Printanière prose
Quand s'ouvre le premier bourgeon
S'envole le premier pétale
Rie le premier nourrisson
Chante la première cigale
C'est l'éveil de nos vies
L'éveil de nos passions
Une autre page se lit
Qui chante chaque sensation
21 mars
Le jardin est tout en fleur, si tu voyais ! Il fait mille couleurs, juste sous mes pieds. Il naît toutes sortes d'odeurs, qui chatouillent mon nez. Et se regorge mon cœur, de ce nectar doré.
C'est si doux, si agréable... Je souris même toute seule. Je lis des romans plus léger, comme les étoiles blanc pur, qui naissent sur le cerisier. C'est parfait.
J'aimerais te voir dans ce tableau, qui à défaut de manquer de vie, manque cruellement d'amour. J'aimerais que tu viennes, toi, tu n'es pas comme lui. Tu passerais tout ce temps avec moi. Tu ne m'oublierais pas pour écrire sur quelques herbes mal poussées et la mélancolie du gazon. Tu me serrerais dans tes bras...
Je n'aime pas vous comparer. Tu n'écris pas de vers. J'ai toujours grincé des versets. Mais c'est la prose que tu préfères. Et c'est pour toi que mon cœur bat.
J'aimerais que tu viennes demain. Si tu reçois cette lettre à temps, viens, je t'attends.
Celle qui aimerait être dans tes bras
~~~
24 mars
Aurais-je manqué un beau rendez-vous ? Je n'en doute guère... Déjà je m'en maudis, et un autre j'espère.
Car quoi de plus languissant, que l'idée de toi ? Et rien qu'en écrivant, je te sens tout près là. Dans ma poitrine où règne le plus paisible des calmes, et tout en même temps une immense tempête de maux et de passion. Passion et papillons.
Déjà je me réjouis, de m'imaginer auprès de toi, écrire de la poésie, tout en prose dans tes bras. Car mademoiselle n'aime pas les strophes, et elle préfère les paragraphes. Et comme j'aime tes apostrophes... j'aimerais en faire mes épitaphes.
Mais ce rendez-vous, même s'il était demain, je sais c'est assez fou, mais il me semble si loin... Il me tarde de toi, et je garde mon émoi. Depuis la dernière fois que je t'ai vue, tu ne sors pas de ma tête. Tu étais quelques mois plus tôt une parfaite inconnue, mais mon cœur est en fête.
Jamais je ne pourrais t'imaginer autre, ni aimer différente. Tu me sembles déjà être la solution à tous mes problèmes, le destin que j'attendais depuis tout ce temps... Ma vie. Tu es ma vie. Qui courera bientôt à mes côtés sur les chemins, ma vie et moi main dans la main.
Je viendrai avec plaisir, mais je n'oserai m'inviter, j'attends sans cesser de sourire, une lettre me suppliant de mon aimée.
Celui qui te sait à présent bientôt dans les siens
~~~
26 mars
C'est bien dommage... mais il n'est jamais trop tard ! Nous ne sommes qu'au début du printemps, il nous reste tant de temps.
Viens après-demain, il paraît qu'il fera chaud. Voire après après demain si ça te convient. Ou bien le jour d'après si ça te plaît.
Ou même encore le surlendemain, pourquoi pas ? ce sera parfait si tu es là.
Et déjà mon cœur à n'en plus finir bat et bat et rebat.
Et des milliers d'insectes colorés se baladent partout dans mon corps.
Ma tête a dû fondre de t'imaginer là car je ne réfléchis plus.
Et partout dans le monde, j'aperçois ton visage, et je crie ton nom, face à l'immensité qui jamais ne répond. Mais j'entendrais presque ta voix, dans un petit bourdonnement, et je verrai tes yeux, sur les ailes d'un papillon, car je connais mon choix, gravée dans le marbre blanc ; c'est donc ça d'être amoureux, d'aimer avec passion...
Et tout les printemps passés s'effacent devant l'évidence, que tu m'étais destiné, après toutes ces souffrances.
Celle qui s'en réjouit déjà
~~~
31 mars
Comme je m'excuse... ce n'est pas que j'ai oublié. Je n'ai pas pu venir hier, j'étais chez une amie, et la veille hélas, je n'avais pas reçu ta missive.
Comme je m'en veux... de te faire autant faux bond. Le temps ne semble pas jouer en notre faveur, pas même le facteur...
Je ne sais s'il est bien judicieux, de vouloir me voir si vite peut-être pourrions-nous planifier, un rendez-vous plus lointain ? Pas en tout cas assurément dès le lendemain.
Nous allons nous voir, n'aie crainte ma douce. Nous allons réussir, je n'ai pas le moindre doute.
Celui qui s'impatiente que tu trouves une solution
~~~
2 avril
Il est bien dommage. Que dirais-tu du 7 ? Et même du 8 ? Viens même quand tu voudras je ferai de mon mieux pour que tout soit prêt !
Mais réponds moi vite, il me tarde de te serrer contre moi, je n'en puis plus de manquer de toi à ce point. Viens combler ce vide et comble-moi ce cœur, vite.
Je ne supporte pas d'être si loin de nous et j'ai même l'impression, que mon cœur se noue et même ma vie s'échappe.
Celle qui, ironie du sort, se fane loin de toi, où le printemps bourgeonne
~~~
16 avril
Quel amant ingrat je fais... je m'en ronge les sangs... j'avais perdu ta lettre sous les papiers, et voilà que je viens de la retrouver.
Comme je te prie de m'excuser, je n'ai pas pu venir, et je te sais tant dépérir...
Je ne voudrais pas venir à l'improviste, je ne veux pas passer pour un profiteur... Pourrions-nous choisir une autre date ? Une date et une heure ?
Celui qui profondément s'excuse
~~~
18 avril
2 semaines sans réponse...
J'ai cru mourir.
J'en tremble de peur, j'en grelotte de terreur.
Mais tout va bien. Tu es de retour. Que dirais-tu de venir pour le déjeuner, n'importe quand dans la semaine qui va suivre ?
Je suis certaine que nous réussirons à nous arranger, il ne s'agissait que d'un quiproquo.
Quel est ton plat préféré ? As-tu un dessert que tu affectionnes ? S'il fait beau, nous irons promener. Aimes-tu la tarte aux pommes ?
J'ai deux chats, tu n'y es point allergique ? Au pollen non plus j'espère, j'ai un grand jardin ! Il y a de la place pour nous deux d'ailleurs, je t'en prie viens...
Tu me manques tant mais je sais que je t'aime. Je voudrais que tu sois là, et que dans tes bras, j'oublie tous mes tracas. Comme ta voix me hante, cela fait si longtemps que je la guette au loin.
Et ton visage, ton regard et la lumière de ton cœur... je me languis de toi.
Réponds-moi vite, je t'en prie.
Celle qui s'impatiente
~~~
30 avril
Excuse-moi de ne t'avoir écrit plus tôt, j'avais des soucis à régler.
L'un d'eux me marie le mois prochain, l'autre se verra adresser cette lettre.
Tu me fatigues avec tes fantaisies, et tes rendez-vous imaginaires. Je serai bien venu mais tu n'as fait aucun effort pour cela.
Je suis lassé de tes lettres amoureuses d'un homme qui te méprise. Oui, je te méprise. Tu parles des poètes mais tu es des leurs. Tu es une poétesse qui ne saute pas de lignes. Tu es une écrivaine, qui de prose se leurre, de non rimes se gave, pour se bander les yeux
J'aime bien flatter par les mots. Tu es tombée droit dedans. Ne sortirais-tu pas toujours au final avec les mêmes sonnets ?
Je me marie le mois prochain
Et je ne t'écrirai plus
De toi je n'attendais rien
Et quand même je suis déçu.
Celui qui ne veut plus être celui
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top