en pleine discussion sur la prochaine couleur que devrait se faire Vivian. Cette discussion revenait inlassablement sur le tapis à chaque nouveau rendez-vous qu'elle avait chez le coiffeur, mais Esmée ne l'avait jamais vue renoncer, ne serait-ce qu'une journée à ses longs cheveux blonds qui s'accordaient si bien avec ses yeux bleus et ses tâches de rousseurs qu'elle s'appliquait toujours à cacher sous une tonne de fond de teint.
« Salut les filles !
— Salut Esmée, lança rapidement Vivian avant de continuer. Après si je les teins pas... J'ai vu qu'il proposait un super traitement à base de kératine pour lisser les cheveux et que ça puisse tenir plus longtemps. Pas mal non ?
— Même sous la pluie ? demanda Esmée en commençant à manger. Je veux dire... On arrive en novembre, il va pleuvoir de plus en plus.
— C'est pour ça qu'on a inventé les parapluies, Esmée. Pour ne pas être mouillé quand il pleut.
— Okay... Comme tu veux. Je disais ça comme ça.
— Ouais. Enfin... Tu sais, vu l'état de tes cheveux, tu pourrais peut-être m'accompagner. Non ? »
Esmée attrapa alors une mèche de ses cheveux bruns et tira dessus pour faire disparaître l'ondulation et pouvoir mieux les observer.
« Ils sont pas bien ?
— Ils sont parfaits, assura Rianne. Fais pas attention, elle est juste pas envie de passer trois heures au coiffeur toute seule. Elle fait le coup à chaque fois. »
Vivian s'apprêtait à faire une remarque, possiblement sur les cheveux roses fluo de Rianne - elle ne laissait jamais passer l'occasion de faire remarquer à quel point c'était vraiment horrible - quand une chaise de la table à leur gauche fut délogée pour que Simon puisse venir s'asseoir à leur table.
Simon. Simon Mudler. Simon Mudler était un garçon de la classe d'Esmée ; et Simon Mudler était aussi parfait. Enfin ça bien sûr c'était le jugement qu'avait rendu Esmée avec toute l'objectivité dont elle était capable le concernant. Elle le connaissait depuis l'école primaire : ils avaient toujours été dans le même groupe depuis leurs dix ans. Simon était gentil, drôle, intelligent, sportif. Simon n'avait pas toujours fait attention à elle ; mais il la défendait tout de même quand, petite, elle se laissait un peu marcher dessus. C'est sûrement pour ça qu'elle l'avait toujours vu comme un preux chevalier. Alors il n'avait peut-être pas toutes les qualités requises pour passer pour le prince charmant idéal, entre son petit mètre soixante-dix, ses quelques cicatrices d'acné sur les joues et son nez un peu bossu au bout de trois fractures, mais Esmée s'en fichait pas mal. Elle ne remarquait que ses boucles noires qu'il avait enfin réussi à dompter au bout de quinze ans de torture chez le coiffeur, ses iris marrons qui lui permettaient de se sentir exister aux yeux de quelqu'un, ses fines lèvres qui souriaient constamment et qui convenaient parfaitement à son petit air espiègle qui ne le quittait quasiment jamais. Dire qu'Esmée était amoureuse de Simon était évidemment une affirmation extrêmement proche de la vérité ; pour ne pas dire la vérité même. Mais Esmée avait toujours gardé ça pour elle. Elle n'en avait jamais parlé à personne. Ni à ses sœurs - surtout pas à Vicky - ni à sa mère et encore moins à son père, ni à Barbara, ni à Rianne, ni à Vivian, ni à Isaya. À personne. Enfin... Ce n'était pas tout à fait exact. Elle en avait peut-être touché deux mots à Liam mais maintenant que son chien était décédé, elle n'était pas sûre que ça compte vraiment.
Donc voilà. Ce midi-là, Simon Mudler était venu s'asseoir à leur table. Et bien sûr, il avait débarqué au moment où elle avalait la dernière bouchée de sa tartine et qu'il lui était impossible de dire un seul mot sans que des miettes ne décident de se catapulter sur ses interlocuteurs. Alors en jeune fille bien élevée, Esmée avait décidé d'attendre de ne plus rien avoir dans la bouche avant de parler. Elle n'aurait peut-être pas dû parce qu'elle manqua de s'étouffer quand Vivian se rapprocha dangereusement de Simon pour coller ses lèvres aux siennes. Okay. Elle avait dû manquer un épisode. Ce n'était pas possible ! Dans les nombreuses qualités de Simon, elle aurait peut-être dû rajouter qu'il était toujours célibataire. Et par toujours, elle entendait... Constamment.
Son téléphone vibra sur la table ce qui la fit sortir de sa torpeur.
De BARBARA:
16h30 chez moi.
Esmée se mit à chercher Barbara du regard. Elle était sur sa gauche, trois tables plus loin.
X+X+X+X+X
Barbara n'avait pas fait attention au fait que la porte d'entrée de la Péniche était ouverte quand elle était rentrée. Elle avait descendu l'escalier en utilisant la rampe pour sauter quelques marches, avait jeté son sac négligemment de son épaule et avait filé vers le canapé. Elle s'y était avachie et avait sorti son téléphone.
« Bonjour ma fille. »
Barbara avait sursauté et en avait presque lâché son téléphone. Elle tourna la tête vers la voix de son père, qui était effectivement installé devant son ordinateur sur la table à manger.
« Qu'est-ce que tu fais là ?
— Alors ça t'a peut-être échappé ces derniers jours, vu le temps que tu as passé dans ta chambre ce week-end, mais tu ne vis pas seule ici. En réalité, tu cohabites avec ta sœur, ta mère et moi. Ton père. Donc pour répondre à ta question, je travaille chez moi.
— C'est vraiment super drôle ce que tu dis là, répondit l'adolescente. Bon. Vu que t'es là, je préviens : y a Mémé qui va passer.
— Elle mange avec nous ?
— Sais pas encore. On vous dira.
— Elle rentre toute seule ? Martijn vient la chercher ? Magda ?
— Aucune idée. Tu m'en poses des questions...
— Je compte pas sur toi pour aller chercher ta sœur, alors ?
— Non. Pas possible.
— Tu peux t'occuper du dîner au moins ?
— J'appellerai le traiteur végé, dès que Mémé a décidé si oui ou non, elle mange avec nous. Mais je m'occupe ap' de Lika. C'est mort.
— Okay. Marché conclu. »
Barbara avait soupiré puis s'était reperdue dans les méandres d'Instagram.
Il avait dû s'écouler cinq minutes avant que quelqu'un ne vienne frapper à la porte. Barbara avait sauté du canapé et était remontée à la porte d'entrée en moins de temps qu'il n'en avait fallu pour l'écrire. Esmée était juste là, avec ses lèvres serrées et ses yeux bleus si tristes. Barbara lui avait adressé un petit sourire, avait attrapé le bras de son amie pour l'emmener vers sa chambre. Louis avait lancé un « Bonjour Mémé » qui était resté sans réponse. Elles avaient traversé le petit couloir qui desservait les chambres et la salle de bain pour ouvrir la troisième porte sur leur gauche. Esmée s'était jetée sur le lit avant même que Barbara ne rentre.
--- NDA ---
Bonjour mes pioupious 🐣
Ça fait une éternité que je vous aies pas appelé comme ça... Je voulais simplement vous dire que j'ai été hyper heureuse/contente/touchée de tout vos messages sur le précédent chapitre ❤️
J'ai aussi vu que certaine personne rejoignent les aventures de la famille Gelderman avec ce livre et qu'effectivement les liens entre les personnages n'étaient pas forcément très clairs. Déjà je suis désolée parce que je dois faire en sorte que n'importe qui puisse lire ce livre et comprendre qui est qui. J'ai un peu trop pris ça pour acquis parce que je connais cette famille par cœur. Du coup, je voulais vous dire de surtout ne pas hésiter quand une relation n'est pas claire pour que je puisse savoir quel passage je dois retravailler. Merci d'avance !! Mais sachez aussi que j'ai l'habitude de balancer beaucoup de noms dès le début mais après promis ça se calme !! <3
Sinon, pour les publication, ça sera tout les vendredis tant que j'ai pas fini le roman, comme d'habitude !
Cœur, cœur, cœur,
Uthopie. 🐥❤️
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