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Chanson Lullaby en média.
Merci de la mettre pour se mettre dans l'ambiance !

Sur ce, bonne lecture de ce dernier chapitre !
(Il est long, prenez un moment pour le lire, merci !)

Ray et Lara coururent à toute allure, traversant la forêt et slalomant entre les arbres qui s'élevaient haut dans le ciel, cachant en même temps les étoiles et la lune qui peinaient à illuminer la forêt. Les deux enfants avancèrent jusqu'au mur pour rejoindre tous les autres orphelins qui avaient été évacués quelques minutes plus tôt.
Lara se retourna dans l'obscurité. Seules les flammes qui sortaient de l'orphelinat éclairaient les ténèbres de la nuit.

Un instant plus tard, après avoir couru, les deux adolescents retrouvèrent les autres enfants de GF. Ils étaient tous là, visiblement soulagés de les voir.

― Emma arrive, rassura Lara en voyant qu'ils étaient impatients. On y va bientôt.

― J'espère que tout s'est bien passé !

La blonde entendit au loin de nombreux pas. Des pas pressés et rapides, ça ne pouvait être que ceux de la rousse.

― La voilà ! s'écria un garçon.

Elle les rejoignit, essoufflée. Emma s'exclama :

― Désolée de vous avoir fait attendre !

Le compte était bon. Tous les orphelins se retournèrent pour faire face à l'immense mur. Ce mur qui les séparait que d'une seule chose :
La liberté.

Ils escaladèrent tous, un par un, avec plus ou moins de difficultés pour certains.

Lara aidait les enfants en difficulté à escalader, tandis qu'Emma expliquait à Ray que les enfants de moins de quatre ans étaient restés auprès de Maman.
Pour leur bien.
Et qu'ils reviendraient les chercher dans deux ans, avant leur livraison.

Une fois que tous les orphelins étaient sur le mur, ils entamèrent leur course. Ils coururent, jusqu'à un endroit bien précis.

Et après, Lara partirait.
C'était ce qu'elle redoutait depuis que Norman était parti.
La blonde avait horriblement peur, mais c'était normal non ?
Et pourtant, il était temps.

Lara entendit au loin une sirène d'alarme à percer les tympans sortir du bâtiment qu'elle redoutait : provenant du Centre avec les démons.

L'alarme sonne plus tôt que prévue...

Ils s'arrêtèrent en face d'une partie de la forêt d'en face, dégagée et plus rapprochée du mur.

Emma et les autres enfants créèrent trois tyroliennes. Les frères et sœurs prirent des cintres et passèrent au-dessus du gouffre, avec un regard assuré et déterminé.

Tous les enfants passèrent après quelques minutes. Il ne restait plus que Ray, Emma et Lara.

La rousse se tourna vers la blonde, lui tendant un cintre.

― Lara, à ton tour !

Elle le lui tendit, mais Lara le refusa d'un signe de tête, un fin sourire aux lèvres.

―- Qu'y a-t-il ? questionna son amie.

Lara l'enlaça soudainement, les larmes aux yeux.

― Je suis désolée, murmura la blonde, vraiment désolée.

Emma ne réagit pas, elle ne comprenait pas, et c'était ce que Lara voulait, qu'elle ne dit rien.

La blonde lui prit ses mains et les attacha avec la corde sur le cintre.
Elle la dirigea ensuite doucement sur la tyrolienne, et lui plaça son cintre sur celle-ci.

Elle ne dit rien, surprise. Elle ne savait pas vraiment ce que l'orpheline faisait.
Elle se tourna vers elle et lui sourit :

― Ah, j'ai compris, tu veux que je passe la première ?

Des larmes coulèrent le long des joues de Lara. Le cœur battant, elle lui répondit simplement :

― Merci pour tout, Emma. Merci, vraiment. Tu as été une sœur merveilleuse, un peu bête, mais d'une gentillesse incroyable. On se reverra.

Emma comprit tout de suite ce que Lara allait faire. La rousse écarquilla les yeux, et ouvrit sa bouche pour parler. Mais avant qu'elle ne put prononcer quoi que ce soit, Lara la poussa sur la tyrolienne, versant plusieurs larmes.

L'orpheline la regarda disparaître dans la forêt, le cœur lourd et emplit de tristesse.
Ses souvenirs si précieux avec elle, son enfance, elle les garderait toujours en elle, quoi qu'il arrive.

Je compte sur toi, Emma. Protège tout le monde.
Et surtout, merci pour cette merveilleuse vie que tu m'as offerte.
Tu as été une véritablement amie.
Une vraie sœur.

Lara essuya rapidement du revers de sa main les larmes qui avaient coulé. Elle se tourna ensuite vers son second objectif, Ray.

― Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement, répliqua-t-il les bras croisés.

― Je sais.

L'adolescente s'approcha de lui, de très près. Il haussa un sourcil de ce soudain rapprochement. Lara pouvait sentir son souffle sur son visage. Ce souffle chaud, sa respiration.
Il la regardait de ses magnifiques yeux gris.
Et elle l'embrassa.

Il ne réagit pas sur le moment, mais il continua ce baiser juste après avoir reprit ses esprits.
Il n'y a pas d'âge pour embrasser.
Surtout dans ce monde.

Lara était aux anges, elle était si heureuse. Elle se sentait poussée des ailes. Son cœur battait au rythme de celui de son ami, poitrine contre poitrine.

Après quelques secondes, Lara arrêta ce moment magique. Il la fixa intensément, un tendre sourire aux lèvres.

― Joyeux anniversaire, souffla la blonde avec un petit rire.

― Je t'aime, lui répondit-il.

― Je t'aime aussi Ray.

― Promet-moi de partir si ta vie est en danger.

― Je ne peux pas te promettre une telle chose. Tout ce que je peux te promettre, c'est que je te rejoindrai tôt ou tard.

Il l'enlaça, ses larmes retombant sur ses épaules. Il resserra son étreinte sur Lara, désespéré.

― Tu peux toujours changer d'avis...

― Si je suis celle que je pense être, je ne pourrai plus jamais te regarder toi, ou les autres dans les yeux, Ray.

― Alors t'as pas le droit de crever, je te l'interdis !

Il l'embrassa une nouvelle fois, cette fois-ci sur la joue, et prit un cintre. Ray se plaça ensuite sur la tyrolienne et se tourna vers sa petite amie, la regardant. Un regard qui exprimait tout son amour pour elle.

Un regard magique.

― Je te chanterai toutes mes chansons ! lui lança Lara.

― J'ai hâte ! fit le noiraud, un fin sourire aux lèvres. À plus tard !

Et il glissa sur la tyrolienne, la laissant seule sur le mur. Des larmes coulèrent de nouveau. De joie ? De tristesse ? De fierté ? Elle n'en savait rien.

Les tyroliennes se détachèrent, les laissant volées au gré du vent, comme si ils avaient gagné.
Et c'est ce qu'ils avaient, ils avaient leur liberté.
Ils l'avaient enfin.
Leur liberté.

Maman arriva devant Lara, essoufflée et stupéfaite de la voir.

― Pourquoi ? lui demanda l'adulte entre deux souffles, épuisée.

― Je suis différente, c'est ce que tu m'as dit. Alors, je vais aller vérifier ça, lui répondit l'orpheline en essuyant ses larmes.

Lara lui tourna le dos, et commença à marcher vers le Centre.

― Tu vas mourir, pars d'ici ! lui cria Maman.

Lara fit volte-face vers la femme qui l'avait élevé, l'observant de la tête aux pieds. Le visage de Maman trahissait son désespoir et sa tristesse qu'elle ressentait.
C'était une Maman formidable.

― Pars ou ils te captureront, continua la femme.

― Je vais enfin savoir qui je suis vraiment. Et je détruirai ce maudit Centre en même temps ! lui cria l'enfant.

― Tu n'y arriveras pas ! répliqua la mère, emplie de désespoir. Ils sont beaucoup trop nombreux ! Va vite rejoindre les autres !

Elle la fixa, attendant une réaction ou même un mot qui sortirait de la bouche de Lara.
Mais rien.

Lara voulait les rejoindre, rester avec eux, les protéger, découvrir le monde avec eux, et passer de merveilleux moments.
Mais non.

Parce qu'elle ne savait pas qui elle était. Et, l'idée que Lara soit un démon ou autre, elle ne pourrait pas le supporter en restant avec eux.
Lara n'aurait pas pu les regarder en face.

Alors, l'adolescente lui répondit avec un simple mot :

― Merci.

Isabella comprit tout de suite que cela ne servait à rien.
Elle lui afficha un sourire, et cette fois-ci, un sincère, et hocha la tête.

Lara lui tourna le dos, cette fois-ci, pour de bons. Et elle reprit sa route vers le Centre.

Maman, merci pour cette vie.

Emma, Norman...

Ray... Je n'oublie pas les chansons !

Le Destin va maintenant décider de mon sort.

J'aimerais vivre cette vie incroyable et merveilleuse avec tout le monde.

Ou bien, il est temps de l'achever.