Chapitre 14 : Tentations
[ Dans la peau d'Alphonse ]
00h07min.
Je suis dans mon lit, mais ne dors toujours pas. J'ai la mauvaise impression que mon sommeil s'est envolé. Je tourne à gauche, puis à droite, mais rien n'est fait, mes yeux s'entêtent à rester ouverts. Je crois que, ce soir, Morphée me recevra plus tard que d'habitude.
Mais je ne pense pas que Morphée soit l'unique responsable de mon insomnie, ma conscience en est aussi pour quelque chose.
Oui, je l'avoue, je n'ai pas la conscience tranquille. Mon esprit tout entier est tiraillé. Entre la gestion de l'entreprise, la santé de mon père et maintenant l'arrivée de Nathalie, je ne peux garder complètement mon sang froid.
Cette histoire avec Nathalie me préoccupe énormément. Dit-elle vraiment la vérité ? Est-elle réellement ma soeur ? Et si elle l'était, devrais-je lui léguer cinquante pourcent de mes parts de la société ?
Jusqu'à présent, je me demande si elle est vraiment aussi horrible qu'elle veut nous le faire croire ?
Je suppose que oui, parce que coucher avec un homme, tout en sachant qu'il est ton père, tout ça juste pour lui faire du mal, est l'une des pires choses qu'un être puisse faire. Je trouve ça écœurant !
Je ne l'ai toujours pas appelée pour qu'on fasse ce maudit teste ADN et franchement, je n'ai guère envie de le faire. Je me contrefiche qu'elle soit ma soeur ou pas, elle ne mérite pas de porter le même nom que moi, ni même de recevoir quoique ce soit de ma part ! Tout ce qu'elle mériterait, c'est de se faire enfermer dans un asile psychiatrique.
Je me tourne et me retourne dans mon lit, mais en vain, je suis toujours éveillé. Je commence à avoir un petit creux à force de bouger dans tous les sens.
Je regarde l'heure sur la montre de mon téléphone, il est 00h40min. Je décide de descendre de mon lit et sors de ma chambre, vêtu d'un simple pantalon de pyjama gris.
Je passe devant celle de Dayana, l'ampoule est éteinte, elle dort sûrement déjà. Je continue alors ma route jusqu'à la cuisine.
J'arrive devant la porte fermée de celle-ci et remarque une lumière à l'intérieur. Est-ce Dayana ?
J'entends aussi des petits bruits sourds venant du même endroit. Qu'est-ce qui se passe ?
Des bruits de pas se rapprochent de la porte. Au moment où ils semblent juste devant elle et prets à la franchir, j'ouvre la porte d'un coup sec et tombe nez à nez sur leur auteur.
C'est bien elle, Dayana, en toute petite nuisette. Elle affiche un regard surpris, telle une voleuse prise en flagrant délit.
Nous restons immobiles et silencieux. Ses yeux sont braqués sur mon visage, pendant que les miens visitent chaque centimètre visible de son anatomie, et il y'en a plusieurs.
Je commence par examiner sa poitrine, très bien dévoilée par l'ouverture plongeante du haut de son vêtement, encadrée par ses cheveux en cascade. Ses seins adipeux sont magnifiques, je l'avoue. Un point de beauté embellit celui de gauche.
Cette vue me perturbe et me donne envie de continuer plus bas, ce que je fais sans gêne ni hésitation.
Je descends alors mes yeux et m'émerveille par ma découverte. Sa robe de nuit a un espace en dentelle, assez large pour que j'observe un bout de son ventre plat et son petit nombril.
Cette robe dessine ses jolies formes à la perfection. Elle suit bien sa taille, pressant ainsi mes globes oculaires à poursuivre leur exploration.
Ceux-ci s'acheminent jusqu'à ses cuisses, complètement nues, grâce à la minuscule longueur de sa robe. Elles sont si attirantes... Elles complètent bien le tableau.
Malheureusement, sa partie intime n'est pas assez dévoilée pour que je puisse l'admirer.
J'essaie de détourner mon regard de cette œuvre d'art qu'est son corps, mais c'est impossible.
Sans m'en rendre compte, je me mords la lèvre inférieure.
J'aimerais tellement qu'elle se retourne, pour que je puisse découvrir un autre détail de son physique, mais elle ne le fait pas.
Elle continue à me regarder sans rien dire. Mais ses yeux ne sont plus sur mon visage ; elle admire mon torse. Moi, je remonte mes yeux à ses lèvres. Elles paraissent délicieuses.
Allez, Alphonse, qu'est-ce qui te prend ? Il faut que tu dises quelque chose ! Mais... que puis-je dire ?
[ Dans la peau de Dayana ]
Alphonse est juste en face de moi, ses yeux se baladant toujours sur mon corps.
Je remarque après quelques secondes qu'il est torse nu.
Je ne peux me défendre de m'éblouir devant les six carreaux de chocolat au lait dessinés sur son ventre. Et ses épaules carrées et musclées sont juste... magnifiques.
Son pantalon est descendu juste au niveau de ses hanches. Je peux donc apprécier une partie de la descente qui mène à son troisième pied.
Alphonse se mord la lèvre inférieure. Pourquoi fait-il ça ? La vue qu'il a lui plait-elle ?
Rien que se geste fait titiller mon clitoris.
Pourquoi il ne dit rien ? Il paraît tout autant paralysé que moi, et c'est vraiment étrange.
Il faut que je me sorte de cette situation si gênante.
Vas-y, Dayana, dis quelque chose ! Arrête de l'admirer comme une conne !
Je n'y arrive pas, je me sens comme... hypnotisée. Son chocolat au lait me fait fondre.
Mais qu'est-ce que tu racontes ?
J'avale une grosse boule de salive et me lance.
__ Euh...
Quoi ? C'est tout ? T'es sérieuse, Dayana ?
Alphonse me regarde dans les yeux. Et, idiote que je suis, je plonge les miens dans les siens. Ces derniers sont habités par mille flammes de feu ardent, symbolisant un puissant désir. Le pire, c'est que ce même feu habite mon corps tout entier.
Je me sens encore plus paralysée. Je n'ai plus la force d'ouvrir ma bouche.
__ Que faîtes-vous ici ? me questionne le bel étalon.
Je vois qu'il a la force de parler, lui au moins.
Mais, je réponds quoi ? J'avais soif et j'ai fini par avaler la moitié d'un pot de glace ?
__ Je... euh... Je suis venue boire un peu d'eau.
__ Oh... euh... ok. Alors, vous retournez vous coucher ?
__ Oui.
__ Ok. Bonne nuit.
__ Bonne nuit.
Nous nous regardons encore un peu, puis je sors de la cuisine ; je m'enfuis presque.
Je monte directement dans ma chambre, espérant ne plus croiser mon patron. De toute manière, je le reverrai demain. Je devrai encore me remplir de honte, lorsqu'il posera son oeillade sur moi. Je devrai éviter ses yeux toute la journée. Et tout ça, à cause de ma chère et tendre meilleure amie, Rachelle.
Je la maudis tellement, cette fille ! Elle a toujours le don de me mettre dans des situations très désagréables.
Si elle n'avait pas mis dans mon sac cette lingerie, toute cette scène ne serait pas arrivée. Ou peut-être que ce serait arrivé, mais que je ne me serais pas sentie aussi mal à l'aise.
Il était si proche de moi, que je pouvais même sentir la chaleur de sa chair ; elle berçait la mienne.
[ Dans la peau d'Alphonse ]
Dayana vient de sortir de la cuisine. Je referme la porte derrière elle.
Je me place devant l'îlot et revois la scène de tout à l'heure.
Elle était tellement belle dans sa petite tenue. Elle était si... sexy. J'aurais aimé que sa morphologie soit moins cachée, pour pouvoir découvrir l'interdit.
Je ne suis pas certain que j'aurais pu me retenir plus longtemps, si elle était restée à mes côtés. Je l'aurais sûrement embrassée et soulevée pour l'allonger sur le plan de travail.
Sa nuisette ne serait devenue qu'un pauvre et vulgaire chiffon, étalé sur le sol, pendant que je lui ferais crier mon nom jusqu'à en perdre sa voix.
Nous aurions fini essoufflés comme jamais, dégoulinant de sueur, nos voix sonnant telles des disques rayés.
Elle se serait souvenue de cette soirée toute sa vie...
Qu'est ce que je dis ?!
Il faut que je me reprenne. Dayana est ma secrétaire, il ne faut pas que je l'oublie. Jamais !
J'ai bien fait de ne pas franchir le pas. Quelle que soit ce qu'elle a pu me faire ressentir ce soir, je l'aurais probablement regretté demain. Et elle, irait se plaindre au près de Marie, comme après notre première fois.
Je me prépare un sandwich et le mange. Je bois un verre de jus d'orange, me rince les mains et la bouche, puis remonte l'escalier.
Je m'arrête devant la chambre de Dayana. J'ai tellement envie de toquer et de la réveiller. Je souhaite la voir juste une fois de plus dans sa nuisette. Mais je décide de résister.
J'entre dans ma chambre et me couche dans mon lit. Je ferme les yeux et revois Dayana. Elle est si belle...
Je m'endors sur cette pensée.
Je me réveille, aveuglé par les rayons de soleil qui traversent les rideaux de ma chambre.
Je sors de mon lit, me douche et m'habille d'un simple short jean, d'un T-shirt aux manches longues et assez moulant et j'enfile mes classiques noires.
Je sors de ma chambre et me dirige vers la cuisine. Au moment où j'ouvre la porte, je me souviens immédiatement de la scène de cette nuit.
Je me remémore en premier le visage surpris de Dayana, puis la description de son corps de déesse faite par mes yeux. Je me rappelle des ses seins, y compris le petit point de beauté, de sa taille de mannequin splendide, de ses petites hanches bien tracées, de ses cuisses et, pour finir, de ses lèvres tentantes et de son regard brûlant.
Je ressens à cet instant, tout ce que j'ai pu ressentir en face d'elle cette nuit. Toute cette excitation commence à animer l'unique chose qui sépare mes jambes. C'est toujours aussi grand, toujours aussi puissant !
__ Monsieur Alphonse, m'interpelle une voix dans mon dos.
Je sors de mes pensées et mon camarade de tous les jours se calme. Je me retourne vers la personne porteuse de cette voix.
C'est Dayana, vêtue d'une robe verte décolletée et de talons noirs. Elle est belle et cette robe lui va si bien. Elle marque toutes les preuves de sa féminité.
Je dois l'avouer, la voir habillée ainsi ne m'aide pas du tout. Et dire qu'elle restera comme ça toute la journée...
__ Euh... bonjour. Bien dormi ?
__ Oui et vous ?
__ Bien.
C'est sûr qu'après ce que j'ai vu hier soir, je ne pouvais que bien dormir...
__ J'allais me faire quelque chose à manger. En voulez-vous ? lui proposé-je.
__ Euh, oui, pourquoi pas.
__ Très bien.
Nous entrons tous les deux dans la cuisine, moi juste après elle. Les femmes d'abord, comme on dit. Mais, en réalité, je l'ai fait pour observer une autre partie de sa corpulence.
Nous prenons notre petit déjeuner dans un silence total. Je crois que la petite chauffeuse regrette notre rencontre nocturne.
Elle fuit mon regard à chaque instant et évite d'être trop près de moi. À quoi elle joue ?
Nous sortons de la cuisine et allons dans le grand salon, une tasse de café dans nos mains. Nous posons ces dernières sur une table, prenons les dossiers non lus et commençons à les lire.
Une heure s'est écoulée.
Je viens de trouver un contrat ancien de dix ans environ, mais pour être sûr de son importance, je vais le montrer à Dayana.
__ Regardez, Dayana, croyez-vous que ce contrat soit assez important ?
__ Je ne sais pas.
__ Normal que vous ne le sachiez pas, vous êtes trop loin pour pouvoir le lire. Approchez- vous donc.
Je la sens hésitante. Pourquoi ?
__ Tenez.
Je lui tends le contrat pour qu'elle puisse le lire et me donner son opinion.
__ Je ne sais pas trop, je n'en suis pas sûre. Mais, nous pouvons toujours le mettre de côté.
Elle me le retend. Quand je le reprend, ma mains frôle légèrement la sienne et elle lâche automatiquement le papier. C'est étrange, mais je ne dis rien et le ramasse.
__ Excusez-moi, monsieur, je...
__ Ce n'est pas grave, la coupé-je.
Pourquoi essaie-t-elle d'être aussi distante ?
Elle veut vraiment jouer à ça ? Avec moi ? Et chez moi ?
Très bien, Dayana Blems. Tu veux jouer, alors nous allons jouer tous les deux.
Cette journée sera comme cette nuit, pleine de tentations.
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