Chapitre 12
** Il serait peut-être préférable de relire le chapitre 11 pour mieux comprendre celui-ci puisqu'il se déroule sur la même journée, mais cette fois-ci du PDV à Eren, de cette façon vous comprendrez mieux XD Voilà se sera tout, bonne lecture ~ **
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PDV Eren.
Je m'éveillais avec l'agréable impression de n'avoir jamais aussi bien dormi depuis des lustres. Je me sentais bien, dépourvu de ce sentiment de mal-être obscurcissant mon quotidien depuis déjà pas mal de temps. Je n'avais nullement cherché à déclore les paupières, jugeant préférable de profiter de l'instant présent, de ces doux rayons de soleil caressant ma peau comme de cette chaleur émanant de ce corps auprès de moi.
Ce corps...
Levi.
Cette simple pensée suffi à me faire tressaillir alors que je me remémorais l'entièreté de la nuit dernière. De ma chorégraphie au bar comme de notre conversation lors de notre marche, de sa main dans la mienne, de sa chaleur...
Puis le souvenir de ma porte d'entrée complètement enfoncée me revins en pleine figure, suivi de notre dispute concernant la police. De ce sentiment d'angoisse qui m'avait submergé à l'idée que quelqu'un ne se trouve encore à l'intérieur de la maison et ne m'attende de pied ferme, opposant par conséquent Levi au danger qui trônait autour de ma personne.
Une vague de culpabilité me submergea en songeant que je venais de l'impliquer dans mes problèmes. Une constatation qui me fit instantanément me tendre, sachant pertinemment que Reiner et Berthold ne faisaient pas dans la dentelle, pendant que Levi - visiblement réveillé - raffermissait ses bras autour de moi. Grognant toutefois de mécontentement avant de ne soudainement se résigner à me libérer de son emprise, se redressant subséquemment sans même me lancer un regard.
Cette attitude anormalement distante n'eut aucun mal à m'engendrer un gênant sentiment d'inquiétude, imaginant tout bonnement qu'il puisse peut-être regretter de s'être mêlé à mes histoires.
Je ne pus malgré tout réprimer une expression colérique, bien que légèrement déformée par l'incertitude ou encore la déception de se peindre sur mon visage. Étudiant mon vis-à-vis avec attention alors que je m'étais relevé à mon tour, un brin d'amertume raffermissant ma poitrine.
Je lui avais pourtant dis de ne plus m'approcher... Je m'étais efforcé à l'éviter, j'avais cessé de répondre à ses appels, à ses textos. J'avais tout fais pour l'éloigner de moi afin qu'il n'ait aucun problème, et lui de son côté, il semblait avoir tout fait pour faire abstraction de mes efforts, persistant à se rapprocher de moi tel un aimant. Dire que cela ne me rendait pas heureux serait mentir, mais... cela m'agaçait cependant tout autant, sachant qu'il s'exposait au danger.
« Levi... »
Ma voix s'était fait enrouée, presqu'éteinte dû à mes précédents cris de désespoir, sous mes larmes versées. J'avais plutôt honte de m'être laissé emporter la nuit dernière, d'avoir pleuré dans ses bras alors que ce n'était assurément pas mon genre de m'effondrer de la sorte. Mais j'en avais assez, assez de cette situation, assez de persister à mentir ou encore à m'éloigner de mes amis. J'étais partagé entre la volonté de tout garder enfoui au plus profond de moi pour les protéger et le besoin primordial d'extérioriser mon ressenti trop longtemps refoulé.
Je l'aperçu lassement tourner la tête dans ma direction suite à l'interpellation de son prénom, me laissant par ce fait instantanément percevoir son éternel regard blasé qui n'augurait rien de bon. Le noiraud ayant fâcheusement tendance à dissimuler ses sentiments lorsque quelque chose n'allait pas.
La tension se fit palpable alors que nous demeurions dans le silence, lui semblant profondément plongé dans ses pensées - autre mauvais présage - tandis que de mon côté, j'étais plus qu'embarrasser par la situation, la nervosité prenant peu à peu le dessus.
Je ne savais trop ce qui l'incitait à me toiser de la sorte ; les sourcils froncés et la mine préoccupée. Je me disais que peut-être, l'informer de mes problèmes ne s'était décidément pas révélé être la meilleure des solutions... Que si j'avais opté pour la seconde option ; celle de perpétuer mon mutisme, il ne serait pas là, cette expression grave placardée sur le visage... Et puis à force, il aurait fini par se lasser, me laisser tranquille...
C'était pourtant ce que je désirais au départ, qu'ils s'éloignent tous de moi afin de mieux les protéger... Et pour cela, j'avais tout donné. Je ne sortais ni ne m'asseyais plus avec quiconque, j'avais cessé mes répétitions avec Ymir, je ne répondais plus à personne mis à part Armin de temps à autre, de sorte à ce que Mikasa et lui soient moindrement rassurés...
Tout ce manège, c'était pour leur bien à tous. Alors pourquoi mon cœur persistait à s'alourdir, et ce, à la simple pensée de voir tout particulièrement Levi lâcher prise... ?
Bien entendu, j'avais conscience de mes sentiments à son égard depuis maintenant un moment - remercions mon meilleur ami pour sa perspicacité effrayante - et avait d'ailleurs été très heureux, en dépit de tout mon malheur, d'apprendre être précieux aux yeux du noiraud...
Cette nuit-là, lorsque je l'avais trainé derrière le bar suite à sa découverte sur ce job ignoble, j'avais ressenti l'irrémédiable envie de céder, de lui sauter au cou et de tout lui raconter, que ce cauchemar cesse. Seulement la réalité n'avait tardé à me rattraper, et je ne pouvais me permettre de l'impliquer, lui. Et ce, d'autant moins après ce qu'il m'eut fait part - bien que brièvement - concernant ses sentiments.
Songer que j'avais une chance avec la personne que j'aime, qu'elle m'aimait peut-être autant que je pouvais l'aimer, c'était le bonheur pur et simple... Mais en vue des circonstances, cela ne faisait que d'autant plus mal, sachant que nous ne pouvions être ensemble sous peine qu'elle ne court un grave danger.
J'avais - et j'ai d'ailleurs toujours - l'impression d'être enchainé alors que ma plus grande convoitise se trouvait là, sous mes yeux... Et cela n'en devenait que plus insupportable...
L'idée de rompre ce silence, ne serait-ce que pour détendre moindrement l'atmosphère nous pesant depuis maintenant un moment m'eut effleuré, m'incitant aussitôt à la mettre en pratique. Seulement, cela ne m'eut procuré qu'une amère réplique de la part de Levi, ce qui m'accabla fortement, me larguant dans un infâme désarroi.
« J'ai fait quelque chose de mal ? » Je ne sus restreindre la pensée, me questionnant ardemment sur l'attitude qu'arborait mon homologue avant que ce dernier ne se reprenne promptement. Cette fois-ci d'une intonation plus douce, n'échouant guère à me déstabiliser.
De la culpabilité rongeait désormais ce regard orageux, d'origine si indéchiffrable. Une observation parvenant aisément à me faire raffermir mon emprise sur la couverture couvrant partiellement mon corps tandis que nous persistions à nous toiser silencieusement.
Je n'aimais pas particulièrement son impassibilité puisqu'elle me contraignait à ne pouvoir le cerner convenablement, mais subitement parvenir à lire un tel ressenti chez le noiraud, cela m'intriguait tout autant que cela pouvait m'inquiéter. D'abord puisque j'avais l'étrange impression d'avoir loupé un élément essentiel pouvant justifier ce soudain changement de comportement, puis car je craignais dorénavant que Levi puisse éprouver ne serait-ce qu'une once de pitié à mon égard, qu'importe la forme employée.
Ce genre de piètres sensibilités, j'arrivais sans mal à le ressentir via chacun des individus se présentant au bar, de par leurs yeux posés sur ma personne, comme de par leurs mains parfois effroyablement baladeuses.
Je méprisais ces gens, leur sourire faussement attendrie ainsi que leur blé qui m'était par malheur si indispensable... Je n'avais aucunement l'envie ni le besoin que l'on me prenne en pitié, que cela vienne de quiconque, et par-dessus tout pas venant de la personne que j'aime.
Il sembla promptement percevoir mon malaise puisqu'il poursuivi de sa voix toujours anormalement calme et modulée, impliquant tout bonnement la longévité d'une pauvre boîte de céréales Lucky charms. Une référence échouant lamentablement à me laisser de marbre, songeant que mon... Que Levi ne devait assurément plus disposer de la moindre répartie pour en venir à me sortir une réplique pareille.
« Le grand Levi Ackerman tenterait-il de faire de l'humour ? » Je rétorquais d'un timbre de voix que je souhaitais rieur, ressentant l'indispensable besoin de lui faire remarquer sa piètre comédie, alors même qu'une étrange sensation emplissait graduellement ma poitrine. Craignant qu'il n'agisse ainsi sous prétexte de vouloir me ménager, maintenant qu'il en savait davantage à mon sujet, sur ma situation.
Une réplique suite à laquelle je n'eus étonnement comme toute réponse qu'une stricte recommandation de la fermer avant qu'il ne détourne tout bonnement ses prunelles grises de ma personne. Une teinte légèrement rosée peignant ses joues qui n'échoua nullement à me surprendre, ne m'étant aucunement attendu à ce genre de réaction venant de ce dernier, mais qui détint tout de même le mérite de parvenir à me soustraire un léger rire satisfait.
Un phénomène qui n'était survenu depuis déjà belle lurette, mais qui ne se reproduit pas de sitôt.
Je n'étais pas aveugle, j'avais bien vu que quelque chose n'allait pas chez lui. Le déjeuner s'était déroulé dans l'un de ces silences... Ne laissant résonner que le sobre écho des ustensiles s'entrechoquant contre la porcelaine, ou même l'inlassable tapage émit par Kaney qui n'avait cessé de pianoter sur son clavier d'ordinateur, une tasse de café à proximité.
Pas une seule seconde ne s'était écoulée sans que je ne sente le regard de mon confident posé sur moi, me toisant jusqu'à même arriver à m'en rendre mal à l'aise...
Bien entendu, le problème en soie n'était guère le fait qu'il me regarde, mais belle et bien l'intensité avec laquelle il le faisait. Eh bien que je l'eusse questionné bon nombre de fois, il ne se contentait que de claquer de la langue, comme il en avait d'ailleurs la mauvaise habitude, pour ensuite détourner le regard tout en m'assurant que ce n'était rien. Ce qui n'avait toutefois pour effet que d'amplifier mon angoisse constante, songeant avec effroi que cela puisse être lié d'une quelconque façon que ce soit à ce que je m'étais finalement autorisé à lui révéler. N'osant par ce fait imaginer la réaction du noiraud si je m'étais risqué à lui parler d'Erika... Voyant pertinemment que les choses n'iraient visiblement pas en s'améliorant si j'étais venus à en décider autrement.
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Tout au long de ce dimanche après-midi, Levi n'avait cessé de se comporter bizarrement. Il s'énervait d'abord sans aucune raison valable pour se reprendre aussitôt plus calmement, cette même lueur de culpabilité transparent ses iris orageuses, comme s'il songeait et re songeait sans arrêt à se faire pardonner de s'être emporté. Un tempérament vis-à-vis duquel je ne savais quoi répliquer, n'étant nullement accoutumé à ce genre de chose, et ce, d'autant plus venant tout particulièrement de sa personne.
Ses tâches ménagères en avaient même parfois été affectées, nombreuse se recensant les fois où il m'eut grondé de ne pas nettoyer convenablement, alors qu'au final, la tâche en question se trouvait être l'une des corvées misent sous sa responsabilité... Ce qui ne lui ressemblait absolument pas, connaissant son amour de la propreté.
Certes, je n'avais dans un premier temps aucunement cherché à le contredire, songeant qu'il ne valait peut-être mieux pas empirer davantage les choses, mais l'ennui n'avait toutefois tardée à se faire sentir suite à la troisième intervention. Ce qui m'avait finalement incité à lui faire prendre conscience de ce malentendu tandis que lui me dévisageait silencieusement, son expression semblant être la définition même du terme lassitude. Comme si d'une certaine façon, il en avait marre, marre de ce qui le préoccupait, mais également marre d'accumuler les bourdes.
Une observation face à laquelle je n'avais su réprimer un sourcillement instinctif, m'apprêtant subséquemment à le questionner de nouveau, avant que monsieur ne décide tout bonnement de se remettre au boulot, ne semblant manifestement éprouver le moindre remord à me laisser dans l'incompréhension la plus totale, et ce, en dépit de mon égarement flagrant.
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Un lourd soupire de consternation parvint à franchir la barrière de mes lèvres alors que je me remémorais les dernières heures, n'arrivant décidément plus à supporter le fait de ne savoir ce qui pouvait bien tourmenter ainsi le noiraud, lui qui se montrait d'habitude si imperturbable.
Je cessais mon déblayage tandis que mon regard se portait sur ce dernier, songeant avec ironie que je l'avais peut-être mérité, mais également que j'étais forcément le seul responsable de son attitude incomprise. Sachant que hier encore, il n'agissait pas ainsi.
Un constat qui parvint sans nulle difficulté ; aussi bien à m'alourdir le cœur d'une seconde couche de culpabilité qu'à me blesser dans mon orgueil. Honteux de m'être montré si faible au point de l'avoir mêlé à tout ça.
Je maltraitais doucement ma lèvre inférieure tout en perpétuant ma contemplation sur sa personne, raffermissant légèrement mon emprise sur le balai à ma disposition. J'étais malaisé par cette situation, notamment puisque nous ne nous étions plus adressé le moindre mot depuis tout à l'heure, lorsqu'il s'était détourné de moi afin de poursuivre sa besogne.
C'était à mon tour d'en avoir marre, de cette ambiance comme de ce comportement. Eh bien que j'eusses tenté à mainte reprise de me reprendre, je n'étais parvenu à effacer ces regrets me submergeant peu à peu. Songeant pour la mille et unième fois que la tension nous entourant présentement n'était dû que par ma seule et unique faute : celle d'en avoir trop dit.
À cet instant, alors que mon regard persistait à ne vouloir se décrocher de mon partenaire - d'ailleurs beaucoup trop absorbé par son remue-ménage pour le remarquer - je n'avais qu'une envie, celle de retrouver mon Levi. Celui qui se laissait bien malgré-lui entraîner dans mes chorégraphies en dépit de son manque de savoir-faire, celui qui savait parfaitement garder son sang-froid, ou encore, qui ne se gênait aucunement pour faire connaître le fin fond de sa pensée.
J'avais envie que tout redevienne comme avant, lorsque tout allait bien. Même si au final, ce n'était que pure illusion...
Les secondes défilèrent encore quelques instants avant que je ne trouve le courage d'interpeller la personne que j'aime, subitement pressé d'entendre le son de sa voix qui me semblait n'avoir retenti depuis déjà bien trop longtemps.
Seulement, aucune réponse ne m'était parvenue en retour.
L'incertitude me submergea sous ce silence impitoyable qui m'était imposé, essayant tant bien que mal de me conforter en me disant qu'il n'avait peut-être tout simplement pas entendu. Une perspective qui m'incita aussitôt à renouveler l'expérience, mais cette fois-ci avec plus de fermeté. Tentative qui ne s'était néanmoins guère révélée plus fructueuse.
Je sentis mon cœur s'effriter en voyant que le noiraud ne réagissait toujours pas à mon appel, abattu, mais également agacé par la simple idée qu'il puisse ne serait-ce que songer à m'ignorer alors qu'il était finalement parvenu à franchir chacune de mes barrières, pourtant dressées de sorte à le préserver.
« Levi ! »
« Je ne suis pas sourd. Qu'il répliqua tout bonnement d'un ton plus ou moins acerbe. Qu'est-ce qu'il y a ? » Il poursuivi ensuite, tournant doucement la tête dans ma direction, ce masque d'impassibilité nouvellement placardé sur le visage. Bien qu'il ne sût toutefois réprimer un sourcillement, comme s'il s'apprêtait à acquiescer autre chose de ma part.
« Ça fait trois fois que je t'appelle... Je souffle d'abord, ressentant l'obligeance de le mettre dans la confidence, lui qui semblait visiblement ne pas m'avoir entendu. T'as l'air pensif depuis ce matin... J'effleure ensuite le sujet de mes tracas, rassemblant tout mon courage. C'est de ma faute ? » Je lâche en resserrant ma poigne sur le manche à balai, appréhendant sa réponse.
« Non. »
Il avait prononcé cette réponse d'un timbre de voix catégorique, me laissant plus ou moins sceptique. Bien que cela en avait tout de même été suffisant pour me permettre de reprendre mon souffle, jusqu'ici inconsciemment retenu.
Quelques secondes s'écoulèrent encore durant lesquelles il me considéra de ses deux billes argentés, semblant manifestement hésiter, avant qu'il n'opte finalement à poursuivre sur sa lancée, menant une paume à la base de sa nuque qui me fit froncer les sourcils à mon tour.
« C'est juste... Il approfondi après avoir laissé ouïr l'un de ces soupires résignés, ce qui renforça aussitôt mon intérêt en dépit de ce mauvais pressentiment grandissant. Eren, qui est 'Erika' ? »
Ce fut une question face à laquelle seul le bruyant fracas émanant du balai se heurtant violemment contre le sol - m'apprenant simultanément que le manche venait manifestement de me glisser des mains - fit office de réponse.
Mon sang n'ayant fait qu'un tour dès l'instant où ce prénom fut évoqué, subitement paralysé par les éventuels scénarios pouvant expliquer qu'une telle information puisse être parvenue à se faufiler jusqu'à Levi. Sachant que j'avais pourtant fait tout mon possible afin que personne mis à part Hannes ne soient informé de l'existence de la prénommée.
Une réalité renforçant ainsi mon angoisse constante tandis que de pénibles sueurs froides se mettaient à me parcourir l'échine, traçant leur chemin dans le plus grand des calmes à la simple idée que d'autres puissent connaître le fin mot de l'histoire.
« Pourquoi... Tu demandes ça, si soudainement ? » Je tente avant tout par précaution, n'ayant nullement l'envie de divulguer quoi que ce soit par mégarde, et ce, malgré que mon vis-à-vis se révélait être l'une des personnes en qui j'avais le plus confiance en ce monde.
Je sentis mon cœur tambouriner plus fermement contre ma cage thoracique, ma respiration s'accélérer sobrement sous la suffocation que me suscitait cette atmosphère qui, comme si ce n'était assez, sembla s'alourdir de plus belle suite à mes paroles. Les prunelles de mon homologue posées sur ma personne suffisant à elles-seules à me déstabiliser alors même que je redoutais ces éventuelles explications.
« Tu as prononcé ce prénom cette nuit, lorsque tu dormais... »
Aucun mot à ma connaissance ne serait suffisamment puissant pour définir le pur soulagement que m'eut suscité cette réponse, mes épaules s'allégeant systématiquement sous l'évanouissement de ce poids, engendré par les multiples éventualités m'ayant préalablement traversées l'esprit. La confusion prenant toutefois la relève, ne sachant si je devais lui faire part de ce dernier secret ou si au contraire, je devais perpétuer dans le mensonge et lui cacher quelque chose d'aussi important.
Un dilemme vis-à-vis duquel il fallut me résigner à opter pour la seconde option, n'ayant aucunement la force de compromettre ne serait-ce que d'un pour-cent la sécurité d'une être chère à mes yeux. Tout cela bien entendu malgré mon horreur du mensonge, et tout l'amour que je pouvais éprouver à l'égard du noiraud...
La seule et unique personne face à laquelle je souhaitais n'avoir plus la moindre cachotterie et qui pourtant, venait tout juste de se prendre une nouvelle menterie dans la gueule, signé Eren Jaeger...
« Tu es... jaloux ? » Je l'interrompu malgré-moi après qu'il eut acquiescé consciemment mon mensonge, un fait n'ayant guère échoué à me surprendre, sachant parfaitement que j'étais un piètre menteur.
Mon regard se détournant néanmoins promptement de sa personne alors que j'eus réalisé ce que je venais d'affirmer, les mots m'ayant échappé par inadvertance.
« Et si c'était le cas ? Qu'il déclara contre tout attente, me faisant manquer un battement pendant qu'il croisait les bras contre son torse, devenant tout de suite plus imposant malgré sa taille. Je n'ai jamais dit vouloir te laisser à qui que ce soit. » Il enchaîna, intensifiant par ce fait mes rougeurs devenues cuisante d'embarra.
Une déclaration vis-à-vis laquelle je ressenti l'obligeance de lui faire remarquer qu'il n'eut jamais prétendu le contraire non-plus, n'ayant nul souvenir d'avoir un jour été proclamé au même titre que son territoire alors que ce dernier poursuivait sur sa lancée. Réduisant peu à peu la distance nous séparant, augmentant par conséquent ma nervosité à chacun de ses pas.
« Tu es à moi... Il susurra près de mon oreille, effleurant délibérément mes doigts alors qu'il me confisquait l'outil de nettoyage. Son touché suffisant à m'achever lorsqu'une panoplie de frissons me parcoururent le corps, hérissant chacun de mes poils sous la sensation. Et à moi seul. » Il ne se gêna nullement pour ajouter d'une voix foutrement sexy, parvenant de peu à me faire perdre tous mes moyens malgré qu'une flamme de désir dansait d'ores et déjà au creux de mon être, envieux par ses lèvres tentatrices qui me faisaient terriblement envie. Un croissant de chair face auquel je m'efforçais néanmoins de résister, entêté à préserver un minimum de distance malgré mon avidité flagrante de m'abandonner au noiraud. Ayant parfaitement conscience qu'une fois la limite défendue enfreint, je ne pourrais plus me passer de lui...
« Levi je... C'est pas une bonne idée... » Je persiste le souffle haletant sans pour autant m'éloigner d'un millimètre de son visage. Non pas que j'en étais incapable, mais seulement puisqu'en dépit de ma résolution, je ne souhaitais pour rien au monde rompre cette délicieuse proximité dont j'avais si longtemps convoité l'existence.
Il sembla à cours d'argument puisqu'il demeura silencieux quelques instants, appuyant nos fronts l'un contre l'autre alors qu'il joignait ses paumes d'un bout à l'autre de mon visage, closant systématiquement les paupières, ce qui lui fournit un air réfléchi. Bien que de ses gestes, émanait de la pure affliction, une constatation qui me compressa le cœur désormais lourd de chagrin.
« Je t'aime. »
Ce fut si soudain que je ne pus toutefois contenir ma surprise, mon rythme cardiaque s'activant davantage en constatant qu'il s'agissait de la première fois. De ma première déclaration certes, mais également de la première venant de l'homme que j'aime, et ce depuis le premier regard. Bien avant qu'il ne m'offre cette bouteille d'eau et ne m'aborde de son propre chef.
« ... Et peu importe ce que tu vas dire... Il poursuivi dans un souffle, m'engendrant un sentiment de pure tendresse à son égard. Je ne m'éloignerai pas de toi, j'en suis incapable... »
Ces derniers mots suffirent à m'attendrirent, voyant qu'il avait délibérément choisi de me parler à cœur ouvert - une initiative plutôt rare chez sa personne - et qui m'eut sitôt incité à en faire de même sous l'émotion, souhaitant à tout prix qu'il sache ne serait-ce que la réciprocité de mes sentiments. Avant que ce dernier ne me coupe brusquement la parole, balayant le peu de résistance me restant en un seul et savoureux premier baiser, la maladresse ne le caractérisant que de plus précieux au mépris de l'embarra qu'elle m'eut d'abord procuré. La réalité s'évanouissant d'un coup à la croisée de nos bouches s'offrant l'une à l'autre, tous deux propulsé dans cette bulle de pure jouissance qui ne se composait que de lui et moi. Chacun profitant de cet échange si longtemps convoité, de cette peau brûlante de désir comme de ces lèvres exquises.
Jusqu'à ce que Levi n'eût l'envie d'approfondir sombrement le baiser, infiltrant sa langue dans ma cavité alors que je dû me faire violence pour ne pas le mordre sous la surprise, n'ayant toute fois le temps ni la force de réprimer une légère plainte qui d'ailleurs, me fut méconnaissable. Ébahis d'avoir été celui produisant un tel son tandis que le responsable se délectait de ma réaction, visiblement satisfait de son coup. Ce qui n'eut aucun mal à me faire rougir plus que je ne l'étais déjà - si possible - avant que mon... petit-ami ? ne revienne à la charge, capturant nouvellement mes lèvres, mais cette fois-ci avec plus de maîtrise. Ses mains glissant tranquillement vers ma taille afin de me rapprocher dans la foulé, me surprenant autant que cela puisse m'amuser tandis que mes doigts immigraient instinctivement vers sa nuque, de sorte à poursuivre cet échange des plus succulent, mais également pour caresser son cuir chevelu dont j'avais longtemps souhaiter estimer la douceur.
« Je ne te laisserai à personne d'autre... C'est compris ? » Qu'il souffla contre mes lèvres, accélérant par ce fait les battements de mon cœur débordant d'amour pour lui. Une phrase me faisant rire d'embarra au mépris de mon entière satisfaction pendant que j'encerclais son cou de mes bras, plongeant mon regard dans cette mer d'acier qui me plaisait tant.
« Il y a intérêt. » Je lui répliquai rieur, bien qu'il en valait de même pour lui, sachant pertinemment que je ne le laisserai plus à qui que ce soit. Une répartie qui m'eut instantanément suscité un baiser amoureux de mon aimant, m'engendrant par conséquent un sourire sincère.
Ça y est, nous étions fichus.
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Saluuuuuuuuuuuuuut!!! Je ne suis pas morte! Ceci est un pure miracle de la vie.
Donc, désolé pour l'attente, mais je me suis battu avec ce chapitre! GENRE VRAIMENT ! Mais j'en suis ressortie vainqueur alors tout va bien u.u DONC J'espère grandement qu'il vous à plu ! En plus c'est le POV Eren 8D - ce qu'il est compliqué ce gars, non mais '-' - J'espère également que cela vous a aidé à le comprendre un peu mieux :3
Sur ce je vous laisse en espérant vous retrouver bien vite!
À toute! ;)
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