Chapitre 27

— Shelley, ne pleure pas. Je veux te voir dire au revoir avec le sourire !

— D'accord, dit la fillette entre deux sanglots.

Et la brune lui sourit. Un sourire tremblant, mais sincère.

Phil tira ensuite la manche de l'âge, les larmes aux yeux.

— Norman, souffla le brun.

— Phil, je veux que tu aides Emma pour moi, d'accord ?

Le petit garçon hocha timidement la tête. Il lui répondit :

— Oui...

Lara regardait cette scène plus loin, sans dire un mot. Ray, Emma, Gilda et Don se tenaient à ses cotées.

Norman allait partir. Et avec lui, tous les bons moments et les merveilleux souvenirs.
Cette vie insouciante que Lara l'avait passé en sa compagnie, c'était son grand frère à elle. C'était lui qui lui avait apprit à jouer, à toujours se relever en cas d'échec, de toujours voir le bon côté des choses.

Lara s'était promis de ne pas pleurer, pour ne pas satisfaire Maman. Mais, quand elle se tenait face à Norman et les autres enfants en pleurs, les larmes commençaient tout de suite à monter.

— Lara, où est Ray ? demanda subitement Maman en lui tirant de ses pensées.

— Ray est à l'infirmerie, lui répondit Lara, neutre. Il ne voulait pas faire ses adieux à Norman.

— Je vois.

Norman se releva et se tourna vers les âgés, un sourire aux lèvres. Il se plaça devant Don et Gilda.

— Don, Gilda, prenez bien soin de vous.

— Oui ! Ne t'inquiète pas ! lui répondit Don en essayant de paraître enthousiaste.

Norman se tourna ensuite vers Lara, toujours ce sourire rassurant aux lèvres.

— Lara, je te confie Ray et Emma. Je compte sur toi.

L'intéressée versa une larme. Ça y est, c'était trop pour elle. Mais Lara le regarda droit dans les yeux, et lui répondit.

— Compte sur moi.

Il se rapprocha de Lara et l'enlaça. La blonde sera son étreinte sur le blanc, attristée. Elle savait qu'il allait mourir, elle ne voulait pas. Mais Lara devait l'accepter.

— Tâche de revenir vivante, murmura soudainement Norman.

Lara pleura. Des larmes coulaient le long de ses joues rougies par l'émotion. Même ça, il l'avait deviné. C'était un ami incroyable, gentil, drôle, attentionné, à l'écoute.

À ses paroles, Lara serra encore plus fort le blanc.

Ne pars pas, ne pars pas... se répéta-t-elle.

Mais il devait partir.

Norman desserra son étreinte. À contre-cœur, Lara fit de même. Elle essuya quelques larmes du revers de sa main, et hocha la tête à son ami, déterminée.

Norman se tourna enfin vers la rousse qui ne la regardait pas.

— Emma...

L'intéressée ne releva même pas la tête à l'entente de son prénom.

— Je te confie tout le monde.

Son amie ne lui répondit pas. Le blanc baissa également sa tête, prit sa valise, et s'exclama :

— Portez-vous bien !

Les enfants lui répondirent par des encouragements moroses.

Norman se tourna vers la porte et marchait en direction de celle-ci.

C'est finit... songea Lara avec de nouvelles larmes.

— NORMAN !

Ce cri, c'était celui d'Emma. Elle venait de sauter sur lui, lâchant ses béquilles au passage.

— Emma... murmura le blanc dans l'incompréhension.

— Je vais distraire Maman, profites-en pour t'enfuir... dit-elle en plaçant le destructeur de puce près de l'oreille du blanc.

Non ne fais pas ça ! songea Lara en prenant de l'élan pour l'arrêter.

Elle allait appuyer sur le bouton, lorsque Norman la repoussa. Elle atterrit lourdement au sol, son plâtre cogna en premier.

Norman se rapprocha d'elle et lui arracha le destructeur des mains. Lara se stoppa net.

— Idiote ! L'inconscience a des limites, Emma ! Tu ne dois pas fai...

— Je m'en fiche ! Je veux que tu restes ! coupa la rousse en lui criant dessus.

— Pourquoi tu ne me comprends pas ? lâcha Norman. Je ne veux pas te voir agir ainsi...
Dis-moi juste adieu avec le sourire. Respecte ma décision.

La rousse secoua la tête avec rage.

— Non ! Je peux tout respecter sauf ça ! Je sais qu'en fait, tu ne veux pas de ça !

Emma lui prit sa main après sa phrase. Norman allait pleurer, mais il se ravisa, et se força à afficher son sourire habituel. Il la regardait, avec amour et tendresse.

— Toi alors, tu es complètement inconsciente. Inconsciente et irréfléchie, ajouta Norman. Candide, presque immature. Mais droite et honnête.
C'est justement pour ça que je...

— Il est l'heure, Norman.

Il allait placer sa main sur la joue d'Emma, lorsque Maman interrompit ce moment.

— Oui, Maman.

Il enleva sa main de celle d'Emma et se releva.

— Non, attends ! lui cria son amie en tendant sa main.

— Calme toi, Emma. Je sais que tu es triste, mais aie un peu de tenue, lui dit l'adulte.

Elle se pencha vers la rousse et lui murmura quelque chose à l'oreille. À l'entente, Emma laissa retomber son bras par terre. Sûrement une menace.

Norman se tint devant Emma, ses béquilles en mains.

— Maman, je peux ? demanda Norman. J'aimerais lui faire mes adieux.

— Bien sûr, répondit la mère. (Elle se tourna vers la concernée) Vas-y Emma.

Isabella se releva et laissa les deux enfants, face-à-face.

Norman donna les béquilles à son amie, et lui tendit sa main. Elle l'attrapa et se releva.
Lara attendait ce moment. C'étaient les adieux les plus émouvants.

— Emma.

— Oui...

— Merci pour tout.

— Oui...

— Pardon d'avoir menti.

— Oui...

— Fais attention à toi.

— Oui...

— Ménage-toi.

— Oui...

— Mange comme il faut.

— Oui...

— Courage pour après.

Il retira sa main de celle d'Emma, laissant au passage le destructeur qu'il lui avait pris.

— Oui...

Norman la prit dans ses bras, et lui murmura ses dernières paroles :

— Ça va aller, n'abandonnez surtout pas.

Emma versa une larme, avant de répondre pour la dernière fois :

— Oui...

~

— Maman, es-tu heureuse ?

— Oui, je le suis...

~

Au revoir Norman.

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