~Chapitre 11~
Ma mère avait réussi à refouler sa peur et m'avait apporté elle même mes calmants, avant d'aller se fermer dans sa chambre pour ne plus en sortir, laissant au passage la cuisine sans dessus dessous. J'étais parvenue à grimper lentement mais surement l'escalier en spiral qui me séparait de ma chambre. je m'étais couchée attendant impatiemment que je m'endorme vu que les effets du calmant se faisait déjà ressentir... Cependant Morphée refusa de m'accueillir dans son palais m'obligeant ainsi à passer le reste de l'après midi à fixer le plafond d'un air hagard.
Une fois la nuit tombée, Un vide pesant auquel j'étais plus qu'habituée s'empara de tout mon être. Je serrai mon oreiller fortement contre ma potrine . J'avais peur... L'inverter avait laché. Il n'y avait pas d'électricité. Et la terreur m'envahissait peu à peu. Ma phobie pour le noir revint au galop et je retins de justesse un sanglot qui menaçait de faire trembler mon corps par de nombreux spasmes. Je fermai mes yeux pour éviter de faire face à la nuit. J'aurais aimé me lever et aller ouvrir les fenêtres et tirer les rideaux afin que les faibles rayons de la lune puisse infiltrer la chambre et lui procurer un semblant de lumière. Mais ma peur me paralysa. J'enfouis ma tête sous les draps et essayai de me souvenir des prières que ma grand-mère paternelle m'avait apprise mais en vain. Au lieu de cela je me mis à penser à des souvenirs qui me hantaient à chaque fois que j'étais dans l'obscurité. Valérie... Prise de panique Je commençai à trembler frénétiquement . Mais l'image qui s'imposa à mon esprit refusa de partir. Je fis un bond dans le passé. Je la revois encore me demandant de la suivre jusqu'à chez elle; toutes deux âgées de 8 ans à peu près on se vouait une confiance absolue. Brune au cheveux noirs épais elle était tout simplement magnifique avec son nez aquilin ses grands yeux vert parsemés de gris, sa bouche charnue semblable à une mangue juteuse elle était tout ce que je n'étais pas, la sosie parfaite d'une mulâtresse. Je l'admirais énormément et c'est sans discuté ce soir là que je me rendis jusqu'à sa case. Ne voulant pas être vu de ses parents on se cacha sou la table attendant silencieusement. Des pas lourd s'étaient fait enetendre , de nombreux autres les avaient suivi, et la salle dans laquelle on se trouvait furent remplies en un claquement de doigts d'une dizaine de personnes tous vêtues de blancs. Une grosse dame s'était mis au milieu des autres et avaient tracés un énorme vèvè(1) et l'avait ensuite entouré de quatre bougies. tout d'un coup on frappa un coup sec sur un tambour. Subitement les femmes de l'assemblée commencèrent à se mouvoir les yeux fermés . plus le rythme devenait vite plus les déhanchés de ses dames furent ahurissants. J'étais émerveillée par leur manière de faire. Un homme grand et osseux fagotté tout de rouge sorti de nulle part tenant une croix et une bouteille de rhum entre ses mains. Il était laid et inspirait la peur. Ses yeux étaient grands ouverts et me faisient pensé à ceux d'un énorme crapaud. Sa peau avait un aspect huileux à cause de la sueur sale qui y coulait. Il commença à chanter férocement comme ci sa vie en dépendait un chant vaudou" rele ginen yo m'angaje(2)". Toutes les personnes présentes reprirent le refrain en choeur. Un cri légendaire déchira les entrailles des cieux : l'orage grondait et les bougies s'allumèrent comme par enchantement . Une lumière aveuglante sortit de nulle part, éclaira la salle et une négresse comme je n'en ai jamais vu pris forme petit à petit au milieu du vèvè. Elle ètait nue, ses longs cheveux noirs crépus dissimulaient la pointe de ses seins ronds et fermes et un morceau de tissus cachait sa féminité, ses formes étaient très voluptueuses. Elle était trop parfaite pour être humaine. Je retins mon souffle, je la reconnus. Simbi... Déesse des eaux. Jusqu'ici j'avais pensé que toutes les histoires que l'on m'avait raconté sur elle n'avaient été que des légendes inventées par des esprits farfelus, mais à cet instant précis je me rendis compte qu'elles étaient réelles. Les participants à la cérémonie de lois se prosternèrent face contre terre devant elle. Elle entreprit un déhanché souple et sensuel au tour du feu incandescent qui s'était allumé seul. Les autres femmes de la troupe ne tardèrent pas longtemps à la rejoindre, elles étaient en transe. Les gestes de la vierge noire étaient enpreinte d'une grâce féline à nul autre pareil. Son regard percuta le mien elle s'immobilisa un bref instant Et elle disparut comme elle était apparut . Le hougan (3) qui prèsidait la cérémonie déchira ses habits et poussa un cri tel un grognement. Et les tambours se remirent à battre sur un rythme endiablé. Tout s'était passé si vite que j'avais cru rêver. Mon sixième sens ne m'avait pas prvu du danger imminent qui me menaçait. Une main m'aggrippa à la nuque et me projetta dans l'air, ma face de petite fille alla s'écraser contre le sol, je poussai un long gémissement de douleur. Une vive inquiétide pris place en moi. Un vieillard à la barbe étrangement longue et blanche se mit face à moi tenant un couteau pointu en direction de ma poitrine. Je poussai un cri d'éffroi. Je Me relevai précipitemment et sortis de la case telle une furie avec le diable à mes trousses.
Suite à cette vision je grelottai de froid et pourtant on était en plein mois de juin. Alors un refrain de chanson s'inplanta dans mon esprit et je fredonnai jusqu'à ce que sommeil s'en suive.
Le reste de la semaine se passa comme sur des roulettes. Si bien que je pensais que l'épisode de lundi n'avait été que les fruits de mon imagination. Mais le regard fuyant de ma mère me prouvait malheureusement le contraire.
Suite à un sommeil réparateur je me levai ce samedi matin là avec une étrange sensation. Une sensation de bien être. Je descendis de l'escalier quatre à quatre, avec un pressant désir de savoir ce que ma chère petite Frida avait préparée pour le petit déjeûner. Une fois à l'entrée de la cuisine je remarquai que ma cuisinière me donnait dos , vêtue d'une robe longue bleue ciel beaucoup trop grande , elle avait dissimulée ses cheveux noirs crépus avec un mouchoir multicolore. Frida chantait avec frénésie une de ses chansons populaires qu'on entendait souvent à la radio tout en ondulant du cul. Je dus faire appel a une force surhumaine pour ne pas éclaté de rire. Alors je pénétrai dans la pièce à pas de loup et la fit sursautai avec un "bou" Magistral. Prise au dépourvue La pauvre fit volte face en brandissant une poêle en ma direction et poussa un "wouy Jezi(4)"de toutes ses forces. A la vue de sa face défigurée par l'éffroi je me mis à rire de bon coeur. S'appercevant que ce n'était que moi elle déposa la pœle et se mit une main sur le coeur en disant un " Jesus Marie Joseph de soulagement" sans oublier bien sur son éternel signe de croix.
- oooh Frida... Tu ne cesseras jamais de m'étonner lancai je une fois mon fou rire terminé. Elle me toisa eut un sourire en coin et se remit à ses fourneaux. Elle préparait un bon akasan(5)comme elle savait si bien le faire accompagné de pains fraîchemt sortis de la boulangerie et d'une salade de fruits fait maison .
- contente que vous soyez de bonne humeur mamzèl(6) Madame avant de partir vous a laissé une liste de course à faire. Vous la trouverez sur l'étagère.
Heureuse de pouvoir sortir de la maison. Je plaquai un bisou sonnore contre sa joue et la remercia . Je réprimai un autre fou rire en voyant son air étonné. Faut dire que je n'avais pas l'habitude d'être aussi joyeuse et si démonstrative.
Je me précipitai vers ma chambre prit une douche rapide me brossai les dents et m'accoutrai d'un jean bleu délavé et d'un débardeur blanc puis me chaussai de mes vans noirs. Ma 1ère journée de vaccances d'été s'annonçait merveilleusement bien.
2 boites de céréales , 3 bouteilles de jus d'oranges, 3...
- hello beauté fatale!
J'eus un petit sourire en coin sans pour autant levé les yeux vers la personne qui venait de parler. Je connaissais son identité. Mais j'avais envie de le taquiner un tantinnet ce matin. Raison pour laquelle je ne répondis pas Et continuai nonchalemment ce que je faisais. Alors ou en étais je? 3 paquets de laitues, 2 boîtes de fromages et... Quelqu'un me tira la feuille d'entre les mains. Je levai les yeux au ciel qu'est ce qu'il peut être énervant quand il s'y met!
- Brandon rends moi ma liste grognai je.
Il sourit.
- Ah bah tu parles? Répliqua t-il faussement étonné.
Je croisai les bras et arquai un sourcil.
- arrête de faire l'idiot et rends la moi. Me plaignis je. Je suis préssée.
Mais il ne m'écoutait plus trop concentrée à lire ce qu'il y avait dans la liste.
- pas étonnant que tu fasses la tête d'aussi bonne heure. Maintenant que je vois le nombre de tanpons que tu y as d'inscrit....
J'ouvris grand les yeux. Mais quel abruti! À chaque fois que je mettais les pieds ici c'est toujours presque la même histoire! Brandon Leroy. Fils du ministre des finances. Ses parents avaient pris l'habitude d'inviter ma famille à chaque dîner gala ou des trucs du genre qu'ils organisais, d'où ma rencontre avec lui. A part le foot il s'est découvert une nouvelle passion: moi. Ou plus précisément il adorait m'enmerder. Et me mettre hors de moi. Pas au point que je fasse une crise de nerf non... mais au point de me faire sauter sur lui telle une furie comme je suis en train de le faire là maintenant. Il avait surement prévu ma réaction puisqu'il mis ses mains en l'air m'enpêchamt ainsi d'avoir accès à mon bout de papier. Je grimaçai. Comment pouvais je être aussi conne. Il faisait près d'1 mètre 90. Comment pouvais je espérer ne serais ce qu'une seconde pouvoir atteindre ses mains du haut de mon 1m60. Je soupirai en signe de découragement.
- stp...
Il sourit sournoisement.
- à une condition. Oh putain... Depuis le temps que j'espérais ça! Oui je disais. repris t-il tout sourire. A la condition que tu me fasses un bisou.
Ah bah s'était facile ça. Un petit bisou de rien du tout, et hop je récupère ma feuille vite fais et bon débarras.
Je m'approchai de lui m'apprêtant à coller ma joue contre la sienne mais il me stoppa.
- tu te fous de moi là!
- bah quoi? fis je perplexe.
Il se croisa les bras.
- je ne veux pas de ses bisous de rien du tout que tu fais à tes copines là moi. Je veux d'un vrai bisou. Un pop kiss quoi, avec les lèvres.
J'étais sur qu'il y avait enguille sous roche. Je roulai des yeux. Seigneur ayez pititié. Je n'arrive pas à croire ce que je vais faire. Je m'approchai de lui rapidement verifiai qu'il n'y avait personne aux alentours me hissai sur la pointe des pieds et dèposai mes lèvres sur les siennes dèlicatement.
- satisafait?
Il me fit un sourire étincelant.
- rappelle moi de prendre tes listes plus souvent bonita .
Je lâchai un petit sourire.
- ouais c'est ça répliquai je en tendant ma main droite pour qu'il me remette ce qui me revenait de droit.
Il me la remit.
- même après ça je n'ai toujours pas le droit davoir ton numéro?
Je repris mon chariot afin de continuer à faire mes courses tranquillement.
- toujours pas Brandon! Toujours pas.
Et je lui tournai le dos.
📖✍🏾📖✍🏾📖✍🏾📖✍🏾📖✍🏾📖
Traduction en langue Française des mots du texte ecrit en Créole.
Vèvè(1) => signe qu'on trace pour appeler les esprits maléfiques de la mythologie vaudou.
"Rele ginen yo m'angaje"(2) => appelons les esprits j'ai besoin d'aide.
Hougan(3) => prêtre vaudou.
Wouy Jezi(4) => oooh Jésus.
Akasan(5) => bouillie de maïs.
Mamzèl(6) => mademoiselle.
📖✍🏾📖✍🏾📖✍🏾📖✍🏾📖✍🏾📖
Hello hello.
Comment allez vous?
De mon côté ça va très bien.
Alors dans ce chapitre vous allez decouvrir beaucoup de choses qui certainement n'ont aucun rapport avec votre culture.
Si toute fois vous voudriez en savoir plus.
Vous pouvez monter sur google et faire des recherches ayant rapport avec le vaudou.
Merci de continuer à lire mon histoire.
Bisous bisous. A plus✌🏾️
Meloue🎈
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top