Chapitre 17

« C'est ma sœur... »

Le seul retentissement de ces paroles était parvenu à m'engendrer un sentiment de pur soulagement, mes épaules s'affaissant presqu'instantanément sous ce pseudo mur de brique qui les avait encombrés il y a encore un instant. Ce qui me permettait par ce fait même de reprendre mon souffle que j'avais inconsciemment retenu sous l'appréhension précédent. Bien que je ne pouvais cependant réprimer les multiples questionnements m'assaillant soudainement le crâne sous cette dernière révélation, car ayant toujours connu Eren enfant unique.

Comment pouvait-il avoir une sœur de cet âge ? Y avait-il d'autres personne connaissant l'existence de cette morveuse, certes, mise à part l'oncle du brun ? Et puis d'ailleurs, en admettant qu'il puisse belle et bien s'agir de sa sœur cadette, pourquoi ne vivait-elle pas avec eux ? Était-ce pour la protéger, la mettre à l'écart de tout ce bordel ?

Plusieurs hypothèses mijotaient d'ores et déjà dans mon esprit lorsque mon brun m'interpella, soucieux. Une lueur d'incertitude transperçant son regard émeraude, assurément générée par mon absence de répartie.

« Rentrons d'abord, je répliquais après avoir reporté mon attention sur sa personne. La température extérieure me tiraillant les entrailles de sa fraicheur polaire, hérissant chacun de mes poiles, et ce, sans bien évidemment omettre de colorer ma peau d'une nuance rosée, presqu'écarlate. Tu m'expliqueras les détails une fois qu'on sera de retour à l'intérieur. » Je terminais neutralement, rompant notre proximité pour mieux lui enserrer les mains de mes doigts, les menant à mes lèvres dans l'intention de les réchauffer de mon souffle ardent. Et ce, sous la mine dorénavant déconfite de mon partenaire. Celui-ci m'observant avec attention, le rouge lui picorant les joues sous son embarra momentané. Une vision qui parvint sans nul mal à me satisfaire personnellement, me générant un sourire efflanqué en dépit du froid me consumant.

∞∞∞∞∞∞∞∞

Nous avions tout juste pénétré le hall d'entrée de mon gamin que le ramassis de divers flocons de neige, ayant précédemment élu domicile sur nos crânes, s'était évaporés. Eh bien que la chaleur nous englobant aussitôt la porte refermée avait été d'un pur réconfort, un fourmillement désagréable n'avait tardé à me submerger de nouveau, affectant chacune de mes extrémités dans une vague déferlante générée par le réchauffement tempéré de mes muscles. Le sang pulsant dans mes vaines sous mon frêle épiderme.

Un fait m'incitant conséquemment à croire que j'avais sans nul doute été bien trop longtemps exposé à la fraicheur de l'extérieur tandis qu'Eren, de son côté, s'empressait de retirer ses chaussures pour aussitôt disparaître dans la cuisinette, se frottant les mains l'une contre l'autre. Chose qui m'eut bien évidemment poussé à faire de même, replaçant toutefois mes espadrilles côtes à côtes avant de rejoindre mon petit-copain, passant machinalement une main agile dans mes cheveux humides de manière à les remonter vers l'arrière. Bien que certaines mèches rebelles étaient lâchement retombées sur mon front au vu de leur pesanteur passagère.

À peine je m'avançais dans la pièce que j'aperçu la silhouette de mon brun se tenir près de l'évier, là où, il me semble, se trouvait la bouilloire. Une ébauche m'incitant de ce fait à dériver le regard dans l'intérêt d'y dénicher la présence d'un quelconque indice ayant la faculté de confirmer cette possible éventualité lorsque je distinguais la présence de deux tasses de café sur le comptoir de droite, deux sachets les accompagnants suffisant à me prouver que je voyais juste.

Je demeurais quelques instants sur place alors que le tic-tac caractéristique de l'horloge raisonnait en solitude, brisant à lui seul ce calme afférent. J'observais l'allure de mon gamin, son dos si bien sculpté, ses doigts frêles qui parcouraient inlassablement ses bras dans une douceur légendaire, exerçant de longs mouvements. Assurément dans l'intérêt de le réchauffer un minimum, bien que ces caresses se voyaient sans aucun doute freinées par les réflexions momentanées du plus grand, certainement toutes alignées vers la morveuse, ou encore sur la manière dont il allait procéder pour me révéler l'entièreté de la vérité une bonne fois pour toute.

Plusieurs secondes s'écoulèrent durant lesquelles je me questionnais sur ce qui était le mieux à faire. À savoir, si je devais cheminer vers mon brun pour entamer la conversation, ou si je devais au contraire, prendre mon mal en patience encore un moment et lui laisser le temps de ruminer quelques minutes de manière à ce qu'il puisse remettre de l'ordre dans ses idées.

Ce fut après mûres réflexion que j'optais pour la seconde option, bien que ce n'était guère l'envie qu'il me manquait d'enjamber les derniers mètres me séparant de mon compagnon pour ensuite le prendre dans mes bras, humant du même pas son odeur florale... Néanmoins, ce fut à contrecœur que je dû me résigner à laisser tomber et balayais tant bien que mal ces envies d'un revers de la main.

Je détournais donc le comptoir central de la cuisine pour aussitôt m'asseoir de profil sur l'une des chaises ornant la table à manger, appuyant l'un de mes coudes sur le dossier de manière à patienter plus confortablement l'arrivée de mon gamin qui ne se fit d'ailleurs pas attendre. Ce dernier m'ayant rejoint au bout d'une bonne dizaine de minute suivant le cri strident de la bouilloire, deux tasses fumantes à la main.

« On va dans le salon... ? » Il me questionna d'une voix calme et posée, presque fatiguée. Son regard ayant prestement rencontré le mien alors qu'il se dressait dorénavant devant moi, m'offrant l'une des porcelaines tandis que j'acquiesçais silencieusement, acceptant le breuvage tout en prenant bien soin d'effleurer ses doigts avec subtilité.

Le silence s'acharnait à demeurer stagnant alors que nous nous dirigions vers le canapé du salon, Eren m'ayant devancé de quelques pas avait été le premier à s'y installer. Celui-ci ayant brièvement déposé sa tasse sur la table basse pour aussitôt s'emparer de la jetée, préalablement posée sur le dossier du sofa. Il n'avait suffi que d'une fraction de seconde avant que mon petit-ami ne nous recouvre du plaid et ne reprenne possession de sa boisson, se blottissant près de moi dans une quête flagrante de chaleur qui n'était pas pour me déplaire.

Un certain laps de temps s'écoula encore sans qu'aucun de nous ne prenne la parole, Eren fixant le breuvage que contenait la tasse entre ses mains, réfléchissant certainement à ce qu'il allait dire, ou encore, par où il allait commencer. Tandis que pour ma part, je me contentais de mener la consommation à mes lèvres, patientant sagement qu'il se décide à parler. Ce qu'il fit après avoir lassement laisser tomber sa tête contre le dossier du canapé, attirant mon attention par ce fait.

« Tu te souviens quand je t'ai dit que ma mère m'avait confié à mon oncle dans le but de ramasser de l'argent... ? » Il débuta, le regard résolument posé sur l'écran de télévision nous faisant face alors que j'acquiesçais d'une simple onomatopée, l'incitant à poursuivre.

« Elle était enceinte. Il m'avoua spontanément, ses sourcils se joignant un en froncement démesuré. De quatre mois. Il ajouta avant de tourner son visage dans ma direction, ancrant ses prunelles émeraudes dans les miennes diamantés.

« T'es sûre qu — »

« C'est ma sœur. Il m'interrompit brusquement, voyant manifestement où je voulais en venir. Elle est tombée enceinte avant de partir, elle n'était juste pas au courant. » M'affirma mon petit-copain tout en faisant référence à Carla, sa mère. Un air grave se peignant sur ses traits sous la véracité de la chose.

« Quand elle l'a su, il poursuivi tout de même avant de replonger son regard dans sa boisson chaude, observant son reflet par-delà ce liquide chocolaté. Elle a prolongé son séjour d'un an, le temps d'accoucher, puis elle a mis Erika en foyer d'accueil. Probablement de peur qu'ils s'en prennent à elle s'il advenait à ce qu'ils apprennent son existence. Après tout, ils l'avaient déjà menacé de s'en prendre à moi par le passé, elle ne pouvait donc pas prendre le risque de la garder. »

« Mais pourquoi tu... » Les mots semblairent m'échapper de telle sorte que je ne parvins à terminer ma phrase, essayant tant bien que mal de comprendre, de trouver une raison qui pourrait expliquer le comportement contradictoire de mon petit-ami. Je l'observais avec intensité lorsqu'il reprit aussitôt la parole, se mordant distraitement la lèvre inférieure dans son éternelle habitude.

« Elle me l'a demandé. Il me dit alors, ses doigts se crispant légèrement sur la porcelaine. 'Rika, elle change sans arrêt d'endroit. Il s'empressa de préciser, une mine consternée prenant d'assaut ses traits. Elle se fait toujours entrainer d'une maison à l'autre... » M'expliqua mon brun, me faisant froncer les sourcils d'incompréhension, car ne sachant pas le moins du monde comment une enfant de sa trempe pouvait se faire voyager de la sorte. Eren poursuivi cependant son monologue d'une voix faible et gutturale.

« Quand elle a appris la situation de ma sœur, ma mère a voulu la sortir de là, il m'apprit, ses yeux obstinément plongés dans son chocolat chaud. Elle ne supportait pas l'idée qu'Erika puisse vivre un enfer pareil, alors elle s'est démenée jour et nuit pour trouver l'argent exigé, et elle ne m'a jamais rien dit, et ne prévoyait sûrement pas le faire... Jusqu'à ce qu'elle se retrouve sur ce lit d'hôpital... Quelques heures avant son, sa... Enfin... »

« J'ai compris, je l'interrompis prestement, voyant qu'il se démenait pour aborder le sujet affligeant du décès de sa mère. Te sens pas obligé, gamin... » Je senti l'obligeance de lui faire part avant qu'il ne relève aussitôt son regard larmoyant vers moi, une teinte de rouge couvrant ses joues qui parvint à me faire rater un battement.

« C'est ma seule famille, Levi... » Il m'admit dans un souffle à la suite duquel je reposais nos tasses sur la table basse. À peine entamée pour la mienne, et presque vide en ce qui concernait celle de mon brun.

« Tu as ton oncle, aussi. » Je fis remarquer tout en me réinstallant à ses côtés, cette fois-ci de manière plus confortable, passant un bras derrière la nuque de mon petit-copain avant de glisser mes doigts parmi ses fines mèches brunes.

« Tu parles... Il s'opposa néanmoins avec sarcasme, levant les yeux au ciel sous l'incrédulité que lui procurait manifestement mes paroles. À vrai dire, J'ai plus l'impression de vivre seul jusqu'à présent. » Il approfondit tout en appuyant lâchement sa tête contre ma poitrine, ses paupières s'alourdissant peu à peu alors que je posais ma tête sur la sienne. La fatigue me gagnant également lorsqu'Eren m'interpella une dernière fois, d'une voix presqu'éteinte.

« Je suis content que tu sois là... » Ces simples paroles parvinrent à m'arracher un rictus attendri, m'incitant par ce fait à l'embrasser sur le crâne, enivrant par ce fait mes narines de ce doux parfum le caractérisant.

« Moi aussi, gamin. Je répliquais naturellement. Mais tu n'as plus intérêt à me cacher quoique ce soit. » Je lui ordonnais avec plus ou moins d'aplomb dans la voix. Eren acquiesçant toutefois silencieusement pour aussitôt s'endormir tout contre moi, m'entrainant presqu'instantanément dans les bras de Morphée, au beau milieu de l'après-midi.

∞∞∞∞∞∞∞∞

J'émergeais d'un sommeil sans rêve lorsque du mouvement se fit sentir à mes côtés, bien que ce ne fut toutefois que la perte soudaine de la notion du temps qui m'incita à rouvrir les yeux dans un effort incommensurable, me poussant par ce fait à papillonner quelque peu des paupières sous la fatigue omniprésente.

Mon premier réflexe fut de détailler la pièce dans laquelle j'étais, un soupçon d'égarement me grugeant provisoirement l'esprit, ne sachant pas le moins du monde où je me trouvais jusqu'à ce que mon regard ne glisse sur la table basse située à quelques pas du canapé, là où gisait deux tasses de café qui suffirent heureusement à me remémorer les événements précédents. Les battements de mon cœur s'amenuisant légèrement à l'instant où mes prunelles se portèrent d'elles-mêmes sur Eren qui dormait encore paisiblement près de moi. Ce dernier n'ayant d'ailleurs guère bougé d'un millimètre depuis que nous nous fûmes endormi un peu plus tôt.

Je l'observais donc quelques instants, un faible rictus ornant mes lèvres de le voir ainsi, une expression reposée enjolivant son doux visage. Certaines mèches dissimulant ses paupières qui m'incitèrent à porter une main à leur niveau de manière à les décaler sobrement.

J'adorais ces moments de tranquillités où il n'y avait que lui et moi. L'air paisible qu'arboraient mon gamin et qui donnait cette impression momentanée... Comme s'il s'agissait d'une journée tout à fait banale, et qu'ainsi, nous aurions pu dire que tous ces problèmes nous englobant n'avaient été qu'un simple cauchemar duquel je venais d'émerger à l'instant...

J'avais envie que ce moment perdure à tout jamais, que le temps se suspende ne serait-ce que l'espace d'une seule seconde pour nous permettre de profiter davantage de l'instant, de la présence de l'autre. Là où les ennuis n'avaient pas lieu d'être, où Eren n'était plus ce strip-teaser aguicheur qu'il s'adonnait être une fois sur scène... Ou encore, là où il n'y avait nul problème d'argent...

Si seulement...

J'enfonçais mes doigts dans le cuir chevelu de mon brun tout en songeant cela, constatant du même pas la douceur de celui-ci. Quand une idée me traversa furtivement l'esprit, m'incitant par ce fait même à m'emparer précautionneusement de mon cellulaire situé dans la poche arrière de mon jean de façon à ne pas réveiller l'endormi, puis saisissais l'appareil photo d'un geste habile, ayant bien l'intention de prendre un ou deux clichés à l'insu de mon compagnon.

Après tout, j'avais besoin d'un nouveau fond d'écran.

J'eus bien évidemment pris soin de désactiver le flash, n'ayant nullement l'envie de me faire prendre en flagrant délit, puis ce ne fut qu'une fois la tâche accomplie que je portais un œil attentif à l'heure tardive, curieux de savoir combien de temps s'était écoulé depuis le début de notre sieste.

Je fus cependant surpris de constater qu'il était dix-neuf heures passées, et que par conséquent, mon oncle devait m'attendre impatiemment puisqu'ayant tout bonnement omis de l'avertir de mon retard. Bien que ce n'était comme si j'avais prévu de m'endormir où encore, de me réveiller si tard dans la soirée.

Je m'empressais donc d'envoyer un message à mon tuteur tout en prenant bien soin de lui expliquer la situation avant de ne me défaire de mon portable. Un long soupire filant d'entre mes lèvres à la simple idée que j'allais subir le sermon de Kaney, ou encore, que j'allais devoir rentrer chez moi et laisser Eren seul dans cette baraque. Quand le bruit métallique de la serrure se fit entendre, suivi d'un claquement de porte qui suffit à raidir chacun de mes muscles, mes sens s'alertant presqu'instantanément sous la possible éventualité qu'il puisse s'agir d'un individu malfaisant. Jusqu'à ce que ma raison me dicte qu'il devait sans nul doute s'agir du tuteur de mon gamin. Une constatation qui parvint plus ou moins à me détendre lorsque je vis ce dernier passer dans le couloir, en direction de la cuisine.

« Eren, t'as mangé ? » S'écria-t-il de sa voix rauque et gutturale, celui-ci ne nous ayant manifestement pas remarqué lors de son entrée fracassante qui n'avait étonnement pas suffit à réveiller Eren à mes côtés. Le brun n'ayant d'ailleurs même pas sourcillé sous le bruit assourdissant, un fait vis-à-vis lequel j'aboutis à la conclusion qu'il devait sans nul doute avoir puisé dans ses dernières ressources pour se retrouver aussi fatiguer.

J'envisageais donc de me soustraire à notre étreinte tout en prenant soin de ne pas faire le moindre mouvement brusque, ayant bien l'intention de parler à ce fameux tuteur, puis je couvrais convenablement mon gamin qui fronça les sourcils dans son sommeil, visiblement contrarié de mon absence soudaine. Bien qu'il n'émergeât cependant pas pour autant de son somme, calant davantage sa tête sur le dossier avant que je ne me retourne finalement pour ramasser la vaisselle afin de les porter dans l'évier de la cuisine d'une démarche nonchalante.

« Ere — »

« Il dort. » J'interrompu brusquement l'adulte d'une voix ferme, suffisante à faire sursauter ce dernier qui se tourna vivement dans ma direction, ses sourcils se joignant en un froncement démesuré.

« Qu — Tu es... ? »

« Levi. Je dis simplement, n'ayant aucunement l'envie de m'attarder sur de piètre présentation, bien que je dû toutefois me résoudre à développer, voyant l'air dubitatif de mon interlocuteur. Celui-ci ayant brièvement détourner le menton sous mes dires, ses yeux se plissant légèrement sous la perplexité que lui générait ma réponse bref. Un ami proche d'Eren. » Je précisais alors, faisant fi de l'étonnement soudain que je pu discerner dans le regard du plus âgé.

Il s'écoula un certain laps de temps durant lequel nous nous considérâmes en silence, lui se tenant près du frigo, ayant précédemment refermé la porte de ce dernier dans un élan de stupeur, et moi me tenant à quelques pas, les mains prisent par la porcelaine.

« ... Que sais-tu, exactement ? » Il me questionna de but en blanc, visiblement loin d'être dupe malgré ce qu'il laissait paraître à première vue.

« Que pensez-vous que je sache ? » Je rétorquais sur le même ton, une expression neutre prenant d'assaut mes traits. Ce qui sembla irriter quelque peu mon homologue qui répliqua aussitôt avec fermeté, appuyant son dos contre le réfrigérateur tout en croisant mollement les bras.

« Ne joue pas au plus malin avec moi, petit. Il parut agacé. Je ne te connais peut-être pas, ce qui est d'ailleurs surprenant si vous êtes aussi proches que tu le prétends. Il m'avoua ouvertement, suspicieux. Mais si tu es ici, c'est qu'il t'a forcément dit quelque chose, et j'aimerais donc savoir quoi. »

Je le considérais encore quelques instants, ce dernier pianotant des doigts sur ses avant-bras en témoignage de son impatience flagrante tandis que je réfléchissais précautionneusement face à ces dernières révélations. Ne sachant comment Eren était parvenu à ne jamais cité mon nom alors qu'il passait bon nombre de soirées en ma compagnie. Bien que je fini par me dire qu'il devait probablement encore vivre chez sa mère par le passé, et ne m'attardais donc pas davantage de temps sur ce détail.

« Je suis au courant de tout. » J'optais finalement d'avouer avant de ne me diriger vers l'évier, passant outre l'ahurissement du plus vieux, je déposais les tasses dans le lavabo pour aussitôt me retourner, confrontant mon interlocuteur armé de mon plus grand sérieux.

« ... Qu'est-ce que tu entends par là ? » Cette seconde question me fit soupirer avec agacement, n'ayant guère le temps de subir un interrogatoire, surtout que mon oncle patientait mon retour pour mieux m'engueuler une fois rentrer. Je m'appuyais contre le comptoir, mes paumes plaquées sur les rebords.

« Pour ses emplois, son problème d'argent, ses requêteurs, sa mère, Erika. Je sais tout. » J'énumérais neutralement, mes prunelles obstinément plongées dans ceux de cet homme qui semblait blêmir à chacune de mes confidences, la bouche entrouverte de surprise.

« Depuis combien de temps tu— »

« Ça fait plus ou moins une semaine maintenant, je lui coupais la parole, sachant pertinemment ce qu'il désirait savoir. Mais il vient tout juste de m'avouer pour la gamine. Je précisais pour ne pas lui attirer d'ennuis. Je l'aide aussi comme je peux, même s'il n'est pas enchanté par cette idée. » J'ajoutais ensuite sur le même ton.

Le châtain me dévisagea de ses yeux grands ouverts, ne s'étant manifestement pas attendu à de telles divulgations de ma part.

« T'es pas obliger de faire ça, c'est dangereux, gamin. » Il me dit alors le plus sérieusement du monde, sa suspicion semblant soudainement s'être évaporé sous ma réplique précédente tandis que nous nous toisions simultanément.

« Moins que lorsqu'il était tout seul. Je clos froidement le débat, installant un silence tendu qui m'arracha un claquement de langue sous l'agacement momentané que m'engendrait cette discussion. Vous devriez être plus présent pour lui, il en a de besoin. J'ajoutais après quelques instants, détournant le regard vers l'entrée du salon, là où reposait mon gamin.

« ... Je sais. Il répliqua contre tout attente, attirant par ce fait mon attention sur sa personne. Son expression mélancolique me prenant soudainement au dépourvu. Je sais qu'il est encore jeune, trop jeune pour tout ça. Je sais qu'il a besoin de moi, qu'il a besoin de son entourage... Et j'aimerais tellement être plus présent... Mais merde ! Il s'exclama tout bonnement, plaquant une main sur son visage. J'arrive pas à me débarrasser de cette foutu culpabilité, de ne pas avoir été là pour sa mère quand elle avait besoin de moi... Et voir Eren quand je rentre... Mon dieu, il lui ressemble tellement... J'y arrive juste pas. » Il finit avant de laisser glisser sa paume le long de sa figure, son regard résolument posé sur le plafond de la cuisinette.

Je ne pus restreindre un nouveau claquement de langue sous le mécontentement que m'engendrait les dires de ce dégonflé qui s'adonnait être l'oncle de mon petit-ami.

« Sauf votre respect, je débutais d'une voix morne, ce n'est pas à lui de subir les conséquences de vos actes. Il n'a rien à voir avec vos remords, et c'est pareil pour cette enfant. Je poursuivi sur un ton de reproche. Vous devriez vous reprendre tant qu'il en est encore temps et tenter plutôt de vous racheter en prenant soin des enfants de votre sœur. » J'achevais avant de reprendre mon chemin vers le salon, bien que je m'arrêtais cependant à quelques pas du plus âgé, ayant bien l'intention de lui remettre les points sur les « I » dans la limite de l'acceptable.

« Aussi, je repris avant de ne reposer mon regard perçant sur ce dernier qui sembla m'adresser l'entièreté de son attention, un air dépité lui étant placardé sur le visage. Pas que je veuille retourner le couteau dans la plaie, mais vous devriez prendre une douche avant qu'il ne se réveille, vous sentez l'alcool à plein nez. » Je lui conseillais avec condescendance, considérant quelques secondes son regard écarquillé pour aussitôt poursuivre ma route vers le salon d'où je pu contempler mon brun qui dormais encore à poing fermer malgré le raffut de notre discussion.

Je lançais un dernier regard en direction de la cuisine par pure précaution puis, voyant que le voie était libre, le châtain étant assurément trop occupé à ruminer sur mes dire, je ne me retins pas le moins du monde de m'emparer des lèvres de mon petit-ami, lui dérobant un chaste baiser avant de ne me résoudre à le laisser entre les mains de son tuteur. Espérant sérieusement que mes paroles puissent être parvenu à remettre les pendules à l'heure de ce vieux.

Et ce ne fut qu'aux alentours de vingt heures et quart que j'enfilais mes baskets pour rentrer chez moi, prenant grand soin de bien refermer la porte pour ainsi m'aventurer dans l'obscurité d'une nuit d'hiver, une cigarette aux lèvres et les mains dans les poches.

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Helloooooo ! Vous allez bien ? :3

Doonc, voilà le chapitre 17, j'espère grandement qu'il vous a plu ! Vous vous sentez comment ? Libéré ? Délivré ? (Non, on ne chante pas, merci u.u)

Vous êtes déçu ? Choqué ? Satisfait ? Humm ça m'intrigue XD Certains avaient vu juste, c'est belle et bien la petite soeur d'Eren :3 Ouais je me suis bien marré à semer le doute dans vos esprits, s'était trop tentant XDDDD Oui, oui, moi aussi je vous aime u.u

Et donc, maintenant que la "dernière" énigme est révélée et que vous avez l'esprit tranquille (du moins jusqu'au prochain chapitre) Oui, oui, vous pouvez avoir peur ∿ (Vous sentez cette odeur du sadisme ? Ça sent bon vous ne trouvez pas ? ^^) je vous dit à toute pour le chapitre 18 ! ;)

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