Tome III - Chapitre 24 : Coup à Ste-Mangouste
J'oublie tout en ce moment, j'ai oublié de préparer le chapitre hier soir pour le poster ce matin donc je le fais maintenant ma pause déj... que j'ai à moitié oublié de prendre haha ! J'ai que 30min du coup comme une idiote, mais je poste quand même le chapitre en mangeant en express en même temps. Ne suis-je pas dévouée ? ^^
Un grand merci pour les commentaires d'il y a deux semaines, j'ai été super touchée de voir que mon message avait été entendu. Merci aux lecteurs fantômes qui se sont manifestés même si ce n'est pas dans leur nature, juste un message de votre part m'a fait plaisir ! Et merci aux irrédctibles, vous êtes des perles ;)
Dernier appel pour le salon du livre du 4 décembre où je me rends avec Perri, si ça vous tente hésitez pas à m'envoyer votre numéro de tel sur insta ou ici en MP, je vous ajouterai au groupe Whatsapp déjà bien animé haha !
Bonne lecture !
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Chapitre XIV : Coup à Ste-Mangouste
Le nouvel an était passé comme dans un brouillard. 1979 ne paraissait pas différente de 1978 de l'avis de James et il aurait aimé arrêter le temps de toute façon. A moins qu'il ne veuille peut-être faire un bond en avant de dix ans... Est-ce que ce laps de temps serait suffisant pour apaiser sa douleur ? Il n'en savait rien, il avait l'impression qu'elle n'arrêterait de toute façon jamais de lui oppresser la poitrine. Depuis la mort de son père, il n'avait que quelques secondes de répit au réveil, un instant bienfaiteur, avant que les souvenirs et la douleur ne l'assaillent. C'était étrange. Il n'avait perdu personne avant cela, pas réellement du moins. Il était trop jeune à la mort de ses grands-parents et la mort de Gemma Ackerley l'année dernière l'avait davantage empli de colère que de tristesse. Mais son père était évidemment différent. Ce n'était pas tant son absence qui faisait mal, c'était l'idée même que cette absence n'aurait jamais de fin. Il ne le reverrait jamais, il n'entendrait plus jamais sa voix. Parfois, il avait même peur d'oublier ses intonations, le son de son rire, les traits de son visage. Mais il évitait d'y penser : s'il s'attardait sur cette crainte, il allait se remettre à pleurer. Lily lui avait dit qu'il en avait le droit pourtant. D'une certaine manière, il le savait, mais il n'en avait juste plus la force. Pleurer l'épuisait autant que ses peurs.
Le reste des membres de l'Ordre avait été conciliants avec lui pourtant. Il n'avait plus eu de mission depuis deux semaines, les frères Prewett avaient veillé à donner les heures de surveillance à d'autres pour lui laisser du temps. Fabian s'était même fendu de condoléances, le visage grave, et James avait détourné la tête pour éviter qu'il ne voit ses yeux sûrement rougis. Fabian avait eu l'obligeance de faire comme s'il n'avait rien remarqué. Au début, ne pas avoir de missions l'avait soulagé. Il ne s'était pas senti prêt à se jeter à nouveau à corps perdu dans la guerre. Seulement, plus les jours passaient et plus il tournait en rond au QG, souvent vide dans la journée. Si les autres ne travaillaient pas, ils étaient eux-mêmes en mission, et James avait l'impression de ne plus voir personne. Ça allait même faire une semaine qu'il n'avait pas croisé Peter à cause de leurs horaires décalés.
Hier, il était au moins sorti pour rendre visite à sa mère et voir comment elle tenait le coup. Ça lui avait autant plombé le moral que ça l'avait réconforté. Les signes de la maladie avaient encore gagné un peu plus de terrain et il s'était remis à pleurer, impuissant, pendant qu'elle le tenait dans ses bras. Il avait su qu'elle ressentait la même tristesse que lui. Elle le comprenait... Lily était incroyable par sa bienveillance et sa patience, évidemment, mais ce n'était pas la même chose. Peut-être que la seule personne qui comprenait ce qu'il vivait, à part sa mère donc, était Sirius. Du moins, c'est ce que James soupçonnait car son meilleur ami était lui aussi aux abonnés absents depuis deux semaines. Il n'avait pas dû le voir plus de trois fois en comptant l'enterrement. Retranché dans son appartement à Soho, Sirius vivait son deuil à sa manière. James l'avait laissé faire, mais il atteignait sa limite. Il allait devenir fou tout seul dans le QG et, aujourd'hui, sur un coup de tête, il se décida à faire un crochet par chez Sirius sur la route de Ste-Mangouste.
Il avait prévu de s'y rendre pour récupérer les derniers résultats d'examens de sa mère, mais ses pas le menèrent automatiquement à l'appartement. La dernière qu'il y était venu, ça avait été en novembre pour fêter l'anniversaire de Sirius lui-même. Le souvenir paraissait remonter à une autre vie. Les nerfs noués par ses émotions en vrac, James monta les escaliers quatre à quatre et tambourina à la porte d'entrée.
- Sirius ! appela-t-il. Je sais que t'es là-dedans, ouvre !
Il ne reçut aucune réponse. Il était proche de midi pourtant, mais ça ne voulait rien dire. Sirius avait une nette tendance à dormir longtemps, surtout en ce moment, et il frappa encore plusieurs fois pour faire bonne mesure. Au bout de cinq minutes, il dût toutefois se rendre à l'évidence : Sirius ne lui ouvrirait pas ou alors il n'était pas chez lui. Dépité, il repartit. Il aurait aimé avoir un équivalent de la Carte du Maraudeurs dans le monde réel pour pouvoir suivre ses amis et s'assurer qu'ils allaient bien, mais l'échelle changeait drastiquement de taille et il doutait que Peter arrive à cartographier toute l'Angleterre.
Le cœur lourd, James décida de se rendre à pied à Ste-Mangouste, histoire de prendre l'air. Son humeur maussade lui pesait tellement ces temps-ci que marcher lui permettait au moins de se vider la tête et d'observer les passants du coin de l'œil. Il se demanda ce que chacun vivait dans sa vie. Peut-être que cette femme là-bas avait aussi perdu son père récemment, peut-être qu'ils partageaient la même douleur sans le savoir. Imaginer ce lien rendait sa peine un peu plus supportable, un peu plus universelle. Malheureusement, son imagination avait des limites et il voyait bien que la plupart des gens étaient surtout pressés d'aller déjeuner. Quelques mètres plus loin, il s'arrêta devant un marchand de journaux, juste pour voir si les médias moldus recensaient des choses étranges, mais les unes parlaient surtout du départ de la première édition du Paris-Dakar le 1er janvier dernier et de la visite du Pape au Mexique. Rien de bien intéressant donc, en tout cas pas en première page, mais James n'osa prendre un journal pour l'ouvrir.
Après cela, il accéléra sa foulée et arriva enfin devant Ste-Mangouste. Comme d'habitude, la salle d'attente était bondée, mais il ne prit pas la peine de passer au bureau des enregistrements. Il avait fini par retenir le chemin. Il monta jusqu'au deuxième étage et sourit automatiquement en voyant Lily derrière le comptoir d'accueil, ses cheveux auburn rassemblés en chignon et dégageant son visage concentré. Elle ne le vit que lorsqu'il vint se planter devant elle.
- Bonjour mademoiselle, lança-t-il avec un accent charmeur exagéré, le coude posé sur le bureau. Je vous ai vu de loin et je vous ai trouvé magnifique.
Lily eut un mouvement de recul avant de le reconnaître et un éclat de rire lui échappa.
- Oh vraiment ? répondit-elle, amusée. Désolée, j'ai déjà un copain. Et si vous continuez à m'importuner, il va venir défendre mon honneur.
- Mais je suis sûr que votre copain est moins bien que moi !
- Hum... C'est vrai qu'il est mal coiffé, mais à part ça, non, je vais le garder.
James rit à son tour et tenta d'aplatir ses cheveux dont les épis devaient se dresser sans tous les sens. Avec un sourire, Lily tendit la main pour en toucher une mèche.
- Laisse, va, je m'y suis faite.
- Dis plutôt que t'es raide dingue de mes cheveux, Evans.
- Si tu veux le croire !
Elle dévia sa main doucement vers son visage dans un geste tendre et il laissa reposer sa joue contre la paume de sa main. Il trouva ça tout de suite réconfortant, même si Lily eut un sourire triste.
- Je pensais pas te voir à cet étage, avoua-t-il. Ta tutrice t'avait pas affecté pratiquement qu'au service des d'empoisonnement par potions et plantes ?
- Si, mais j'ai demandé à être ici ce matin, comme je savais que tu passerais. Je me suis dit que ça serait plus simple pour toi, non ?
James sentit une vague de reconnaissance gonfler dans sa poitrine. Merlin, qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter Lily Evans ?
- Merci... souffla-t-il. Normalement, ça ne prendra pas longtemps, je viens juste récupérer les résultats de maman, mais ça me fait du bien de te voir je crois...
- Tu crois seulement ?
- Non, j'en suis sûr.
Et pour le prouver, il se pencha par-dessus le comptoir pour lui voler un baiser. Lily l'accepta immédiatement et s'inclina à son tour vers lui pour l'embrasser un peu plus. Ses lèvres étaient un peu sèches à cause du froid hivernal qu'elle devait affronter tous les jours, mais pour James la sensation restait la meilleure chose au monde. Il ferma les yeux, envahi par tout l'amour qu'il avait pour elle, et il se serait laissé bien plus emporter par le baiser si une voix ne les avait pas soudain interrompus.
- Oh ! Je n'avais accepté les changements de planning pour ça !
Lily fit un véritable blond en arrière pour s'écarter de lui. Quand il rouvrit les yeux, pris au dépourvu, il s'amusa de voir son teint pâle s'enflammer d'un coup. Sur leur droite, il découvrit alors la fameuse tutrice, Judith Winger. Femme de petite taille, elle avait l'air pourtant impressionnante tant elle paraissait à sa place dans ce milieu hospitalier où tout devait être géré à cent à l'heure. Elle portait la blouse verte traditionnelle des médicomages avec le logo de l'hôpital dessus – un os et une baguette croisés – et avait attaché ses cheveux aux petites boucles grises et serrées dans une grosse pince à l'arrière de sa tête.
- Je suis désolée... balbutia aussitôt Lily.
- Non, ma belle, je te taquine allons. Mais n'en faisons pas une habitude, hum ? Si tu veux prendre une pause, je peux t'accorder dix minutes ?
- En fait, je ne venais pas juste en visite, intervint James. Je venais récupérer les examens de ma mère, Euphemia Potter ?
Judith Winger le toisa une seconde avant qu'une étincelle de reconnaissance ne s'allume dans ses prunelles marrons.
- Ah oui, elle a contracté la maladie un peu après votre père, c'est ça ? Encore toutes mes condoléances.
- Merci...
Sa voix s'était faite étranglée, mais ni Lily ni sa tutrice ne le relevèrent par égard pour lui.
- Attendez-moi là, je vais aller vous chercher les résultats. Ça te fera office de pause, ma belle. Mais après au boulot, compris ?
Elle ne laissa pas le temps à Lily de répondre et tourna les talons d'un pas à la fois grâcieux et énergique. James se surprit à l'observer. Lily lui avait dit que Mrs Winger était une animagus – déclarée, elle – et il chercha un signe de reconnaissance quelconque avant de se rendre compte que c'était idiot. Lui-même ne présentait aucune caractéristique d'un cerf, même s'il pouvait être un peu bondissant par moment. A la limite, Sirius avait un rire proche d'un aboiement, sonore et rauque, et il se demanda si celui de Mrs Winger ressemblait à un cri de cygne. L'idée lui arracha un sourire.
- Eh ! fit Lily en passant une main devant son visage. Je t'interdis de reluquer ma responsable !
Il cilla, surpris.
- De reluq... ? Non, désolé, je pensais à autre chose. (Il sourit, amusé). Mais je note que je peux encore te rendre jalouse !
- Je ne suis pas jalouse.
- A d'autre. T'étais totalement jalouse ! affirma-t-il en riant.
- C'est ça... T'en vante pas trop, Potter.
L'utilisation de son nom de famille – écho de leur relation à Poudlard – lui arracha un éclat de rire et Lily secoua la tête, les joues rouge. Elle alla même jusqu'à lui donner une tape sur le bras pour faire bonne mesure. Son cœur se gonfla d'une émotion familière, celle qu'il ressentait en présence de cette fille incroyable depuis qu'il avait treize ans, même si l'intensité en était décuplée aujourd'hui.
- Y'avait du monde au QG aujourd'hui ? s'enquit alors Lily, penchée vers lui pour éviter d'être entendue.
Il posa un coude sur le comptoir et baissa la voix en se penchant à son tour.
- Non, je crois que Gideon et Fabian sont en mission avec Emmeline mais on a eu aucun détail. Top secret, tout ça, tout ça...
- Hum... Et les autres ?
- Alexia devait passer chez sa sœur voir sa nièce, Dorcas avait une mission de surveillance, Remus devait avoir un entretien pour un énième poste et Peter fait des heures supp' pour faire des économie et pouvoir prendre un appart' d'ici l'été... énuméra-t-il, las. Bref, je déteste la vie d'adulte.
Lily sourit, indulgente.
- C'est marrant... On est censé tous habités à peu près sous le même toit et on n'arrive pas à se voir. A Poudlard, j'avais l'impression que je ne pouvais pas te décoller des Maraudeurs pourtant. Un vrai monstre à quatre têtes.
- Ouais... Faut croire que même un monstre polycéphale résiste pas à la guerre...
- Polycéphale ? répéta-t-elle, sourcil haussé. Depuis quand t'as autant de vocabulaire, Potter ?
- Eh, je n'ai jamais été stupide non plus !
Visiblement amusée par son indignation, Lily pouffa derrière sa main, mais il ne s'en vexa même pas. Il supposait qu'avec toutes les blagues qu'il lui avait fait subir, elle avait bien le droit de se moquer un peu de lui. Il aurait même aimé l'entendre rire plus souvent, même si ça devait être à ses dépens. Malheureusement, son sourire se fana rapidement et elle reprit d'un air plus sérieux :
- Et Sirius ? voulut-elle savoir.
Il entendit la prudence dans son ton. Une boule chauffée à blanc au creux de la gorge, il baissa les yeux et se mit à jouer avec sa main distraitement, conscient de mettre trop de temps à répondre.
- J'ai essayé d'aller le voir chez lui mais... il a pas répondu.
- T'es sûr qu'il était là ?
- Aucune idée... Mais où est-ce qu'il serait ? On le voit plus au QG, ma mère m'a affirmé qu'il n'était pas venu la voir depuis l'enterrement, et Remus et Peter m'ont promis qu'ils ne l'avaient vu que quand j'étais aussi là, les peu de fois où il est venu manger avec nous. A croire qu'il m'évite...
- Oh James...
Il devait avoir l'air d'un chien battu car la compassion naturelle de Lily se manifesta aussitôt. Les traits marqués par la peine, elle attrapa sa main dans la sienne et la serra avec force. Il s'y accrocha, reconnaissant.
- Il gère à sa façon, murmura-t-elle. Laisse-lui un peu de temps...
- Mais...
Mais j'ai besoin de lui, n'arriva-t-il pas à prononcer, la conscience lourde. Il savait qu'il ne pouvait pas demander à Sirius d'être là pour lui s'il n'allait pas bien, qu'il avait sûrement son propre deuil à faire, mais ça ne rendait pas les choses plus faciles à supporter. Une part de lui – celle qui avait toujours été habitée par une pointe d'égoïsme – ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était son père à lui qui était mort. Pas celui de Sirius. Qu'il avait le droit de souffrir plus... Seulement, dès que cette pensée s'insinuait en lui, il la rejetait avec violence. Il avait passé son adolescence à clamer sur tous les toits que Sirius était son frère et faisait partie de la famille, il n'avait pas le droit de revenir sur ses mots à un moment pareil. Surtout à un moment pareil même !
Lily parut comprendre son conflit interne et soupira.
- Eh, écoute-moi, souffla-t-elle. C'est normal de vouloir retrouver Sirius, ça te donnerait l'impression de retrouver un peu... un bout d'avant, on va dire. Mais je ne suis pas sûre que ça soit possible, James. Et ça ne veut pas dire que les choses n'iront pas mieux pour autant. Il vous faut juste du temps à tous les deux pour faire votre deuil chacun à votre façon. Sirius est assez connu pour se retrancher en lui-même dans ces moments-là. Il ne parle même pas à Alexia...
Il le savait. C'était même étrange que Lily ressente le besoin de lui exposer la psychologie de Sirius comme s'il ne la connaissait pas par cœur. Il était sûrement celui qui connaissait le mieux Sirius au monde par Merlin. Alors c'en était d'autant plus frustrant : il comprenait, mais il n'était pas d'accord. Et cet écart lui creusait un trou douloureux dans la poitrine.
Lily vit qu'elle ne l'avait complètement convaincu et fit courir son pouce sur le dos de sa main en un geste apaisant.
- James, allez...
- Je sais, je sais, d'accord ? Je m'attendais juste pas à ce qu'il ne m'ouvre pas la porte aujourd'hui, mais je sais que ça ira mieux dans les prochains jours... Et puis j'ai Remus et Peter. Et toi, évidemment.
- Tu m'as moi la première, toujours, lui assura-t-elle en souriant.
Le trou dans sa poitrine fut instantanément comblé par une chaleur réconfortante à ces mots.
- Et puis pour Sirius... continua Lily. Je pense qu'il faut qu'on se rappelle tous d'une chose.
- Laquelle ?
- Qu'en perdant tes parents, il perd une famille une seconde fois... Et que c'est une douleur qu'on ne peut sans doute pas totalement comprendre.
Comme toujours, la sagesse de Lily Evans le frappa de plein fouet. Il eut soudain honte de ne pas avoir pensé à ce fait avant alors même qu'il était si évident. Il avait peut-être au moins l'excuse d'avoir été accaparé par sa propre peine pour pleinement le réaliser.
- Ouais, t'as raison... dit-il d'une voix rauque. Qu'est-ce que je ferais sans toi déjà, Lily ?
- Tu serais dans la salle d'attente de cet hôpital parce que tu aurais coincée ton énorme tête d'égocentrique à travers l'embrasure d'une porte, répondit-elle du tac au tac. Heureusement que je t'aime donc.
Elle ponctua sa pique d'un sourire espiègle et il cilla, pris au dépourvu, avant d'éclater de rire. Une myriade d'émotions éclata pourtant en même temps en lui : l'amusement, oui ; la reconnaissance, évidemment ; mais surtout son cœur fit un bond en entendant ces fameux trois petits mots. Pour lui, exprimer ses sentiments venaient naturellement. S'il ressentait quelque chose, il devait le traduire en geste et en paroles, il n'arrivait pas à concevoir de ne pas le montrer sous toutes les formes possibles. Lily était un peu différente à cet égard, plus réservée. Elle venait d'une famille où, même si tout le monde s'aimait, on restait assez pudique sur les grandes démonstrations et ses sentiments s'exprimaient davantage à travers sa nature bienveillante. Mais là, elle lui offrait ce « je t'aime » presque sans détour. Elle y avait insufflé un peu d'humour, certes, mais en même temps il se dit que ça leur correspond bien. La gorge soudain un peu trop enrouée, il planta ses yeux dans les siens – si verts – et déclara en retour :
- Je suis heureux que tu m'aimes, oui... Je plains ceux qui n'ont pas cette chance parce que clairement vous êtes la fille la plus incroyable du monde, miss Evans.
- James...
Ses joues s'enflammèrent d'un coup et son teint fut si bien assorti à ses cheveux qu'il se mit à rire, fier de lui.
- Parfois, je me dis que tu les écris à l'avance, marmonna-t-elle, les yeux baissés. Tes répliques sorties tout droit d'un livre de Jane Austen !
- Je sais pas qui c'est, je te promets que je connais pas cette Jane. Elle était à Gryffondor ?
- Oh Merlin...
Elle roula des yeux, amusée, puis se pencha à nouveau un peu plus pour venir l'embrasser. Ses lèvres étaient toujours un peu gercées à cause du froid, mais il relégua ce détail au fond de son esprit en une seconde. La sensation était toujours la même dès qu'il embrassait Lily, un mélange d'incrédulité et d'euphorie qui envahissait sa poitrine, lui donnait l'impression d'être prêt à exploser. Parfois, c'était comme ça qu'il se représentait la magie dans ses veines : l'amour devait avoir les mêmes propriétés puissantes et enivrantes. Merlin, s'il pouvait dire à son lui de quinze ans qu'il avait enfin réussi. Il avait réussi à avoir Lily Evans dans sa vie par Merlin ! En fait, il aurait même voulu le clamer à tous ceux qui avaient douté de lui et qui avait décrété que ce n'était qu'un béguin d'adolescent. Justement, ça avait été si réducteur : un premier amour était par essence ardent, sans moyen de comparaison, il prenait toute la place. Et surtout James était déterminé à ce que ce premier soit aussi le dernier.
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Lily savait qu'elle aurait dû dire à James de rentrer depuis au moins trente bonnes minutes, mais elle n'arrivait pas à s'y résoudre. Toujours derrière son bureau d'accueil, elle lui jeta un regard de biais alors qu'il relisait pour la troisième fois au moins les analyses médicales de sa mère que sa tutrice venait de lui remettre. Il s'enfonçait un peu plus dans sa chaise à chaque lecture. C'était l'inquiétude incrustée sur ses traits qui l'empêchait de le renvoyer dans un QG vide. Ici, au moins, ils étaient ensemble même si elle devait continuer à travailler. Mrs Wagner lui avait déjà dit qu'elle pourrait quitter plus tôt aujourd'hui, ce qui la soulageait déjà d'un poids, même si elle savait que ça ne résoudrait pas tous leurs problèmes. Elle n'était de toute façon même plus sûre de savoir quels étaient les problèmes... La guerre avait trop de visages pour qu'elle arrive à tous les reconnaître. Pour le moment, le deuil de James était la question la plus pressante. Elle était aussi la plus difficile et la plus frustrante puisque même s'il commençait à remonter la pense, ce n'était qu'une question de temps avant que la mort d'Euphemia ne frappe comme un second couperet. Rien que d'y penser, Lily sentit sa gorge se serrer. Elle-même voyait moins ses parents depuis la rentrée de septembre, mais elle essayait quand même de passer les voir une fois par moi. Elle n'arrivait pas à se projeter dans un monde où ils ne seraient plus là...
Plongée dans ses pensées, elle regardait dans le vide distraitement quand les premiers éclats de voix résonnèrent depuis le couloir. Lily se redressa, alerte. D'habitude, l'agitation restait cantonnée à la salle d'attente au rez-de-chaussée ou aux salles d'urgence, mais elle ne débordait pas dans le reste des espaces. James lui-même, toujours assis sur sa chaise en face du comptoir, releva la tête de son dossier.
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il.
- Aucune idée, peut-être un incident...
- On dirait une dispute, non ?
- Je ne sais pas...
Elle commença à faire le tour du bureau, sourcils froncés, quand sa tutrice arriva du couloir adjacent d'un pas colérique.
- Qu'est-ce que c'est que ce raffut ? ragea-t-elle en forçant sur sa voix pour dominer celles qui se rapprochaient de plus en plus.
- Mrs Winger, je suis désolée...
Ses excuses furent noyées par les portes battantes du service qui s'ouvrirent à la volée. Le bruit fut si fracassant qu'une d'entre elle manqua de sortir de ses gonds et Lily ferma les yeux une seconde, prise d'un élan de panique. Quand elle les rouvrit, sa peur se confirma. Plusieurs silhouettes aux longues robes noires firent irruption sur le pallier, menaçantes et provocantes. D'un bond, James se leva de sa chaise et le dossier d'analyses de sa mère glissa sur le sol en lino, rependant ses feuillets de parchemins. Il ne leur jeta même pas un regard. Baguette dégainée, il se précipita vers elle et Mrs Winger.
Ils formèrent un front uni, tendus, alors que les silhouettes s'avançaient. Elles étaient toutes masquées. Lily sentit son estomac se retourner. C'était la première fois qu'elle voyait des mangemorts d'aussi près, des vrais... Ce n'était plus une mission de surveillance à observer de loin des personnes soupçonnées d'appartenir au rang de Tu-Sais-Qui, ce n'était plus la bataille de Pré-au-Lard où elle n'avait fait qu'en croiser de loin tout en essayant de fuir. Elle en compta cinq en tout, mais comprit soudain que quelque chosait n'allait pas. Deux des mangemorts se tenaient étrangement, l'un était même soutenu par deux autres, affaissé sur lui-même comme si ses jambes refusaient de le porter. Le second tanguait presque et elle ne le repéra que parce que sa baguette, pointée sur elle, n'arrêtait pas de dévier. S'il avait voulu lui jeter un sort, il y aurait eu une chance sur deux que celui-ci ne frappe plutôt le mur dans son dos. Le fait même qu'aucun n'ait même encore chercher à jeter un seul sort renforça son impression : quelque chose clochait.
- On veut des guérisseurs, exigea le mangemort le plus en avant du groupe. Maintenant !
- Vous êtes dans un hôpital, vous avez des Guérisseurs, pas besoin de brandir vos baguettes, rétorqua Mrs Winger. (Lily admira sa voix qui flancha à peine). Nous avons un accueil au rez-de-chaussée...
- Je me tape de ton accueil ! J'ai dit qu'on veut des guérisseurs et vite !
- Ca n'a pas de sens, il y a des services précis pour chaque type de soin... Vous êtes au service des virus magique ici alors à moins que vous souffriez de scrofulite ou de dragoncelle, je ne peux pas...
Mais le mangemort n'avait plus de patience. D'un coup sec, il fit jaillir un sort au-dessus de leur tête. Un bout de plafond manqua de se décrocher et Mrs Winger poussa un cri en se couvrant la tête alors que James se jeta contre elle pour la protéger.
- Je crois que tu ne m'as pas compris, la vieille, cracha-t-il. Je ne monterai pas un étage de plus. Des guérisseurs, maintenant ! Ou on réduit cet hôpital en cendres. (Il pointa sa baguette droit vers eux). Est-ce que je suis clair ?
Mrs Winger déglutit. Pourtant, très lentement, elle hocha la tête.
- Suivez-moi... murmura-t-elle.
- Voilà, mieux.
Le mangemort fit signe aux autres de le suivre. Les deux qui tenaient leur compagnon le hissèrent un peu plus entre eux avant de le traîner maladroitement. Un cri de douleur s'arracha de sa gorge et Lily frissonna. En retrait, celui qui tanguait toujours sur ses jambes hésita, mais il se fit lui aussi tirer par le bras. Elle se colla au comptoir pour les laisser passer, ses doigts contractés autour de sa baguette, mais le meneur secoua la tête.
- Oh non, vous venez aussi tous les deux, décréta-t-il en les désignant, James et elle. Personne ne donne l'alerte, allez, on avance.
- Ils la donneront à l'accueil...
- C'est audacieux de croire qu'il reste encore des gens à l'accueil pour la donner. (Il marqua une pause et elle se l'imagina en train de sourire d'un air mauvais derrière son masque en argent). Audacieux ou naïf, ajouta-t-il.
Lily se figea. Malgré elle, elle se retourna vers les portes éventrées qui laissaient voir les escaliers menant au rez-de-chaussée. Une vague de nausée la prit au ventre et elle fixa le vide, horrifiée. Qu'avaient fait les mangemorts ? Avaient-ils vraiment tuer toutes les personnes en salle d'attente... ? Ou les avaient-ils seulement neutralisés ? Il y avait tellement de façon d'immobiliser quelqu'un grâce à la magie mais...
- Allez, avance, gamine ! l'invectiva un autre mangemort à la voix féminine.
Le détail la prit par surprise. A part Bellatrix, la cousine de Sirius, elle n'avait pas entendu parler d'autres femmes dans les rangs de Tu-Sais-Qui, mais cette voix n'appartenait pas à Bellatrix. Elle en était presque sûre.
- Lily... souffla James.
Il lui jeta un regard inquiet et elle sortit de sa torpeur. D'un pas mécanique, elle suivit le mouvement. Sa tutrice ouvrait la marche, mais elle sentait comme une brûlure la baguette pointée entre ses omoplates. Elle ne savait pas pourquoi elle ne se servait pas de la sienne. C'était comme si toutes les recommandations des frères Prewett étaient sorties de son esprit face à l'imminence du danger. A ses côtés, James n'en menait pas large non plus. Il était tendu et regardait droit devant lui, mâchoire contractée. Elle se rapprocha de lui.
- Ne fais rien de stupide, le supplia-t-elle dans un murmure nerveux.
- Si on s'y met à deux...
- Ils sont cinq ! Et Mrs Winger n'a même pas sa baguette dans la main...
- Deux sont blessés !
Son cœur s'emballa, un peu plus affolé. Elle avait si peur que son corps avançait sur adrénaline.
- Mais on ne sait pas s'ils pourraient quand même se battre... Non, attends un peu...
- Lily...
- Experlliarmus.
En une seconde et un éclat de lumière rouge, Lily sentit sa baguette lui échapper des mains. Le temps qu'elle face volte-face, sa paume se referma sur du vide. James se retrouva désarmé lui aussi. Derrière eux, le mangemort en retrait – celui qui tanguait sur ses jambes – tenaient désormais leur baguette.
- Eh ! protesta James.
Il ne put que faire un pas en avant. Le meneur le menaça à nouveau.
- Tiens-toi tranquille, toi. On les garde par précaution, hum ? T'entends la vieille ? dit-il en direction de Mrs Winger. Un pas de travers et c'est eux qui prennent. T'es prévenue.
Sa tutrice blêmit mais ne broncha pas. Elle devait avoir compris que ça ne servait à rien d'argumenter, pas avec ces gens-là, et elle se remit en marche. Lily sentit la colère naître au creux de son ventre par-dessus la peur qui y était toujours logée. Lui enlever sa baguette, c'était soudain la priver de son identité de sorcière et pour elle plus que n'importe qui, la symbolique était lourde. Elle aurait voulu se retourner pour arracher sa baguette des mains du mangemort. Sa voix lui avait presque semblé familière sur le coup en plus, mais c'était dur de juger sur une simple incantation.
Sans pouvoir l'empêcher, un nom se glissa dans son esprit... Severus. Elle n'avait plus eu de nouvelle depuis leur sortie de Poudlard, juste des échos. Elle savait qu'il travaillait en tant que laborantin potioniste chez LaboPotions, un poste convenable mais bien en-dessous de ses capacités. Et c'est ce détail qui la mettait mal à l'aise. Peut-être qu'il n'avait pas voulu se surcharger justement parce qu'il avait... des activités à côté. Nerveuse, elle coula un regard vers le mangemort chancelant. Elle tenta de se persuader qu'elle aurait reconnu sa voix immédiatement, mais elle se mit soudain à douter. Le masque brouillait les sons et la cape noire noyait le corps. Elle ne pouvait être sûre de rien.
- C'est ici... souffla Mrs Winger en s'arrêtant enfin devant une porte.
Plongée dans ses pensées, Lily n'avait pas suivi le chemin, mais elle reconnut l'endroit. C'était la salle de repos des guérisseurs et des médicomages. Son anxiété remonta en flèche : elle ne savait pas combien de personnes étaient dedans, mais les choses pouvaient dégénérer en une seconde selon leurs réactions. Le meneur des mangemorts, loin de ses préoccupations, lança un sort et le battant s'ouvrit avec brusquerie.
- Entrez, allez ! Vite !
Sans ménagement, ils furent poussés à l'intérieur. Dans la salle, il y avait moins de monde que ce que Lily avait craint. Seuls deux internes s'y trouvaient, attablés autour d'un café. Ils devaient venir de terminer leur service et avaient les traits tirés. Ils mirent quelques secondes à réagir, pris par surprise, mais ce décalage suffit aux mangemorts pour les désarmer.
- Bloque la porte, ordonna un des mangemorts à celui en retrait, entré le dernier. Que personne ne vienne.
Une des internes amorça un mouvement pour se lever.
- Qu'est-ce que...
- Pas de question, pas de geste brusque, claqua la femme. Tous contre le mur ! Tout de suite !
- Mais...
- Omar, Prudence, s'il vous plait... Faites ce qu'ils disent, dit Mrs Winger. Tout va bien se passer.
Lily aurait aimé y croire. Au lieu de ça, elle resta près de James, rassurée de le sentir contre elle. Quand elle osa tourner la tête vers lui, son visage était sans expression, mais une lueur déterminée brillait derrière ses lunettes. Elle se rappela soudain les noms des deux internes. Omar Abasi et Prudence Burbage. Ils étaient arrivés un peu avant elle après avoir été formés chez des guérisseurs de campagne et devaient avoir quelques années de plus qu'elle. Ils paraissaient pourtant beaucoup plus déboussolés, voire paniqués, mais elle ne pouvait pas leur en vouloir : tout le monde n'avait pas reçu d'entraînement de la part de l'Ordre.
- Bien, pas de temps à perdre, décréta le meneur des mangemorts. (Il désigna celui à sa droite, à moitié effondré). Soignez-le.
- Ici ? s'exclama Omar.
- Où tu veux aller ? Dans le Sussex ? lui rétorqua la femme d'une voix dure. Fais ce qu'on te dit.
- Mais... Si vous vouliez des soins en toutes discrétions, il y avait d'autres moyens que d'arriver comme ça dans un putain d'hôpital ! ragea James.
Eberluée, Lily lui attrapa le poignet pour lui planter ses ongles dans la peau. Elle tenta de faire passer son message en criant par le regard : « tais-toi par Merlin ». Elle n'avait pas besoin d'un Maraudeur tête brûlée à l'instant, elle avait besoin d'un membre de l'Ordre.
- La prise en charge est plus efficace quand on y met les moyens, gamin. (La femme s'approcha, son masque en tête de mort encore plus effrayant de près). Dis-moi, ta tête me dit quelque chose...
- Ca serait pas le fils Potter ? lança l'autre mangemort, celui qui avait soutenu lui aussi le blessé.
Lily sentit son cœur lui remonter dans la gorge.
- Oh mais si, réalisa la mangemort. Dommage pour toi, gamin. Ton Auror de père n'est plus là pour te sauver la mise, n'est-ce pas ?
Elle eut un petit rire narquois au moment où James voulut se jeter en avant, les traits marqués par la colère et la douleur à la mention de son père. Lily eut juste le temps de l'attraper plus franchement par le bras pour le retenir, mais sa prise aurait été trop faible si Omar, de l'autre côté, n'en avait pas fait de même.
- James ! s'écria-t-elle. James, arrête, ils te provoquent !
Mais la fierté Gryffondor de James pouvait être forte et il mit encore quelques secondes à renoncer. Il se dégagea d'un geste sec de l'épaule, puis lança en direction de la mangemort.
- Ils auraient pu en avoir dix comme vous ! Des lâches à se cacher derrière vos masques ! Comme si on savait pas qui vous étiez ! Alecto Carrow, je présume ?
Il cracha le nom avec hargne et Lily écarquilla les yeux. Parfois, elle oubliait que James connaissait bien mieux qu'elle les noms des familles sorcières et celui des Carrow convoqua l'image du tableau des suspects dans son esprit. Gideon et Emmeline l'avaient installé l'automne dernier, pile dans la cuisine du QG : il comportait des noms et des portraits de mangemorts possibles et maintenant qu'elle y pensait, Alecto Carrow était la seule femme avec Bellatrix.
- Je vois que l'Ordre est de mieux en mieux renseigné, cingla-t-elle. Dans ce cas...
Sans cérémonie, elle retira son masque, dévoilant un visage aux traits lourds et à la mâchoire carrée. Trapue, elle arborait des cheveux sombres en accord avec ses yeux, mais ce qui frappa Lily fut son sourire ironique. Clairement, elle prenait plaisir à provoquer James.
- Alecto ! rugit le mangemort près d'elle. Qu'est-ce que tu fais ?!
- Ça ne sert à rien, ils savent très bien. Si on est là, c'est à cause d'eux, non ? Ces foutus Prewett ! Dites-leur que j'aurais leur peau la prochaine fois.
Merlin... la mission de Gideon et Fabian avait été bien plus sérieuse que Lily ne l'imaginait. Surtout, elle espéra qu'ils allaient bien. Si les mangemorts étaient dans cet état, elle n'osait pas penser au leur. Elle prit soudain conscience également que les faux semblants étaient terminés : les mangemorts connaissaient certains des membres les plus visibles de l'Ordre, dont eux, mais ils savaient aussi que l'Ordre connaissait leur identité en retour.
- Et eux ? protesta à nouveau le mangemort en désignant sa tutrice et les deux internes d'un coup de menton.
- Qu'ils osent parler. Je viendrais arracher leur lange et celle de leur famille avec !
Lily la détesta encore plus. Omar parut avoir un haut le cœur à côté d'elle et murmura ce qui ressemblait à une prière dans une langue qu'elle ne connaissait pas. Les autres mangemorts durent décider qu'Alecto avait raison car deux d'entre eux retirèrent aussi leur masque, dont le meneur qui les avait menacés dans le hall d'accueil du service. Cette fois, Lily n'eut pas besoin de James pour les reconnaître.
Le premier ressemblait trop à Alecto pour ne pas être son frère, Amycus. Il avait les mêmes traits que sa sœur, un nez brusqué en plus. Elle contemplait son portrait tous les matins en prenant son petit déjeuner au QG. Le second – le meneur – était un homme de haute stature aux cheveux mi-longs d'un brun profond et une légère barbe lui mangeait les joues. Elle mit un peu plus de temps à se rappeler son nom, mais il lui revint. Elle l'avait vu passer sur les photos de révisions de Dorcas pour la soirée chez les Malefoy : Rodulphus Lestrange, le nouvel époux de Bellatrix.
- Maintenant, soignez-le, dit ce dernier en pointant à nouveau sa baguette sur chacun d'eux. Je ne le répéterai pas.
Et, soudain, Lily comprit pour la première fois ce que Maugrey avait tenté de leur apprendre tout l'été... La guerre n'était plus une possibilité lointaine ni un murmure menaçant. C'était une réalité brutale qui venait de défoncer les portes d'un institut public et elle se trouvait au cœur des évènements.
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Ca y est, on rentre dans le 2e gros morceau de ce tome. Après le Manoir Malefoy, je vous présente le coup de Ste-Mangouste qui durera quelques chapitres... Affaire à suivre donc ! Pour ceux qui se demande, une des deux internes est bien Prudence Burbage, la soeur de Charity dans LHDI. Elle est infirmière de métier !
Verdict de ce chapitre ? ^^
A dans deux semaines !!
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