Tome IV - Chapitre 9 : Le secret d'Orion Black
Est-ce que j'ai oublié de poster hier ? Oui, c'est bien possible. Vraiment désolée haha ! Mais j'avais plein de choses à faire : lire le prologue de la nouvelle histoire de Perri - rah, encore un banger -, regarder Bridgerton - Penelope, t'es la queen que tu penses être - et évidemment regarder également le dernier épisode de Doctor Who ! Quelqu'un regarde d'ailleurs ? Parce que je peux en parler pendant des heures haha !
Sinon, au sujet de ce chapitre, on reprend là où on s'était arrêté : Sirius vint de quitter Square Grimmaurd après avoir retourné le bureau d'Orion et avoir revu une dernière fois Regulus ! Let's go !
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Chapitre IX : Le secret d'Orion Black
La nuit était chaude, quoique venteuse. Remus s'en préoccupait peu. Assis sur un muret en pierre qui délimitait la propriété de leur QG perdu dans les landes irlandaises, il offrit son visage à la brise tiède et contempla les étoiles.
Le spectacle ne manquait jamais de lui voler son souffle. C'était si différent de Londres où la nuit ne paraissait jamais vraiment profonde, comme si le jour attendait de revenir, tapis dans l'ombre. L'éclairage urbain ne laissait pas aux étoiles le droit de briller à sa place. Ici, elles n'avaient aucune concurrence. C'était comme à Poudlard. C'est peut-être pour cela qu'il aimait autant le ciel du QG : il était identique à celui des montagnes écossaises, seul endroit où il s'était vraiment senti à sa place.
Il ne savait pas vraiment s'il pouvait dire la même chose de l'Ordre, même au bout d'un an, et cette idée le dérangeait un peu. Ce n'était pas la faute de ses amis, tous occupés, mais plutôt de l'atmosphère qui semblait s'alourdir de jour en jour. Et puis, il y avait les membres avec qu'il faisait des missions – à qu'il confiait un peu sa vie sous un certain angle – mais qui n'avait pas la moindre idée de qui il était vraiment. Un an. Il avait réussi à maintenir son secret pendant un an et le stress quotidien que ça demandait pesait autant que l'atmosphère tendue de la guerre. Avec tout ça, il n'avait pas besoin de stress supplémentaire, mais ça aurait été sans compter sur Sirius Orion Black en personne.
- Allez, Patmol, reviens, marmonna-t-il dans la nuit.
Agacé, il scruta l'étendue d'herbe face à lui. Aucune trace de Sirius depuis son départ il y a presque deux heures. Sa moto avait disparu. Intérieurement, il s'était donné jusqu'à minuit : si Sirius n'était pas revenu d'ici là, il irait le chercher, même s'il fallait qu'il enfonce la porte de Square Grimmaurd et l'arrache aux mains de son père pour cela. Rien qu'imaginer la scène lui noua le ventre. Il soupira.
Il avait laissé Alexia et Peter à l'étage, incapable d'aller dormir malgré la fatigue. Enchaîner sa journée de travail, la réunion du groupe de paroles avec Ornella et Greyback, et maintenant subir les disputes dramatiques de ses amis lui donnaient envie de rouler en boule et de ne plus ouvrir les yeux pour 24 heures minimum. Il avait de la chance : la pleine lune n'était même pas proche. La solitude lui allait malgré tout bien pour le moment. Il n'avait pas la force de soutenir Alexia, ni d'écouter un énième récit de sa dispute avec Sirius. Il laissait ça à Peter. Etonnement, les deux semblaient s'épauler parfaitement l'un l'autre. Son rôle à lui était ailleurs, il l'avait toujours été. Si James n'était pas là, il était le deuxième plus à même de gérer Sirius.
Et justement... Dans la nuit calme, il entendit soudain un bruit sourd, tout sauf naturel. Il leva la tête. Une lueur se détachait dans le manteau sombre du ciel et ça n'avait rien à voir avec les étoiles. Il plissa les yeux, ébloui par le phare de la moto volante qui descendait en vitesse vers le sol. Une seconde plus tard, Sirius mettait pied à terre. Remus resta assis sur son muret, impassible, et attendit qu'il le rejoigne. Il sembla hésiter un instant. Les épaules voûtées, il finit pourtant par s'y résoudre et approcha jusqu'à être face à face avec lui.
- Je croyais que tu travaillais tard ? lui jeta-t-il, mal à l'aise. Tu dors pas ?
Remus haussa un sourcil. Voir Sirius gêné était une occurrence rare, mais il avait appris à reconnaître les indices sur son visage, à peine perceptibles et loin de son assurance habituelle.
- J'aurais bien aimé, mais mon lit était déjà pris par une Alexia en larmes, répliqua-t-il d'une voix dure. Une idée du pourquoi ?
- Lunard...
- Non, Sirius, me sors pas du « Lunard » pour t'en sortir. Merlin, il est plus de minuit ! Où est-ce que t'étais ? Qu'est-ce qui t'as pris ?
- Je...
A court de mot, son ami laissa le silence s'étendre entre eux. Remus retint un soupir. Il aurait dû le savoir : la méthode frontale ne fonctionnait jamais vraiment avec Sirius et, défait, il se contenta de plonger la main dans la poche de sa veste en cuir. Sirius ne chercha pas à protester quand il en sortit son paquet de cigarettes et qu'il se servit avec autorité. Il en tira deux. A peine avait-il glissé la sienne entre ses lèvres que la baguette de Sirius surgit devant son visage pour l'allumer. Il tira une bouffée avec reconnaissance et se rassit sur son muret en pierre, sous les étoiles.
Ses poumons protestèrent presque, peu habitués. Avant l'Ordre, il ne fumait déjà pas beaucoup, seulement durant les soirées pour passer le temps et faire comme les autres, mais depuis un an il n'avait pratiquement pas touché à une cigarette. Il n'aimait pas particulièrement fumer de toute façon, même si ce soir il accueillit la sensation de sentir ses muscles se dénouer avec gratitude. A ses côtés, Sirius avait déjà tiré trois bouffées de plus que lui et il roula des yeux. C'était toujours le problème lorsqu'il fumait avec lui. Sirius fumait plus vite. Il l'avait toujours fait et c'était une constance dans la vie de Remus. De manière générale, il était toujours plus lent que James, Sirius et Peter. Il marchait plus lentement, prenait le temps de penser à la conséquence de ses mots, il ne faisait pas de gestes trop brusques ou n'élevait pas trop la voix pour se faire remarquer. Il savourait sa cigarette et lui laissait le temps de faire effet sur son corps tendu. Sirius, lui, inspirait et expirait la fumée comme si ça allait l'empêcher de basculer, comme s'il voulait que ça lui brûle les poumons, que ça le consume entièrement. Et c'est pour cela qu'il se retrouva à attendre que Remus termine, l'air nerveux, avec pour seule occupation la contemplation du ciel. Il eut pitié de lui et renversa la tête en arrière.
- Où est-ce que t'es ? voulu-t-il savoir, curieux.
Sirius pointa sur leur gauche sans hésiter.
- Là. Dans la constellation du Grand Chien. C'est l'étoile la plus brillante.
- Evidemment... (Il cacha son sourire en exhalant sa fumée dans le vide). Tu laisses jamais rien au hasard, hein, Patmol ?
- Comme si j'avais fait exprès. Dis-ça à mes parents, ils ont choisi mon prénom. Je crois même que mon père devait y trouver une certaine ironie... Dans le mythe, Sirius est le chien du chasseur Orion. Quoi de mieux pour nommer son héritier que tu veux mener à la baguette ?
Amer, Sirius fusilla les constellations au-dessus d'eux, comme si c'était toute sa famille qu'il pouvait atteindre ainsi et Remus secoua la tête.
- Dommage pour lui, non ? commenta-t-il platement. Il a oublié qu'un chien, ça mord.
- Hum... Pas aussi fort qu'un loup...
- Beau trait d'esprit. Tu me demandes d'aller mordre ton père ?
Sirius sourit.
- Non, ça ira. Je disais surtout ça parce que je m'attendais à un sermon en bonne et due forme de Remus John Lupin avec sa plus belle voix de préfet. Au lieu de ça, j'ai le droit à une leçon d'astronomie et à une cigarette au clair de lune.
- L'un n'exclut pas l'autre. Mais je me suis dit que ça ne changerait pas grand-chose, avoua-t-il en sentant la fatigue s'installer dans ses os. On n'est plus à Poudlard, je n'ai pas à te faire la morale tout le temps. Et surtout, ça concerne Alexia et toi. Juste, je me permets de donner mon avis parce que ça me prive de mon lit : elle a raison sur une chose, Patmol. Si tu n'arrives pas à te défaire des Black, c'est parce que tu retournes vers eux, encore et encore. Faut que t'arrêtes.
Le sourire de Sirius avait disparu. Les traits contractés, il eut presque un mouvement de recul et Remus se rendit compte que c'était peut-être la première fois qu'il était aussi direct avec lui au sujet de sa famille. D'habitude, il laissait ce rôle à James. Mais aujourd'hui, James avait sa propre famille en ayant épousé Lily et il supposait qu'il récupérait pour ce soir le rôle du meilleur ami au sage conseil. Sirius fit mine d'examiner le muret avec attention.
- Ce n'est pas moi qui retourne vers eux, grommela-t-il en guise de défense. C'est eux qui sont partout, qui reviennent sans cesse m'empoisonner la vie...
- Vraiment ? Et ce soir, alors ? T'étais où ?
Il posait la question pour la forme. Il en avait une bonne idée : Peter et Alexia l'avaient confirmé eux aussi et il le voyait même dans le regard un peu voilé de Sirius. Il n'y avait que Square Grimmaurd pour produire cet effet chez lui.
- Ce n'est pas la même chose... Mon père, il est allé voir Alexia et...
- Je sais, elle m'a expliqué, coupa-t-il, agacé qu'il s'en serve comme excuse. Mais c'était il y a des mois, Sirius ! Et elle l'a envoyé balader parce qu'elle a assez de caractère pour le faire. Franchement, si tu y es allé ce soir, ce n'est pas pour elle. C'est pour toi.
La vérité si brutalement assenée laissa Sirius à court d'argument. Ils échangèrent un long regard avant de détourner les yeux et il se força à ne pas s'excuser, ni à adoucir ses mots par une blague. Il n'aimait pas faire ça... Il était le premier à savoir à quel point c'était difficile de se défaire d'un mal qui nous rongeait. Combien de fois ses amis lui avaient-ils rabâché que sa lycanthropie ne faisait pas de lui un monstre et n'avait pas à régir sa vie ou sa relation aux autres ? Combien de fois s'était-il dit intérieurement que leur bonne volonté ne suffisait pas à effacer la réalité et qu'ils ne comprenaient juste pas ? Sirius devait sûrement se dire la même chose à cet instant. La seule différence, c'est qu'il ne voulait pas le reconnaître. Il aimait affirmer haut et fort que les Black ne lui étaient rien, qu'il les avait laissés derrière lui, mais ses actes contredisaient toujours ses grands discours. C'était épuisant à gérer. Pire, ça en avait blessé Alexia ce soir.
- Eh Lunard... ? souffla soudain Sirius.
- Ouais ?
- Je peux t'avouer un truc ?
Surpris, il haussa un sourcil. D'habitude, ce genre de confession était destinée à James, mais il n'allait pas s'en plaindre.
- J'écoute, promit-il, curieux.
Du coin de l'œil, il remarqua que Sirius ne le regardait même pas : il avait le regard fixé droit devant lui sur les landes irlandaises et il l'imita donc par pudeur. Son ami se râcla la gorge.
- Je crois qu'en fait... j'y avais jamais vraiment cru. Avant que ça arrive. Tout le côté, « on va te déshériter et te mettre à la porte ».
- Comment ça ?
- Je sais pas... La Harpie me menaçait de me déshériter tout le temps, c'était devenu la menace un peu fantôme au-dessus de ma tête pour l'obliger à rentrer dans le rang, à ne pas la contredire pendant les repas de famille... Mais je la croyais pas vraiment. Mon père ne disait rien lui en plus et je savais que c'était sa voix qui comptait.
- Oh...
Il ne savait pas quoi dire d'autre, ni s'il fallait même qu'il commente. Heureusement, Sirius était lancé et ne parut pas s'en apercevoir.
- Vraiment, je le croyais pas. Pas avant que Tu-Sais-Qui commence à prendre du pouvoir et qu'ils commencent à en parler de plus en plus à cause de Bellatrix. Parce que... comment dire... (Il expira, tendu). Quand j'étais petit, la chose la plus importante, ça avait toujours été la famille. La famille, c'était tout ce qui comptait. Même quand Andromeda a été reniée, je pense qu'une part de moi se disait qu'elle finirait par... revenir d'une façon ou d'une autre. Pas publiquement, ils veulent garder la face, mais elle était de la famille, alors ils trouveraient un moyen, quelque chose. C'était naïf ou arrogant, je m'en rends compte maintenant... Enfin, ce qui l'était plus, c'est de croire que... que ça m'arriverait pas à moi. Jamais...
Sirius secoua la tête avant de se tourner brièvement vers lui, anxieux, comme s'il s'attendait à ce qu'il se moque de lui et qu'il venait de dire quelque chose d'idiot, mais Remus se concentra pour rester stoïque. Il attendit patiemment que Sirius reprenne.
- Mais un jour... Enfin, tu sais ce qui s'est passé, soupira-t-il. Au fond de moi, je continuais à les pousser à bout parce que je me disais qu'ils ne pouvaient pas me faire ce qu'ils avaient fait à Andromeda. J'étais un garçon, j'étais l'héritier... Ca me protégeait. Et puis j'ai claqué la porte et ils m'ont laissé faire, ils m'ont effacé de la tapisserie.
- De la tapisserie ?
- Une espèce de fresque énorme dans le salon avec notre arbre généalogique. Si tu es brûlé, t'appartiens plus à la famille.
Remus fronça les sourcils.
- Mais je croyais... Je veux dire, ils ne t'ont pas déshérité légalement, non ? protesta-t-il. C'est ce que t'avais entendu chez les Malefoy.
- Hum... Mais là, c'est de l'administratif. La tapisserie, c'est symbolique, c'est presque plus important pour eux, je te l'ai dit avec les constellations. Là, ça revenait à briser la règle la plus importante. « La famille passe avant tout ».
- Sirius...
- Et je sais, c'est hypocrite que je dise ça ! se jugea-t-il lui-même, les mots s'échappant de ses lèvres avec rapidité comme s'il n'arrivait pas à les retenir. Parce que je voulais partir. C'est moi qui ait claqué la porte ! Mais... mais... c'était terrifiant, en fait. De me retrouver au milieu de Londres en me disant que je ne pouvais pas revenir. Seul.
- Sirius, t'avais seize ans ! Seize ans ! C'est complètement normal. Et t'as pu aller chez James...
Le prénom de leur meilleur ami sembla percuter Sirius au lieu de le réconforter. Il baissa la tête.
- Ouais... murmura-t-il. Mais je détestais ressentir ça. J'aurais dû sauter de joie d'enfin être libéré de cette foutue maison et de cette foutue famille et en fait... tout ce que je me disais c'était que j'avais fui sans qu'on me retienne, que j'aurais peut-être dû me battre plus contre eux. Être plus courageux comme toi ou James. Seulement, je l'ai pas fait. Je ne me suis pas battu parce que... ils étaient ma famille... Et c'était la règle la plus importante.
Remus déglutit. De toutes les confessions possibles, il ne s'était pas attendu à celle-ci et il se retrouva soudain dépourvu de mots de réconfort, conscient qu'ils paraîtraient certainement superficiels. Merlin, où était James quand on avait besoin de lui ?
- Je pense que c'est plutôt normal... souffla-t-il prudemment. C'est dur de briser les liens avec sa famille, même quand une part de nous le veut. Regarde mon père. Il déteste ce que je suis, mais... mais je reste son fils. Et le fait que tu ne sois pas déshérité, même légalement, je pense que ça a son importance.
- Peut-être...
- C'est presque sûr, Patmol. Et vraiment, je pense qu'on a trop tendance à croire que... juste partir de chez toi était une victoire. Une fin en soi. Seulement, ç'en était pas une, il y avait forcément un « après », c'est normal. (Une pensée se glissa alors soudain en lui et il plissa les yeux). Et ce soir... Tu les as vu ? A Square Grimmaurd ? Y'avait quelqu'un ?
Après tout, ça avait un peu été tout le but de sa visite, mais étrangement Sirius n'en avait pas dit un mot. Il ne paraissait pas non plus avoir pris des coups, ni même des sortilège, et c'était déjà rassurant. Les épaules tendues, ce dernier mit pourtant quelques secondes à répondre, puis finit par secouer la tête de dépit.
- Non, affirma-t-il avant d'ajouter, sardonique. La maison était vide. Même là, mon père fait tout pour taper sur les nerfs.
- Hum...
Remus tenta de percevoir une faille dans sa voix – quelque chose – mais Sirius sembla sincère. Ça ne voulait rien dire, bien sûr. Sirius était passé maître pour dissimuler ce qu'il pensait vraiment et, à part James, peu de personnes arrivaient à voir à travers son masque. Un jour, il avait cru en faire partie, mais aujourd'hui – avec les secrets qui s'accumulaient, les jours sans se voir et la tension ambiante – il n'en n'était plus sûr.
Il culpabilisa de douter pourtant... Sirius n'avait pas de raison de lui mentir sur le papier, mais il le savait : les Black étaient souvent son exception et il tenta d'ignorer le nœud dans son estomac qui le poussait à l'interroger davantage. Il ne voulait pas risquer de découvrir que Sirius ne plaçait pas assez de confiance en lui pour tout lui avouer.
- Tant mieux, je suppose, apprécia-t-il avec un enthousiasme feint. T'es reparti directement du coup ?
- Presque... Je n'allais pas louper l'occasion, sinon Maugrey m'aurait assassiné.
- Il t'aurait assassiné pour l'idée d'y aller de base, Patmol !
- Ouais, c'est pour ça que j'ai ramené ça ! se vanta-t-il en brandissant soudain quelque chose. C'est ma police d'assurance contre une belle engueulade.
Dans la nuit, il eut dû mal à comprendre ce que Sirius tenait et il dut se pencher pour percevoir le petit rectangle sombre. Curiosité piquée, il en oublia sa boule au ventre. Il tendit la main l'objet, mais Sirius le maintint hors de portée d'un geste vif.
- On sera mieux à l'intérieur pour regarder, non ?
- Ouais, sans doute.
Hésitant, il jeta un coup d'œil à la maison derrière eux. La lumière tamisée de sa chambre partagée avec Peter brillait encore, signe que lui et Alexia ne dormaient pas, mais il supposait qu'ils ne pouvaient pas rester dans le jardin toute la nuit. Résolu, ils quittèrent donc leur muret pour traverser le jardin et revenir à l'intérieur où la vieille pierre avait conservé la fraîcheur.
- Je vais chercher les autres, fit-il à Sirius par-dessus son épaule dès qu'ils furent dans la cuisine. Je pense qu'il vaut mieux l'examiner à plusieurs.
Sirius ne parut pas enthousiaste à l'idée de faire descendre Alexia, mais il hocha la tête sans un mot.
- Ouais... je vais faire du thé.
- Bonne idée. Si britannique.
- On m'accusera pas de pas être patriote au moins, rétorqua-t-il.
Remus retint un rire. Entre la chambranle, il prit juste le temps de lancer une indication avant de monter à l'étage :
- Et ne confonds pas ma tasse avec celle de James. Je ne veux pas mourir de diabète.
- Un seul sucre, Lunard, je sais ! Tu crois que j'étais où pendant sept ans au petit déjeuner à part en face de toi ? grommela Sirius dans sa barbe.
Il l'entendit tout de même. Au fond de lui, il trouva ce détail presque réconfortant : même la distance imposée par l'Ordre ne pourrait pas briser l'amitié que les Maraudeurs avaient construit pendant Poudlard. Cette période leur appartenait et même la guerre ne pourrait pas la ternir, contrairement à ce qui viendrait plus tard.
Deux par deux, Remus monta les marches et le vieux bois grinça sous son poids. Avoir soudain un but pour l'Ordre semblait effacer un peu la tournure dramatique de la soirée. Lorsqu'il entra dans sa chambre, Alexia et Peter étaient encore debout, comme il s'y attendait, et interrompirent leurs messes basses dès que la porte s'ouvrit.
- Alors ? demanda Peter. Il est revenu ?
- Oui. Et il s'est calmé j'ai l'impression. Mais venez, descendez, faut qu'on vous montre quelque chose.
- Quoi ? Mais...
Alexia cilla, prise au dépourvu. Visiblement, elle s'attendait à se confronter à Sirius et Remus retint un mouvement d'impatience.
- Il est allé à Square Grimmaurd, on avait raison, expliqua-t-il en vitesse. Mais ça va mieux, je te dis. Il a ramené quelque chose qui pourrait servir. J'ai proposé qu'on l'examine tous ensemble, ça pourrait être important. Vous venez ou pas ?
- Hum... oui, oui... On arrive.
- Parfait. James et Lily ? Ils sont là ?
Il n'avait même pas fait attention à leur porte quand il était rentré de sa « réunion » avec Ornella il y a une heure, trop occupé à angoisser pour Sirius et à calmer Alexia. Peter secoua la tête.
- Ils sont à Carbonnes-les-Mines chez les parents de Lily. Elle les avait pas vu depuis le mariage, elle voulait y passer le week-end.
- Tant pis, on leur racontera si on trouve quelque chose. Allez, venez ou Sirius va commencer sans nous.
Et même s'il n'osait pas l'avouer, l'idée le mettait mal à l'aise. Dès que ça touchait aux Black, les réactions de Sirius étaient imprévisibles – il l'avait bien prouvé ce soir – et il ne voulait pas prendre le risque qu'il garde des informations pour lui. James l'aurait sûrement fustiger de douter ainsi de leur meilleur ami, mais il n'oubliait pas qu'il leur avait dissimulé un moment l'engagement de son frère chez les mangemorts en septième année, même si tout le monde préférait fermer les yeux sur cet épisode.
Alors qu'il redescendait, il entendit vaguement Alexia marmonner ce qui ressemblait à un « urgence de l'Ordre toujours plus importante » mais quand il se retourna au pied de l'escalier, Peter lui donnait un coup de coude et elle enroula ses bras autour d'elle avant de le suivre jusqu'à la cuisine. Sirius était assis, le carnet posé à plat devant lui avec quatre tasses de thé. La pièce se chargea de tension dès qu'il croisa le regard d'Alexia.
Remus s'éclaircit la gorge.
- Très bien, tout le monde va m'écouter, décréta-t-il, décidé à prendre les choses en main. Il est 1h du matin, je suis fatigué, et on veut tous aller dormir. Donc on va analyser ce carnet comme des agents de l'Ordre bien entraînés pour sauver les apparences et ensuite si vous voulez rester parler, aucun problème. (Il pointa leur groupe avec fatalisme). Alexia, Sirius est désolé. Sirius, Alexia est désolée. On est juste tous à cran, mais est-ce qu'on peut faire un effort juste si ça nous aide à trouver enfin quelque chose contre les mangemorts ?
Il y eut un instant de flottement où Peter, gêné, parut vouloir se noyer dans sa tasse de thé à en avoir le nez presque plongé dedans. Sirius et Alexia, eux, échangèrent à nouveau un regard, puis hochèrent la tête doucement.
- Remus a raison, souffla-t-elle finalement. On est à cran, pas besoin d'en parler plus. Montrez-nous le carnet.
- Alex...
- J'ai dit que c'était bon, Sirius, vraiment.
Autoritaire, elle tira la chaise face à lui pour s'installer autour de la table et il sembla vouloir protester – pour s'excuser ou relancer le débat, impossible à dire – mais Remus intervint en vitesse.
- Ouvre-le, allez.
Avec réluctance, Sirius s'exécuta, vaincu. Ils se penchèrent tous immédiatement au-dessus du carnet. Carnet qui s'avéra bien banal à sa plus grande déception. Il n'avait pas l'air bien différent que celui que Marlène avait trouvé chez Lucius Malefoy d'après ce qu'elle leur avait raconté : des colonnes, des chiffres, des noms. Pages après pages, le même processus se répétait d'une écriture fine et élégante, aussi précise qu'incisive. Le style Orion Black à n'en pas douter.
- Encore des chiffres incompréhensibles, geignit Peter.
- Mais les noms, on les connait, objecta Alexia. Là, Malefoy. Nott. Avery. Fawley. Lestrange. Y'en a plein.
Du doigt, elle suivit chacune des lignes.
- Ce sont des transactions financières, analysa Sirius en acquiesçant. Mais pourquoi est-ce qu'il garderait ça dans un carnet dans son bureau ? Il a toute une société de finance pour le faire, c'est son portefeuille de clients habituel...
- Peut-être que les transactions servent à financer les mangemorts ? Comme Malefoy ?
- Non, ça n'aurait rien d'officiel comme ça. C'est trop transparent à cette échelle et il n'est pas aussi bête que Malefoy, je peux au moins lui reconnaître ça. Enfin, il y a un truc de louche, oui, mais pas autant... En plus, regardez, le coffre destinataire est toujours le même.
Cette fois, Sirius pointa la dernière colonne où une seule série de chiffre et de runes s'étirait. Remus fronça les sourcils.
- On a des runes dans nos numéros de coffre à Gringotts ? Je sais que le mien est pratiquement vide, mais quand même, je l'avais jamais remarqué.
- Non, pas pour les particuliers. Ils ajoutent des runes seulement pour les numéros de coffres rattachés au Ministère ! affirma Alexia. J'en ai déjà vu dans les parapheurs que je dois emmener de service en service.
Ils lui jetèrent tous un regard surpris, plein d'espoir. Sirius glissa le carnet vers elle sans cérémonie.
- Alex, t'es un génie ! Et t'arriverais à savoir ? A quel service ou département le coffre est relié au Ministère ?
- Peut-être... Attends, laisse-moi réfléchir.
Peter toussa dans sa gorgée de thé et leva la main, les traits tirés.
- Hum, les gars ? Je suis peut-être juste lent mais...
- Très certainement.
- La ferme, Sirius, rétorqua Peter sans même tourner la tête vers lui avec le ton de l'habitude. Mais je croyais que c'était courant que les grandes familles de sangs-purs fassent des dons ou financent des choses au Ministère, non ? Pourquoi ça serait pas ça ?
Ils s'immobilisèrent tous, soudain alertes. Remus retint un grognement.
- Il n'a pas tort... Ca se trouve, c'est juste une opération financière à part, mais c'est juste les dons habituels pour rester dans les bonnes grâces des Hauts Fonctionnaires ?
- Peut-être, convint Sirius en fronçant le nez. Mais je sais pas, je trouve la liste des donataires un peu trop spécifiques. Princesse, alors, une idée ?
Alexia se crispa au surnom, mais répondit d'une voix égale :
- Je ne suis pas sûre totalement, il faudrait que je vérifie au travail, mais si ma mémoire est bonne... je crois que c'est un des numéro de coffre rattaché au Département des Mystères.
- Le Département des Mystères ? répéta-t-il. Qu'est-ce que les mangemorts auraient à voir avec... Oh ! Bagnold !
- Hein ? Quoi, Bagnold ? fit Peter.
Mais Sirius avait déjà compris. Il se leva, soudain agité et enthousiaste, et donna un coup sur la table pour marquer son assentiment.
- Lunard a raison ! Réfléchis, Pete. Qui est dans le viseur des mangemorts depuis des mois parce qu'elle va sûrement piqué sa place à Minchum aux prochaines élections ? Qui est contre la magie noire ? Et qui est directrice du Département des Mystères ?
- Millicent Bagnold... souffla Alexia en réalisant à son tour. (Elle les regarda tour à tour, perplexe). Bon c'est à moi d'être lente, désolée, mais... pourquoi ? Pourquoi les familles de sangs-purs affiliées aux mangemorts financeraient le Département de celle qu'ils ne veulent surtout pas voir élue ? Ça n'a aucun sens !
La remarque les coupa dans leur élan et Remus eut la sensation de se prendre un mur à pleine vitesse, comme s'il venait de faire une découverte importante mais que la barrière du quai 9 ¾ s'était soudain matérialisée devant lui. Sirius, évidemment, ne se laissa pas freiner.
- C'est vrai, mais vous vous souvenez de ce que Maugrey a dit la dernière fois ? Il y a des fuites au Ministère, des infos qui filtrent. Peut-être que les donations servent à ça : sous couvert de vouloir financer les grandes découvertes magiques de notre monde et se donner de l'importance, ils s'y mettent à tour de rôle pour donner de l'argent contre des renseignements sur Bagnold ?
- Je croyais que les Langues de Plomb ne pouvaient rien dire ?
- Pas sur leurs recherches, non. Mais sur leur patronne ? Est-ce que le sortilège de langue de plomb va jusque-là ? Lunard, t'en penses quoi ?
Surpris que Sirius demande son avis sur la question, il prit le temps de peser ses arguments dans sa tête quelques secondes.
- J'en pense que ça se tient, admit-il. Passer par Orion Black, respecté dans la finance magique, c'est l'écran de fumée parfait en plus. Mais il faudrait qu'on ait plus de preuves que ça. Qu'on interroge quelqu'un qui travaille dans le Département.
- Et qui ça ? Qui travaille là-bas ? demanda Peter.
Ils se tournèrent instinctivement vers Alexia.
- Je ne sais pas, je ne connais pas tous les employés du Ministère ! se défendit-elle. Mais de notre année à Poudlard, il y avait un Serdaigle je crois, Rookwood ? Et puis... oh !
- Lucinda ! lâchèrent-ils tous au même moment.
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Dorcas voulait s'enterrer sous terre. Ce qui devait être un pléonasme, mais qu'importe. D'ailleurs, non, elle avait tort. S'enterrer serait revenu à être encore plus proche du Ministère et c'était bien la dernière chose qu'elle voulait. A choisir, elle aurait même préféré se tenir bien loin de la grande institution du monde magique, seulement Maugrey ne lui avait pas laissé le choix. Ça aurait été trop facile.
Lunettes de soleil vissées sur le nez, elle parcourait ainsi Londres d'un pas énergique, résignée. Elle n'avait vraiment pas prévue sa journée comme cela de base : elle avait eu un planning de mission, dont notamment des heures de surveillances devant la maison de Millicent Bagnold avec Frank Londubat et elle espérait pouvoir discuter un peu avec lui de magie offensive. Le sujet l'avait déjà intéressé pendant sa formation dans l'Ordre avec Fabian et la perspective d'un Auror promettait d'être intéressante. Sauf que Sirius lui avait gâché ses plans.
Tous réunis au QG pour évoquer sa découverte de la vielle – Maugrey avait eu l'air de songer à dix techniques de meurtre différentes quand il avait appris pour Square Grimmaurd – ce crétin n'avait rien trouvé de mieux que de répondre à la question « qui a un contact Langue-de-Plomb au département des Mystères ? » un tonitruant « Dorcas, elle a son ex ! ».
Encore une preuve s'il en fallait une qu'elle avait décidément des goûts terribles en matière d'ex... Quoique, elle mettait Lucinda bien au-dessus de Sirius. Il faudrait qu'elle songe à lui dire, juste pour voir son expression indignée. Rien qu'en l'imaginant, elle sentit un sourire étirer ses lèvres colorées de rouge.
Elle s'entêtait à se convaincre depuis ce matin qu'elle n'avait mis du rouge à lèvres que parce qu'elle le voulait et pas pour une autre raison plus ou moins cachée. Enfin, peu importe. Peut-être qu'elle devrait attendre pour jeter sa pique à Sirius... Si Alexia l'entendait, ça causerait sûrement des tensions et ce n'était déjà pas ce qui manquait d'après ce que Peter et Remus lui avaient raconté en restant évasifs. En réalité, elle n'avait pas posé de question, ni prétendu s'y intéresser. Ça faisait sûrement d'elle une mauvaise amie, mais elle n'était pas Lily ni Marlène par Merlin et sa patience avait des limites. Alexia broyait du noir depuis un an, comme si elle reprochait à tout le monde – mais surtout à Sirius – de ne pas pouvoir être plus active pour l'Ordre, et malheureusement personne ne pouvait rien y faire. Elle-même encore moins que les autres. Il y avait des choses plus importantes.
Des choses comme sa mission du jour.
Ladite mission sortait présentement d'une cabine de téléphone rouge et s'engouffrait dans la foule londonienne. Dorcas redoubla sa foulée, prise au dépourvu. Elle ne s'était pas attendue à ce que Lucinda sorte par l'entrée des visiteurs, mais peut-être qu'elle n'avait juste pas de cheminée reliée au réseau pour rentrer chez elle et qu'elle se répugnait à utiliser la fameuse entrée des employés par les toilettes. Dans tous les cas, il ne fallait pas qu'elle lui file entre les doigts.
Sans ménagement, elle bouscula un groupe d'irlandais et tendit la main d'instinct. Elle effleura juste son épaule.
- Luce... appela-t-elle d'une voix étouffée.
Par miracle, Lucinda l'entendit malgré tout par-dessus le bruit de la circulation et des passants. Elle se retourna, surprise. Et Dorcas tenta de masquer la sienne, dissimulée derrière ses lunettes de soleil.
Elle aurait dû s'y préparer mais revoir Lucinda en face après un an la projeta des mois en arrière, juste à la fin de Poudlard alors qu'elles s'éloignaient toujours un peu plus l'une de l'autre, entraînées dans des directions différentes par leurs aspirations. A l'instant, ces quelques mois s'effacèrent le temps d'un battement de cil. Lucinda n'avait presque pas chanté. Toujours ses grands yeux clairs et cette beauté un peu glacée. Elle avait simplement coupé ses cheveux au-dessus des épaules, ce qui lui donnait l'air plus mature. De manière générale, Lucinda avait de toute façon toujours fait plus mature qu'elle.
- Dorcas ?
- Eh... Je viens de te voir, là, dans la rue... et... j'ai juste voulu dire salut. Hum... salut ?
Merlin, qu'on l'enterre pour de vrai. Les frères Prewett et Emmeline auraient été indignés de ce qu'elle faisait avec leur formation.
- Oh, s'exclama Lucinda, étonnée. Salut... Pardon, je ne m'attendais pas à te voir...
- Non, non, t'inquiète pas. Je veux dire, moi non plus. (Son intonation sonna déjà plus convaincante et elle s'autorisa à respirer). Comment tu vas ?
- Hum, bien... Je viens de sortir du travail, là...
Elle fit mine d'être surprise.
- Oh vraiment ? Tu travailles toujours chez les Langues de Plomb alors ?
En septième année, ça avait été son rêve. Celui pour lequel elle avait refusé d'entrer dans l'Ordre malgré la proposition de Dumbledore. Celui pour lequel elle avait ensuite accepté de se faire effacer la mémoire. Celui pour lequel elle l'avait abandonné en route... Imperturbable, Lucinda ne tressaillit pas et se contenta d'acquiescer.
- Je suis en apprentissage chez eux, oui. Et toi ?
- Année sabbatique, expédia-t-elle en vitesse, peu désireuse de s'étendre sur ses activités. Et ça te plait ? Le Département des Mystères ?
- Oui, oui...
- C'est vrai ? C'est bien, je suis contente pour toi ! Ca te dirait d'aller boire un verre pour me raconter ? Je suis curieuse et c'est dingue de tomber sur toi par hasard alors...
Elle assortie sa proposition d'un sourire étudiée et remonta enfin ses lunettes de soleil dans ses cheveux, juste pour planter son regard dans celui de Lucinda avec conviction. Cette dernière marqua un temps d'arrêt. Quelques secondes, elle la dévisagea, l'air de se demander ce qui était en train de se passer, puis la gêne tomba sur son visage.
- Je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée...
- Oh allez Luce. Juste pour se raconter un peu l'année, ça m'intéresse vraiment. Il va bien falloir que je trouve quelque chose à faire de ma vie, j'aime entende les autres me raconter leur expérience !
Lucinda pencha la tête sur le côté.
- Je n'ai pas encore été soumise aux mêmes sortilèges que les vrais Langues de Plombs, mais je suis censée ne rien dire non plus, tu sais. Je ne pense pas que je sois vraiment la bonne personne...
- Mais si, au contraire ! J'ai déjà parlé à tous mes amis et rien ne m'intéresse. Je fais trop mal le café pour être secrétaire comme Alexia, je n'ai clairement pas les compétences pour être médicomage comme Lily et surtout je suis trop jolie pour travailler à la Poste de Pré-au-Lard comme Peter ! Alors autant saisir l'occasion pour discuter avec toi, non ? Dis-moi un peu comment ça se passe au fameux Département des Mystère, juste en restant vague. Et si c'est autour d'un mojito, c'est encore mieux.
Un demi-sourire étira la bouche de Lucinda et elle réalisa qu'elle essayait peut-être un peu trop de paraître décontractée. Elle se mordit l'intérieur de la joue, mortifiée. Sirius Black, je te déteste, songea-t-elle avec hargne.
- Donc c'est juste pour le travail ? s'assura Lucinda. Rien d'autre, on est d'accord ?
- Je le jure sur la tête chauve d'Harold Minchum et de toutes les grandes pompes du Ministère !
Elle éclata de rire.
- Dans ce cas, allons-y pour le mojito.
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Et voilà ! Petite conversation à coeur plus ou moins ouvert entre Remus et Sirius où les doutes commencent à s'infiltrer sous l'amitié inébranlable et nouvelle piste pour l'intrigue avec le retour de Lucinda en personne ! Verdict ?
Teasing pour dans deux semaines... Avec le retour de Regulus et Marlène !
Chapitre 10 : Un monde de verre
" Pendant un instant, sa main resta suspendue dans le vide, exactement comme les grains de poussières autour d'eux, et il perçut la légère hésitation de Marlène. Puis, elle dut repousser l'hésitation car elle fit un pas vers lui avant de glisser sa paume contre la sienne. Il referma ses doigts autour des siens pour la tirer vers lui.
Depuis qu'ils se retrouvaient dans cette chambre, elle ne l'avait pas encore laisser l'embrasser. Il se souvenait encore trop bien de la manière dont elle s'était dérobée le premier jour et il n'avait plus insisté, paralysé à l'idée de la voir passer la porte et ne jamais revenir. Il lui laissait le temps. Peut-être qu'ils en manquaient cruellement pourtant – une guerre était imprévisible – mais il prenait ce qu'elle voulait bien lui donner. Aujourd'hui, elle le laissa enrouler ses bras autour de sa taille. Il eut l'impression qu'il aurait pu la briser".
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