La fille de l'ombre
Salut
Je vais réécrire les premiers chapitres de cette fanfiction. À partir de maintenant, les dialogues seront écrits normalement (comme dans un roman).
Trois ans plus tard...
J'avais six ans maintenant. Les gens au château ne connaissaient pas ma date d'anniversaire, alors nous avions fêté le jour de mon arrivée. Père m'avait dit que j'étais une grande fille et qu'il était fier de moi. À chacun de mes anniversaires, je me souvenais de la première quête à laquelle j'avais participé. Nous avions appris que j'avais une destinée exceptionnelle. Je ne savais pas pourquoi c'était spécialement ce moment là de ma vie dont je me rappelais tous les ans, mais j'étais assez grande pour comprendre que ce n'était pas un hasard.
À la dernière grande bataille contre les Burgondes, nous avions recueilli la fille du Roi de ce peuple. Abdel, qui pouvait parler toutes les langues grâce à un sortilège, lui avait appris à parler notre langue. Maintenant, nous comprenions Fatima et elle nous comprenait. Je la trouvais très gentille, pour la fille d'un Roi ennemi. Mais on m'avait appris à ne pas juger les gens selon leur origine, alors j'avais appris à la connaître avant de me faire une opinion sur elle. Elle semblait courageuse, mais, comme pour moi, nous n'aurions droit à un entraînement aux armes uniquement quand nous aurions atteint l'âge de tenir une épée.
Abdel, lui, avait maintenant huit ans. Je le trouvais très grand, par rapport à notre première rencontre. Lui aussi, j'avais appris à mieux le connaître. Il était intelligent et ses pouvoirs étaient puissants. Ayant été élevé par Elias de Kelliwic'k, il avait appris dès son plus jeune âge à se la péter. Ce qui, avec beaucoup de leçons de ma part, finirait sûrement par s'atténuer. J'aimais bien Abdel. Il était gentil avec Fatima et moi, et il nous apprenait les bases de la magie. Bien sur, lui seul savait s'en servir, mais nous adorions l'écouter nous expliquer comment réaliser un sortilège de soin sans prendre de risques.
Depuis mes cinq ans, j'avais ma propre chambre, qui se trouvait à coté de celle de Père. Ce n'était pas spécialement grand, mais je m'y plaisait. Sur ma table de chevet trônait une boule de cristal dans laquelle s'agitaient des ombres effrayantes. D'après le Roi Arthur, c'était un cadeau de la Dame du Lac. Personne n'avait compris pourquoi elle m'offrait quelque chose... à moi. Comme Arthur, je pouvais la voir. Elle avait expliqué que j'avais une destinée exceptionnelle, et elle avait même voulu m'emmener avec elle pour m'entraîner.
Je dormais tranquillement, la tête enfoncée dans mon oreiller. J'étais bien, là, planquée sous mes couvertures. Le lendemain, j'irai m'amuser avec Fatima et Abdel au bord du lac. Sous la surveillance de Bohort, évidemment. À la dernière séance de la Table Ronde, Léodagan avait dit que Bohort n'était doué que pour garder les gosses. Moi, personnellement, je préférais que ce soit Bohort qui nous surveille plutôt que Léodagan ou Lancelot. Lui, au moins, il était gentil avec nous.
Je fus réveillée par la sensation de danger. La présence de quelqu'un me fit paniquer. Nous étions aux alentours de deux heures du matin et, à cette heure si, seul Karadoc été éveillé et il mangeait aux cuisines. Je n'osais pas me retourner. J'étais face au mur et ce qui se trouvait dans ma chambre m'effrayait. Je ne pouvais définitivement pas rester là sans bouger, alors je me suis retournée.
Une ombre noire de la taille d'un enfant un peu plus grand que moi se trouvait au centre de la pièce. Une bouche et des yeux blancs brillants semblaient dessinés sur elle. Sa bouche s'étirait en un sourire qui me fit froid dans le dos et ses yeux n'avaient pas de paupières. Je me suis redressée dans mon lit en tremblant et j'ai reculé pour arriver contre le dossier qui se trouvait du coté du mur. Les ombres de la boule de cristal se sont agitées.
- Aurora, fille de Perceval de Galles, me salua l'ombre.
- Que... qu'est-ce que vous me voulez ? ai-je bafouillé.
- J'ai été envoyée ici pour te punir.
- Me punir de quoi ? ai-je demandé, soudain curieuse.
- D'avoir refusé l'enseignement de la Dame du Lac. Tu seras à jamais maudite.
- C'est la Dame du Lac qui vous a envoyée ?
- Non, ce sont les dieux.
- Qui êtes-vous ? me suis-je exclamée en tentant de cacher mon angoisse.
- Je m'appelle Zyria, et je te hanterai jusqu'à la fin de ta vie.
Je me suis levée. J'avais l'impression qu'une force surnaturelle me poussait vers l'ombre. Je me suis fait violence pour ne pas trembler et je me suis retrouvée face à elle. Ses yeux blancs m'ont longuement dévisagée. Puis elle m'a contournée et s'est approchée de ma boule de cristal. Elle a posé sa main aux doigts qui ressemblaient plus à des griffes qu'à autre chose sur la sphère blanche.
- Un cadeau de la Dame du Lac, n'est-ce pas ? demanda Zyria.
- Oui, répondis-je simplement. Je ne sais pas ce qu'elle signifie.
- Tu le sauras bien assez tôt. Pour l'instant, ne réfléchis pas à ça. Tu n'as plus que quelques jours à attendre avant de comprendre le sens de cette boule de cristal. En attendant, n'y touche pas. C'est compris ?
J'ai hoché la tête. Pourquoi me mettait-elle en garde alors qu'elle venait de dire qu'elle allait gâcher ma vie ? Pourquoi un esprit effrayant à la voix de femme me voulait-il du mal ? Qu'avais-je fait de si grave à part refuser les leçons de la Dame du Lac ?
- Au revoir, Enfant du Destin, dit Zyria d'une voix distraite. Je reviendrai bientôt.
Elle disparut dans un tourbillon de flammes noires. J'ai soudain senti une douleur atroce dans le ventre qui me plia en deux. Je ne comprenais plus rien. Que se passait-il ? Était-ce Zyria qui me faisait du mal ?
Je n'ai pas eu le temps de réfléchir plus longtemps. Mes yeux se sont fermés et j'ai perdu connaissance. Je me suis sentie flotter, enveloppée dans un voile noir. Puis plus rien.
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