L'annonce

Alors je vais changer le style d'écriture de cette histoire à partir de ce chapitre. Maintenant, c'est Aurora qui raconte l'histoire et ce n'est plus écrit en "pièce de théâtre." A part pour les dialogues.

Ce matin là, l'ambiance était un peu bizarre au château. Enfin moi, je savais pas, j'avais que trois ans, j'étais pas un devin. Même si, apparemment, j'étais spécialement intelligente. J'étais assise sur les genoux de Gauvain, à une réunion de la Table Ronde. Parce que oui, maintenant, je suis là à chaque fois ! J'ai aussi pris l'habitude de squatter les genoux de Gauvain. Et comme ça, je suis entre Arthur et Karadoc, loin de Léodagan et aussi pas loin de Père.

Arthur : Père Blaise, l'ordre du jour.

Père Blaise : Ah ben...j'ai le contenu de la lettre que vous avez reçu ce matin, vu que vous en avez parlé à personne.

Arthur : Ah, ouais...alors, je vous explique : ce matin, j'ai reçu une lettre des Burgondes qui disait qu'ils allaient...assiéger Kaamelott.

Bohort : Mais c'est une catastrophe !

Yvain : On va mourir ?

Léodagan : Mais j'arrête pas de dire qu'il faut aller les zigouiller directement dans leur patelin ! Mais comme d'habitude, personne m'écoute !

Karadoc : Vous pouvez répéter ? J'ai pas compris.

Calogrenant : Vous comprenez jamais rien, de toute façon.

Bohort : Je me sens mal, d'un coup...

Galessin : Super ! On va tous crever ! Magnifique !

Arthur : Hé ho !! On se calme ! On se calme. 

Un silence de mort s'abat sur la pièce. Gauvain me serre contre lui, comme s'il voulait me protéger. Honnêtement, cette histoire d'assiégage machin-truc, ça me faisait drôlement flipper. Je me suis accrochée au bras de Gauvain.

Arthur : J'ai un autre truc à vous dire. Si vous gueulez, je vous préviens je vous envois au cachot ! 

Léodagan : Bon ben crachez le morceau ! On va pas attendre jusqu'à ce soir !

Arthur : D'après le message, ils vont arriver à deux mille.

J'ai vu Bohort tomber dans les pommes (et de sa chaise). Je me suis mise à hurler comme une demeurée. Yvain, Père, Karadoc, Gauvain et Lancelot m'ont regardée, et les autres ont essayé de voir si Bohort n'avait pas fait une crise cardiaque. Je continuais de hurler et de pleurer. De toute façon, à chaque fois que Bohort paniquait un peu, ça me faisait hurler.

Moi : Ze veux pas mouriiiiiir !!!!

Léodagan : On peut pas la faire taire, cette gosse ?

Arthur : Hélas non, on a déjà essayé, croyez-moi.

Moi : Merliiiiiin !!!

Ça, c'est ce qu'on appelle un réflexe d'enfant de trois ans. J'appelle n'importe qui en attendant que quelqu'un fasse stopper le truc qui me dérange. Pendant au moins une demi heure j'ai gueulé les noms de tous les gens que je connaissais. A un moment, Arthur a enfin dit un truc.

Arthur : Gauvain, je vous donne l'autorisation de vous retirer pour amener Aurora au laboratoire de Merlin, qu'elle nous foute la paix. 

Gauvain : Oui, mon oncle. 

Gauvain se leva avec moi dans les bras. Je pleurais encore quand il a frappé à la porte du labo de Merlin. Le druide a ouvert la porte. 

Merlin : Mais qu'est-ce-qui se passe ? Qu'est ce qu'elle a, la p'tite ?

Gauvain : Mon oncle m'a dit de vous l'amener. Maintenant, il faut que je retourne à la réunion. 

Gauvain m'a tendue à Merlin et il est parti. Je continuais de pleurer. Merlin me regardait attentivement. Il m'a caressé doucement les cheveux.

Merlin : Eh ben, pourquoi tu pleure comme ça, toi ?

Aurora : On va tous mouriiiir !!!

Merlin : Je sais pas où t'as entendu ça mais je préfère ne pas en savoir plus. 

Merlin entra dans le laboratoire, et moi, j'étais toujours blottie dans ses bras. Dans le labo régnait une odeur que j'avais déjà sentie...une odeur...de mec qui s'la pète. Oui, j'identifie les odeurs, c'est bizarre, mais pratique. Merlin m'a posée sur la table, je pleurais toujours, mais ça allait mieux. La présence de Merlin m'avait toujours rassurée. J'entend une voix que je connais dans le fond du labo.

Elias : C'est quoi, ce bordel ? J'essaye de bosser, là !

Merlin : Vous êtes sensé respecter les enfants de chevaliers !

Elias : Et il est où, vot' môme de chevalier ?

Merlin : Elle est là-bas, sur la table.

Elias "Elle" ?!!! Ahah !! Vous avez ramené une gamine !!

J'ai sauté de la table, atterri sur une chaise et je suis allée voir ce qui se passait. Merlin mit un coup de pied à Elias. Il fut projeté  l'autre bout de la pièce.

Merlin : Hé ! Pas la magie ! C'est pas juste ! Et devant la gosse, en plus !

Merlin avait cassé une étagère en s'écrasant sur le mur. Il avait les cheveux en bataille et on voyait la colère de dingue qui l'animait sur son visage. Je me suis mise à hurler à nouveau. Un garçon d'environ deux ans de plus que moi (il avait donc cinq ans) accourut. Il me regarda, puis regarda Merlin et aussi Elias. 

Elias : Mais qu'est-ce-que tu fous là ? J't'avais dit d'aller chercher des plantes médicinales ! C'est pas vrai, Abdel, tu peux pas faire un effort ?!

Abdel : Mais je les ai, les herbes. Et c'est qui, elle ?

Merlin : La fille du Seigneur Perceval. 

Elias : Alors c'est une gamine et on peut pas dire que son paternel fait partie du gratin !

Merlin : Mais vous allez la fermer !!!

Moi : Arrêteeeeez !!!

Ils se sont tous les deux tournés vers moi. 

Abdel : Je sais pas comment elle s'appelle, mais elle a raison. 

Moi : T'es gentil, toi. C'est quoi ton nom ?

Abdel : Je m'appelle Abdel, Jeune Enchanteur du Nord, apprenti d'Elias de Kelliwic'k

Moi : Moi c'est Aurora...euh, fille de Perceval !





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