Chapitre 25 : Le Bon Choix
[ Dans la peau d'Adrien ]
Le bruit désagréable de mon réveil me sort des bras de Morphée. Je sursaute, surpris et mécontent qu'il soit déjà l'heure de revenir à la réalité. La main encore alourdie par le sommeil, je parviens enfin à stopper ce casse-oreille. Puis, manquant toujours d'envie de sortir de cet ensemble de mousse et de ressorts, j'enfuie ma tête dans l'oreiller, les yeux clos.
Je ne vois plus rien. Juste l'obscurité. Soudain, se dessine, à mon plus grand désarroi, le visage de cette traitresse. Ses yeux verts éclairent finalement la noirceur que j'observe.
Mais, aussi magnifique qu'est ce visage, je ne peux m'aventurer à l'admirer ainsi, de peur de retomber sous son charme.
Je libère ma caboche de cette vision et la secoue de afin d'effacer cette figure une bonne fois pour toutes. Je soupire, déjà épuisé par cette nouvelle journée durant laquelle je devrai le revoir à mainte reprises.
Je descends de mon lit et me dirige vers la salle de bain. Je m'y brosse, m'y douche, puis en sors pour m'habiller. J'opte pour un costume basique noir. Je déballe ensuite les marches qui mènent à mon salon principal, continue jusqu'à la porte d'entrée, tout en saluant au passage mes femmes de ménage. Je passe l'entrebaillement de l'issue et me dépêche d'entrer dans mon bolide pour suivre le chemin qui mène à mon pire cauchemar.
Arrivé à l'entreprise, je me gare sur le parking et laissent mes pieds emprunter le chemin auquel ils sont maintenant habitués. Au moment où je sors de l'ascenseur pour faire face à l'énorme couloir des bureaux, je sens mon coeur se débattre dans ma poitrine. La peur, ou plutôt le dégoût, de rencontrer Dayana ou Alphonse s'accentue en moi.
J'ose poser un pas vers l'avant, puis un autre toujours dans la même direction. Le mécanisme se répète encore et encore. Je poursuis mon chemin et arrive sans rencontre regrettable jusqu'à mon bureau. C'est à peine si j'échange un " Bonjour " à Rachelle.
Mais au contact froid de la poignée, une question me vient à l'esprit. Sa réponse m'est importante.
Je rebrousse chemin jusqu'à ma secrétaire, elle doit sûrement avoir la fameuse réponse. En me plaçant en face d'elle, une sorte de mélange de honte et curiosité m'envahit. Rachelle me fixe le regard interrogateur.
Il faut bien l'admettre, il n'est pas normal d'être déçu d'une personne et en colère contre elle, mais tout de même penser constamment à elle.
Pourtant, je rassemble mon courage et me lance.
__ Euh... hésitais-je. Est-elle arrivée ?
Rachelle semble surprise de ma question. Elle me regarde un peu perdue.
__ Non, Adrien, je pense qu'elle sera légèrement en retard aujourd'hui.
Je mords ma lèvre inférieure, agacé par cette réponse. Je pense qu'un simple " Non " m'aurait largement suffit. Maintenant, je m'imagine une multitude de scénarios.
__ Je vois. Merci Rachelle.
__ Je vous en prie.
Je rentre finalement dans mon bureau et dépose mon sac sur le long fauteuil blanc qui longe le mur de droite.
Je n'arrive pas à poser mon corps sur la chaise de mon bureau, mes pensées sont bien trop troublées à présent.
Je me demande bien pourquoi sera-t-elle en retard aujourd'hui. A-t-elle encore passé la nuit avec lui ? S'est-elle encore passée de mon ressenti face à ses mensonges ?
A-t-elle pu oser, encore, me blesser ? Une telle cruauté pourrait-elle habiter une si jolie carapace ?
Non. C'est impossible. Incroyable. Elle a dû arrêter ses stupidités. Oui, elle a dû. Elle le doit !
Je sens mon sang chauffer dans mes veines, tant il pourrait les brûler telle une lave.
Le calme doit reprendre le dessus.
J'inspire profondément et expire tout doucement. Je multiplie le même mouvement plusieurs fois jusqu'à retrouver ma paix intérieure. Je passe mes mains dans mes cheveux et les ramène en arrière. Enfin complètement apaisé, je m'en vais m'asseoir sur la chaise de mon pupitre. J'allume mon ordinateur et commence mon travail.
Après près de deux heures de concentration sur mon appareil, une envie de bon café chaud vient remplir mon esprit. La fatigue essaie de faire surface, j'aurais dû en prendre un plus tôt.
J'allume mon interphone pour joindre Rachelle, mais celle-ci ne me répond pas. Je me lève alors de mon bureau pour lui demander mon café en personne, mais elle s'est déplacée.
Je grogne. Il va falloir que j'aille chercher ce maudit café tout seul.
Je pénètre une seconde fois dans la cage métallique, direction l'étage en dessous, le vingt-quatrième.
Les portes glissantes s'ouvrent devant moi et je me presse vers la salle de déjeuner. Je prends une tasse et la place juste devant l'ouverture de la machine à café, qui a aujourd'hui décidé de faire des siennes.
J'ignore si ce problème date, mais cette machine émet un bruit un peu inquiétant et aucune goûte de café n'en sort.
Je grogne en tirant une grimace. L'appareil commence sérieusement à me mettre hors de moi.
Je cris sur la machine ensorcelée, comme si je blâmais ma propre fille. Je donne quelques frappes dessus puis le liquide noir fait enfin éruption de sa cachette.
__ Pas trop tôt, lui reprochais-je.
Ma porcelaine remplie, j'y ajoute deux morceaux de sucre et mélange le tout.
La porte d'entrée de la salle qui se trouve dans mon dos, s'ouvre. J'entends quelques pas, la personne doit certainement effectuer le même cheminement que moi. Une voix grave exprime un " Argh ! Foutue machine ! ". Je comprends alors que la nouvelle victime est un homme.
Cependant, la machine lui libère plus vite qu'à moi la boisson chaude. Quelle chance !
Alors que je prends la première gorgée de mon café, le monsieur se serre du sucre à mes côtés. Et, malheureusement, c'est l'une des têtes que j'espérais ne plus jamais revoir.
Malgré son odeur détestable qui violente mes narines, je fais preuve de self-contrôle et poursuis ma dégustation. Néanmoins, je ne suis pas convaincu que l'homme qui m'accompagne soit du même avis.
Il esquisse un léger rire moqueur en approchant sa tasse de ses lèvres. Il repose ensuite cette dernière sur le plan de travail et tourne son contenu.
__ Je vois que Rachelle est également en retard.
Je rigole à mon tour et répond avec le plus grand calme du monde :
__ Elle est présente depuis un bon moment déjà, elle s'est juste déplacée pour photocopier des papiers.
Je lui mens d'une certaine façon. En réalité, le lieu où se trouve ma secrétaire m'est inconnu et ce qu'elle y fait, me l'est tout autant. J'évite simplement de développer cette conversation, nullement m'est l'envie de discuter avec lui.
__ Étrange. J'espérais que Dayana raconte notre merveilleux week-end à son amie.
Je ne réplique pas. J'ai bien conscience qu'il me provoque. Mais malheureusement pour lui, je compte bien tenir tout le combat.
Ma bouche aspire une grosse gorgée de ma tasse, alors que mon rival s'obstine à me donner des coups :
__ Dayana était de plus en plus magnifique à chaque instant, mais je la préférais encore plus la nuit. Elle avait des tenues tellement séduisantes, si tu vois ce que je veux dire...
Je fais semblant de n'avoir rien écouter, mais dans le fond, ses mots ont brûlé ma poitrine plus que la chaleur de mon excitant.
Je comprends parfaitement à quoi il fait allusion et ça me répugne.
J'imagine Dayana, devant les yeux affamés de ce crétin fini, en tenue coquine, se trémoussant dans tous les sens afin qu'une autre partie de son anatomie la désire. Je me met à la place d'Alphonse. C'est vrai qu'il a tous les motifs de se venter d'avoir eu une aussi belle femme dans son lit.
J'avale d'une traite le reste de mon récipient cassable ; je refuse de laisser la colère qui naît en moi, s'emparer du reste de mon être.
Je me retourne pour déposer ma porcelaine dans le lavabo, les employés engagés pour la nettoyer feront leur travail.
J'attrape une pochette pour me nettoyer la bouche et m'apprête à sortir de cette pièce, un peu trop petite maintenant à mon avis, après l'avoir jetée, mais une ultime question réussit à s'écrire dans mon esprit.
Cette question, c'est celle qui, je pense, va tout déterminer, celle qui va tout changer. Réellement, j'ai l'horrible sensation qu'elle a toujours existé dans ma tête et, sans vouloir me l'avouer, sa réponse aussi. Néanmoins, je cède et me retourne pour la lui poser clairement, sans même tourner ma langue une deuxième fois dans sa cage. Je veux le regarder droit dans les yeux quand il me répondra, quelle que sera la fameuse réponse.
__ Était-ce votre première fois ensemble ?
Mon ennemi reprend son rire diabolique avant de rétorquer :
__ Crois-tu toi-même à ta propre question ? Écoute, Adrien, t'es un gars bien, mais bordel ouvre les yeux ! Dayana se fout de toi, elle...
__ Réponds clairement à ma question... s'il te plait.
Le " s'il te plait " sort avec une voix plus basse que celle au début de la phrase. Je le supplie en quelque sorte de mettre fin à ce supplice, de m'achever, car, en effet, je ne suis pas certain de ma propre question. C'est une hétérogénéité de curiosité et de tristesse, qui insuffle ma bouche à parler.
Alphonse me regarde, l'air moqueur. La scène qui se déroule doit l'amuser. Il doit se réjouir de mon désespoir, mais surtout du fait qu'il en soit l'auteur.
Soudain, la lueur dans ses iris se rectifie, passant de la raillerie au sérieux. Je perçois dans sa façon de m'observer qu'il désire jouer carte sur table.
Il finit d'abord son café, dépose son récipient au même endroit que le mien puis se rapproche de moi. Son visage est à quelques centimètres du mien. Ses pupilles perçants sont plongés dans les miens, qui essayent de se faire aussi dominants, mais le découragement maintient sa position.
Les billes marrons de mon associé dessinent un instant ma figure puis reviennent finalement sur les miennes qui sont vertes.
__ Non.
"Non". Ce mot fait des sortes d'échos dans mon corps entier, mais plus fortement dans ma poitrine. Il est vrai que je m'attendais déjà à cette réponse, cependant elle réussit à faire son effet, et pas un petit. Ces échos entraînent comme un tremblement de terre, mais ce qui se brise est mon coeur.
__ Notre première fois date déjà de quelques années.
Il soupire et s'écarte légèrement. La distance qui nous sépare désormais est assez large pour que je reprenne tout l'oxygène dont j'ai besoin pour digérer la nouvelle, mais aussi assez courte pour que mon point s'écrase sur sa mâchoire.
__ Écoute, Adrien, je n'ai rien contre toi, bien au contraire je souhaite que tu voies enfin la vérité en face. Dayana a des sentiments pour moi depuis son arrivée aux éditions Bowns. Au début, je ne ne m'y attardais pas puis j'ai fini par céder. Arrête de te battre pour la conquête d'un royaume qui a déjà un roi.
Mes points se forment tous seuls, la colère paraît devenir leur seule maitresse.
Alphonse passe à ma gauche et me chuchote, avec son ton le plus discret :
__ Tu perds ton temps, Adrien Chonor. Ce royaume m'appartient.
Mon concourant donne deux tapes sur mon point gauche et s'en va. La porte se claque derrière moi, mais la résonance du " Non" semble avoir paralysé ma carcasse.
Après quelques secondes d'immobilité, je me rends compte de la signification des deux tapes de mon associé sur mon point.
C'était une provocation. Oui, une de plus. Ça ne lui a pas suffit de me faire comprendre que la femme pour qui je commence à avoir des sentiments lui appartient, il a aussi fallut qu'il me ridiculise en rabaissant mon égo !
Cette fois, c'était celle de trop, mais je ne veux pas m'emporter. Je ne le peux pas. Pas maintenant. Il faut encore que j'écoute sa version à elle. Alphonse m'a sûrement menti.
Mais pourquoi l'aurait-il fait ?
Aussi, il me faut me souvenir de ce soir-là. Celui où j'avais trouvé la voiture d'Alphonse positionnée devant l'appartement de ma belle. Le même véhicule y était encore le lendemain matin. Sans oublier que bien avant le fils Bowns avait passé la nuit chez elle, sous prétexte qu'il ne voulait pas rentrer chez lui.
Dayana avait insisté sur le fait qui ne c'était rien passé ces deux fois-là, cependant mes doutes ont subsisté jusqu'à présent.
M'a-t-elle toujours menti ?
Mes points se défaient automatiquement. La colère laisse place à la déception.
C'est troublant comment une créature aussi ravissante et douce en apparence, arrive à me faire passer par autant d'émotions en si peu de temps, et sans même qu'elle ne soit dans les parages.
Décidemment, Alphonse a plus de chance que moi, autant avec les machines à café qu'avec Dayana.
[ Dans la peau de Dayana ]
Je laisse sa tendre chaleur apaiser mon esprit, effacer pour un instant les tensions qui mouvementent mon existence.
Près d'une heure. Oui, cela fait près d'une heure que je suis sous la douche. Près d'une heure que ma tête cherche des solutions à mes problèmes, mais n'en trouve pas. Je ferme les yeux et deux images m'apparaissent : celles d'Adrien et d'Alphonse. Même dans mes rêves, j'ai été incapable d'en choisir une des deux.
Pourquoi ? Pourquoi c'est moi qui me retrouve dans cette situation ?
Ma routine était paisible. Mon coeur n'appartenait qu'à un seul homme dont j'étais et suis encore la secrétaire. Je persistais à espérer pour nous deux, à croire qu'un jour il me regarderait enfin en tant que femme.
Puis, un bon soir, un homme tout aussi charmant que le premier, débarque dans ma vie et la bouleverse.
Ce nouvel homme a tout modifié : mes sentiments, ma façon d'agir, mes principes... moi. Je ne me reconnais plus, je me sens étrangère à moi-même. Je fais certaines choses que je ne m'imaginais pas faire. Je résonne et agis telle une personne sans principes.
Je me déteste. Je ne cesse de faire du mal aux gens qui m'entourent et à ma propre personne ; pas parce que j'en ressens l'envie, mais plutôt parce que les situations que je traverse m'y obligent.
Tout s'est empiré avec l'arrivée de Nathalie dans nos vies, pour ne pas dire dans celle des Bowns, auxquels je suis liée par mon amour pour Alphonse.
À chaque fois que j'entends parler de cette femme, j'ai la chaire de poule. Sa venue ne prévoit rien de bon, et Alphonse le sent très bien aussi.
J'aimerais qu'Adrien soit au courant de tout afin qu'il me comprenne. Mais... si je le lui disais, me comprendrait-il vraiment ? Ne se dirait-il pas, au contraire, que ce n'est qu'une excuse de plus pour rester près de mon patron ?
Je dois m'avouer que cette idée me vient souvent à l'esprit : ne fais-je pas tout ça juste pour être avec Alphonse ?
J'ouvre les yeux à la suite de cette interrogation.
Est-ce vrai ?
Il est possible que ce soit le cas et que ma conscience d'une manière ou d'une autre m'empêche de l'admettre.
Si c'est vraiment ce qui me prend, alors Adrien a tous les droits de m'en vouloir.
Je pense que l'eau n'a désormais plus d'effet sur moi. J'arrête le jet de ce liquide incolore et sors de la salle de bain pour m'habiller.
Aujourd'hui j'opte pour une robe droite, noire comme mon humeur. Je mets des escarpins vernisés de la même couleur et prend mon sac-à-main, noir aussi. Je me regarde une dernière dans ma glace et déprime encore plus.
J'ai l'impression d'être éprouvée avec toute cette obscurité qui couvre ma peau.
Vais-je à mon propre enterrement ?
Oui, c'est très possible.
Qui va creuser ma tombe ; Adrien Chonor ou Alphonse Bowns ?
Une question sans réponse claire pour l'instant.
Peut-être que l'un la creusera et que l'autre la refermera après que je m'y sois confortablement installée ?
Je prends une grande inspiration et monte dans mon taxi arrivé cinq minutes plus tôt. Le trajet se fait plus vite que je l'espère et me voilà déjà devant l'énorme building.
Je ferme mes yeux et me motive intérieurement pendant quelques secondes avant de sortir enfin du véhicule.
Je fais face, une grosse boule au ventre, au grand bâtiment qui cache les deux hommes qui bousculent ma pauvre vie.
J'angoisse. Qui vais-je croiser en premier ? Adrien ? Alphonse ? Les deux au même moment ?
Je prie pour qu'ils soient tous les deux atteints d'une maladie passagère afin que je puisse avoir encore quelques jours de réflexion et d'un peu de calme.
Dois-je directement rejoindre mon poste de secrétaire, ou plutôt aller livrer mes explications ?
C'en est fini des questions ! Il me faut affronter les douloureuses conséquences de mes actes !
Je prends soudainement mon courage à deux mains et passe l'entrée de mon lieu de travail. A peine quelques secondes plus tard, je me retrouve devant le long couloir qui mène au bureau de celui avec qui une discussion mérite d'avoir lieu.
Je crains le pire. Chaque son que font mes talons sur le sol a des répercussions dans ma cage thoracique. Les personnes qui m'entourent ont disparu de mon champ de vision. Leurs voix sont des bruits sourds.
Je n'ai plus qu'un seul objectif : lui.
Arrivée devant l'entrée de l'enfer, ma main engourdie parvient à donner deux coups à celle-ci. Après avoir entendu ce qui me parait être un " Entrez ! " , je pénètre enfin dans la pièce et referme derrière moi.
Mon diable me tourne le dos, un verre de ce qui me semble être du whisky entre les doigts. Il ne doit pas se douter de l'identité de l'âme égarée qu'il vient d'accueillir.
__ Que puis-je faire pour vous ? me questionne-t-il.
Au ton calme de sa voix, mon coeur ne peut s'empêcher de s'agiter. Ses gestes sont si brusques, que j'ai le sentiment de sentir les veines reliées à lui se déchirer lentement. Le châtiment est atroce.
Mes cordes vocales sont cependant tenaces et, alors que l'homme en face de moi s'apprête à prendre une autre lampée de son breuvage, elles obtiennent assez de force pour rétorquer :
__ M'écouter, tout simplement.
Il se stoppe net dans son élan. Mon organe accentue ses mouvements ; ils ne sont plus brusques, mais bien assassins.
Tout en maintenant son sang-froid, le jeune homme se retourne et me fait à présent face. Son oeillade est foudroyante.
Il finit son verre d'un coup et le met sur sa table de bureau. À aucun moment ses yeux ne quittent les miens. Il effectue ses gestes tout en me fixant d'une manière qui m'est méconnaissable de sa part.
Ses mains se placent chaudement dans les poches de son pantalon de smoking. Ses yeux me dévisagent, me jugent presque.
Il est dommage de voir un si bel homme, si bien vêtu et bien taillé dans sa peau, scruter une femme de la sorte : c'est une torture.
J'en souffre en silence.
Il se lèche légèrement les lèvres, tel le diable en personne commençant à déguster une nouvelle vie pécheuse, et dit :
__ J'avais hâte de vous revoir, mademoiselle Blems.
Mais bien sûr, comme toute âme, innocente ou malhonnête, j'ai droit à un jugement. Seulement, contrairement aux autres, je pense que ce n'est pas Dieu, mais mon diable en face de moi qui le fera.
Une dernière interrogation trotte maintenant dans ma caboche : ai-je fait le bon choix ?
Coucou les amis ! 🙃
Vous allez bien ? ❤
Je suis de retour pour un petit moment 🤧 et voici un nouveau chapitre !
Alors qu'en pensez-vous ?
○ Pourquoi Alphonse a-t-il dit à Adrien que sa liaison avec Dayana datait déjà de quelques années ?
○ Qui Dayana est-elle partie rencontrer en premier ? Adrien ? Alphonse ?
○ A-t-elle pris la " bonne décision " ?
Répondez-moi en commentaires ! 🤗
Et n'oubliez surtout pas de voter et de partager ! 😚
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