Chapitre 16 : Pour un sourire

/ ! \ Début du PDV Hermione

Je m'éveillais. Je quittais le monde des songes avec regrets, cette douce pesanteur, ce grand rien si paisible. Reprenant lentement conscience de la réalité et de mes sens engourdis. Je me sentais nauséeuse, les informations ne me parvenaient que trop tard. Tout me revenait petit à petit, d'une lenteur autant exaspérante qu'alarmante.

La première chose qui me frappa fut le décor dans le lequel je me trouvais. Je ne le reconnaissais pas, j'étais certaine de ne l'avoir jamais vu. J'étais allongée sur un lit aux draps de soie et de couleur verte. J'étais manifestement dans une chambre, immense et inconnue qui plus est.

Je tentai de me redresser, emportée par une panique qui prenait naissance entre mes entrailles. Ce fut un échec cuisant. Non seulement je retombai mollement sur le matelas moelleux, mais en plus ce geste réveilla une douleur aigue dans mon cerveau. Il se décidait enfin à fonctionner, mais pas de la manière que j'espérais. Mes mains formant un étau autour de mon crâne, je serrai les dents de toutes mes forces. Heureusement, ce début de migraine ne tarda pas à s'estomper.

Ce fut à cet instant que je remarquai les hématomes sur ma peau. La douleur dans tout mon corps se réveilla en même temps que les souvenirs réapparaissaient. Devant mes yeux défilaient les événements de la veille, aussi horribles et insoutenables soient-ils. Je me recroquevillai sur moi –même, enroulée dans la couverture verte. Je me sentais tellement mal, au-delà des blessures physiques, il y avait bien pire. Ma souffrance allait bien plus loin que tout ce qui pouvait être visible, que tout ce que mon corps meurtri pouvait bien donner à voir.

La porte s'ouvrit dans un fracas, me tirant de toute trace de réflexion. Draco Malfoy se tenait sur le seuil. Pour aucune raison apparente, ma haine se dirigea vers lui, presque instinctivement. Peut-être parce qu'à ce moment, j'en voulais à la Terre entière, parce qu'il était la seule personne que je pouvais détester autant que je le voulais.

Pourtant, à ma vue, son expression s'était adoucie. Il semblait plus doux, plus compatissant, plus humain. Je pouvais lire comme de la souffrance dans les lames acérées de ses prunelles. Il était mal à l'aise, je pouvais le voir à son regard fuyant, à cette moue bien particulière. Je ne faisais rien pour l'aider, rien du tout. Il parvint à trouver ses mots puisqu'il lança avec moins d'assurance qu'à l'accoutumée :

-Tu as faim ? Je t'ai apporté à manger.

Il tenait en effet dans ses mains un petit plateau en argent rempli de victuailles des plus alléchantes. Je ne le quittais pas des yeux, sans pour autant prononcer un seul mot. Il posa mon petit déjeuner sur le lit juste devant moi avec un petit sourire qui n'avait rien de naturel. Je ne m'en préoccupais pas, mon estomac grognait et je ne pouvais pas résister. Je me jetai sur la nourriture et engloutis tout ce qui me qui tombait sous la main. Il y avait si longtemps que je n'avais pas mangé des viennoiseries, je mis un point d'honneur à les déguster. C'était délicieux, vraiment !

Je finissais le contenu du plateau, même si je n'avais plus faim. Je ne voulais rien laisser, même si je n'étais pas vraiment d'humeur à me goinfrer, j'en avais besoin. Malfoy m'observait, légèrement en retrait, il vint ramasser le plateau sans faire de commentaire. Il avait perdu son arrogance, sa méchanceté gratuite et déplacée. Où étaient ses remarques froides et inutiles ?

Après un dernier regard, il allait quitter la pièce, mais je le retiens presque empressée :

-Malfoy ?

Il se retourna, visiblement étonné de mon initiative. Je me raclai la gorge avant de poursuivre, sans le regarder :

-Merci !

Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Un rictus dépourvu d'ironie, de la moindre mauvaise intention. Un vrai sourire. Et il quitta la pièce, sans rien ajouter.

J'ignorais la raison, mais le voir aussi sincère m'avait fait chaud au cœur. Je voulais le détester, le haïr pour tout ce qu'il m'avait fait subir, pour toute cette douleur que je ressentais. Mais je n'y arrivais plus, plus lui, plus maintenant. Pourquoi ? Qu'est-ce qui avait changé ? Et qui détester à présent ? Que pouvais-je faire de toute cette souffrance, de cette rage qui étaient nées ? Je ne pouvais pas la garder pour moi, il fallait bien quelqu'un pour la supporter.

Les questions se multipliaient tandis que l'instabilité de ma situation s'ouvrait à mes yeux. Combien de temps allais-je rester ici à attendre ? Ce n'était que provisoire, je le savais. Malfoy m'avait sauvé la vie, mais qu'allait-il bien pouvoir se passer ?

Au fond de moi quelque chose avait changé, je n'aurais su dire quoi. Un rien sans doute. Mais tout avait basculé, je ne savais plus quoi penser. Malfoy n'était plus l'être inhumain, je pouvais entrevoir en lui la personne qu'il était réellement. Le vrai Draco qui se cachait derrière son masque d'ivoire et ses propos venimeux. Qui se dévoilait dans un sourire.

Un chapitre un peu court mais ma bêta l'a corrigé très rapidement (tellement fière d'elle *^*), alors je le poste même pas en retard.

Un chapitre très transitif, à l'image du changement de PDV. Du coup, pas vraiment d'action ou de révélation de fou, je garde ça pour les prochaines parties. C'est le temps de se poser un peu avant que les choses deviennent réellement sérieuses.

J'en ai profité pour poser les sentiments d'Hermione (il le fallait bien, vu ce qu'elle a vécu) et une mini altercation entre les protagonistes. Les états d'âmes seront encore développés dans le prochain chapitre avec une petite symbolique, j'en dis pas plus ^^

J'espère que cette partie, bien que pas hyper intéressante du point de vu de l'histoire, vous aura plu. Comme d'ordinaire, j'encourage quiconque lira ces lignes à laisser un quelque chose pour l'auteur (moi en l'occurrence). Votes et commentaires pour les Wattpadiens et reviews pour ceux qui lisent plutôt sur ff.net. Merci et à très bientôt !

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