13 - 𝐋e chat et la souris
si tu n'en peux plus d'être confiné tape dans tes mains ! 👏
en corrigeant mon chapitre j'ai mis trois minutes avant de taper la phrase correctement sans faute de frappe, pour vous donner une idée de mon level de désespoir après tous ces jours passés à ne strictement rien faire-
maiis j'espère que vous ça va (:
bref si vous vous disiez "c'est calme quand même dans cette ff" et bien guess what le calme s'arrête ici, un certain personnage entre en scène et la situation commence à déraper fortement (:
sinon, je vous souhaite une bonne lecture, le prochain chapitre sortira le 1er mai ! on est également bientôt aux 5K (♡♡) mais le bonus ne sortira probablement pas d'ici là parce que la shin soukoku week 2020 commence lundi donc toutes mes priorités d'écriture sont dessus :3
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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐓𝐫𝐞𝐢𝐳𝐞 ─ 𝐋𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐭 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐬𝐨𝐮𝐫𝐢𝐬
Le jeune homme soupira et darda son regard noisette sur son mentor. Face à lui, l'homme ne cilla pas et planta son regard bleu dans le sien. Ils se défièrent ainsi du regard un long moment, sans que l'un ou l'autre n'admette sa défaite. Ils ne clignaient même pas des paupières pour ne pas perdre d'une quelconque manière.
Lorsque ses yeux furent tellement larmoyants qu'il ne put plus les garder ouverts, le brun cligna rapidement des paupières dans l'espoir que cela passe inaperçu mais l'autre lui adressa un sourire amusé. Il n'en avait pas manqué une miette.
Malgré sa victoire et l'agacement que le comportement de son subordonné devait lui susciter, son regard bleu pétillait toujours de bonté et de gentillesse, à croire que ces sentiments ne cessaient jamais de l'animer. L'inspecteur semblait éprouver des sentiments variés, mais dont la puissance ne dépassait jamais sa gentillesse à toute épreuve.
Et, franchement, ce côté de sa personnalité avait quelque chose qui irritait énormément le jeune inspecteur. Comment était-il possible d'être aussi « bien » ? Comment ne pouvait-on pas avoir de défaut de personnalité marquant ? Il pouvait largement croire que tous les hommes n'étaient pas aussi machiavéliques que son père adoptif, mais son supérieur lui donnait l'impression d'être son parfait opposé.
Il n'aurait même pas été surpris d'apprendre que son mentor passait son temps libre à aider la veuve et l'orphelin. Il avait sûrement une association qu'il finançait lui-même pour aider les plus démunis. Les orphelins peut-être. Ou juste les familles nombreuses en difficulté. Quoiqu'il en soit, il aurait pu parier toute sa fortune - pas très élevée de toute façon - que son aîné aidait des gens sur son temps libre.
Pendant que ses pensées suivaient leur cours autour de la vie présumée de son mentor, ce dernier avait cherché quelques papiers dans ceux qui recouvraient son petit espace de travail. Il en tira un et le planta devant le nez de son subordonné qui le déchiffra tant bien que mal. Un compte rendu d'un interrogatoire semblait-il. Il observa ensuite son supérieur sans comprendre ce qu'il voulait signifier. Celui-ci lui sourit une nouvelle fois, taquin :
« Alors dis-moi. A-t-il menti ? »
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J - 28
20 DÉCEMBRE
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Dazai jeta un coup d'œil bref à son téléphone qui venait de signaler la réception d'un nouveau message. Il provenait de sa mère, pour une fois, qui lui demandait s'il avait prévu de passer la voir à Ôsaka prochainement - sans doute espérait-elle qu'il vienne pour les fêtes de fin d'année. Il pianota une réponse rapide lui promettant qu'il allait se renseigner pour obtenir un congé et ainsi passer quelques jours avec elle. Son retour ne datait que de quelques semaines, aussi il ne pouvait absolument pas éviter la corvée du service en fin d'année, quand tout le monde faisait la fête en famille ou entre amis, mais peut-être pourrait-il s'arranger pour ne pas être de service pendant trois jours d'affilée dans quelques semaines. Il rattraperait plus tard ses heures manquées.
Il était vrai qu'il n'avait pas été voir sa mère depuis un bon moment désormais. Lors de l'incident, elle avait été la première personne à qui il en avait parlé. Il ne se voyait pas appeler Mori : il ne considérait pas ce médecin comme assez important pour lui. Quant à ses collègues, ils apprendraient l'événement même s'il ne leur en parlait pas.
Sa mère l'avait soutenu du mieux qu'elle avait pu, quand bien même elle n'était pas extrêmement proche de son fils. Ils entretenaient un fragile lien de sang qui n'était pas renforcé par les liens affectueux qui unissaient habituellement une mère et son fils, car ils n'avaient jamais réellement vécu ensemble.
Étant dans l'incapacité financière et psychologique de s'occuper de son fils, Tane Dazai avait préféré le confier à un orphelinat plutôt que de le précipiter dans une enfance malheureuse. Elle n'avait jamais cherché à le retrouver, même quand sa situation s'était stabilisée, car elle pensait que lui ne voudrait rien avoir à faire avec elle. C'était lui-même qui l'avait recherchée de toutes ses forces et finalement retrouvée quelques années plus tôt, alors qu'il n'était qu'un lycéen à peine diplômé.
Ils s'étaient rencontrés, avaient appris à un peu mieux se connaître et entretenaient désormais des relations cordiales, mais le brun avait peu d'espoir qu'ils puissent un jour se comporter comme une mère et un fils. Ils seraient tout au plus de bonnes connaissances ; espérer réparer un lien qui n'aurait pas dû se briser était voué à l'échec.
Pour autant, il aimait sa mère et souhaitait passer du temps avec elle. Peut-être son inconscient espérait-il malgré tout développer une relation proche avec sa figure maternelle, malgré son esprit rationnel qui lui dictait que c'était idiot.
Il chassa ces pensées qui ne le menaient à rien et se reconcentra sur le travail qui l'occupait actuellement et qui consistait à écumer les vidéos de la bijouterie braquée quelques jours plus tôt par une bande de voyous plutôt bien équipés. Retour à la normale et aux affaires qui ne les concernaient pas vraiment.
Plus d'un mois avait passé depuis l'évasion de Karma Topaz, et après plusieurs semaines de recherche ayant mobilisé les inspecteurs japonais, le bureau des enquêtes criminelles de Tokyo avait fini par décider de mettre l'affaire sur « pause ». Plus le temps passait, plus il devenait évident que l'évadé avait quitté le pays et s'était réfugié on ne savait où, probablement dans un pays où les lois japonaises ne pourraient l'atteindre.
Aussi, une division étrangère de Tokyo avait repris en main l'affaire et cherchait à le localiser en dehors de leurs frontières, tout en gardant un œil sur le pays pour s'assurer qu'il ne s'y terrait pas encore malgré tout. L'équipe de Fukuzawa était officiellement déchargée de l'enquête et avait reçu pour ordre de reprendre ses fonctions habituelles de maintien de l'ordre à Yokohama.
Aucun d'eux n'avait été réellement satisfait de ce revirement - ils manquaient toujours cruellement de travail dans leur petit bureau - mais ils ne s'étaient pas embêtés à protester, sachant parfaitement que ce serait vain. Le bureau de Tokyo ne leur laissait pas le choix de toute manière. Aussi, ils étaient revenus à leurs petites affaires basiques, les vols de voiture qui avaient à peine diminué, et occasionnellement ils apportaient leur aide à l'équipe de Tsujimura et ses affaires de cambriolage, comme il le faisait actuellement.
Cela avait au moins le mérite de le changer des voitures qui se volatilisaient. Même si, honnêtement, il était plus en train de s'esquinter les yeux à fixer sans cesse son écran pour essayer de trouver il ne savait trop quoi. Il avait un peu l'impression de faire un travail inutile, mais au moins cela faisait passer le temps.
Une nouvelle vibration attira son attention et il attrapa son portable pour lire le nouveau message. Cette fois, il venait d'un numéro recensé dans ses contacts sous le nom de Le rat. Un numéro qui n'avait pas de sobriquet autrefois mais que tous ses collègues connaissaient bien sous un autre nom : le numéro inconnu.
De : Le rat
Si tu te concentrais un peu plus, tu aurais déjà remarqué que le troisième homme était bègue et maladroit.
À : Le rat
J'ai couvert mes caméras de téléphone et d'ordinateur, comment est-ce que tu parviens encore à m'observer ?
De : Le rat
Tu sais bien que les rats se faufilent partout.
Dazai parcourut la pièce de travail de son équipe d'un regard noisette agacé, à la recherche d'un appareil électronique quelconque muni d'une caméra qui expliquerait que son interlocuteur puisse le voir. En vain.
À : Le rat
Je trouverais un moyen de mettre un piège à rat quand même.
De : Le rat
Tu ne regardes déjà pas dans la bonne direction.
Il soupira et répondit avec un simple smiley, tout en changeant malgré tout la direction dans laquelle il regardait. Son regard tomba sur la fenêtre ouverte derrière lui et sur les immeubles en face, surmontés par des caméras de surveillance.
À : Le rat
Ce n'est pas possible que tu me voies à cette distance.
De : Le rat
Je n'ai pas mentionné que je te voyais. Ce n'était pas dur à deviner.
L'inspecteur aux cheveux bruns leva les yeux au ciel. Cela faisait à peu près un mois qu'il avait établi le contact avec l'inconnu qui se moquait d'eux, grâce à une manœuvre plus ou moins étrange. Ils discutaient depuis ce jour, si on pouvait qualifier de discussion leurs échanges étranges. Ils passaient plus de temps à se provoquer mutuellement qu'à réellement apprendre à se connaître. Ils n'étaient ni des amis ni des connaissances, juste deux hommes qui disputaient un combat verbal sans s'être jamais réellement rencontrés.
Il y avait malgré tout un certain déséquilibre dû au fait que si Dazai savait peu de choses sur son interlocuteur, la réciproque n'était pas vrai. Le numéro inconnu - Fyodor de son vrai nom - était bien renseigné sur tout, et pour cause : il était un informateur (autoproclamé). Récolter des informations, c'était son travail et sa source de revenu principale.
À : Le rat
En fait, tu savais que le troisième homme était bègue parce que tu l'as rencontré.
De : Le rat
On ne peut rien te cacher.
Par il ne savait quel phénomène, les messages de Fyodor avaient toujours une sonorité moqueuse. Peut-être était-ce parce que l'esprit de Dazai les lisait avec sa voix sournoise qu'il avait déjà entendu parfois de l'autre côté du fil - parce que oui, ses échanges avec l'homme ne s'étaient pas limités à quelques messages impersonnels. Fyodor semblait particulièrement aimer appeler l'inspecteur aux moments où il était le plus occupé, sûrement juste pour le plaisir de savoir qu'il lui fallait toujours trouver des excuses pour répondre au téléphone sans révéler à ses collègues qui était son interlocuteur.
Sa volonté de cacher cette information résultait du fait qu'il ne savait pas comment leur présenter la situation. Fukuzawa lui avait formellement interdit d'engager la conversation avec cet homme qui les faisait tourner en bourrique, aussi, s'il apprenait que son subordonné lui avait désobéi, il allait très probablement lui donner un blâme important qui durerait bien trop longtemps. Aussi, il gardait le secret sur ces communications presque interdites avec l'autre homme.
Ce dernier était on-ne-peut-plus amusé par ce fait - de toute façon, tout l'amusait semblait-il. Il adorait essayer de pousser son interlocuteur à bout, trop impatient de voir le moment où il se trahirait. Mais Dazai tenait bon, à son grand malheur.
Il fallait balayer une potentielle ambiguïté : Fyodor et lui n'essayaient pas de bâtir une relation où ils seraient sur la même longueur d'onde ou une relation dans laquelle ils se feraient confiance. Non, bien au contraire, ils cherchaient simplement à pousser l'autre dans ses retranchements pour le faire abandonner le premier. Fyodor voulait discréditer Dazai car il le considérait comme une trop grande menace. Dazai voulait coincer Fyodor car il le considérait exactement de la même façon. La simple conversation que le brun avait commencée plus par chance que par volonté était devenue une lutte d'influence de l'un sur l'autre.
Mais une lutte cordiale. De l'extérieur, ils ressemblaient à deux amis qui se parlaient aimablement au téléphone. Mais à l'intérieur, leurs mots étaient des poisons destinés à affaiblir l'autre avant de porter le coup fatal. Dazai n'avait toujours pas été en mesure de découvrir ce que son interlocuteur mijotait exactement, mais leurs conversations lui avaient permis de mieux cerner le numéro inconnu. Il ne croyait pas au prétendu travail innocent d'informateur que Fyodor lui vendait et il était persuadé que c'était surtout une couverture bien avantageuse. Et l'autre ne le détrompait jamais quand il avançait cette hypothèse.
De : Le rat
D'ailleurs, tu seras ravi d'apprendre que tes collègues ont ouvert les paris sur l'identité de celle qui fait battre ton cœur.
De : Le rat
Je suis presque honoré d'avoir ce titre.
Dazai soupira d'agacement devant ces deux nouveaux messages. De plus en plus intrigués par les appels que recevait souvent l'inspecteur brun, ils cherchaient à comprendre qui lui monopolisait à ce point tout son temps, et avaient émis l'hypothèse de l'amante. C'était celle à laquelle ils accordaient le plus de crédit, malgré toutes les tentatives d'Osamu pour les démentir.
Il trouvait presque cela aberrant de la part d'inspecteurs de police - comment pouvait-on être à ce point dans le faux ? - mais d'un autre côté, cela l'arrangeait qu'ils ne cherchent pas à le profiler intensément. Sinon, il serait dans de beaux draps. Le jour où ses collègues apprendraient l'identité de son interlocuteur, il pourrait dire adieu à toute affaire intéressante pour les prochains mois.
A : Le rat
Ne rêve pas trop. Je réserve ce titre pour quelqu'un d'autre, moins difficile à croire.
De : Le rat
Je suis la confiance incarnée voyons.
Dazai s'apprêtait à répondre quelque chose de dubitatif, mais son interlocuteur anticipa sa réplique - une autre chose qu'il faisait souvent et qui ne manquait pas d'agacer l'inspecteur car il avait l'impression d'être un livre ouvert pour l'informateur auto-proclamé.
De : Le rat
Mes informations le sont en tout cas. Aucun de mes clients ne se plaint.
A : Le rat
Je suis mal placé pour approuver ou non puisque tu ne me donnes aucune information.
Il avait essayé de mettre à profit le soi-disant métier de Fyodor pour avancer dans leur mission et ainsi essayer de retrouver Topaz, mais l'autre ne lui avait rien fourni de tangible. Le prix de ses réponses était bien trop élevé au goût de Dazai, qui se voyait mal débourser quasiment trois mois de salaire sans être sûr de la précision de la réponse qu'il allait recevoir.
De : Le rat
Tu le saurais si tu n'étais pas un pauvre inspecteur de police fauché.
A : Le rat
Ou si tu n'étais pas un faux informateur qui ne cherche qu'à se faire de l'argent.
De : Le rat
Tu serais peut-être surpris de savoir que l'argent est loin d'être ce qui m'intéresse le plus.
Peut-être pas, songea Dazai. La personnalité supposée de Fyodor ne lui semblait pas concorder avec un désir de se faire de l'argent. Il y avait des moyens bien plus simples de s'enrichir tout en agissant illégalement. Non, son but profond était sûrement tout autre.
A : Le rat
Laisse-moi travailler.
De : Le rat
C'est toi qui me réponds.
Il avait parfois l'impression de se trouver face à un enfant qui refusait d'avoir tort. Leurs débats pouvaient souvent se résumer à de tels échanges ridicules. Dazai finit par essayer de faire abstraction des messages de son mystérieux interlocuteur pour se concentrer sur son travail qu'il n'avait toujours pas achevé. Il aurait bien voulu demander de l'aide à ses collègues, mais il était présentement seul dans leur bureau : Kunikida et Atsushi étaient parti chercher une Audi blanche, Yosano débutait le lendemain une formation dans la capitale, Ranpo ne prenait son service que plus tard dans la journée et Akutagawa était parti fumer depuis plus de dix minutes.
(Et d'ailleurs, ce n'était pas la place de Dazai de dire cela, mais il trouvait que la consommation de tabac de son cadet avait fortement augmenté ce dernier mois, à un tel point que le brun se demandait comment le salaire de Ryunosuke suffisait à financer ses paquets. Mais ce n'étaient pas ses affaires après tout. De plus, s'il en faisait la réflexion au jeune homme, il n'obtiendrait probablement comme réponse qu'un regard ennuyé et une onomatopée. Il semblait l'avoir pris en grippe depuis leur conversation au cours de la perquisition de Tachihara.)
Il poussa un soupir et s'attela à sa tâche avec le plus de motivation possible, mais son esprit refusait obstinément de se concentrer sur son labeur. Il ne cessait de le ramener sur d'autres détails sans le moindre rapport.
Il pensait à sa mère, à Mori, à Fyodor, à ses collègues et à Chuuya. Il avait revu le jeune homme quelques fois depuis leur rencontre au Remus mais toujours à de brèves occasions, où ils échangeaient à peine quelques mots. Ils n'avaient pas pu rediscuter longuement, et l'inspecteur le regrettait. Il voulait vraiment apprendre à mieux connaître le rouquin.
Il finit par se prendre la tête entre ses deux mains et par pousser un profond soupir. Lorsqu'il releva les yeux, il croisa le regard curieux de son supérieur, l'inspecteur Fukuzawa. L'homme aux cheveux grisonnants venait de sortir de son bureau.
« Un problème ? » demanda-t-il tout en s'approchant de la machine à café - enfin réparée - pour se servir une boisson chaude.
- Oui : il nous faut impérativement du travail. » Le quadragénaire eut un léger rire.
« Pardonne-moi de ne pas partager ton avis. »
Ce genre de phrase était aux yeux de Dazai un appel aux questions incessantes. Le directeur du BEC de Yokohama était bien trop mystérieux au regard de ses missions. Ils ignoraient toujours quelle mission l'avait tant accaparé au mois de novembre, et dans quelles circonstances elle s'était terminée. Yosano et Ranpo, dépêchés pour lui prêter main forte, n'avaient rien expliqué non plus, arguant que cela leur était toujours interdit.
Sans doute les personnes concernées par cette affaire insistaient grandement pour qu'elle soit étouffée au maximum. Ce simple fait rendait Dazai certain d'une chose : elle concernait soit les Fitzgerald, soit les Ôzaki. C'étaient les deux grandes familles de Yokohama, les seules dont la réputation avait intérêt à rester immaculée.
Mais il savait qu'il était inutile de creuser la question, si l'affaire était supposée rester secrète, il n'obtiendrait jamais aucune information. Quoique... Il pouvait peut-être demander à Fyodor, qui savait sûrement - non, forcément - quelque chose, mais il se doutait qu'il faudrait y mettre un certain prix, ce qu'il ne désirait pas spécialement. De surcroît, il avait son ego et acheter des informations qu'il pouvait trouver par lui-même avec sa perspicacité et son intelligence lui coûtait.
(Et puis, plus il y réfléchissait, plus il trouvait que ce serait une victoire pour Fyodor et il se refusait à lui en donner une. Il avait son honneur après tout.)
Pour autant, même si l'affaire avait été apparemment clôturée et que Fukuzawa en avait repris d'autres à sa charge, il continuait d'enquêter sur sa mission initiale sur son temps libre. Dazai avait du mal à comprendre pourquoi il se donnait autant de mal pour cette affaire. Certes, si elle était importante, il pouvait le comprendre mais quand même... Leur supérieur allait s'épuiser à la tâche s'il consacrait même son temps de repos à résoudre des affaires supposément closes.
L'homme avala une gorgée de café et se tourna vers lui.
« Tu assistes Tsujimura c'est ça ? » Le brun opina. L'équipe de la jeune femme aux cheveux bleus était la seule à avoir un minimum de travail - et ils avaient le culot de s'en plaindre, juste parce qu'ils approchaient des fêtes et qu'ils ne désiraient qu'une chose : les célébrer tranquillement dans leurs familles.
« Je dois analyser les vidéosurveillances pour déterminer les traits distinctifs de ceux qui ont commis le braquage. Essayer du moins. » Son supérieur l'encouragea d'un signe de tête avant de lui poser une question qui le figea :
« Dis-moi, j'ai entendu une chose à ton sujet récemment. Il paraît que tu discutes souvent au téléphone avec quelqu'un ?
- Inspecteur, s'offusqua Dazai en fronçant les sourcils, ne me dites pas que vous aussi vous prêtez attention aux racontars des inspecteurs en pause. » Le quadragénaire laissa échapper un léger rire.
« Je plaide coupable. Il m'arrive d'écouter ce qu'ils disent. Une déformation professionnelle, je le crains. Mais sinon... C'est vrai ? »
Le brun soupira. Il ne pouvait pas croire que son supérieur voulait avoir ce genre de conversation avec lui. Encore que, il était peut-être préférable de l'avoir avec Fukuzawa que Mori. Au moins, l'inspecteur principal était une personne de confiance à qui il était plaisant de se confier.
« Non. » Il savait que cette rumeur lui donnait une bonne excuse pour justifier ces appels, mais il n'avait pas envie que Fukuzawa s'imagine des choses lui aussi.
« Je vois. » L'homme ne sembla même pas dupe et se contenta de continuer à le dévisager avec un petit sourire.
« Je vous assure, souffla-t-il avec un léger agacement.
- D'accord. Tu n'as pas d'obligation de me le dire de toute façon. C'est bien que tu penses aussi un peu à toi. »
Le brun fit la moue et son aîné lui sourit gentiment. Dazai resta songeur quelques instants, perdu dans ses pensées. Penser un peu à lui... Odasaku lui disait souvent cela aussi.
Dans un premier temps, le jeune homme avait trouvé cela ironique qu'on lui dise à lui, un adolescent avec de sévères troubles mentaux accompagnés de pulsions suicidaires, de penser à lui. N'était-il pas justement en train de trop penser à lui et pas assez aux autres en faisant le choix du suicide ? Pendant longtemps, il s'était demandé si son supérieur le prenait réellement au sérieux.
Au fil du temps, il avait fini par comprendre que l'homme aux cheveux auburn avait en réalité vu plus profondément en lui que personne ne l'avait jamais fait. Il avait pris le problème sous un autre angle et avait cherché à voir plus loin que les apparences. Et si les pulsions suicidaires que le jeune homme manifestait régulièrement étaient plutôt un moyen de montrer son mal-être ? Après tout, le jeune homme sabotait parfois lui-même ses propres tentatives, comme si elles n'étaient qu'une façon d'exprimer quelque chose de plus profond.
Dazai savait qu'il faisait partie des individus de la société qu'on comprenait difficilement, voire pas du tout. Il n'était pas un livre ouvert, il le savait et en profitait largement. Mais Odasaku avait vu en lui, Fukuzawa aussi, et ce fait avait créé entre eux un lien fort qu'il appréciait.
« Je sais, inspecteur. » répondit-il finalement.
Fukuzawa lui sourit une dernière fois avant de s'enfermer de nouveau dans son bureau pour reprendre son travail. Dazai remarqua au même moment que Ryunosuke les avait rejoint. Ils se fixèrent quelques secondes avant de reprendre leurs occupations respectives.
Le jeune homme aux cheveux bicolores semblait sur les nerfs, comme à peu près tous les jours depuis son retour de Tokyo, mais encore plus aujourd'hui. Il était resté longuement dehors, sans doute avait-il reçu des nouvelles peu réjouissantes au cours de sa pause. Dazai ne lui posa aucune question en revanche, sachant pertinemment que le jeune homme ne lui répondrait pas. Il était déjà réservé avec sa supérieure directe, alors avec lui qu'il connaissait à peine...
Avec un soupir, il jeta un coup d'œil à l'heure, comptant mentalement le temps qui lui restait avant de pouvoir rentrer chez lui. Encore quatre heures et demie à se tuer les yeux sur les bandes vidéos...
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Dazai parvint finalement à expédier sa corvée plus vite que cela : grâce à l'information sur le bégaiement donnée par Fyodor et à d'autres petites manies qu'il repéra après une bonne vingtaine de visionnages, il put identifier l'un des hommes dans la base de données et passer l'information à l'équipe de Tsujimura, qui le remercia chaleureusement - enfin, aussi chaleureusement qu'elle en était capable bien sûr.
En remontant dans son bureau pour récupérer son téléphone avant de prendre une pause bien méritée, il constata qu'il avait un message non lu, reçu pendant qu'il travaillait consciencieusement pour une fois. Il s'attendait à un message de Fyodor, mais ce fut un autre nom de contact qui s'afficha :
De : Chuuya Nakahara
J'aimerais vous parler. Vous avez un peu de temps à m'accorder cette semaine ?
Les deux hommes avaient échangé leurs numéros la troisième fois qu'ils s'étaient croisés, deux semaines plus tôt, alors que le brun se rendait dans le centre commercial le plus proche de chez lui pour faire des courses plus approfondies que celles qu'il réalisait hebdomadairement dans la supérette à côté de chez lui. Au détour d'une allée, il était tombé sur le jeune homme aux cheveux roux, qui semblait dépassé par la horde d'enfants qu'il devait gérer - horde composée « seulement » de cinq enfants, mais pour le brun qui dépréciait les enfants, c'était déjà beaucoup.
Ils avaient échangé quelques banalités avant de donner leur numéro à l'autre au cas où le brun aurait besoin de plus de renseignements sur Topaz. Ils n'avaient que très peu discuté depuis, aussi Dazai était un peu surpris devant ce message. Il n'hésita cependant pas avant de répondre :
À : Chuuya Nakahara
Je finis mon service tôt aujourd'hui. Ce soir vous conviendrait ?
Il n'eut qu'à patienter quelques instants avant de recevoir un nouveau message :
De : Chuuya Nakahara
21h au Remus ?
Dazai tapa une réponse affirmative, un petit sourire satisfait sur ses lèvres. Il se demandait si le jeune homme voulait lui parler de Topaz. En théorie, l'affaire était quasiment close et ne leur appartenait plus, mais peut-être que le rouquin avait quand même une information importante à leur faire parvenir.
Peut-être qu'il voulait juste lui parler également, et que c'était une action désintéressée pour s'occuper cette semaine. Cela ne le dérangerait pas si c'était le cas, Chuuya Nakahara n'était pas une personne dont il dépréciait la présence.
Il quitta ensuite la pièce de travail pour descendre dans le coin réservé aux pauses du personnel. Il n'y avait pas grand monde, juste Ayatsuji et deux de ses hommes. Le chef d'équipe était en train de fumer une élégante petite pipe traditionnelle, quelque chose qui intriguait toujours tous ses collègues mais qui faisait partie du personnage un peu spécial qu'était l'inspecteur. Il posa son regard indéchiffrable sur Dazai et eut un petit sourire.
« Tu as fini la tâche imposée par Tsujimura ? » Le brun opina et observa avec une moue réprobatrice la pipe, le nez plissé devant la forte odeur de tabac qui s'en dégageait.
« Je ne comprendrais jamais ce que fumer a de si attirant.
- Et moi je ne comprendrais jamais pourquoi c'est le seul moyen de suicide indolore que tu n'as pas essayé. » déclara platement son interlocuteur.
Si l'homme aux cheveux blonds était un inspecteur hors pair, il était souvent critiqué pour son manque flagrant de tact et d'empathie pour les autres. Il était l'un des seuls à savoir que le brun avait été sujet à de nombreuses pulsions suicidaires au cours de son adolescence, et le seul à ne pas avoir fait du sujet un tabou absolu. Dazai ne savait pas exactement comment il se sentait face à ce fait, cela ne le dérangeait pas réellement, cela l'amenait juste à repenser à Odasaku, ce qui pouvait s'avérer douloureux. Le deuil prenait de nombreuses formes, et celui-ci se manifestait occasionnellement dans le cœur du jeune homme : parfois il ne souffrait pas vraiment et acceptait de parler voire de plaisanter sur cela, parfois le simple souvenir de son mentor devenait intolérable et lui causait trop de souffrance pour qu'il puisse aborder le sujet.
Pas qu'Ayatsuji en ait quelque chose à faire puisqu'il ne se privait jamais de faire ce genre de remarques, mais ce jour-là était un de ses « bons » jours où le sujet pouvait être abordé. Aussi, il se contenta de répondre à son collègue :
« La méthode est un peu trop longue pour être qualifiée de suicide je le crains. » Le blond face à lui eut un petit rire.
« Tu as sûrement raison. » Il prit une nouvelle bouffée de tabac et laissa se prolonger le silence quelques secondes avant de reprendre : « Tu sais que tu es le plus grand sujet de conversation du BEC ?
- Je sais. » soupira le jeune homme en songeant que tout tournait autour de cela aujourd'hui. Au moins il pouvait espérer que Chuuya Nakahara n'ait pas appris ce détail.
« Te connaissant, je suppose qu'il est inutile d'écouter ces racontars. » fit remarquer le jeune homme aux cheveux blonds. Cette remarque piqua l'intérêt de son interlocuteur.
« Qu'est-ce que cela signifie ?
- Dazai, toi et moi on se connaît depuis assez de temps pour que je sois certain d'une chose : je ne saurais jamais deviner ce que tu penses réellement. Et si je n'y parviens pas, je pense que personne ici n'y arrivera. »
Dazai observa Ayatsuji avec un petit sourire amusé. La déclaration de son collègue le surprenait mais le flattait également. Oui, il n'était pas un livre aussi ouvert que certains ne semblaient le penser, et comme il ne cessait de le répéter : il aimait ce fait. Rien n'était plus plaisant que de voir les autres essayer de le comprendre et se heurter malgré tous leurs efforts à la superficie de son esprit, aux choses qu'il voulait montrer aux autres.
Les deux jeunes hommes restèrent silencieux quelques instants, perdus dans leurs pensées respectives. Puis, Ayatsuji prit congé en lui signifiant que sa pause était terminée, et le brun resta seul dans son coin, tandis que le silence autour de lui devenait encore plus pesant. Il aimait le silence quand il le partageait avec d'autres, pas quand c'était la seule chose qu'il y avait autour de lui. Le silence amenait tout avec lui, les pensées, les souvenirs, les inquiétudes.
Alors pour échapper à ce silence, il écourta sa pause et remonta dans son bureau pour demander à son supérieur s'il avait une nouvelle tâche à lui confier ou s'il pouvait prendre congé un peu plus tôt pour rentrer se reposer - se préparer - chez lui. Son aîné lui signifia qu'il n'y avait plus rien d'urgent, aussi le brun s'autorisa à écourter son service. Il décida également de faire, avant de rentrer chez lui, un crochet par le cimetière de Yokohama.
Il ne s'y rendait pas aussi souvent que certains ne semblaient le croire. Oui, Odasaku lui manquait toujours énormément et il avait encore du mal à faire entièrement son deuil, mais il n'était pas pour autant coincé dans une spirale de dépression où il cherchait absolument à ne pas oublier son mentor en pensant à lui tous les jours et en allant sur sa tombe le plus possible.
Il n'y avait pas été depuis son retour à la brigade, songea-t-il en pénétrant dans l'espace parfaitement entretenu et parfaitement rectiligne. Les tombes des défunts formaient des lignes parallèles qui semblaient s'étirer sur toute la longueur du cimetière, dans une espèce de régularité réconfortante. Il n'était pas venu depuis plus d'un mois mais rien n'avait changé, ce qui n'était pas surprenant quand on y réfléchissait.
Ses pas le menèrent sans qu'il n'ait à y penser jusqu'à l'endroit où reposait son mentor. La tombe était vierge de fleurs, et il songea qu'il aurait dû penser à en apporter, puisqu'il était le seul à le faire. La famille d'Odasaku vivait loin et ne venait qu'occasionnellement jusqu'ici ; quant à ses amis, les inspecteurs de la brigade ne venaient également que pour les commémorations et les autres, il ne les connaissait pas et ignorait s'ils venaient parfois. À sa connaissance, seul Fukuzawa venait aussi de temps à autre, mais sa mission devait tant l'accaparer qu'il n'avait pas dû revenir depuis un bon moment.
Il laissa ses souvenirs l'emporter tandis qu'il s'asseyait en face de la tombe de son défunt supérieur. Il n'était pas le genre de personne qui parlait aux sépultures comme à leur camarade lorsqu'il était encore en vie mais il aimait se poser à côté du marbre poli et laisser ses pensées dériver. De toute manière, ses pensées dérivaient en permanence, son cerveau était toujours en ébullition.
Il repensa aux premières fois qu'il avait rencontré Odasaku, alors qu'il venait à peine d'entrer dans la brigade criminelle. Il était encore un enfant perdu, en proie à des pulsions suicidaires qu'il cherchait à satisfaire incessamment, de toutes les manières possibles. Fukuzawa, en charge de sa formation, désespérait de ne pas parvenir à comprendre sa nouvelle recrue, et le brun s'était demandé s'il parviendrait à rester dans son équipe. Il collectionnait les rapports d'incident pour « utilisation de méthodes non conventionnelles » pour arrêter les gens ou les faire parler. Ses collègues ne le comprenaient pas non plus et il ne parvenait pas à se lier avec eux - chacune de leurs interactions se résumait à des prises de bec avec Akiko, des silences dérangeants avec Ranpo ou des reproches de Kunikida.
Puis, Odasaku avait rejoint leur équipe.
Originellement un inspecteur du bureau de Tokyo, il avait été affecté à celui de Yokohama après une demande de mutation - Dazai avait appris bien plus tard qu'il avait envie de repartir de zéro après plusieurs mésaventures qui ne lui faisaient pas honneur - et avait d'abord rejoint l'équipe d'Ayatsuji avant d'intégrer celle de Fukuzawa qui était en sous-effectifs. Leur première rencontre officielle s'était effectuée dans un bureau, mais la première fois qu'ils s'étaient réellement rencontrés, c'était en haut d'un immeuble de Yokohama, au bord du vide.
La main d'Odasaku l'avait empêché de mettre fin à ses jours, et ce geste avait hanté le jeune inspecteur en formation qu'il était à l'époque. Il ne l'avait pas compris. Il avait eu beau essayer, il n'était pas parvenu à comprendre.
Un peu plus tard, Fukuzawa avait assigné à Odasaku la charge de sa formation. Sans doute avait-il remarqué que l'auburn était capable de bien mieux cerner le jeune homme que n'importe qui d'autre à la brigade. Dazai avait rejeté ce choix au début, mais désormais, il se demandait bien ce qu'il serait devenu sans la présence de l'inspecteur dans sa vie. Odasaku l'avait changé par sa patience et sa façon d'être.
Et il l'avait ensuite quitté de la façon la plus brusque possible. Une balle avait pris sa vie, et tout s'était effondré autour d'Osamu. Il avait perdu son mentor, son modèle, son ami. Il était redevenu l'enfant perdu qu'il avait toujours été, privé de repères et d'appui. Il avait quitté le Bureau des Enquêtes Criminelles, définitivement dans un premier temps, avant de laisser Fukuzawa le convaincre de revenir. Il n'avait pas vraiment su pourquoi il avait accepté, alors qu'il était persuadé que cela ne ferait que remuer le couteau dans la plaie. Il allait devoir revoir les lieux où Odasaku avait passé tant de temps, repenser à toutes les anecdotes qu'ils partageaient, peut-être même entendre parler de son ami inspecteur.
Mais il s'était jeté à l'eau, et au final, il ne le regrettait pas. Il se sentait bien au bureau des enquêtes criminelles, il se sentait même chez lui. La maison qu'il avait longtemps habité avec Mori et sa fille n'était pas chez lui, celle qu'habitait sa mère aujourd'hui non plus, et même son petit appartement au cœur de Yokohama n'était pas complètement chez lui. Il n'y avait qu'au sein du bureau qu'il se sentait complètement à sa place.
Pendant que son esprit dérivait sur tous ces souvenirs, il avait gardé une partie de son attention sur les autres individus qui allaient et venaient dans le cimetière. Il n'y avait pas énormément de passage évidemment, mais régulièrement, des hommes et des femmes entraient, les bras chargés de fleurs, et se rendaient sur l'une des tombes pour les déposer. Ils restaient quelques minutes, silencieux, leurs regards fixés sur le marbre, puis partaient, et d'autres prenaient leur place sur une autre tombe.
Réalisant qu'il était là depuis un bon moment, il se résolut à se relever et à balayer ses souvenirs, heureux et douloureux. Quand bien même il était dur de l'accepter, Odasaku n'était plus là aujourd'hui et il ne pouvait pas vivre pour toujours dans le passé. Même s'il chérirait toujours les moments passés avec l'auburn, on lui avait répété de nombreuses fois qu'il devait aller de l'avant et il savait que c'était la vérité. Il ne voulait pas rester enfermé dans le passé. Il était trop tard pour essayer de changer quelque chose. La seule chose qui lui restait sur le cœur, c'était que le meurtrier d'Odasaku était toujours en vie.
Il s'en voulait de ne pas avoir été assez réactif ce soir-là. Il n'avait ni pu protéger Odasaku de la balle qui avait fendu l'air à toute vitesse, ni pu apercevoir le tireur. Lequel n'avait laissé absolument aucune preuve de son identité. Il devait toujours vivre sa vie tranquillement, sans se soucier d'à quel point la personne qu'il avait emportée était une personne fantastique. Ce simple fait enrageait le brun, et jamais il ne pardonnerait à Ango d'avoir fermé l'enquête sans même essayé de pousser l'enquête au maximum.
Il fit soudainement une réalisation si évidente qu'il se demanda pourquoi il n'y avait pas pensé plus tôt et sortit son téléphone sans trop y réfléchir. Il ouvrit sa messagerie et tapa un bref message :
A : Le rat
Est-ce que tu connais l'identité de l'individu qui a tué l'inspecteur Sakunosuke Oda il y a environ sept mois ?
Une réponse apparut sur son écran quelques secondes à peine plus tard :
De : Le rat
Je croyais que ton ego et ton salaire d'inspecteur t'empêchaient de recourir à mes services ?
A : Le rat
Pour attraper cet enfoiré, je serais prêt à envoyer paître tous mes principes.
Il ne mentait pas sur ce point. Il conservait de cette histoire un fort désir de vengeance, et il était prêt à mettre le prix qu'il faudrait pour satisfaire ce désir. Fyodor mit quelques instants à lui répondre, et les messages qui s'affichèrent ensuite sur l'écran du brun le plongèrent dans une perplexité mêlée d'effarement :
De : Le rat
Tu le connais déjà.
De : Le rat
Et pour dissiper tout doute : ce n'est pas moi.
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