Le bien et le mal

 J'avais passé la journée à m'amuser avec Abdel et Fatima. J'étais fatiguée et je voulais aller me coucher. Le soleil s'était couché, cessant d'éclairer le château de Kaamelott. J'aurais tant aimé pouvoir passer une soirée tranquille, mais apparemment, le destin en avait décidé autrement. Je me suis mise sur la pointe des pieds et j'ai réussi à ouvrir la porte de ma chambre. Du haut de mes six ans, j'étais intelligente, mais pas très grande.

J'ai poussé la porte et je suis allée mettre ma chemise de nuit. Et soudain, une main s'est posée sur mon épaule. Je n'étais pas très... habillée, portant seulement ma culotte. J'ai sursauté et me suis empressée d'enfiler ma chemise de nuit. Je me suis brutalement tournée vers l'intrus, faisant valser mes bouclettes blondes attachées en couettes.

– Vous êtes qui ? ai-je demandé. Montrez-vous !

Il n'avait donc pas le courage de se montrer ? Je ne comprenais pas. Faisais-je si peur que ça ?

– Bonjour, Aurora, me salua une voix douce.

Une jeune fille d'environ treize ans sortit de sa cachette, dans l'ombre de mon armoire. Elle s'approcha de moi, un sourire amical aux lèvres. Ses cheveux roux étaient attachés en une longue tresse sur le côté. Elle était vraiment jolie. Son visage était parsemé de taches de rousseur et ses yeux verts brillaient à la lueur de la lampe posée sur ma table de chevet.

– Comment ça va ? me demanda-t-elle. Tu as l'air fatiguée...

– Tu vas arrêter de demander ça à tout le monde ? fit une voix venant de ma boule de cristal. T'es vraiment chiante, Méli.

– Excusez-moi mais... vous êtes qui ? ai-je demandé.

Les ombres de ma boule de cristal s'agitèrent et une ombre en jaillit, venant se placer à côté de Méli, en face de moi. Je la reconnus immédiatement : Zyria, cette fille-ombre bizarre qui avait dit vouloir me gâcher la vie parce que j'avais refusé l'enseignement de la Dame du Lac.

– C'est quoi cette apparence, Zyria ?! s'exclama Méli. Tu veux la traumatiser, ou quoi ? Reprends tout de suite ta vraie forme !

Zyria croisa les bras et un tourbillon de poussière noire l'entoura avant de retomber, formant un cercle sur le sol tout autour d'elle. Elle baissa un regard méprisant vers moi. Ses courts cheveux noirs reflétaient bien sa personnalité – flippante. Ses yeux noirs me fixaient avec intensité, semblant vouloir me faire exploser le cerveau. Au moins, elle n'était plus une ombre bizarre, mais une fille normale de l'âge de Méli.

– Je me présente : je m'appelle Mélusine, me dit cette dernière. J'ai été envoyée pour te récompenser pour le courage dont tu feras preuve dans le futur.

– Pourquoi maintenant et pas après ma preuve de courage ? ai-je demandé.

– Réfléchis pas, c'est n'importe quoi, dit Zyria.

– Assieds-toi, Aurora, on va tout t'expliquer, me dit Mélusine.

J'ai obéi, commençant à m'habituer aux choses étranges. J'ai remarqué qu'une lumière blanche émanait de Mélusine et une ombre noire planait autour de Zyria. Mais d'où elles sortaient, ces filles ? Je les ai regardées alors qu'elles parlaient à voix basse de ce qu'elles devaient me dire. Je ne savais pas d'où elles venaient, mais je sentais qu'elles n'étaient pas très douées pour... ce qu'elles étaient sensées faire.

– Tu vois, nous sommes des esprits envoyés par les dieux, m'expliqua Mélusine. Moi, je suis là pour t'aider à faire les bons choix et Zyria, les mauvais. Je sais, c'est bizarre, mais tu finiras par comprendre.

– Ce sera plus clair demain, ajouta Zyria.

– Nous sommes connectées à ta boule de cristal. C'est pour ça que la Dame du Lac te l'as offerte. Tu devras toujours l'avoir sur toi, cachée si possible. Ne t'inquiète pas, ce n'est pas lourd.

– Mais à quoi sert Zyria, si elle m'aide à faire les mauvais choix ? ai-je demandé. si je t'écoute seulement toi, Mélusine, je suis sûre de bien faire, non ?

– Ah, le petit détail qui fait mal, commenta Zyria.

– Quand on sera enfermées dans ta boule de cristal, tu nous entendras dans ton esprit et... tu ne pourras pas distinguer qui, de Zyria ou moi, parle, expliqua Mélusine.

– Ça fait maaaaaal ! chantonna Zyria.

Le lendemain matin, j'ai mis la bandoulière de ma sacoche en cuir sur mon épaule. Ma boule de cristal était bien en sécurité tout près de moi. Je suis sortie pour aller prendre le petit déjeuner avec les Chevaliers dans la salle d'armes. Quelques fois, je mangeais avec le Roi, qui me trouvait plus intelligente que ses Chevaliers. Mais je savais qu'il aimait prendre son petit-déjeuner seul.

Je suis descendue dans la salle d'armes. La porte était déjà ouverte. Je suis rentrée et j'ai hésité debout quelques secondes, me demandant où m'asseoir. Pouvais-je encore aller sur les genoux de quelqu'un ou était-je trop grande maintenant ? J'ai observé les Chevaliers quelques instants.

Ils étaient éparpillés dans la salle d'armes. Mon père – Perceval –, Karadoc, Bohort, Lancelot, Hervé de Rinel, Calogrenant et Gauvain.

Vous voyez, je suis douée pour comprendre les émotions des autres. Je vois quelqu'un et je peux me dire immédiatement « il est déprimé, celui-là ». Ça m'est arrivé quand j'ai aperçu Gauvain, tout seul dans son coin.

Me demandant si quelqu'un d'autre que moi l'avait remarqué, j'ai jeté un regard aux autres Chevaliers. Je voulais savoir qui réagirait et quand, alors je me suis sagement assises sur les genoux de mon père. Ce dernier m'as serrée dans ses bras et m'a embrassée sur le front.

« Tu le laisse faire ? demanda une voix dans ma tête. Repose en paix, la dignité. »

« – Euh... j'ai six ans, hein, ai-je rappelé mentalement. Laissez-moi ».

Alors... observons mes semblables et leurs réactions quand quelqu'un est triste. Je savais comment moi je me serais comportée, mais je voulais étudier les autres. Je le sais que je suis bizarre, ne vous inquiétez pas pour ça.

Ah, quelqu'un se déplace ! Observation. Bohort s'est approché de Gauvain et s'est assis à côté de lui. J'avais remarqué que Bohort était très calme pour un Chevalier. Il s'occupait bien de mes amis et moi, étant souvent engagé comme garde d'enfants. Les deux chevaliers ont commencé à discuter. D'ici, j'avais le bonheur de pouvoir les écouter.

– Qu'est-ce qui se passe, mon grand ? demanda Bohort. Pourquoi vous faites cette tête ?

– Je me suis disputé avec Yvain et il refuse de m'adresser la parole, expliqua Gauvain.

– Allons, ne vous inquiétez pas, il a toujours été têtu.

– Peut-être...

Bohort ébouriffa les cheveux de Gauvain. Bon, sujet étudié. Décidément, je découvre de nouvelles choses tous les jours ! Si j'apprends à écrire, il faudra que je note tout ce que j'apprends au fur et à mesure, sinon je vais finir par être perdue. Bon, moi, j'ai faim. Je vais manger mon petit-déj', au revoir !

Je suis trop désolée d'avoir mis si longtemps à poster un nouveau chapitre sur cette histoire. Pardon pardon pardon ! 😥

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