VI - Interrogatoire

Média : diarycrux.tumblr.com (impossible de trouver l'auteur'ice original'e de l'illustration, ça m'énerve, citez vos sources, merde ! Comment vous voulez qu'iels vivent les illustrateur'ices après, si on leurs pique tout leurs dessins et qu'on les cite jamais ?!)

Tw : cigarette en média (en général j'évite ça au maximum mais she is sooo pretty), mention d'abus sexuels et de mépris par les forces de l'ordre, mention d'islamophobie

« Salut, ça va ? demandais-je le mardi en débarquant dans le bureau, laissant tomber ma doudoune sur un coin de ma table -je vois déjà une Molly Weasley imaginaire me rappeler l'existence des portes-mentaux.-

- Tu fais quoi, là ? demande Parkinson, assise à son bureau face à moi qui me regarde en fronçant ses sourcils noirs, une plume dans la main, interrompue dans quelque chose de visiblement bien plus captivant que moi et elle s'arrange pour me le faire comprendre. 

- Je te salue, je réponds, ça se fait quand on travaille avec quelqu'un. J'essaye de nouer des liens pour ne pas avoir ta mauvaise humeur à supporter pendant les prochaines années. »

Elle ne répond pas, me regarde une seconde avant de reprendre sa rédaction. Le soleil est à peine levé, une lumière orange se projète sur les murs. Ils sont moins étincelant que quand il frappe dans mon appartement, avec les murs blancs qui réfléchissent la lumière. Là, la tapisserie à fleur conserve la salle dans une ambiance vieillotte et obscur dans la mode sorcière. Je fais tâche dans cet univers sage avec ma doudoune et mes jeans à ourlets. Parkinson, en revanche, s'y marie à la perfection. 

Je me laisse tomber sur ma chaise, sort une pile de fichier et ouvre celui que j'ai quitté la veille au soir. Je préférerai ne plus avoir à m'en occuper, il s'agit encore d'une plainte concernant un filtre d'amour et une personne abusée après une soirée. N'y-a-t-il aucun∙es sorcier∙es qui a un jour pris le temps de rédiger une loi interdisant ses horreurs de filtre d'amour ? On-iels toustes oublié que c'est comme ça que Voldemort est né ? 

Je ne suis pas loin d'aller voir Hermione pour lui imposer de faire passer une loi sur la question mais j'ai bien cru comprendre ses opinions sur le sujet la dernière fois que je lui ai parlé. Et elle se déclare féministe ! J'aurai de quoi me mettre hors de moi mais je suis fatiguée d'être aussi sur les nerfs ses derniers temps. Il faut plutôt que je fasse entrer la victime que j'ai convoqué. Merlin, je n'ai aucune envie de lui imposer encore ça. Je ne sais vraiment si je dois dire à Parkinson de dégager ou si je dois au contraire souhaiter qu'elle reste pour me donner du courage. 

Je fais entrer la victime dix minutes plus tard, la fait s'asseoir devant moi et soupire mentalement. 

« Bonjour, je m'appelle Ginny Weasley. dis-je, tentant d'y mettre de la chaleur pour palier à l'aura carrément sinistre que Parkinson exerce sur la pièce, Vous êtes bien Teresa Ahmar ? » (NDA : si vous aussi avez désormais une chanson de YUNGBLUD dans la tête, sachez que vous n'êtes pas seul∙es et que je vous aime)

Elle confirme en hochant la tête mais ne dit pas un mot. 

« Vous avez porté plainte pour abus sexuels suite à une potion de filtre d'amour ? 

- Oui, répond-t-elle dans un murmure, enfin, moi je voulais rien dire, c'est mon copain qui m'a forcée, il dit que portez plainte c'est important mais je sais que c'est pas vrai je peux partir, désolée de vous avoir fait perdre votre temps. 

Elle a dit tout cela très vite et commence déjà à se lever, je la fais se rassoir d'un geste un peu trop brusque, j'ai peur de l'avoir effrayée. 

- Non enfin ! Vous ne faites perdre de temps à personne. 

- Il m'a dit qu'il fallait vraiment que je porte plainte mais... je ne veux pas. Il sait pas ce que c'est d'avoir à faire à la police pour ça, ça m'est déjà arrivée. Personne ne m'a cru. Ils me disent que je n'aurai pas du boire. Quand j'arrive avec mon hidjab c'est encore pire. Ils disent que comme je suis musulmane je ne devrai pas boire d'alcool, aller en soirée, et que évidement, un voile ça donne envie de savoir ce qu'il y a dessous. Ils n'ont évidemment jamais ouvert une page du Coran !

Je suis un peu perdue. J'aimerai lui répondre que je comprends et que je peux l'aider... sauf que non, je ne comprends pas et que vu comment on traite mal les affaires d'abus sexuels ici je ne suis pas sure non plus que mon aide lui soit très bénéfique. Je ne peux que lui donner raison et je suis désolée pour ce qu'elle a dut subir. 

Parkinson se lève d'un seul coup et s'approche de la femme. Elle la regarde avec un regard parfaitement compréhensif et emphatique tout en ne la voyant comme une personne avant de la voir comme une victime. Je n'aurai jamais cru ça possible venant d'elle. Décidément, elle ne fait que me surprendre. 

« Ici personne ne vous juge. Dit-elle en tirant un tabouret pour s'assoir en face d'elle. Vous pouvez tout dire, rien ne sortira de cette salle. Je ne comprends pas ce que vous ressentez, mais je vous promet de vous respectez. Je connais les gens qui jugent sans prendre le temps de comprendre.

Nous ne sommes pas censé évoquer notre vie, mais je ne lui fait pas remarquer, ça à l'air de rassurer Mme Ahmar, c'est l'important. 

« Il a raison, votre copain, vous savez ? reprend-elle. En un sens si vous portez plainte ça permettra à d'autres de ne plus subir les mêmes choses que vous et ça fera avancer les choses. Cependant, si vous n'êtes pas prête, vous pouvez toujours arrêter là la procédure et ne jamais revenir. Ou revenir quand vous serez prête. On sera toujours là, nous, on ne bougera pas. Les forces de l'ordre peuvent être un véritable enfer, certains collègues mériteraient bien de se faire virer ou condamner eux-mêmes, c'est vrai. La plupart, même. Mais je fais ce métier pour lutter contre les injustices et c'est avec ce métier que je peux changer les choses, même s'il ne m'inspire que du mépris, alors si vous voulez parler, je vous promet que je ferai tout mon possible pour que les choses s'arrangent. »

Mme Ahmar la regarde, je crois bien qu'elle va se fâcher pour la façon dont Pansy lui parle comme une sauveuse de la veuve et de l'orphelin alors qu'elle fait partit du même groupe que les policier∙es et aurors qui la regardent toujours de haut, mais la femme n'a pas l'air de le prendre mal. Parkinson fait les choses n'importe comment d'un point de vue d'une formation d'auror, elle n'est absolument pas censée dire ça et encore moins critiquer la profession mais pourtant ça semble efficace. 

« Je veux pas témoigner, elle dit alors, j'ai aucune envie de vivre ça une deuxième fois, aucune envie que qui se soit le sache. Je peux juste vous donner son nom, je le connais c'est pas... c'est pas la première fois qu'il... fait ça. Et je sais que je suis pas la première, mais on ne nous écoute pas quand on prend nos plaintes.

- Comment il s'appelle ? je demande sans réfléchir avant, m'accordant un regard noir de Parkinson. 

- Noam. Je connais pas son nom de famille, je suis bien plus jeune que lui donc je ne l'ai jamais connu quand il était à Poudlard. Mais tout le monde l'appelle Noam. »

Et je le sais déjà, parce que la fille de la dernière fois m'as dit le même nom. 

Quand la femme part, raccompagnée par la nouvelle mise à jour bienveillante de Parkinson, je fonce voir Hermione pour lui ordonner le droit d'une enquête sur le terrain. Je ne laisserai pas ce type détruire des vies plus longtemps. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top