Tome IV - Chapitre 15 : Pour Dora
HELLO !
Sorry, je n'ai pas eu le temps de poster la semaine dernière, ça a été un peu speed avec le retour de vacances. En tout cas, je me suis bien reposée, même si je n'ai pas eu le temps d'écrire. Je vous conseille vivement Séville, c'est une des plus belles villes que j'ai visité ;)
Sinon, à part ça j'espère que vous allez bien ! On approche doucement de décembre mine de rien donc deux messages :
1) Je rappelle que si vous voulez rejoindre la bande des supers lectrices pour se retrouver au Salon du Livre Jeunesse de Montreuil, c'est toujours possible ! Envoyez moi un message à moi ou à Perri
2) Le concours de créations pour noël. Je me tâte à le refaire cette année parce que je ne poste que sur une histoire en ce moment et je sais que plusieurs personnes qui participent souvent doivent être un peu occupé.es avec les études. Alors dites-moi : est-ce que ça vous tenterait qu'on poursuive la tradition et qu'on organise le concours de créations de Noël cette année (dessin, meme, aesthetic, moodboard, textes, créations artistiques en tout genre sur ATDM et/ou sur LHDI et où on votera à la fin pour les meilleurs !) ?
Sur ces bons mots, je vous souhaite une bonne lecture !
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Chapitre XV : Pour Dora
La chaleur dans la pièce était étouffante, sans doute une première pour le QG et ses murs en vieilles pierres. Sirius n'avait plus passé beaucoup de temps ici ces dernières semaines, mais maintenant que l'hiver s'était bien installé dans les landes irlandaises à l'approche de noël, il aurait vraiment cru ne plus sentir ses orteils, comme l'année dernière à la même période. Et bien, Gideon lui avait donné tort : il avait réussi à réparer la grande cheminée du salon et un feu imposant y crépitait actuellement, couvrant presque les conversations étouffées.
La chaleur était peut-être dû à cela aussi, maintenant qu'il y réfléchissait. Ils étaient presque tous réunis dans cette foutue pièce. Ça lui donnait l'impression d'être claustrophobe, lui qui avait un jour adoré les soirées pleine de monde dans la salle commune de Gryffondor. Simplement, l'ambiance était bien plus glauque aujourd'hui.
Maugrey, les Londubat et Benjy étaient en train d'étudier leur tableau d'indices, monté à la va vite dans le salon et le résultat faisait peine à voir. Ils n'avaient rien. En tout cas, rien qui aurait pu leur utile concernant la petite Nymphadora, disparue depuis plus de 48h désormais.
- Ce n'est pas normal, marmonna James à côté de lui. Si quelqu'un l'avait kidnappé, il y aurait eu une demande de rançon depuis le temps... Là, silence radio. (Il marqua une pause, hésitant). Hum, c'est bien ça, l'expression ?
Assise à même le sol sur le tapis, Lily pencha la tête en arrière vers eux pour répondre :
- Oui, c'est ça. Comme quoi, tu t'améliores en expression moldu.
Le compliment aurait pu être drôle si elle n'avait pas l'air aussi lugubre. Depuis qu'ils avaient appris la disparition de l'enfant – c'était Benjy qui avait été au courant en premier et qui l'avait rapporté à l'Ordre après que Ted Tonks ait accouru à la Bridage Magique pour signaler que sa fille avait disparu – Lily broyait du noir. Plus qu'eux tous en tout cas, puisque personne n'avait évidemment sauté de joie. Derrière son dos, Dorcas appelait cela « ses hormones de femme enceinte qui font une projection ». Honnêtement, il commençait à se demander si elle n'avait pas raison : Lily semblait avoir sa main greffée sur son ventre ces derniers temps alors même que ses pulls cachaient encore complètement sa grossesse.
- Peut-être qu'ils attendent le bon moment pour demander une rançon, justement ? suggéra-t-elle.
- Si je voulais une rançon, c'est pas l'enfant de Ted Tonks que j'aurais enlevé, intervint Fabian, pragmatique.
Visiblement, lui aussi se désintéressait du tableau d'indices de Maugrey.
- Et si c'étaient les mangemorts ? fit James.
- Pourquoi faire ? Ils recrutent chez les jeunes, mais pas à ce point-là, contra Dorcas depuis le canapé.
Sa cheville commençait enfin à guérir. Elle avait pu abandonner ses béquilles en début de semaine, mais maintenait toujours sa jambe un peu surélevée. C'est pour cela que Lily devait se contenter du tapis alors que Dorcas s'étalait de tout son long dans le sofa.
- Ne jamais sous-estimer des mages noirs ! aboya Maugrey, apparemment capable de tenir une discussion avec les Londubat et d'entendre la leur à la fois. Plus les recrus sont jeunes, plus elles sont influençables.
- Quand même... Elle a quoi ? Huit ans ?
Sirius fit tressauter sa jambe nerveusement.
- Sept ans, rectifia-t-il. Et elle a du sang Black. Faut pas exclure la possibilité qu'ils aient voulu défaire tout l'enseignement d'Andromeda.
- En mode lavage de cerveau ?
Il répondit à la question de Gideon par un simple haussement d'épaule, mutique. Il voulait à peine y réfléchir. Avant sa disparition, il n'y aurait même pas pensé, mais il ne voyait pas d'autre explication à son enlèvement si les mangemorts étaient derrière tout cela. S'ils avaient voulu simplement la tuer en guise de représailles, ils auraient déjà retrouvé un corps, aussi horrible l'idée était-elle. Il le savait bien : les mangemorts ne perdaient pas leur temps.
Face à eux, Benjy s'apprêtait sûrement à refaire un point sur le peu de choses que le témoignage de Ted Tonks leur avait apporté lorsque la porte du QG claqua soudain. Ils se retournèrent tous vers la cuisine face au bruit sourd.
- Je te jure que je vais t'arracher la tête, Sirius ! Viens ici ! hurla une voix.
Il écarquilla les yeux. Telle une furie, Andromeda en personne venait de surgir dans le salon. Du QG. De l'Ordre du Phénix. Le fameux QG de l'Ordre censé être connu seulement de ses membres et surtout caché pour en préserver la sécurité.
Une multitude de choses se passèrent alors en même temps : Maugrey dégaina sa baguette en une fraction de seconde, James se jeta devant Lily, Dorcas manqua de tomber à terre en se relevant précipitamment, Gideon et Fabian voulurent se saisir d'Andromeda, et enfin une nouvelle silhouette apparut dans l'embrasure du salon, essoufflée et paniquée. Peter.
Sirius décida de se concentrer sur lui au milieu du chaos, interprétant tout de suite son air coupable.
- Tu l'as amené ici ! Mais t'as perdu la tête, Queudver ?
- Elle voulait te voir ! se défendit Peter, la tête rentrée dans les épaules. Elle m'a menacé !
- Elle t'a menacé ? C'est ça ton excuse ? Donc le jour où Tu-Sais-Qui te demanda où est le QG, tu lui dessineras le plan sur une carte ?
Le visage de Peter vira à l'écarlate. Il n'eut pas le temps de répondre que Andromeda se remettait à vociférer, noyant le « eh, doucement Patmol » de James en défense de leur ami.
- Qu'est-ce que tu as fait, Sirius ? Par tous les mages, qu'est-ce que tu as fait ?!
- Moi ? Mais rien !
Ce n'était clairement pas la réponse à donner. Les yeux gris d'Andromeda brillait d'une fureur mal contenue et elle se débattit un peu plus contre la prise des Prewett, sans succès. Toutes les baguettes de la pièce étaient désormais pointées sur elle. Sirius déglutit.
- C'est ma cousine, c'est ma cousine ! tenta-t-il de calmer le jeu en constatant que Maugrey semblait prêt à jeter un sort d'une seconde à l'autre.
- Pas rassurant le moins du monde, siffla Benjy.
- Ma cousine qui n'adore pas la magie noire et est à peu près saine d'esprit, même si c'est pas évident à voir, là tout de suite. Sérieusement, lâchez-la. C'est la mère de Dora.
L'information ne parut émouvoir personne et aucune baguette ne s'abaissa. Ils étaient de toute façon probablement déjà tous au courant : Andromeda était reconnaissable avec ses longs cheveux noirs typique des Black et ses traits si semblables à sa sœur aînée. La ressemblance était d'ailleurs troublante à cet instant tant elle paraissait prête à lui sauter à la gorge. Il leva les mains, apaisant.
- Andromeda, sérieux, calme-toi...
- Me calmer ? hurla-t-elle de plus belle. Ils ont pris ma fille, Sirius ! Et c'est de ta faute !
- Quoi ?
Perplexe, il échangea un regard perdu avec James, plus proche de lui. Celui-ci se tenait toujours devant Lily, même si elle tentait de le repousser, et ce fut finalement cette dernière qui se fit la voix de la raison, comme d'habitude.
- C'est ridicule. Peter n'aurait pas pris le risque de ramener un imposteur sous la forme d'Andromeda Tonks. Est-ce que tout le monde pourrait se calmer et s'écouter ?
- Elle a raison, j'ai vérifié, s'empressa d'assurer Peter dans un filet de voix. Je lui ai demandé quelque chose que personne d'autre à part elle aurait pu savoir...
Sirius tourna son attention vers lui, encore plus perplexe. Qu'est-ce que Peter avait bien pu demander à sa cousine pour être certain qu'il ne s'agissait pas d'un mangemort sous polynectar ?
- Je lui ai demandé de quelle couleur était les paillettes que Dora avait mis dans tes cheveux... tu te souviens, en sixième année ?
- Oh...
Malin. Ils avaient peu à être présents ce jour-là et à part leur cercle très restreint d'amis, personne ne connaissait l'anecdote. Andromeda sembla définitivement perdre patience.
- C'est bon ? Vous en avez terminé avec vos mystères et vos jeux d'organisation secrète ? cracha-t-elle. Parce que ma fille est toujours aux mains de Bellatrix !
La phrase mit en alerte toute la pièce. Presque instinctivement, ils jetèrent tous une œillade au tableau d'indice installé, désespérément vide, puis se reconcentrèrent sur sa cousine. Benjy abaissa enfin sa baguette, même si tous les Aurors présents maintinrent leur garde.
- Pourquoi vous pensez que ça serait Bellatrix Lestrange qui l'aurait enlevé ? interrogea Alice Londubat d'une voix ferme.
Andromeda renifla avec mépris.
- Parce que ma sœur est trop fière de son coup pour ne pas le revendiquer. Lâchez-moi.
Les Prewett hésitèrent. D'un même ensemble, ils demandèrent silencieusement l'avis de Maugrey, véritable chef d'orchestre de la scène. Celui-ci finit par hocher la tête, bourru. Il fallut tout de même de longues secondes à Gideon pour relâcher sa prise. Libérée, Andromeda se dégagea d'un ultime coup d'épaule, le dos bien droit, puis plongea la main sa poche. Toutes les baguettes se redressèrent d'un coup et même James fit un pas de côté pour couvrir totalement Lily.
Sirius observa alors avec nervosité sa cousine sortir de sa cape un bout de parchemin. Elle le brandit bien haut, lentement et sans geste brusque, la mâchoire contractée. Fabian s'en saisit avant de le jeter vers Dorcas, toujours restreinte à cause de sa cheville.
- Lis, lui intima-t-il sans quitter Andromeda des yeux.
Dorcas s'exécuta sans même protester.
- « Il est temps que Nymphadora passe un peu de temps en famille, tu ne crois pas ? » entonna-t-elle d'une voix assez forte pour être entendue par tout le monde. « Je suis sûre que ça ferait aussi du bien à Sirius, surtout au vu de son comportement les dernières fois que nous nous sommes vus. Ne t'inquiète pas, quand il sera temps qu'elle revienne auprès de toi, vous serez mis au courant. Pas avant. Mais tu sais bien comme je suis impatiente, alors il ne faudra pas me faire attendre. Vous aurez une heure pour venir la récupérer au lieu et à l'heure que j'indiquera. Bella ».
- Merlin...
Il n'arriva pas à déterminer qui avait lâché l'expression. Tout ce qu'il retenait, c'était le jeu vicieux auquel se livrait Bellatrix et il fixa Andromeda, toujours livide et furieuse à la lecture de ce mot.
- Ca ne fait que confirmer que ce que je soupçonnais, dit-elle, la voix déchirée par l'angoisse. L'enseignante de Dora a dit que c'était sa tante qui était venue la récupérer.
- Et bien là voilà, la revendication qu'on attendait, commenta Frank Londubat. Meadowes, fais voir le mot. Il faut qu'on l'analyse, il y a peut-être des sorts jetés autour.
Andromeda secoua la tête.
- Il n'y en a pas. J'ai vérifié, je connais la signature magique de Bellatrix.
- Vous permettez quand même qu'on vérifie ?
La politesse recouvrait en réalité une affirmation déguisée en question. Andromeda se contenta de serrer un peu plus les mâchoires alors que Dorcas faisait passer le mot vers Maugrey, Benjy et les Londubat. Sirius, lui, ne la quitta pas des yeux. Il savait que si sa cousine n'avait rien trouvé, les Aurors ne trouveraient rien non plus. Elle avait toujours été excellente en enchantements et, même une fois sortie de l'emprise des Black, ce genre de sortilèges ne s'oubliait pas.
- Pendant que vous vérifiez, je peux lui parler ? demanda-t-il, l'estomac rongé par une émotion indéfinissable.
Immédiatement, Gideon roula des yeux. Il se prépara à encaisser une énième pique sur le fait que l'Ordre ne pouvait lui faire confiance s'il commençait à avoir des secrets, mais ce fut Alice Londubat qui lui sauva étrangement la mise.
- Emmène-la dans la cuisine, lui conseilla-t-elle avec autorité. Qu'elle se pose et se calme. On va étudier l'affaire de notre côté, d'accord ?
Même ses amis jetèrent un regard surpris vers l'Auror. Il haussa lui-même un sourcil, mais ne protesta pas. Peut-être que les fameuses hormones de grossesse jouaient autant sur Alice que sur Lily et qu'elle était prise d'un élan d'empathie pour Andromeda. Il ne chercha pas à le savoir. Il se contenta de prendre sa cousine par le bras, puis fit un sourire ironique à Gideon qui bloquait le passage vers la cuisine.
- Je te ramène un thé ? proposa-t-il, cynique.
- Va te faire voir, Black.
Mais il s'effaça quand même pour les laisser passer. Andromeda le devança, tête haute, et ne s'arrêta que devant Peter pour lui adresser un bref « merci ». Sirius préféra l'ignorer. Il n'était pas sûr que sa colère contre lui pour avoir ramené quelqu'un d'extérieur à l'Ordre au QG soit assez redescendue pour ça.
La porte de la cuisine venait à peine de se refermer que la tension éclata de plus belle, comme une corde tendue trop longtemps, prête à céder. Andromeda se tenait droite, les mains tremblantes de colère, et le fixait avec un mélange de défiance et d'indignation.
- Andy, écoute-moi... plaida-t-il.
Sa cousine l'interrompit aussitôt, la voix vibrante d'émotion.
- Ne m'appelle pas comme ça ! siffla-t-elle, s'approchant de lui de manière presque menaçante. (Elle marqua une pause, détaillant son visage d'une fureur froide). « Je suis sûre que ça ferait aussi du bien à Sirius, surtout au vu de son comportement les dernières fois que nous nous sommes vus », cita-t-elle, glaciale. Tu veux bien m'expliquer ce que ça signifie ?
Il déglutit, cherchant ses mots, mais tout ce qu'il parvint à formuler était teinté de culpabilité.
- J'ai affronté Bella, entonna-t-il avec prudence. Plusieurs fois, c'est vrai. Lors des missions de l'Ordre, et... il y a eu des échanges... assez vifs.
- Vifs, hum ? C'est comme ça que tu appelles ton comportement au mieux idiot, au pire complètement suicidaire ? Tu crois que je suis idiote ? Tu crois que je ne suis pas au courant de ce que tu as fait pendant la fête de fiançailles de Cissy l'année dernière ?
- C'était un accident, ça ne devait pas se passer comme ça...
- Je ne veux pas l'entendre. Regarde-moi, Sirius. Je t'ai aidé à trouver un appartement quand toute la famille t'avait tourné le dos, j'étais là après ta fugue et toi tout ce que tu trouves à faire pour me remercier, c'est te jeter à nouveau dans leur toile ? Est-ce que tu es stupide à ce point ?
La question était légitime. Elle restait même en cours de débat et pour un peu il aurait presque pu entendre Remus lui dire que c'était de sa faute s'il revenait toujours vers les Black. Simplement, Andromeda avait beaucoup moins de tact et n'allait pas l'épargner.
Il détourna les yeux, incapable de soutenir son regard, mais tenta quand même de se défendre par pur réflexe.
- Je ne pensais pas qu'elle allait s'en prendre à Dora... je te le jure, je ne pensais pas qu'elle allait aller aussi loin !
- Tu ne pensais pas ? répéta Andromeda, sa voix tremblant de rage. Ma sœur est une psychopathe, Sirius ! Une tueuse qui prend plaisir à torturer les gens. Bien sûr qu'elle irait aussi loin ! Elle n'a jamais connu de limites, tu le sais mieux que personne !
Elle se rapprocha encore un peu plus, à tel point qu'il sentit son souffle contre sa peau. Plus que jamais, elle le terrifia. Il réalisa qu'il ne l'avait jamais vraiment furieuse : les semaines qui avaient entouré sa fuite de la famille restaient un souvenir flou, il avait été à Poudlard, loin, et n'avait appris qu'elle avait été reniée qu'à son retour pendant les vacances. Personne n'avait jamais voulu lui raconter. Seule Narcissa s'était fendue d'un « c'était horrible », encore habitée par l'émotion malgré les réprimandes de tante Druella qui ne cessait de lui répéter de ne plus jamais prononcé le nom de sa sœur. D'un coup, il avait une bonne idée d'à quel point les murs avaient dû trembler le jour où elle s'était battue pour Ted Tonks et avait claqué la porte, bien avant lui.
Voyant qu'il ne trouvait rien à répondre, elle insista donc, implacable. Il la laissa se défouler.
- Je t'avais prévenu, dit-elle, les yeux soudain humides. Je t'avais dit de rester en dehors de tout ça, mais tu as continué à jouer les héros, à la provoquer. Tu as pris des risques, et maintenant, c'est ma Dora qui en paie le prix.
Cette fois, Sirius se sentit piqué. A son désarroi se mêla une pointe de colère et il retrouva enfin sa voix.
- Tu crois que je voulais ça, que j'ai fait exprès de la mettre en danger ? rétorqua-t-il, indigné. Tu crois que depuis des mois, je me bats pour que Dora... que ta fille... se retrouve entre les mains de cette timbrée ? Non, évidemment ! Si j'ai fait ce que j'ai fait, c'est parce qu'il faut bien qu'on s'oppose à Tu-Sais-Qui. Ca, toi plus que personne devrait le savoir aussi !
Lui renvoyer ses propres mots dans une situation pareille était sans doute mesquin, il voulait bien l'admettre. Andromeda plissa les yeux.
- Tout ce que tu as fait, c'est attirer l'attention de Bellatrix sur ma famille ! cingla-t-elle. Tu ne pensais qu'à toi. À ta revanche contre la famille. Tu ne t'es pas soucié des conséquences et il est peut-être temps que quelqu'un ose te le dire en face !
Le silence s'abattit entre eux, lourd et étouffant. Sirius sentit la culpabilité l'envahir, chaque mot lui rappelant à peu de choses près ce que chacun de ses amis avaient tenté de lui dire à un moment. Remus, Alexia, même James... Il les avait ignorés, trop pris par sa conviction que c'était un mal nécessaire. On ne changeait pas les choses sans être radical. On ne pouvait pas battre un mage noir comme Voldemort sans être prêt à tout risquer. Mais maintenant, mis face à ses responsabilités, il eut un goût de cendre dans la bouche.
Et s'il avait échoué ? Il avait voulu combattre Bellatrix, la défier, mais jamais il n'aurait imaginé que cela se retournerait contre sa propre famille – la seule qui lui importait encore –, contre Nymphadora, une enfant innocente.
Merlin, Gideon devait se réjouir derrière la porte. Vu le volume de leur voix, il était sûr que personne n'avait loupé un mot de leur discussion et les accusations d'Andromeda lui donnaient enfin raison. Il eut envie de retourner la cuisine rien qu'en y pensant... Plus que tout, il eut envie de fuir, de s'envoler en moto volante jusqu'à trouver Bellatrix et lui faire ravaler son sourire arrogant.
Face à lui, Andromeda parut soudain défaite. Elle reprit la parole, sa voix plus basse, presque tremblante.
- Elle est tout ce qu'il me reste avec Ted, Sirius. Elle est tout ce que j'ai...
- Je sais, je sais...
- Non. Non, tu ne sais pas.
Sa voix se brisa, et pour la première fois depuis qu'elle était arrivée au QG en furie, Sirius vit à quel point elle était effondrée. Il tenta de s'approcher d'elle, coupable, mais Andromeda recula brusquement, refusant sa pitié.
- Si elle ne revient pas, Sirius... si je la perds à cause de toi...
Elle ne finit pas sa phrase, mais la menace implicite résonnait dans la pièce, entrecoupée par sa respiration heurtée. Il baissa la tête et ses propres émotions le submergèrent. Il ne voyait qu'une seule façon de se racheter.
-Je vais la retrouver, jura-t-il avec détermination. Je te le promets.
- Cette promesse ne vaut rien, murmura Andromeda avec amertume. Tu es aussi impuissant que moi. Bellatrix joue avec nous, avec toi. Elle te provoque, et tu es tombé dans son piège.
Sirius sentit la douleur dans chaque mot, mais il savait qu'elle avait raison. Bellatrix avait planifié cette enlèvement comme un jeu cruel destiné à le déstabiliser. Elle l'avait même prévenu au Manoir des Malefoy : « souviens-toi bien de mes mots parce qu'un un jour, quand tu t'y attendras le moins, tu le regretteras ». Le jour des regrets et des conséquences était aujourd'hui venu.
La mâchoire serrée, il se redressa, et planta son regard dans celui d'Andromeda.
- Tu as raison, admit-il. Elle me manipule. Mais ça a assez duré, je ne la laisserai pas gagner. Je vais retrouver Dora, et je vais te la ramener. Andy, je te promets que je vais te ramener ta fille.
Sa cousine détourna la tête, les larmes aux yeux et la nuque raide. Le poids du monde semblait peser sur ses épaules.
- Fais-le, Sirius. Pour elle. Pas pour toi.
Il resta un instant silencieux, comprenant la nuance de ce qu'elle lui demandait, avant de hocher la tête.
- Pour Dora, répéta-t-il doucement.
Andromeda se passa une main sur le visage, l'air épuisée. Il resta immobile alors qu'elle se détournait pour se laisser tomber sur une des chaises de la cuisine, le corps voûté par l'inquiétude, et il s'avança vers la porte, prêt à rejoindre l'Ordre pour préparer leur prochaine étape.
Il était déterminé à ne pas échouer cette fois-ci.
**
*
Peter était déterminé à se faire oublier. Et jusqu'à présent, il y arrivait plutôt bien. Le salon s'était vidé ces deux dernières heures et il avait regardé Maugrey repartir accompagné des Londubat avec soulagement. Visiblement, l'urgence était de retrouvée la petite Dora, pas de lui passer un savon pour avoir ramené Andromeda Tonks au QG et il s'en contentait très bien. De toute manière, il n'était pas bien plus avancé. Le tableau d'indices, désormais à la charge de Benjy et des Prewett demeuraient désespérément vide, mis à part le mot envoyé à Bellatrix épinglé tout à l'heure. Peter l'avait assez entendu lu à voix haute par tout le monde pour ne plus avoir besoin d'être à côté, il était sûr de pouvoir le réciter par cœur... Enfin, si quelqu'un se rappelait son existence.
Dorcas était partie raccompagnée Andromeda chez elle et devait rester chez les Tonks au cas où une nouvelle information arrivait directement là-bas. Techniquement, il aurait pu proposer de l'accompagner, mais l'idée de se retrouver à un endroit où Bellatrix Lestrange pourrait débarquer ne l'enchantait guère. Il avait déjà failli se faire avoir au bout de sa baguette aux Archives de la Magie lorsque le bâtiment s'était fait attaquer, il n'avait pas besoin de réitérer l'expérience. James et Lily, eux, avaient dû aussi partir à contre cœur. Visiblement, Lily avait encore un rendez-vous chez le médecin pour le bébé et ils avaient donc été excusés pour le reste de la journée.
Quant à Sirius... Il devait encore broyer du noir dans le jardin, frustré de ne pas avancer. Il décida d'aller le rejoindre.
Avec un coup d'œil vers les frères Prewett et Benjy, il s'assura personne ne le retenait et se glissa vers la cuisine puis vers le couloir de l'entrée, juste attenant. Il attrapa son manteau. Dehors, le givre recouvrait encore les bruyères et il fit attention à ne pas glisser sur la terre gelé, de la fumée blanche s'échappant de sa bouche à chaque pas. Aucune trace de Sirius devant la maison.
Il s'apprêtait à en faire le tour lorsqu'il repéra soudain une silhouette qui avançait vers le QG. Il se tendit avant de reconnaître Marlène.
- Salut, Peter, s'exclama-t-elle, son bonnet profondément enfoncé sur ses cheveux blonds. Comment ça va ?
- Ca peut aller...
Sa grimace devait être plus proche de la vérité et la mine de Marlène se fit plus sombre.
- Oui, je sais, j'ai appris pour la petite Nymphadora. Je venais voir s'il y avait besoin d'aide, je ne suis pas de surveillance de la maison de Milicent Bagnold avant ce soir.
- Tu peux toujours proposer... mais je suis pas sûr que tu puisses faire grand choses. Benjy est à l'intérieur. Hum, mais avant, t'auras pas vu Sirius ?
Presque imperceptiblement, la joue de Marlène fut agitée d'un tic nerveux. Pourtant, sa voix demeura égale lorsqu'elle lui répondit :
- Non, je pensais qu'il était ici au QG. Mais s'il est dehors, il doit être derrière pour fumer. Essaye par là-bas.
Il ne chercha pas plus loin, mais nota son attitude étrange dans un coin de sa tête.
- Ouais... je vais faire ça. Merci.
Les mains dans les poches pour lutter contre le froid, il laissa donc Marlène rentrer à l'intérieur et longea le mur de vieilles pierres pour trouver Sirius. Comme prédit, il était bien dans le jardin à l'arrière de la maison, assis sur le petit muret de pierres qui délimitaient la propriété mais aussi les limites de protection magiques. Il avait l'air profondément plongé dans ses pensées quand Peter se rapprocha.
- Tu sens encore tes fesses ? lui lança-t-il pour annoncer sa présence.
Sirius ne sursauta pas – il ne le faisait jamais – mais toussa deux fois en écartant sa cigarette de ses lèvres. Il eut son premier sourire de la journée.
- Plus vraiment, j'avoue. Peut-être que je m'en suis arrachée une en mettant ma baguette dans ma poche arrière.
- C'est de ta faute, Maugrey t'avais prévenu pourtant, répliqua Peter en gardant un ton neutre.
Il maintint sa façade cinq secondes avant de pouffer de rire, vite rejoint par Sirius. Malheureusement, le rire s'éteignit rapidement dans l'air froid, comme une respiration retenue trop longtemps, puis échappée malgré elle. Sirius se mit à fixer le ciel gris et bas. Mal à l'aise face à ce silence, Peter chercha quoi dire pour détendre l'atmosphère ; mais il n'était pas James et il savait que rien ne pouvait vraiment alléger le poids qui pesait sur les épaules de son ami.
Sirius finit par prendre la parole, la voix rauque, comme si chaque mot lui coûtait.
- T'as déjà eu cette sensation, Pete ? demanda-t-il. Comme si... quoi que tu fasses, ça empire toujours ?
Peter baissa les yeux, triturant le bout de sa manche. Il ravala la réponse sarcastique qui lui montait aux lèvres sur le fait que c'était un peu le résumé de son quotidien en ce moment avec cette guerre et ces missions qui n'en finissaient jamais et cette terreur qui lui dévorait le ventre. Mais évidemment, ce n'était pas le genre de réponse que cherchait Sirius alors il s'adapta :
- Je sais pas, murmura-t-il. On fait ce qu'on peut, non ?
Il eut peur un instant que Sirius se moque de lui, mais ce dernier hocha la tête, pensif.
- Ouais, on fait ce qu'on peut... Mais ça ne suffit jamais. Pas face à elle. Pas face à eux. C'est comme si tout ce que je fais ne fait que les rapprocher. De nous. De Dora. D'Andromeda...
Un silence, plus lourd encore, s'installa. Il déglutit, sentant l'angoisse croître en lui. L'idée de Bellatrix et de tout ce qu'elle pouvait faire à quelqu'un comme Nymphadora le glaçait jusqu'à la moelle. Mais il savait aussi que dire quoi que ce soit maintenant serait inutile. Sirius n'attendait pas de réconfort. Juste une résolution.
Peter s'approcha finalement, s'appuyant contre le muret à côté de son lui.
- Ils sont à l'intérieur en train de préparer un plan. Benjy, les Prewett. Ça devrait pas tarder, dit-il, pragmatique.
Sirius hocha vaguement la tête, mais son regard restait perdu au loin, comme s'il l'avait à peine entendu. Peter sentit que son rôle de messager prenait fin. Alors qu'il commençait à s'éloigner pour le laisser seul, Sirius murmura d'une voix à peine audible :
- J'ai peut-être une idée... Je crois savoir où Dora est retenue.
Il s'arrêta net, pivotant sur ses talons et tournant des yeux ronds vers lui.
- Quoi ? s'exclama-t-il.
- Mais faut que j'en parle à Remus avant. Je veux faire ça bien cette fois, je veux son avis. Tu viens avec moi le chercher ? Il va finir sa journée à l'IRIS dans pas longtemps normalement.
Peter cilla. Il était en vacances cette semaine et, pour un peu, il en aurait oublié que ce n'était pas cas des autres : Alexia était au Ministère aujourd'hui et Remus, contre toute attente, avait réussi à conserver son emploi de vacataire dans le service où Caradoc était directeur et où Fabian était enseignant-chercheur à l'IRIS. Dans les faits, il était surtout là pour reclasser et aider les Archivistes et les Archivistes-stagiaires à trier la tonne de dossiers venus des Archives Magiques qui n'avaient pas brûlé en juin dernier, mais apparemment il avait fini par bien aimer ce travail. Simplement, Peter ne comprenait pas pourquoi ils avaient besoin d'aller le chercher maintenant.
Si Sirius voulait un avis sur son idée – sûrement encore complètement folle et dangereuse – il n'avait qu'à la lui soumettre maintenant. Après tout, il était là, lui.
Mais non. Pour Sirius, si James n'était pas disponible, Remus venait en second. Parce qu'il était le raisonné de leur bande, celui qui donnait les meilleurs conseils... Comme si lui-même n'avait jamais été là pour conseiller aussi et ne servait à rien. Comme s'il n'avait pas passer autant de temps que James et Remus à écouter Sirius se plaindre de sa famille, à le réconforter Alexia ces derniers temps quand Sirius faisait n'importe quoi...
Amer, il serra les poings dans ses poches, mais maintint une expression neutre, exactement comme tout à l'heure. Au moins, Sirius lui proposait de venir. Il supposait que c'était déjà ça.
- Un plan insensé que Lunard doit valider comme au bon vieux temps ? résuma-t-il, faussement enjoué. Ça me parle. Allons-y.
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*
Même s'il n'y connaissait rien en architecture, Sirius devait bien reconnaître une chose : Oxford sous la neige était un tableau d'une beauté intemporelle. En ayant grandi à Londres, il avait toujours aimé le charme de l'ancien et il apprécia immédiatement les contours des bâtiments gothiques et néoclassiques. C'était la première fois qu'il mettait les pieds à Oxford – il n'avait jamais eu l'occasion de visiter Remus à son travail avant – et les rues pavées, qu'il supposait habituellement animées par le flot des étudiants et des touristes, étaient soudainement figées sous une couche épaisse de neige fraîche. Même les flèches des collèges, imposantes, étaient délicatement poudrées de blanc, créant des silhouettes presque fantomatiques dans le ciel gris clair.
A ses côtés, Peter trottinait pour ne pas se faire distancer par ses foulées et il fut rassuré par sa présence. C'était un garde-fou en plus contre lui-même. Remus allait être le principal. Il fallait au moins cela – ses meilleurs amis – pour l'empêcher d'immédiatement transplaner au Manoir Malefoy, là où se trouvait probablement la petite Dora.
Agité, il serra ses doigts autour de sa baguette dans sa poche. Merlin, il n'en revenait toujours pas de cette information... Information donnée par Marlène de toutes les personnes possibles ! Mais il n'était pas dupe. Les mots ne venaient pas d'elle.
- Eh Sirius, qu'est-ce que tu fais là ? lui avait-elle demandé il y a quelques minutes en arrivant au QG par l'arrière de la maison.
Il lui avait jeté un regard surpris.
- Mais c'est qu'elle est en vie ! Merlin, j'ai l'impression de ne pas t'avoir vu depuis trois jours. T'étais où, Marlène ?
Même à travers sa fumée de cigarette, il l'avait vu rougir. Elle lui avait alors expliqué, droit dans les yeux, qu'elle avait juste eu beaucoup de travail, puis qu'elle était rentrée chez ses parents pour fêter l'anniversaire d'un de ses frères, Benjamin. Il n'avait pas rebondi, pas d'humeur. Elle avait fini par le percevoir et il lui avait alors fait le récit de la journée, cynique.
- Oh moi, rien de palpitant. Gideon est à deux doigts de demander à Maugrey de m'arrêter pour traitrise, ma cousine est arrivée en voulant m'arracher la tête et bien sûr mon autre psychopathe de cousine a enlevé Nymphadora. Vraiment, je suis à deux doigts de me prendre, mais ça ferait trop plaisir à trop de monde et je préfère les emmerder.
Sa vulgarité n'avait pas paru affecter Marlène. L'annonce de l'enlèvement de Nymphadora, un peu plus. Et c'était là que l'imprévisible s'était produit. Marlène était restée face à lui, piétinant sur place un moment, l'air de chercher ses mots, puis elle avait fini par soupirer. Apparemment, elle avait un message pour lui. Il lui avait fait signe de parler, sa cigarette presque entièrement consumée et prête à lui brûler les doigts.
- Je dois te dire que... le serpent de mer est dans la cour du paon, avait-elle alors lâché, les sourcils froncés par la concentration.
Il en était resté stupéfait, sonné. Dans un premier temps, les mots n'avaient eu aucun sens. Puis, doucement, les souvenirs avaient refait surface. La cour du paon n'était pas difficile à comprendre : tous les sangs-purs connaissaient l'obsession étrange des Malefoy pour le volatile et la rumeur disait même que Lucius s'était fait pincé l'entre-jambe enfant. Il avait toujours adoré cette rumeur. La première partie de la phrase en revanche...
Les brumes du passé s'étaient dissipées pour laisser place à des cris d'enfants. Il était jeune, mais il s'en souvenait encore : Narcissa s'était moquée d'Andromeda en lui disant que son prénom ne faisait pas référence à une étoile, ni même à la princesse du mythe, mais qu'à son avis leurs parents avaient pensé au serpent de mer dévoreur pour la nommer à sa naissance. C'en était suivi des cris et des plaintes jusqu'à ce que leurs parents interviennent. Des années plus tard, c'était encore une anecdote qui se racontait au repas de famille... du moins avant qu'Andromeda soit rayée de la tapisserie. Là, même la comparer à un serpent de mer aurait été trop charitable.
Mais Andromeda n'était pas au Manoir Malefoy, il le savait, il l'avait vu une heure auparavant, le visage déformée par la rage et l'angoisse. Alors... alors peut-être qu'elle n'était pas le serpent le mer. Sa fille, en revanche ?
- Marlène... avait-il articulé, la voix rauque. Qui t'a dit de me dire ça ?
- Je ne peux pas te le dire.
- Arrête. C'est sérieux. Qui ?
Mais Marlène n'avait pas flanché. Un de ces indics pour l'Ordre, avait-elle prétendu. Il n'en avait pas cru un mot. Seuls les Black connaissait cette référence. Et il se trouvait que Marlène en connaissait un plutôt... intimement s'il excluait lui-même. Il n'avait alors pas posé plus de questions. Après tout, il aurait été mal placé pour le faire : il avait menti à Remus quand celui-ci lui avait demandé s'il avait vu son frère à Square Grimmaurd, il l'avait même laissé partir pendant la bataille du Chemin de Traverse. Alors si Marlène l'avait croisé et avait discuté avec lui, arrachant ce précieux renseignement au passage, il n'allait pas protester. C'était même peut-être une lueur d'espoir pour Regulus s'il commençait à laisser échapper des informations lorsqu'une enfant était menacée. Même lui avait ses limites et il s'était peut-être mis enfin à réfléchir !
D'un commun accord, Marlène et lui avaient donc laissé couler et elle était repartie vers le QG, juste avant que Peter ne le trouve. Mais c'était déjà trop tard : son cerveau était en train de mettre un plan en branle. Seulement, avant de se lancer à l'aveugle, il avait besoin de l'avis de Remus.
- Je crois que c'est par là, marmonna Peter, le nez dans son écharpe. L'IRIS.
Il bifurqua. Devant eux, la coupole de l'université d'Oxford, qui abritait le célèbre Institut de recherche en sortilège, surgit soudain de la brume opaque. Ils pressèrent le pas pour se mettre à l'abri des murs épais. Perdu dans le labyrinthe des couloirs qui semblaient immenses, il s'aperçut cependant très vite que trouver Remus allait être plus compliqué que prévu et il allait suggérer de finalement l'attendre dehors devant l'entrée lorsque des voix leur parvinrent. Peter s'arrêta quelques pas devant lui.
- C'est pas Remus, ça ? s'interrogea-t-il à voix haute.
Sirius tendit l'oreille, puis acquiesça. Définitivement, cet accent gallois ne pouvait appartenir qu'à Remus. Ils avancèrent donc jusqu'à l'angle du couloir et il s'apprêtait à y tourner lorsque Peter l'agrippa soudain par le bras pour le retenir avant de le plaquer contre le mur.
- Merlin, qu'est-ce que tu fous... ?
- Chut ! siffla Peter entre ses dents.
Il le vit risquer un coup d'œil par de-là le mur, puis se coller à nouveau contre les pierres. Il lui glissa un coup d'œil paniqué.
- Sirius...
- Quoi ?
- Explique-moi pourquoi Remus est en train de parler à deux loups-garous... dont Fenrir Greyback...
Et juste comme ça, le cœur de Sirius dévala dans sa poitrine pour la énième fois de la journée.
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Verdict ? ^^ Je trouvais qu'il était un peu temps que Sirius soit un peu confronté sur ces décisions et qui de mieux qu'Andromeda pour le faire ?
On se retrouve samedi prochain pour la suite !
Teaser du prochain chapitre :
Chapitre XVI : En attendant le monstre
"Et c'était bien là le problème. Même Sirius, même James, même ceux qui l'aimaient et le respectaient, ne pouvaient jamais vraiment saisir la profondeur de ce qu'il ressentait. La peur d'être trahi par son propre corps, d'être vu comme un danger par ceux qu'il chérissait. Greyback incarnait cette peur, la matérialisait sous une forme tangible."
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