Chapitre 3 : Simple torture

        Je me réveillai en sursaut, le corps en sueur et la respiration saccadée. Les souvenirs de mon cauchemar commençaient déjà à s'estomper. Je ne me souvenais que des sensations : la peur, la douleur et d'une personne : Drago Malfoy. L'objet de mon mauvais rêve était plus qu'évident, c'était la torture, celle qui m'attendait aujourd'hui.

Le temps défilait à toute vitesse, surement parce que je n'avais aucune envie d'arriver au moment que je redoutais tant. Le stress ne cessait d'augmenter, ça en devenait presque insupportable Je ne ressentais presque pas la faim qui me tiraillait, j'avais bien trop peur pour y penser. Je guettais le moindre bruit, la moindre résonnance, l'oreille tendu, le cerveau en ébullition.

Quand, la porte s'ouvrit, je crus mourir de peur, mon cœur sauta dans ma poitrine tellement fort que je crus à un moment qu'il allait sortir de ma cage thoracique pour souiller le sol de mon sang. Mais ce n'était pas Malfoy, c'était seulement le garde chargé de m'amener ma nourriture. Le visage toujours aussi neutre, il posa son plateau sur le sol, à quelques pas de moi. Et, toujours sans regard ni parole pour ma misérable personne, ce qui était peut-être pas si mal si on envisageait ce qu'il pouvait me dire, il sortit.

Je me jetai mon déjeuner qui était composé de la même chose que la veille, mais je ne pensais même pas à m'en plaindre. J'engloutis le tout en faisant l'effort d'apprécier le bien que ce maigre repas me procurait. Trop vite, l'assiette fut vide et je me pliai en deux, ma vessie me faisait souffrir le martyr. Alors, faute de mieux, j'allai me soulager dans un coin sombre du cachot. Mes vêtements commençaient à me gratter, mon jean devenait inconfortable et mon tee-shirt était couvert de saleté. Mais tout cela semblait bien dérisoire par rapport à ce qui allait se passer.

Soudain, quelqu'un entra et cette fois, je savais de qui il s'agissait. Je ne sursautai même pas, j'avalais péniblement ma salive et relevai mon visage, défiant le Serpentard du regard. Il lança, moqueur :

-Oula, Granger ! On a mal dormi ou c'est la mauvaise période du mois ?

J'inspirai fort, me concentrant pour ne pas l'insulter, lui cracher dessus, le frapper de toutes mes forces. Je demandai simplement :

-Tu comptes me laisser accéder aux sanitaires, un jour, ou ce n'est pas dans tes projets ?

-Oh ! Je n'y avais même pas pensé. Pour répondre à ta question : oui, je pense que ce serait préférable. Je n'ai pas envie de travailler dans un endroit sentant encore plus mauvais que maintenant !

Je haussai les sourcils, cette affirmation lui collait parfaitement, c'était tellement égoïste. Parfaitement lui.

-Au faite, Weasmoche et Potty ne te manquent pas trop ?

-Autant que possible. Je crachai

-J'imagine, mais lequel des deux te manquent le plus ?

Je m'interrogeai. Harry était comme un frère pour moi, celui que je n'ai jamais eu. Ron, quant à lui, c'était différent, il m'énervait, me poussait à bout, n'avait aucun tact, mais pourtant, il n'était pas comme les autres.

-Je ne crois pas que ça te regarde, Malfoy.

En quelques pas, il fut devant moi et avant que je puisse faire quoi que ce soit, il me gifla avec force. Ma tête parti de côté et j'accusai le coup, ma joue me brûlait, mais pas au-delà du supportable. Il siffla, son visage à la hauteur du miens :

-Maintenant, tu vas m'écouter Granger. Je suis chargée de te faire parler, par tous les moyens, alors, si je te pose une question, peu importe laquelle, tu réponds !

-C'est au nom des mangemorts que tu as posé la question ou c'est au nom du tiens ?

-Ca n'a aucune importance, je te demande une réponse et tu vas me la donner !

Il avait redressé mon visage, ses doigts compressant mon menton de plus en plus fort. Je fis :

-Je n'en sais rien.

Il lâcha sa prise avec un rictus de dégout, il reprit la parole, pas peu fière de son petit effet :

-Bien, on va pouvoir commencer l'interrogatoire.

Il me lança un regard, certainement persuadé de me voir trembler ou supplier sa clémence. Mais non, je continuai de le regarder dans les yeux, toujours sans sciller. Il poursuivit :

-On va commencer par quelque chose de simple, je ne voudrais pas te brusquer. Est-ce que Potty est toujours en communication avec la famille de Weasmoche ?

Je ne pipai pas mot, bien décidé à ne pas lui donner satisfaction. Il soupira exagérément et sa main s'abattit sur mon autre joue qui se coloria de rouge, comme la première. Instinctivement, ma main se portait à mon visage, palpant la zone meurtrit. Il reposa une deuxième fois sa question, avec une exaspération bien audible dans sa voix. Ma bouche resta hermétiquement close, encore une fois. Cette fois, il perdit patience, il sortit sa baguette, à cette vision, j'eus un mouvement de recul, mais ça ne l'arrêta pas, il prononça :

-Endoloris !

La douleur explosa dans tout mon corps et je me tortillai sur le sol, vaine tentative de la rendre moins forte, plus supportable. Mes membres étaient en feu, mes os semblaient se briser un à un, mon cerveau semblait sur le point d'exploser et mes muscles semblaient piqués de milliers d'aiguilles incandescentes. J'avais l'impression de brûler de l'intérieur, pas un seul endroit de mon corps ne me faisait pas souffrir. C'était intolérable ! Une telle souffrance n'était presque pas possible, ça ne devait pas exister. Et puis, tout à coup, aussi soudainement que la douleur était apparue, elle disparut, me laissant allaitante sur le sol, la respiration sifflante et l'esprit tout retourné. Le souvenir de cet enfer encore bien clair et réel. Je cherchai désespérément à me calmer, reprendre possession de mes sens et ne pas laisser la souffrance avoir raison de ma motivation.

-Alors, Granger, prête à parler, maintenant ?

Je me redressai difficilement, mes muscles encore endolories par le sort impardonnable. Je croisai son regard, espérant de tout mon cœur qu'il y lise toute la haine et le dégout qu'il m'inspirait. Je murmurai :

-Je ne parlerai pas, Malfoy, jamais !

Il leva les yeux au ciel, avec une moue d'exaspération, et soupira, avec le visage de celui à qui on faisait perdre son temps :

-Je te pensais vraiment plus intelligente que ça, tu me déçois, Sang-de-Bourbe.

J'ignorai le commentaire, sachant parfaitement ce qui m'attendait. Je l'entendis à peine prononcer l'incantation de sa voix trainante que la douleur explosa une nouvelle fois en moi. Je pensais que ça ferait moins mal, la deuxième fois, mais non, ça semblait être toujours pire. Tout mon corps hurlait, et, cette fois, je ne pouvais plus contenir un hurlement. De ma gorge s'éleva un cri, laissant s'échapper ma douleur, ma faiblesse. Je priai pour que ça s'arrête, mais le temps semblait s'éterniser. Je levai les yeux, me contorsionnant toujours sur le sol froid du cachot, il me regardait souffrir le martyr sans aucune expression, son visage était de marbre et un masque d'impassibilité ne le quittait plus. Et, soudain, alors que je croyais que j'allais mourir tant j'avais mal, il leva le sort.

Je mis plusieurs minutes avant de retrouver une respiration un peu près normale. J'entendis les pas sur le sol et j'attendis quelque chose. Je ne saurais dire quoi, exactement. Mon bourreau m'attrapa par les cheveux, me redressant brusquement sur mes genoux, il se penchant pour être à ma hauteur sans toutefois lâcher sa prise, il s'exclama :

-Tu es consciente que ce petit jeu ne te mènera à rien, que tôt ou tard, tu parleras ?

Je déglutis avec difficulté, un filet de sueur coulant entre mes omoplates et le long de ma nuque. Mon cuir chevelu me brûlait et je tremblais de tous mes membres.

-Cette douleur, c'est toi qui la veux. Tu pourrais l'éviter, il te suffit simplement de parler et ensuite, les mangemorts te protégeront, tu auras une couverture fiable.

-Je ne vous fais pas confiance. Même si je parle, vous me tuerez de toute façon.

-Pourquoi tu t'obstines ? Souffrir juste pour souffrir, c'est ça ? Tu me déçois vraiment, Granger. Tu n'as rien à gagner.

-Tu ne comprends rien Malfoy, j'ai confiance en eux et ils ont confiance en moi ? C'est comme ça que ça fonctionne. Je préfère plutôt mourir que vous donnez le moindre renseignement. Ma vie n'a aucune importance.

Il eut un mouvement de recul, les sourcils froncés, mes paroles ne semblaient pas l'avoir laissé indifférent. Il lâcha mes cheveux et je tombai lourdement sur le sol, me meurtrissant les genoux. Je relevai la tête immédiatement, son expression était redevenue impassible, seul un air de supériorité subsistait. Il arrangea ses vêtements et fit d'une voix importante, mais qui sonnait faux à mes oreilles :

-C'est pathétique Sang-de-Bourbe. Demain, tu rencontreras le Seigneur des Ténèbres, tu changeras de discours, crois-moi !

Sur ces mots, il quitta le cachot, sa cape volant derrière lui dans un bruit de tissus.

Je n'arrivais pas à oublier le moment où son masque s'était fissuré, laissant place au véritable Drago Malfoy. Celui qu'il était au fond, derrière l'impassibilité et le regard hautain. Pas la simple marionnette forgé par les mangemorts.

Le troisième chapitre avec la première torture d'Hermione par notre cher Serpentard. J'aime bien la fin, on commence à entrevoir le véritable Drago Malfoy sous le masque. 

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