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Il m'aura fallu au moins une semaine pour me rétablir de mon duel contre la vampire. Je comprend mieux maintenant pourquoi Jaden était aussi fatigué quelques jours plus tôt. Les Cavaliers de l'Ombre ont enchaînés, venir deux soirs d'affilée c'est un peu trop rapide à mon goût. J'ai déjà donné dans cette histoire, je ne compte pas livrer un nouveau duel contre l'un d'eux. Et puis, même si j'ai vaincu Camula, mes amis sont bien plus aptes à combattre ces vilains que moi.
Bien évidemment, j'ai dit certaines choses qui ont piqué la curiosité de mes camarades pendant le duel. Notamment lorsque j'ai cité Orion. Mon colocataire a piqué une crise lorsque je lui ai raconté que je m'étais retrouvé seule avec lui dans la chambre. En mettant les pieds dedans, cet homme en blanc a réussit à faire disparaître tous les endroits où je me croyais en sécurité de l'île. Que je pouvais être naïve. Ce type m'en veut à moi et à moi seule, c'est un dégénéré. Maintenant je dois trouver pourquoi je suis sa cible.
Après avoir raconté à Jaden et Chad ma rencontre avec Orion, ils se sont de nouveau mis en tête de m'escorter où que j'aille pour que je n'ai rien à craindre. Le châtain et le noiraud se relaient chaque jour pour ne pas me laisser seule. Cette fois-ci, je prend cette sorte d'escorte un peu plus au sérieux, je suis encore faible et je n'ai pas spécialement envie que ce taré me tombe dessus au moment où je suis la plus vulnérable.
En me réveillant ce matin, je me rend compte que je suis seule dans la chambre, mon colocataire l'ayant visiblement déjà quitté. Pourtant, le réveil à sonné à sept heures comme tous les matins. D'ailleurs, il se pourrait bien que je ne sois pas en retard pour une fois. Depuis, son retour à la normale, le Dr. Crowler est devenu un peu moins méprisant à mon égard, certainement une sorte de reconnaissance, alors j'en profite pour arriver à l'heure maintenant. Quand Chad n'est pas là, une fois prête, j'ai pour consigne d'aller toquer à la chambre des garçons à côté. Sauf que cette fois-ci, ce n'est pas Jaden qui m'ouvre, mais Syrus. Ce dernier me fait un grand sourire en ouvrant la porte alors que je paraissait plus surprise que ravie de le voir à la place de mon ami.
- Jaden n'est pas là ? demandais-je en jetant un coup d'oeil derrière le binoclard.
- Non, il s'est levé tôt avec Chad. D'ailleurs il m'a demandé de rester avec toi aujourd'hui !
- Ils ont quelque chose de prévu ?
- Tu n'es pas au courant ? Chad doit livrer un duel décisif pour la Duel Academy aujourd'hui !
Et c'est ainsi que les explications ont commencées. D'après ce que me dit Syrus, Chad a deux grands frères, Slade et Jagger Princeton, l'un est un homme politique tandis que l'autre est un homme des finances. Au départ, leur but à tous les trois était d'étendre leur domination sur le monde en s'imposant dans les domaines financiers et politique tandis que de son côté, Chad devait s'imposer dans le monde du duel. C'était une plutôt bonne stratégie. Mais vu ce que me raconte le bleu, le noiraud a décidé de faire sa crise d'adolescence et a donc tout fait capoter.
- Donc si j'ai bien compris... Les frères de Chad veulent racheter la Duel Academy, qui appartient déjà à...
- Seto Kaiba, le PDG de la KaibaCorp ! s'exclama Syrus comme s'il s'agissait d'une évidence.
- Donc ce gus va laisser la Duel Academy se faire acheter aussi facilement ? demandais-je plutôt surprise.
- Ce n'est pas si simple, Kaiba accepte de vendre à condition que Slade Princeton arrive à battre en duel un élève de l'académie. Pour lui laisser une chance, Kaiba à même laisser Slade Princeton décider des conditions du duel.
- Pourquoi ce n'est pas Jaden qui dispute ce duel ? Ou Zane ? Et quelles sont ces conditions ?
- Je crois que c'est Chad qui a insisté pour affronter son frère... Et la condition c'est que Chad n'ait que des monstres ayant moins de 500 points d'attaque.
Ca doit certainement être un duel intéressant, j'aimerai y assister je pense, et puis ça me permettra de voir comment se débrouille le hérisson en duel. Je ne l'ai pas encore vu en disputer un alors ça peut être sympa, et puis comme ça je pourrai voir s'il était vraiment digne d'être chez les Obelisk avant partir et de revenir.
Voyant que je suis restée trop longtemps dans mes pensées, j'accorde un grand sourire à Syrus en espérant qu'il comprenne que ça ne me dérange pas que ce soit lui qui reste avec moi aujourd'hui. Comme ça je vais pouvoir apprendre à un peu mieux le connaitre. Après tout je me suis beaucoup plus intéressé à l'ainé des Truesdale plutôt qu'à celui qui est mon voisin de chambre depuis mon arrivée sur l'île. Il doit être gentil le petit Syrus Truesdale, en tout cas je doute qu'il pourrait faire le moindre mal à une mouche. Etant donné qu'il n'est pas des plus fûté, je lui ai fait croire que j'avais déjà mangé ce matin. Au moins il n'est pas aussi pointilleux que Jaden et Chad sur le sujet.
Nous prenons finalement le chemin pour nous rendre dans le bâtiment principal afin d'aller assister aux premiers cours de la journée. Avant de commencer, j'aimerai quand même voir le noiraud et le châtain, ça rendrait mon début de journée un peu plus agréable. Alors que nous sommes en train de marcher sur le sentier qui mène au centre de l'île, notre chemin croisa celui d'un garçon arborant la veste des Bleu Obelisk. C'est plutôt étonnant d'en croiser un ici -autre que Zane et Alexia je veux dire- puisque c'est le passage que l'on prend généralement pour quitter le dortoir des rouges Slifer, alors que fait ce garçon là ? Un sourire illumina le visage de ce dernier lorsque son regard se posa sur nous. Il trottina alors vers nous et s'arrêta à notre niveau toujours avec ce même sourire.
- Syrus et Olive c'est bien ça ? demanda-t-il, Je vous cherchais !
- Qui es tu ? demandais-je à mon tour.
- Je m'appelle Nicolas, c'est Jaden et Chad qui m'envoient vous transmettre un message
- Qu'est-ce qu'ils veulent ? demanda Syrus à son tour en étant tout sourire après avoir entendu le nom de son meilleur ami.
- Je n'ai pas trop compris ce qu'ils voulaient dire mais vous allez certainement mieux comprendre que moi. Ils m'ont dit de vous dire de les rejoindre devant un puit je crois...
Le visage du petit adolescent à mes côtés s'illumine alors, j'en déduis donc qu'il a immédiatement compris. Il commença alors à s'enfoncer dans les bois qui bordent le sentier. En voyant que j'hésite à le suivre, il me fait alors signe de le suivre. Ne voulant pas rester seule, je décide donc de le suivre.
- C'est quoi ce puit ?
- C'est un endroit où tous les duellistes qui sont passés par l'académie se sont débarrassés de leurs cartes les plus faibles.
- Et comme les monstres de Chad doivent avoir moins de 500 points d'attaque alors il va aller chercher des cartes là bas...
Ca parait plutôt logique en soit. Je suis alors Syrus à travers la forêt, il doit certainement connaitre le chemin pour aller jusque là bas. Même si je trouve ces bois relaxant, je n'ai pas envie de me perdre une nouvelle fois dedans. Donc d'une certaine manière, ça me rassure que le binoclard soit avec moi pendant le trajet. Au bout de quelques minutes de marche, nous arrivons enfin à ce qui ressemble à un puit en ruine. Cependant, les deux garçons que nous étions venus voir ne sont pas là.
- Peut-être qu'ils sont descendus..., disais-je en montrant l'échelle qui permet d'accéder à l'intérieur du puit.
Sauf que je n'eu pas de réponse, enfin si, mais pas celle à laquelle je m'attendais. C'est un bruit sourd que j'entendis, et quand je tourne la tête vers Syrus pour voir si ça vient de lui, je le vois s'écrouler à mes pieds. Je n'ai pas vraiment le temps de réagir puisque je ressens un violente douleur derrière la tête, comme si quelqu'un venait de me frapper. Cette douleur s'accentue soudainement, me faisant perdre l'équilibre et la notion des choses. Je fini finalement par m'écrouler à mon tour, inconsciente.
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En rouvrant les yeux, je fus prise d'une horrible migraine et en plus de ça, j'ai toujours cette horrible douleur à l'arrière du crane. Je dois certainement avoir une grosse bosse. J'essaye de monter ma main jusqu'à ma tête pour localiser la bosse mais je me rend compte bien rapidement que je n'y arrive pas. Pourquoi ? Mes mains sont attachées derrière mon dos avec quelque chose solide, il semblerait que cela soit une corde suffisamment serrée pour m'engourdir les poignets.
Il fait horriblement noir où je suis, je n'y vois absolument rien et puis il y a cette désagréable odeur d'humidité... Rien n'est rassurant dans cet endroit. C'est silencieux, il n'y a pas le moindre bruit, quoique... Si je tend bien l'oreille, j'arrive à entendre une respiration autre que la mienne...
- Il y a quelqu'un ? demandais-je finalement.
- Olive c'est toi ? répondit une voix que je connaissais bien.
- Syrus !
Mais oui ! Syrus ! J'étais avec lui tout à l'heure, enfin, quand nous étions libre et à la lumière du jour. Nous sommes maintenant dans un endroit humide et sombre, c'est à dire n'importe où. Il doit y avoir plein de de grottes ou de cavernes sur l'île.
- Olive... Où est-ce qu'on est ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Je vais certainement pouvoir répondre à cette question ! s'écria une voix résonnant dans l'endroit où nous sommes.
Une brève lueur commença à apparaitre au loin puis une silhouette se distingua au fur et à mesure que la lumière approche. Finalement, une fois qu'il fut suffisamment proche, Syrus et moi découvrons avec effroi qu'il s'agit de l'homme en blanc, celui répondant au nom d'Orion. Il posa à terre la lampe à huile qu'il avait dans la main et commença à nous toiser derrière sa cagoule.
- Pourquoi nous faire ça Orion ? Nous ne t'avons rien fait !
- Vous ne m'avez rien fait ? demanda-t-il en rigolant, Il est vrai que toi tu ne m'as rien fait ma fascinante Olive... Mais lui ! s'écria-t-il en pointant Syrus du doigt, Lui et tous les autres ! Ils ne te méritent pas ! J'ai bien essayé de leur faire comprendre... Hélas, je vais devoir passer au niveau supérieur étant donné que les avertissements n'ont pas suffit !
Il me terrifie, c'est un pervers... Un malade... Il me fait si peur que je ne sais quoi lui répondre... Il est obsédé par moi, moi. C'est une telle obsession qu'il n'hésitera pas à s'en prendre à mes amis. Je voulais rétorquer quelque chose mais il me devança, non pas en répondant mais affligeant un violent coup de pied dans le visage de mon ami. Ce dernier qui était assis sans appui derrière lui, tomba en arrière. L'homme en blanc laissa Syrus reprendre un peu sa respiration avant d'écraser sa semelle contre la joue du binoclard.
- Je vais certainement devoir changer de costume une fois que j'aurai terminé ce que je compte te faire petit merdeux...
Il libéra le visage de mon amis puis se craqua les doigt. Il se pencha finalement sur lui pour l'attraper par le col et le soulever, de manière à ce que ses pieds ne touchent plus le sol. Il serra le poing de sa main libre et le frappa violement avec à plusieurs reprises au niveau de la mâchoire. Même s'il fait sombre et que nous sommes faiblement éclairés, j'arrive à voir des petites choses voler, l'une d'elle arriva même jusqu'à moi. C'est avec horreur que je me rend compte qu'il s'agit d'une dent...
- Arrêtez ! m'écriais-je en essayant de m'approcher.
Mes mains sont attachées dans mon dos mais mes pieds également sont liés. C'est en essayant de me déplacer que je m'en suis rendue compte. J'ai tenté de me lever mais je suis bien rapidement tombé, me cognant la tête sur le sol au passage. Je n'ai pas réussi à les atteindre mais ma chute est suffisante pour attirer l'attention d'Orion.
- Voyons... Ma tendre Olive, ne fais pas des choses aussi stupide...
Il s'approcha ensuite de moi et me redressa doucement par les épaules pour venir m'asseoir contre l'une des parois de l'endroit où nous sommes. Il sortit ensuite un rouleau de ruban adhésif et m'en colla un grand morceau sur la bouche. Je doute que cela puisse m'empêcher de hurler mais ça devrait tout de même étouffer la majorité de mes cris. Je ne peux percevoir son visage mais je suis persuadée que ce monstre affiche un sourire pervers à mon égard. Il se détourna malheureusement de moi pour reporter son attention sur Syrus. Ma diversion, certes faible, a été encore moins efficace que je ne le pensais. Maintenant, ce sont les côtes de mon ami que j'entend craquer. Chacun des coups portés par l'homme en blanc était accompagné d'un gémissement, comme s'il se languissait déjà du prochain coup qu'il allait lui porter.
- Tes os produisent un bruit magnifique lorsqu'ils se brisent Syrus...
Ce dernier avait eut le temps de reprendre son souffle lors de ma brève diversion, mais le voilà revenu à pousser des cris de douleurs. Encore une fois, je me retrouve en totale impuissance face à un être chère en détresse. Cette répétition des événements me choque d'autant plus de la violence de celui-là.
Au bout d'une vingtaine de minutes de coups supplémentaire, Orion s'arrêta finalement d'utiliser le bleu comme punchingball. Il s'approcha à nouveau de moi et vint effleurer ma joue avec l'une deses mains gantées pleine du sang de mon ami.
- Je reviens vite, me dit-il en passant ensuite sa main dans mes cheveux.
Sur ces mots, le monstre qui nous séquestre décida de s'en aller, nous laissant tout de même la lampe qu'il avait apporté avec lui en arrivant. Je n'arrive cependant pas à savoir s'il a fait ça par courtoisie ou bien par cruauté et sadisme, me laissant ainsi voir le visage abimé de Syrus à la lumière. Maintenant qu'il ne reste plus que nous deux, j'essaye de ramper à nouveau vers lui dans l'espoir de pouvoir faire quelque chose. L'espoir fait vivre, mais je doute que nous pourrons sortir vivant de cet endroit qui commence à s'apparenter à l'enfer. Personne ne viendra nous chercher, ils sont tous en train d'assister au duel que livre Chad contre son frère alors où est l'interêt de partir à la recherche de deux rouge Slifer n'ayant pas la moindre valeure tandis que l'avenir de la Duel Academy est en jeu quelques mètres au dessus de nos têtes. J'espère franchement que le duel se terminera rapidement pour qu'ils puissent se rendre compte de notre abscence.
Je n'ai pas la moindre idée du temps qui s'est écoulé depuis le départ d'Orion. Syrus à perdu connaissance peu de temps après, je ne sais quoi faire pour le réveiller mais je reste tout de même à ses côtés pour vérifier qu'il respire toujours. Au bout d'un certain moment, des bruits de pas résonnent à nouveau jusqu'à nous. De tout mon cœur, je veux qu'il s'agisse de nos amis. Cependant, je sais mieux que personne que ce ne sont pas eux. Non. C'est l'homme en blanc qui vient pour terminer le travail. J'ai bien compris qu'il ne s'en prendrait pas à moi mais ça ne me rassure pas spécialement non plus de savoir que Syrus va certainement tout prendre à ma place.
Orion s'arrêta une fois devant nous et évidemment, ce fut à cet instant que Syrus décida de se réveiller. En voyant cet homme en blanc juste devant lui en ouvrant les yeux, il se mit à hurler de frayeur, ne voulant pas souffrir à nouveau. Il essayait de ramper pour fuir mais ses côtes le faisaient trop souffrir pour qu'il puisse avancer d'un ou deux mètre. Notre ravisseur posa un pied sur sur l'une des jambes de mon amis pour l'empêcher de bouger.
- Mais tu vas la fermer oui ?
Puis, avec sa jambe de libre, Orion fracassa celle de Syrus. Un bruit violent de craquement d'os résonna dans l'endroit où nous sommes, m'arrachant une grimace ainsi qu'une larme de compassion. Ce craquement fût accompagné par un long cri de douleur que poussa mon ami. Un hurlement plein de larmes qui me brisait le cœur. Orion s'amuse de la situation. Il aime ce genre de bruit et ne s'en cachecertainement pas. Il se détourne pendant quelques instants de Syrus-ce dernier étant bien trop occupé à souffrir- pour aller chercherson sac et revenir aux côtés du bleu. Il s'assit non loin de lui etattrapa le binoclard pour le ramener à proximité de lui. Il resseraensuite les liens qui l'entrave pour être sur qu'il ne bougera pas.
Il n'a pas fini de le torturer, non, loin de là. Il a prévu quelque chose de pire encore que lui briser les os. Il torture physiquementmon ami tandis qu'il me torture psychologiquement. Je ne reçoit aucun de ses coups mais entendre et voir Syrus souffrir à mes côtés, alors que je suis la plus impuissante des créatures, me détruit de l'intérieur.
Notre tortionnaire ouvra son sac et en sortit une bougie ainsi qu'un briquet pour l'allumer, ce qu'il s'empressa de faire. De sa main de libre, il retira les lunettes de Syrus et appuya sa grande main sur son visage pour y exercer une pression nécessaire afin que sa proie ne puisse pas bouger. Sa paume appuie sur le visage du jeune garçontandis que son pouce et son index viennent forcer l'ouverture d'un des yeux du bleu. De son autre main, il approcha la bougie allumée de l'œil de sa victime et l'inclina juste au dessus sans que la flamme vienne toucher l'œil. Non, Orion attendit qu'une goutte de cire vienne atterrir sur la rétine de Syrus. Le bruit que provoqua ce contact fut semblable à celui d'un œuf sur une poêle chaude. Bien évidemment, un nouveau hurlement de la part de mon camarade résonna dans l'endroit où nous sommes. L'homme en blanc était entrain de le rendre aveugle en lui brulant l'œil. C'est un spectacle tout sauf agréable à regarder, j'en détourne le regard mais les cris de mon amis ne peuvent m'empêcher d'imaginer la scène qui se trame à quelques pas de moi. Malgré le ruban adhésif qui me scelleles lèvres, je me met à hurler moi aussi. Hurler à Orion d'arrêter, mais ce dernier ne détourne pas un seul instant le regard de sa victime.
Après avoir versé suffisamment de cire sur l'œil de Syrus, l'homme en blanc posa la bougie à côté de lui puit sortit d'une des poches de sa veste immaculée, une aiguille toute fine. En le voyant se munir de cet ustensile, mon cœur manqua un battement. N'en avait il pas suffisamment fait ? N'était il pas suffisamment satisfait ? Visiblement non. Il vint poser la tige métallique délicatement sur la cire qui était toujours sur l'oeil du bleu et commença à la tourner pour recouvrir toute la rétine. Assister à ça me donnait la nausée, et les bruits ignobles que produisaient cette torture n'arrangeait pas les choses. Si ma bouche n'était pas bloquée, je serai très certainement déjà en train de vomir. Je n'avais pas pu les retenir finalement, mes larmes, elles s'étaient mise à couler à flots.
A cet instant je n'avais qu'une seule envie, perdre la vue et l'ouïe. Je n'en pouvais tout simplement plus. Sans même regarder l'atrocité qui se déroule à mes côtés, je savais qu'Orion avait commencé à faire subir la même chose au second œil de mon ami. Je le savais grâce au cri qu'il poussait.
Je veux que ça cesse, je veux que ça cesse, je veux que ça cesse ! Je dû attendre de ressentir une légère douleur avant de me rendre compte que ça faisait quelques instants que je me cognait la tête contre la paroi qui se trouvait derrière moi. Je ne sais pas depuis combien de temps mais les cris s'étaient arrêtés. Je fis alors l'erreur de reposer mon regard sur mon ami pour voir pourquoi il s'était tut. Il avait simplement perdu connaissance à cause de la douleur. C'est ainsi que j'assistait au clou du spectacle. Orion glissa ses doigts sous les paupières de Syrus et chercha sans négligence. Il se saisit en fait complètement de son œil puis d'un geste brusque et vif, tira vers l'extérieur. La petite sphère qui était reliée à des nerfs resta dans la main de l'homme en blanc, le sang venant troubler la pureté du tissu.
J'essayai de crier à nouveau, en vain. Ma bouche était sèche et pateuse, je n'arrivait même plus à produire le moindre son. Orion exécuta le même mouvement sur le second œil de mon ami. J'avais mal pour lui, si mal. Personne ne peut se remettre d'un tel traumatisme... Sans vraiment m'en rendre compte, je continuais de heurter l'arrière de mon crâne contre la paroi à une allure régulière. Rapidement, je sentais une goutte couler long de ma nuque. C'est à ce moment que notre tortionnaire décida de porter son attention sur moi.
Il s'approcha doucement puis de plus en plus rapidement lorsqu'il vit quelques gouttes de sang couler au creux de mon cou. Mais c'était tard. Trop tard. Je me sentais partir. Mes paupières étaient de plus en plus lourdes, me forçant à les fermer pour être mieux happé par l'obscurité de sa silhouette.
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