Chapitre 30 : Ma Cuirasse
[ Dans la peau de Dayana ]
C'est le grand jour. C'est samedi. Aujourd'hui, je vais revoir cette diablesse. Mon taxi roule en direction de la demeure des Bowns, c'est le lieu de la réunion.
Je ne suis pas stressée, ni même effrayée. Cette Nathalie ne m'impressionne pas. Les seuls sentiments qu'elle procure en moi sont le dégoût et la colère, après tout ce qu'elle a fait à ce pauvre Erick.
Cet homme attentionné est toujours sur un lit d'hôpital, tandis qu'elle mène la guerre à ses descendants. Cette femme est immorale.
Je ne trouve toujours pas d'explications à ses agissements, et c'est d'ailleurs pour cela que j'ai accepté d'aider les Bowns. Ils méritent que cette histoire se termine, et ce avant le réveil d'Erick, si possible.
D'un autre côté, je me demande si Nathalie n'est réellement pas la fille d'Erick. Elle a beau avoir eu une relation intime avec lui, il se peut qu'elle soit assez dingue pour sortir avec son père. Si elle tient tant à se venger de lui - pour une raison impensable de la part de ce gentil homme - , elle doit savoir ses plus grandes faiblesses, dont la principale est la famille.
Mon seul souhait, c'est que tout le monde s'en sorte indemne de cette situation. Et si je peux aider d'une quelconque manière pour que ça arrive, je le ferai. Par contre, une peur subsiste en moi : que mon rôle dans cette affaire m'éloigne d'Adrien.
J'ai eu l'occasion de lui expliquer dans quel merdier je me retrouve mêlée à cause de mon affection vis-à-vis des Bowns. Le seul détail que j'ai trouvé inutile de préciser, était l'identité de la femme qui cause tout ce remue-ménage. Je lui ai épargné cet élément parce que je ne veux pas qu'il soit trop ancré dans ce problème. L'essentiel, il le sait déjà.
Mais, malgré ma confession, je suis consciente que sa confiance est encore à regagner. Je lui ai beaucoup menti. Il doit avoir l'impression que je l'ai pris pour un crédule, alors que tout ce que je voulais, c'était le garder près de moi.
J'ai été égoïste. Je n'ai pensé qu'à moi, qu'à ce que je voulais. J'ai ignoré qu'il avait, lui aussi, un cœur. Certes, c'est lui qui a précipité les choses, mais c'est moi qui lui ai donné envie de continuer sur cette voie.
Le plus juste aurait été que je lui avoue dès le départ que mon cœur était pris et que j'avais besoin de temps. Mais j'ai merdoyé. À présent, c'est lui qui a besoin de temps et c'est à moi de faire mes preuves.
Seulement, pour ce fait, il vaudrait mieux que je mette les choses au clair dans ma tête, et surtout dans mon cœur. Il est vrai qu'Adrien me plaît beaucoup, mais je ne suis toujours pas amoureuse de lui.
J'essaie. Vraiment. Mais l'amour est un sentiment que l'on ne force pas. On a beau tout faire pour qu'il naisse, pour qu'il soit fort et résistant, mais s'il n'est pas d'accord, il ne pointera pas le bout de son nez.
Pourtant, Adrien mériterait que je sois folle de lui, que je rêve de lui, que mon cœur entier lui appartienne. Mais ce têtu refuse de se coucher confortablement entre les mains de ce bel homme.
Je suis certaine que je serais plus heureuse dans les bras d'Adrien, c'est pour cela que je ne baisse pas les bras. Je vais nous accorder le temps qu'il faut afin que, lorsque le moment tant attendu viendra, tout soit sincère et sans doute. Ça ne sera pas facile, mais les meilleures victoires sont difficiles à obtenir. Le seul obstacle qui se présente à nous a un nom : Alphonse Bowns.
C'est lui que mon cœur choisit, en dépit de tous les coups bas que ce dernier lui a fait. Ce monsieur, malgré la distance que j'ai établie entre nous, a toujours possession de mon organe. L'emprise est moins forte depuis quelques temps, certes, mais je me demande si ce n'est pas parce que nous n'avions pas encore eu l'occasion de nous recroiser.
C'est de lui dont j'ai peur en réalité. Je redoute ses yeux chocolatés, son influence qui me fait perdre mes moyens, sa voix grave qui sait me faire vibrer, son odeur envoûtante...
Avant de me mettre en route pour sa maison familiale, où je sais que je vais devoir me faire souffrance pour le résister, j'étais certaine de toujours le détester. Mais plus la distance entre lui et moi se réduit, plus je me rends compte que je suis toujours aussi stupide.
Il m'a insultée, traitée comme une saleté, jetée, reprise pour me jeter encore une fois. Et moi, avec toute la bêtise du monde, je sens mon amour refaire surface juste à l'idée de le revoir.
Est-ce de l'obsession ?
Mon cerveau a compris qu'Adrien est celui qu'il me faut, mais mon cœur maintient qu'il veut Alphonse.
Le point positif, c'est que mon corps n'est plus en accord avec mes émotions. Il se pourrait que je ressente l'envie d'embrasser Alphonse de toutes mes forces, mais ma carcasse saura se montrer ferme et s'opposer à cette tentation.
Je suis déterminée à recommencer avec Adrien, et ce n'est sûrement pas un amour aussi toxique qui va me détourner du droit chemin.
Le véhicule se gare devant le grand portail de l'immense parcelle. Je sors du taxi et le paye.
Un portier vient m'ouvrir et j'avance vers la porte de la bâtisse. Je sonne et quelques secondes après une ménagère m'ouvre. Elle me laisse entrer.
Les employés me connaissent déjà. Il m'est déjà arrivé de venir rendre visite à Marie ou Erick lorsqu'ils sont de passage.
__ Pourriez-vous m'indiquer où se trouve Marie s'il vous plaît ? m'adressé-je à la demoiselle.
__ Euh...
__ Dayana ! m'interpelle une voix.
Je me retourne et vois Alberta.
J'apprécie beaucoup cette dame. Elle est à la fois une sorte de confidente pour Erick et une seconde mère pour mon amie et son frère. Elle est douce avec moi, mais ça se sent qu'elle sait avoir du caractère lorsqu'il en faut.
Je m'approche d'elle et l'enlace. Elle et moi avons très vite familiarisé.
__ Comme vous êtes belle, ma petite, me complimente-t-elle en me prenant les mains.
__ Merci. Je suis contente de vous revoir.
__ Moi également. Marie et Alphonse vous attendent dans le petit salon. Venez, je vous accompagne.
J'acquiesce et la suis.
Pendant notre marche, je me demande si Alberta était au courant pour Erick et Nathalie. Erick a dû lui dire qu'il avait rencontré quelqu'un et qu'il avait des sentiments.
__ Alberta, saviez-vous pour Nathalie et Erick ?
__ Malheureusement, oui. Je regrette de n'avoir rien remarqué d'étrange. Cette jeune femme ne voulait pas rencontrer la famille de son soi-disant amoureux, elle ne voulait même pas me rencontrer, même après deux ans de relation.
__ Alors, vous ne l'avez jamais vu ?
__ Uniquement sur une photo d'eux ensemble.
Cette déséquilibrée souhaitait faire l'effet d'une bombe. Elle voulait brusquer tout le monde. Elle avait tout préparé. Sa surprise a eu l'impact attendu, et je comprends mieux pourquoi elle a toutes ces manières avec nous.
Alberta et moi arrivons devant le petit salon. La gouvernante s'apprête à presser sur la poignée...
__ Non ! la stoppé-je.
Elle m'observe, confuse, tandis que moi, j'appréhende mes émotions lorsque je reverrai mon ancien employeur.
Je ne me sens pas encore prête, du moins, je n'en suis pas sûre.
__ Euh... Je... bégayé-je.
Elle soupire.
La dame âgée prend ma main entre ses deux paumes. Son regard est rassurant.
__ Ne vous inquiétez pas, me calme-t-elle, vous ne serez pas seule face à ce don juan. Marie sera là pour vous. Et même sans elle, sachez que vous êtes une femme forte.
Elle m'affiche un sourire délicat.
__ Je vais vous laisser ici. Franchissez cette porte quand vous en aurez le courage.
Après ces mots, Alberta lâche ma main et s'en va doucement. Je reste pointée devant la porte, hésitante à la franchir.
Suis-je prête à le revoir ? Ai-je vraiment bien fait d'accepter de les aider ?
Bien sûr, répond ma conscience, c'est pour Erick et Marie que tu le fais.
Mon cœur bat si fort... J'ai le sentiment d'être en face d'un énorme défi. Mon esprit s'agite.
Il faut que je me contrôle. Pour Adrien. Pour ma santé émotionnelle aussi. Je ne veux pas décevoir Adrien ; il ne doit pas regretter la deuxième opportunité qu'il m'a accordée.
__ Allez, Dayana ! m'encouragé-je.
J'appuie enfin sur la poignée et pousse lentement l'ouverture.
Lorsque la porte s'ouvre complètement, je tombe sur Alphonse. Il est face à moi.
Nos yeux se croisent et mon coeur s'arrête de battre. Tout le vacarme que faisait mon organe tout à l'heure, laisse place à un silence interne.
Près de trois semaines sans le voir, sans sentir son parfum, sans entendre sa voix. Près de trois semaines à le détester. Et le voilà, devant moi, debout avec un verre d'alcool dans une main, tandis que l'autre est dans la poche de son pantalon.
Il est là, à me fixer d'un regard neutre, adossé à une basse armoire en bois, les pieds croisés.
Une vague d'un mélange de colère, de déception, de tristesse, mais aussi de joie, circule le long de mon corps.
Il m'a manqué. Je le sens maintenant.
Mais la rage finit par prendre le dessus sur les autres sentiments, lorsque je me souviens de toutes les fois où il m'a manqué de respect.
Nous persistons à nous examiner et son visage affiche maintenant du regret.
Pourquoi ? Regrette-t-il vraiment ses actes ? Ou est-ce encore une de ses mascarades ?
Tout a disparu autour de nous. Je ne vois que lui. Des secondes s'écoulent et nous restons immobiles. Silencieux.
Pourquoi, Alphonse ? Pourquoi me fais-tu toujours autant d'effets ?
Je n'arrive pas à me détourner de lui. Même ma colère ne m'aide pas. Je suis faible. Faible face à lui.
Il ne bouge pas non plus.
__ Dayana ! m'adresse une voix.
Je sors de cet état de transe.
Je dirige mes yeux vers Marie qui vient de sortir de la pièce d'à côté.
__ Marie..., prononcé-je encore un peu dans les nuages.
Elle vient m'enlacer, toute sourire. Je la serre dans mes bras.
Alors que ma copine est collée à moi, Alphonse quitte le salon pour le petit bureau duquel est sortie sa soeur.
Marie se détache de moi.
__ Je suis contente que tu sois là, me dit-elle.
Je me contente de lui sourir.
__ Je sais que ce n'est pas facile pour toi de le revoir, mais ne t'en fais pas, je suis là.
__ Merci, Marie.
Je remarque que nous ne sommes que trois. Pourtant, c'est une réunion que nous devions avoir avec les avocats et Nathalie.
__ Où sont les avocats et Nathalie ? l'interrogé-je.
__ Ils sont en route. Tu veux boire quelque chose ?
__ Non, ça va, merci.
__ Très bien.
Marie me tire jusqu'au fauteuil et nous nous asseyons pour discuter en attendant que tout le monde soit présent.
Elle me prend ensuite les mains et me regarde. Elle m'observe telle une enfant curieuse. Je comprends alors qu'elle s'apprête à m'accabler de questions. Je suis déjà habituée à ce côté mignon chez elle et n'ai rien à lui cacher.
__ Alors ? chuchote-t-elle. Est-ce que t'as réussi à revoir Adrien ?
__ Oui, mais pourquoi tu chuchotes ? Cela ne me dérange pas qu'Alphonse l'apprenne, j'ai le droit d'être avec qui je veux.
__ Comment ça se passe avec lui ?
Elle persiste à murmurer. Pourtant, tourner la page, même à moitié, n'est pas un péché. Néanmoins, je la suis dans son jeu.
__ On a décidé de recommencer à zéro, mais d'aller lentement.
__ Et Alphonse ?
Au même moment, Alphonse sort du bureau et s'adosse sur l'encadrement de la porte, son verre toujours à la main.
Mes pupilles s'attachent aux siennes et, malgré le feu de l'amour ardent qui brûle en mon être juste par ce lien visuel, je réponds à Marie :
__ Je vais l'oublier.
__ Je te soutiens. Mon frère est un démon et toi, un ange. Alors sois heureuse avec Adrien.
Mes yeux reviennent sur mon acolyte. Je suis contente qu'elle me comprenne, qu'elle soit honnête. Ça me réconforte.
[ Dans la peau d'Alphonse ]
J'observe mon ancienne secrétaire et ma sœur discuter ensemble.
Je ne les écoute pas ; elles marmonent telles deux gamines se racontant leurs secrets.
Sincèrement, ça ne me dérange pas de me passer de leurs dires. Ce que je veux, c'est regarder Dayana.
Quand elle a pénétré dans le salon, mon cœur a fait un énorme bond dans ma cage thoracique. La revoir me fait à la fois du bien et du mal.
En la voyant, je n'ai pas su quoi lui dire. Je ne parvenais même pas à bouger. J'étais engourdi. Heureusement, Marie est intervenue. Elle m'a donné assez de force pour me mobiliser.
J'avais peur que ma voix blesse Dayana ou la mette encore en rage. Même un simple " Bonjour " aurait pu être fatal. Je me suis alors tu.
Elle m'a manqué.
Je ne la déteste pas, bien au contraire... je suis perdu à chaque fois que je la vois.
Je ne sais pas exactement ce que je ressens pour elle. Je ne la hais pas, mais lui faire du mal et la savoir loin de moi m'apaise. Ça me rend moins coupable.
Elle est si fragile, si douce, si gentille... Moi, je suis un homme qui aime jouer, qui aime habituellement les femmes que pour leur physique et elle, elle n'est pas faite pour ce jeu.
Seulement, savoir qu'elle était mon jeu de secours lorsque je me sentais mal, me rassurait.
La première fois que je l'ai vue, je l'ai trouvée... unique. J'étais ébahi par sa personne. J'étais désireux de la connaître et elle a fini par travailler pour moi. Son calme atisait mon appétence.
Plus j'en savais sur elle, plus j'étais étonné. Cet étonnement m'a affolé et m'a refroidi. Involontairement, j'ai transformé cet effarement en paroles et actes fustrants à chaque fois que l'occasion s'est présentée.
Aujourd'hui, il m'est toujours difficile de dire pourquoi j'ai agit ainsi. C'était comme un reflex avec elle - un maudit tic que moi-même n'arrive pas à expliquer ni contrôler.
Mais à présent, il est trop tard pour me défendre. Je dois répondre de mes erreurs. Dans tous les cas, je ne sais toujours pas ce que je ressens pour elle.
En vérité, présentement, tout ce dont j'en suis sûr, c'est que, depuis la venue d'Adrien, des émotions se réveillent en moi. C'est indescriptible.
Suis-je jaloux ?
Il m'est impossible de le confirmer.
Je ne sais même pas si j'aime Dayana. Ce que je sais, c'est qu'elle est la seule personne qui cicatrise toutes mes plaies grâce à un seul de ses regards.
Après la mort de ma mère, je n'ai pu trouver un tel calment avant de rencontrer Mlle Blems. Est-ce pour cela que je me sens obligé de rejeter Dayana tout le temps ?
Si j'accepte de donner à Dayana la place qu'elle mérite dans ma vie, cela veut-il dire que je trahis ma défunte mère ?
Ma mère était toujours là pour moi, malgré mes comportements déplacés. Tout comme ma Dayana, ma tendre maman avait les bons mots aux bons moments.
Maintenant que Dayana n'est plus à mes côtés tout le temps, j'ai l'affreuse sensation d'avoir perdu ma confidente une seconde fois. Je me sens de nouveau seul.
Et là, je l'inspecte de loin car j'ai peur de m'approcher d'elle, de lui faire de la peine.
Il a fallu qu'Adrien fasse intrusion dans nos vies et que je perde ma petite chauffeuse, pour me rendre compte de ce qu'elle représente vraiment pour moi. Il m'a fallu un tel choc pour tout réaliser.
À présent, il se peut qu'elle soit en couple avec Adrien. Est-elle heureuse ?
Certainement, sinon elle serait toujours aussi caduque avec moi.
Adrien a de la chance. Je ne lui en veux pas. Il a l'air d'être un homme bien. Bien mieux que moi. Et c'est la raison de mon courroux envers lui. En dehors de sa liaison avec mon ancienne employée, rien ne me pousse à le détester autant.
Chonor est humble, responsable et sympathique avec tout le monde. Lui et moi sommes le jour et la nuit. Peut-être est-ce ce qui attire Dayana dans ses bras...
J'ai émotionnellement maltraité Dayana plusieurs fois, et Adrien l'a traitée telle une princesse dès la première fois qu'ils se sont vus. C'est normal qu'elle le préfère à moi.
J'ai essayé d'éloigner mon associé de ma petite chauffeuse, mais ce fut en vain. Ils sont sûrement restés proches. Cette idée me déplaît, mais je n'ai pas vraiment le droit de la contester.
Toujours est-il que je veux ma blondinette près de moi. Arriverai-je à la récupérer ? Est-elle encore amoureuse de moi ?
L'absence de sa chaleur, de son odeur, de la délicatesse de sa peau... de tout, oui d'absolument tout la concernant, crée en moi un monstrueux vide.
La seule chose que je peux encore faire, c'est la contempler comme je le fais maintenant.
Sa soigneuse chevelure blonde, ses prunes vertes, sa petite bouche... Elle la bouge pour parler à Marie, et moi j'ai envie de l'embrasser.
Dayana doit se sentir mal à l'aise que je la regarde avec tant d'insistance. Mais elle le dissimule bien ; elle reste concentrée sur mon aînée.
J'aimerais tant qu'elle m'accorde un peu d'attention, mais il s'avère qu'elle ait arbitré de bien me mettre à l'écart. C'est dommage...
Tout à coup, la porte du salon s'ouvre sur Nathalie et nos avocats.
Ils s'introduisent dans la salle, et cette sorcière a son fidèle sourire narquois sur les lippes. Marie, Dayana et moi la dévisageons, mécontents de son arrivée.
__ Bonjour, mes très chers frère et sœur, commence l'armide. Dayana, je suis comblée de te savoir parmi nous en ce jour, et...
Nathalie me toise ensuite et termine :
__ ...je suis certaine de ne pas être la seule.
Je perçois dans son oeillade une assurance. C'est la même que celle qu'elle avait lors de notre précédent rendez-vous.
Une voix intérieure me dit qu'elle est au courant de quelque chose. Je ne saurais dire comment ni pourquoi elle le sait, mais j'ai peur qu'elle finisse par détruire l'image que je me suis forcée à façonner.
Dayana m'épie suite à l'insinuation de cette mégère. Elle doit être perplexe.
Je prie intérieurement pour que Nathalie n'en dise pas plus. Dans le cas contraire, Dayana sentira l'obligation de me poser des questions - celles auxquelles les réponses me sont encore confuses.
Bon Dieu ! Si Nathalie persiste dans ses feintes, mon apparence va s'effondrer. Ma jolie chauffeuse ne doit jamais déceler que ce qu'elle voit de moi, n'est que ma cuirasse.
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