Qu'est-ce qui vous mets en colère ?

Beaucoup et trop de chose à la fois. C'est affreux de voir ce monstre fou sortir de nulle part et qui ronge avec ses crocs tout ce qu'il voit.

Mais qu'est-ce qui l'a fait sortir de son trou ? L'attente, la répétition, un ramassis de mauvaise idée, que dire d'autre... Il y a encore beaucoup trop d'autre chose à dire. Ce fauve, il vient à cause d'une situation, d'une personne, de nous-même. Il est tiré par la lâcheté, par l'égoïsme, par un trop plein qui explose. Parfois la colère vient par peur, par honte. C'est une défense, une ultime pensé qui a besoin d'être jeté aux autres.

En attendant qu'on se revoit, moi je l'ai bâillonné, enfermé. Vous ne risquez rien ou presque rien !

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Avez-vous honte d'écrire ?

Qui perçoit la honte lorsqu'il écrit ? Ce petit rat qui pointe le bout de son nez et renifle longuement les alentours. S'il fallait être honnête, je le vois toujours. Devant moi, à côté de moi, sur mon porte-plume. Il me fixe de ses petits yeux noirs, sans bouger. Alors j'ai envie de me cacher car ce que j'écris ne vaut rien. Moi qui ne sais pas énoncer les terminaisons du subjonctif, qui ne sait pas reconnaitre un propositions subordonné conjonctive complétive, comment pourrais-je rivaliser avec ces grands auteur ?

Victor Hugo me rit au nez. Rabelais me ferme la porte au visage. Balzac déchire mes écrits. Et Erick Orsenna se demande ce qu'est devenu la jeunesse. Irrespectueuse, analphabète, dyslexique et étrangère à sa propre langue. Alors je mets mes écris au placard pensant que ce monde de fier ne sera jamais pour moi.

J'ai toujours honte d'écrire. De voir mes phrases mal formées. De voir MAIS fautes plus grosses les unes que les OTRES. J'ai toujours honte d'écrire, de lire des idées aussi futiles qu'un vent de printemps, de lire des clichés, des vomis d'intrigue et des crachas de personnages boiteux.

J'ai toujours honte d'écrire pourtant j'écris toujours. Malgré ça j'ai toujours l'espoir d'un jour faire mieux.

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Grimaud