Chapitre 26 : Une Décision Définitive
[ Dans la peau d'Adrien ]
Je suis dans mon bureau, tourné face à la grande vitre qui donne une belle vue sur la rue. Je regarde les voitures défiler en bas de l'immeuble, un verre de whisky à la main.
Je laisse le goût brûlant de ma boisson qui passe par ma gorge, eliminer toute l'amertume qui a pris possession de mon corps. Mais, à peine l'effet de l'alcool terminé, la voix d'Alphonse revient dans ma tête.
Je l'entends de nouveau me parler de Dayana comme si elle était sienne. Je me remets à les imaginer ensemble, à faire des choses pas très catholiques, tels les amants de longue date qu'ils semblent être.
Ils me prennent vraiment pour un ingénie. Un de ces hommes qu'ils peuvent manipuler à leur guise, sans qu'ils ne puissent trouver le pouvoir et la force de rétorquer.
Néanmoins, j'attends, je reste patient. Cette histoire n'est pas terminée. Dayana devra subir les conséquences de ses choix.
Je désire qu'elle me révèle son visage de traitresse. Qu'elle m'affirme dans les deux yeux s'être amusée de toute la considération que j'ai envers elle.
Je veux que les masques tombent !
Je sens mon coeur se serrer, non pas de tristesse, mais bien de rancoeur.
Tout à coup, j'entends quelqu'un toquer à la porte de mon bureau. Sans me retourner, je lance un << Entrez ! >> et la personne derrière la porte exécute.
Je ne daigne toujours pas à me retourner. En réalité, je ne souhaite voir le visage de quiconque, ils m'ont tous l'air de menteurs. Alors, pour tout de même répondre à mes obligations, je prononce simplement :
__ Que puis-je faire pour vous ?
Après quelques secondes d'attente, la personne se décide enfin à me répondre, la voix un peu hésitante :
__ M'écouter, tout simplement.
Cette voix... Sa voix...
Elle sonne à mon ouïe telle le sifflement d'une vipère.
Rien qu'à entendre ce son, je sens le venin du serpent me parcourir de l'intérieur, et venir bloquer le battement de mon coeur le lapse de quelques tiers.
Mais, ma rancune étant beaucoup plus forte, elle réussit l'exploit d'anéantir l'impact de cette substance toxique. Mon organe reprend alors son action.
Je me retourne et fixe la fallacieuse d'un regard plus froid qu'un glaçon. Désormais, sa présence, sa voix, son odeur... tout ce qui lui appartient, m'atteint nullement, et je veux qu'elle le ressente.
Je persiste à la scruter, tout en avalant le contenu entier de mon verre. Une fois de plus, l'alcool chauffe ma poitrine. Mais cette flambée, contrairement à celle de tout à l'heure, n'atténue pas mon courroux. Elle l'avive.
Je dépose le récipient sur mon pupitre et place mes mains dans les poches de mon pantalon. Ma langue récupère ensuite les traces du whisky sur mes lèvres, avant de les laiser sortir quelques mots.
__ J'avais hâte de vous revoir, mademoiselle Blems.
Elle baisse ses yeux.
__ Je... Je supose que tu es furieux.
Furieux ? Non... J'ai la rage !
__ Ai-je l'air... furieux ? je demande en m'avançant d'un pas lent vers elle.
Je me positionne juste en face d'elle. Je regarde ses pupilles baissées.
Pourquoi n'arrive-t-elle pas à me regarder dans les yeux ? A-t-elle peur de ma colère ou de son futur mensonge ?
__ Euh... non. Tu as l'air... calme.
__ Effectivement, je suis calme. Très calme.
Je m'efforce de mentir du mieux que je peux, car au fond de moi je suis aussi chaud qu'un volcan en éruption. Je me fais souffrance pour ne pas lui crier dessus.
Je me retiens de lui dire que je ne la crois plus, que je ne suis cet Adrien dont elle s'est jouée pendant des mois !
Pourquoi ne me montre-t-elle toujours pas le vert qui brille entre ses paupières ? A-t-elle honte maintenant ?
Impossible. Après tout ce qu'elle m'a affligé, je ne parviens même plus à l'imaginer aussi douce et sensible. À mes yeux, elle n'est plus qu'une femme hypocrite, malheureusement.
J'aurais aimé ne jamais pensé ça d'elle. Hélas...
Je souhaite qu'elle me regarde, qu'elle admire le fruit de ses tromperies !
__ Pourquoi ne me regardes-tu pas, Dayana ?
[ Dans la peau de Dayana ]
Mes yeux fixent le sol, apeurés de recroiser ceux enragés de l'homme qui me fait face.
Je ne sais pas quoi faire, et encore moins quoi dire. Je ne veux pas lui mentir de nouveau, je m'en suis faite la promesse. Cependant, je ne veux pas non plus lui faire plus de peine.
En entrant dans cette pièce, je m'attendais à découvrir un Adrien assombrit par la rage. Mais... là, il paraît calme. Cela me déstabilise. Je sais qu'à l'intérieur de lui se trouvent une multitude de questions sans réponse, mais il ne me demande rien. Et moi, je ne sais pas par quoi commencer.
Soudain, Adrien attrape tendrement mon menton entre ses doigts et relève doucement ma tête. Mon oeillade rencontre alors la sienne.
Son expression est glaciale. Elle refroidit mon coeur.
L'homme observe délicatement mes pupilles, comme si il était à la recherche de quelque chose. Une réponse peut-être ?
Nous restons ainsi, silencieux, à nous étudier. Après une chasse sans résultat, il finit par me demander :
__ Pourquoi ?
Au son de sa voix et au ton qu'il utilise pour poser cette question, je traduis qu'il évoque un autre sujet. Il ne parle plus de mes yeux qui étaient baissés il y'a un instant. Ce qu'il tente de savoir, je pense, c'est pourquoi je lui ai menti. Et, bien que je ne suis toujours pas sûre de ma décision, il me faut lui avouer la vérité, mais sans le vexer, ce qui est très difficile à accomplir.
__ Je... Je ne voulais pas que tu t'imagines des histoires, raison pour laquelle je t'ai menti.
Adrien lâche mon menton.
__ Des histoires ? m'adresse-t-il en souriant.
Il se montre confus.
__ Des histoires, répète-t-il de forme affirmative cette fois-ci.
Il rit nerveusement et fait quelques pas en arrière.
Je suis ahurie. Je ne comprends plus rien. Qu'est-ce qui lui prend ?
Il redevient ensuite sérieux.
__ Je veux que tu sortes tout de suite de mon bureau.
__ Je... Quoi ?
__ Il est hors de question que j'écoute une autre de tes inventions.
Je suis déconcertée. Qu'est-ce qui se passe ?
__ De quoi tu parles, Adrien ? Écoute, je... je sais que je t'ai menti pour mon week-end avec Alphonse, mais c'était pour que tu ne te fasses pas de sales idées.
__ Je t'ai demandé de partir, insiste-t-il.
__ Il ne s'est rien passé entre Alphonse et moi, je...
__ Va-t-en ! me hurle-t-il.
Ma bouche reste entrouverte.
Adrien, l'un des hommes les plus doux et souriant que je connaisse, vient de me crier dessus. C'est impossible... Je dois sûrement faire un cauchemar.
Je l'examine un moment. Il est enflammé. Son oeillade est dure. Son torse se gonfle et se dégonfle très vite.
Je ne l'ai jamais vu ainsi...
Tout ça, c'est de ma faute. Il faut que je le calme, au cas contraire je le perdrais.
__ Adrien...
Je me rapproche doucement de lui. Je glisse ensuite mes mains sur ses joues.
__ Je suis désolée. Je ne voulais pas te perdre, c'est pour ça que je ne t'ai rien dit. Je ne voulais pas te faire de la peine et...
Il attrape brusquement mes poignets et retire mes mains de son visage. Il me foudroie du regard.
__ Alors selon toi, il est possible de jouer avec les sentiments de quelqu'un sans lui faire de la peine ?
__ Je n'ai pas joué avec tes sentiments. Adrien, tu me plais vraiment.
__ Je te plais ?! Et Alphonse dans tout ça ?
__ Il n'y a rien entre...
__ Ça ne te sert plus à rien de me bourrer le crâne, Dayana, ton cher amant m'a déjà tout raconté.
Mais qu'est-ce que Alphonse a bien pu conter à Adrien ?
J'interroge Adrien avec mes yeux. De quoi parle-t-il ? Alphonse lui a-t-il avoué nos quelques parties de jambes en l'air ?
Si c'est le cas, ma relation naissante avec Adrien est sûrement morte et enterrée.
L'expression d'Adrien change subitement, elle passe de la rage à la déception. Je perçois par la suite de la tristesse en lui.
__ Jusqu'à quand comptais-tu me prendre pour un idiot, Dayana ? me demande-t-il d'une petite voix.
Je reste muette suite à sa question. Mon souffle se bloque et une envie de disparaître me vient à l'esprit.
Avoir un homme aussi bon qu'Adrien, abattu en face de moi, me fait affreusement mal.
__ J'aurais préféré apprendre de ta bouche que ton coeur était déjà occupé, plutôt que de l'apprendre de la part d'Alphonse.
Je manque de m'étouffer lorsque j'entends cette phrase.
Alphonse ne lui a pas seulement dit qu'on avait déjà couché ensemble, mais il lui a aussi parlé de mes sentiments à son égard.
Pourquoi a-t-il fait ça ?
__ Adrien...
Je n'arrive pas à terminer ma phrase. Lui dire que je suis désolée serait approuver les dires de mon patron. Et, lui dire que c'est faux, serait lui mentir à nouveau, ce que je reffuse de faire.
Nous nous contemplons encore pendant quelques secondes, insonores. Adrien relâche tout doucement mes poignets, sans pourtant me quitter des yeux.
__ Maintenant, tu sors, m'ordonne-t-il.
Sa voix est redevenue calme, mais son oeillade dépitée n'a pas changé pour autant.
Je ne peux rien faire de plus. Alphonse avait bloqué toutes mes issues bien avant que je ne pénètre dans ce bureau.
J'abaisse de nouveau mes yeux et sors du bureau d'Adrien comme il me l'a demandé.
Heureusement pour moi, Rachelle s'est déplacée. J'ai un peu de temps pour respirer avant de tout lui relater.
Je suis choquée. Je viens de découvrir un Adrien à la fois déçu et enragé. Sa manière de me parler n'était pas la même que d'habitude.
Je savais qu'il finirait par apprendre mes mésaventures avec mon patron, mais j'aurais préféré que ce soit autrement.
Il l'a su au moment où, pour une fois, je n'ai pas cédé. J'ai tout fait pour rester à la hauteur de sa considération. J'ai repoussé Alphonse pour lui, pour ce que je veux construire avec lui. Et maintenant que j'ai ouvert les yeux, il s'éloigne de moi.
Si seulement je n'avais pas accepté d'accompagner Alphonse à Miami, tout cela ne se serait pas produit.
C'est de sa faute. Si Alphonse ne m'avait pas mêlée à sa vie personnelle, je ne me serais jamais rendue dans cette villa. Je serais restée à New-York avec Adrien, et je me serais sûrement encore plus rapprochée de lui.
De surplus, d'après les dires d'Adrien, c'est Alphonse qui lui a tout raconté. Et connaissant l'attitude de macho d'Alphonse, je mettrai ma main à couper qu'il lui a dit beaucoup plus que ce qui s'est réellement passé entre nous.
Je suis certaine que ce don juan a extrapolé la vérité.
Je pressens une rage folle qui monte doucement en moi. Je vois rouge maintenant.
Je presse alors mes pas vers l'ascenseur. Prochaine étape : Alphonse Bowns. Puisqu'il semblerait que monsieur ait décidé de mettre son grain de sel dans cette histoire, il devra alors en payer les fruits. J'ai assumé les miens avec Adrien, à présent c'est à lui d'assumer les siens avec moi.
Arrivée à l'étage où se trouve ce calomnieur, je me dirige avec hâte vers son bureau. Cet homme va devoir m'expliquer ce qui lui prend depuis lundi. Son comportement est désormais un peu trop possessif à mon goût.
Lorsque je me tiens devant la porte, je l'ouvre brusquement sans même frapper avant et la claque derrière moi pour la refermer.
Alphonse m'observe derrière son écritoire, perplexe. Il doit probablement se demander pourquoi je débarque ainsi dans son bureau, alors que je suis habituée à agir comme un vulgaire toutou qu'il aurait dressé.
Il dépose son stylo sur la table et se lève en boutonnant sa veste de costume.
__ J'ignore la raison pour laquelle vous êtes en retard, ni pourquoi vous vous permettez soudainement d'être aussi hautaine, et franchement je ne souhaite pas le savoir. Par contre, que ce soit la première et la dernière fois que vous présentez un tel comportement.
__ Et vous, que ce soit la première et la dernière fois que vous vous mêlez ainsi de ma vie, ordonnais-je en me positionnant devant son pupitre.
Alphonse fonce d'abord ses sourcils, comme s'il réfléchissait. Ensuite, il émet un léger sourire et met ses mains dans les poches de son pantalon.
__ Je vois que mademoiselle Blems n'aime pas que l'on découvre son second visage.
Je suis ébahie par son audace. Même lorsqu'il a tord, il sait rester arrogant. C'est incroyable...
__ Désolée de vous décevoir, mais je n'ai qu'un seul visage, tout l'opposé de vous.
__ Mais moi je n'ai rien caché à personne, tandis que vous, Dayana, vous avez joué à la sainte vierge pendant trop longtemps.
__ Je n'ai joué à rien du tout ! criais-je. Tout ça, c'est de votre faute ! Vous avez mis des histoires absurdes dans la tête d'Adrien.
__ Je ne lui ai dit que la vérité. Je lui ai affirmé que nous sommes amants.
__ Mais nous ne sommes pas des amants ! Vous n'avez fait que vous jouer de moi !
Il rit.
__ Moi ? Dayana, je ne vous ai obligée à rien. Moi, j'étais saoul et vous en avez profiter.
__ Vous êtes un malade. Vous aviez tout prévu, pas vrai ?
Il roule des yeux. Mes reproches doivent l'agacer.
__ Vous m'avez demandé de vous accompagner, pas parce que cette maison vous remplit d'émotions, mais parce vous vouliez encore amuser ce qu'il y'a dans votre pantalon ! Je comprends mieux pourquoi vous n'arrêtiez pas de vous coller à moi.
__ Vous délirez complètement. Je pense que vous ferez mieux de prendre quelques jours de repos.
Je suis stupéfaite. Quel lâche ! Il me fait passer pour une névrosée, juste pour ne pas assumer ses fautes.
Qu'il continue ainsi, je l'encourage intérieurement. De cette façon, ma rage envers lui ne cessera de grandir.
__ Vous m'avez tentée durant tout notre séjour, tout ça dans le but de me mettre dans votre lit. Mais quand vous avez compris que vous perdiez votre temps parce que je m'intéresse à votre associé, vous m'avez traitée comme une merde !
__ Et la lingerie alors, c'est de ma faute aussi ? Bien sûr, c'est moi qui vous ai forcée à la mettre, non ?
Je reste bouche-bée. Tout a commencé à cause de cette nuisette. C'est à partir de cette nuit-là qu'il a commencé son petit manège.
Alphonse rit encore. Il se moque de moi.
D'une part, il a raison, j'ai une très grande part de faute dans cette affaire.
__ Voyons, Dayana, vous croyiez vraiment qu'Adrien ne finirait pas par le savoir ?
__ Quand je pense que j'ai fait tout ça pour vous soutenir...
__ Arrêtez de me faire culpabiliser, Dayana, ce n'est pas moi qui vous ai dit d'écarter vos cuisses ! aboie-t-il. Acceptez donc que vous n'êtes qu'une sale traînée !
C'est la goûte de trop.
Emportée par la colère, ma main frappe fortement la joue de mon patron. Sa caboche reste tournée sur le côté.
__ Je ne vous laisserai plus jamais m'humilier de la sorte !
La mâchoire d'Alphonse se contracte.
__ J'ai tout accepté de votre part, mais aujourd'hui vous avez dépassé les bornes !
Alphonse tourne sa tête vers moi et me fulmine avec ses yeux. Désormais, oui, nous sommes tous hors de nous.
__ C'est terminé. Je ne veux plus jamais avoir à faire à vous. Je démissionne.
L'aspect de mon patron passe de la rogne à la surprise.
Je suis moi aussi surprise par mon affirmation, néanmoins je suis bien décidée.
__ Je vous enverrai ma lettre de démission dès demain.
La surprise laisse place à la déception. Mais sa déception à lui ne me fait aucun effet. Seule celle d'Adrien me préoccupe.
Sans ajouter un mot, je tourne les talons et sors vite de la pièce. Je me dirige, fougueuse, vers la sortie de l'immeuble. Certains employés murmurent tout le long de mon trajet, mais c'est le cadet de mes soucis.
Je suis soulagée de ne plus travailler dans cette maison de psychopathes. Il le fallait, ainsi je n'aurai plus de prétexte pour revoir Alphonse. Seulement, maintenant il va falloir que je trouve un moyen de revoir Adrien facilement. Je sais qu'il sera difficile maintenant qu'il est au courant de tout, mais Alphonse sera loin de nous, surtout de moi.
J'inspire une grande bouffée d'air lorsque j'arrive enfin à l'extérieur du bâtiment. Je n'arrive pas à croire que je vienne de donner une baffe à Alphonse, je n'aurais jamais pensé être capable de le faire, même si j'avoue qu'il l'a bien méritée.
Mon téléphone se met à sonner. C'est Rachelle. Mon temps de répit vient d'expirer. Je décroche.
__ Rachelle ?
__ Dayana, où es-tu ? Tout le monde ne parle que de toi et de ta dispute avec Alphonse, m'informe-t-elle, affolée.
__ Roh, ce n'est pas vrai... dis-je ennuyée.
__ Il faut que tu m'expliques ce qui se passe.
__ Très bien. On se voit à notre café habituel.
__ D'accord, je vais demander ma pause à Adrien.
Quelques minutes plus tard, Rachelle et moi sommes assises à une table dans notre café. Je lui explique tout en détail, de mon séjour à Miami avec Alphonse, à ma dispute avec ce dernier.
Rachelle semble étonnée tout au long de mon récit. Je la comprends, ma vie est devenue abracadabrantesque depuis l'arrivée d'Adrien.
__ Tu as démissionné ?!
__ Oui, Rachelle, je n'en pouvais plus. Alphonse a dépassé les limites.
__ Oui, et j'approuve ta décision. Mais comment tu feras pour revoir Adrien ?
__ Je trouverais bien un moyen.
__ Si t'as besoin, je suis là.
__ Oui, je sais, merci.
Rachelle se mord la lèvre supérieure. Elle fait ça à chaque fois que quelque chose n'est pas clair pour elle.
Je ne la comprends pas, je lui ai pourtant tout confié sans rien omettre.
__ Quelque chose ne va pas ? je lui demande.
__ Il y'a quelque chose qui cloche.
Je me disais bien, vu sa tête.
__ Je ne pense qu'Alphonse t'ait demandé de l'accompagner juste pour du sexe. Tu l'as dit toi-même, il avait l'air bouleversé lorsqu'il l'a fait. Et il t'a parlé de sa mère, alors qu'il évite tout le temps ce sujet. Ces larmes dans ses yeux... Tout ça nétait pas prévu.
Je regarde attentivement mon amie. Elle est convaincue de ses propos.
En y réfléchissant, elle n'a pas tord. Marie elle-même n'avait pas reconnu son frère lorsque je le lui avais expliqué. Alphonse n'était plus le même durant ce séjour, si on écarte ses tentatives de séduction.
Mais s'il a vraiment changé, pourquoi a-t-il agit ainsi aujourd'hui ?
Je suis perdue.
Mais, peu importe les raisons de la conduite de mon patron pendant ces quatre derniers jours, je ne peux plus me permettre de vaciller entre lui et Adrien. C'est pour cela, qu'il y'a quelques instants, j'ai pris une décision définitive.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top