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- Donc... tu es une... Passeuse ? demanda Jaden pour confirmer mes propos.
Lui, Chad et moi sommes assit en cercle sur mon lit dans la chambre que je partage avec le noiraud. En rentrant de ma course poursuite en forêt, je les avais immédiatement interpellés et avait entrepris de leur raconter tout ce que j'avais découvert grâce à Aeryn.
- Et cette Aeryn, où est ce qu'elle est ?
- Elle est partie accomplir sa dernière mission de Passeuse.
Chad est resté silencieux tout le long de mon récit, me laissant ainsi facilement deviner qu'il avait du mal à me croire sur parole. Ce n'est pas étonnant, si j'étais à leur place, je ne me croirais pas une seule seconde.
- Je sais bien que tout ça est gros à encaisser mais vous devez absolument me croire !
- Je te crois, me rassura immédiatement Jaden avec un petit sourire.
Nous deux regards se tournent alors vers le troisième qui est silencieux depuis un petit moment déjà. Il fut déstabilisé en voyant qu'il est observé par nous deux et leva les mains comme s'il est innocent.
- C'est vrai que c'est un peu gros à croire... Mais c'est pas vraiment ça qui me perturbe. Pourquoi m'en parler à moi ? Je peux comprendre que vous partagez ce genre de choses bizarres entre crétins mais contrairement à vous je n'en suis pas un alors je ne comprend pas pourquoi tu me raconte ce genre de choses. Et puis, pourquoi ne pas le dire aux autres ?
L'abondance de questions du hérisson fût surprenante. Il en avait posé bien plus en une seule fois que moi en une matinée. Au moins, ses questions ne sont pas dénuées de sens, loin de là. J'arrive même à comprendre son scepticisme. Mais j'ai mes raisons.
- Vous êtes les deux seuls du groupe à pouvoir voir les esprits des cartes et comme vous l'avez remarqué, Kuriboh Ailé et Ojama Jaune ne m'ont pas fait le meilleur des accueils.
- Tu as vu Ojama Jaune ? demanda Jaden..
- Il m'a agressé ce matin.
- Agresser est un bien grand mot, pouffa Chad.
- Autrement dit, nous sommes les seuls ayant la preuve que tu n'es pas d'ici alors que si tu le dis aux autres, ils n'auront que t'as parole pour te croire.
- Exactement.
Le châtain poussa un soupir, je peux comprendre que cela soit dur à encaisser. Annoncer à un ami que je ne suis pas du même univers que lui est difficile à dire alors ça doit être encore plus compliqué à encaisser. Le Slifer s'étira en semblant réprimer un bâillement, me faisant comprendre qu'il va certainement regagner sa chambre. Il donna un coup de coude amicale à mon colocataire et quitta la chambre tandis que je le raccompagne dehors, prenant soin à fermer la porte derrière moi. Ce ne fût qu'une fois tous les deux qu'il osa enfin me poser la question qui lui a brulé les lèvres toutes la soirée.
- Alban n'était pas un Passeur n'est-ce pas ?
- S'il en était un, il serait toujours parmi nous aujourd'hui.
Un sourire peiné vint se dessiner sur les lèvres de mon ami. J'arrive à sentir qu'il veut faire le plus possible pour m'aider, mais savoir que j'ai son soutien apaise quelques peu ma douleur. Je lui murmure alors un "bonne nuit" avant de retourner dans ma chambre. Finalement, leur expliquer tout ce que m'a expliqué Aeryn aujourd'hui aura prit une bonne partie de la soirée. Quand je vais dans la salle de bain pour aller me changer, je peux voir que Chad s'est déjà installé sur son pauvre matelas une place. Au moins il n'est pas à même le sol. Je regagne donc mon lit à mon tour, qui lui est double.
- Qui est Alban ? demanda le noiraud en se tournant dans ma direction.
Je me suis à peine tournée vers le mur pour essayer de m'endormir comme j'essaye de le faire tout les soirs, qu'il m'a posé cette question. A l'entente de ces mots, mon cœur manqua un battement. Il avait écouté la fin de ma conversation Jaden, j'aurai dû m'en douter.
- C'est mon petit frère.
- Il est sur l'ile ?
- Il est mort.
Cette phrase de trois mots mit fin à cette conversation, aussi brève soit-elle. Mon silence glacial remercia Chad de m'avoir rappelé que mon cadet n'est plus. Grâce à cet hérisson je suis sûre de passer une énième nuit blanche.
✖
Comme tous les matins, je suis réveillée avant le réveil, que j'éteins avant même qu'il ne sonne. En me levant, je prend bien soin de donner un coup de pied à mon colocataire afin de le réveiller au passage. C'est une sorte de punition pour avoir posé des questions sur mon frère la veille. J'en profite d'ailleurs pour prendre la salle de bain en premier cette fois et je fais bien attention à prendre absolument tout mon temps. Une fois prête, je compte prendre mes jambes à mon cou pour sauter le petit déjeuner mais mon colocataire me barra la route.
- Où tu vas ? demanda-t-il en étant planté devant la porte.
- Je vois pas en quoi ça te regarde Sonic.
- Va prendre ton petit déjeuner, Jaden s'inquiète pour toi.
Ses mots eurent pour effet de me faire détourner le regard, qui était jusque là, planté dans le sien. Il se décala alors pour me laisser sortir. Il n'a pas le droit de me dire ce genre de choses. Pour qui se prend-il en me disant ce que je dois faire. Alors que je réfléchissais, je pris, sans m'en rendre compte, la direction du réfectoire du dortoir. Ce ne fût qu'une fois devant sa porte que je me décide à tourner les talons. Il faut que je me rende dans un endroit calme. J'avais pensé à la grève mais je ne veut pas prendre le risque de croiser Zane. Il me plaisait, mais la disparition d'Alban a tuer toute l'attirance que j'avais pu avoir pour lui. Je continue de l'apprécier mais, à mon plus grand regret, il ne pourra rien se passer entre lui et moi.
Retourner dans la forêt n'est selon moi, pas la meilleure idée du siècle. L'idée de recroiser cet homme en blanc ne m'enchante pas plus que ça. Cependant, après réflexion, je doute qu'il ait passé toute sa nuit dans les arbres à attendre que je sorte de ma chambre. Et puis, si je ne reste pas trop loin des sentiers, je ne devrais pas avoir de soucis. Je m'enfonce donc dans la masse d'arbres qui borde le dortoir des Slifer. Je n'ai qu'à marcher parallèlement à la route mais entre les arbres, comme ça je suis sure de ne pas me perdre.
Alors que je marche adroitement en prenant soin d'éviter les racines et les branches au sol, j'entend une de ces dernières craquer et résonner fortement dans la partie de bois où je me trouve. Je me retourne soudainement pour voir si je suis suivis, ce qui s'avère être négatif puisqu'il n'y a pas même l'ombre d'un chat. Par contre, lorsque je me tourne vers ma direction initiale, je ne peux retenir un sursaut en voyant à une vingtaine de mètres de moi l'homme en blanc de la veille. Deux choses me percutent en le voyant : la première est que je suis incroyablement conne. La seconde est que, même si c'est la seconde fois que ce type m'apparait, il le fais toujours de la même manière qu'un screamer dans un film d'horreur bateau.
Cette fois-ci, l'envie de prendre mes jambes à mon coup en le voyant ne me vient pas. Elle aurait pu me prendre alors qu'il commence à avancer vers moi en marchant, puis, il commence à courir. Mais je ne bouge pas. J'ai peur, il ne faut pas croire que je suis insensible à la situation. Ce type est incroyablement glauque et il ça m'effraye. En voyant que je reste immobile, il repasse alors au pas, s'arrêtant finalement à cinq mètres de moi. Je ne l'avais pas spécialement remarqué hier mais cet inconnu est sacrément grand, pas loin d'un mètre quatre-vingt dix d'après moi. En contrepartie de sa taille, il est véritablement fin, ses bras et jambes sont longues et maigres comme des allumettes. Il a toujours son costume blanc sa la moindre tâche venant perturber la pureté de cette couleur. Son costume est cintré et lui va comme la paire de gants blancs qu'il a aux mains. Je ne peux toujours pas voir son visage à cause de cette cagoule cachant même ses yeux et sa bouche, bien évidemment assortie au reste de sa tenue. Ce que je n'avais pas remarqué hier c'est cette sorte de couronne qu'il porte. Elle est complètement noire, la rendant plus discrète. Elle est également assez originale étant donné qu'elle est faite d'une espèce d'épines qui s'étendent tout autour de son crane lisse sans pour qu'il ait quoique ce soit au dessus.
- Tu es à l'heure, dit-il en regardant la montre à son poignet.
Sa voix grave me tire brutalement de mon observation dans un sursaut sonore. Je commence à serrer mes poings, sentant mes ongles s'enfoncer un peu plus profondément dans ma peau. D'une certaine manière, ça m'aide à canaliser ma peur, et puis, si jamais il s'approche trop près de moi, je lui offrirai un joli crochet du droit. Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il brise ce silence qui s'était installé entre nous aussi rapidement. Au moins, ça rendait cet instant un tantôt moins glauque.
- Que voulez-vous ?
La question plus appropriée est plutôt : que voulez vous ? Mais pour une raison que j'ignore, connaitre son identité me fait peur. Je ne veut pas la connaitre, du moins, pas tout de suite je pense. J'ignore si cet homme en blanc avait pour intention de répondre mais le nouveau craquement d'une branche me fit sursauter, venant cette fois ci de ma droite. Je tourne alors doucement ma tête vers la provenance du bruit tout en sentant une goute de sueur glisser le long de ma tempe, de peur que cet inconnu ne soit pas seul. Je suis finalement soulagée en voyant qu'il ne s'agit que de... Jaden ? Accompagné de Syrus, il me regarde avec de grands yeux pleins d'étonnement.
- Qu'est-ce que tu fais seule ici ? demanda le châtain.
- Seule ?
Je me tourne alors vers l'homme en blanc qui a visiblement disparu. Il s'est volatilisé, comme s'il n'avait jamais été là à me foutre une peur bleu. Ai-je halluciné ? Je suis la seule à l'avoir vu... je n'ai aucune preuve qu'il existe véritablement.
- Elle n'était pas seule, fit une voix derrière nous.
Mon colocataire. Malgré le fait qu'il m'ait prouvé que je ne suis pas une aliénée, j'ai la furieuse envie de lui coller mon poing bien ferme dans le figure pour avoir osé me suivre. Alors que j'allais le réprimander à ce sujet, Syrus vint poser ses mains sur les miennes pour les ouvrir, laissant ainsi à la vue de tous les croissants rouges qui son dessinés sur mes paumes.
- Ne fais pas ça..., dit-il si doucement que ça me faisait culpabiliser.
- Qui était-ce ? renchérit Chad.
La seule réponse qu'il eut de ma part fût un regard assassin digne de ceux du Dr. Crowler. Cependant, je me doute bien que Jaden et le bleu veulent également avoir cette réponse alors je suis obligée d'y répondre.
- Ca fait plusieurs jours maintenant que je me sens observé... Mais ce type ne m'est apparut qu'hier. Je n'ai pas la moindre idée de qui il est ni même ce qu'il me veut... mais je ne pense pas qu'il soit étranger à la venue d'Alban et moi sur cette île...
✖
Jaden ne m'a pas laissé le choix. Sans même me demander mon avis, il s'était mit d'accord avec Syrus et Chad qui étaient présents à ce moment là pour qu'il y ait toujours au moins l'un d'eux trois à mes côtés afin que je ne sois jamais seule. Suite à ça, nous avions manqués nos premières heures de cours pour faire le point sur cette rencontre fantôme. Chad et moi étions d'accord sur le fait que l'homme en blanc s'était éclipsé au moment où Jaden était apparut. Au moins nous pouvions en déduire qu'il ne souhaites être vu que par moi, ce qui renforçais la volontée du châtain à ne pas me laisser seule.
Après ça, nous sommes finalement allés en cours mais après quelques minutes seulement là bas, je me rend compte que je préfère largement passer du temps à débattre sur un potentiel psychopate à mes trousses plutôt que d'en apprendre plus sur un jeu de cartes auquel je ne jouerai plus une fois que j'aurai quitté la Duel Academy. Jouer les enquêtrices peut être amusant, dangereux, mais amusant. En plus, depuis le départ d'Alban, je n'ai plus la moindre motivation à quoique ce soit, alors démasquer un psychopathe me redonne une once de motivation.
Ce qui est délicat maintenant que je suis élève ici, c'est me construire un deck. Alexia m'avait vivement recommandé de m'en faire un nouveau. Celui confectionné par mon frère était pour les débutants, mais comme ma présence ici prouve que je n'en suis plus une, ce deck ne m'est plus adapté. Cependant, comme je n'ai pas beaucoup de cartes à ma disposition et que je dois attendre les nouveaux arrivages pour constituer mon nouveau deck. Autant dire que ce dernier est plutôt aléatoire, il n'a même pas de type défini. Je n'ai pas encore eu l'occasion de l'utiliser mais je pense que ça ne devrait pas tarder. J'espère que ça n'arrivera juste pas lors d'un des cours du Dr. Crowler, il serait capable de m'engueuler parce que mon deck n'est pas homogène.
A la fin de la journée, mes feuilles de notes sont pleines de dessins et il n'y a pas la moindre phrase complète. J'ai peut-être essayé d'écrire deux ou trois trucs mais j'ai rapidement été rattrapée par l'ennui et la flemme. Même Alexia avait essayé de me motiver mais en voyant que j'étais dénué de la moindre détermination, elle avait bien rapidement abandonnée. En sortant de la bâtisse, je fut bien rapidement rattrapée par le crétin qui partage ma chambre.
- Qu'est-ce qu'on a dit ? Tu restes pas seule, me reproche-t-il en venant à mon niveau.
- Ca va, t'es pas obligé de m'accompagner partout non plus. Et puis, pourquoi ça t'importe autant que je sois poursuivie par un taré ? C'est pas comme si t'étais ami avec Jaden ou moi.
Mes mots firent rapidement taire le noiraud. Je ne le regarde pas mais il est facile d'imaginer le rouge lui monter aux joues, ce qui m'arracha un petit sourire.
- Tu devrais suivre les cours tu sais ? Sinon tu ne pourras pas réussir les examens de fin de trimestre.
- J'espère ne plus être là d'ici le prochain trimestre. Mais au cas où... Tu pourras me passer tes cours pour que je rattrape.
Je pris son silence pour une réponse positive et nous arrivions finalement à notre dortoir. Chad regagna directement notre chambre, ce qui ne fût pas mon cas. En arrivant, j'ai vu Syrus seul se diriger vers l'arrière du dortoir, là où se trouve la tombe improvisée de mon cadet. Etant intriguée par sa présence là bas, je le suis pour le rejoindre.
- Qu'est qui t'arrive Syrus ? demandais-je.
Ce dernier sursauta en entendant ma voix et se retourna alors vers moi avec ses grands yeux embués de larmes.
- Je repensais à Alban... Depuis qu'il n'est plus là, j'ai peur de perdre Zane...
J'en avais oublié que lui et le beau Zane étaient frères. Les Truesdale. L'ainé n'est pas bien démonstratif lorsqu'il s'agit d'affection mais je ne doute pas une seule seconde qu'il n'aime pas moins son cadet pour autant. La sensibilité du petit bleu me toucha profondément. En tant normal, je pense que j'aurai pu le prendre dans mes bras, mais depuis un petit moment je suis répugné par tout contact humain m'impliquant. Le maximum que je puisse faire est de poser ma main sur les cheveux de Syrus et de lui accorder un petit sourire.
- Ne t'inquiètes, il n'y a aucune raison pour que ça arrive, dis-je pour le rassurer.
- Olive ! s'écria Chad en arrivant vers nous, C'est là que tu es. On est convoqué par le Doyen Sheppard.
- Moi aussi ?
- Non, pas toi Syrus, répondit froidement le hérisson.
J'affiche alors un sourire embarassé au cadet Truesdale et je part avec le noiraud pour gagner le bureau du Doyen qui se trouve dans le bâtiment principal de l'académie.
Une fois arrivés devant le bureau du doyen, Chad et moin y retrouvions sans vraiment de surprise Jaden ainsi que Zane et Alexia. Il y a également le professeur Banner qui ne cesse de sourire et le Dr. Crowler qui me fusilla du regard. Je ne vois pas vraiment l'intérêt de tous nous convoquer alors que les cours de la journée sont à peine terminés. A moins... qu'ils auraient réussit à deviner que mon frère était un clandestin ? Cela parait peu probable puisque ça fais maintenant un moment qu'il nous a quitté.
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- Une guerre se prépare ? demanda Jaden pour être sur de ce qu'il avait entendu.
- Exactement, les trois bêtes sacrées en sont la cause. A cause de leur immense pouvoir, de leur puissance colossale, elles ont été cachées ici, sous la Duel Academy. Vous savez, cette école a été crée en partie pour protéger ces cartes de Bêtes Sacrées, expliqua le Doyen Sheppard, Elles ont été entérrées au plus profond pour que personne ne puisse s'emparer de cette puissance, car la légende dit qie si ces cartes voyaient la lumière du jour de terribles choses pourraient arriver. La terre tremblerait, les ténèbres s'abattraient sur le monde, notre monde cesserait d'exister.
- C'est... Affreux ? demandais-je en essayant d'imaginer la situation.
- C'est pour cette raison que vous êtes tous là, pour protéger ces trois cartes des êtres maléfiques, poursuivit le doyen.
- Des êtres maléfiques ? demanda Zane alors que je voyais pour la première fois la surprise déformer ses traits.
- Oui, c'est ça. Sept duellistes se faisant appeler les Cavaliers de l'Ombre convoitent ces cartes et je crains que l'un d'entre eux ne soient déjà ici.
Je suis perdue, très clairement. Il me semble que Jaden m'a déjà parlé de ces cartes et d'une histoire de coma après leur utilisation mais rien d'autre ne me revient à ce sujet. Cependant, en entendant parler des Cavalier de l'Ombre, le mystère de l'homme en blanc pourrait s'éclaircir. Le châtain, Chad et moi échangeons alors de discrets regards, ayant visiblement pensés à la même chose. Malgré tout, cela me parait trop facile.
- Et comment allons nous faire pour protéger ces cartes ? demanda Alexia.
- En protégeant les clefs de la porte des esprits. Pour atteindre les cartes il faut ouvrir cette porte. Et pour l'ouvrir, il faut avoir les sept clefs. Voilà comment nous allons protéger les cartes.
Sur ces mots, le Doyen Sheppard sortit une boite noire rangée dans son bureau pour la poser dessus et l'ouvrir, laissant ainsi apparaitre une sorte de puzzle à sept pièces.
- Les voici, une clef pour chacun d'entre vous.
Franchement, tout cela est bien intéressant mais je ne percute toujours pas le sens de ma présence ici. Dans cette pièce sont très clairement réunis les meilleurs élèves de l'académie, et je n'en fais certainement pas partie. Je pense même que Syrus serait plus digne que moi de protéger l'une de ces clefs. Après tout, ce ne sont pas vraiment les problèmes de mon univers.
- En gardant ces clefs, vous deviendrez des cibles, les Cavaliers de l'Ombre vous chercheront.
- Ils vont s'en prendre à nous plutôt oui ! s'exclama Chad.
- Seulement lors d'un duel, précisa le doyen.
Cet instant fut mémorable, je fus surprise de voir que tous étaient surpris d'apprendre ça. Après tout ce n'est pas comme s'ils se trouvaient dans une académie qui apprend à jouer au duel de cartes. Et puis, ce n'est pas non plus comme s'ils se trouvent dans un monde où quasiment tous les conflits sont réglés par des duels. Un univers centré autour du duel. Donc oui, moi aussi je trouve ça incroyablement surprenant qu'on ne puisse s'en prendre à nous que via un duel.
- Heureusement pour nous, les clefs ne peuvent pas simplement être volées. Pour être actives, elles doivent être gagnées lors d'un duel dans les règles. C'est pour cela que j'ai choisi les sept meilleurs duelliste de notre académie pour relever ce défi primordial. Enfin, les cinq meilleurs, mais comme il me fallait combler le reste, je vous ai choisi professeur Banner et Dr. Crowler.
Ce dernier sembla mal prendre l'affirmation du doyen puisqu'il tira une grimace encore pire que sa tête habituelle. Alors, en bon rageux qu'il est, il rejette la faute sur Jaden, disant que c'est de lui dont parle Sheppard. Mais bon, même un aveugle pourrait voir les ânneries du Dr. Crowler.
- Alors ? Qui est prêt à sauver le monde ? demanda le chauve en avançant la boite ouverte vers nous.
Ils prirent tous une clef chacun leur tour en prenant soin de rajouter un commentaire inutile que je ne compte pas retenir. Alors que mon regard se perd dans le vide, Jaden agita sa main sous mes yeux pour me sortir de ma torpeur, me faisant comprendre par la même occasion que tout le monde attend après moi. Mon regard se posa sur la dernière clef au fond de la boite. Ce n'est pas mon monde, j'ai envie de le leur dire, de leur crier. Mais ils attendent tous après moi, ils comptent sur moi ? J'en doute fort. Mais finalement, qu'est-ce que j'ai à perdre. Rien. Je n'ai plus rien à perdre... J'ignore si je dois m'en réjouir mais c'est cet argument qui me pousse à tendre la main pour récupérer la dernière clef. Avoir cette clef entre les mains ne veut dire qu'une seule chose : je suis engagée dans une guerre ne me concernant pas. Mais une chose me dis que je n'y suis peut-être pas si étrangère finalement.
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