chapitre 9
Regretter. Oh ça oui je le regrette ! Je regarde Trish prendre une bouché de son sandwich saucisson beurre pendant que je termine mon jus de fruit à la papaye. Je n'aurai pas du lui raconter ce qu'il s'est passé hier. Entre deux sermons concernant mon comportement envers mon petit ami elle m'apprend qu'elle a démissionné, son boulot était « trop fatiguant ». Son sermon reprend et je m'accoude à nouveau sur le plateau de la table en métal, regardant les clients du centre commercial, pressés. Je me sens assez mal sans que Trish n'en rajoute. Soudain le ton dans ça voix est différent. Elle arrête de parler, bref instant de repos pour mes oreilles et se rapproche de moi en regardant autour d'elle. Elle lève à plusieurs reprises son sourcil droit et me jette un regard malicieux.
Trish : Sinon ... Il ne s'est vraiment rien passé d'autre avec Austin ?
Moi : T'es lourde !
Je la repousse, exaspérée. Je trouvais ça étrange qu'elle n'ait pas insisté sur la partie avec Austin. Je me jette contre le dossier de la chaise et regarde les nuages gris foncés au-dessus de ma tête. L'orage est pour bientôt. J'ai un mauvais pressentiment.
Moi : La météo a prévu la tempête pour quand ?
Trish : Après demain normalement !
Moi : Je doute qu'elle n'attende jusque là !
Trish : Tu vas aller le voir ?
Moi : Je ne sais pas ... Que je sois là ou non, ça ne change rien.
Trish : Tu es vraiment nulle comme petite amie ! N'es-tu pas supposée rester à ses côtés toute la journée en lui tenant la main ? Sans dormir ni manger ?
Moi : Tu as surement raison ...
Trish : A part ça ton épaule ?
Moi : Ca ne guérit pas aussi vite que je le souhaiterai mais ça va !
Je baisse la tête et vois arrivé Dez dans son éternel pantalon à rayure vert, sourire aux lèvres.
Dez : Ally tu m'as manqué !
Moi : Tu ne t'es absenté qu'une journée.
Dez : Quoi qu'il en soit, qu'est-ce que j'ai raté ?
Trish : Elle refuse d'avouer ses sentiments pour Austin et Jake est dans le coma ... A part ça rien ... Ah si j'ai démissionné.
Il n'est pas plus étonné que je ne l'ai été. Il tire une chaise à une table voisine alors qu'une jeune femme allait s'y asseoir. Elle tombe. Dez n'a pas l'air de s'en préoccuper, je ris doucement. Il saisit le smoothie de Trish et le termine avant qu'elle ne puisse dire quelconque menace. Comment être sérieuse quand Dez est dans le coin ?
Dez : C'est officiel alors, tu vas danser avec Austin pour son concert ?
Moi : A ce qu'il paraît, oui.
Dez : C'est impressionnant de voir à quel point tu as changé en un mois et demi !
Trish : Dez !
Dez : Mais c'est effrayant en même temps ! C'est vrai ! Avant ta perte de mémoire tu étais incapable de danser et de te produire sur une scène ou devant un groupe de trois personnes autres que nous ! Et regarde toi à présent !
Trish : Dez !
Il essuie une larme imaginaire avec un mouchoir imaginaire sortit d'une poche de veste imaginaire.
Dez : Les enfants grandissent tellement vite de nos jours ...
Dez allait ouvrir la bouche de nouveau mais un mouvement sous la table me fait sentir que Trish l'empêche de dire un seul mot supplémentaire. Elle me sourit comme si de rien n'était puis décide d'aller cherche de nouvelles boissons avec Dez, traîné de force. Je tape du poing la table en repensant au concert de Justin. J'étais paralysée ce soir là ! Si cet idiot ne m'avait pas appelé je n'aurai jamais pu monter danser ! Je sers la mâchoire. J'ai la sensation d'être dépendante. Ils reviennent et s'installent en silence. Presque.
Trish : Quelque chose ne va pas ?
Moi : Je dois y aller !
Je m'empare de mon sac de sport posé à mes pieds et pars après avoir saisis la bouteille de Vitamine Water et avoir recommandé à mes amis d'être prudent. Vingt minutes plus tard, je suis dans la salle de danse du club de sport du centre. Outre ma frustration, quelque chose me dérange. Je regarde le porté de Chris et Kim. La synchronisation est parfaite. Le fait qu'ils soient en couple doit aider, beaucoup même. Je regarde Mac qui continue à s'étirer. Je ne sais pas ce qu'il a en ce moment mais il m'a l'air de mauvaise humeur vingt quatre heures sur vingt quatre. Soit il a des problèmes, soit ma présence l'irrite soit il a raté plusieurs épisodes de Misfits. Dure de savoir. Les trois hypothèses sont tout à fait possibles. Le temps m'est compté, je vais devoir aller droit au but.
Moi : Je veux savoir comment Jake est tombé dans le coma !
La musique s'arrête. Chris a éteint la musique.
Chris : Tu ne crois pas que si on savait ce qui lui était arrivé on te l'aurait dis dès le début ?
Moi : Il était censé passer trois jours je ne sais où ... Ne me faîtes pas croire que vous ne savez pas ce qu'il faisait.
Kim : Ally ! On est aussi inquiet que toi ! Et puis c'est toi sa petite amie !
Moi : C'est vous ses amis d'enfance ! Il vous fait d'avantage confiance à vous qu'à moi.
Kim : On te le répète ! On n'en sait pas plus que toi !
Je plisse des yeux. Kim ne le sait probablement pas mais quand elle ment, ses oreilles remuent légèrement. C'est exactement ce qu'il se passe en ce moment. Il y a des choses que j'ignore. Beaucoup trop. Je décide de ne pas en ajouter d'avantage et me rends à l'hôpital. Les couloirs sont vides, calmes. Ce même calme avant une tempête. L'hôpital me rend mal à l'aise. J'ai l'impression que ma vie tourne autour de cet endroit. J'ouvre la porte de la chambre de Jake après avoir toqué trois fois. C'est inutile mais cela reste tout de même une marque de politesse dont je ne peux me défaire. Il dort. Que pourrait-il faire d'autre ? Je m'approche du lit après avoir déposer mon sac sur une chaise. Peut-être que je n'ai pas de cœur ... Pourquoi je n'arrive pas à être triste ou à pleurer ? Même si ce que disent les médecins est rassurant je ne devrais pas être aussi calme ... Je suis sa petite amie après tout ! Je lui prends sa main, elle dégage une douce chaleur rassurante.
Moi : Est-ce que tu m'en veux de ne pas pouvoir pleurer ? Peut être que je ne peux pas pleurer à cause du choc de te voir dans cet état, de ne pas réaliser la gravité de la situation ...
Sa respiration est calme. Je lui enlève une mèche de cheveux bruns du visage et attarde mes doigts sur les traits fins de son visage. Je repense à tous les moments que nous avons passé ensemble.
Moi : Cela ne fait peut être qu'un mois et demie que nous nous sommes rencontrés mais j'ai passé tellement de temps avec toi que c'est comme si nous nous connaissions depuis toujours ! Tu as été la pour moi quand j'étais perdue. C'est grâce à toi que je suis capable de danser correctement aujourd'hui ... Je n'arrive pas à t'aimer comme tu le souhaiterais. Je ne peux pas enlever cette image de grand frère de la tête.
Je ferme les yeux et relâche sa main. Je m'éloigne. Je regarde sa chambre, quelque chose a changé. D'où vient ce bouquet de fleur ? Je n'y prête pas plus attention. Ses parents ont du le lui déposer. Une demie heure plus tard, je sors de sa chambre. Il est midi, je n'ai pas faim. Je croise une infirmière poussant un chariot avec un plateau repas. Un frisson me parcourt. Je ne connais que trop bien le goût de ces aliments et je ne veux pour rien au monde y goûter de nouveau. Arrivé à la fin du couloir je me retourne mais elle a disparue. Maintenant que j'y pense, ce couloir ne mène pas à un ascenseur et Jake ne peut pas manger ... Je penche la tête sur le côté puis chasse cette remarque de mon esprit. En sortant de l'immense bâtisse, une bourrasque de vent fait s'envoler mes cheveux qui me couvrent la vue. Je grogne, énervée. Le ciel est de plus en plus menaçant. De plus en plus furieux, tout comme je le suis ... Au plus profond de moi. J'appelle un taxi qui me dépose au Sonic Boom. Les clients ne se bousculent pas dans le magasin. En même temps qui voudrait faire du shopping par un temps pareil ? Je salue brièvement mon père et m'assieds sur le comptoir pendant qu'il compte inlassablement les billets du tiroir-caisse.
Lester : Comment va Jake ?
Moi : Je ne sais pas si dire qu'il va bien serait correct ... Disons qu'il dort.
Lester : Dans ce cas tout va pour le mieux non ?
Moi : Papa ... J'ai réfléchis à ce que tu m'as dit ... Je vais accepté !
Lester : Je ne te force à rien tu sais !
Moi : Je sais papa ... Je sais ...
Mon père me sourit. Ce sourire que tous les pères abordent quand ils ne peuvent exprimer la tristesse de nous voir nous éloigner un peu plus d'eux. Je le prends dans mes bras dans un élan de tendresse.
Moi : Tout ira bien je ne serais pas seule !
Lester : Je sais ! Mais je ne m'inquiète pas pour ça mais plutôt pour ça.
Il pointe de son index ma poitrine, plus précisément mon cœur.
Lester : Et pour ça !
Son doigt se déplace et se pose sur mon front. Je ferme les yeux.
Moi : Ne t'inquiète pas ! Ma décision est prise. Je n'aurai aucun regret !
Lester : Je ne veux pas que tu fasses des choix que tu pourrais regretter c'est tout.
Moi : J'y ai longuement réfléchis. Dans le cas présent, c'est la seule chose que je peux faire.
Lester : Dans ce cas je ne peux rien y faire !
Moi : Non. Ma décision est prise.
Après avoir aidé mon père à faire l'inventaire du stock, nous rentrons tous les deux à la maison. En nous rendant au parking nous croisons Kira et Austin. Kira pendue, comme à son habitude, au bras du chanteur. Ils ne nous voient pas. Tant mieux ! Je presse le pas et oblige mon père à faire de plus grandes enjambées. Mon père s'arrête brusquement. Je lui lance un regard lourd de reproche.
Lester : Nous devrions passer au supermarché ! Il n'y a rien au frigo !
Moi : Tu veux pas commander ? Je suis partante pour des sushis !
Lester : Non ! On doit manger équilibré et c'est mon devoir de père de t'offrir des repas équilibrés !
Je croise les bras.
Moi : Non seulement tu ne sais pas cuisiner mais en plus tu adores manger des pizzas ... Que se passe-t-il ?
Lester : Nous devons changer nos habitudes alimentaires !
Je fixe intensément son ventre rond.
Moi : Ce n'est que maintenant que tu t'en rends compte ? Tu ne veux pas commencer ton régime un autre jour ?! Je n'ai pas envie de traîner ici.
Lester : J'insiste !
Je soupir et le suis en maugréant. Avant d'entrer dans le supermarché, je croise de nouveau Austin et Kira sur l'allée d'en face. Nos regards se croisent et il souhaite venir dans ma direction mais Kira qui fixe une boutique de maquillage l'entraîne de force. Je m'engouffre dans le magasin ne m'attardant pas d'avantage. Je dois faire attention à ce qu'il achète puisque ce soir c'est moi qui cuisine. J'impose l'achat de trois pots de cornichon. C'est ça ou rien ! Finalement nous ressortons de la grande surface avec deux sacs de course chacun. Il commence à pleuvoir. Cette fois aucun arrêt autorisé, nous nous dirigeons droit vers le parking quoi qu'il arrive !
Lester : Chérie ?
Moi : Oui ?
Lester : ... J'ai oublié des papiers au magasin !
J'inspire profondément, tentant désespérément de faire tomber la tension qui me possède.
Moi : Ca ne peut pas attendre demain ?
Lester : Je dois faire les comptes rapidement !
Moi : Laisse moi les sacs de courses et va les chercher ... Je vais t'attendre.
Lester : Tu ne veux pas venir ?
Moi : Non ! Allez dépêche toi ! Je voudrais rentrer, je suis fatiguée.
Il me tend les sacs et pars en trottant. Qu'ai-je donc bien pu faire pour que mon Karma soit si mauvais ? J'ai du tuer un roi dans mon ancienne vie. Chargée comme un mulet, je me mets à l'abri de la pluie dans un couloir entre deux boutiques de vêtements. Les gens commencent à se presser de rentrer. Leurs talons tapent frénétiquement sur le sol, je peux deviner où ils vont. J'imagine qui ils sont en fonction de leur apparence, ce qu'ils feront une fois chez eux, leur métier, tout ... Ou presque. Une voix claire parvient à mes oreilles. Ce même timbre de voix qui me fait grincer des dents. Je me plaque contre le mur humide. Kira et Austin s'arrêtent devant une vitrine à côté de moi. S'il y a un dieu de la pitié qu'il me prenne sous son aile ! Je ne veux pas qu'ils me voient ! Je ne veux pas leur parler.
Austin : Tu n'en as pas marre de courir dans chaque boutique ? Tu m'as fait parcourir le centre de droite à gauche toute la journée !
Kira : S'il te plaît ! C'est la dernière ! Après je n'aurai plus rien à faire ici !
Austin : Tu as déjà assez de fringue comme ça non ?
Kira : Je dois veiller à être à la pointe de la mode pour entretenir mon image !
Austin : Je croyais que tu n'aimais pas acheter des vêtements dans des boutiques que tout le monde côtoie ?!
Du verbe côtoyer. Blondinet à plus de vocabulaire que je ne le croyais. Je me demande ce qu'elle a en tête. Austin a raison sur ce point. Elle a trop de fierté et est trop pourrie gâtée pour accepter de s'habiller dans ce genre de boutique. Plus étonnant, elle a passé sa journée à traîner ici ... Elle cherche forcément quelque chose ... Mais plus important, pourquoi je continues de les croiser ?! Reste calme Ally ! Et que fais mon père ? Il n'a pas besoin d'une heure pour prendre un classeur ! Quoi que non ! Au final, s'il n'est pas là tant mieux ! Je peux rester caché ici ! Mon portable vibre dans mon sac. Je dépose les sacs plastiques le plus silencieusement possible et le sors. Un appel de Trish. Si je réponds, je suis à découverts ... Mais si je ne réponds pas, elle va me faire la tête jusqu'à la fin de mes jours ! Ally Dawson ... Ne regrette rien ! Je saisis les quatre sacs de nourriture et décroche. Je cale mon portable entre mon oreille et mon épaule.
Moi : Qu'est-ce qu'il se passe Trish ? Tu ne m'appelles jamais d'habitude !
Je sors de ma cachette comme si de rien était, sans les avoir vu, sans leur prêter attention.
Austin : Ally ? All ...
Kira : Austin ! Regarde moi ces baskets !
Moi : Un instant Trish ! Je te reprends dans deux secondes.
Je me retourne. Le couple a disparu. Je soupir de soulagement.
Moi : Je t'écoute Trish !
Trish : Ally ! Faut que je te dise un truc à propos de Jake !
Moi : Désolée Trish mais là c'est pas le moment ! Une autre fois.
Je raccroche avant qu'elle n'insiste. Non ce n'est vraiment pas le moment.
La fine lame d'un couteau se plante dans une planche en bois. Du sang coule et des boyaux se répandent tout autour du poisson que j'étripe.
Je crie.
Moi : Plancha ou papillote ?
Mon père rentre dans la cuisine, les cheveux encore humides. La serviette posée sur ses épaules trempe son tee-shirt. Trente années et vingt kilos de moins et je pourrais trouver ça sexy. S'il n'était pas mon père.
Lester : Plancha !
Moi : Non au four ! On commence ton régime !
Lester : Si tu savais déjà ce que tu allais faire pourquoi tu m' as demandé ?
Moi : Je te testais.
Il ouvre le frigo pendant que je jette les organes de la dorade. Il en ressort une bouteille de coca et s'en sert un verre. Je le regarde sévèrement mais il ne cède pas et boit d'une traite sa boisson. Je soupir. Tu parles d'une résolution !
Moi : Allume la radio en sortant s'il te plaît.
Il s'exécute. Je saisis de nouveau le couteau et après avoir préparé les filets, je prends une courgette et des tomates que je commence à couper en dé. You're always on my mind ! I think about you all the time ... Mes doigts se crispent sur le manche du couteau. Le rythme s'accélère, la courgette est hachée menue en quelques secondes. Je fais glisser les morceaux de légumes de la planche à la poêle. But this is not a love song, not a love song ! Je plante mon couteau à la verticale et pars éteindre la radio. Le temps doit avoir un effet négatif sur mon moral, un rien m'exaspère aujourd'hui. Après m'être assurée que le four soit à bonne température et que les légumes ne crament pas, je monte dans ma chambre. Mon portable, étendu sur mon lit, s'allume. Il vient de recevoir un nouveau message. Le septième pour être exact. Ils viennent tous de Trish. Elle voudrait me parler rapidement, avant la tempête. Elle est persistante ! J'enlève la batterie, c'est égoïste mais ce soir je ne veux pas discuter avec qui que ce soit, surtout à propos de Jake. Une demie heure plus tard, je range mon assiette dans le lave-vaisselle. Mon père à manger tout ce que je lui ai donné, je suis fière de lui. Je me sers un verre d'eau fraîche, regardant les titres du Times. Rien de bien intéressant.
Lester : Il s'est passé quelque chose non ? Tu es tendue.
Moi : Pas du tout ! Qu'est-ce qu'il te fait croire ça ?
Lester : Tu étais pressée de rentrer. Et je t'ai vu massacrer les légumes sur une chanson d'Austin. Vous vous êtes disputé ?
Je lui lance un regard courroucé.
Moi : Tu ne devais pas faire tes comptes ?
Lester : Tu sais, si tu gardes tout pour toi ... Un jour tu exploseras et le regrettera.
Moi : Disons que les choses ne vont pas comme je le voudrais.
Lester : Mais c'est ce qui donne du piquant à la vie non ? Si les choses allaient comme tu le voudrais ... Ta vie serait monotone ! Mais n'oublie pas que même si tu souhaites continuer à ignorer le passé ... Un jour il te rattrapera !
Moi : Que veux-tu dire !?
Il m'embrasse les cheveux et part dans le salon bière à la main. Le téléphone sonne, cette fois c'est le fixe.
Moi : Si c'est Trish, je suis pas là !
Je me demande si j'ai crié assez fort ? Il arrive dans la cuisine en couvrant de sa main le téléphone.
Lester : C'est Kim !
Je soupir et inspire profondément. Je saisis l'appareil et marche vers la fenêtre contre laquelle s'écrasent les gouttes de pluies.
Moi : Que veux-tu Kim ?
Kim : Ally ! C'est Jake ... Il est réveillé !
Mais n'oublie pas que même si tu souhaites continuer à ignorer le passer ... Un jour il te rattrapera ! Je m'y suis déjà résolue. Regretter.
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