A minuit

Ah minuit est là ! La chambre est sombre. La lune ne filtre pas à travers les épais rideaux. Je ne dors pas. Mon lit est trop grand. Trop d'espace. . . pourtant je me sens piégé. Les couvertures m'étouffent, m'oppressent. Vent vicieux qui crache sa pluie à mes carreaux. Je suis un petit animal apeuré. Recroquevillé sur moi-même au milieu de ce trop grand matelas, les couettes au pieds du lit. La chambre est calme, pas de bruit, pas de mouvement. Rien qui puisse m'effrayer. Mais dehors ! Dehors cela se déchaine. Il explose le tonnerre. La pluie frappe lorsqu'elle tombe.

J'ai peur. J'ai peur.

Mais je suis seul. Personne ne va venir me réconforter. Ils dorment, au chaud, sous des draps légers. Ils rêvent. Et moi j'ai des insomnies.

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Quelle odieuse sensation ! L'attente fébrile presque timide. Quelques semaines, quelques jours, quelques heures. Bientôt le moment que l'on guette sera là. Plus il se rapproche, à la manière d'un papillon qui flâne, plus on a envie que ce soit maintenant, tout de suite. Pourquoi encore attendre alors que je n'ai fait que ça ? Pourquoi attendre plus alors que c'est insoutenable. Que ce mot à la bouche, à l'esprit : attendre, attente, patience... cela arrivera.

Oui. Oui, cela arrive. C'est là, aujourd'hui, maintenant ! Tout ce que j'ai espéré, pensé, un peu organisé va pouvoir avoir lieu.

Non attend encore. Le rêve vole aux éclats ! L'humeur aussi. J'ai assez attendu. Pourquoi tant tardé. Ça veut se faire désirer ? Eh bien ça arrive à attiser, attiser ma colère et ma hargne. Sympa. J'attend. Eh bien attendons. De toute façon, je ne peux faire que ça.

Quelle belle journée. Ce matin, le soleil se profilait au loin. C'était une belle journée ! Les nuages ont recouvert le ciel. Au final, j'aurais pu ne rien attendre, ne rien préparer, cela serait revenu au même. Que de temps gâcher. Que de sommeil oublié. Je hais attendre. Je comprends les personnes qui attendent des heures dans des files d'attentes pour être déçu de ne rien voir au bout.

Je hais attendre, surtout quand c'est toi que j'attends. Tu me diras, la prochaine fois, ce que tu voudras faire avant que je n'attende.

MERDE !

C'était l'impatience, l'excitation... ça s'est transformé en exaspération !

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Grimaud 

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