Chapitre 19 : Abandon

               La journée avait bien commencée, calmement, d'une douceur agréable. Malfoy était déjà parti et j'avais profité longuement de l'immense lit, la couverture de soie faisait comme un cocon protecteur autour de moi. Je ne réfléchissais plus, ne pensais plus, je laissais simplement mon esprit divaguer à sa guise, sans même m'en soucier. C'était d'une simplicité enfantine !

J'avais fini par m'arracher à cette perte de temps aussi reposante soit-elle. Je m'étais habillée rapidement, Malfoy avait réussi à retrouver ses anciens vêtements qui s'avérait être à ma taille. Jamais je n'avais porté d'habits aussi chers et je n'en aurais surement plus jamais l'occasion, d'ailleurs.

Je réfléchissais à un endroit sûr, un endroit que les Mangemorts ne pouvaient pas connaître et où ils ne pourraient jamais nous trouver. Un endroit Moldu, obligatoirement. Je cherchais dans mes souvenirs un lieu perdu au milieu de nulle part, un lieu que personne ne pourrait trouver par hasard. Je revoyais mon enfance, une bouffée de nostalgie me submergea alors complètement. Mes parents ... Penser à eux, revoir leurs visages si familier faisaient toujours aussi mal. Je faisais mon possible pour écarter leurs traits de mon esprit, de les laisser à l'écart de tout ça encore un moment. C'était les endroits qui avaient bercés mon enfance, dont les souvenirs se mélangeaient, dont les images n'étaient plus aussi nettes qu'autrefois défilaient à une vitesse folle. Ces lieux étaient imprégnés de l'enfant que j'avais été, ils avaient tous une saveur particulière, le bon goût de l'insouciance et de l'innocence. Le goût amer et envoutant du passé !

Je me tirai de mes réflexions, je devais m'éclaircir les idées, ne pas laisser la nostalgie gâcher cette journée. Je remarquai seulement le plateau de nourriture déposé sur la table de nuit. Du pain beurré, une tranche de cake, un fruit et une tasse de café fumante, je souris. Je mangeai lentement cette fois, appréciant le goût de chaque aliment.

Quelqu'un toqua à la porte. Quelques coups portés à intervalle régulière, légers mais insistants. Je gardais le silence, la main crispée autour de ma tasse brûlante, le cœur battant à mes oreilles si fort que je craignais que l'on puisse l'entendre. J'attendais patiemment que l'intrus s'en aille, une terreur sourde naissant à l'intérieur de mes entrailles.

Soudain, une voix féminine provenant de l'autre côté de la porte s'éleva, claire et douce :

-Hermione, ouvre s'il te plait.

Je songeai à un instant à l'ignorer, faire la sourde d'oreille et attendre gentiment qu'elle parte, qu'elle me laisse tranquille. La venue de quelqu'un, quelle qu'elle soit ne pouvait qu'être synonyme que de mauvaise nouvelle. Pourtant, malgré ça, je déverrouillai l'issu d'un mouvement vif, non sans peur. La silhouette fine et délicate de Narcissa Malfoy se dessina dans l'embrassure. La ressemblance avec son fils ne pouvait pas décemment remise en doute. Elle arborait les mêmes cheveux blonds aussi pâles que la lune, fins et ordonnés. Des yeux à peine moins gris, mais infiniment moins cassant, incroyablement plus doux. Les traits étaient semblables, réguliers et aristocratiques, d'une harmonie parfaite.

Je refermai rapidement la porte derrière la femme qui me dépassait de plus d'une tête. Elle se tenait droite, empreinte d'une dignité qui lui était propre, d'une élégance peu commune.

-Excuse mon intrusion, mais je souhaitais te parler.

J'hochai la tête, l'encourageant à ma manière à exprimer le fond de sa pensée alors que je regagnai ma place sur le lit où l'aristocrate s'installa à son tour, toute en retenue. Malfoy ne lui avait apparemment caché ma présence ici et j'espérai qu'il n'avait pas fait le mauvais choix. Elle se lança après un bref moment :

-Je sais ce que mon fils et toi projetez de faire, demain.

Une sueur froide se fraya un chemin le long de ma colonne vertébrale, entrainant un frisson qui parcourut mon épiderme.

-Et vous comptez nous empêcher de quitter le Manoir ? Demandais-je, d'une voix que j'aurais voulue plus sûre.

-Non. Evidemment que non, Hermione, je ne compte en aucun cas vous nuire d'une quelconque manière que ce soit. Bien que je préférais qu'il ne quitte pas le Manoir, pour sa propre sécurité ...

Je ne pouvais que comprendre la femme qui se tenait en face de moi. L'instinct maternel était plus fort que n'importe quoi, Narcissa en était la preuve vivante.

-Non, ce que je voudrais de votre part, c'est une simplement promesse.

-Laquelle ?

Elle semblait chercher ses mots, un courage manquant ou peut-être totalement autre chose, une chose qui m'échapperait. Finalement, elle dit :

-J'aimerai que vous me promettiez de veiller sur mon fils. Il n'est pas celui que les autres pensent, il n'est pas aussi fort qu'il le voudrait. Pour moi, il restera mon petit fils ...

Ses mains fines serraient légèrement les miennes, à la fois délicates et pleines de détermination. Je réfléchissais rapidement : pouvais-je seulement lui refuser cette faveur, en avais-je seulement l'intention ? Après un moment, je répondis, avec toute la conviction que faisait naître ces pensées en moi :

-Je le ferais, Madame Malfoy, je le ferais. Vous pouvez compter sur moi, je ferais tout mon possible.

Et c'était vrai. Si nous survivions tous les deux à cette guerre, je me ferais un devoir d'assurer ces arrières pour qu'il n'ait pas à souffrir des choix de son père.

Le sourire de l'aristocrate se peignait doucement sur son visage, illuminant ses traits fins et pâles. Elle serra une dernière fois mes doigts entre les siens, se leva, me salua poliment et quitta la pièce. J'avais le sentiment d'avoir bien agis, d'avoir fait ce qu'il fallait, d'avoir fait le bon choix.

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Le bruit des clés dans la serrure et je sus sans même me retourner de qui il s'agissait. La porte s'ouvrit et je me levai du lit où j'étais allongée depuis une bonne heure. Il était là, Malfoy, fidèle à lui-même au-delà du possible. Il enlevait son écharpe et son manteau, les joues encore rosies par le froid. Je tentai d'oublier la petite voix en moi qui me murmurait qu'à cet instant plus que n'importe quand, il était beau. Incroyablement beau.

Il s'affala lourdement sur le matelas, faisant fi de son éducation et des bonnes manières. Je demandai finalement, d'une voix que je voulais légère et après un moment de flottement :

-Dure journée ?

Il se redressa lentement tandis que je m'asseyais à nouveau. Son expression semblait indéchiffrable mais tel que je connaissais, il devait trouver ma tentative de meubler une conversation complètement pathétique.

-Tu n'imagines même pas ! Et la tienne ?

Je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'il me retourne la question, c'était plutôt étonnant de sa part.

-Ta mère est venue me voir ... je répondis, volontairement vague.

Il se tendit, la mâchoire serrée, il rétorqua, moins détaché qu'il l'aurait souhaité :

-Et qu'est-ce qu'elle te voulait ?

-Elle voulait que je lui promette de veiller sur toi lorsque nous aurons quitté le Manoir !

Ma franchise eut le don de sortir Malfoy de se mutisme, l'étonnement se lut clairement sur son visage pendant quelques instants, avant qu'il reprenne le contrôle de ses émotions. Il grogna :

-Je n'ai pas besoin que l'on « veille » sur moi.

Je souris, c'était ça, la fierté masculine, celle que je côtoyais depuis plusieurs années et que je retrouvais à ce moment.

Malfoy semblait avoir rajeuni de plusieurs années, avec sa moue boudeuse et contrariée. Alors, instinctivement et sans réfléchir, la distance entre nous disparut et mes bras se refermèrent autour de ses épaules. Il se raidit à mon contact et je songeai à faire marche arrière, à me détacher de lui avant qu'il me repousse. Je m'attendais à un rejet de sa part, violent et blessant, mais il n'en fit rien. Il me rendit mon étreinte, aussi étonnant que cela puisse paraître. C'était agréable et je ne m'en voulais pas, la chaleur qu'il me procurait m'apaisait. Je murmurai :

-Non, tu n'en as pas besoin, Draco.

Son nom sonnait étrange dans ma bouche, j'avais prononcé ces paroles sans méchanceté, juste normalement. Ca changeait tout. Lentement, il se détacha de moi et je rencontrai son regard gris. L'acier incroyablement de ses prunelles n'avait jamais semblé si réel, je pouvais en distinguer chaque éclat. Je ne pouvais pas quitter ces nuances du regard, j'en étais comme prisonnière.

Draco Malfoy ne m'avait jamais semblé aussi vivant, aussi humain, aussi magnifique. Je me fis la réflexion que c'était certainement la plus belle chose qu'il m'avait été donné de voir. A la seconde qui suivit, ses lèvres rencontrèrent les miennes et j'oubliais toutes formes de pensées. J'oubliais tout.

Chapitre plutôt long et toujours pas corrigé. Sincèrement, je ne saurais pas quand vous aurez droit à un chapitre corrigé ... J'en suis désolée !

Ca se rapproche cette fois concrètement et le prochain chapitre, je l'annonce par avance, sera un lemon. Ouioui, le premier de cette longue fic en 20 chapitres, il était long à venir celui-là XD Petite appréhension et j'espère ne pas vous décevoir. A partir de là, les sentiments seront plus concrets et plus sûrs aussi. Je pense que c'est une bonne chose et il était temps, à mes yeux. Après, je ne sais pas non plus ce que vous en pensez ^^'

Désolée pour l'attente encore une fois, j'ai honte (je suis hyper ponctuelle pour tous mes autres projets). Je vais essayer de publier la suite rapidement, tant pis pour la correction :3

Info : J'AI FINI L'ECRITURE D'AUBE ET CREPUSCULE HIER !!! *rigole et pleure en même temps* Ouais, bah après un an et demi ... De l'émotion, je poste plus régulièrement maintenant (ouais, avec plus de dix chapitres d'avance, j'ai de la marge XD)

Bises les ponyy 

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