19 - 𝐉uste avant la chute

dernier chapitre de la première partie miracle !
(avec des 01643 vibes, vous allez voir–)
je commence à sérieusement croire que je suis atteinte du syndrome de la longueur, je ne sais vraiment plus faire de textes / histoires courtes–
est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? à vous de me le dire hehe

sinon, j'espère que vous allez bien et que vous profitez de vos vacances si vous êtes partis ! je serais aussi en vacances dans deux semaines, mais je m'arrangerai pour publier le chapitre, seules les réponses aux commentaires se feront à mon retour :D
(haha je vais pas assumer je sens)

et sinon, les résultats du bac/brevet ça a donné quoi pour les concerné.es ? dites-moi tout hehe, je suis curieuse !
(et ne laissez pas les gens vous répéter que votre bac/brevet ne vaut rien à cause de la covid, si vous avez travaillé toute l'année vous méritez vos résultats !)

sur ces bonnes paroles, je vous donne rendez-vous le 24 juillet et vous souhaite une bonne lecture !

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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐃𝐢𝐱-𝐧𝐞𝐮𝐟 ─ 𝐉𝐮𝐬𝐭𝐞 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐜𝐡𝐮𝐭𝐞

Il y avait un grand silence, un de ceux qu'on ne pouvait briser, qui régnait dans la pièce plongée dans le noir. Ils étaient deux dans cette salle si importante pour eux : le premier tenait dans ses mains un cadre photo, tandis que la deuxième le réconfortait en silence de par sa main sur son épaule.

Ils ne disaient rien pour briser le silence sourd qui s'était installé, car ils savaient que les mots n'avaient plus d'importance. Quand la douleur était si vive et si forte, les mots étaient inutiles. Elle avait déjà perdu quelqu'un aussi soudainement, elle savait ce que cela faisait. Et même si ce n'était pas grand-chose, elle voulait lui dire qu'il n'était pas seul.

Lui n'avait jamais connu de douleur si vive et si poignante, et il lui semblait que rien ne serait plus jamais normal. Comment parviendrait-il à reprendre une vie normale après ce qu'il avait vécu ? Ses plaies, pourtant autrefois pansées, lui semblaient de nouveau à vif. Mais son visage était toujours impassible, ses yeux noisettes ne brillaient même pas de larmes et il paraissait juste détaché.

Elle jeta un coup d'œil au dossier posé sur son bureau, ceux de leurs potentiels futurs collègues qui remplaceraient les deux qui avaient quitté le lieu où ils avaient passé tant d'années. Elle se sentait triste. Lui aussi. Rien ne serait plus pareil, pour elle comme pour lui.

Quelque part dans la ville, loin de l'atmosphère lourde qui pesait sur le lieu de travail des deux personnes, une troisième observait son ordinateur d'un air impassible. Il lisait pour la deuxième fois le mail qu'on venait de lui adresser, une proposition d'affectation. Il savait déjà qu'il allait l'accepter ; l'opportunité était trop belle. Travailler dans sa propre ville, voilà une opportunité qui ne se présentait que rarement.

Mais son esprit dérivait et se demandait ce qui avait bien pu se passer. Il avait reçu l'autre mail, qui ne lui était pas adressé personnellement, au sujet de l'incident qui remontait à quelques jours à peine. Les retombées, il les constatait désormais, et il se demandait si sa nomination était légitime, aussi rapidement après le décès d'un homme respectable qui allait pourtant manquer à ses collègues. Lui viendrait le remplacer comme si rien ne s'était passé, comme s'ils n'étaient tous que des pions remplaçables.

Il soupira et secoua la tête pour chasser ces pensées, avant de se lever pour envoyer un message et annoncer la nouvelle à ses proches. Il devait aller de l'avant, comme les deux individus endeuillés.

Une nouvelle page de leur vie était sur le point de se tourner.

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Jour J
17 JANVIER.

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De : Chuuya

Toujours disponible pour ce soir ?

Dazai sourit en lisant le message et pianota rapidement une réponse affirmative. Il se concentra ensuite sur l'épais dossier posé devant lui, avant d'observer Yosano, installée face à lui. La nouvelle inspectrice principale du BEC de Yokohama le dévisageait avec un amusement palpable, et ses vaines tentatives de réprimer un sourire n'arrangeaient en rien sa crédibilité.

« Vas-y. » finit-il par soupirer, et elle laissa son rire emplir la pièce. Il sonnait toujours un peu faux, mais il semblait malgré tout sincère, alors il ne fit aucun commentaire. Il savait très bien que le deuil de son mentor pèserait encore pendant de longs mois à sa collègue – il était passé par là lui-aussi – mais elle semblait au moins faire de son mieux pour se reprendre et ne pas s'enfoncer dans la lassitude.

« Vraiment, Dazai, reprit-elle après s'être un peu calmée, je savais que tu étais un « cas » de notre bureau, mais pas à ce point. » Elle pointa de ses ongles toujours aussi rouges le dossier posé sur son nouveau bureau et qui portait son nom. « Cinq rapports d'incidents pour avoir manqué de respect à tes supérieurs ? »

En tant que nouvelle responsable du Bureau des Enquêtes Criminelles de Yokohama et de leur équipe, la jeune femme avait accès à tous leurs dossiers personnels – et elle s'était apparemment fait un devoir de tous les lire. Dazai se fichait un peu qu'elle ait découvert la superbe collection de rapports que contenait le sien – d'autant plus qu'elle était déjà là avant que lui n'arrive – mais il aurait bien voulu ne pas avoir à reparler de cette période compliquée.

« Notre travail c'est de résoudre des affaires, non ? se défendit-il avec nonchalance. Pas d'attendre que tout le monde ait assemblé les preuves pour résoudre le meurtre ou la disparition. » Yosano secoua la tête avec amusement – elle prenait cette nouvelle avec bien plus de désinvolture que Fukuzawa, qui lui remontait les bretelles à chacun de ces incidents.

« Je ne suis pas sûre que tes supérieurs le voyaient ainsi, mais je te comprends, conclut-elle.

Tu m'as fait venir pour me parler seulement de cela ?

Non, je voulais te parler d'autre chose contenu dans ce dossier. » Son ton s'était fait plus sérieux – et il ne fallut que quelques secondes à Dazai pour comprendre le nouveau sujet de conversation.

« Mori. » lâcha-t-il en la fixant dans les yeux.

Il n'ignorait évidemment pas que le nom de celui qui avait été son tuteur légal pendant des années figurait dans son dossier – même s'il le regrettait parfois. Il n'avait jamais abordé le sujet avec quelqu'un d'autre qu'Odasaku ou Fukuzawa au sein de leur équipe, mais il avait largement compris que Yosano connaissait aussi le médecin, et qu'elle ne l'aimait pas plus que lui.

« Je ne savais pas, finit par déclarer celle-ci. Dis-moi... » Il se demanda quelle question allait être la première à sortir – il avait une liste mentale de toutes celles qui seraient potentiellement posées, mais il ne s'attendait pas à celle qu'elle murmura en se penchant vers lui :

« Comment a-t-il obtenu l'autorisation d'adopter un enfant ? » Dazai la dévisagea quelques secondes avant de pouffer. Combien de fois s'était-il posé la même question ?

« C'est un mystère, répondit-il ensuite avec un petit sourire. Je le soupçonne de les avoir menacés.

Ou soudoyés.

Ou les deux. » conclurent-ils d'une seule voix. Ils échangèrent un regard complice, et Dazai était intérieurement content que sa camarade prenne aussi bien cette information. Il n'avait pas énormément de doutes, mais il savait qu'ils étaient en très mauvais termes – chose largement compréhensible.

« Je ne pensais pas que tu le connaissais, finit par déclarer la jeune femme aux cheveux de jais. Surtout pas pour ce genre de raisons.

Après l'affaire Topaz, quand j'ai compris que tu le connaissais, ça m'a surpris aussi. Mais en réalité, je crois qu'il connaît tout le monde ici. C'est presque effrayant.

Oui, je le crois aussi. Même l'inspecteur Fukuzawa. »

Dazai l'observa avec curiosité. Elle ne lui apprenait rien, il l'avait déjà compris depuis sa rencontre avec Chuuya, mais il se demandait comment elle l'avait appris. En réponse à sa question muette, elle tira un tiroir du bureau sur lequel elle était installée et en sortit un bout de papier plié en deux. Il était couvert de poussière, comme s'il avait été posé dans ce tiroir depuis des mois, voire des années vues les tâches jaunies qui étaient visibles par endroits. La nouvelle inspectrice principale déplia sa trouvaille, indiquant un numéro griffonné probablement à la hâte.

« C'est le numéro de Mori, commenta-t-elle. Et je l'ai trouvé tout au fond de ce tiroir. Il devait y être depuis très longtemps. Et, j'ai fait une demande pour récupérer le portable de l'inspecteur Fukuzawa, et j'ai pu vérifier : ce numéro y était bien rentré. » Elle ajouta un peu plus bas, comme si elle craignait d'être espionnée : « Sous le nom de « Ôgai ».

Tu as lu les messages ?

Sûrement pas, s'offusqua-t-elle légèrement. Ce sont des conversations qui ne nous regardent pas. Quoiqu'elles disent, ajouta-t-elle avec un soupir. Surtout pas si c'est ce qu'on pense.

C'est clairement ce qu'on pense. » Il n'y avait pas de doute à avoir pour Dazai : les visites de Mori au BEC comme s'il avait quelque chose à y faire, les informations qu'ils se passaient, ce nom de contact informel qui témoignait du fait qu'ils se connaissaient bien. Comment penser autre chose ?

« On n'en sait rien, contra Yosano, comme si elle ne parvenait pas à bien imaginer qu'une relation entre ces deux hommes puisse être possible. De plus, je suis certaine d'une chose.

Quoi donc ?

Je n'ai pas lu les messages, mais j'ai vu le journal d'appel et les dates associées. La plupart des appels de Mori étaient rejetés par l'inspecteur Fukuzawa. Et le dernier message qu'il lui avait envoyé datait d'il y a deux ans. Même s'il s'est passé quelque chose entre eux, c'est terminé depuis longtemps. »

Dazai réfléchit à ces informations. Il n'avait pas voulu réellement penser à ce qu'impliquait sa découverte de la relation entre ces deux figures importantes de sa vie qui semblaient pourtant impossibles à imaginer ensemble. Mori et Fukuzawa, si opposés, dans une relation plus qu'amicale... C'était un peu trop dur à accepter pour lui. Son esprit refusait l'idée avec fermeté.

« Tu crois qu'on devrait parler à Mori ? demanda-t-elle ensuite. Il m'a fourni des informations plus qu'utiles sur notre adversaire derrière le numéro inconnu. » Fyodor Dostoevsky. Dazai connaissait déjà ces informations, mais le portrait-robot enfantin lui apparaissait comme une aide plus que bienvenue. Il avait reconnu pour la première fois depuis de nombreuses années que son père adoptif avait été utile et les avait bien aidés.

« Que veux-tu qu'on lui dise ? fit-il remarquer cependant. Je ne suis pas sûr qu'on lui apporte quelque chose.

Ce n'est pas faux, convint la jeune femme. C'était juste une idée.

Si je le croise, je lui en toucherais un mot, déclara finalement Dazai. Mais, le connaissant, il ne dira absolument rien. Visiblement, leur histoire appartenait au passé en plus. » Mais gardait-on réellement autant de traces et de contacts avec un ex-compagnon ? La question lui trottait dans la tête.

« Je suppose que nous n'aurons jamais la réponse. » soupira Yosano avec mélancolie.

Elle s'absorba quelques secondes dans ses pensées avant de lui faire signe qu'il pouvait reprendre son travail, chose qu'il ne comptait pas faire, mais il retourna malgré tout dans son bureau pour donner l'illusion qu'il allait obéir. De façon générale, les récents événements l'avaient conduit à aborder avec beaucoup plus de sérieux leurs affaires, mais il restait toujours aussi négligeant quant à ses rapports. Il préféra sortir une nouvelle fois son téléphone pour voir s'il avait des nouvelles de Chuuya. Ils s'étaient revus plusieurs fois depuis la mort de Fukuzawa, et la compagnie du rouquin était terriblement appréciable en ces temps troublés et stressants pour eux. Dazai aimait la simplicité de leur relation, fondée sur des taquineries et des anecdotes d'enfance et de travail.

Cette situation faisait qu'il n'avait pas vraiment hésité lorsque, la veille au soir, le jeune homme lui avait proposé un rendez-vous. Ils n'avaient pas d'affaire majeure en cours, donc il pouvait largement s'autoriser une soirée d'absence aujourd'hui. Il l'avait déjà informé ses collègues de son indisponibilité, et attendait impatiemment que le soir arrive.

« Dazai ! » La voix de Kunikida le tira de ses pensées, et il sut exactement ce que son collègue allait lui dire : Remets-toi au travail. « Remets-toi au travail. » Trop facile à deviner, songea-t-il presque déçu.

« Oui, oui, Kunikida ~ »

Il attrapa la pile de dossier qui recouvrait pour une fois son bureau habituellement vierge de toute paperasse, et se remit à éplucher les témoignages de ceux qui avait assisté de près ou de loin aux attaques qui avaient touché Ranpo, Yosano et Fukuzawa. Une tâche bien peu passionnante à son goût, mais hautement nécessaire. Il était le troisième à les inspecter en détail et à noter ses commentaires – Aux grands maux les grands remèdes, avait décrété Yosano, s'ils ne parvenaient pas séparément à trouver des indices, alors ils effectueraient tous les mêmes recherches dans l'espoir que leurs esprits connectés parviennent à déceler une faille.

Akutagawa et Nakajima étaient passés avant lui, et Dazai songea qu'ils avaient déjà fait un très bon travail. Il avait des ajouts à faire, et Ranpo sûrement aussi, mais pour des inspecteurs en formation ils avaient déjà fait du bon boulot. Le brun était admiratif de leurs progrès. Les affaires complexes étaient les pires à résoudre, mais elles poussaient aussi chacun à se dépasser pour les élucider, et constituaient la meilleure motivation possible pour des inspecteurs de brigade criminelle comme eux.

Il se remit consciencieusement au travail, en songeant que plus vite il aurait fini, plus vite il pourrait achever son service tranquillement. Il n'était même plus perturbé par les messages de Fyodor – l'homme s'était fait muet depuis les derniers événements, et Dazai était certain qu'il mijotait quelque chose dans son coin. Mais, il devait aussi savoir désormais qu'ils avaient fait une avancée dans leurs recherches à son sujet, et que le temps commençait à jouer en sa défaveur.

Dazai savait qu'il frapperait un grand coup à un moment donné, probablement plus vite qu'ils ne le pensaient. Mais, ils étaient aussi prêts à la moindre éventualité, et le brun estimait qu'il était peu probable qu'ils ne puissent pas gérer un minimum le moindre coup tordu du rat. Ils étaient suffisamment sur leurs gardes pour ne pas se faire complètement avoir. Il en était convaincu en son for intérieur.

(Malheureusement, l'inspecteur Osamu Dazai ignorait que Fyodor Dostoevsky était prêt à tout pour satisfaire son égoïsme.)

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Après que son collègue soit parti, Yosano resta songeuse en fixant le bout de papier. Une part d'elle éprouvait le vif désir de tirer cela au clair. Elle avait du mal à croire que son mentor ait eu une relation romantique avec un homme comme Ôgai Mori, mais il était certain qu'il y avait eu quelque chose qu'elle ignorait entre eux.

Elle avait à peine aperçu le docteur depuis la mort de l'inspecteur principal, encore un indicateur important du fait qu'il avait été touché par les événements. D'ordinaire, Mori traînait souvent autour de Yokohama, surtout depuis que les problèmes causés par le numéro inconnu avaient commencé. Elle n'oubliait pas non plus que, selon Kaiji, le docteur était de leur côté sur ce point – même si elle avait encore du mal à le croire.

Elle avait donc du mal à réprimer son envie de passer un coup de fil à cet homme dont elle connaissait malgré elle le numéro, pour lui poser la question qui lui brûlait les lèvres. Pourtant, elle n'en fit rien après avoir considéré pendant de longues minutes l'hypothèse. Elle avait mieux à faire pour le moment, comme s'entretenir avec leurs supérieurs de Tokyo qui désapprouvaient sa décision de relancer l'affaire Topaz. Ils ne s'y étaient pas opposés car elle ne leur avait pas vraiment laissé le choix – c'était ça ou sa démission du poste d'inspecteur principal, et ils avaient trop besoin de maintenir l'ordre à Yokohama pour accepter une telle chose. Les rues étaient restées à peu près calmes, mais la menace semblait toujours gronder – ou alors, elle devenait juste paranoïaque à force de se méfier de tout et de tout le monde. C'était une hypothèse non négligeable, à son grand malheur.

Elle passa plusieurs minutes à essayer de se concentrer sur son travail et chasser Mori de son esprit – c'était assez incroyable, cette façon qu'il avait de toujours être agaçant même quand il ne le voulait pas – sans grand succès. En désespoir de cause, elle finit par lui envoyer un bref message : Vous connaissiez bien l'inspecteur Fukuzawa ? assorti en pièce jointe de la photo de son numéro trouvée dans le tiroir pour qu'il ne puisse pas s'en sortir avec une excuse. Elle patienta quelques minutes, sachant que son interlocuteur répondait en général vite aux messages, mais rien ne vint.

Un peu plus concentrée, elle se remit au travail pour éplucher la montagne de rapports qui avait atterri ces derniers jours sur son bureau – un des mauvais côtés d'être inspectrice principale : elle devait impérativement lire tous les rapports de ses subordonnés. Cela lui prenait un temps considérable, surtout que les rapports de ces derniers temps n'étaient pas spécialement intéressants. Elle savait ce qu'ils contenaient pour avoir résolu les mêmes affaires : disparition de voitures inexpliquée, puis réapparition comme par magie.

Elle finit trois bonnes heures plus tard – faute au retard accumulé ces derniers jours lorsqu'elle s'était rendue à Tokyo pour des réunions et entretiens – et en avait sérieusement assez de lire les déclarations confuses de témoins qui prétendaient l'être mais avaient juste vu des ombres ou entendu des murmures. Elle consulta une nouvelle fois son téléphone, désireuse de voir si Mori avait répondu, mais elle n'avait aucun message de sa part. Elle soupçonnait l'ancien médecin d'avoir ignoré son message volontairement.

Elle avait une autre notification en revanche, celle annonçant la réception d'un mail sur sa boîte personnelle. Elle l'ouvrit avec curiosité et suspicion en constatant qu'elle ne connaissait absolument pas l'adresse de l'expéditeur et qu'elle n'était composée que de chiffres et de lettres sans aucun sens. Le message s'ouvrit sur un long paragraphe dépourvu de sauts à la ligne et très peu esthétique, mais elle se doutait que l'intérêt ne résidait pas dans l'esthétisme du message.

À l'intention de madame Akiko Yosano, inspectrice principale du Bureau des Enquêtes Criminelles de la ville de Yokohama.
J'ai grand plaisir à faire partie de ceux que vous considérez comme vos ennemis, parce qu'il n'y a rien de plus excitant dans la vie que d'être traqué sans relâche par les forces de l'ordre.
Vous pensez que je suis étrange ?
C'est fortement possible ~
Je crains que mon nom ne soit pas de grande utilité, mais puisque je n'ai pas envie que vous me confondiez avec quelqu'un d'autre, appelez-moi Kolya ~ Si vous maniez un peu la langue russe et que vous aimez ce superbe pays, je n'ai pas beaucoup de doutes sur le fait que vous finirez par me retrouver.
Ce serait un honneur de vous rencontrer en personne ~
Quoiqu'il en soit, je devrais arrêter de tourner autour du pot : votre carrière prendra fin ce soir. Comment ? Pourquoi ? J'entends vos questions de là où je me trouve. Mais, je ne compte pas y répondre. Profitez plutôt d'un peu de temps pour savourer vos derniers moments au BEC de Yokohama – sa fermeture devrait être imminente après le spectacle de ce soir.
Faites vos adieux, madame l'inspectrice.

Le mail se terminait ensuite sur une suite de nombres obscure qui ne lui évoquait absolument rien. Elle ne prit pas réellement le temps de l'analyser, il y avait sans doute plus urgent vu le contenu du mail. Elle le relut plusieurs fois pour être certaine de l'avoir bien compris. Était-ce un canular ? Elle ne le trouvait pas drôle en tout cas. Son cerveau tournait à toute allure. Que pouvait-elle faire ?

Elle se mit à faire les cents pas dans son bureau en réfléchissant. Ce soir... Que pourrait-il se passer de si grave que leur bureau serait fermé instantanément ? C'était presque invraisemblable, ils étaient un grand BEC de trois équipes, qui était essentiel pour le bureau de Tokyo. Seule une faute grave pourrait leur coûter à tous leur carrière. Et grave était un euphémisme.

Elle pila soudainement net à quelques mètres d'un des murs de son bureau. La soirée de Fitzgerald. Elle en avait entendu parler quelques jours auparavant, puisque les réseaux sociaux avaient commencé à relayer l'information de cette nouvelle soirée pompeuse pour l'anniversaire de mariage du magnat. À sa connaissance, aucun d'eux n'avait été invité – et personne ne s'en plaignait – par contre, elle savait que l'américain avait fait une demande officielle pour obtenir des hommes pour la sécurité de sa fête où ils seraient très nombreux. Elle avait rejeté la demande – ils n'étaient pas des vigiles – mais en avait touché un mot à la police municipale, qui avait accepté de lui donner quelques hommes de plus.

Pouvait-elle changer d'avis et envoyer des inspecteurs sans éveiller les soupçons ? Un vent de panique générale était la dernière chose dont elle avait besoin, surtout lors de l'une de ces soirées où tout le beau monde était rassemblé. Elle n'avait aucune preuve de ce qu'elle avançait, à part ce mail qui pouvait très bien être un canular et cette intuition que si quelque chose de grave devait se passer, ce serait là-bas.

Elle s'approcha de la pièce où se trouvaient ses collègues, prête à y entrer pour les informer d'un changement de programme brutal, puis se ravisa en entendant son téléphone vibrer. Elle pensa d'abord à un nouveau mail, mais la vibration se prolongea, indiquant un appel. Elle attrapa l'appareil pour en consulter rapidement l'écran et lire le nom de l'appelant ; et elle manqua alors de s'étouffer en constatant qu'il s'agissait du numéro inconnu.

Le monde marche sur la tête ce soir, songea-t-elle en décrochant malgré tout. Elle craignait un canular, mais une voix masculine la détrompa rapidement :

« Akiko Yosano ? » La voix n'était pas modifiée, et elle percevait un léger accent étranger dans son japonais impeccable. Elle cala le téléphone contre son épaule et, tout en répondant d'un ton assuré à l'homme, griffonna quelques mots sur un post-it et sortit de son bureau pour le poser en face de Kunikida qui travaillait toujours.

« C'est moi.

J'ai l'impression que cette confrontation entre nous n'aurait pas dû arriver de sitôt » L'homme était clairement moqueur, et son ton débordait d'une assurance qui lui donnait envie de lui donner un coup de poing en pleine tête.

« Détrompez-vous, ce n'est pas la confrontation que j'attendais pour ma part. Ce que je veux, c'est une opportunité de vous faire payer ce que vous avez fait, Fyodor Dostoevsky. » Elle avait craché le prénom du russe, et il y eut un silence de quelques secondes à l'autre bout du fil.

« Félicitations, lâcha-t-il finalement, même si cette information, vous ne l'avez même pas trouvée seule.

Cela ne change rien au fait qu'on la possède désormais. Et qu'on s'en servira contre vous.

Je ne suis pas votre ennemi. » Il y eut un nouveau long silence ; Akiko espéra qu'il communiquait à l'homme tout son mépris envers ce mensonge absolu et si peu crédible. « Je ne suis pas votre ennemi actuellement, finit-il par rectifier. Je sais ce que mijote celui qui vous a envoyé le mail.

Parce que c'est votre complice ?

Non.

Je ne suis peut-être pas au niveau de Ranpo ou Dazai pour détecter les mensonges, cingla-t-elle, mais je sais reconnaître les plus évidents. L'auteur a mentionné un surnom russe. Et je ne crois pas que Fyodor Dostoevsky soit un nom de famille d'origine japonaise. Vous ne me ferez pas croire que c'est une coïncidence que deux personnes d'origine russe tentent de s'en prendre à notre Bureau sans qu'elles ne soient liées.

– ... Vous avez parfaitement raison, mais je ne mens pas en vous disant que je suis de votre côté actuellement. Ne voulez-vous pas protéger votre carrière et empêcher les autres de perdre tout ce qu'ils ont ? Je ne suis pas celui que vous devez abattre pour le moment.

Et qui est-ce alors ?

Karma Topaz. »

Les yeux de la jeune inspectrice principale manquèrent de jaillir de leurs orbites tant la réponse la prit de court. Karma Topaz ? Le criminel évadé de prison et absolument introuvable ? Celui qui leur avait déjà causé tant de problèmes ? Les coïncidences jouées par le destin ne devenaient même plus amusantes, elles étaient juste sidérantes.

« Vous plaisantez ?

Pas du tout. Karma Topaz va s'infiltrer au gala de Francis Fitzgerald ce soir.

Mais c'est ridicule. Il est en fuite, et pourchassé dans tout le pays. Revenir maintenant, et se mettre ainsi en avant c'est complètement stupide.

Topaz a peut-être des raisons d'en vouloir à Fitzgerald. Il rumine éventuellement sa vengeance dans l'ombre, et pourrait bien la mettre à exécution ce soir ~

Qu'est-ce qui me prouve que vous ne me mentez pas ?

Absolument rien. C'est à vous de décider. Mettre en doute ma parole, et vous condamner potentiellement. La suivre, et peut-être vous ridiculiser. Qu'est-ce que vous préférez ? »

La simple idée d'écouter cet homme qui était responsable de tous leurs problèmes lui donnait la nausée. Mais, avait-elle réellement le choix ? songea-t-elle. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre trop de temps à tergiverser inutilement. Elle observa Kunikida du coin de l'œil. Le jeune homme blond était entré en communication avec quelqu'un – elle espérait que c'était Katai puisque c'était ce qu'elle lui avait demandé sur le post-it. Il hochait la tête de temps en temps et prenait des notes sur un bout de papier.

« Si c'est une plaisanterie, je vous le ferai payer, souffla-t-elle avec le plus de sérieux possible dans la voix. C'est une promesse. » Elle n'écouta pas la réponse du russe et raccrocha immédiatement.

« L'appel provenait d'un coin du centre-ville, commenta Kunikida qui avait aussi raccroché. Katai a essayé de remonter l'adresse exacte mais le signal était crypté partiellement. On a juste pu isoler un certain diamètre. On envoie les hommes les plus proches ?

Non, trancha Akiko. Ce n'est pas notre priorité pour le moment. Envoie tous les hommes disponibles à la résidence Fitzgerald. Il y a une possibilité pour que Topaz essaye d'assassiner Fitzgerald. » Le blond en resta bouche-bée quelques instants.

« C'est certain ?

Non, malheureusement, c'est peut-être un mensonge. Mais on ne peut pas prendre de risques, soupira la jeune femme. Sinon, on risque gros. »

Kunikida opina et pianota sur le téléphone fixe relié aux autres bureaux pour avertir leurs collègues de la situation d'urgence, pendant que Yosano rappelait Ranpo et Akutagawa, dont le service était terminé. Nakajima était simplement parti en pause, et revint au bout de quelques minutes avec les deux autres chefs des équipes d'inspecteurs rencontrés en chemin. Elle ne parvenait pas à joindre Dazai par contre, malgré les trois appels consécutifs qu'elle lui passa.

Pendant qu'elle résumait la situation à ses collègues qui arrivaient au compte-goutte, elle essaya de lutter contre l'angoisse qui la gagnait par des pensées rationnelles. Tout allait bien se passer, martela-t-elle dans son esprit. Elle avait pris la bonne décision. Ils seraient prêts à réagir si Topaz se montrait. Ils garderaient la situation sous contrôle. Elle devait le croire.

(Malheureusement, l'inspectrice Akiko Yosano avait sous-estimé la capacité de Fyodor Dostoevsky de semer le chaos tout en disant la vérité.)

⋆✩⋆

Lorsque Ryunosuke reçut l'appel de sa supérieure, il était occupé à faire les courses dans le petit kombini au coin de la rue où il habitait. Il avait réintégré son appartement la veille, mais les placards étaient pratiquement vides puisqu'il avait vécu ailleurs pendant plusieurs longues semaines, alors ce passage au supermarché était une obligation.

Il dut cependant remettre cette obligation à plus tard, puisque le ton de la voix de Yosano était suffisamment sérieux pour qu'il comprenne à quel point la situation était grave. Il paya donc la moitié de ses courses et remonta rapidement dans son appartement pour attraper sa plaque et son arme de service dès qu'elle lui eut donné toutes les informations.

Elle lui avait demandé de ne pas revenir au BEC, et de se rendre directement au manoir où Fitzgerald donnait sa ridicule soirée. L'inspecteur avouait ne pas être ravi de se rendre là-bas alors qu'il exécrait le magnat américain, mais le travail était le travail, et vu le ton sérieux de sa supérieure, il préférait ne pas la défier directement. De plus, elle lui avait juste demandé de se présenter avec les policiers et de monter la garde dehors. Il n'aurait heureusement pas à supporter l'américain pendant toute une soirée.

Il conduisit sa voiture jusqu'à la propriété en bordure de la ville le plus rapidement possible, et y retrouva un grand nombre de policiers déjà en faction. Il rejoignit l'un des plus hauts gradés qui se présentait justement aux serveurs engagés par l'homme d'affaires pour l'occasion, un homme de petite taille aux cheveux foncés.

« Inspecteur Akutagawa. » se présenta-t-il sobrement, sans préciser qu'il n'était qu'en formation. La dernière chose dont il avait besoin, c'était de la condescendance d'un inconnu parce qu'il n'avait pas officiellement achevé sa formation.

« Officier Sugimoto, répondit l'autre en hochant la tête. Merci d'être venu si vite. L'inspectrice principale Yosano m'a averti d'une menace ici, mais nous avons décidé de n'avertir que monsieur Fitzgerald.

Il faut éviter que la panique ne gagne la soirée, commenta le jeune homme aux cheveux bicolores.

Oui, nous ne sommes pas certains de ce qui pourrait se produire après tout. »

Il constata que son interlocuteur semblait tendu, et qu'il parlait sur un ton extrêmement dubitatif. Sans doute ne croyait-il pas aux avertissements du numéro inconnu – et qui pouvait réellement le lui reprocher ? Ryunosuke lui-même aurait plutôt été enclin à douter de ses dires, s'il n'avait pas eu une discussion avec sa tante quelques jours plus tôt.

Lorsque Yosano avait révélé l'identité du numéro inconnu comme était très probablement celle d'un homme russe du nom de Fyodor Dostoevsky, le nom avait fait tiquer le jeune homme en formation, qui était certain de l'avoir déjà entendu. Une intense introspection dans sa mémoire lui avait permis de se souvenir qu'il avait entendu Kôyô le prononcer une fois, alors qu'elle s'entretenait au téléphone, sans doute avec le médecin illégal qu'il méprisait tant.

Il avait interrogé sa tante à ce sujet – sans grand espoir de réponse – et elle lui avait appris qu'elle le connaissait car il avait tenté de lui vendre des informations lorsque Gin était encore disparue. C'était apparemment un informateur – auto-proclamé sans doute – qui contactait ceux qui en avaient besoin (Ryunosuke avait songé que, s'il essayait de se faire passer pour un Robin des Bois qui venait en aide aux plus démunis, il avait des progrès à faire et une stratégie à revoir.) Sa tante avait refusé de rentrer dans son jeu, mais elle lui avait confirmé qu'il vendait réellement des informations fiables et correctes.

L'inspecteur de police était très mitigé quant à cet homme qui avait clairement donné l'illusion de les mener en bateau et de se moquer d'eux pendant toute l'affaire Topaz, et il avait du mal à croire qu'il ne s'agisse en réalité que d'un informateur. Kôyô elle-même semblait peu convaincue, et lui avait recommandé d'être prudent. Pour qu'elle se fende d'un tel avertissement, elle devait vraiment craindre le pire.

La conclusion de cette réflexion intérieure pour lui était que Fyodor Dostoevsky n'avait pas forcément menti en les informant de l'attaque qui allait se dérouler au manoir Fitzgerald. Ses informations étaient toujours véridiques apparemment, et s'il était un véritable informateur, il savait qu'une mauvaise publicité lui serait très néfaste, surtout vu ses conséquences. Il était donc plutôt tenté de lui faire confiance – pour cette fois seulement – tout en gardant à l'esprit que c'était absurde de sa part d'avoir donné ces informations sans contrepartie. Il était certain qu'il y en aurait une, peut-être pas financière malheureusement.

« Messieurs ? » La voix de Francis Fitzgerald le tira de ses pensées, et il vit le blond approcher d'eux. Au vu de sa tenue luxueuse, il devait avoir été dérangé par ses employés alors qu'il se préparait pour sa soirée qui n'allait pas tarder à commencer.

« Monsieur Fitzgerald, bonsoir, le salua Sugimoto en s'inclinant avec respect, et Akutagawa l'imita bien malgré lui.

On m'a informé que vous comptiez renforcer la sécurité ? » Le regard de l'américain se posa sur Ryunosuke, et il sembla le reconnaître sans problème – l'inspecteur espéra qu'il ne lui parlerait pas de Kôyô.

« Nous ne voulons prendre aucun risque, déclara-t-il avec un minimum de tact. Il est possible que quelqu'un essaye de semer la panique ici. » Et de vous tuer dans le pire des cas, ajouta-t-il en son for intérieur, mais il entendait déjà les reproches de ses supérieurs s'il était aussi peu subtil. L'autre les observa avant de répliquer d'un ton agacé :

« Restez dehors et ne vous faites pas remarquer je vous prie. Je n'ai pas envie d'effrayer mes invités. »

Sur ces mots, il les planta là pour retourner se mettre au chaud dans sa demeure. Ryunosuke était étonné par le manque total de tentatives de Fitzgerald pour dissimuler son agacement. L'homme d'affaires montrait pourtant toujours un visage sympathique et agréable pour les médias et le public, afin de se faire passer pour quelqu'un d'exemplaire – même si beaucoup n'étaient pas dupes et savaient que c'était une façade. Il n'avait même pas pris la peine d'essayer de faire illusion avec eux ; la présence des inspecteurs semblait grandement le contrarier. Connaissant l'homme, Ryunosuke n'aurait même pas été surpris d'apprendre qu'il cachait beaucoup de choses dans sa maison clinquante.

Il se mit ensuite au point avec Sugimoto pour qu'ils se répartissent les endroits de l'immense jardin qui entourait la demeure de Fitzgerald. Ils postèrent des policiers aux points stratégiques afin de couvrir toute la surface. Une vive tension régnait dans l'air, car ils avaient tous conscience de l'importance de ne pas commettre d'erreur. Tant de choses pouvaient mal se passer s'ils laissaient Topaz entrer dans la demeure... Ils faisaient peut-être tout ça en vain, mais ils ne pouvaient rien laisser au hasard.

Lorsqu'il atteignit sa position, le jeune homme aux cheveux bicolores poussa un profond soupir. Il avait une forte envie de fumer. Puisqu'il était en service, cela lui était normalement formellement interdit – les forces de l'ordre devaient montrer l'exemple – mais il n'avait pas eu le temps de fumer sa cigarette habituelle après ses courses. Profitant de l'obscurité partielle qui entourait le jardin de Fitzgerald, il en sortit une ainsi que son briquet et l'alluma tant bien que mal.

Son téléphone vibra au même moment, annonçant un message de sa mère. Il l'ouvrit rapidement – deuxième faute commise en service, si quelqu'un le voyait, il se ferait sévèrement réprimander – pour en consulter le contenu et manqua de lâcher un juron.

De : Fuku

Kôyô s'est rendue au gala de Fitzgerald pour obtenir des informations.

Il avait averti sa mère de l'urgence de la situation pour l'informer de ce qui se passait, pas pour que sa tante cherche à lui rajouter du travail en se mettant en danger ! Il savait qu'elle était débrouillarde – presque plus que lui – mais il aurait largement souhaité qu'elle ne lui rajoute pas une raison supplémentaire d'être sur les nerfs et tendu.

Il reprit une bouffée de cigarette plusieurs fois pour se calmer, et laissa ses pensées vagabonder sur les lumières presque lointaines du manoir de Fitzgerald. Là-bas, des gens commençaient à se rassembler pour passer une bonne soirée. Ils ignoraient de la menace qui pesait sur eux. Ils ignoraient qu'ils allaient peut-être passer la pire soirée de leur existence.

Le rôle de Ryunosuke était d'empêcher cela, mais il se sentait écrasé par cette soudaine responsabilité. Il ne se laissait pas aller à la nervosité ou la peur, mais il savait que tout pouvait basculer.

Il allait tout faire pour empêcher cela. Il se le promettait intérieurement.

(Malheureusement, l'inspecteur en formation Ryunosuke Akutagawa ignorait à quel point Fyodor Dostoevsky avait bien l'intention de faire de cette soirée un enfer.)

⋆✩⋆

Et alors que la nuit tombait, que la lune s'élevait et que les étoiles brillaient, les engrenages se mettaient en marche.

Osamu Dazai aimait. Akiko Yosano espérait. Ryunosuke Akutagawa fulminait.

Et Fyodor Dostoevsky triomphait.  

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