Chapitre 7 : Sang-de-Bourbe
Je m'éveillais, incroyablement reposée. Ma première pensée fut pour Harry et Ron, comme ils pouvaient me manquer. Tant de choses me manquaient. L'air libre. La lumière. Poudlard. La nourriture. La liberté. La vie. Prise de nostalgie, je sentis les larmes me monter aux yeux. Elles coulèrent le long de mes joues meurtries et amaigries.
Je me levais, comme portée par une envie, une rage soudaine et violente. De mes poings, je frappais la porte de toutes mes maigres forces. Je m'acharnais avec hargne, j'hurlais à pleins poumons :
-Laissez-moi sortir !!
Ce n'est qu'au bout de plusieurs minutes, que je m'arrêtais, m'asseyant dos au mur, le visage enfouit dans mes genoux. J'avais tellement envie de sortir. De partir de cet endroit maudit. Juste revoir le soleil et le ciel.
Je restais ainsi pendant des heures, jusqu'à ce que la porte s'ouvre, je me redressais maladroitement. Ce n'était que le garde.
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La porte se referma derrière moi. Et je ne bougeais plus, debout dos à la porte. Je me sentais mal. Pas physiquement, non, moralement. J'avais le sentiment que je ne sortirai jamais d'ici, que je mourais dans ces cachots. Finalement, je m'assis face au plateau et mangeais, comme si ce repas était le dernier.
Soudain, la porte s'ouvrit. C'était Malfoy, j'étais tellement sûre de moi, que je ne me retournais même pas. Une voix féminine se fit alors entendre :
-Alors, Sang-de-Bourbe, on ne se lève plus à l'arrivée de ses supérieurs ?
Je me retournais, intriguée et sur mes gardes. Bellatrix Lestrange ! La femme qui avait rendu fous les parents de Neville. Je frissonnais. Cette Mangemorte était connue pour sa cruauté et sa démence. Ses cheveux noirs et bouclés retombaient lourdement sur ses épaules et sur son visage, ses traits étaient fins et sous ses yeux, des cernes violets trônaient. Ses lèvres rouges contrastaient avec son teint pâle et crayeux. Ses yeux paraissaient énormes sur son visage fin et ils lui donnaient une moue s'approchant de celle de la folie.
Pourquoi n'était-ce pas Draco ? Ce n'était pas elle qui était chargée de mon interrogatoire. J'étais toujours assise sur le sol, bien que tournée dans sa direction. Je me sentis soulevée du sol par un sort de lévitation, je me retrouvais bientôt debout, à sa hauteur. Elle n'était pas très grande et elle paraissait beaucoup moins impressionnante. Elle eut un sourire :
-C'est mieux.
-Où est Malfoy ? Je soufflais, fuyant son regard
Cette fois, elle rit, un rire insupportable, hystérique, qui me fit frissonner. Elle répondit, au bout de quelques instants :
-Pourquoi, il te manque ?
J'ignorais la question, plus très sûre de la vérité. Bellatrix me prit le menton entre ses doigts aux ongles vernis du même rouge que celui de son rouge à lèvres. Elle dit, le visage penché sur le côté, en une moue presque boudeuse :
-Il paraît qu'il n'a pas réussi à te faire parler ...
-Il paraît.
D'un ongle acéré, elle traça le contour de ma mâchoire, la bouche entrouverte derrière ses mèches ébène qui partaient dans tous les sens. Elle fit, d'une voix très calme, trop même :
-Tu as du cran. Ici, c'est une mauvaise chose, tu ne l'as donc pas appris ?
Je ne répondis pas, les dents serrées ainsi que le regard fixe, cette fois. Elle me gifla et lança :
-Tu vas répondre ?!
Ma joue était à nouveau douloureuse, mais je m'y étais habituée. Je lançais, hargneuse :
-Pourquoi le devrais-je ?
Ses lèvres vermeilles s'étirèrent dans un sourire qui n'augurait rien de bon, elle murmura tout en sortant sa baguette lentement, presque avec adoration :
-Oui, tu as raison, rien ne t'y force ... Endoloris !
Je ne tombais pas puisque son sort de lévitation me maintenait toujours debout. Je me tortillais de droite à gauche tout en hurlant à pleins poumons face à la douleur qui me prenait. J'entrouvris les yeux et vis le visage de Bellatrix qui était tout près, elle se délectait de ma souffrance et des mes cris, et y prenant un plaisir bien visible. C'était horrible, insoutenable, comme les fois précédentes, mais c'était différent, comme si chaque Doloris était différent et dépendait de la personne qui le lance.
Je tombais lourdement sur le sol, la respiration coupée, les muscles douloureux. Elle s'accroupit à ma hauteur, fit apparaître un long couteau dans sa main gauche. Elle l'observa longuement avec un petit sourire sadique. J'eu un mouvement de recul. Qu'allait-elle faire ? Elle demanda sans toutefois me regarder :
-Qu'es-tu ?
Je fus surprise de la question, ne comprenant pas immédiatement la réponse qu'elle attendait, l'esprit pas encore tout à fait clair. Je dis, le menton levé malgré la faiblesse de ma posture :
-Je suis Hermione Granger.
-Non.
Elle se pencha sur mon bras gauche, celui, qui, déjà était recouvert de mon sang. Elle posa le couteau sur celui-ci et commença à y graver des mots. Je hurlais, en plus de la douleur, sentir le bout pointu remuer dans ma chair était insupportable. Elle se redressa, son visage caché par ses cheveux foncés. Elle demanda, le souffle court :
-Qu'es-tu ?
J'essayais en vain de retenir mes larmes, mais c'était peine perdue, des larmes obscurcissaient déjà ma vue, je répétais, entre deux sanglots :
-Je suis Hermione Granger.
Elle éclata de rire, la situation semblait beaucoup l'amuser. Elle continua, gravant dans la peau de mon bras des mots dont j'ignorais encore la portée. Je me tortillais, mais un sort me maintenait immobile, immobile et sans défense. Elle reposa sa question à plusieurs reprises, mais ma réponse était toujours la même. Finalement, elle se releva, un sourire éclatant sur ses lèvres rouges sang, elle semblait très fière d'elle. Elle lança à mon égard :
-C'est ce que tu es !
Et elle quitta la pièce, en sautillant, comme une enfant le lendemain de Noël qui était animée d'une joie incompréhensible. Son rire hystérique résonna jusqu'à mes oreilles, preuve de sa démence. Je n'osais d'abord pas regarder mon bras, j'avais peur, peur de ce que j'allais découvrir, bien que j'imaginais déjà le pire. Ma tête roula sur le côté et c'est avec horreur que je découvris l'état de mon bras, ou plutôt, ce qu'il en restait. La Mangemorte avec gravé les mots « Sang-de-Bourbe » et de ceux-ci dégoulinaient mon sang, d'un rouge presque noir. Autour, la peau était rougie et boursoufflée, s'était répugnant. J'eus un hoquet de stupeur et je pleurais de plus belle, détruite. Quand est-ce que cette torture allait s'arrêter ? Lorsque j'aurais trahi mes amis ? Je préférai encore mourir.
Hop, le chapitre 7 ! Pas de Drago, cette fois ( NAAAAN !! ), mais l'apparition d'un nouveau personnage, celui de Bellatrix Lestrange ! J'ai essayé de retranscrire sa folie et j'espère vraiment y être parvenue. Laissez un petit vote et/ou un commentaire, ça fait toujours plaisir, et n'hésitez pas à donner votre avis, qu'il soit positif ou négatif, je n'accepte simplement pas les trucs bêtes et méchants ( dans le genre « C nul », c'est franchement pas cool ). Je remercie ma bêta pour sa correction et pour son aide précieuse.
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