Chapitre 4
Je parvins à percevoir la douce symphonie du vent s'immiscer dans mes tympans tandis que je dû patienter sur l'un des canapés gorgeant la pièce. Cette pièce dans laquelle je me fus si souvent retrouvé par le passé, tentant d'échapper au mieux à ce qui se tramait chez ma génitrice, ou encore, ce lieu dont j'eus si longtemps l'audace de surnommer mon chez moi.
« Respire à fond... » Fit mon vieil ami d'une voix calme et posée à l'instant où il eut entrepris de commencer les points de sutures sur ma main droite. Celui-ci tentant au mieux de me soigner en dépit de sa trousse de premier soin assez maigrichonne, et qui resplendissait la vieillerie. « Je vais tâcher de faire vite. » Il eut ajouté alors même qu'il m'eut crocheté la peau, ce qui n'eut aucunement échoué à me faire grimacer de douleur. La souffrance occasionnée m'ayant pressé à serrer la mâchoire d'une manière si vigoureuse qu'il ne m'aurait guère été surprenant que le châtain puisse en discerner le grincement de mes dents, se frictionnant les unes aux autres dans une lutte sans pareil. Une part de moi-même n'ayant pu se restreindre à me reprocher cet élan fulgurant d'impulsivité dont j'eus fait preuve un peu plus tôt dans la soirée, bien qu'elle se fût brièvement fait balayer au vu de tous ces remembrances, à jamais gravées dans ma mémoire. Un constat suffisant à faire cheminer ma main libre jusqu'à mon visage boursouflé, couvrant mon regard sans nul doute injecté de sang sous l'épuisement qui s'accaparait mon esprit. Mon pouce et mon index s'alliant dans l'intention de masser mes paupières, aussi lourdes qu'un véhicule blindé. Quand des pas retentirent finalement au bout du couloir, là d'où je ne percevais plus le moindre son depuis déjà plus d'une demi-heure, et qui m'eut sobrement décontenancé, ne supportant définitivement plus d'être tenu à l'écart alors qu'Eren avait besoin de moi...
Je me fus alors empressé de relever la tête sous l'écho de ces fameux pas qui semblaient d'ailleurs se rapprocher de notre position. Ma main libre retombant bien vite sur la surface de ce canapé dont l'inconfort n'avait d'égal que sa laideur tandis que Farlan maugréait dans sa barbe sous l'agitation qui me prit tout bonnement. Ce dernier m'intimant formellement de cesser tout mouvement brusque quand bien même j'eus complètement fait abstraction de ses revendications. La quasi-totalité de mes préoccupations s'avérant chacune braquées sur ce pénible sentiment d'appréhension qui me grugeait la poitrine, n'osant peine à imaginer l'état dans lequel j'allais retrouver mon gamin après tous ces péripéties. Ce qui me fit déglutir avec difficulté. Chacun de mes muscles se contractant à la simple éventualité que je ne puisse parvenir à trouver quelle serait la meilleure attitude à arborer une fois que je devrais lui faire face, ne sachant même quelles paroles auraient la faculté de lui prodiguer ne serait-ce qu'un infime soupçon de réconfort...
« Grand frè... » Ce fut la voix d'Isabel qui s'éteignit aussi furtivement qu'une brise de fin d'été lorsqu'elle eut pénétré dans la pièce d'un pas léger. La surprise ayant figée le moindre de ses traits à l'instant même où ses prunelles furent tombées sur mes jointures ensanglantées. Des tâches d'hémoglobine n'ayant guère tardé avant d'imbiber les bandages dont elles étaient pourtant affublées, enguirlandant mes plaies.
Mon amie n'en étant cependant pas moins demeurée silencieuse au vu des circonstances, assez particulières... Celle-ci s'étant heureusement abstenu de tout commentaire désobligeant, bien qu'elle ne sût visiblement pas restreindre l'un de ses fameux regards, empli d'une incommensurable tristesse, et aussi tranchant que les revers d'une feuille fraichement coupée. Un nouveau rictus dégoulinant d'une compassion affligeante se forgeant au coin de ses lèvres en une courbe bien définie, suffisante à me faire blêmir d'embarra. Honteux qu'elle ait de nouveau à relever les répercussions de ma colère après tout ce temps passé chacun de notre côté, quand mes iris eurent finalement chuté sur mon gamin qui se tenait pour sa part, quelque peu en retrait derrière la rousse. Le regard livide et l'air amorphe, dépourvu de cet éclat qui suffisait autrefois à le caractériser... Un éclat vif, doté d'une ivresse dont j'avais longtemps cru l'inébranlabilité...
Mais qui au contraire, n'avait définitivement rien d'immuable...
« J'ai fait du mieux qu -
O-oi... Eren... » Je ne sus réprimer l'irrémédiable envie de l'interpeller alors même qu'Isabel eut envisagé de reprendre la parole. Celle-ci s'étant bien vite aperçu qu'elle ne détenait plus la moindre parcelle de mon attention lorsqu'elle eut précédemment suivi mon regard, déviant à son tour ses prunelles sur la silhouette de mon brun pour ensuite revenir vers moi. La rouquine ayant manifestement eut l'intention de dissiper la présence d'un éventuel malaise lorsque je me fus vivement redressé, faisant fi de son intervention, mais également des soudaines protestations du châtain, car ayant simultanément interrompu sa sale besogne. Soustrayant ma main à son emprise d'un empressement mal géré qui me fit sobrement grimacer sous la sensation de brûlure qui n'eut guère tardé à submerger mes lésions.
Eh bien que la douleur que j'eus ressenti s'eut avéré d'autant plus cuisante, celle-ci semblant se répandre par-delà mon bras tout entier dans une décharge des plus monstrueuses... Rien ne sut égaler la souffrance qui m'eut assailli la poitrine lorsque j'eus remarqué le brusque mouvement de recule de mon petit-copain. Ce dernier ayant plus ou moins tressailli sous mon approche, quand bien même une prise de conscience n'eut tardé avant de s'éveiller au fond de ses prunelles vertes-bleutées. L'une de ses mains s'étant sitôt élevée au niveau de son avant-bras de sorte à mieux l'empoigner tandis qu'une lueur de culpabilité teintait dorénavant son regard revêtu de cernes creuses. Un sourire crispé ornant ses lèvres meurtries, comme s'il eut cherché à se faire pardonner ce qui était sans nul doute devenu pour lui un réflexe.
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Ce ne fut qu'une fois que mon vieil ami fut venu à bout de mes contusions qu'Isabel et lui eurent envisagé de nous raccompagner Eren et moi. Tous deux ayant souhaité réduire au maximum les risques d'un potentiel danger après la soirée que nous venions tout juste de vivre. Des précautions vis-à-vis lesquels je ne pus qu'éprouver un infini lot de reconnaissance à leur égard, bien que cela ne fut comme si je les aurais cru capable de nous faire rentrer à pied, à la merci de n'importe qui...
Je m'efforçais de regarder à l'extérieur tandis que nous nous dirigions vers le domicile de mon gamin, ce dernier indiquant distraitement la direction à la copilote alors même qu'il me zieutait de ses prunelles empreintes d'une immense fatigue. Les détournant cependant au moindre geste de ma part qui le contraindrais à devoir confronter mon regard. Un réflexe qui n'eut pas une seule fois échoué à redoubler d'ampleur la plaie béante dont était asséné mon cœur, et qui, par conséquent, m'eut incité à porter mon attention autre part. Sur ces masses de feuilles qui valsaient au gré du vent, sur la clarté des lampadaires d'où il était habituellement si aisé d'y retrouver un amas de moustiques des plus désagréables, ou encore sur cette fissure qui m'obstruait la vue, imprimée sur la surface de cette fenêtre d'où je pus néanmoins discerner certain reflet sur lesquels je me fus attardé. D'abord sur le mien, puis sur celui d'Eren qui, une fois de plus, eut détourné le regard...
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Il n'eut suffi qu'une quinzaine de minutes tout ou plus avant que nous ne puissions distinguer la silhouette de la maisonnée, sobrement éclairée par la lueur des luminaires quelques pas devant. L'absence de véhicule dans le stationnement me laissant aisément conclure que le tuteur d'Eren n'avait sans doute guère tenue compte de mes conseils, quand bien même ce n'était peut-être pas plus mal pour le moment. Ne sachant pas le moins du monde comment nous serions parvenus à relater la situation dans notre état actuel.
Je fus le premier à descendre lorsque le véhicule se fut enfin immobilisé près de la demeure, la fraiche brise automnale ne perdant pas une seule seconde avant de venir m'effleurer le visage alors que je refermais la portière derrière moi. Tentant au mieux de ne pas réveiller les voisins au vu de l'heure tardive pour ensuite contourner la voiture d'un pas lasse, fatigué, mais qui ne suffit cependant pas à réprimer l'envie de m'occuper d'Eren. Mes pas ayant d'eux-mêmes tracé leur trajectoire en direction de sa porte quand bien même ce dernier se fut tout bonnement empressé de sortir à l'extérieur pour se rendre chez lui. Un vague « merci » ayant brièvement paré la barrière de ses lèvres à l'égard de mes deux compagnons avant qu'il ne disparaisse dans la pénombre sous mes yeux, le regard braqué sur le sol et l'air coupable.
« ... Laisse-lui un peu de temps. » Je pus distinguer la voix de Farlan à l'instant même où j'observais mon gamin s'éloigner, plongeant l'une de ses mains dans une poche de son jean, probablement à la recherche de ses clefs. « Il va s'en remettre... » Poursuivi le châtain d'un timbre de voix calme et rassurant, son avant-bras appuyé sur la fente de la fenêtre, précédemment rabattue.
« Farlan a raison, tu sais... » Renchérie la rouquine tout en se redressant sobrement sur son siège, de sorte à mieux pouvoir me regarder par la croisée. « Mais il va avoir besoin de toi plus que jamais... » Elle poursuivi avec le plus grand sérieux jamais connu chez cette fille, ses paroles m'ayant incité à clouer mon regard dans le sien, empli d'une tendresse incommensurable. « ... Alors, ne l'abandonne pas... »
« Bien sûr que non. » Ces paroles se furent envolées avant même que je ne puisse le réaliser. Ce qui fit sourire ma congénère de toute ses dents, me donnant l'ultime impression qu'elle avait prédit ma réaction avant même que je ne rétorque quoique ce soit... Quelques secondes s'étant encore écoulées avant que le châtain ne débute quant à lui à tapoter du doigt sur le volant, visiblement nerveux.
« Sinon... Tu veux qu'on te dépose toi aussi ou... » Il se fut empressé de reprendre la parole avant qu'il ne désigne mon petit-copain du menton, un geste qui m'incita aussitôt à suivre son regard par curiosité, et qui, par ce fait, me fit constater la difficulté que semblait éprouver mon brun à déverrouiller sa porte, me faisant ainsi aboutir à la conclusion que je ne devais pas perdre davantage de temps ici si je désirais lui venir en aide.
« ... Ou tu vas rester avec lui ? » Mon vieil ami eut enchainé d'une voix faussant le détachement, bien qu'un soupçon d'inquiétude fût demeuré perceptible par-delà son attitude. Une réalité me laissant par conséquent supposer que ce dernier n'avait peut-être pas encore tournée la page sur... nous.
Un constat ayant eu pour effet de me rendre mal-à-l'aise, bien que ce n'était définitivement pas le moment pour ce genre de chose...
« Je vais rester. » Je fis toutefois neutralement, infiltrant mes paumes dans chacune des poches arrières de mon pantalon tout en déviant sobrement le regard. « Il a besoin de moi, je peux pas le laisser seul avec ce qui vient de se passer... Je -
D'accord. »
Ce fut une réplique sèche, presque précipitée, et qui parvint sans nul mal à renforcer ce pénible sentiment de malaise dans ma poitrine. Quand ce dernier poursuivi.
« Mais saches qu'on en a pas fini avec toute cette histoire... Isabel et moi, on peut pas rester ici indéfiniment, on risquerait tôt ou tard par ce faire choper. Il en est de même pour toi. » Fit le châtain d'une voix grave, tout son sérieux de nouveau revigoré. « On a compris que tu ne voulais pas l'impliquer, mais il est trop tard maintenant. Il faut que tu comprennes, ce qui vient d'arriver pourrait se reproduire à tout moment et -
Et tu crois que je ne le sais pas déjà !? » Je m'insurgeais à l'idée de devoir ressasser tout ça, à bout de nerfs qu'il me rabâche de nouveau cette proposition de fuite.
« Tout ce que je veux dire c'est que... Écoutes, on en reparlera plus tard OK ? » Il soupira bruyamment de lassitude vis-à-vis mon entêtement qu'il connaissait pourtant très bien. « Va le rejoindre. » Acheva le châtain avant de redémarrer la voiture, les yeux plantés sur le volant, l'air pensif.
« Et fait gaffe à toi. On sera pas toujours là pour te sauver la peau du cul. » Il marmonna avant qu'Isabel ne reprenne de suite la parole, roulant des yeux sous les dires du châtain.
« Prends soin de lui, d'accord ? On reprendra contacte très bientôt. » Elle me fit avant que je n'eusse acquiescé d'un simple hochement de tête, le regard braqué sur le sol, observant les roues s'éloigner tranquillement pour finalement me retourner vers Eren qui se tenait toujours sur le pas de la porte d'entrée. Ce dernier ayant visiblement semblé avoir abandonné toute vaine tentative de rentrer chez lui tandis qu'il se tenait péniblement debout, le front appuyé contre la surface de la porte. Les bras ballants et les clefs qu'il tenait du bout des doigts pendouillant nonchalamment dans le vide. Ses yeux mi-clos scrutant un point inexistant jusqu'à ce que je n'opte à m'emparer de son trousseau, armé de la plus grande des délicatesses. Ce qui parut le faire sortir de trans, un faible soubresaut l'ayant brièvement parcouru tandis qu'il se fut reculé d'un pas, plantant ses prunelles dans les miennes l'espace d'un instant pour aussitôt les détourner. Ses doigts se refermant quelque peu sur ses clefs alors que je lui tenais désormais la main, cherchant son regard avec inquiétude.
« Je vais m'en occuper. » Je cru bon de l'aviser afin qu'il puisse me laisser faire, ce qui suffit plus ou moins à le détendre alors qu'il eut finalement consenti à me confier les clefs. Sa main encore tremblante se refermant sur la mienne, exerçant une légère pression jusqu'à ce qu'il ne se résigne à me relâcher, passant devant lorsque je parvins enfin à ouvrir la voie.
∞∞∞∞∞∞∞∞
À peine nous fûmes entrés dans la demeure de mon gamin que nous pûmes distinguer le timbre du pendule, sonnant deux heures du matin. Aucun de nous deux ne cherchant cependant à s'attarder sur ce fait au vu de nos tourments propre à chacun, ou encore dû aux effets néfastes de cette pénible fatigue qui n'avait visiblement pas le moindre remord à nous gruger petit à petit, submergeant notre esprit à la manière d'un raz de marée insurmontable.
J'observais quelques instants les lieux plongés dans cette obscurité des plus gênante tandis que je retirais mes chaussures d'un geste habile, tentant au mieux de discerner les alentours, car sachant pertinemment que je devrai prochainement m'y aventurer à l'aveuglette.
Quand mon regard se fut posé sur mon petit-ami qui, pour sa part, venait tout juste de se figer, semblant à l'affut de la moindre anormalité. Une attitude vis-à-vis laquelle je me fus d'abord légèrement inquiété, craignant qu'il n'effectue une seconde crise de panique, mais qui, après mûre réflexion, n'avait rien d'alarmant, sachant que des intrus étaient d'ores et déjà parvenu à se faufiler à l'intérieur de cette maisonnée par le passé... Des songes sur lesquels je ne me fus cependant pas attardé davantage puisqu'Eren fut de suite revenu à lui, s'abaissant l'espace d'un instant pour ainsi retirer ses basquets d'un geste las, voir même nonchalant. Ses prunelles obstinément clouées sur le sol ayant la faculté effroyable d'accroître un peu plus ce sentiment d'insuffisance en mon saint, lorsqu'il se fut mollement redressé pour aussitôt se reculer de quelque pas. Ses lèvres se formant en un second sourire mensonger qu'il m'eut adressé à l'instant même où j'eus l'intention de le questionner sur son état... Celui-ci ayant saisi l'opportunité de me devancer tandis qu'un lot d'incertitude me submergeait l'esprit pour m'informer de sa voix chancelante qu'il partait prendre une douche. Ses pas ayant précipitamment retentis dans les escaliers avant même que j'eusse la chance de répliquer quoique ce fut. Ce qui parvins sans nul mal à m'arracher un énième soupire à fendre l'âme. Mes jambes me guidant d'eux-mêmes vers ce que je pus déduire comme étant la première marche du palier avant que je n'opte subséquemment à m'y laisser choir. Les bruissements de pas précipités retentissant dans la baraque suivit d'un claquement de porte bien distinctif m'incitant à me couvrir le visage de mes mains. Un infini lot de pensées des plus sombres me sillonnant le crâne alors que j'eus enfin consenti à me laisser aller, ma poitrine se gonflant dans une ultime inhalation avant que je ne concède à laisser l'air s'extirper de mes poumons dans un soupire frémissant. Des larmes débutant tout juste à dévaler mes joues lorsque je parvins à distinguer la vibration de mon cellulaire dans ma poche arrière, me faisant ainsi réaliser l'ampleur de la situation, car aboutissant soudainement à la conclusion qu'il devait assurément s'agir de mon oncle qui, dans un premier temps, ne devait sans doute même pas savoir que j'eus précédemment travaillé dans la soirée, ayant complètement zappé de le tenir au courant, car ayant été bien trop préoccupé par le fait qu'Eren s'était de nouveau mit à me fuir à la suite de notre toute première dispute pour ne serait-ce que parvenir à penser à autre chose...
Un constat sur lequel je ne sus m'attarder davantage au vu de cette symphonie de vibration qui ne cessait plus de s'animer. Ce qui m'eut incité à me reprendre sobrement, mes paumes dévalant ma figure avec nonchalance avant que je ne me fusse finalement emparé de mon cellulaire dont je pus sitôt constater l'état pitoyable de l'écran. Une fissure s'étant forgée à même le centre de la vitre. Réalité qui, normalement, m'aurait vraiment fait chier, mais qui pour le moment, s'avérait le moindre de mes soucis.
J'essuyais dès lors mes larmes d'un revers de la main, car n'ayant pas la moindre envie que mon oncle puisse ainsi s'apercevoir de ma faiblesse, sachant que je n'avais même, aucun souvenir de la dernière fois où j'eus ressenti le besoin de m'extérioriser à ce point... Puis reprit une seconde respiration avant de ne finalement me résoudre à répondre. Diverses de mes émotions semblant se confronter les unes aux autres sans pour autant que je ne sache réellement laquelle exprimer...
« Allô...
Bon dieu de merde, c'est maintenant que tu réponds ?! S'insurgea Kaney alors qu'un fracas se fit entendre à l'autre bout du fil, me laissant ainsi conclure qu'il venait de laisser tomber quelque chose. Putain Levi, t'as vu l'heure ?! C'est quoi, ça va devenir une habitude maintenant ? T'étais passé où, bordel ?! » Il poursuivi à fleur de peau, ce qui ne fit qu'alourdir le poids qui me comprimait la poitrine depuis déjà plus d'une éternité.
« Je t'avertis tout de suite, si t'as l'intention de commencé à faire comme ta mère ça sera pas possible c'est compris !? Non mais, il te sert à quoi le forfait que j'te paye si t'es pas fichu de répondre à ton cell ?!... Allô ? » Il s'enquît toutefois de ma présence lorsqu'il se fut aperçu de mon cruel manque de répartie. Aucun mot ne parvenant à sortir de ma bouche sous le sentiment de honte qui s'éveillait peu à peu dans ma poitrine. Ma gorge s'étant serrée à la simple éventualité que mon oncle puisse ne plus me faire confiance au même titre que ma génitrice tandis que de nouvelles perles d'eau salées humidifiaient mon regard sans pour cette fois que je ne les laisse franchir la barrière de mes yeux, n'ayant guère l'envie ni l'intention de fléchir devant mon tuteur, malgré qu'il ne puisse me voir...
« Je suis là, je... écoutes, c'est dure à expliquer... » J'eus vainement tenté de lui répondre en dépit de ma voix terriblement pâteuse, voir presqu'éteinte. « Jm'excuse, je voulais pas... »
« Levi, est-ce que tout va bien... ? » Il m'interrompit néanmoins, semblant soudainement soucieux. Son timbre de voix s'étant sitôt radouci au vu de l'hésitation dont j'eus fait preuve lors de mes propos. « Si ça ne va pas je peux venir te chercher, où est-ce que tu es ? » Il eut enchainé sur le même ton, ce qui fut parvenu à me soutirer un second soupir, car ayant parfaitement conscience du mal que je lui générais par inadvertance, mes doigts s'étant quelque peu refermés sur le combiné tandis que je me fus empressé de décliner son offre, l'avisant cependant que je me trouvais chez Eren tout en me questionnant personnellement sur le choix qu'il me fallait faire. À savoir, si je pouvais me permettre de me confier à mon oncle par rapport à ce qui venait tout juste de se produire, ou si, au contraire, je me devais de garder le tout pour moi pour le moment, de peur que le tenir au courant ne s'avère être une éventualité à double tranchant...
Néanmoins, cela se fut avéré un dilemme sur lequel je ne pus réfléchir davantage de temps puisqu'un bruit sourd me fit brusquement sortir de mes pensées, m'incitant prestement à dévier mon regard vers le haut de l'escalier alors qu'un second fracas surgissait, rompant l'espace d'un instant ce silence qui planait depuis notre arrivé. Les battements de mon cœur s'intensifiant de plus belle dans ma poitrine sous l'inquiétude aussitôt revigoré tandis que les divers scénarios qui me taraudaient l'esprit m'eurent vivement encouragé à mettre fin à l'appel. Informant brièvement mon oncle sur le fait que j'allais dormir chez Eren avant de lui faire comprendre que je devais raccrocher. Ce vis-à-vis quoi il prit proprement le peine de m'assurer qu'il n'acceptait que je découche que sous prétexte qu'il se faisait tard, mais qu'une discussion s'imposait à mon retour...
∞∞∞∞∞∞∞∞
Ce fut deux par deux que j'eus entreprit d'arpenter les marches sur lesquelles j'étais encore installé quelques secondes plus tôt lorsque je fus enfin parvenu au second étage de la maisonnée, faisant plus ou moins fi de la douleur qui me tiraillait l'estomac à la suite de cet exercice, car étant bien trop préoccupé par ce qui se tramais derrière la porte de cette fichue salle de bain pour me soucier de ce qui n'allait au finale s'avéré qu'un simple bleu. Mes jambes ayant poursuivi leur trajectoire vers cette fameuse pièce qui renfermait présentement mon petit-ami jusqu'à ce que je ne me résolve à patienter quelque instant devant celle-ci. Le poing levé et prêt à frapper, mais l'esprit ailleurs et tourmenté, car n'ayant pas la moindre idée de comment j'allais devoir m'y prendre pour l'approcher. Craignant d'une part qu'il ne me laisse pas entrer, ou de l'autre, qu'une fois de plus, je ne parvienne pas à trouver les mots juste pour le réconforter.
Quand un sanglot retenti soudainement dans ce calme effarant, ce qui parvint aussitôt à me faire rater un battement, mon corps s'étant figé dans la seconde tandis que j'eus sobrement écarquillé les yeux sous les faits qui se présentaient à moi. Mon poing s'étant quelque peu raffermi sous la culpabilité qui me consumait de part en part jusqu'à ce que je ne choisisse de me reprendre, et ce, dans l'intérêt seul de mon brun qui se tenait là, derrière cette porte, à seulement quelque mètre de ma personne.
Une énième pensée suffisante à me faire renoncer à frapper, puis à me faire ouvrir le battant dans une infinie douceur, remerciant simultanément les dieux que la porte ne fût pas verrouillée à clef, car ne supportant aucunement l'idée qu'Eren puisse ainsi s'être isolé. Lorsque mes prunelles l'eurent finalement repéré prêt du bain, assis à même le sol et les jambes recroquevillées contre son torse, la tête enfoncée dans ses bras tremblants, seule une serviette recouvrant son corps frémissant.
Une vision qui n'eut guère échoué à me broyer le cœur alors même qu'une boule d'angoisse m'eut entravée la gorge, des larmes me montant systématiquement aux yeux à la simple idée que je puisse m'avéré responsable de ce qu'il traversait présentement... Quand le grincement de la porte se fit entendre, signalant ainsi ma présence auprès de mon compagnon qui tressauta de nouveau, ne s'étant manifestement pas attendu à me voir débarquer, puisqu'il se fut empressé d'essuyer maladroitement ses larmes, me donnant ainsi l'impression qu'il venait de se faire prendre en flagrant délit...
Une image qui m'eut dès lors incité à me rapprocher davantage, soignant chacun de mes pas de manière à ne pas l'effrayer jusqu'à ce que je ne songe finalement à m'abaisser à sa hauteur, l'entourant prestement de mes bras tandis que mes mains n'eurent plus cessé leurs tremblements. Anxieux à la simple idée qu'il puisse de nouveau me repousser. Ce qui m'incita à clore les paupières avec fermeté.
« Pardon... ! Je, pardonne-moi... »
Ce fut tout ce dont je fus en mesure de prononcer lorsque je l'eus senti se braquer sous l'impulsivité de mon geste. Mon visage se réfugiant simultanément dans son cou ruisselant de perles translucides alors que j'eus fait parcourir mes doigts par-delà sa chevelure désordonnée, encore parsemée de shampoing mal disséminé. Un frisson n'ayant guère tardé à parcourir l'épiderme dénudée de mon gamin tandis qu'il se fut néanmoins autorisé à se blottir contre moi, empoignant fermement mon gilet de ses doigts tremblotants pour simultanément noyer mon épaule de ses larmes silencieuses. Certain reniflement lui réchappant sous l'émotion étant sans le moindre mal parvenu à m'alourdir le cœur de plus bel tandis que j'eus effleuré sa peau de mes lèvres dans une vaine tentative de réconfort.
Un geste qui n'eut rien d'inconvenable aux premiers abords, car n'ayant pour objectif que de lui faire comprendre que mes sentiments à son égard demeuraient inchangés, lorsque ce dernier se fut moindrement redressé, semblant réfléchir l'espace d'une seconde avant de venir m'embrasser de son plein gré. Celui-ci n'ayant aucunement tardé à mouver ses lèvres contre les miennes dans un baiser fortuit qui fut suffisant à me déstabiliser, car n'ayant pas même l'ombre d'un instant songé à ce que les évènements puissent ainsi prendre une telle tournure, mais qui, malgré ma surprise première, ne m'eus guère empêché de répondre à l'échange. L'une de mes paumes s'élevant de sorte à lui caresser la joue d'une tendresse incommensurable, effaçant ses larmes du revers de mon pouce lorsqu'il eut simultanément entrepris d'approfondir le baiser, sa langue ayant réclamé l'accès à ma cavité buccal avant de venir se mêler à la mienne dans une danse dépourvue de la moindre délicatesse ni même d'une infime once de passion. Seule la flamme éphémère du désir semblant caractérisé cet échange charnel auquel je n'eus éprouvé le moindre plaisir, car n'étant plus réellement certain de comprendre ce qu'il désirait vraiment... Une réalité m'ayant incité à froncer les sourcils sous ma perplexité lorsque mon brun se fut emparé de mes mains, les posant sur chacune de ses hanches avec un empressement mal dissimulé qui me fit comprendre aussitôt...
« Eren, je...
Touche-moi, s'il te plaît... » Il m'eut interrompu d'une voix suppliante qui failli me faire plier, Eren ayant chuchoté ces paroles tout près de mon oreille tandis qu'il se fut abaissé à la hauteur de mon cou, dévorant ma peau à l'aide de somptueux baisers qui me firent un bien fou. La surface de mes doigts s'étant mis à longer l'échine de son dos dans une multitude de caresses à l'instant même où j'eus légèrement incliné la tête sous la sensation folle qu'il parvenait à me procurer.
« Eren, pas comme ça... arrête... » J'eus vainement répliqué tandis que je revins sobrement à moi, ouvrant de nouveau les yeux que j'eus précédemment clos lors de notre ébat. « On sait tous les deux ce qui te pousse à agir comme ça... » Je lui soufflais, le cœur lourd d'émotions d'ainsi le repousser.
« Jt'en prie... » Il se fut empressé de réitérer ses supplications, délaissant quelque peu ma peau de ses lèvres avant d'appuyer de nouveau son front contre mon épaule. Sa voix tremblant de plus belle. « Je, j'en peux plus de ces sensations qui ne veulent pas s'en aller ! J-je, je te veux toi...! S'il te plaît... Jt'en prie, je... »
« Pas comme ça... » Je maintins ma décision au gré de mes sentiments alors même qu'il eut ancré ses prunelles larmoyantes dans les miennes emplie d'une infinie tristesse, car sachant pertinemment qu'il n'était pas encore prêt Les raisons l'incitant à se comporter de la sorte ne faisant que raffermir mon impression sur ce sujet...
« Tout est de ta faute ! » Il m'eut alors accusé à défaut de ne pas pouvoir contenir sa colère à l'égard de sa situation. Ce qui m'eus généré le même effet qu'une balle en plein cœur alors que de nouvelles larmes s'eurent mise à dévaler les joues rougis par l'émotion de mon gamin. Ce dernier ayant presqu'aussitôt débuté à tambouriner contre ma poitrine à l'aide de ses poings tandis que je me fus pressé à raffermir ma prise sur ce dernier, l'enlaçant comme jamais auparavant de manière à l'apaiser moindrement malgré ma propre douleur.
« Pourquoi tu la laissé faire ?! » Il ne sut s'empêcher de poursuivre de sa voix enrouée, entrecoupée par ses sanglots. « Pourquoi ça m'arrive toujours à moi... ?! Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça... ? » Il enchaina tout en appuyant finalement son crâne contre mon torse, ses larmes coulant en abondance tandis que ses poings se furent légèrement relâchés. Ses bras contournant aussitôt mon corps de sorte à m'étreindre en retour avant qu'il n'opte de nouveau à m'agripper le gilet avec force.
Une attitude qui fut sans le moindre mal parvenu à briser chacune de mes dernières barrières et qui m'eut incité à maltraiter ma lèvre inférieure. Quelques larmes parant de nouveau la frontière de mes cils à l'instant même où j'eus nouvellement besoin de nicher mon visage dans le creux de son cou.
« Tu n'as rien fait de mal... C'est moi qui n'est pas sus te protéger... » J'eus avoué avec énormément de difficulté, la boule au ventre. Mes lèvres s'étant légèrement mit à trembler sous les paroles que je m'apprêtais à prononcer, menant simultanément une main dans le cuir chevelu détrempé de mon bienaimé. « T'as raison, j'ai rien pu faire pour l'en empêcher, tout est de ma faute... » J'eus achevé dans un souffle alors que j'eus davantage raffermi notre étreinte, ayant plus que tout besoin de sentir la chaleur de son corps contre le mien.
« J'te jure qu'ils vont le payer. »
∞∞∞∞∞∞∞∞
Bonjouuur ! Vous allez bien ? :3
Donc voici le chapitre 4 ! J'espère qu'il vous a plu et qu'il a valu l'attente, ça faisait un moment que j'avais envie d'écrire cette dernière scène dans la salle de bain XD (depuis le chapitre 18 du tome 1 je crois XDD) Enfin bref ! Je tiens d'abord à m'excuser pour mon absence ;-; bah oui j'avais dit que j'allais publier plus souvent et, au lieu, ce chapitre à prit plus de temps que prévu à sortir ^^''' Donc vraiment désolé, (Ne me tuez pas par pitié !)
Ainsi, pour me faire pardonner, j'ai décidé de faire ce chapitre un peu plus long que d'habitude ! (Bah oui 5000 mots c'est quand même beaucoup XD)
Alors, au plaisir de connaitre votre avis sur ce chapitre ! ^^ comme toujours, laissez une petite étoile si vous avez appréciez, ça fait toujours plaisir ^^
Sur ce, je vous souhaite à très bientôt pour le chapitre 5 ! ;)
Bisou 😙
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