Lors de mon réveil, je me sentais toujours faible, peut-être un peu moins que la veille. Dans les brumes du sommeil, je crus voir le visage de Malfoy penché sur le mien, mais quand je retrouvais une vision correcte, j'étais seule. Les souvenirs de la torture me revenaient perpétuellement, le sang qui coulait à flot de mon bras. J'y jetais un coup œil. La manche de mon pull était toujours remontée jusqu'à mon coude, mais la profonde entaille avait disparue. Il restait toutefois encore quelques traces de sang séché et, après avoir parcouru la cellule du regard, je remarquais qu'il y en avait aussi sur le sol.

Pendant un instant, j'avais cru que Malfoy allait me laisser me vider de mon sang, mais non puisqu'il avait besoin de ces informations. Son attitude m'avait surprise, il avait l'air d'un autre garçon après mon réveil. Il était presque gentil, attentionné. Je me demandais si je n'avais pas rêvé, il ne pouvait pas être comme ça, c'était incroyable.

J'avais faim, j'avais soif, encore plus qu'à l'ordinaire. En plus des crampes qui me tordaient l'estomac et la sécheresse de ma gorge, ma vessie me faisait également souffrir. Je descendis de ma couche de paille et me traînais jusqu'au coin le plus sombre de la pièce. Chaque mouvement m'épuisait toujours un peu plus. Je réussis à me soulager avec peine et à regagner mon lit de fortune au prix de mes dernières forces. Je perdis une nouvelle fois connaissance.

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Le bruit de la porte qui s'ouvrait suffit à me faire sortir de l'inconscience. Je tentais de me redresser, mes sens engourdis étaient aux aguets. C'était Malfoy. Il tenait dans ses mains un plateau. Je fronçais les sourcils. Malgré mon état, je comprenais bien que quelque chose clochait. Il s'agenouilla devant face à moi, ses traits étaient tendus, il avait l'air inquiet. Il me demanda :

-Ca va, Granger ?

La question me surprit un peu, mais je hochais faiblement la tête. Il paraissait un peu mal à l'aise. Il prit quelque chose posé sur son plateau, me le montra comme pour me rassurer et dit :

-C'est pour te faire récupérer de ... Hier.

J'acquiesçais, de toute manière, ça ne pouvait pas être pire que maintenant. Comme la veille, il passa sa main sous ma nuque afin de soulever ma tête, puis, il versa le liquide verdâtre dans ma gorge entre mes lèvres entrouvertes. La potion me procura la même sensation de bien-être que la veille, mais je ne m'endormis pas. Je le regardais dans les yeux, ses prunelles métalliques et je me rendis compte qu'il y avait aussi quelques nuances de bleutées près de l'iris.

Ensuite, le Serpentard prit un bol rempli de bouillon et le porta à mon visage pour que je puisse boire. Lorsque j'eus vide le contenu, il s'empressa d'enlever sa main sous ma nuque comme si je l'avais brûlé. Malgré moi, ce geste me blessa plus que j'aurais voulu l'admettre. A quoi je m'attendais ? C'était Malfoy, après tout et les miracles n'existaient pas !

Soudain, un bruit retentit dans le couloir, derrière la porte restée entrouverte. Le sorcier, d'un mouvement brusque de la baguette fit disparaître le plateau et se redressa d'un bond, dans une posture plus digne de son rang. La porte s'ouvrit en fracas, je sursautais légèrement quand apparut Lucius Malfoy dans la cellule. Fidèle à lui-même, ses cheveux de la même couleur que ceux de son fils, descendant en longues mèches fines dans son dos. Exactement les mêmes yeux perçants, gris métallique avec ce bleu ici et là. Autant, je détestais Drago Malfoy, autant je haïssais encore davantage son père, il me répugnait encore plus.

-La Sang-de-Bourbe de Potter.

Je lui lançais mon regard le plus méprisant depuis ma misérable place, couchée sur ma couche de paille. Son fils était droit comme un I. Il avait repris son habituel masque de froideur. Son visage pâle et sans défaut ne laissait plus rien paraître.

-Et bien, fils, on dirait que tu as suivi mes conseils ...

-Oui, père. Répondit le dénommé, avec un brin de fierté qui me donna envie de vomir.

-Pourtant ... Tu n'as toujours pas réussi à la faire parler. Décevant !

Le Serpentard parut se tasser sur lui-même, il détourna le regard, honteux. Il avait perdu toute contenance et son père le regardait maintenant avec dédain. Son regard de fer de Lucius dévia sur moi avec un dégoût palpable. Je déglutis, il était bien plus impressionnant que son fils.

Il marcha dans ma direction et, d'un mouvement de baguette, mon corps se détacha du sol, je lévitais. Je tremblais, j'étais comme débout. Seulement, mes pieds ne touchaient pas le béton froid de ma cellule. Mes yeux étaient à sa hauteur et il semblait lire dans mon esprit à travers mes prunelles noisettes. La Légilimencie ! Cette pensée me terrifia, il ne fallait surtout pas qu'il voit la réponse à ses questions. Je me rappelais les cours d'Occlumencie qu'Harry avait dû prendre lors de notre sixième année. Je tentai de fermer mon esprit de toutes les forces qui me restaient. Je sentis une légère douleur dans mon esprit, comme si quelqu'un ou quelque chose tentait d'y entrer. Je me concentrais encore plus et finalement, il relâcha la pression, je soupirais. Il me gifla sèchement et le sort de lévitation cessa également, j'atterris rudement et douloureusement sur le sol dur de la pièce. J'en eu le souffle coupé et avant que je puisse respirer, Malfoy senior murmura l'incantation :

-Endoloris.

Douleur. Encore la douleur. Dans tout mon corps. Elle était plus forte que lorsque son fils lançait le sort, mais moins que celui de Voldemort. Du feu. Dans mes muscles, mes tendons, mes organes, mon cerveau. La souffrance était toujours aussi intolérable, elle me semblait toujours nouvelle, le genre de chose auquel on ne s'y habituait jamais. Douleur. Pourquoi ne levait-il pas le sort ? Toujours la douleur qui ne voulait jamais s'arrêter, ni se calmer. DOULEUR !!

Finalement, tout s'arrêta, aussi brusquement que ça avait commencé. Rien n'aurait pu témoigner de ce mal qui avait été le mien, à part mon corps tremblant sur le planché, ma respiration était sifflante et mon esprit, lui, embrouillé. J'avais cru devenir folle, je pensais que jamais il n'arrêterait, que je deviendrais comme les parents de Neville. Non, ils m'auraient tuée, sans aucun doute possible. Jamais personne, ni Drago, ni Voldemort, n'avait tenu le sort si longtemps. Lorsque je me remis enfin, le plus âgé des Malfoy avait déjà quitté la cellule. L'autre, après un dernier regard que je ne sus déchiffrer pour ma misérable personne, sortit également dans un bruissement de cape.

Je me traînais à la maigre force de mes bras jusqu'à ma couche. Une nouvelle épreuve qui me prit beaucoup de temps. J'avançais, centimètres par centimètres, pour finalement arriver à mon but. Je m'endormis presque à la seconde où mon visage toucha la paille humide, trop épuisée même pour réfléchir à la moindre chose.

Voilà le chapitre 6 avec un nouveau personnage, celui de Lucius Malfoy, je ne l'aime pas vraiment, du coup, j'imagine que ça se voit un peu x) Il y a un début de rapprochement entre Drago et Hermione, malgré la réaction du Serpentard. Il n'y a plus de fautes (normalement), car je me suis dégotée une super bêta pour me corriger, vos yeux n'auront plus à souffrir. N'hésitez pas à voter si vous lisez, histoire que je sache. Merci d'avance et j'espère que ça vous plait.