Chapitre 9 : Un Mauvais Rêve

[ Dans la peau d'Alphonse ]

Je suis assis sur une chaise juste à côté de son lit, pensif. Mes yeux le regardent attentivement, attendant qu'il sorte enfin de son pprofond sommeil. Mais, mon esprit se demande comment est-ce qu'il a fait pour atterrir ici, dans ce lit d'hôpital.
Tout se passait bien, d'après moi, jusqu'à ce que Marie m'appelle.

Et le voilà, mon père, à l'hôpital dans un coma artificiel depuis maintenant cinq jours. Il a fait une crise d'AVC.

Il y'a environ trois semaines de cela, il était revenu à New York ; il souhaitait voir comment se portait Marie de ses propres yeux. Ils ont pris l'avion ensemble pour Los Angeles. Mon père me disait qu'il souhaitait juste passer du temps avec sa fille. Après l'irresponsabilité de ma sœur, je le comprenais parfaitement, mais n'étais pas convaincu de sa raison pour autant.
Et, il y'a quatre jours Marie m'a appelé pour m'informer de la crise de mon paternel. J'ai directement pris le jet de l'entreprise pour arriver à Los Angeles le plus vite possible, et j'ai emmené Dayana avec moi ; je souhaite qu'elle travaille à ma place, à mes côtés, le temps que mon père se réveille et se rétablisse.

Marie m'a dit que la crise de mon père était causée par le travail, qu'il était trop surmené. À vrai dire, je ne la crois pas. Depuis que j'ai les 99% des parts de mon père, c'est moi qui fais tout le travail et prends toutes les décisions importantes. Lui, n'est là que pour garder un oeil sur moi, mais n'est pas toujours au courant de tout.

J'ai l'impression que quelque chose se cache derrière cette raison. Hier soir, je me suis rendu dans notre maison de Los Angeles et suis rentré dans le bureau de mon père. J'ai trouvé les photos d'une femme assez jeune pour avoir mon âge et des dossiers remplis d'informations sur elle. D'après ce que j'ai pu brièvement lire, elle se nomme Nathalie. Reste à savoir qui elle est et représente pour mon géniteur.

Est-ce possible que cette inconnue soit la véritable cause de l'état actuel de mon ascendant ?

S'il arrive que je découvre l'identité de cette femme avant le réveil de papa, j'ai peur qu'elle n'apporte rien de bon dans nos vies. J'ignore son comportement, ses habitudes, ni même comment elle a connu mon père, mais si ce dernier a décidé de faire des recherches sur elle, il doit bien avoir eu une bonne raison - lui qui a la maladroite coutume d'accorder sa confiance assez facilement à mon avis.

Je me lève enfin de cette chaise et marche autour du lit. Triste et lassé de ne remarquer aucun mouvement de sa part, je décide de sortir de sa chambre.

Je me positionne devant la vitre de sa chambre. J'ai tant de questions qui me viennent en tête. Mon dabe est le seul à posséder les réponses les plus exactes. Je ne suis pas certain que mon aînée sache toute la vérité. Je ne sais pas encore ce qu'elle me cache, mais mon intuition me dicte que même son récit serait incomplet.

Il est 6h37min du soir, mon bar préféré de Los Angeles est déjà ouvert ; j'ai besoin de me vider l'esprit, de me changer les idées.

[ Dans la peau de Dayana ]

Je suis dans ma chambre d'hôtel, entourée par des tonnes de dossiers. Je dois terminer la majorité de ces dossiers ce soir, je les présenterai à Alphonse demain matin.

Quelqu'un frappe très fort à la porte de ma chambre, tellement fort que je me réveille en sursaut.
Je me suis endormie sur l'un des dossiers que je lisais.

Elle frappe encore plus fort, cette personne. Je prends mon téléphone pour regarder l'heure, il est 01h48min du matin.

Mais qui peut bien avoir assez de volonté et de courage pour venir me déranger à une heure pareille ?

Elle toque encore et encore plus fort, sans s'arrêter. Agacée par cet acharnement, je me dirige vers la porte et l'ouvre avec colère. Je n'ai même pas le temps de découvrir l'identité de cette courageuse personne, que ses lèvres goûtent déjà aux miennes, et sa langue tente déjà de tracer son chemin dans ma bouche pour retrouver la mienne, mais n'y arrive pas. Elle renferme la porte de ma chambre dès qu'elle la franchit.

Dégoutée par l'odeur de l'alcool qu'elle dégage, je la repousse finalement afin de voir son visage. Mon visage plein de colère, se remplit désormais de surprise. C'est Alphonse. Il est saoul, complètement saoul, encore une fois.

Après avoir repris un peu de son souffle, il revient embrasser mes lèvres comme s'il souhaitait les engloutir. Je laisse finalement nos langues danser ensemble.

Mon cerveau me conseille de le repousser, de lui demander de me laisser et de sortir. Mais mon cœur, affaiblit par la chaleur d'Alphonse, me permet d'accepter toutes les caresses de ce soûlard.

Mon enveloppe trahit ma raison et se laisse malmener de tous les côtés par cet homme, bien qu'elle redoute la terrible réalité du lendemain.

Saletés de désirs charnels, blâmé-je intérieurement !

Alphonse enlève son T-shirt et me soulève, entourant son bassin de mes jambes, pour m'allonger sur mon lit. Il m'embrasse le cou, descend légèrement sur ma poitrine et revient sur mes lèvres.

Ses baisers... Je les goûte à nouveau. Ils m'avaient manqué. Je ne m'attendais pas à ressentir ce plaisir un jour. Je suis ravie. Ravie, mais déjà abattue, car il est grandement possible que mes émotions soient autres demain.

Il déboutonne son jean et l'enlève en même temps que son boxer. Quant à moi, je chasse toute réflexion m'empêchant de profiter de l'instant présent.

Le voilà tout nu entre mes cuisses, bien écartées. Et me voilà, moi, toute nue sous cette petite nuisette en lain, laissant la voie libre à son sexe vers le mien. Entre deux baisers fougueux, il finit par me pénétrer violemment.

[...]

Le lendemain, je me réveille et ouvre mes yeux avec peine sous l'effet des rayons de soleil. Je regarde à mes alentours, Alphonse n'est déjà plus là.

À ce moment-là, plusieurs questions me viennent à la tête: Pourquoi est-il parti si tôt ? Aurai-je encore droit à une brusque désillusion ?

En réalité, je m'y attendais un peu. Tout ce que je souhaite, c'est que cette fois-ci qu'il soit plus docile. Seulement, Alphonse Bowns n'est jamais tendre, pas avec moi.

Il l'est bien avec ses coups d'un soir, mais avec moi, il est dur. Ne suis-je donc pas une femme comme ses conquêtes ? Est-ce parce que je suis sa secrétaire ? Ou est-ce parce que j'ai des sentiments pour lui ?

Cela ne justifie pas ses agissements. J'estime mériter un minimum de gentillesse et de douceur, mais je sais que c'est impossible.

Je panique déjà.

Je regarde la montre de mon téléphone, il est 09h25min du matin. Je sors enfin de mon lit, me douche, puis m'habille. Je porte une jupe crayon noire avec un chemisier blanc et des escarpins noirs. Je sors de ma chambre et me dirige vers la cafétéria de l'hôtel.

J'arrive à la cafétéria de l'hôtel et l'apercois à une table, buvant une tasse de café, les yeux rivés sur son téléphone. Je prends une grande inspiration et m'avance vers lui.
Arrivée devant lui, je me racle la gorge et dis:

__ Bonjour, monsieur Alphonse.

Il ne me répond, ni ne me regarde, mais me fais signe de la tête de m'asseoir sur la chaise en face de lui. J'exécute. Je l'observe, mais ne dis plus rien. Lui, boit son café calmement.

Quelques minutes plus tard, son chauffeur lui emmène un sachet de pharmacie, contenant un produit dont j'ignore encore la nature, puis repart d'où il vient. Lorsqu'il termine son café, il met son téléphone en mode veille, puis soupire. Il relève finalement sa tête vers moi, mais évite mon regard ; il regrette tout, encore une fois.

__ J'étais complètement saoul hier soir, commence-t-il. Je ne savais plus vraiment ce que je faisais.

À ce moment précis, une tristesse m'envahit. Pourquoi venir me retrouver dans ma chambre et me faire l'amour, si c'est pour tout regretter le lendemain matin ?

Pourtant, il ne s'est jamais reproché de ses multiples aventures. Alors, pourquoi le faire avec moi à chaque fois qu'il cède ?

Le sexe avec moi est-il différent de celui avec toutes ses femmes ?

Décidemment, je ne comprendrai jamais Alphonse Bowns.

__ J'étais tellement ivre que je ne suis même plus sûr d'avoir mis un préservatif, continue-t-il.

C'est en l'entendant dire ça que je me rends compte que, effectivement, il n'avait pas mis de préservatif. Alors mes yeux se dirigent simultanément sur ce sachet de pharmacie qui pourrait contenir un carton de pillules contraceptives.

__ Alors, reprend-t-il, j'ai pris la peine de vous acheter des pillules contraceptives.

J'avais raison. Alphonse Bowns est un homme aussi beau que prévoyant et méchant.

__ Je tiens fermement à ce que vous mangiez et buviez une ou deux de ces pillules ; il est hors de question que je puisse avoir un enfant avec vous, Dayana.

Il parle d'une manière si sereine, que l'on oublierait presque sa froideur.

Comment peut-on changer de personnalité du jour au lendemain ? Est-ce normal ?

__ Moi, je m'en vais rendre visite à mon père, termine-t-il. Mon chauffeur reviendra vous prendre pour vous emmener à l'entreprise dans une heure. Sur ce, bonne journée à vous.

Il se lève de sa chaise, reboutonne sa veste puis s'en va. Je reste assise pendant un moment, silencieuse.
Je décide, au bout d'un moment, de commender mon petit déjeuner. J'avale ensuite deux pillules tout en essayant de ne verser aucune larme suite à mon humiliation. C'est la seconde, mais elle toujours aussi douloureuse.

Je me sens mal, très mal. Mais surtout, je me sens terriblement stupide ! Je l'ai encore laissé profiter de ma personne, de sa naïveté.

Je maudis mon cœur qui continue à l'aimer.

J'aimerais tellement me dire que ce n'est pas la réalité. Mais, il faut que je me rende à l'évidence ; ce que je vis est loin d'être un mauvais rêve.

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