Peut-on écrire correctement une légende sur des dragons seulement si on en a déjà vu ? Peut-on écrire une scène de combat épique seulement si on a connu le champ de bataille ? Le métier d'auteur est un métier de menteur. On invente, on créé. Des faits fantastiques sortent de notre cerveau : de cruelles trahisons, des amours passionnels pourtant nous sommes seuls, cloitré entre quatre murs devant notre feuille de papier.

Seulement avec notre brillante imagination, on peut écrire à tout moment ce que l'on souhaite mais... il y a un mais. Comment faire vivre notre lecteur ? Comment le transporter plus loin que sa réalité ? Peut-il épouser la peau de notre personnage à tel point qu'il ressente le chatouillis du vent sur son épiderme et la fraternité emplir son cœur. On peut tout écrire mais lorsqu'on a vécu, lorsqu'on ressent, notre plume se tend. Elle devient plus ronde ou plus saccadé, lente ou rapide, caressante ou invective. Notre main se charge de nouveau mot, plus vrai, plus profond.

Je peux écrire la plus grande des joies ou la plus douloureuse tristesse mais si une larme ou un sourire vous échappe à peine la première phrase entamée alors c'est que ma plume a couché mes états d'âme sur le papier.

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La vie, c'est intraitable. Tu fais un pas de travers et clac ! Elle t'a déjà dévoré. La vie, c'est rapide. Tu ne peux pas te permettre d'attendre sinon pouf ! Tu seras déjà oublié. 

Cours. Cours. Pour toujours rester au-dessus des flots. Vole. Vole. Petit oiseau pour toujours avoir ta place.

Quand as-tu été oublié ? Quand as-tu coulé ? Quand as-tu arrêté de voler ? Il y en a qui le font sans efforts. Moi, j'ai toujours été au fond. D'aussi longtemps que je me souvienne je n'ai vu que... Qu'ai-je vu ? Je ne sais même plus ! 

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Grimaud