Prologue
- HAHA ! Tu ne t'y attendais pas à celle là ! J'active ma carte piège : Force de miroir|✖, s'écria le garçon à la tignasse blonde face à moi.
Le sourire collé aux lèvres, il s'empressa de retourner la carte qu'il avait posé face caché un peu plus tôt. Ne voyant pas très bien de la où j'étais, je pris donc la carte fraîchement utilisée pour y lire son effet. Contrairement à mon frère, je ne connaissais pas toutes les cartes de ce jeu par cœur. Il en était un fervent fan alors il fallait bien que je lui serve d'entraînement, même s'il ne risquait en aucun cas de s'améliorer avec un adversaire aussi faible que moi.
- Lorsqu'un monstre de votre adversaire déclare une attaque : détruisez tous les monstres en position d'attaque de votre adversaire..., lisais-je à voix basse pour être sûre de bien comprendre, Saleté.
Cette carte piège allait clairement mettre fin au duel. Ma stratégie -bien que très simple- tombait à l'eau. J'avais enfin réussi à invoquer trois monstres : deux Soldats élémentaires 4★ [1500/1200] et un Tueur d'ombres 4★ [1400/200]. J'avais pour idée de sacrifier un de mes soldat et le tueur d'ombre pour invoquer un monstre de niveau 8. Ainsi, avec mon dernier soldat élémentaire j'aurai détruit son monstre et avec mon monstre de niveau 8 j'aurai directement attaqué ses points de vie. Mais bon, j'étais fidèle à moi-même, et je ne cessait donc d'oublier les cartes magies ou pièges face caché. Voir ainsi la main de mon frère envoyer balader mes trois cartes monstres m'arracha une légère grimace.
- Et puisque tu n'as plus de monstres pour te protéger ma chère, as-tu autre chose à rajouter dans ce tour ? demanda-t- il à moitié hystérique de son coup qu'il considérait de maître.
- Je termine mon tour..., répondis-je simplement en regardant les deux pauvres cartes magies que j'avais entre mes doigts.
Une lueur diabolique s'embrasa alors dans le regard de mon cadet lorsqu'il piocha une nouvelle carte dans un geste bien trop grand pour ce que c'était.
- J'invoque en position attaque Les six samouraïs : Zanji 4★ [1400/1200] ! Et comme tu n'as plus rien pour te protéger, j'attaque directement tes points de vies ! Tout d'abord avec mon Clown Grossier 4★ [1500/1800] !
À côté de nous était posé une ardoise en plastique avec un feutre pour écrire notre score et le nombre de nos points de vie. Ceux de mon frère étaient encore à 4000 tandis qu'il effaçait les miens qui étaient à 2500 pour les descendre à 1000. Autant dire que mon égo ressentait une légère douleur.
- Et comme j'ai un deuxième monstre sur le terrain, je vais t'achever avec ! s'écria-t-il sans le moindre scrupule et en attirant ainsi une brève attention sur nous.
Et le voilà qui effaçait mes 1000 points de vie restants pour dessiner un zéro parfait. Au dessus de nos points de vie se trouvait le score global :
Alban : 18 / Olive : 0
Le score parlait de lui même. J'étais mauvaise. C'était un fait. Je n'aimais ni ne détestais ce jeu, d'ailleurs je n'avais jamais compris pourquoi les gens ne cessaient de dire : «Personne n'a jamais compris les règles de ce jeu». Il suffisait de lire ce qu'il y avait sur les cartes, rien d'autre. C'était assez simple, excepté pour un aveugle. Mais bon, les gens ne voulaient pas comprendre quand quelque chose leur échappe.
- Dépêche toi Olive ! s'écria mon cadet en partant devant, Le bateau va bientôt partir !
Et bien évidemment c'était à la perdante de tout ranger. Le jeu de carte de mon frère avait déjà disparu, il le gardait constamment sur lui, comme un porte bonheur. J'effaçais donc tout ce qui avait été écrit sur l'ardoise et la rangeais dans mon sac à dos. Il fallait également que je range mon jeu de cartes, c'était Alban qui me l'avait composé. Ne sachant pas en faire un moi-même, il m'en avait créé un qui, apparemment, était bien pour les débutants. Il avait dit "débutant" pour éviter de me qualifier de mauvaise, il pouvait être gentil quand il le voulait. Une fois mon deck rangé dans mon sac également, j'y mettais aussi ce qui nous avait servi de plateau de jeu. C'était un morceau de carton rectangulaire sur lequel était dessiné quatre lignes de trois rectangles et deux autres rectangles de chaque côtés des deux lignes. On faisait avec les moyens du bord, et c'était loin d'être glorieux.
Il semblerait cependant que le temps des présentations soient venu. Mon nom est Olive Marcil. Oui, Olive, comme le fruit... Tous les jours je maudit mes géniteurs de m'avoir appelé de la sorte. Cela va faire un peu moins d'un mois que j'ai eut dix sept ans, et ça fait donc maintenant quatorze ans que je me doit de supporter cette boule d'énergie répondant au nom d'Alban Marcil qu'est mon petit frère. Je m'en plaint, certes, mais ma vie serait d'un véritable ennui sans cet énergumène. Nous vivons tous les deux chez notre tante depuis le décès de nos parents, bien qu'elle ait de forte ressemblance avec Pétunia Dursley, nous avons tout de même réussit à survivre jusque là. Même si notre tante est une véritable harpie, nos grands parents, eux, sont de vrais anges. C'est d'ailleurs grâce à eux si nous là aujourd'hui.
Alban est un grand fan de séries d'animations japonaise et de manga aussi, même s'il s'intéresse aux séries datant un peu comme Saint Seiya ou Devilman. Mais sa préféré d'entre toute est Yu-Gi-Oh. Je ne connais personne qui puisse connaître aussi bien cette œuvre que lui. Il connaît toutes les saisons par cœur -et il y en a beaucoup- ainsi que chacun des personnages. Cet univers n'a pas le moindre secret pour lui. C'est donc pour ça que je suis quotidiennement obligé de jouer contre lui au jeu de cartes Duel Monster. Nos grands parents connaissent aussi bien que moi l'intérêt que porte mon cadet à cet univers fictif, alors, pour son quatorzième anniversaire, il lui ont offert un voyage pour le Japon avec tout plein d'activités. Bien sûr, il est trop jeune pour s'y rendre seul alors je l'ai accompagné dans ce voyage tout sauf déplaisant.
C'est donc ainsi que je me suis retrouver à jouer aux cartes avec Alban dans un port alors que nous attendions le bateau qui nous emmènera sur différentes îles autour du Japon. Ça promettait d'être plutôt sympathique. Sauf qu'à force de jouer à Duel Monster en attendant le bateau, il était maintenant à deux doigts de partir sans nous. Heureusement que mon frangin savait plus ou moins parler japonais sinon nous nous serions retrouvés comme des cons sur le quai à regarder le bateau partir sans nous.
✖
Ça faisait maintenant plus de trois heures que j'étais sur ce bateau avec Alban, si on pouvait vraiment appeler ça un bateau. Il n'avait rien de rassurant, il était vieux rien que par l'odeur de rats crevés qu'il dégageait. C'était tout...sauf rassurant. Les voyages maritimes étaient loin d'être mes favoris alors sur un rafiot pareil, je vous laisse imaginer. Mais apparemment, j'étais la seule que ça dérangeait, Alban était bien trop occupé à regarder les vagues plutôt que de se préoccuper de notre survie.
Normalement, nous devrions passer un peu plus d'une journée sur ce bateau si tout ce passait bien. Nous avons trois îles à visiter aujourd'hui et trois autres à faire demain avant de rentrer à l'hôtel. Mais quelle idée tout de même de monter sur un truc pareil, finalement, rater cette épave n'aurait pas été aussi dramatique. Mais bon, il fallait faire avec, j'avais déjà beaucoup de chance de pouvoir faire ce voyage avec mon frangin.
- Tu viens faire le tour du bateau avec moi ? demanda-t-il d'ailleurs pour me sortir de mes pensées.
- Oui... pourquoi pas, après tout on est pas encore arrivé sur la première île.
Certes elle était visible mais à une sacrée distance tout de même et puis, vu le rythme de cet engin on y était pas encore. Alors Alban et moi sommes partis en exploration de cette épave pour tuer le temps. Au moins ça nous changerait de Duel Monster. Je suivis alors sa petite tête blonde à travers le pont et le reste du bateau. Les couloirs intérieurs étaient fidèles à l'apparence extérieure : la peinture était dégoulinante, prouvant donc la mauvaise isolation du navire. Alors qu'on s'enfonçaient dans les couloirs rongés par les moisissures, une ombre un peu plus au loin me tira un cri de surprise et de frayeur.
- C'est quoi cette chose ? demandai-je en me réfugiant derrière mon cadet.
Certes, j'avais trois ans de plus que lui, mais il était plutôt grand pour son âge ! Un peu plus grand que moi même. Et puis, mon côté lâche avait prit le dessus et Alban savait mieux que personne que je pouvais être une vraie trouillarde quand je le voulais.
- Relax, c'est qu'un cadavre de rat, répondit-il en soupirant visiblement désespéré par mon cas.
Ce ne fût cependant pas suffisant pour me rassurer. Je restais donc agrippé à ses épaules pendant tout le temps où nous traversions les couloirs. On avait essayé d'aller dans la cale également mais un gros bonhomme aux yeux bridés me faisant fortement penser à un Ronflex nous avait bloqué le passage. Notre exploration s'était donc arrêté bien plus tôt que nous le pensions, et ça, au plus grand désespoir d'Alban. Nous sommes donc retournés sur le pont pour attendre un peu plus sagement notre arrivée sur la première île.
✖
Au bout de quatre heures de bateau qui m'avaient parut une éternité, Alban et moi pouvions enfin poser pied à terre. Enfin, surtout moi. Mon cadet n'était intéressé que par une seule île parmis tout notre parcours alors celle ci ne l'intéressait pas plus que ça. Il avait donc décidé de rester sur le tas de ferraille qui nous servait de bateau malgré mes tentatives de le faire changer d'avis. Il était sacrément borné ce con tout de même. Je m'étais donc rendue seule sur cette première île avec comme fidèle compagnon mon appareil photo. Avec un peu de chance il y aurait des choses intéressantes excepté les quelques jolies fleurs que j'avais put prendre en posant un pied à terre.
L'un des guides qui nous avait suivit à terre avait expliqué que derrière la forêt qu'il y avait à côté du port se trouvait un village. Tous les autres avaient donc décidé de partir dans cette direction, ne voulant pas perdre, je les avais suivit tout en restant à l'arrière du groupe. Au bout de quelques minutes de marche, je vis quelque chose s'agiter dans un arbre non loin de moi. Après avoir retenu un sursaut des plus ridicules, je m'approchai un peu plus de l'arbre en question. Mon visage s'illumina alors d'un sourire lorsque j'y découvrai un singe qui me fixait, puis un autre... Je levais alors mon appareil photo pour les prendre en photo avant de remarquer que les deux étaient en train de copuler. Merveilleux.
Le village qui se trouvait derrière la forêt n'avait pas le moindre intérêt. Juste quelques cabanes et des habitants qui nous montraient la partie pauvre de la population japonaise. Une fois le tour fais, tout le groupe regagna le bateau pour enchaîner sur les deux autres îles de la journée. En remontant sur le bateau, je ne fût pas bien surprise de voir mon frère jouer contre lui même à Duel Monster. Tous les prétextes étaient bons pour qu'il sorte son jeu de carte de sa poche. Nous étions donc partit pour quelques nouvelles heures de bateau jusqu'à la prochaine île.
Cette dernière n'eut d'ailleurs pas plus d'intérêt que la précédente. J'avais à peine posé un pied à terre que j'avais déjà envie de remonter sur cette épave. J'allais donc tenir compagnie à Alban finalement. Quand il me vit remonter sur le bateau, il esquissa un petit sourire vainqueur qui ne voulait dire qu'une seule et unique chose : Je te l'avais dit.
Ainsi, nous avons donc passé le reste de la journée sur le bateau à jouer aux cartes. Bien évidemment, toutes les parties étaient soldés par mes échecs cuisant. Chacun d'entre eux me rappelaient à quel point j'étais mauvaise à ce jeu. Au moins j'étais persévérante, c'était déjà ça. Ni Alban, ni moi n'étions descendu pour la troisième et dernière île de la journée. Il semblerait que voir ces deux primates copuler en me devisageant avait provoqué chez moi un certain... choc si l'on pouvait dire.
✖
La nuit était tombé plus tôt que je ne l'imaginais, même si finalement le temps passait différemment lors de ce voyage maritimes. Après le dîner -qui fût d'ailleurs exécrable- je m'étais rendu dans la minuscule cabine qui nous avait été donnée pour la nuit. Il n'était pas étonnant de dire qu'elle était semblable au reste du navire. Il y avait deux pauvre lit collé contre le mur à gauche et une mince penderie dans celui de droite mais la porte ne s'ouvrait pas... Il y avait un petit hublot sur le mur entre les lits superposés et la penderie qui nous donnait une vue légèrement mouvementé sur les vagues.
Le temps avait été généreux pendant toute la journée, le soleil m'en avait même fait mal aux yeux. Mais depuis que la lune s'était levé, ronde et blanche, le ciel nocturne s'était recouvert au fur et à mesure d'épais nuages noirs. Ça se voyait par l'absence des étoiles. Un vent plus ou moins violent s'était également levé, ce qui m'inquiétais un peu. J'avais croisé le guide avant de regagner ma cabine et lui en avait touché deux mots mais il m'avait dit que ce n'était que temporaire et que cela se calmerait pendant la nuit.
Je fût donc rejoins au bout de quelques minutes par Alban que j'avais réussit à devancer pour une fois. Alors que je regardai les vagues par le hublot de notre cabine, lui monta avec aisance sur le lit du haut et croisa les bras sous sa tête, fixant le plafond en silence.
- Tu vas réussir à dormir ? demandais-je en me tournant vers lui.
- Si je ne vomis pas le dîner d'ici là, ça devrait aller normalement.
- Les vagues ne sont pourtant pas si violentes...
- Pour l'instant.
Il avait raison, mais j'espérais tout de même que tout irait bien lors de cette nuit. Je n'avais pas le mal de mer mais si c'était trop brutal, Alban et moi pourrions facilement refaire la peinture du bateau.
- C'est laquelle l'île qui t'intéresse ? demandais-je à mon cadet pour essayer de lui redonner le sourire.
Et ça avait fonctionné. Il souriait, je le savais même si je ne pouvais pas le voir. De toute manière ça s'entendrait par le timbre de sa voix.
- C'est la première qu'on doit faire demain matin... Tu te rends compte ?! On va visiter l'île qui a inspirée l'île de Duel de Maximillion Pegasus !
L'entendre aussi optimiste me remettais de bonne humeur. C'était toujours contagieux avec lui. J'avais soudain l'impression que tous mes soucis s'évanouissaient au fur et à mesure que mon sourire augmentait.
- Je ne suis pas certaine de situer le personnage... mais c'est cool !
- C'est le borgne extraverti de Yu-Gi-Oh, m'expliqua alors le petit blond.
Cette description brève mais plutôt précise me permit d'y voir plus clair. Borgne donc. Peut-être devrais-je le rajouter à ma liste de borgnes sexy de fictions, il serait intéressant d'y réfléchir.
✖
Je n'arrive pas à me souvenir quand j'ai fermé les yeux pour m'assoupir un peu. La fatigue avait dû me surprendre d'un coup et je n'avais probablement pas pût y résister. Cependant, je ne pensait pas dormir autant. J'avais été réveillé par le bruit sourd que faisaient les vagues lorsqu'elles s'écrasaient brutalement contre le bateau. Elles étaient bien plus violentes que précédemment, si bien que les parois métalliques qui m'entoure produisaient d'effrayants grincements.
Je me redressais donc de ma couchette et essayais de me rapprocher du hublot de la cabine avec plus ou moins d'équilibre. Du hublot, un spectacle tout sauf rassurant s'offrait à moi : la mer sur laquelle le bateau naviguait était des plus agitée, je n'avais jamais vu ça auparavant. Les vagues étaient si violente que le navire s'agitait à droite et à gauche comme s'il était à deux doigts de se retourner.
- Alban ? demandais-je doucement pour voir s'il était réveillé par tout ce grabuge.
Aucune réponse.
- Alban.
Toujours rien. Je me redressais alors et essayais de monter jusqu'à sa couche pour voir à quel point il pouvait être endormi. C'est alors que je me rendis compte de cette horrible vérité qui crevait pourtant les yeux : il n'était pas là. Sa couche était déserte. Mon sac à dos avait également disparu. Mais où était passé cet imbécile ? Ce garçon aurait ma peau un jour ou l'autre.
Après avoir passé quinze bonnes minutes à chercher mon frangin dans les couloirs déserts du bateau. Les lumières étaient déclinantes à cause de l'orage que nous étions en train de traverser. J'ai fouillée tous les couloirs et les salles communes comme le réfectoire. Mais rien. Toujours rien. Cet imbécile serait allé dehors par un temps pareil ? Ce serait plus que suicidaire. Les vagues remuaient tellement le bateau que je fût brutalement projeté contre l'une des parois métalliques du couloir, l'arrière de mon crâne venant alors taper contre un tuyau métallique, me causant donc une vive douleur des plus désagréables.
Avec peine, je réussis tout de même à arriver à atteindre le bout d'un des couloirs qui menait au pont. La porte qui y aboutissait était ouverte, laissant ainsi résonner le fracas des goutes de pluie qui s'abattaient sur le pont. La pluie tombait si fort que je dû mettre mon bras au dessus de mon visage pour essayer de voir quelque chose. A travers cette eau fracassante qui me rentrait dans les yeux, je réussit tout de même à distinguer la silhouette qui ne pouvait qu'appartenir à mon petit frère.
- Alban ! criais-je au milieu de toutes ces résonances assourdissantes.
Mais il ne semblait pas m'entendre. Il se trouvait au bord du pont, se tenant juste à la rambarde. Cette même rambarde que je dû longer pour réussir à l'atteindre. D'une main je tenais fermement la barra métallique qu'il y avait un peu plus bas tandis que de l'autre, j'attrapais l'épaule de mon frangin pour le tourner vers moi.
- Alban ! criais-je à nouveau.
Décidément, son nom était le seul mot que j'avais prononcé dans la dernière demi-heure. Quand il fût tourné vers moi, je remarquais que son regard n'avait jamais été aussi vide. Je le secouais alors un peu mais toujours rien. Au final, je lâchais son épaule pour lui asséner une bruyante gifle, qui cette fois, le sortit de ses pensées.
- Alban ! Mais qu'est ce qui t'as prit ?! Qu'est ce que tu fais là ?!
Il lui fallut quelques secondes pour comprendre où il se trouvait. Ses pupilles pleines d'incompréhension s'étaient plongées dans les miennes sans rien comprendre à la situation. Il cherchait ses mots.
- Je... Il...il m'a dit de le suivre... Je suis arrivé là mais... Il avait disparu...
À peine avait-il finit sa phrase dénué de sens qu'il s'empressa de recouvrir sa bouche de ses mains comme pour empêcher quelque chose d'en sortir. Il se détourna alors de moi pour vomir par dessus bord ce qui avait visiblement été son dîner. Il était cependant trop tard quand je remarquais qu'il s'était bien trop penché. J'eus à peine le temps de réagir que lui aussi était passé par dessus bord.
- Alban ! criais-je pour la énième fois de la soirée.
Il venait de tomber dans cette mer enragé. Qu'est ce que je pouvais faire ? Sauter pour aller le chercher ? Mon niveau de nage approximatif aurait raison de nous deux. Ce serait du suicide. N'y avait-il donc rien à faire ? Alors que je réfléchissais, je m'appuyais bien trop sur la rambarde métallique bien trop mouillé, si bien que je glissais à mon tour. J'avais de justesse réussit à rattraper cette foutue rambarde mais elle était bien trop glissante pour que j'y tienne plus de quelques secondes. Il n'avait donc pas fallut longtemps pour que j'aille rejoindre mon cadet dans ces vagues déchaînées.
Franchement, je pensais que cette chute aurait eût raison de moi, mais elle avait été bien trop courte pour que ce soit le cas. Boire une tasse aussi profonde m'avait ramené à la dure réalité. Je n'avais aucune chance de survie. L'eau salé me brûlait les yeux, et la pluie qui me fouettait le visage n'arrangeait pas non plus les choses.
- Olive !
Cette voix qui m'appelait au loin me surpris, enfaite, elle m'appelait depuis que j'étais dans l'eau mais j'étais bien trop concentré à faire en sorte de ne pas couler que je ne l'avais pas entendu. Quand les vagues n'étaient pas trop hautes, je pû apercevoir une tête qui dépassait de l'eau non loin. C'était Alban ! Il avait toujours été un bien meilleur nageur que moi après tout ! J'essayais donc tant bien que mal de le rejoindre dans une nage approximative tandis que lui semblait faire de même de son côté. Alors que nous étions à deux doigts de se retrouver à travers cette tempête, une vague de fond m'attrapait les jambes et m'entrainait sous l'eau. Alban avait plongé pour me récupérer, il avait attrapé mon bras dès qu'il avait pût et m'avait tiré jusqu'à la surface. Nous reprenons alors tout deux notre souffle du mieux que nous pouvions. Je pensais qu'avec un peu de chance, nous avions passé le pire, qu'elle blague. Mes yeux avaient enfin réussit à s'ouvrir correctement, mais uniquement pour voir cette vague monstrueuse venue nous prendre de plein fouet.
Je ne sentais plus rien. Rien du tout. Il faisait noir et bon sang qu'est ce que j'avais froid. Je n'avais jamais eut aussi froid. C'est donc ça la mort ? C'est peut-être parler un peu vite. Mais cette absence de sensations était si étrange... J'arrivais tout de même à ressentir quelque chose. J'avais soif, très soif. L'intérieur de ma bouche était si sec et avec cet arrière goût salé... C'était très désagréable. Ça arrivait lentement mais je commençais à sentir de plus en plus de choses. Il y avait quelque chose de granuleux ses mes doigts, granuleux et humide comme... du sable. Et puis, si je faisais un peu plus attention, un bruit répétitif, presque relaxant était tout proche. Vous savez ce moment où vous êtes réveillé mais où vos yeux je veulent pas s'ouvrir... et bien c'était exactement ça. Il y eut ensuite des bruits de pas... Il n'y avait aucun doute, j'étais bien sur du sable. Mais ces pas... ils se rapprochaient. Puis plus rien, ils s'étaient arrêtés, comme volatilisés. Ce nouveau silence me poussa à faire un effort qui m'étais parut surhumain : ouvrir mes paupières. Elles étaient si lourdes... finalement, elles n'avaient laissé filtrer qu'un mince rayon de lumière qui était suffisant pour m'aveugler. L'autre chose que je réussis cependant à distinguer fût une ombre ou plutôt une silhouette sombre sans pour autant avoir de formes précises, se rapprocher de moi.
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