30 - 𝐋a loyauté d'un criminel
damn on est au chapitre trente
je ne m'arrête plus help
ça me fait peur
double help
j'espère malgré tout que vous allez bien :) que votre reprise s'est bien passée, que vos fêtes de fin d'année aussi, et que vous gérez... tout ça quoi.
encore un chapitre où on ne comprend rien, vous avez l'habitude mdr
(jpp de moi)
(jpp de mon cerveau)
(petit instant autopub : si vous ne l'avez pas vu, j'ai publié la semaine dernière une nouvelle fanfiction sur Haikyuu, ça me ferait plaisir que vous alliez la lire si vous connaissez le fandom :D)
sinon, je vous retrouve le 23 janvier et je vous souhaite une excellente lecture 💫
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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐓𝐫𝐞𝐧𝐭𝐞 - 𝐋𝐚 𝐥𝐨𝐲𝐚𝐮𝐭𝐞́ 𝐝'𝐮𝐧 𝐜𝐫𝐢𝐦𝐢𝐧𝐞𝐥 𝐧'𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬𝐪𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐨𝐧 𝐩𝐞𝐮𝐭 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐭𝐞𝐫
La jeune femme soupira et lut lentement les mots inscrits sur le petit carnet pour la deuxième fois consécutive. C'était comme si une part d'elle-même ne parvenait pas à les assimiler suffisamment pour les comprendre. Elle relisait ces quelques mots, inscrits dans une écriture brouillonne qu'elle reconnaissait comme étant la sienne autrefois. Elle n'avait jamais été du genre à beaucoup s'appliquer ― et combien de fois lui avait-on dit qu'elle finirait médecin, avec une écriture aussi illisible ?
Aujourd'hui encore, elle écrivait avec une écriture brouillonne ― elle s'entraînait fréquemment à s'appliquer un peu plus lorsqu'elle écrivait des documents officiels pour ses supérieurs, mais au quotidien, elle n'avait pas abandonné cette stupide écriture illisible qui faisait s'arracher des cheveux, autrefois à ses professeurs, maintenant à ces collègues.
Elle se désintéressa de la façon dont étaient inscrits ces mots pour se concentrer sur ce qu'ils disaient ― c'était à l'origine ce qui avait retenu son attention. Elle ne se souvenait pas les avoir écrits. (D'un autre côté, les dates du carnet faisaient remonter ce petit texte à une vingtaine d'années plus tôt. Même si elle refusait de l'admettre, elle arrivait à un stade de vieillesse qui l'empêchait de se souvenir avec clarté de ce qu'elle avait fait lorsqu'elle avait huit ans).
Dans quelles circonstances avait-elle bien pu écrire ces quelques mots ? Elle se posait sincèrement la question, perplexe devant ce qu'ils signifiaient. Enfin, ils étaient loin d'être aussi obscurs que ceux qu'elle tentait par tous les moyens de déchiffrer au quotidien pour empêcher les crimes, mais leur signification la perturbait bien plus que ces mêmes messages. Comment avait-elle pu écrire quelque chose d'aussi... embarrassant ?
Elle aurait dû se débarrasser du carnet lors de son déménagement, songea-t-elle. De ses déménagements, parce qu'il y en avait eu plus d'un depuis le trépas de sa mère, et qu'elle s'était pourtant échinée à les garder à chaque fois (et ce malgré les protestations de Kaiji, qu'elle réquisitionnait toujours pour l'aider à déménager, puisque « il n'était pas occupé en tant que chômeur »).
Elle aurait pourtant dû le faire, pensa-t-elle en refermant le carnet et en le rangeant dans un carton, qu'elle cacha dans un autre carton, qu'elle glissa sous son lit. Hors de question que ce truc tombe entre des mains trop curieuses et mal intentionnées. Il en allait de sa réputation. En quittant sa chambre, elle alla même jusqu'à les effacer de sa mémoire.
Quand je serais grande, je me marierais avec un prince charmant aux cheveux noirs et aux yeux verts, qui saura me faire rire !
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J + 7
24 JANVIER
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« Nous allons commencer. Que toutes les personnes autorisées prennent une chaise et fassent le silence ; que toutes celles qui ne le sont pas s'en aillent. » Le ton ferme et sérieux de Taneda contrastait avec celui qu'il adoptait habituellement lorsqu'Akiko le voyait. D'un autre côté, il était de mise, puisque la situation dans laquelle ils se trouvaient ne portait pas spécialement à rire.
« Je ne cesserai jamais de protester contre le fait que je ne suis pas autorisé, marmonna Ranpo en se levant de la chaise qu'il occupait aux côtés de Yosano.
― J'ai essayé de les faire changer d'avis, soupira-t-elle sur le même ton. Mais ils préfèrent que tu restes en retrait pour le moment. »
Son petit ami ― elle ne parvenait pas encore à se faire à cette idée, d'autant plus qu'ils n'avaient pas voulu l'officialiser pour le moment ― soupira en prenant une mine boudeuse, puis quitta la salle sans plus de protestations, pour rejoindre le petit groupe qui se tenait dans une autre pièce, les yeux rivés sur les écrans qui diffuseraient en direct la confrontation entre Topaz et les inspecteurs choisis pour l'interrogatoire.
La jeune inspectrice principale, elle, croisa les jambes sur sa chaise et attendit que tout le monde se soit installé. Taneda prit place à ses côtés, ce qui lui permettait de faire face à Topaz, qui les dévisageait avec mépris de l'autre côté de la table installée pour les séparer. De son côté, l'inspecteur Ayatsuji s'adossa au mur, ignorant négligemment la chaise prévue à son intention, et la directive de Taneda de s'asseoir.
(Elle n'avait vraiment pas fini d'entendre parler du fait qu'Ayatsuji avait été choisi pour mener l'interrogatoire et pas Ranpo. Il allait s'en plaindre pendant de longues semaines. Mais, elle avait eu beau tenté d'intercéder en la faveur du jeune inspecteur aux cheveux noirs, la décision n'avait pas changé : lui resterait en retrait, pour analyser les potentiels mensonges de Topaz depuis l'autre pièce, tandis qu'Ayatsuji se concentrerait sur la psychologie du criminel, en lui faisant face et en discutant avec lui.)
Deux policiers en uniforme fermaient le bal, posté chacun d'un côté de Topaz, une main ostensiblement posée sur la crosse de leur arme ― une tentative d'intimidation qui n'avait pas franchement porté ses fruits face au jeune homme aux cheveux roux, qui n'avait pas quitté une attitude agressive depuis le début de la matinée, malgré sa situation largement défavorable.
« Commençons, si vous le voulez bien, déclara finalement Taneda, et ses deux acolytes hochèrent la tête.
― Karma Topaz, vous savez pourquoi vous êtes là n'est-ce pas ? attaqua Ayatsuji sans plus de cérémonies.
― ... » L'autre lui opposa un silence de mort, se contentant de le foudroyer du regard ― enfin, il en faudrait plus pour faire battre en retraite l'inspecteur le moins respectueux et compatissant de leur BEC.
« On peut commencer par une question plus simple. Vous pouvez nous donner votre âge ? »
Le ton sarcastique employé par l'inspecteur blond faillit arracher un sourire à la jeune femme ; elle n'aurait eu aucun mal à imaginer Dazai prononcer une question similaire. Elle se força malgré tout à rester professionnelle ; elle ne pouvait pas sourire juste parce que l'attitude de son collègue l'amusait, alors qu'ils étaient en train d'interroger un tueur.
« Je ne suis pas stupide, finit par lâcher Topaz sur un ton méprisant. Mais je ne vous dirais rien !
― Dans ce cas, nous pouvons vous ramener dans votre cellule qu'on oubliera accidentellement de faire surveiller. Je suis prêt à parier que dans moins de vingt-quatre heures, ce sera votre cadavre qu'on traînera ici. »
Topaz pâlit légèrement, comprenant sans peine le sous-entendu. Il était acquis, aussi bien par les inspecteurs que par lui, que Dostoevsky n'allait probablement pas apprécier cette soudaine arrestation, d'autant plus que Topaz lui avait sciemment désobéi. D'après le portrait psychologique qu'ils avaient pu dresser du russe, il n'était pas du genre à pardonner ce type d'affront.
« Vous... Vous ne pouvez pas faire ça, Topaz finit par reprendre, sur un ton ferme. Vous n'avez pas le droit d'essayer de me tuer. Vous êtes des policiers.
― Qui a parlé de vous tuer ? sourit innocemment Ayatsuji. J'ai juste évoqué l'hypothèse que quelque chose pourrait se produire si nos hommes étaient distraits.
― Cela vous retombera dessus si quelque chose m'arrive ! » Les trois inspecteurs échangèrent un regard naïf.
« Ah oui ? demanda Akiko à l'intention de Taneda.
― Pourtant, nous ne serons pas responsables. Dostoesvky est tellement redoutable... »
Bien évidemment, ils bluffaient. Ils n'avaient aucune intention de laisser Topaz mourir : il était un criminel et un tueur lui-même, mais il ne méritait qu'un jugement ferme et une peine de prison à la hauteur de ses crimes. Ils essayaient juste de l'effrayer, pour le pousser à cracher tout ce qu'il savait sur Dostoevsky.
« Evidemment, reprit Taneda, si nous obtenons des informations conséquentes, vous serez transféré au tribunal de Tokyo. La sécurité y est parfaite là-bas, et vous serez sous surveillance policière. » L'autre soutint son regard avec un air mauvais pendant quelques instants. Sa volonté de vivre serait-elle plus forte que sa loyauté et sa gratitude envers le russe ? C'était maintenant qu'ils allaient le découvrir.
« Je ne sais quasiment rien. » lâcha ensuite le criminel. Il s'appuya fortement contre le dossier de sa chaise en fronçant les sourcils. « Si vous croyez que Fyodor a été assez stupide pour me dire quoi que ce soit d'utile, vous vous fourrez le doigt dans l'œil. La plupart du temps, je ne recevais les informations que quelques heures avant que je ne doive les exécuter. Toujours des messages brefs, intraçables, et lorsqu'il s'agissait de livraisons d'armes ou autre, je ne voyais jamais la personne qui les apportait. C'était toujours des colis en apparence normaux, mais qui ne transitaient pas par la Poste. »
Les inspecteurs prenaient quelques notes pendant que Topaz parlait, peu surpris par ses révélations. Ils n'étaient pas stupides eux non plus, et ils savaient qu'ils n'obtiendraient pas un témoignage clair leur donnant toutes les informations qui leur manquaient sur le russe. Mais, ils savaient aussi que même les plus minuscules détails pouvaient mener à des grandes découvertes et qu'ils ne pouvaient rien négliger.
« Comment avez-vous rencontré Dostoevsky ? demanda Ayatsuji.
― Il s'est pointé devant la porte de ma cellule et l'a ouverte. Et il m'a donné une adresse où aller. » Les trois inspecteurs échangèrent cette fois des regards stupéfaits.
« Juste comme ça ? Il a ouvert la cellule ? Il se faisait passer pour un surveillant ?
― Non, il était en civil. Personne n'a fait attention à lui. » Les inspecteurs échangèrent des regards intrigués. Akiko avait elle-même enquêté à la prison, et ne comprenait pas comment cela pouvait être possible.
« Passons, les coupa Taneda, sans doute pour laisser de côté le problème de taille qui se dessinait lentement. Qu'avez-vous fait ensuite ?
― Fyodor m'a dit de me rendre dans un placard peu utilisé par les surveillants, et d'y rester pendant vingt-quatre heures. Ensuite, il m'a dit de monter dans la voiture qui serait garée juste à côté sans poser de question.
― Comment avez-vous évalué les vingt-quatre heures si vous étiez dans un placard ? demanda Yosano.
― Il m'a donné un chronomètre.
― Vous l'avez toujours ? » Cette fois, c'était Ayatsuji qui reprenait.
« Non. Je l'ai réduit en miettes sous ses ordres. »
Les trois inspecteurs soupirèrent de concert, et Akiko était certaine que tous les curieux qui se trouvaient dans l'autre pièce avaient soupiré aussi. Cela aurait été trop simple, ils allaient devoir creuser plus en profondeur.
Tandis que Taneda et Ayatsuji se partageaient les questions visant à comprendre ce que Topaz avait fait depuis son évasion, la jeune femme consulta à nouveau les dossiers de preuves qu'ils avaient avec eux, cherchant des questions plus précises à poser au criminel. Des questions sur des informations dont ils avaient besoin, et qui leur permettraient peut-être de remonter jusqu'à leur coupable.
« Parlez-nous de la mort de Fitzgerald. » Elle se reconcentra pleinement sur ce qui se disait lorsqu'ils abordèrent ce point. C'était une affaire sur laquelle ils avaient encore beaucoup de zones d'ombre.
« Je n'ai rien à dire dessus. Il l'avait bien mérité.
― Est-ce vous qui avez tiré ? demanda Aystusji en l'ignorant.
― Je n'ai rien à dire sur la mort de Fitzgerald. » Les trois inspecteurs lui rendirent un regard dubitatif, et Akiko sortit une de ses cartes maîtresses, qu'elle avait gardé en réserve.
« J'ai discuté avec Chuuya Nakahara. » Elle sourit de manière angélique en réponse à tous les regards stupéfaits qui se posèrent sur elle ― seuls Ranpo, Akutagawa et sans doute Dazai savaient qu'elle avait parlé au rouquin.
« Et donc ? répliqua sèchement Topaz, comme si de rien n'était, mais elle discerna dans ses yeux une petite lueur de doute nouvelle.
― Et donc, nous avons beaucoup échangé sur ce qu'il savait sur vous, et sur Dostoevsky. »
Bon, sur cette partie, elle bluffait un peu ― mais tous les interrogatoires devaient comporter une part de bluff. Nakahara l'avait renseignée sur le russe, puisqu'ils étaient brièvement sortis ensemble, mais ses informations étaient trop incomplètes pour être vraiment utiles. Cependant, Topaz ne le savait pas forcément...
« Chuuya ne sait rien sur Fyodor. » lâcha-t-il avec méfiance. Bingo.
« Pourtant, il m'a donné pas mal d'informations véridiques. Fyodor Dostoevsky, russe mais disposant de passeports et de permis de séjour dans un certain nombre d'autres pays, qui a séjourné en France pendant quelques semaines entre autres. Très doué pour trouver les bons mots et pour inciter les autres à commettre pour lui bon nombre de délits. Et avec un certain penchant pour les crimes de grande envergure. »
Il était presque satisfaisant de voir l'autre perdre enfin la fichue arrogance que lui conférait le fait de savoir son allié intouchable. Il s'était persuadé ― et à raison ― que son sauveur et bienfaiteur était assez doué pour effacer toutes ses traces, et que personne ne serait en mesure de le connaître suffisamment pour délivrer des informations à la police. Apprendre ainsi que quelqu'un d'autre ― son ancien ami de surcroît ― avait pu parler du russe à des inspecteurs de brigade criminelle était sans le moindre doute un grand coup dans l'ego.
(Et puis, quelle importance que ces informations, Akiko ne les ait pas obtenues de la bouche de Nakahara mais du profilage de Dazai et Ranpo ? Dostoesvky n'était pas là pour contester, et Topaz ne pourrait pas deviner la source de ces informations de lui-même.)
« Comment est-ce qu'il... »
Topaz semblait véritablement stupéfait ― ce qui était hautement compréhensible. Il n'était pas étonnant que Dostoevsky ne lui ait pas parlé de sa petite relation avec le japonais aux cheveux flamboyants, mais cela allait partiellement se retourner en sa défaveur s'ils parvenaient à convaincre Topaz que Nakahara en savait long sur son sauveur.
« Quel rapport a-t-il avec ça ? » se reprit le criminel rapidement. La jeune femme aux cheveux noirs tira de l'un des dossiers posés devant eux une feuille qu'elle fit glisser vers le rouquin.
« Son ADN a été relevé sur la scène de crime. Or, il n'y a jamais mis les pieds et il a un alibi. » Et quel alibi, songea avec consternation Akiko en repensant aux explications du rouquin. Elle allait vraiment tirer les oreilles de Dazai lorsque tout serait fini.
« Et qu'est-ce que j'en sais ? riposta Topaz. Cela ne me concerne pas.
― Si, parce que tout porte à croire que c'est vous qui avez déposé l'ADN de Chuuya Nakahara pour vous disculper. » Encore une fois, le prévenu pâlit. Il semblait comprendre soudainement où voulaient en venir les inspecteurs.
« Je... Je n'ai jamais fait une chose pareille ! Fyodor m'a juste dit de mettre les gants qu'il m'avait envoyés pour tuer Fitzgerald. C'était pour que mon ADN ne se dépose pas dessus.
― Intéressant, Ayatsuji fit remarquer tout en sortant une autre feuille. Parce que votre ADN y figurait quand même. » Il pointa du doigt une ligne sur le compte-rendu. « On a pu vous identifier ainsi. Donc, j'ai bien l'impression que vous avez été dupé. »
Encore un coup de plus dans la confiance du criminel, songea Akiko en l'observant lire par lui-même le contenu. Ils n'avaient pas prévu cela dans leur stratégie, mais c'était tout bénéfice pour eux, heureusement. Il ne leur fallait plus que quelques indices majeurs, et ils seraient en mesure de repartir à l'attaque sur la piste de Dostoevsky, si tout se passait sans encombre.
« Je... Vous avez falsifié les documents ! » Akiko leva les yeux au ciel devant cette accusation gratuite et infondée.
« Vous nous confondez avec votre « sauveur ». Nous, nous ne falsifions pas des preuves pour notre seul intérêt personnel. » rétorqua Taneda en croisant les bras sur son costume. Topaz ne voulait apparemment pas en démordre.
« Je ne peux pas croire qu'il ait tenté de me piéger...
― Ouvrez les yeux, fit remarquer sèchement Ayatsuji, ce n'est pas une âme charitable qui vous a pris sous son aile pour réparer une injustice. Il ne cherchait qu'à semer la pagaille à Yokohama, et vous aviez le profil adéquat. Autrement, vous ne devez être pour lui qu'une mouche agaçante dont il devra se débarrasser tôt ou tard.
― Non !
― Niez-le à votre guise, vous n'effacerez pas la vérité. Il vous a donné toutes les clés pour vous venger de Fitzgerald, et maintenant ? Qu'avait-il prévu pour vous ?
― Il comptait me faire sortir du pays ! » Ayatsuji soutint le regard du criminel avec un air quelque peu méprisant.
« Vraiment ? Pourtant, vous n'aviez plus de ses nouvelles, pas vrai ? C'est pour ça que vous êtes sorti alors que vous n'en aviez pas l'autorisation. » Le prévenu fronça les sourcils mais ne trouva rien à répliquer. « Quelque chose me dit que le bateau qu'il comptait vous faire emprunter pour sortir du pays avait plutôt des airs de cercueil. »
Akiko n'avait jamais autant apprécié le manque de tact d'Ayatsuji ― encore qu'il faisait des efforts, il n'avait pas explicitement parlé du cadavre qui occuperait ce dit cercueil ― qu'à ce moment précis. Le pauvre Topaz semblait totalement confus, incapable de distinguer le vrai du faux, et de savoir ce qu'il devait faire dorénavant. Comme l'avaient supposé tous les profileurs de leur équipe, il n'avait aussi bien « survécu » dehors depuis son évasion que parce Dostoevsky était derrière lui. Maintenant qu'il ne pouvait plus se reposer sur le russe, il redevenait l'amateur qui avait tiré sur Margaret Mitchell sous l'emprise du stress.
« On ne vous demande pas grand-chose, poursuivit Taneda, juste quelques informations sur Dostoevsky.
― Et je serais relâché ? » L'inspecteur tokyoïte eut un rire nullement amusé.
« Bien sûr que non. Vous êtes suspecté du meurtre de Francis Fitzgerald, et vous devriez toujours purger votre peine pour celui de Margaret Mitchell. Vous allez juste retourner dans votre cellule.
― Dans ce cas, je n'ai aucun intérêt à répondre à vos questions, les défia le criminel. Dans tous les cas, je retournerai en prison. » Il y eut un petit silence équivoque, qui fit froncer les sourcils à Yosano.
« Mais, si vous coopérez, vous obtiendrez un aménagement de peine. »
Ce n'était pas faux, mais pas complètement vrai non plus. Topaz était quand même un tueur, responsable d'un homicide involontaire et d'un autre volontaire avec préméditation. Dans tous les cas, il encourait une réclusion à perpétuité que nulle coopération ne saurait adoucir d'une remise en liberté conditionnelle.
« Vraiment ? le jeune homme semblait sceptique, et c'était pour une fois une réaction rationnelle, quel type d'aménagement ? » Taneda et Akiko échangèrent un regard bref, cherchant quoi dire ― honnêtement, Yosano n'avait aucune connaissance juridique dans ce genre de situation, donc elle ne pouvait pas dire ce que Topaz obtiendrait exactement (probablement pas grand-chose...)
« Il faudra en discuter avec le jury qui délibèrera sur votre crime. Il n'est pas utile que nous nous exprimions, car nous n'aurons pas le dernier mot. Mais vous obtiendrez quelque chose. » Peut-être une amende un peu moins élevée...
« Je ne vais pas pouvoir beaucoup vous renseigner, admit Topaz au bout de quelques secondes. Ce type est une tombe. Il ne dit rien de superflu, et je lui ai à peine parlé en personne. Il se fait discret, et ne laisse personne savoir où il se planque et ce qu'il cherche à accomplir au final.
― Vous l'avez rencontré à combien de reprises ? demanda Taneda
― En personne, une fois, lorsqu'il m'a aidé à fuir. Après, je lui ai parlé via talkie-walkie à quelques reprises quand il m'a expliqué que Fitzgerald était derrière tout mon emprisonnement, et que j'allais pouvoir me venger.
― A l'époque de votre évasion, le gala de Fitzgerald n'était pas connu du public, intervint Akiko. Parlait-il d'une autre situation adéquate ?
― Non, il parlait bien de ce gala. Il disait que Fitzgerald en donnerait forcément un, puisque ses dix ans de mariage et la naissance de son enfant approchaient.
― Et en plus il est bon en profilage, marmonna Taneda en levant les yeux au ciel.
― Je vous l'ai dit. Il sait ce qu'il fait. »
Akiko nota ces quelques mots au milieu de sa prise de notes, songeuse. Dostoevsky savait ce qu'il faisait, tout portait à le croire en effet. Mais, elle ne pouvait s'empêcher de songer qu'il y avait forcément des limites. On ne pouvait pas tout prévoir à la perfection, et il y avait forcément eu des « couacs » dans la préparation de tous ces plans soigneusement millimétrés.
« Mais, il n'avait pas pu prévoir la date n'est-ce pas ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
― Euh... » Topaz hésita, avant de répondre : « Non, je ne crois pas. Il se doutait que ce serait en janvier puisqu'il connaissait leur date de mariage, mais il ne savait pas que ce serait ce jour-là avant que Fitzgerald ne le rende public.
― Où voulez-vous en venir ? murmura Taneda en se penchant vers elle.
― Il a peut-être été pris de court en apprenant la date ― Fitzgerald ne l'a pas annoncée beaucoup en avance. » Elle répondit sur le même ton. Il ne leur fallait qu'une faille, une seule. Une erreur faite dans la précipitation, et ils pourraient peut-être remonter jusqu'à des indices fiables.
« Qu'est-ce que Dostoevsky vous a fourni exactement pour le meurtre de Francis Fitzgerald ? demanda le tokyoïte ensuite. Soyez clair et précis s'il vous plaît. »
Topaz parut de nouveau en proie à une vive hésitation, puis leur expliqua qu'il avait récupéré dans un colis non affranchi l'arme et la tenue qu'il avait portée pour le crime. Il avait également trouvé dans le colis un bout de papier succinct, expliquant que le temps était venu pour lui de passer à l'action. Le « plan » prévoyait simplement qu'il se fasse passer pour un employé, tue Fitzgerald au nez et à la barbe de la police, et profite de la confusion pour fuir.
« Il y a un autre homme qui m'a aidé à fuir. »
Cette phrase fit plonger tous les inspecteurs vers leurs carnets de notes pour récupérer la description d'un potentiel nouveau suspect. Ils ressortirent stylos et crayons pour noter tout ce qui leur serait confié par le criminel.
« Je ne sais pas son nom. Il avait une capuche rabattue sur la tête, des mèches de cheveux blonds et un maquillage étrange au-dessus de l'œil gauche. Il m'a juste aidé à m'éclipser du côté opposé à celui de la police. »
Ils notèrent soigneusement ces détails, puis envoyèrent Yosano superviser la recherche qui avait dû se déclencher chez les observateurs extérieurs de cet interrogatoire. La jeune femme n'était pas fâchée de pouvoir sortir de l'atmosphère lourde et pesante de la salle d'interrogatoire et de pouvoir retrouver ses quelques collègues en poste.
Ranpo l'attendait à l'extérieur de leur salle de « contrôle », un petit sourire sur le visage. Il semblait particulièrement fier et satisfait, ce qui l'intrigua un peu alors qu'elle s'arrêtait à son niveau.
« Je crois qu'on commence à tenir quelque chose, lâcha-t-il avec un grand sourire d'enfant.
― Comment ça ? » s'enquit-elle. Il semblait être arrivé à une conclusion qui lui échappait encore.
« Ce type, cette description, c'est très probablement Nikolaï Gogol.
― Le fameux « Kolya » ?
― Lui-même.
― Donc, on a vraiment besoin de l'arrêter pour avoir des informations. » Ranpo ricana légèrement à cette remarque. « Qu'est-ce qu'il te prend ? On dirait Dazai, à agir comme si tu savais déjà tout et que je disais des idioties.
― Ce n'est pas contre toi, Akiko, la rassura-t-il après quelques secondes. J'ai juste oublié de t'avertir de cette information.
― De quelle information ? » s'insurgea la jeune femme en le foudroyant du regard et en posant les mains sur les hanches. L'inspectrice principale n'appréciait pas vraiment cette nouvelle, même si elle aimait trop son interlocuteur pour être vraiment en colère contre lui.
« Nikolaï Gogol a été arrêté hier. » Elle en resta sans voix. Son cerveau tournait à plein régime alors qu'elle essayait d'additionner deux et deux et de comprendre comment c'était possible.
« Hier ? Quand ? Où ? Par qui ? Pourquoi je ne suis pas au courant ? »
Elle avait un peu élevé la voix sur les dernières questions, aussi Ranpo leva les mains à son intention en signe d'apaisement. Il l'entraîna un peu à l'écart des curieux de la salle de surveillance qui commençaient à tourner leurs regards surpris et curieux dans leur direction, et lui expliqua tranquillement :
« Hier soir, j'ai vu tes mails. » La jeune inspectrice principale fronça les sourcils à cette information ; mais cela ne la surprenait pas vraiment. Le couple avait passé la soirée ensemble hier, et elle admettait qu'elle s'était rapidement assoupie, épuisée par tout le travail et toutes les responsabilités sur ses épaules.
« Merci pour la vie privée, commenta-t-elle malgré tout d'un ton aigre.
― J'ai juste lu celui qu'Atsushi t'avait envoyé. Il contenait des pièces à conviction potentielles à traduire, et un petit point sur leur progression à Oulianovsk.
― Et donc ? C'est là que tu as appris qu'ils avaient arrêté Gogol ?
― Pas du tout, et d'ailleurs, même eux ne le savaient pas. » Le visage d'Akiko devait refléter sa grande incompréhension, car son petit ami sourit davantage, et se décida à cesser les énigmes : « Il y a eu une altercation entre leur guide et Nikolaï Gogol. Katsura ― leur guide ― a accusé Gogol et l'a dénoncé après qu'il ait tenté de faire exploser l'hôtel apparemment. Gogol était sous une fausse identité, alors ils n'ont pas réalisé ce qu'ils venaient de faire. Mais il est bien en garde à vue en Russie actuellement.
― Et maintenant, on a une raison pour demander à ce qu'elle soit prolongée. Mais il nous faudra un mandat d'arrêt international, et une bonne quantité de preuves.
― Je vais m'occuper de ça, ne t'inquiète pas ~ » Elle le dévisagea avec circonspection et posa une main sur son front.
« Es-tu malade ? Tu comptes travailler ? »
Elle n'obtint en réponse qu'une mine offusquée tandis que son compagnon s'éloignait en direction de son bureau. Elle n'eut même pas le temps de lui demander s'il n'aurait pas mieux fait d'attendre un peu avant de partir, car ils avaient peut-être encore besoin de lui pour dépister les mensonges de Topaz. Enfin, ils avaient quand même Ayatsuji pour commencer, et le jeune homme au gavroche était de toute manière déjà parti.
Akiko avait du mal à imaginer que Gogol puisse déjà être en garde à vue, prêt à être amené vers eux pour qu'ils puissent l'interroger. Était-ce un pur hasard ? La chance avait-elle enfin tourné en leur faveur ? Etait-ce dans les plans de Dostoevsky ? Ou tenaient-ils enfin une opportunité de « s'attaquer » à lui ? Elle ignorait quoi penser, mais avait bien l'intention dans tous les cas de creuser cette piste au maximum. Que ce soit un nouveau piège du russe ou un coup du destin, il fallait en tenir compte.
Elle espéra que Ranpo s'en sortirait seul sur cette piste, puis retourna dans la salle d'interrogatoire. Ses deux associés ne semblaient pas avoir beaucoup progressé pendant son absence ; quand elle entra dans la pièce, ils discutaient des raisons qui avaient motivé la mort de Fitzgerald. Le jeune criminel semblait parfaitement conscient de ce qu'il avait fait ― un fait sur lequel ils avaient voulu s'enquérir, car prendre une vie humaine était en général très marquant, et les individus ne réalisaient parfois pas du tout l'ampleur de ce qu'ils avaient commis.
« Fitzgerald le méritait, crachait Topaz alors qu'elle s'installait de nouveau sans que personne ne prête attention à ses faits et gestes. Il a foutu ma vie en l'air.
― Donc vous estimez que ce n'était que justice ? » Ayatsuji s'exprimait sur un ton presque curieux ― si elle ne l'avait pas connu, Yosano aurait presque pu croire qu'il partageait l'opinion de Topaz.
« De combien de personnes Fitzgerald s'est-il moqué tout au long de sa vie ? A combien de reprises a-t-il écrasé des personnes comme moi, qui voulaient juste survivre, pour son propre bénéfice personnel ? Est-ce que vous vous êtes aussi posé cette question, ou est-ce que vous vous contentez de fermer les yeux parce qu'il est riche et puissant, et que moi je ne suis qu'un pauvre voyou de banlieue qui est forcément en tort ? »
Les mots durs du rouquin face à elle ébranlèrent légèrement Akiko. Ils comportaient une part de vérité indéniable, quelque chose dont ils avaient tous conscience dans cette pièce : leur conception de la justice était bonne, mais n'était pas appliquée comme elle aurait dû l'être. En vérité, jamais on ne les avait laissés enquêter en détail sur la famille de la victime, parce que c'était si évident que Topaz l'avait tué par vengeance qu'il n'y avait nul besoin de se pencher sur les raisons derrière. On pouvait se contenter de dire « Il l'a tué parce que Fitzgerald avait tout, et lui n'avait rien » ; mais à quel point cette phrase serait-elle fausse et creuse ?
Il était certain que, si Topaz avait eu tort de recourir à une violence si extrême pour faire payer à l'américain son geste, Fitzgerald n'était pas non plus un enfant de chœur. Jamais Akiko n'aurait dit qu'il avait mérité son sort, mais elle se doutait depuis longtemps qu'il n'était pas aussi clean qu'il n'aimait le montrer en public. Mais encore une fois, la loi du plus fort primait même dans leur société démocratique, et les conditionnait à ne pas creuser en profondeur des affaires qui pourraient être gênantes et problématiques.
« Là n'est pas la question, finit par trancher Taneda. Nous nous intéressons à votre cas précis. Nous nous pencherons sur celui de Fitzgerald...
― Dès que nous aurons éclairci tous les points de votre participation à sa mort. » le coupa rapidement Akiko.
Taneda lui jeta un regard surpris et presque paniqué, auquel elle n'accorda aucune attention. Elle ne disait pas cela uniquement pour apaiser son interlocuteur et le convaincre de sa bonne foi : elle avait l'intention de le faire, peu importe les bâtons que lui mettraient ses supérieurs dans les roues. C'était peut-être la moindre des choses.
Fort heureusement, si Taneda n'approuvait pas ses dires, il ne déclara rien, et préféra repartir « à l'attaque » pour convaincre Topaz de continuer de parler. Elle devina malgré tout à ses œillades qu'il comptait bien ne pas laisser passer ces dires sans protester.
« Dans tous les cas, vous avez pris la vie d'un homme, et vous en payerez les conséquences. Mais, vous ne serez pas forcément le seul à tomber. Surtout si vous collaborez avec nous pour nous aider à retrouver Dostoevsky.
― Je vous l'ai dit, je ne peux pas vous aider plus que cela. Si vous désirez vraiment en savoir plus sur ses actions, il vous faudra attraper un plus gros poisson. » Akiko se pencha après ces mots vers son supérieur tokyoïte, et lui murmura :
« Nikolaï Gogol, l'homme qui a aidé Topaz à s'enfuir après son meurtre, a été arrêté hier par la police russe. » Elle crut que les yeux de son interlocuteur allaient sortir de leurs orbites après cette déclaration. Il semblait on-ne-peut plus choqué.
« Comment vous avez fait, aussi vite ? » répondit-il sur le même ton. Son interlocutrice lui offrit un grand sourire empli d'un amusement sincère et d'une fierté à toute épreuve.
« Nous avons de bons hommes. »
C'était très clairement une exagération, puisque cette interpellation avait été un pur fruit du hasard ― apparemment. Mais, elle pouvait en profiter pour montrer un peu aux tokyoïtes que leur bureau valait autant que le leur, non ? Taneda faisait partie des inspecteurs de la brigade de Tokyo les plus sympathiques à leur égard ― sans doute parce que ce bureau avait été fondé par son défunt ami ― mais il ferait ainsi passer le mot à tous ses subalternes : le bureau de Yokohama savait se débrouiller.
« Il nous faudra un mandat officiel pour le faire venir au Japon, ajouta-t-elle malgré tout. Ranpo est sur le coup, mais il nous faudra sans doute votre accord pour terminer la procédure. » Son interlocuteur hocha la tête ; pendant leur conversation, Ayatsuji avait reconsulté ses dossiers, avant de pointer du doigt une dernière question :
« Vous pourriez nous dire si les caractéristiques physiques de ce dessin correspondent à celles de Fyodor Dostoevsky ? »
Il montra à l'appui le dessin fourni par la fille de Mori qu'Akiko avait trouvé, des semaines plus tôt, dans sa voiture. Il était un peu ridicule de montrer un bonhomme bâton pour étayer leurs propos, mais ils n'avaient rien de plus concret pour le moment, à leur grande honte.
« Oui, je suppose que si on oublie les bâtons ça peut lui ressembler. » fit remarquer Topaz avec une pointe de sarcasme. Les trois inspecteurs le dévisagèrent longuement, l'intimant de ne pas prendre ce ton avec eux. Ils n'étaient pas ici pour plaisanter. « La seule fois où je l'ai vu, il ressemblait à ça en tout cas. Cheveux bruns, yeux bizarrement mauves.
― Une caractéristique physique quelconque ?
― Non. Le seul truc qui a retenu mon attention, c'est qu'il y avait de la terre sur son manteau, alors qu'il semblait plutôt maniaque. »
Les trois inspecteurs s'avancèrent vivement vers lui, le prenant par surprise. De la terre ? Voilà qui les intéressait grandement. Où l'homme avait-il pu récupérer de la terre ? Les environs de la prison étaient entièrement bétonnés. Il y avait donc probablement un indice important résidant dans ce détail insignifiant, qui leur permettrait de déterminer ce que fichait le russe et comment il était entré dans cette prison de haute sécurité comme si de rien n'était.
« Je ne vois pas où il aurait pu se tacher ainsi, fit remarquer Ayatsuji. Il n'y a même pas de parc aux alentours.
― Peut-être que c'était bien avant d'arriver à la prison, répondit Taneda. Peut-être qu'il n'a pas fait attention.
― Est-ce vraiment possible ? s'interrogea Akiko. Il millimétrait tout.
― C'était dans le dos de son manteau, intervint Topaz. Il n'aurait pas forcément pu voir. »
Une fois encore, les trois inspecteurs échangèrent des regards. Ils sentaient qu'ils tenaient quelque chose. Il y avait une information cachée là-dessous, mais encore fallait-il la mettre au jour. Le cerveau de la jeune femme aux cheveux noirs tournait à vive allure. De la terre. Où récupérait-on de la terre sur son manteau ? Dans un parc oui, mais elle voyait mal le russe s'allonger sur le sol d'un jardin public pour faire une sieste au soleil.
Où d'autre ? A la campagne bien sûr, mais le problème se posait encore de savoir s'il était vraiment plausible que le russe s'allonge en pleine campagne. Il était probablement caché quelque part à la capitale, pour être à ce point en mesure de tout contrôler. Il n'y avait aucun endroit où il pouvait se tâcher ainsi de terre...
« Et dans une ancienne mine ? » La question d'Ayatsuji la prit de court. Ils devaient être tous les deux en train de passer en revue les possibilités.
« Il n'y a pas d'anciennes mines dans le coin, si ? objecta-t-elle.
― Il y a des zones qui s'y apparentent quand même. » Quelque chose la tourmentait. Une mine ? Elle avait l'impression de passer à côté d'un détail capital. Une information qu'elle possédait déjà... « Il travaille dans une ancienne carrière je crois. »
« Merde ! »
Son exclamation fit sursauter l'intégralité des personnes présentes. Akiko s'était redressée d'un bloc, frappant soudainement sa paume ouverte sur la table, les yeux écarquillés par la réalisation. Un souvenir ― une conversation ― lui revenait en tête. Il a acheté tout mon stock d'inventions. Il veut passer une commande, pour des outils permettant de briser des gros rochers en plus petits. Il travaille dans une ancienne carrière.
La réponse ― si évidente ― venait de la frapper. Kaiji. Kaiji détenait les informations qu'il leur manquait.
Kaiji avait probablement effectué sans le savoir des transactions avec Dostoevsky.
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