Chapitre 12 : Douloureux souvenirs et blessures
J'étais réveillé depuis plusieurs heures, couché dans mon lit, le regard posé sur le plafond. J'étais plongé dans mes pensées et je ne parvenais pas à m'en défaire, malgré mes efforts. Sous mes yeux défilaient des événements, passés à Poudlard ou ici-même, au Manoir Malfoy. Des actes regrettables le plus souvent, des choses dont j'avais honte, qui m'horripilaient.
Finalement, au bout d'un temps qui me parut être une éternité, je parvins à me défaire de ces images au pouvoir presque hypnotique. Je me levai, pris ma douche plutôt rapidement et allais prendre mon petit déjeuner sous le regard attentif de ma génitrice. Je mangeais tranquillement ma tartine beurrée quand mon père prit la parole :
-J'ai vu Severus, hier, il m'a dit qu'il aimerait beaucoup te voir ...
Je restai silencieux, hochai simplement la tête, montrant par là que j'avais entendu. Il reprit, un peu plus durement :
-C'est ton parrain et tu ne le vois jamais. Du plus, tu ne fais rien de tes journées, la moindre des choses serait de lui rendre visite !
Quand il employait ce ton, il ne fallait pas le contredire, surtout pas. Le message était clair, j'allais devoir aller à Poudlard, que je le veuille ou non. Il conclut :
-Severus t'attend à dix heures devant l'école.
Et il quitta la table, sans un mot de plus. Ma mère soupira avec un petit sourire de soutien. Je n'avais aucune envie d'aller à Poudlard, il y avait trop de souvenirs enfouis là-bas, trop de choses que je préférais oublier. Non, je ne voulais décidemment pas revoir ces murs. Je me levai à mon tour et me rendais dans ma chambre, laissant seule ma génitrice, toujours attablée. J'enfilai rapidement une robe de sorcier suspendue dans l'immense penderie. Sa couleur vert foncé me plaisait particulièrement, la couleur de ma maison, ma couleur. La soie sur ma peau était très agréable, une douce caresse, légère comme la plume d'un oiseau. Mon regard se portait sur le miroir juste en face moi. Le vêtement me seyait à merveille et j'en étais conscient. Le vert faisait ressortir le gris de mes yeux, la pâleur de ma peau et le blond clair de mes cheveux.
Poudlard ... Le château, ses tableaux, ses professeurs et ses élèves. Tout devait avoir changé maintenant que Dumbledore était mort et que mon parrain était directeur. Et c'était une bonne chose, plus de Sang-de-Bourbe, plus de sang impur.
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J'attendais devant la grille de Poudlard, en avance, comme toujours. J'avais horreur d'être en retard, et, de toute manière, depuis tout petit, on m'avait appris à être à l'heure, quoi qu'il arrive.
Dans l'atmosphère, je sentais quelque chose, je n'aurais su le nommer. C'était pesant, lourd de menaces, c'était presque dérangeant. Ca flottait dans l'air, le ciel était nuageux et le vent frais mordait ma peau. Je regardais autour de moi, les arbres ne fleurissaient pas, le sol était humide et boueux, collant à mes chaussures. Poudlard me donnait la chair de poule, quelque chose me gênait, même de l'extérieur. Soudain, la silhouette noire, sèche, presque fantomatique de mon parrain se dessina devant le château. Il avançait doucement, sans se presser, le regard droit, la tête haute. Il ouvrit les portes d'un mouvement de baguette, me laissant un passage. J'entrai sans un mot, puis il sourit, le coin de ses lèvres se recourba en un petit rictus. Il dit :
-Alors, Draco, tout va bien au Manoir ?
-Rien à signaler de mon côté. Et ici, pas de problème ?
Je me félicitais intérieurement, détourner la discussion sur lui afin de ne pas parler de moi, c'était bien joué. Du beau travail, vraiment. Mais je n'étais pas dupe, Severus n'était pas idiot, il avait bien compris mon petit manège, pourtant, il répondit :
-Rien de bien spécial. Ces crétins de Gryffondor qui ne savent ni se taire, ni obéir, me donnent du fil à retordre.
Il y avait du dégoût dans sa voix, et peut-être un peu de fatigue. Être directeur de Poudlard ne devait pas être de tout repos, surtout pendant cette période troublée. Cette nouvelle ne m'étonnait absolument pas. Les Gryffondor étaient réputés pour leur hardiesse qui se rapprochait plus, à mon sens, de la stupidité. J'en avais le parfait exemple dans les cachots du Manoir, Granger était bien une Rouge-et-Or. Nous marchâmes vers le château, doucement, sans se presser. Finalement, mon parrain ouvrit les portes immenses de l'entrée. La cour était déserte et, sans que je m'en rende vraiment compte, devant mes yeux, le passé refaisait surface. Les souvenirs de ces six années de scolarité réapparaissaient. Je voyais les élèves rire sous le soleil d'un printemps précoce, les blagues de sorciers un peu trop innocents et immatures. Mais ça avait changé, les choses avaient changé, Poudlard avait changé. Les enfants avaient grandi, un peu trop vite, la lumière avait disparu, partout. L'innocence aussi s'était envolée, nous étions tous embarqués dans une histoire, un combat, qui nous dépassait.
Je serrais les dents, mes ongles entaillaient la peau fine de ma paume. Non. Non, je ne devais surtout pas y penser. Nous traversâmes donc cette cour, Severus avançait sans s'arrêter. Il marchait vite désormais, sans un regard en arrière. Nous pénétrâmes dans le bâtiment et la réalité me frappa comme l'aurait fait une gifle. Il faisait froid, un courant d'air frais semblait traverser le couloir continuellement. Alors qu'autrefois, les tableaux ornaient chaque mur du château, ceux-ci étaient à présent nus. Une impression ressortissait de ce spectacle. Poudlard semblait mort ... Sans couleur, tout était terne, morne, sans vie, c'était atroce. Je frissonnais. Il me semblait être en face d'un cadavre, que les Mangemorts avaient tué l'école de mon enfance. Je me tirais de la contemplation des dégâts avec joie, cette vue m'était bien trop douloureuse. Je demandai, la voix rauque :
-Où allons-nous ?
-Dans mon bureau, j'ai à te parler et, ici, les murs ont des oreilles. Me répondit-il, du tac-au-tac
Je déglutis, ça ne laissait augurer rien de bon pour moi. Nous gravîmes les escaliers et je m'efforçai de suivre le rythme de mon parrain. Soudain, nous croisâmes la fille Weasley, deux Mangemorts, dont le nom ne me revenait pas, lui tenaient fermement les bras. Elle se débattait comme une furie, si bien que ces cheveux roux étaient en bataille autour de son visage à la moue renfrognée. Quand elle croisa mon regard, elle m'adressa son regard le plus méprisant suivi d'un sourire moqueur et d'un « Salut la fouine », bien placé. Si je m'étais écouté, j'aurais écrasé sa sale petite tête de traître à son sang sur le sol. Une jolie traînée rouge mélangée à sa tignasse flamboyante, ça passerait presque inaperçu. Mais je me retins et me contentai d'un regard supérieur avec une once de pitié inexistante, lui rappelant ainsi ses paroles pathétiques.
L'un des bourreaux tirait fortement sur sa prise, si bien qu'elle manquait de tomber. Il empoigna sa chevelure de feu pour grincer à son oreille :
-Tu ferais bien d'apprendre à parler à tes supérieurs, Weasley !
Ses lèvres rosées s'étirèrent en un sourire moqueur, provocateur. Elle répondit, plongeant ses yeux dans ceux du Mangemort :
-Bien-sûr. Dommage que les suppôts de Voldemort n'en fassent partie !
Jolie répartie la benjamine. Elle allait surement payer son audace très cher, et vu les hématomes sur ses bras et son visage, ce ne serait pas la première fois. Ils l'emmenèrent, furieux et elle continua de se débattre avec énergie. Nous poursuivîmes notre chemin, comme s'il ne s'était rien produit. Bientôt, je me retrouvai dans le bureau du directeur, mon parrain en face de moi, assis de l'autre côté de la table. Il soupira, le menton posé au creux de ses mains, il dit, d'une voix posée :
-Draco, écoute-moi ...
Je grinçais des dents. A ce stade, la conversation ne pouvait que mal tourner. Il poursuivit, plus gravement :
-Le Seigneur des Ténèbres s'impatiente. J'ai eu une discussion avec lui, hier et ... Il est en colère. Potter et son ami progressent rapidement et il a besoin d'informations que seule Granger peut lui fournir. Elle est ta prisonnière depuis plus de dix jours et tu n'as eu encore aucun résultat, Drago. L'heure est grave, si tu n'y parviens pas bientôt, il s'en prendra à toi et tuera la Sang-de-Bourbe.
Un frisson me parcourut l'échine. J'avais peur pour moi, bien entendu, mais je n'étais pas effrayé que pour moi. Je ne pouvais pas le nier, savoir que Granger risquait de mourir dans un futur très proche, ne me laissait pas indifférent. Et c'était normal, je la connaissais depuis de nombreuses années et ... C'était tout, c'était une excuse bien suffisante !
-Draco, tu m'entends ?
Je sursautais, désorienté. Je répondis, un peu trop rapidement :
-Oui, Severus.
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J'étais de retour au Manoir. J'eus un rapide coup d'œil à ma montre entre deux pas empressés. Seize heures ! Il était tard, j'espérais sincèrement que mon père, ma tante ou un autre Mangemort n'auraient pas eu l'idée formidable de rendre visite à Granger. Je descendis les escaliers menant aux cachots, les marches inégales me firent trébucher. Je m'arrêtai à la cellule « 31 » et la déverrouillai, sans hésiter sur le choix de clé.
Elle était assise, adossée au mur, la tête penchée sur le côté, comme si elle était trop lourde. Le manque de luminosité de la pièce m'empêcha de distinguer ses traits et je m'avançai de quelques pas. Ces lèvres étaient gercées, son teint blanchâtre et ... Tandis que mon regard la parcourait, je remarquai une tâche au niveau de son entre-jambe. Elle avait fait ses besoins sur elle ... Je plissai le nez et ne pus empêcher de faire une moue dégoutée. Merde. J'avais oublié de l'emmener aux toilettes, dans l'état qu'elle était la veille. Je sortis ma baguette et, à l'aide d'un sort, fit disparaître l'urine de ses vêtements. Nos regards se croisèrent, elle était en colère, mais fatiguée aussi.
Un grognement sourd retentit et j'eus un mouvement de recul juste avant de me rendre compte qu'il s'agissait de l'estomac de Granger. J'avais également omis de la nourrir. Je fis apparaître un plateau fourni d'un grand verre d'eau, d'une tranche de pain, d'une pomme et d'un biscuit. Les yeux de la Gryffondor s'illuminèrent et elle se jeta sur l'encas comme une bête affamée. Elle s'étouffa à la première bouchée de pain, elle toussa pendant plusieurs secondes pour finalement régurgiter tout sur le sol. Dégoutant. Je lui lançai :
-Mange doucement, Granger !
Elle releva la tête, étonnée. Je compris immédiatement mon erreur et me corrigeai, froidement :
-Je ne ressens pas le besoin de te voir recracher ta nourriture sur le sol. Déjà que te voir manger tout court m'est insupportable ...
Ce n'était pas totalement vrai, mais voir le visage de la jeune femme se décomposer me faisait bien trop plaisir. Je ne voulais surtout pas qu'elle se fasse des idées. Surtout pas. Elle continua donc son repas, plus calmement, suivant malgré tout mon conseil. Quant à moi, j'attendais qu'elle finisse avec toute la patience dont j'étais capable. Lorsque le plateau fut vide, je le fis disparaître, d'un coup de baguette. Je la vis déglutir, se mordre les lèvres déjà bien abimées et fuir mon regard. Je souris, satisfait puis pris la parole :
-Ok, Granger. Je t'explique la situation : le Seigneur des Ténèbres est en colère, il a besoin d'informations. Si elle ne vienne pas rapidement, ça va mal aller pour toi et ... pour moi !
Inutile de préciser qu'elle allait mourir, d'après ses dires, la mort ne lui faisait pas peur. Je ne la croyais pas vraiment, ce n'étaient que des mots, rien de plus. Elle haussa les épaules et répondit :
-Voldemort peut bien dire ce qu'il veut, je m'en fiche pas mal.
J'attrapai sa tignasse brune et la tirai vers le bas. Elle grimaça et je sifflai, le nez frémissant de colère :
-Ne prononce pas son nom !
Elle sourit, par pure provocation. Elle avait véritablement le don de m'énerver, en quelques mots, elle me faisait sortir de mes gonds. Et ça l'amusait, j'en étais certain. Mais elle n'en riait pas longtemps, je lui faisais regretter ces paroles. Je plongeais mon regard dans le sien, la couleur noisette, où l'innocence avait disparu. Il ne restait que la haine, la peur, aussi, c'étaient les yeux d'une personne qui avait souffert. Je me rappelai des leçons données par mon parrain et tentai d'entrer dans son esprit. J'heurtai une barrière, on m'empêchait d'entrer, malgré mes tentatives. Je relâchai le sort informulé et Granger tomba à genoux, transpirante. L'effort l'avait apparemment épuisée. Je soupirais, je n'avais jamais vu une tête de mule pareille. Empoignant ses cheveux, je la faisais se redresser, sourd à ses protestations. Je chuchotai à son oreille, presque doucereux :
-Aujourd'hui, je ne suis pas forcément de bonne humeur. Je ne suis pas d'un naturel très patient, comme tu l'as sans doute remarqué alors, pour ton bien, je te conseille de faire ce que je te dis !
Le nez plissé en signe de dégoût, elle jugea bon de ne pas répondre. Je voyais pourtant bien qu'elle en mourait d'envie. Je lâchai sa tignasse et elle tomba sur le côté. Je repris, me redressant à mon tour :
-Parfait. Plus le temps maintenant de s'attarder sur des questions sans importance. Je vais donc aller droit au but : dis-moi où Potter compte aller maintenant et s'il a l'intention de se rendre à Poudlard ?
Elle resta impassible et pourtant, elle savait, j'en étais certain. Et elle n'avait manifestement pas l'intention d'ouvrir la bouche. D'un revers de main, je la giflai ses deux joues et renchéris, d'une voix grave :
-Granger.
-Si tu crois que tu vas me faire parler Malfoy, c'est que tu n'as décidemment rien compris. Tu es vraiment idiot en plus d'être un lâche.
Cette fois, ce fut mon poing qui atterrit sur sa joue, j'entendis un os craquer, mais je m'en fichais. Elle savait véritablement où faire mal, elle mettait le doigt sur ces points sensibles. Et pour ça et pour tout le reste, je la détestais. J'attrapai le col de son pull et grognai, la rage bien audible dans ma voix :
-Tais-toi, Sang-de-Bourbe, tu ne comprends rien !
-Non, je ne me tairai pas, pas pour toi ni pour n'importe qui d'autre ! Tu me dégoutes avec tes grands airs et ces idées de Sang-pur complètement absurdes. Toujours à rabaisser les autres, tu n'essaies même pas de comprendre. Tout ça parce que toi et ta famille, vous ne voyez pas au-delà de votre nez ! C'est pathétique, tu me donnes envie de vomir !
Elle postillonnait, le visage déformé par ce dégoût, bien réel, tandis que moi, je sentais la colère, la rage s'insinuer dans mes veines. Comme un poison qui me contrôlerait bientôt complètement.
-Mais tu t'entends ? Tu crois que tu es mieux ? Que Potty et Weasmoche sont mieux avec leur tête de saints ? Avec leurs belles paroles, leur pitié écœurante et leurs sourires hypocrites. Mais bien-sûr, ce sont toujours eux les gentils, ils ne font rien de mal après tout, n'est-ce pas ? Le pauvre petit orphelin malchanceux et son petit toutou qui le suit partout. Et tu es quoi toi, la nounou ?
Sans que je ne m'y attende, la main fine et tremblante de la Gryffondor claqua mon visage. J'étais stupéfait, à tel point que je ne réagis pas immédiatement. Une fois l'étonnement passé, je n'avais qu'une envie : l'étrangler. Je ne le pouvais pourtant, je repris alors :
-Ca fait mal Granger, hein ? Je ne peux pas seulement te faire mal avec mes sorts, les mots sont tous aussi douloureux !
J'avais pris son visage entre mes doigts et serrais son menton. D'un mouvement brusque, je la rejetai contre le mur où elle se cogna durement. Mais j'avais déjà tourné les talons, refermé la porte métallique, partant loin de ces cachots, de Granger et de tout cela. Allant me réfugier dans ma chambre, là où personne, hormis moi-même, ne pourrait me blesser.
Tout d'abord, je souhaitais vous présentez mes excuses pour ce retard impardonnable. J'avais oublié d'envoyer la suite à ma bêta et elle avait aussi du travail, résultat : un retard de plus de deux mois. Pardon, pardon, pardon !
Je voulais ensuite vous remerciez pour toutes les review, je n'en ai jamais eu autant d'un coup et ça fait vraiment plaisir !
La petite visite à Poudlard et ensuite une conversation animée entre les deux protagonistes :3 J'ai adoré décrire Poudlard et j'espère avoir réussi à retranscrire ce que je me suis imaginée. La fin est un peu empressée, Drago prend un peu la fuite, c'est vrai. La conversation aurait pu encore plus mal tourner, alors c'est peut-être pas plus mal.
Réponse au reviews anonymes :
-Berenice : Merci beaucoup. Je comprends tes attentes, le juste milieu entre trop rapide et trop lent est dur à trouver mais les choses vont évoluer dans les prochains chapitres. Ne t'inquiète pas ;)
-Hermione Drago : Merci à toi. Ca me fait plaisir, je voulais justement faire ressortir cette complexité au niveau du caractère et de la situation de Drago. Tu vas voir pour ça. Désolée, mais je ne ferais pas ça, même si ça pourrait être effectivement intéressant ^^
-Kimaha : C'est pas grave, contente que tu te décides à laisser un message ^^ Merci beaucoup, je travaille surtout que les sentiments, c'est ce que je préfère. J'essaie de chercher la profondeur dans mes textes, alors contente que tu m'en fasses la remarque. Je fais aussi tout pour faire ressortir leur côté plus humain et moins héroïque (pour Hermione) ou monstrueux (pour Drago). Merci beaucoup, ça me fait très plaisir, vraiment ;)
-LilyP : Merci à toi ^^
Voilà pour cette fois, encore mille excuses. La suite est écrite, j'espère être plus ponctuelle. Comme d'habitude, laissez-moi une petite review, elles me font vraiment chaud au cœur et m'encourage à travailler toujours plus dur pour cette fanfiction ou pour toutes les autres ^^
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