09 - 𝐔n frère et une sœur

hello !
en ce moment j'ai plus rien à raconter dans mes nda, c'est d'une tristesse- (à part que je ne comprends pas les compteurs de mots, j'ai 400 mots de différence entre watty et ff.net sur ce chapitre ??)
j'espère simplement que tout va bien pour vous 💕
le bonus pour les 3K (❤❤) sortira la semaine prochaine normalement (si j'arrive à le boucler à temps-), merci à tous ceux qui ont voté sur instagram et qui m'ont permis de trancher !

le prochain chapitre sortira le 06 mars :) d'ici là, portez vous bien ! :3

ps : JOYEUX ANNIVERSAIRE VINVIN ! tu te rends compte que l'année dernière déjà, je postais un chapitre de 01643 le jour de ton anniversaire ? :')

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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐍𝐞𝐮𝐟 ─ 𝐔𝐧 𝐟𝐫è𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐮𝐧𝐞 𝐬œ𝐮𝐫

L'ambiance était pesante, et il n'avait qu'une envie : prendre ses jambes à son cou pour quitter la salle où toute sa famille était amassée. Cependant, s'il s'exécutait, sa mère ne manquerait pas de le rabrouer pendant de longues minutes et de lui reprocher d'avoir couvert de honte leur branche de la famille. Alors il conserva sa position plus qu'inconfortable, les jambes raidies par la posture dans laquelle il les maintenait depuis plus de dix minutes. Ils étaient certes dans une maison reliée à un temple, mais ne pouvaient-ils pas s'asseoir normalement ?

A ses côtés, sa sœur semblait dans le même état que lui. Les poings serrés sur ses genoux, elle était raide comme un piquet malgré qu'elle endurait cette position depuis plus longtemps que lui, et sans coussin pour adoucir le contact du sol sur ses jambes. Tel était le prix à payer lorsque l'on était un paria de la famille Ôzaki, et que l'on venait malgré tout aux grandes réunions de famille.

Le regard de sa sœur était fixé droit devant elle, et elle ne daignait même pas accorder un regard aux membres de la famille qui chuchotaient dans son dos. Lui, il les regardait, pour se souvenir de qui ils étaient. Il y avait parmi eux des oncles et tantes qui , quelques années plus tôt, leur offraient pourtant de l'argent ou des cadeaux lorsqu'ils les voyaient. Mais aujourd'hui, les murmures remplaçaient les présents et l'amour familial laissait doucement place à une indifférence sèche.

Aux yeux du jeune homme, leurs réactions étaient risibles. Ils se comportaient comme si cette jeune fille qui faisait la fierté de leur famille était soudainement devenue un être maléfique, comme si elle avait changé du tout au tout simplement parce que ses lèvres s'étaient posées sur celles d'une autre femme.

Alors oui, c'était contraire à toutes leurs traditions, toutes leurs croyances. Mais pour lui, elle était toujours sa petite sœur. Celle qu'il connaissait depuis toujours, qui n'avait pas tant de choses en commun avec lui, mais qui constituait une part si importante de sa vie quotidienne. Et peu lui importait si elle était possédée par un quelconque démon ou s'il s'agissait juste de ses préférences.

Elle serait toujours sa petite sœur.

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J - 63
17 NOVEMBRE

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Ryunosuke était sûr d'une seule chose : Kôyô allait le tuer lorsqu'elle apprendrait ce qu'il avait fait. Dans la situation catastrophique dans laquelle il se trouvait, c'était la seule chose dont il était certain. S'il parvenait à retourner à Yokohama, elle le tuerait. Et même s'il ne revenait jamais et que quelqu'un d'autre le tuait, elle trouverait un moyen de parvenir à ses fins malgré tout.

(Et tous ceux qui diraient qu'il exagérait ne connaissaient certainement pas sa « tante », et ignoraient qu'il y avait quelque part dans la demeure Ôzaki une réserve de lames encore tranchantes malgré leur ancienneté - et Ryunosuke ne pouvait d'ailleurs pas croire que lui, un inspecteur de police, fermait les yeux sur cette possession illégale d'armes blanches. Bon, il n'était pas le premier à être « corrompu » par la famille Ôzaki, mais quand même. Il n'était même pas promu inspecteur qu'il se trouvait déjà pourri.)

Il inspira profondément et essaya de relativiser. La vibration presque incessante de son téléphone ne l'aidait pas vraiment à se concentrer plus de quelques minutes sur sa situation et à essayer de trouver une solution. Il avait hésité à le mettre en silencieux, mais, pour le faire, il fallait qu'il sorte l'appareil de sa poche, ce qui rendrait le bruit beaucoup plus audible qu'actuellement, où il était étouffé par le tissu de son pantalon. Et puisqu'il s'arrêtait rarement de sonner, impossible de trouver le moment opportun.

De plus, d'une certaine façon, cette vibration était rassurante. Elle lui prouvait qu'il ne rêvait pas, et surtout, que certaines personnes se souciaient de son sort. Il ne pouvait pas savoir exactement qui l'appelait sans cesse, mais il n'y avait peut-être pas qu'Higuchi, qui, avant qu'il ne quitte le véhicule de police, était la seule à l'appeler. Il ignorait exactement combien de temps s'était écoulé depuis qu'il avait pris cette folle décision, mais ses deux supérieurs avaient bien dû se rendre compte qu'il avait disparu non ?

Un bruissement de tissu attira son attention, et il se plaqua contre le mur le plus proche pour se soustraire aux regards des deux personnes qui sortirent de la boutique qu'il surveillait depuis de longues minutes, les deux personnes qu'il avait pris en filature un peu plus tôt, alors qu'il observait les passants en attendant que ses supérieurs reviennent.

Pour être honnête, cette décision n'était ni réfléchie ni calculée, il avait simplement bougé sous l'impulsion du moment. Probablement parce qu'il était déjà perturbé par l'appel incongru de sa sœur à la prison, il n'avait pas demandé l'accord de sa raison avant de suivre les deux inconnus qui étaient passés devant ses yeux.

Enfin, « inconnus »... L'un était inconnu oui, avec ses longs cheveux argentés et les bandages qui recouvraient le haut de sa tête, mais la deuxième personne, il la connaissait bien, trop bien. C'était sa sœur après tout.

Sa sœur qui avait disparu depuis deux semaines. Qui n'avait laissé aucune trace. Qui avait actuellement à sa recherche l'un des meilleurs inspecteurs de la région et bientôt une équipe complète. Qui l'avait appelé sans prononcer le moindre mot. Sa sœur qui était passée à quelques centimètres de lui seulement.

Non, Ryunosuke n'avait pas réfléchi avant de s'élancer à sa poursuite. S'il avait pu, il aurait juste crié son nom pour qu'elle se retourne, pour qu'elle le voie, mais il n'avait pas voulu prendre de risque inutile. Il ignorait qui était l'homme qui l'accompagnait, cela pouvait très bien être son ravisseur. Le visage de Gin n'exprimait rien du tout, il ne pouvait pas en déduire la moindre information.

Il s'était donc contenté de les suivre, le plus discrètement possible - il avait un avantage : à part ses pointes de cheveux, sa peau et sa chemise, il n'avait rien de « coloré ». Les deux individus marchaient assez lentement pour qu'il n'ait pas trop besoin de hâter le pas et ne regardaient pas derrière eux. Ils ne faisaient que se promener tranquillement, comme si c'était un jour normal, comme les autres.

Mais non, ça ne pouvait pas être un jour normal, pas pour Gin dont le téléphone était détruit depuis deux semaines et dont le pendentif avait été abandonné alors qu'elle ne s'en séparait jamais. Encore une fois, il sentait dans la moindre parcelle de son corps cette envie grandissante de lui crier tout ce qu'il avait à lui dire. Et pourtant, il n'était pas sûr d'avoir crié ne serait-ce qu'une fois dans sa vie.

Le duo insolite continua son chemin et lui continua de les suivre. Par flashs, il se souvenait de ce qu'il avait appris au cours de sa formation, et il savait que ce qu'il faisait allait à l'encontre des principes de base qu'on lui avait enseigné. Prendre en filature deux personnes dont une potentiellement dangereuse, dans une ville qu'il ne connaissait pas, seul, sans en informer personne et sans l'accord d'un de ses supérieurs, c'était exactement le genre de choses qui pourrait lui valoir un licenciement.

S'il s'en sortait déjà en vie. Peut-être devrait-il se focaliser uniquement sur le moment présent, et essayer avant tout de ne pas mourir.

Il s'enfonçait de plus en plus dans des ruelles sombres dignes des meilleurs films d'horreur, et il songea qu'il y avait bien longtemps qu'il ignorait où il se trouvait exactement. Il était vraiment dans de beaux draps si la situation tournait mal.

Mais il ne se voyait pas renoncer maintenant. Gin n'était qu'à quelques mètres de lui. Si l'homme aux cheveux argentés partait, même une dizaine de minutes seulement, il pourrait lui parler. Et la ramener avec lui. La faire revenir à Yokohama.

Ryunosuke ne se nourrissait pas à l'espoir, lui préférant en général le pessimisme rationnel, mais pour une fois, il espérait sincèrement qu'il parviendrait à ramener sa sœur.

Les deux individus s'arrêtèrent finalement devant un bar, qui était tellement enfoncé au milieu de ruelles sombres qu'il était évident qu'il ne s'agissait pas d'un de ces bars légaux comme le Remus qui animait les rues de Yokohama mais plutôt d'un repère de la pègre tokyoïte. Ryunosuke réalisa encore plus la situation pourrie dans laquelle il était.

Pourtant, alors qu'il se disait qu'il avait fait tout ça pour rien, qu'il allait perdre leur trace car il ne pouvait pas les suivre et que le quartier n'était pas très sûr pour lui, il vit son mince espoir exaucé : l'homme échangea quelques mots avec sa sœur, puis la laissa l'attendre devant le commerce, seule, comme il l'espérait.

Il n'hésita même pas une nouvelle fois, et se dépêcha de la rejoindre, en longeant malgré tout toujours les murs pour se soustraire aux regards d'éventuels passants. Il n'avait pas le mot « inspecteur » sur le front, mais quand même, un homme en costume dans un tel quartier ne passerait pas inaperçu.

« Gin ! » s'exclama-t-il, pas trop fort cependant pour ne pas risquer d'être entendu par d'autres personnes. Elle se tourna vers lui, et ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle le reconnut. Mais les premiers mots qu'elle prononça n'étaient pas ceux qu'il s'attendait à entendre.

« Non ! »

Son exclamation dans laquelle perçait un désespoir et une inquiétude croissante le figea légèrement, et il s'interrompit dans son mouvement. Il dévisagea sa sœur sans comprendre les raisons de son rejet violent. La jeune femme avait replié ses bras sur sa poitrine, comme pour se protéger, et même de là où il était, il pouvait voir les larmes qui brillaient dans ses yeux.

À quand remontait la dernière fois qu'il avait vu Gin pleurer ? Il ne s'en souvenait même pas. Gin pleurait souvent plus jeune, mais ces dernières années, elle n'avait jamais versé une seule larme devant lui. Même face à la colère de Kôyô, au rejet de leur famille maternelle et à tous les problèmes que sa relation avait entraînée, il ne l'avait jamais vue verser une seule larme.

« S'il te plaît Ryunosuke..., souffla-t-elle ensuite. Va-t-en. »

Le jeune inspecteur en formation était complètement désemparé. Pourquoi sa sœur réagissait-elle ainsi ? Tout en restant alerte, il passa en revue toutes les raisons possibles. Il suffisait de voir les larmes qui perlaient dans ses yeux, d'entendre la souffrance qui résonnait dans sa voix, pour comprendre qu'elle n'était pas avec cet homme de son plein gré. Il n'y avait donc qu'une explication à cette réaction selon lui : il y avait des menaces qui pesaient sur tous ceux qui essayeraient de la sauver.

Mais pourquoi ? Pourquoi avoir enlevé Gin ? Pourquoi se balader avec elle en pleine rue, là où tout le monde pouvait la voir ? Il y avait tant de choses qui ne faisaient pas sens dans cette affaire. Depuis que Topaz s'était évadé sans explications, sans qu'il y ait le moindre indice sur la façon dont il était parti et sur son objectif actuel, rien ne faisait sens.

Il resta un instant sans voix, les bras ballants, face à sa sœur qui l'enjoignait de partir de toutes ses forces, mais sans trop élever la voix cependant pour ne pas se faire entendre de ceux qui se trouvaient à l'intérieur du bar. Puis, il trouva la force de répondre quelque chose :

« Je ne vais pas te laisser tomber. » Ce n'était pas la réponse que Gin espérait, mais Ryunosuke s'avança vers elle d'un pas déterminé.

« Va-t-en s'il te plaît, répéta-t-elle avec un peu plus de force.

- Tout le monde veut que tu reviennes. Kôyô. Maman. Higuchi.

- Je veux tous les revoir aussi, avoua-t-elle. Mais pas à ce prix-là.

- À quel prix ? » demanda l'inspecteur en formation. De quel prix parlait sa sœur ? À quel point était-il élevé, pour qu'elle agisse ainsi ? « Explique-moi, Gin.

- Je ne peux pas. Tu dois rester en dehors de tout ça Ryunosuke. Va-t-en.

- Tu ne peux pas me demander de te laisser tomber alors que j'ai une chance de te ramener. »

Gin se mordit la lèvre sans rien répondre. Il y avait tellement de sentiments qui passaient sur son visage, peur, inquiétude, un peu de soulagement aussi, et il en ignorait toutes les raisons. Pourquoi le repoussait-elle ? Pour le protéger ? Mais de quoi au juste ?

« Pourquoi ce type t'a-t-il enlevée ?

- Il ne l'a pas fait. Je l'ai suivi. » Il essaya de chercher une trace de mensonge dans ses mots, en vain. Elle disait la vérité.

« Pourquoi ?

- Kôyô a chargé quelqu'un de me retrouver pas vrai ? » Le changement de sujet le surprit.

« Pardon ?

- Ils veulent sa mort. À l'inspecteur qui me cherche. Dis-lui de laisser tomber, je t'en prie ! »

L'information sonna le jeune homme aux cheveux bicolores. Ils - qui étaient ces personnes au juste ? - voulaient la mort de Fukuzawa ? Quelle était cette menace qui pesait sur l'inspecteur principal ? Enfin, au fond, beaucoup de monde pouvait en vouloir à cet inspecteur qui avait résolu tant d'affaires et arrêté tant de criminels. Mais qui pourrait orchestrer une telle machination juste pour se venger ? Et quel rôle jouait Gin dans tout cela ? Pourquoi avoir ciblé sa petite sœur ?

L'inspecteur avait tant de questions à poser à sa sœur mais il avait conscience que ce n'était pas elle qui en possédait les réponses, et que le temps leur était compté. Ils ne pouvaient plus prendre le temps de passer en revue tous les points étranges de la situation. Mais une question continuait de le tarauder :

« Pourquoi tu refuses de venir avec moi ?

- Parce que cet homme est capable de tout. Et je ne veux pas que tu sois blessé par ma faute. Pas encore. »

Ce « Pas encore » éveilla de douloureux souvenirs, même pour lui qui n'avait pas pour habitude de ressasser le passé. Il avait eu beau lui répéter que cet incident n'était pas de sa faute, sa sœur n'y avait jamais cru. Sur ce point, ils étaient similaires, aussi bornés l'un que l'autre. Mais Ryunosuke répèterait autant qu'il le faudrait ces mots : ce n'était pas sa faute.

Il était prêt à les dire une nouvelle fois pour sa sœur, pour qu'elle accepte peut-être de partir avec lui cette fois. Mais avant qu'il ne puisse articuler un mot, une douleur vive lui foudroya la jambe, et il se sentit tomber au sol, alors que le cri de sa sœur résonnait dans la rue obscure.

Il n'observa pas sa blessure et chercha plutôt celui qui venait de la lui infliger. D'abord dissimulé dans l'obscurité de l'entrée du bar, le tireur avança doucement vers la lumière, révélant ainsi son visage : c'était l'homme qui accompagnait Gin un peu plus tôt. Ses yeux n'exprimaient rien d'autre qu'une froide détermination, qui amena Ryunosuke à penser que tout était terminé.

Mais l'homme se contenta de le dévisager longuement, avant qu'un rictus moqueur ne lui barre le visage.

« Je me demandais quand un inspecteur de police pointerait enfin le bout de son nez... Même si ce n'est pas vous que nous attendions. »

Le « nous » poussa l'inspecteur à observer de nouveau ce qui l'entourait, à la recherche d'autres personnes venues le tuer. Ce mouvement fit rire l'autre, d'un rire dérangeant de savant fou, ou peut-être juste de fou.

« Oh non, je suis seul aujourd'hui. Mon maître ne s'abaissera pas à se montrer devant vous. Le maître du jeu ne se dévoile pas avant la fin. »

« Le maître du jeu »... Même sans preuve concrète, Ryunosuke était quasiment sûr qu'il s'agissait de l'homme qui envoyait les messages qu'ils recevaient tous. L'intuition du policier peut-être... Il ne leur manquait que quelques informations de plus pour le débusquer. En faisant parler l'inconnu, peut-être parviendrait-il à les obtenir... Mais il était blessé, et du mauvais côté de l'arme de surcroît.

« Pourquoi... » Un éclat de douleur soudain le coupa dans son élan et il dut serrer les dents un instant avant de reprendre : « Pourquoi impliquer ma sœur dans cette histoire ? » L'inconnu aux cheveux clairs lui offrit un autre sourire ironique.

« Quelle importance actuellement ? »

Allait-il tirer ? Ryunosuke se prépara mentalement au pire. L'autre ne semblait pas résolu à presser la détente cependant et laissait le temps s'étirer indéfiniment. Il paraissait plutôt s'amuser grandement.

« Mon maître m'a dit d'éliminer ceux qui se dressent sur notre passage. Qu'ils soient des civils ou des policiers. »

Avant qu'il ne puisse joindre le geste à la parole, Gin se jeta sur lui et tenta de le désarmer. Un coup partit, mais n'atteignit personne. Le pistolet étant muni d'un silencieux, Ryunosuke ne pouvait même pas espérer que le bruit alerte beaucoup de monde. Les seuls qui pouvaient entendre la détonation étaient ceux à proximité, et l'inspecteur en formation doutait qu'ils interviennent.

Malgré la douleur qui le lançait dans sa jambe, il essaya de se redresser tant bien que mal. Il devait protéger sa sœur après tout. Mais il tenait à peine debout et la douleur s'intensifiait.

« Lâche-moi ! » s'exclama l'homme aux cheveux argentés en se débattant pour qu'elle lâche l'arme.

« Ne lui tire pas dessus je t'en prie ! » répondit Gin en s'accrochant.

Ryunosuke se rapprocha d'eux pour tenter de les séparer et posa ainsi une main sur le bras de sa sœur. Il la sentit trembler malgré le tissu de ses vêtements. Il avait envie de la tirer hors de cette ruelle, mais l'homme n'avait pas lâché son arme.

Il l'agrippa justement, cet homme aux cheveux gris et aux bandages, et avec toutes les forces qu'il lui restait, l'entraîna vers le bas dans une prise longtemps répétée. Il n'avait plus beaucoup de force, aussi son mouvement n'eut pas l'amplitude voulue, mais il put quand même déséquilibrer son adversaire et ainsi récupérer l'arme.

Malheureusement, il se déséquilibra également en appuyant trop sur sa jambe blessée et ne garda l'arme en main que quelques secondes avant de chuter de nouveau. Sa jambe le lançait énormément, et son regard finit par se poser sur sa blessure : la balle semblait être passée dans son genou. Il ignorait si elle était ressortie cependant.

Le pistolet avait glissé un peu plus loin, et Gin fut plus rapide que l'homme pour l'attraper. L'intervention de son grand frère semblait lui avoir redonné un peu de force. Elle ne mit pas en joue l'inconnu mais eut la présence d'esprit de se reculer lorsqu'il se précipita vers elle. Ryunosuke tenta de le freiner, cependant l'autre parvint malgré tout à attraper Gin.

Il ne la frappa pas mais parvint à récupérer son arme. Il hésita ensuite sur qui la pointer. Il avait face à lui deux individus pas réellement dangereux : une jeune femme qui ne connaissait pas grand-chose aux arts martiaux, à part quelques mouvements de base pour se débarrasser des hommes lourds, et un inspecteur blessé incapable de se lever. Étrangement, il menaça l'inspecteur.

« Vous m'agacez, lâcha l'homme. Vous êtes tenace comme inspecteur de police.

- Vous n'avez qu'à me tuer si je le suis trop. » riposta le jeune homme aux cheveux bicolores.

Provocation du désespoir ? Il la regretta après l'avoir prononcée, mais s'il devait mourir autant accélérer le moment fatidique. L'autre homme hésita un bref instant, et pendant ces quelques secondes, Ryunosuke imagina tous les mouvements qu'il pouvait faire pour se sauver la vie, mais ils nécessitaient tous qu'il s'appuie sur sa jambe.

Il parvint cependant à formuler une autre pensée dans son esprit tiraillé par la douleur : l'autre inconnu n'était pas un vrai criminel. Il ne presserait pas la détente, puis les minutes passaient plus cela devenait évident. S'il avait vraiment voulu le tuer, il l'aurait fait bien avant. Donc Ryunosuke pourrait sûrement s'en sortir, même s'il y avait malheureusement peu de chances qu'il puisse partir avec sa sœur.

Peut-être qu'il pourrait peut-être la ramener avec lui en... Sa pensée ne s'acheva jamais, vite remplacée par une douleur plus vive que la précédente, ponctuée d'une détonation d'arme, puis du noir complet.

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« ... va pas le laisser là...

- Bien sûr que si ! Tu veux qu'on ait des problèmes avec la police ?

- On a rien fait !

- Ils nous croiront jamais ! »

Les voix qui atteignirent les oreilles de Ryunosuke lorsqu'il reprit doucement conscience lui étaient parfaitement inconnues. Son esprit était confus, il lui fallut quelques longues secondes pour se souvenir d'où il se trouvait - allongé par terre sur un sol glacé.

Il avait à peine conscience de ce qui l'entourait, et ne percevait dans son champ de vision que le sol inégal sur lequel il gisait et les chaussures abîmées de deux personnes. Ce n'étaient pas celles de Gin et de l'autre homme, parvint-il à analyser malgré la douleur qui persistait dans sa jambe et la confusion dans son esprit.

« Il a ouvert les yeux non ? » La première voix qu'il avait entendue lorsqu'il avait repris conscience, une voix masculine assez aiguë, sûrement celle d'un enfant, reprit la parole.

« Tu hallucines, répliqua une autre voix d'enfant, mais il se baissa ensuite et croisa alors le regard conscient de Ryunosuke. Ah ! » Une exclamation de surprise suivit son mouvement, et il recula de quelques pas.

« Tu vois ! » L'autre voix semblait presque triomphante.

Ryunosuke cligna plusieurs fois des yeux pour chasser la fatigue qui le gagnait de plus en plus. Il essaya de se relever, mais une douleur dans le ventre le lança vivement et il grimaça avant d'étouffer un juron. Sans doute avait-il écopé d'une autre blessure, probablement celle qui lui avait fait perdre connaissance. Quelle quantité de sang avait-il perdue exactement ?

« Monsieur ? reprit la première voix, plus hésitante que la seconde. Vous allez bien ? » Évidemment, j'ai potentiellement deux balles dans le corps mais je suis en pleine forme. Ryunosuke ne formula cette phrase que dans ses pensées, car ces deux enfants constituaient sa seule chance de regagner son hôtel.

« Vous... » Il toussa, et quelques gouttes de sang tombèrent sur le sol.

« Peut-être qu'il vaut mieux que vous ne parliez pas ! reprit cette voix. J'ai vu ça dans les films !

- Dans quels films ? releva l'autre d'un ton moqueur. On regarde plus de films.

- C'était y a longtemps ! Avant que... »

L'enfant ne termina pas sa phrase, et son compagnon n'ajouta rien non plus. L'inspecteur se demanda vaguement à quoi ce « avant que » faisait référence, mais il avait d'autres préoccupations plus importantes comme ne pas se vider de son sang dans une ruelle. Tel que c'était parti, les deux enfants seraient encore en train de discuter alors qu'il mourrait doucement à côté d'eux - et non, il n'était pas morbide, juste dans l'incapacité d'évaluer la gravité de ces blessures.

« Viens on devrait y aller !

- Mais on va pas laisser ce type mourir !

- Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? On est pas médecins !

- Mais je sais pas, on pourrait aller avertir la police non ?

- Je te l'ai dit, ils nous arrêteront en même temps ! »

Quel débat stérile, songea Ryunosuke en roulant des yeux. Il retenta de se relever, mais ne parvint qu'à se mettre sur le dos, un mouvement qui fit sursauter les deux autres enfants. Il les distinguait un peu mieux maintenant, même si la ruelle était très obscure.

Obscure... La nuit semblait être tombée désormais, et il songea qu'il était vraiment mal. Ses supérieurs devaient être fous de rage ou d'inquiétude ou des deux. Ils n'allaient jamais accepter qu'il soit parti ainsi sans rien dire. Encore une fois, il se dit que même s'il survivait à eux et à ses blessures, ce ne serait que pour un sursis de quelques jours. Kôyô le tuerait définitivement en apprenant tout ce qui s'était produit. D'une façon lente et douloureuse.

« Monsieur ? »

Une tête apparut dans son champ de vision. Il ne la distinguait pas bien à cause de l'obscurité, mais c'était bien un garçon, sûrement âgé d'une douzaine d'années seulement. Il portait une casquette usée, assez insolite puisqu'il faisait nuit. Certes, garder une peau claire était important aux yeux de nombreux japonais, mais quand même... On ne risquait pas de bronzer avec la lune. Il ne devait la porter que pour le style.

« Vous pouvez vous lever ?

- Non, siffla l'inspecteur en formation. Tu en as d'autres des questions stupides comme ça, histoire qu'on les fasse toutes d'un coup ? »

En voyant le mouvement de recul du jeune garçon, Ryunosuke regretta son ton sec. Ce gamin était sa seule chance de ne pas rester dans cette ruelle. Il n'aimait pas spécialement les enfants, mais il allait quand même devoir faire un effort de courtoisie pour espérer s'en sortir...

« Est-ce que tu peux attraper mon téléphone ? » demanda-t-il en désignant d'un signe de la main la poche de son pantalon.

Il ne pouvait pas se baisser pour l'attraper mais si l'enfant pouvait le lui donner, il pourrait composer un numéro. Lequel ? C'était un autre problème. Mieux valait contacter l'un de ses supérieurs, présents à Tokyo. Même s'il doutait d'être bien accueilli...

L'enfant hésita un peu, mais finit par s'exécuter malgré son camarade - toujours hors du champ de vision de Ryunosuke - qui protestait en répétant qu'ils feraient mieux de s'en aller. L'inspecteur put ainsi récupérer son téléphone.

L'appareil affichait 22:27 et le jeune homme soupira. Près de vingt-quatre appels manqués étaient ensuite affichés en-dessous, d'Higuchi, de Kôyô, de Yosano et de Ranpo. Avec une grimace autant causée par la douleur que par la perspective du savon qu'on allait lui passer, il composa le numéro de sa supérieure et porta l'appareil à son oreille.

Yosano ne décrocha pas au premier appel, mais, lorsqu'il réessaya, la tonalité ne résonna que quelques secondes avant qu'elle ne décroche.

« Ryunosuke ?! » Sa voix épuisée reflétait son incrédulité et une certaine inquiétude. Elle ne semblait pas trop énervée pour le moment, songea-t-il. « Où es-tu passé bon sang ?

- Je me suis fait tirer dessus. » Un long silence accueillit sa révélation. Le jeune inspecteur n'avait pas l'intention de donner plus de détails pour le moment, et sa supérieure n'en demanda heureusement pas :

« Où es-tu ? » répéta-t-elle, et il reposa son regard sur le seul enfant qu'il apercevait dans son champ de vision.

« Où on est ? murmura-t-il en éloignant le téléphone de son visage dans l'espoir que Yosano n'entende pas cette question.

- Dans le quartier de Kabukicho. » répondit l'enfant sur le même ton.

Il répéta l'information à sa supérieure hiérarchique qui parut un instant vouloir lui poser nombre de questions sur les raisons pour laquelle il se trouvait dans ce quartier, mais elle se ravisa cependant et lui indiqua juste qu'ils arriveraient le plus vite possible. Il déduisit à l'emploi du pluriel qu'elle allait réveiller Ranpo, donc qu'ils seraient deux à lui passer un savon lorsqu'ils arriveraient.

Une fois qu'elle eut raccroché, le jeune homme poussa un long soupir qui le fit grimacer de douleur. Tout son corps le lançait désormais et le moindre mouvement le faisait souffrir. Il ne sentait faible, probablement à cause de la perte de sang, mais parvenait malgré tout à rester conscient sans trop de difficultés. Sans doute n'était-il pas gravement touché...

Il chercha ensuite du regard les deux enfants qui ne savaient visiblement pas quoi faire. Il ne voyait aucun des deux désormais ; il n'avait pas entendu leurs pas s'éloigner pour autant alors ils devaient toujours être là.

« Si vous voulez partir avant l'arrivée de la police, c'est le moment, souffla-t-il assez fort pour être sûr d'entre entendu.

- Vous allez pas mourir ? s'enquit l'enfant qui l'aidait depuis le début.

- Non. » lâcha le jeune homme aux cheveux bicolores en roulant des yeux. Probablement pas.

« On peut y aller alors ! »

Le premier garçon reparla, avec vivacité. Il s'avança un peu, et Ryunosuke discerna son apparence. C'était un petit garçon peut-être un peu plus âgé que l'autre, avec des lunettes de soleil dans les cheveux. Décidément, ces enfants avaient-ils un problème avec le soleil ? Il faisait nuit noire actuellement, était-il réellement nécessaire qu'ils se déplacent avec de tels accessoires ?

« Mais... » Le plus jeune semblait encore hésitant, puis il finit par reprendre : « Je m'appelle Yuu ! » Ryunosuke ne voyait pas l'utilité de donner son nom maintenant mais s'abstint de le dire. « Et lui, c'est Kôsuke !

- Mais t'es bête ou quoi ? Lui donne pas nos noms !

- Pourquoi tu crains tant que ça que la police vous emmène ? Vous n'avez pas de maison où rentrer de toute façon, fit observer soudainement l'inspecteur en formation.

- Comment vous... »

Les deux enfants semblèrent surpris par sa déclaration soudaine mais le jeune homme ne voyait pas vraiment en quoi elle était étonnante. Il était peut-être blessé mais il pouvait encore faire fonctionner ses neurones. Et il ne fallait pas être un génie pour deviner que ces deux enfants vivaient dans la rue et se débrouillaient seuls. Encore que, les accessoires qu'ils portaient ne semblaient pas en si mauvais état et ils avaient l'air à peu près bien portants. Quelqu'un devait leur fournir ne serait-ce que quelques ressources.

« On s'est toujours débrouillés seuls, se rebiffa Kôsuke. C'est pas maintenant qu'on va changer d'avis.

- Mais..., déclara doucement Yuu, d'un autre côté, c'est devenu plus dur maintenant que tonton Oda ne vient plus... »

Le nom fit tiquer Akutagawa. Oda. L'inspecteur décédé était réellement partout, songea-t-il, à un tel point que cela ne pouvait plus uniquement relever de coïncidences.

« Sakunosuke Oda ? » répéta-t-il, et les deux garçons sursautèrent. Le dénommé Kôsuke tourna vers lui un regard méfiant.

« Vous le connaissez ? » Ryunosuke secoua la tête négativement.

« De nom uniquement. »

Il allait ajouter que l'homme était mort, mais se ravisa. Ces enfants étaient-ils seulement au courant de ce fait ? S'ils vivaient ainsi dans les rues, sans grand contact avec les adultes, savaient-ils que l'inspecteur Oda qu'ils attendaient était décédé depuis six mois ?

« Comment vous le connaissez ? » reprit-il en s'adressant aux deux enfants. Ils l'avaient appelé « tonton »... Il était probable qu'ils étaient proches autrefois.

« Avant, répondit Yuu, une fois tous les mois, il venait nous apporter des choses. De la nourriture, des vêtements, des jeux. Mais maintenant, c'est un autre monsieur qui vient... »

En résumé, l'inspecteur de police s'occupait de son vivant de ces enfants des rues en plus de son propre travail. Décidemment, l'inspecteur Oda devait être quelqu'un de bien, songea-t-il. Pas étonnant qu'imaginer qu'il soit derrière cette affaire soit impensable pour ses supérieurs. Mais, qui pouvait donc bien venir à sa place désormais ? L'inspecteur Fukuzawa ? Ou peut-être l'inspecteur Dazai ?

« Si vous le connaissez, vous savez pourquoi il ne vient plus ? L'autre monsieur nous dit toujours qu'il est très occupé, mais ça fait six mois maintenant... »

Visiblement, Ryunosuke avait eu le nez fin en se retenant de révéler de but en blanc que l'homme était mort. Sinon, il se serait retrouvé à consoler deux gamins alors qu'il pouvait à peine bouger et qu'il ignorait comment faire. Mais ils finiraient par comprendre, songea-t-il, ils ne devaient pas être totalement stupides. Leur cacher la vérité ne tiendrait qu'un temps.

Des bruits de pas précipités résonnèrent au bout de la rue, et avant qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit, les deux enfants disparurent dans les ruelles obscures adjacentes. Il aurait voulu leur poser d'autres questions sur l'inspecteur décédé, mais une ribambelle de policiers déboula. Ils gardaient leur arme cachée mais se tenaient proches les uns des autres malgré tout.

Le jeune homme aux cheveux bicolores se demanda d'où sortaient ces policiers. Il n'avait appelé que Yosano, et il pensait qu'elle viendrait avec seulement Ranpo. Sa disparition s'était-elle déjà tant ébruitée qu'il avait toute la police de la capitale à sa recherche ? Après à peine quelques heures sans donner de nouvelles, cela lui semblait excessif...

Un jeune homme attira son attention, avec ses cheveux clairs qui contrastaient avec tous les uniformes sombres amassés autour de lui. Son stress était palpable même pour lui qui se tenait à plusieurs mètres du groupe, et, honnêtement, Ryunosuke était persuadé qu'on le percevait même depuis Yokohama.

Bon sang, pourquoi, de tous les inspecteurs qu'on pouvait envoyer à sa recherche, avaient-ils envoyé le seul devant lequel il ne voulait pas perdre la face ?

« Akutagawa, déclara Atsushi Nakajima en s'approchant de lui, une mine gênée sur le visage, je suis soulagé de voir que tu vas bien. »

Ryunosuke se retient de soupirer d'exaspération et se contenta de hocher la tête tant bien que mal. Il vit du coin de l'œil le jeune inspecteur en formation s'adresser aux policiers qui l'accompagnaient, puis revenir vers lui s'agenouiller pour être à sa hauteur.

« Tu sais où tu es blessé ? s'enquit-il ensuite en cherchant visiblement à être professionnel.

- Genou gauche et quelque part sur le torse, répondit Ryunosuke en essayant de contenir son exaspération.

- Tu peux bouger ? » Le moindre mouvement faisait protester chaque parcelle de son corps, mais il refusait de l'admettre face à son collègue.

« Oui. » répondit-il d'un ton sans appel en joignant le geste à la parole.

La douleur était très vive, mais il tint bon, poussé par sa fierté. Malheureusement, il avait à peine fait un pas qu'il manqua de s'effondrer ; il fut rattrapé in extremis par Nakajima et un autre policier. Visiblement, son genou était sévèrement endommagé et refusait de le porter davantage maintenant que l'adrénaline avait disparu. Une telle impuissance faisait enrager l'inspecteur aux cheveux bicolores. Il n'avait déjà pas pu ramener sa sœur avec lui, et maintenant il ne pouvait même plus se débrouiller seul.

« Pourquoi t'es là ? » finit-il par demander à l'inspecteur aux cheveux gris, rangeant au placard sa résolution de ne pas trop montrer son exaspération. Nakajima hésita un bref instant avant de répondre :

« L'inspecteur Fukuzawa m'a envoyé pour te retrouver. Il a contacté un collègue du bureau de Tokyo pour que j'ai quelques policiers à ma disposition. »

Ryunosuke était encore plus agacé : non seulement il se retrouvait en position de faiblesse face à ce type qui avait été envoyé à sa recherche, et en plus il avait hérité d'un telle affaire risquée seul alors qu'il était encore en formation. Son ressentiment devait se lire sur son visage, car l'autre ajouta immédiatement :

« Oh, euh, je ne suis pas venu seul, l'inspectrice Yosano et l'inspecteur Ranpo sont là aussi bien sûr... Ils discutent avec l'inspecteur Sakaguchi un peu plus loin... »

Le jeune homme conserva sa moue agacée. Même avec cette justification, la situation dans laquelle il était l'agaçait. Après une telle incartade, il pouvait faire une croix sur ma promotion dans les mois à venir. Mais son camarade de promo en revanche ne devrait pas tarder à être promu inspecteur. Lui qui ne voulait pas le laisser prendre plus d'avance, il venait de lui faciliter la tâche en beauté.

Il n'eut pas le temps de plus s'appesantir sur son malheur, car les inspecteurs Ranpo et Yosano les rejoignirent. La jeune femme était très agacée, et était visiblement prête à hurler sur son subordonné, mais elle se retint en voyant son état. Il ne se faisait pas d'illusions, il se ferait remonter les bretelles quand même, mais ses blessures lui donnaient au moins un certain sursis...

On l'aida à s'allonger sur un brancard, et il sentit alors quelque chose dans sa poche cogner contre le métal froid du support. Il parvint à fouiller dedans en sollicitant tous ses muscles douloureux et rencontra alors un objet qu'il n'identifia pas comme lui appartenant.

Il le sortit pour l'observer tant bien que mal. C'était une petite figurine d'il ne savait quel anime à la mode. Une de celles qu'on ne trouvait que dans un seul quartier de Tokyo si sa mémoire était bonne. Il savait qu'il ne possédait pas un tel objet, alors il n'y avait qu'une explication possible à sa présence dans sa poche.

Gin l'avait mis là.

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