[ Dans la peau d'Alphonse ]

15h57min.
Nous sommes toujours chez mon père, nous venons de terminer d'examiner tous les contrats et dossiers que j'avais sortis du coffre. Nous posons les lots de papiers sur la table, séparant ceux importants de ceux qui ne le sont pas.

Je n'ai pas pu trouver les dossiers les plus anciens, et sûrement les plus importants, que je cherchais. Je ne sais pas si Marie les a pris, après tout, elle devait aussi se confronter à Nathalie. Dans tous les cas, je compte bien lui passer un coup de fil ; elle doit être mise au courant de la visite de Nathalie.

Dayana prend ensuite sa tasse de café, posée à l'autre bout de la table.
Sans s'en rendre compte, elle tire sur sa robe qui, déjà assez moulante, montre à présent le début du haut de ses cuisses.

Je ne peux alors m'empêcher d'observer la magnifique vue qui m'est offerte.

Ses cuisses ont l'air douces, elles sont propres et bien rasées. J'ai juste envie de les toucher, de les caresser... Je crois que si elle reste dans cette position trop longtemps, je ne répondrai plus de rien.

Depuis ce qui s'est passé cette nuit, je n'ai rien pu essayer. On n'a pas arrêté de lire et relire tous ces papiers, et elle était trop loin de moi pour que je tente quoique ce soit. Mais, comme on le dit souvent, vaut mieux tard que jamais. Je ne compte pas abandonner.

Elle réussit enfin à prendre sa tasse, récupère aussi la mienne et se redresse. Elle me fait face et commence :

__ Euh... Je compte me préparer quelque chose à manger, vous souhaitez quelque chose vous aussi ?

__ Je ne dirai pas non à un bon dîner. Vous pourriez préparer un plat pour nous deux, qu'est ce que vous en dites ?

__ Bien sûr, il n'y a aucun souci.

__ Bien.

Je me retourne et commence à m'avancer vers la porte pour sortir, mais sa voix me retient.

__ Monsieur.

Je me tourne vers elle.

__ Oui ?

__ Que comptez-vous faire pour les dossiers qui manquent ?

__ Je vais appeler Marie pour savoir s'ils sont en sa possession.

__ D'accord.

Je sors du grand salon et me dirige vers le bureau de mon père. J'y entre et compose le numéro de Marie.

__ Allô ?

__ Salut, Marie, comment vas-tu ? Papa se porte mieux ?

__ Il ne se réveille toujours pas, il ne bouge pas, c'est vraiment horrible. Mais toi alors, ça va ? Tout se passe bien à l'entreprise ?

__ Je crois que je suis dans le même état que toi. Et concernant l'entreprise...

__ Qu'est-ce qui se passe ? Il y'a un problème ?

__ Non, tout va bien, c'est juste que... j'ai reçu une visite assez troublante mardi.

__ Une visite troublante ? Mais de qui ?

__ De Nathalie.

__ Attends, quoi !

Même à l'autre bout du fil, j'arrive à sentir un mélange de stress et de surprise dans sa voix.

__ Tu m'as bien entendu.

__ Je n'y crois pas. Elle voulait quoi encore, cette sorcière ?

__ La moitié de mes parts de la société.

__ Mais elle est malade !

__ Oui, je sais. Elle veut qu'on fasse un test ADN.

__ Et tu lui as dit quoi ?

__ J'ai accepté.

__ T'es sérieux ?

__ C'est le seul moyen pour qu'elle nous foute la paix.

__ Et tu crois vraiment qu'elle le fera ?

__ Je ne sais pas. Au cas où elle ne le ferait pas, j'ai commencé à regrouper certains dossiers de l'entreprise, mais il me manque les plus anciens.

__ Oui, ils sont avec moi.

Elle soupire longuement, comme si elle réfléchissait.

__ On va faire ceci : je vais appeler notre avocat et nous nous retrouverons à Miami. J'emmènerai les dossiers avec moi.

__ Je préférerais que l'on se retrouve à Los Angeles.

__ Pourquoi ? Les contrats sont à Miami.

__ Oui, mais il faut que je libère Dayana au plus vite.

__ Comment ça ? Dayana est avec toi ?

__ Oui.

__ Bah ce n'est pas grave, attendez-nous là bas.

__ Mais, Marie...

__ On se voit mardi. Bisou.

Elle me raccroche au nez.

Elle ne m'a même pas laissé le temps de la contredire, la maligne !

Je crois que je n'ai aucun autre choix que de rester avec ma petite chauffeuse quelques jours de plus.
En réalité, cette idée ne me déplaît pas. Au contraire, je vais pouvoir m'amuser plus longtemps que prévu.

Je range mon portable dans ma poche et sors du bureau. Je descends les marches et une odeur alléchante m'acceuille. Je la suis jusqu'à la cuisine et vois ma secrétaire se transformer en une chef cuisinière hors pair.

Elle porte un tablier au dessus de sa robe, mais son petit cul arrondi n'est pas caché.

Elle se dirige vers une armoire, mais n'arrive pas à l'ouvrir, elle est beaucoup trop haute. Je m'approche alors de ma petite chauffeuse pour l'aider. Je fais exprès de me coller à elle, mon entre-jambes se frotte à ses fesses.

Je la sens se raidir, tandis qu'une énorme envie d'aller plus loin grandit en moi.

Il est temps de commencer la partie...

[ Dans la peau de Dayana ]

Je sens Alphonse se frotter à moi, sa partie intime s'appuie sur mon arrière-train. Je suis surprise par ce geste et avale une grosse boule de salive. Je reste immobile, ne sachant pas quoi faire.

Il ouvre l'armoire que je n'ai pas pu ouvrir par défaut de taille et approche ses lèvres de mon oreille droite, tout en gardant sa main gauche sur la poignée.

Il reste silencieux un moment, comme s'il voulait sentir le parfum de ma peau, tout en la chatouillant avec sa respiration. Je sens ses yeux observer ma réaction. Gênée, je rougis immédiatement.

Pourquoi reste-t-il aussi proche de moi ? Et toi, Dayana, pourquoi tu rougis ?

Quelques secondes après, il prend la parole, ses lèvres toujours près de mon audition :

__ Que souhaitiez-vous prendre ?

__ Euh... beuh...

__ Vous avez perdu votre langue ?

Allez, Dayana, tu ne vas quand même pas perdre tes moyens devant lui ! Tu ne dois pas lui montrer que cette position te met mal à l'aise ! Parle !

__ Euh... non. Je voulais juste savoir si les casseroles étaient rangées de ce côté.

__ Eh bien, comme vous pouvez le constater, elles ne sont pas dans cette armoire, mais dans celle du dessous.

__ D'accord.

Il referme la petite porte. J'essaie de me retourner, mais la position dans laquelle nous sommes m'en empêche.

__ Pourriez-vous... eh bien... vous...

__ Vous voulez que je m'écarte ?

__ Oui, s'il... vous plait.

__ Vous en êtes certaine ?

Mais c'est quoi cette question ? Qu'est-ce qui lui prend ?

J'avoue que cette situation a beau être gênante, j'aime bien sentir la chaleur du souffle d'Alphonse sur ma peau. Mais, j'ai promis à Rachelle et à ma conscience de résister, donc je dois tenir ma promesse.

__ J'aimerais me retourner ou... pouvoir bouger tout simplement.

Alphonse s'éloigne enfin de moi. Je me retourne doucement et lui fais face.

Il est adossé sur la table du réchaud, un sourire plein de charme plaqué sur son visage. Ce sourire réussit à me transformer en une tomate bien rouge.

Pour éviter de me sentir encore plus mal, je décide de chercher ces foutues casseroles. Je commence par l'armoire juste derrière moi.

Je m'agenouille alors, ouvre l'armoire et prends la casserole tant chercher. Alphonse se contente de prendre deux assiettes et deux verres et se dirige vers la salle à manger. Il revient ensuite et prend des fourchettes et des couteaux.

Trente minutes plus tard.
Je sors de la cuisine, le dîner entre mes mains. J'arrive dans la salle à manger et constate que la table est très bien dressée, tout est à sa place. Je m'asseois à la droite d'Alphonse et nous commençons à dîner.

[ Dans la peau de Nathalie ]

Le jet vient d'atterrir à Los Angeles, la ville où j'ai passé de nombreuses années de ma vie. Je sais qu'Erick est aussi interné ici, et que sa fille veille toujours sur lui. Mais, cette ville c'est toute ma vie. Ma mère est ici et il faut que je discute avec elle, il faut que je lui parle de ce que je ressens et de mes nouvelles intentions.

Je sors de l'aéroport et le chauffeur m'ouvre la portière. J'entre dans la voiture et attends que le chauffeur fasse de même.

__ Emmenez-moi chez notre fleuriste.

Il faut que j'achète des fleurs pour maman. Quelque soit ce qu'elle m'a fait, elle reste ma mère et je lui dois du respect et un minimum d'amour.

J'arrive chez le fleuriste, achète des roses rouges, les préférées de ma mère, et remonte dans la voiture.

__ Conduisez-moi jusqu'au cimetière, je dois rendre visite à ma mère.

Ma mère est morte d'un cancer des poumons, il y'a environ quatre ans. Marie et Alphonse ne le savent pas, mais Erick, lui, il le sait très bien. Il était présent le jour de son enterrement, mais avait préféré rester dans sa voiture, avec moi.
Nous étions encore ensemble à ce moment-là, mais il ne savait pas que la femme qu'on enterrait était ma mère. Pour lui, il enterrait juste son passé, sans se douter que ce dernier lui avait laissé un futur qui se trouvait à ses côtés.

Je ne pus verser une seule larme à cet enterrement, je n'y ai même pas assisté. Je devais rester dans mon rôle, tout faire pour atteindre mon objectif.

Mais, aujourd'hui, je regrette tout. Je ne voulais pas que tout se déroule ainsi. Tout ce que je voulais et veux toujours, c'est faire justice. À présent, je dois agir autrement, je dois être plus maligne tout en maintenant la vérité. Je ne dois laisser rien, ni personne m'arrêter.

Nous arrivons devant le portail de ce lieu si sinistre. Le chauffeur s'empresse de venir m'ouvrir. J'expire pendant longtemps avant de sortir enfin.

Je m'avance jusqu'au portail et l'ouvre doucement. Le grincement de ce portail me rappelle la dernière fois que je lui ai rendu visite. Je lui avais crié dessus, j'étais tellement en colère contre elle, je venais de tout comprendre. Mais cette vérité ne m'a pas arrêtée pour autant.

J'entre dans cet endroit triste et silencieux. Je marche jusqu'à sa tombe et me stoppe juste devant.

__ Salut, maman, dis-je en déposant le bouquet de fleurs sur sa tombe. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas parlés. Je dirais... près d'un an et demi. Et... je sais, tu m'en veux, mais ce n'est pas moi qui ai tout gâché, ni qui ai menti. Tout ça, maman, c'est de ta faute. Tu as joué avec mes sentiments, avec mon coeur.

Je sens ma vue se flouter et mon coeur se serrer.

__ Pourquoi, maman ? Pourquoi m'avoir fait ça ? Ton absence n'était-elle pas suffisante ?

J'aimerais tant qu'elle apparaisse devant moi et qu'elle me réponde, mais c'est impossible. Ces questions resteront sans réponse.

__ Tu voulais te venger d'Erick et lui faire du mal, mais tu n'as même pas imaginé ce que moi, ta propre fille, aurais pu ressentir. Tu ne m'as même pas donné l'occasion de pouvoir te dire au revoir, de pleurer pour toi.

Je ne vois absolument plus rien. À cet instant, ma vue est complètement brouillée et ma voix est cassée. Tout remonte en moi. J'aimerais tellement que ce tout sorte, mais il ne le fait pas.

__ Mais, malgré tout, maman, je ne te hais pas. Bien au contraire, je te comprends. C'est étrange, mais j'ai décidé de ne pas t'abandonner. Néanmoins...

J'essuie une larme qui s'échappe, puis une autre qui essaie de faire pareil et racle ma gorge.

__ ...cette fois-ci, c'est moi et moi seule qui déciderai de tout. Ton plan m'a déjà assez brisée pour que je le poursuive. Je vais rentrer maintenant et commencer à agir selon MES envies. La première étape sera de tout raconter à Rodrigo ; il a le droit de tout savoir.

Je prends quelques minutes pour respirer un peu et reprendre mes esprits, puis je termine enfin :

__ Au revoir, maman. Et... je t'aime... ma petite maman.

Je me retourne et hâte ensuite mes pas jusqu'à la sortie. J'entre directement dans la voiture et, là, je craque.

Je me vide de toutes mes larmes, de toute ma tristesse, de ma colère : je me vide de tout.

__ Où allons-nous maintenant, madame ?

J'essuie rapidement ces maudites larmes, preuves de ma stupide faiblesse. Je reprends une respiration plus stable et réponds :

__ À la maison. Nous rentrons à la maison.

Le chauffeur démarre la voiture et nous nous mettons en route.

Ma discussion avec ma mère fut très brève, mais loin d'être insignifiante. Je lui ai dit tout ce que j'avais besoin de lui dire. Je me sens plus légère maintenant.

Désormais, tout est décidé et bien plus clair dans ma tête. À présent, je suis déterminée comme jamais !

Coucou ! Ça y est, vous connaissez un peu mieux notre Nathalie.
Mais, cette dernière semble cacher de nombreux secrets... 🤔
Alors, mes questions sont les suivantes : D'après vous, quels sont ces fameux secrets ? Sont-ils si graves que ça ?

J'attends vos réponses. 😋

Ah, avant que je n'oublie, merci à tous pour les 1k. 😘