12 - 𝐈mpuissance
moi en 2012 : wow passer son bac ça doit être trop stylé en vrai
moi en 2020 : *clown de l'année*
bref, je suis très négative mais d'une certaine façon c'était la meilleure chose à faire, c'est juste un peu triste que ce soit tombé sur nous- au moins j'ai le bac o/
sinon j'espère que vous allez bien et que vos proches aussi, et que vous ne vivez pas trop mal cette période un peu difficile ! et j'espère vous changer un peu les idées avec ce nouveau chapitre sur Ryunosuke-je-n'aime-personne-sauf-ma-sœur Akutagawa :)
je vous souhaite une bonne lecture et on se retrouve le 17 avril pour le chapitre treize :)
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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐃𝐨𝐮𝐳𝐞 ─ 𝐈𝐦𝐩𝐮𝐢𝐬𝐬𝐚𝐧𝐜𝐞
Le jeune homme observa quelques secondes le papier devant lui avant de le replier et de le poser dans un coin de son bureau. Face à lui, sa sœur fit la moue et attrapa à son tour la missive pour la lire brièvement. Son visage s'éclaira ensuite légèrement.
Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas vu une expression radieuse sur le visage de la jeune fille. Ces derniers temps, leurs rapports conflictuels avec leur famille maternelle avaient assombri considérablement le visage de la lycéenne. En sa présence, il ne la voyait que très rarement sourire. L'ambiance pesante qui régnait en permanence était un obstacle à leur bonheur fraternel.
Mais là, elle semblait sincèrement ravie, et le jeune homme se sentit heureux aussi. Il songea ensuite que c'était risible que le fait qu'il ait validé la première étape de sa formation d'inspecteur le rende moins heureux que la joie de sa sœur. C'était lui que le contenu de la lettre aurait dû faire sourire, pas sa sœur.
Ils devaient vraiment être une fratrie atypique, songea-t-il. On le leur avait déjà dit d'ailleurs. Mais ils s'en accoutumaient bien. Au moins ne ressemblaient-ils pas à ces frères et sœurs qui passaient leur temps à se disputer pour des broutilles et à regretter leur stupidité après coup. Ils s'étaient déjà disputés, et pas qu'une seule fois, mais ils ne le faisaient pas à longueur de journée non plus.
Il observa sa sœur quelques instants encore, et s'apprêtait à dire quelque chose lorsqu'elle prit les devants, en prononçant des mots qui le surprirent :
« Je t'avais dit que tu allais réussir Ryu ! »
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J - 59
21 NOVEMBRE
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Ryunosuke soupira entre ses dents, de façon à ne pas être entendu par le conducteur à ses côtés qui semblait si stressé qu'un coup de vent le ferait sursauter. Malheureusement, Nakajima devait posséder une ouïe aiguisée car il tressaillit et posa sur lui un bref regard mi-intrigué mi-effrayé. L'inspecteur aux cheveux bicolores ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi son camarade de promotion semblait si terrifié à l'idée d'être seul avec lui quelques minutes. Certes, il n'avait jamais été d'une amabilité légendaire avec lui, mais il n'était pas un monstre non plus.
Le jeune homme aux cheveux gris se reconcentra vite sur la route et sur la voix métallique du GPS de son téléphone qui indiquait quelle direction prendre. L'espace d'un instant, Ryunosuke songea que s'ils avaient simplement utilisé un tel outil pour retrouver leur chemin à Tokyo, il n'aurait peut-être pas fini à l'hôpital avec deux balles dans le corps.
Mais d'un autre côté, il n'aurait pas revu sa sœur. Même s'il n'avait a priori retiré aucune information utile sur ce qui lui était arrivé exactement, il avait toujours l'objet qu'elle lui avait donné. Il ne savait pas encore à quel anime appartenait le personnage - et surtout, dans quelle boutique on pouvait acheter une telle figurine - mais il avait parfaitement conscience qu'il disposait d'un indice pour retrouver sa sœur.
Sauf qu'on l'avait écarté de l'enquête.
Les mots de sa tante lui revinrent en mémoire et il se rembrunit encore plus. Il l'avait appelée juste après avoir appris que ses supérieurs allaient se rendre au temple. Sans lui. Elle lui avait renvoyé une question piège en lui demandant ce qui s'était produit à Tokyo. Son absence de réponse avait été on ne pouvait plus équivoque et avait largement confirmé ses soupçons sur l'implication de Gin dans cette histoire. Elle avait donc décrété qu'il était impensable qu'il participe à l'enquête. Une décision qui faisait grincer le jeune inspecteur et qui n'avait pas amélioré son humeur déjà exécrable.
« Akutagawa ? » La voix hésitante de Nakajima le tira de ses pensées. Parfois, il se demandait si le jeune homme était capable de parler d'un ton ferme.
« ... » Son absence de réponse passa visiblement pour une incitation à continuer, puisque le jeune homme expliqua le fond de sa pensée :
« Tu es sûr de vouloir reprendre tout de suite tes fonctions ? Tu es encore convalescent et...
- Je ne suis pas impotent. Il est hors de question que je sois le seul à me tourner les pouces, répliqua Ryunosuke d'un ton sans appel.
- D'accord mais tu es quand même blessé...
- Je participe à cette affaire. » Son ton s'était durci, et l'autre jeune homme tressaillit et n'insista pas. Il posa cependant une autre question qui n'améliora pas l'opinion de Ryunosuke sur lui :
« Mais, pourquoi es-tu parti seul comme ça ?
- Cela ne te regarde pas.
- Je sais mais... » Ryunosuke le coupa brusquement :
« Ça ne te regarde pas.
- Même si c'est le cas... » Le ton hésitant et faible de Nakajima se fit soudainement plus assuré : « Si c'est quelque chose d'important, tu peux te reposer sur la brigade. »
Ryunosuke leva un sourcil, stupéfait. Le jeune homme en face de lui était-il réellement en train de lui faire l'un de ces discours mielleux sur l'importance de s'entraider et sur les bienfaits de l'amitié ? S'il continuait, il quittait la voiture. Le métro était aussi un bon moyen de se rendre sur le lieu de la perquisition.
« Je le dis sincèrement, appuya le jeune homme aux cheveux gris. Je sais que nous ne sommes pas vraiment amis mais... » Ryunosuke aurait même dit qu'ils ne l'étaient pas du tout, mais il ravala cette pique mesquine. « Si tu as des problèmes tu peux nous faire confiance...
- De toute façon, certains membres de cette équipe vont déjà s'en charger, cracha le jeune homme sans chercher à cacher son mépris. Alors pas la peine. »
Nakajima lui jeta un regard intrigué mais l'inspecteur aux cheveux bicolores se mura dans le silence. Il n'avait pas envie d'épiloguer sur ce sujet. Il savait que Yosano et Ranpo étaient une bonne équipe, expérimentée, mais le fait de ne pas pouvoir participer à cette affaire lui restait en travers de la gorge. On parlait de sa sœur. Il n'était peut-être pas le grand frère le plus attentionné du monde, mais il pouvait quand même se préoccuper assez de sa sœur pour se charger de sa recherche, en partie au moins.
« Tu sais... » La voix de Nakajima le tira de nouveau de ses pensées, et il songea avec désespoir qu'il ferait mieux de se taire et de le laisser tranquille dans son coin, seul avec ses sentiments sombres. Mais il prit sur lui pour ne pas le faire remarquer méchamment à son interlocuteur et le laissa poursuivre. « Je ne sais pas quels sont les problèmes qui t'assaillent ces derniers temps. Et je ne prétends pas les comprendre ne serait-ce qu'un minimum. Mais... » Son regard particulier quitta la route quelques instants pour se poser sur son collègue et ses lèvres esquissèrent un sourire. « J'aimerais vraiment que tu nous fasses suffisamment confiance pour te confier à nous. »
Ryunosuke le dévisagea quelques secondes sans trop savoir comment réagir. Il ne s'attendait pas à une telle déclaration de sympathie. Et il n'avait jamais su réagir à ce genre de marque d'affection. Chaque fois que quelqu'un lui en donnait - chose qui était heureusement assez rare -, il cherchait la meilleure façon de réagir.
« Enfin, je ne tiens pas à te forcer la main non plus, se justifia ensuite le jeune homme aux cheveux gris avec un petit rire gêné. C'est juste qu'on se connaît depuis quelques années et que, même si je ne pense pas qu'on puisse dire que l'on est amis, on sera amenés à se côtoyer encore un bon moment probablement alors ce serait bien qu'on se fasse confiance... »
Le jeune homme aux cheveux bicolores réalisa qu'il ne devait exprimer aucun sentiment sur son visage, et que c'était ce qui devait perturber son interlocuteur à son point. Il soupira doucement et secoua la tête.
« OK. » répondit-il simplement. Ce n'était probablement pas les grandes déclarations attendues par Nakajima, mais il sourit en hochant la tête, un sourire qui ne devait pas être destiné à la route qu'il fixait attentivement.
« Je crois qu'on est arrivés. » fit ensuite remarquer le jeune homme en désignant du menton un immeuble dont ils se rapprochaient, devant laquelle plusieurs silhouettes étaient en position.
Ils se garèrent rapidement puis passèrent le barrage installé par les forces de l'ordre pour dissuader les curieux de venir voir ce qu'il se passait. Ils purent ainsi rejoindre Kunikida, qui patientait en bas des escaliers qui menaient aux habitations de l'immeuble. Le mentor de Nakajima paraissait assez agacé - comme toujours semblait-il - et les foudroya du regard lorsqu'ils arrivèrent.
« Vous en avez mis du temps ! La perquisition a déjà commencé sans vous, on ne pouvait pas se permettre de laisser au suspect l'opportunité de détruire des preuves.
- Je suis désolé, s'excusa Nakajima en s'inclinant. Nous sommes venus le plus vite possible... » Son responsable de formation soupira, remonta ses lunettes sur son nez et leur fit signe de monter l'escalier en métal à sa suite.
« On est venus pour visiter le domicile de Michizô Tachihara, indiqua-t-il ensuite aux deux nouveaux. C'est un des principaux suspects en raison de l'hostilité envers la police dont il a fait preuve quand Dazai est venu l'interroger. Et tout le monde dans son entourage a confirmé qu'il ne croyait pas Topaz coupable et estimait qu'il avait été victime d'une erreur judiciaire.
- Il est présent actuellement ? » grommela Ryunosuke en essayant de mettre son ressentiment de côté pour se focaliser sur leur travail - et en ignorant les murmures de ceux qui le voyaient boitiller sur sa béquille.
Kunikida soupira une nouvelle fois et désigna du menton un groupe de policiers en bas, qui entouraient un jeune homme visiblement agacé. Ils étaient un peu trop loin pour comprendre ce qu'il disait, mais ses gestes brutaux et la posture défensive des policiers autour de lui ne laissaient pas planer de doute quant à son opinion sur cette perquisition.
En agissant ainsi, il ne faisait que conforter les soupçons qui pesaient sur lui, songea le jeune homme aux cheveux bicolores. Quelqu'un qui n'avait rien à se reprocher laisserait les forces de l'ordre s'occuper de fouiller son appartement quelques instants, en sachant parfaitement qu'ils ne trouveraient rien.
« Dazai ! » appela l'inspecteur aux cheveux blonds lorsqu'ils pénétrèrent dans l'appartement perquisitionné. Plusieurs hommes munis de gants retournaient déjà la moindre parcelle de l'habitation. L'inspecteur aux cheveux bruns finit par apparaître dans leur champ de vision et leur faire un signe de main.
« Les renforts sont finalement arrivés ? » plaisanta-t-il ensuite.
Malgré qu'il ait employé un ton léger qui ne changeait pas réellement de d'habitude, Ryunosuke eut une vague impression que quelque chose avait changé chez leur interlocuteur. Il semblait plus... Il hésitait sur le mot exact, mais il semblait plus « sérieux » que toutes les fois où l'aîné Akutagawa l'avait vu depuis son retour. Malgré sa légèreté et ses moqueries, il paraissait plus attentif au moindre détail et surtout, sur ses gardes en permanence.
Le jeune homme s'interrogea quelques instants sur les motifs d'un tel changement mais il n'était probablement pas en mesure de les deviner facilement. Peut-être l'inspecteur Dazai avait-il pris conscience de l'importance de leur mission ? Ou craignait-il que le propriétaire de cet appartement réagisse particulièrement mal ? L'homme ne semblait pourtant pas particulièrement couard.
« Vous avez trouvé quelque chose ? demanda Kunikida en se rapprochant de son collègue.
- Non, admit ledit collègue. Les hommes de la scientifique effectuent actuellement des prélèvements pour déterminer si Topaz est bel et bien passé récemment, ou si quelqu'un s'est évertué à faire disparaître des preuves à l'eau de javel il y a peu de temps. Mais d'un point de vue matériel, tout me paraît normal.
- Donc ce n'est toujours pas celui qui héberge Topaz ? s'inquiéta Nakajima.
- On ne peut être sûrs de rien pour le moment. » lâcha Dazai en haussant les épaules, mais lui-même ne semblait pas convaincu par ses dires.
Il sortit ensuite de l'appartement pour répondre tranquillement à un message sur son téléphone, qui avait sonné quelques secondes auparavant pendant qu'il parlait. Ryunosuke l'observa à la dérobée avant de suivre Kunikida et de proposer leur aide aux policiers chargés de la perquisition. Une tâche bien peu intéressante, mais il ne pouvait rien faire d'autre, puisqu'on l'avait écarté. Cette pensée lui revenait souvent, toujours aussi amère.
Il exécuta le travail qu'on leur avait donné sans être réellement concentré dessus. Il n'était pas du genre à ressasser encore et encore ses échecs mais celui-ci le frustrait réellement. Néanmoins, il avait parfaitement conscience qu'il était plus en colère contre lui-même que contre Kôyô. Si au moins il était parvenu à revenir avec Gin... Son insubordination ne lui aurait pas causé autant de problèmes.
« Akutagawa, concentre-toi un peu. » le rabroua Kunikida alors qu'il passait à ses côtés.
Visiblement, son manque de concentration était visible, mais ce constat ne fit que l'agacer encore plus. Il détestait cette situation merdique. Sa sœur était aux mains d'un homme dangereux dont il n'avait pas été capable de la tirer. Sa famille ne lui faisait pas confiance pour la retrouver. Son camarade de promo ne cessait de montrer sa supériorité, inconsciemment certes mais quand même. Ses supérieurs ne voyaient que ses défauts et son incompétence.
Il poussa un profond soupir et reprit sa tâche avec plus d'assiduité. Il savait cependant que ses gestes étaient trop vifs et brutaux, il le déduisait aux regards courroucés qu'on lui lançait parfois. Bon, au moins, il était attentif, c'était un bon début non ?
Il finit par sentir sur lui un regard insistant et se retourna, prêt à croiser le regard particulier de Nakajima ; ce fut cependant deux orbes noisettes qu'il rencontra, ceux de l'inspecteur Dazai qui avait regagné l'appartement quelques instants plus tôt. Ils pétillaient d'une malice qui hérissa le jeune homme aux cheveux bicolores.
L'inspecteur aux cheveux bruns lui adressa un sourire tout aussi malicieux en s'apercevant qu'il était démasqué et s'approcha de lui, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon beige.
« Personnellement, je me fiche bien de son opinion mais je ne suis pas sûr que ce Tachihara apprécie qu'on abîme ses affaires ainsi. » fit-il remarquer en observant la vaisselle que le jeune homme venait de ranger dans l'armoire. Ryunosuke grommela quelque chose et fit de son mieux pour canaliser ses gestes dans l'espoir que son supérieur lui fiche la paix, en vain. « Dis-moi, Akutagawa, quelle est la cause de ta méchante humeur ?
- Je ne crois pas que cela vous regarde, répliqua assez sèchement le susnommé sans accorder un regard à son supérieur.
- Certes, admit le brun en pouffant. Dans ce cas, j'ai une autre question pour toi. Tu as trouvé un papier avec le nom d'Odasaku dans la cellule de Topaz pas vrai ? »
Le surnom inhabituel déstabilisa quelque peu l'inspecteur aux cheveux bicolores qui faillit ne pas comprendre de qui parlait l'autre. Il n'avait jamais entendu qui que ce soit appeler le regretté inspecteur Oda « Odasaku ». Sans doute était-ce une preuve du lien fort qui avait autrefois uni les deux hommes.
« Oui, répondit-il ensuite. Je vous ai envoyé le rapport détaillé.
- Je l'ai lu oui. Mais je me demandais s'il y avait des choses que tu n'avais pas mentionné parce qu'elles ne te semblaient pas importantes. » L'inspecteur en formation fronça les sourcils quelques instants, cherchant où son supérieur voulait en venir. Non, il n'y avait rien à omettre de toute façon... Dazai dut remarquer sa légère perplexité et expliqua le fond de sa pensée : « Je cherche simplement à comprendre ce qu'Odasaku pouvait bien avoir à voir avec Topaz. »
Les orbes noisettes de son interlocuteur exprimaient un seul sentiment compréhensible par Ryunosuke : de l'agacement. Un sentiment qui lui sembla quelque peu étrange dans ces circonstances. Il aurait pu comprendre la curiosité, la tristesse, mais l'agacement ? Il fit de son mieux pour répondre malgré tout :
« Je n'ai rien vu de notable. » L'autre hocha la tête doucement. Son visage était indéchiffrable, à l'exception de cette pointe d'agacement toujours visible dans ses yeux.
« D'accord. »
L'aîné Akutagawa se souvint ensuite des deux enfants qu'il avait rencontré. Ceux qui disaient avoir connu Oda, qui venait les aider à survivre dans les rues de Tokyo. Kôsuke et Yuu si sa mémoire ne lui faisait pas défaut. Devait-il en avertir le brun ? Il hésitait un peu, le sérieux qui émanait de Dazai avait quelque chose d'extrêmement désagréable et de presque inquiétant. Il finit cependant par décider d'au moins lui donner ces informations, ne serait-ce que pour en récolter quelques unes lui aussi.
« J'ai rencontré deux enfants dans les rues de la capitale, lâcha-t-il finalement. Ils vivaient dans les rues, seuls, avec leurs propres moyens. » Dazai posa sur lui un regard curieux.
« Ils doivent être débrouillards. Ou, et cela me semble plus logique, ils reçoivent une aide extérieure. » Difficile de dire s'il était au courant que c'était son mentor qui les aidait justement. Il ne paraissait pas avoir de raisons de mentir mais Ryunosuke n'estimait pas être en mesure de bien le comprendre.
« Il semblerait que ce soit l'inspecteur Oda qui les aidait. »
Il ne savait pas exactement ce qu'il attendait comme réaction de la part de son supérieur. Peut-être de la surprise qui prendrait la place de l'agacement. Ou alors un sourire amusé et une réplique moqueuse : « Tu crois m'apprendre quelque chose ? ». Mais la réaction de Dazai fut intermédiaire : il secoua la tête lentement avant de soupirer doucement.
« J'étais sûr qu'il faisait quelque chose comme ça... » souffla-t-il, apparemment plutôt amusé. Il y avait dans sa voix une certaine nostalgie.
« Ils ignoraient qu'il était décédé. Quelqu'un d'autre s'occupe d'eux désormais.
- Je suppose que tu ne sais pas qui ? demanda Dazai.
- Non. Je n'ai pas pu le leur demander.
- En réalité, il n'y a pas beaucoup de possibilités, murmura le brun, sans doute pour lui-même. Enfin, je suppose que ce ne sont pas mes affaires. »
Ryunosuke se demanda s'il était déplacé de demander au jeune homme les circonstances exactes de la mort de son mentor, ou de lui parler de ses soupçons de « fausse mort ». L'inspecteur Dazai semblait disposé à lui parler, mais ce sujet n'était-il pas trop tabou ? Il s'agissait quand même de parler de la mort d'un proche.
« Inspecteur Dazai... » Il finit par décider qu'il ne perdrait rien à interroger le jeune homme, mais il eut à peine le temps de formuler sa question dans son esprit ; le brun posa presque immédiatement sur lui un regard dans lequel on lisait cette fois-ci un avertissement clair.
« Odasaku n'a rien à voir avec tout ça. Je peux te l'assurer. » Était-il si facile à anticiper ? songea Ryunosuke.
« Il a visiblement un lien avec Topaz, tenta-t-il de répondre mais l'autre ne lui laissa pas l'occasion d'argumenter :
- Sûrement pas. Tu ne l'as pas connu alors tu ne peux pas en avoir conscience, mais il n'y a aucun moyen qu'il soit impliqué dans cette affaire. »
Sur cette phrase sèche, Dazai se tourna vers un autre policier qui l'avait interpellé et se lança dans une longue conversation avec lui, signifiant clairement qu'il avait dit à Ryunosuke tout ce qu'il avait à lui dire.
Celui-ci reprit également sa besogne, en repensant à cette conversation des plus étranges qu'il venait juste d'avoir avec son aîné. Une question le taraudait : comment le brun avait-il deviné qu'il soupçonnait l'inspecteur Oda d'être, d'une manière ou d'une autre, lié à l'affaire qui les occupait ?
Il n'estimait pas que c'était une chose facile à deviner, surtout que Dazai semblait avoir la conviction qu'il soupçonnait son ancien mentor. N'importe qui aurait pu se douter qu'il envisagerait cette possibilité, mais pas qu'il en serait persuadé.
Il finit par secouer la tête pour chasser ces pensées. L'inspecteur Dazai avait la réputation d'être talentueux et perspicace. C'était sûrement pour cela qu'il avait deviné.
Alors qu'il renversait un mug sans grand espoir de trouver quelque chose à l'intérieur, une clé tomba à ses pieds. Le tintement du métal sur le sol fit converger vers lui tous les regards de ses collègues. Il y eut un instant de flottement, puis tout le monde s'avança rapidement vers lui pour observer avec précaution la clé qui venait de tomber.
Un homme l'attrapa entre deux doigts gantés et la mit à jour. C'était une clé banale, plutôt petite, qui devait ouvrir un cadenas de voyage ou quelque chose comme ça.
« Si vous voulez mon avis, fit observer Dazai, une clé de cadenas n'a rien à faire dans une tasse. » Sans blague, pensa Ryunosuke. C'était clairement louche de la déposer là.
« Il y a un objet avec un cadenas quelque part ? s'enquit Kunikida.
- Il y a une valise fermée dans l'armoire, répondit Nakajima après une hésitation - comme toujours.
- Personne n'a essayé de la forcer ? »
Dès que le jeune homme eut répondu négativement, tous convergèrent vers la chambre où se trouvait ladite armoire. Ryunosuke ne se mêla pas au groupe mais resta en retrait. Il ne partageait pas leur engouement soudain, même s'ils venaient peut-être de trouver une preuve de la culpabilité de Michizô Tachihara.
Cette affaire n'aurait pas dû être sa priorité, songeait-il encore et encore. Sa sœur était avec un fou dans les rues de Tokyo et il se retrouvait à fouiller les placards d'un homme qu'il ne connaissait pas pour essayer d'en retrouver un autre, tout ça parce que sa tante avait décrété qu'il était irresponsable.
Dans la chambre de ce Tachihara, les policiers s'affairaient à ouvrir la valise ; mais au lieu des cris de triomphe auxquels Ryunosuke s'attendait, il n'y eut que des murmures désappointés.
« Des photos, lâcha Kunikida un peu plus en avant dans la pièce. Et des tickets, d'autres choses inutiles.
- En voilà un qui a du mal à oublier son ex, commenta un policier, déclenchant les rires de ses collègues.
- Mais ce ne sont pas des preuves d'un lien récent avec Topaz. » conclut Dazai. Il sortit de nouveau son portable et renvoya un message rapidement. « Attendons les résultats de la scientifique. »
Les hommes présents quittèrent finalement la pièce en soupirant de déception. Ryunosuke n'était pas réellement étonné - mais peut-être que c'était juste parce qu'il était pessimiste de nature.
Il s'avança vers le seuil de l'appartement pour voir si le perquisitionné s'était finalement calmé. Il n'était plus entouré par les policiers désormais, et discutait avec un autre homme qui ne portait pas l'uniforme de la police. Probablement un de ses amis, songea Ryunosuke. Ils étaient trop loin pour qu'il puisse comprendre quelque chose à ce qu'ils se disaient. Il percevait juste la couleur flamboyante des cheveux du nouveau venu, visiblement plus naturelle que celle de son interlocuteur.
Il les observa quelques instants avant de se retourner vers l'intérieur de l'appartement, désireux de voir s'ils avaient de nouvelles directives à suivre. Les résultats de l'équipe scientifique risquaient de mettre du temps à arriver, ils n'allaient quand même pas rester en plan sans rien faire en attendant... Pourtant, Kunikida et Dazai discutaient dans leur coin tandis que les autres policiers en faisait de même et échangeaient des plaisanteries.
Peu désireux de se mêler à eux, le jeune inspecteur aux cheveux bicolores resta en retrait et sortit son téléphone. Il mourait d'envie d'appeler sa mère pour lui demander ce qui se disait au temple, entre Kôyô, Fukuzawa, Ranpo et Yosano, mais il était assez certain qu'elle ne lui dirait rien. Fuku ne redoutait pas de s'opposer aux décisions de sa cousine, mais elle partageait sûrement son avis sur le comportement inconsidéré de son fils.
Il adressa donc ses questions à Ichiyô, qui lui répondrait sans aucun doute. Encore que, il avait lui-même ignoré volontairement ses appels à de nombreuses reprises... Mais la jeune femme tenait tant à avoir de bonnes relations avec lui qu'elle ne lui en tiendrait probablement pas rigueur. Il ne voulait pas abuser de ce fait, mais il pouvait s'en servir à son avantage quand même.
Pourtant, ses appels restèrent sans réponse. Soit elle l'ignorait, soit elle était trop occupée pour lui répondre. Quelle que fut la bonne hypothèse, il n'en était pas satisfait. Il voulait au moins bénéficier d'informations en temps réel sur ce qui allait se passer désormais pour retrouver Gin.
Il insista un peu en envoyant d'autres messages, en vain. Ichiyô ne semblait pas disponible pour lui répondre, à son grand malheur. Que diable avait-il fait au monde pour passer une aussi mauvaise journée ? Il commençait à n'avoir qu'une envie : que la journée se termine et qu'il dorme pour oublier tous ses problèmes. Encore que, avec ses insomnies, il allait sûrement rester longuement éveillé.
Il poussa un profond soupir avant de ranger son téléphone et de s'intéresser de nouveau à ce qui se passait autour de lui. Il remarqua ainsi que Kunikida et Dazai avaient mis fin à leur conversation, et que le premier était en train de conseiller son subordonné pendant que le deuxième discutait en retrait avec l'inconnu aux cheveux roux qui était arrivé pendant leur perquisition.
Ils semblaient partager une discussion posée, en contraste avec Tachihara qui s'énervait désormais au téléphone. Le jeune homme perquisitionné semblait être du genre colérique, extrêmement prompt à s'emporter contre les gens. Il lui rappelait un peu sa mère, mais qui était quand même bien moins vive et impulsive.
Et sans doute Fuku disposait d'un sixième sens maternel, car son téléphone se mit à sonner au même moment, indiquant le nom de sa mère à qui il venait juste de penser. Surpris qu'elle fasse le premier pas finalement, il décrocha rapidement.
« Tes messages de désespoir à Higuchi m'ont fait de la peine, commenta la femme dès qu'elle eut entendu le son de sa voix, d'un ton allègrement moqueur.
- Tu les as vus ?
- J'ai son portable sous les yeux. Au début, je comptais te laisser mariner jusqu'à ce qu'elle le récupère, mais à ta place, je ne supporterai pas d'être dans l'ignorance. » Ryunosuke ne répondit rien. Il était content d'entendre que sa mère ne jugeait pas sa mise à l'écart si légitime que cela et qu'elle était quand même prête à lui raconter ce qu'il se produisait.
« Merci, marmonna-t-il en jugeant que c'était de mise.
- Je n'ai pas grand-chose à t'apprendre, fit observer Fuku. Les inspecteurs Yosano et Ranpo sont venus prêter main forte à l'inspecteur Fukuzawa. Ils discutent actuellement avec Ichiyô pour recueillir une nouvelle fois son témoignage sur la dernière fois qu'elle a vu Gin.
- Et Kôyô ? Comment elle réagit ?
- Elle est juste à côté de moi, la voix de sa mère s'éloigna quelques instants mais il la perçut quand même, tu veux t'exprimer sur ce sujet ? » La jeune femme aux cheveux roses répondit quelque chose d'inaudible, et Fuku reprit la parole plus fort. « Elle dit que non sans grande surprise. Et elle ajoute qu'elle estime toujours que tu as agi de façon idiote.
- J'ai compris ça, riposta Ryunosuke. Dis-lui que j'ai le droit de me préoccuper de ma sœur.
- Il dit qu'il a le droit de se préoccuper de sa sœur. Et si tu as quelque chose à répondre à cela, envoie-lui un message, je ne suis pas votre pigeon voyageur. »
Intérieurement, Ryunosuke espéra qu'elle ne le ferait pas, parce qu'il n'était pas d'humeur à défier Kôyô - une chose qui équivalait de toute façon à préparer son propre enterrement - et sûrement pas par messages interposés. Il se doutait cependant qu'elle n'en ferait rien, parce qu'elle préférait se trouver face aux gens avec qui elle avait des comptes à régler.
« Je te dirais quand il y aura du nouveau, reprit Fuku, mais je ne peux pas te prédire quand.
- J'attendrais. » grommela le jeune homme.
Il ne faisait que cela de toute façon, attendre. Près de deux semaines s'étaient écoulées désormais, et s'il n'avait pas aperçu Gin en bonne santé à Tokyo, lui et sa famille auraient probablement très peu d'espoir de la retrouver en vie. Après une disparition, c'étaient les premiers jours qui étaient primordiaux. Plus le temps passait, plus l'espoir s'amenuisait.
« Concentre-toi sur ton propre travail quand même, fit observer sa mère. Ne néglige pas le reste. Je sais que tu n'apprécies pas d'être mis sur la touche et que tu t'inquiètes pour Gin, mais tu dois faire attention à toi aussi. »
Parfois, il se demandait comment sa mère faisait pour rester aussi calme et réfléchie alors que sa fille était portée disparue et que son fils exerçait non seulement un métier qui lui faisait courir des risques considérables mais en plus venait de se faire tirer dessus. Il lui semblait parfois que rien ne pouvait l'atteindre.
« Tu as des nouvelles de papa ? changea-t-il de sujet subtilement - ou pas. Il ne devait pas te rejoindre rapidement à Yokohama ?
- Ton père m'a dit, et je cite, qu'il avait trop de travail pour se permettre de s'absenter longtemps. Il vous envoie toutes ses pensées et son affection, bla bla bla. En bref : il ne viendra pas. »
Il crut entendre Kôyô dire quelque chose, mais c'était inaudible pour lui. Sans doute émettait-elle une critique sur son beau-cousin, encore une. Ce n'était un secret pour personne que, si Toshizoo Akutagawa n'était pas un mauvais père en soit, il avait tendance à disparaître quand venait le temps de se mêler à sa belle-famille Akutagawa - ou Ôzaki, parce qu'évidemment, avoir un arbre généalogique simple c'était surfait.
Il se demandait parfois comment son père avait fait, à son entrée dans leur famille aux alliances complexes. Fuku lui avait souvent raconté qu'elle avait été obligée d'y aller « progressivement » pour le présenter à la famille entière, pour ne pas le perdre. Même si la seule chose réellement compliquée aux yeux de Ryunosuke, c'était de comprendre les liens de sang qui unissaient désormais les Akutagawa et les Ôzaki.
Une bonne vingtaine d'années plus tôt, Fumi Akutagawa avait épousé Kokusai Ôzaki, liant ainsi leurs deux familles. De ce fait, la fille unique née de leur union, Kôyô Ôzaki, partageait avec Fuku Akutagawa, issue de l'union du frère de Fumi et d'une autre femme, un lien de parenté qui faisait d'elles des cousines. Kôyô, bien plus jeune que Fuku, n'avait pas d'enfants pour l'instant ; sa cousine en avait eu deux avec un homme bien étranger à leur famille, qui avait pris le nom de sa femme au mépris des us et coutumes traditionnels - en réalité, cette partie de l'histoire était plus complexe, mais pas la peine de s'embrouiller encore plus l'esprit en s'intéressant à la famille de Toshizoo.
Ryunosuke et Gin n'étaient donc liés que très légèrement à la famille Ôzaki. Ils étaient en quelque sorte les neveux de Kôyô - et c'était d'ailleurs pour cela qu'ils l'appelaient leur tante - mais leur sang n'était au fond pas vraiment mélangé à celui des Ôzaki. D'ailleurs, rares étaient ceux qui faisaient le lien entre eux, et Ryunosuke ne s'en plaignait pas. Rien n'était pire que les gens qui l'approchaient en lui parlant de la « famille Ôzaki, cette famille si distinguée à laquelle il avait la chance d'appartenir ». On se serait cru dans une époque révolue où la noblesse était encore en place. Certes, les Ôzaki avaient encore de l'importance même dans leur société moderne qui s'était défaite des traditions qui l'avaient longtemps régie mais pas à ce point.
« Mais ce n'est pas si problématique, reprit Fuku. Quelle aide supplémentaire pourrait-il apporter ? » Elle essayait de lui trouver des excuses, songea-t-il, alors que rien ne la forçait à le faire. Justifier l'absence de Toshizoo par ses relations tendues avec sa belle-famille aurait suffi.
« Un soutien, fit remarquer posément le jeune inspecteur.
- Un soutien, répéta Fuku, ça ne ramènera pas Gin. N'en veux pas trop à ton père non plus. Il aurait pu en faire plus... mais cela ne changerait sûrement pas grand-chose au final.
- Tu n'aurais pas voulu qu'il vienne ? ne put-il s'empêcher de demander.
- ... Si, avoua-t-elle finalement. J'essaye juste de me raisonner pour ne pas lui crier dessus au téléphone. »
La réponse finalement honnête de sa mère le fit sourire légèrement. Voilà qui lui semblait plus logique et qui ressemblait bien plus à sa mère. Il n'avait aucun mal à l'imaginer s'emporter contre son mari à l'autre bout du fil, en lui reprochant de ne pas faire d'efforts. Peut-être cherchait-elle aussi à ne pas ternir les relations entre le père et le fils.
« Je crois qu'ils reviennent, déclara doucement sa mère. Je te tiendrai au courant. »
Il la salua vaguement avant de raccrocher. Il n'avait pas obtenu plus d'informations, mais au moins il pouvait compter sur sa mère pour lui en donner. Cela n'effaçait pas complètement sa frustration d'être écarté mais l'avait un peu calmé. Il chercha de nouveau du regard ses collègues et s'aperçut que Dazai parlait également au téléphone, dans un coin très éloigné des autres policiers.
Ryunosuke l'observa longuement, curieux. Il se comportait bizarrement, il le pensait toujours. Ces appels au téléphone auréolés de mystère l'intriguaient. Pourquoi prendre autant de précautions pour ne pas être entendu ? Tout semblait indiquer qu'il cachait beaucoup de choses à ses collègues.
Ces appels téléphoniques orientaient ses soupçons dans une direction : le numéro inconnu qui se jouait d'eux. Dazai n'avait reçu aucun message de sa part aux dernières nouvelles. Il était l'un des seuls du BEC dans ce cas, et cela n'allait sûrement pas durer vu l'amusement que semblait procurer au numéro inconnu ses messages dont le seul but était de les mettre sur les nerfs.
Mais peut-être extrapolait-il simplement. Il se sentait complètement mitigé vis-à-vis de cet homme qui lui inspirait d'un côté une certaine admiration et de l'autre une grande méfiance. Il ignorait sur quel pied danser avec lui, et il lui semblait même que c'était le cas de tout le monde. Osamu Dazai était une énigme vivante, il ne voyait pas d'autre façon de qualifier son supérieur. Leur conversation un peu plus tôt lui avait laissé cette dérangeante impression d'avancer dans le brouillard quand on lui parlait, de ne pas pouvoir entièrement saisir son interlocuteur.
Sentant probablement son regard insistant posé sur lui, Dazai se tourna justement dans se direction. Les rôles s'étaient inversés par rapport à la fois précédente, songea Ryunosuke en soutenant quelques secondes son regard avant de se détourner. Il n'avait rien à lui dire, à part toutes les questions qu'il se posait sur lui mais qui n'obtiendraient sûrement pas de réponse.
L'inspecteur en formation partit ensuite à la recherche de Kunikida pour s'enquérir de leurs futures assignations. Le blond discutait encore avec son subordonné mais les deux s'interrompirent en voyant le jeune homme se diriger vers eux.
« Devra-t-on rester en stand by encore longtemps ? s'enquit-il sans agressivité.
- On attend l'avocat de Tachihara, répondit Kunikida avec un agacement non dissimulé.
- Pardon ?
- Il estime que cette perquisition n'est pas justifiée et qu'elle constitue une atteinte à sa vie privée, expliqua Nakajima.
- Dans tous les cas, reprit son supérieur, cela n'aboutira à rien. Cette perquisition était parfaitement légale et justifiée, n'importe quel avocat s'en rendra compte et ne pourra rien faire. Dazai a suggéré de le laisser faire pour qu'il se calme un peu. Et puis, si par hasard les résultats de la scientifique tombent avant ce miraculeux avocat sorti d'on-ne-sait-où, on sera définitivement fixés sur sa culpabilité. »
Ryunosuke finit par hocher la tête. Que pouvait-il dire d'autre de toute façon ? Ce n'était pas lui qui décidait de ce qu'ils avaient à faire. Il resta plusieurs minutes aux côtés de ses deux collègues qui avaient repris leur conversation, observant tous les policiers qui restaient eux aussi en attente. Le jeune homme aux cheveux roux avec qui Dazai discutait plus tôt était visiblement parti puisque le bicolore ne l'aperçut pas dans la foule ; il avait en revanche été remplacé par une femme brune qui s'entretenait avec Tachihara.
Son téléphone vibra soudainement dans sa poche et il l'en sortit, un peu soupçonneux. Le numéro inconnu avait fini par le rendre méfiant du moindre message, mais il s'agissait simplement de Yosano cette fois-ci.
De : Akiko Yosano
Je sais que ça ne changera rien de le dire, mais je te promets qu'on retrouvera ta sœur.
Pendant un instant, il se sentit une nouvelle fois frustré de n'assister à cette recherche qu'en tant que spectateur. Mais le message partait d'une bonne intention et d'une certaine manière, le réconforta un peu. Alors la réponse qu'il tapa ne fut ni sèche ni énervée.
A : Akiko Yosano
Je sais.
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