Tome III - Chapitre 13 : Mes chers parents je vole

Salut tout le monde ! Désolée de poster si tard, mais ça a été une journée horrible... Après 1h30 chez SFR, définitivement des blaireaux, j'ai enchaîné avec des heures de transport tout ça pour dix minutes de rdv médical où j'ai eu l'impression d'être à peine écoutée. Bref, vraiment un coup au moral. 

Heureusement, j'ai terminé en allant au cinéma voir Notre-Dame Brûle ! Un chef-d'oeuvre magnifique, je vous encourage à aller le voir, surtout que les places de cinéma sont à 4 euros cette semaine ^^ La mise en scène est entre documentaire et film, les images sublimes, j'en ai eu les larmes aux yeux et des frissons ! 

Et sinon, voici le chapitre de cette semaine. J'emprunte évidemment le titre à la fameuse chanson de Sardou, n'hésitez pas à aller l'écouter ^^ 

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Chapitre XIII : Mes chers parents je vole

James ne se lassait pas de revenir à Godric's Hollow. Le village l'avait vu grandir et il n'y avait pas une ruelle ni une maison qui ne lui était pas familière. A chacune de ses visites, il avait l'impression de laisser la guerre derrière lui pour quelques heures, comme si le temps s'était suspendu. Rien ne pouvait lui arriver ici. Après tout, il avait joué à pourchasser des dragons imaginaires sur la place principale et il avait toujours gagner contre eux.

Les mains plongées dans ses poches, il observa les couleurs des arbres. Octobre était bien entamée et avait paré les feuilles de nuances rouge, orange et jaune qui se mêlaient dans le soleil automnal. Le village n'était jamais plus beau qu'en cette période. Il aurait aimé que Lily soit avec lui, mais il se refusait à la faire venir lors de ses visites à ses parents. En tant que née-moldue, elle n'avait pas attrapé la dragoncelle petite et ça aurait été un risque trop important de l'y exposer. Il savait qu'elle avait entamé un traitement préventif développé par la sorcière Gunhilda de Gorsemoor il y a plusieurs siècles à Ste-Mangouste puisqu'elle était en première ligne en tant qu'apprentie médicomage, mais il préférait rester prudent. Il valait mieux que son système immunitaire intègre la maladie sans qu'elle ne la développe grâce au remède plutôt qu'elle ne l'attrape violemment lors d'une visite au Manoir Potter.

De toute façon, elle travaillait justement aujourd'hui. Parfois, il ne savait pas comment elle arrivait à tenir le rythme entre sa formation et les entraînements de l'Ordre. Il espérait que Maugrey en tiendrait compte quand il commencerai à leur attribuer des missions. Lily pouvait très bien gérer les stocks de potions pour l'Ordre et servir de contact au sein de Ste-Mangouste, il y avait d'autres personnes plus disponibles pour les missions qui prenaient du temps. Des personnes comme Sirius, Dorcas ou lui-même.

En songeant à ses amis, il les revit il y a vingt minutes quand il était parti du QG et retint un sourire. Sirius essayait d'apprendre à Dorcas à différencier les services de table compliqués utilisés par les sang-purs avec les fourchettes et couteaux dépareillés du QG. Autant dire que la perplexité semblait s'être collée en expression permanente sur le visage de Dorcas.

- James Potter ! héla soudain une voix. L'enfant prodige serait de retour au bercail ?

Surpris, James se retourna. Il aurait reconnu cette voix rauque et autoritaire n'importe où et il tenta de prendre un air d'enfant sage alors que Bathilda Tourdesac clopinait vers lui. Agée de presque soixante-dix ans aujourd'hui, elle avait toujours une allure vigoureuse et elle vint se planter de lui, traînant son chariot de course dans son sillage.

- Madame, ravie de vous revoir, dit-il avec politesse.

- Ne me sers pas du « madame » maintenant, gamin. Je ne me fais plus d'illusion sur toi depuis que tu as lancé un souafle dans mes fenêtres !

- J'avais sept ans, se défendit-il. Y'a prescription non ?

- Ce sont mes fenêtres, c'est moi qui juge s'il y a prescription ou non, tu m'entends ?

James leva les mains, vaincu, et les yeux de Bathilda pétillèrent de malice.

- Je suis contente de te voir, reprit-elle après un court silence. J'ai l'impression de ne plus t'avoir vu depuis une éternité.

- J'étais souvent à Poudlard.

- Je sais, je sais... Tu as passé tes ASPIC alors ?

- Deux Optimals, trois Efforts Exceptionnels et un Acceptable, énuméra-t-il avec fierté.

Bathilda le toisa, peu impressionnée.

- J'espère qu'un de ces deux Optimals était en Histoire de la Magie ?

- Hum... je...

Son manque de réponse parut être une réponse suffisante pour elle.

- Je vois.

- Mais votre bouquin était vraiment intéressant, tenta-t-il de se rattraper.

- Mon « bouquin ». Ah, James, si je ne te connaissais pas depuis que tu sais marcher je te ferai avaler ce bouquin comme tu dis ! Un peu de respect pour mes écrits, petit impertinent.

- Oui madame.

Il lui fit son plus beau sourire d'enfant terrible et elle secoua la tête. Ses cheveux, qui avaient entièrement virés au gris désormais, avaient la même couleur que le ciel de plomb au-dessus d'eux. C'étaient dans ces moments-là qu'il se rendait compte que le temps passait : ils avaient beau tous les deux jouer leur rôle, James n'était plus le petit garçon espiègle du village et Bathilda ne rajeunissait pas.

Peut-être qu'elle aussi se faisait le même constat car elle eut une expression soudain plus mélancolique. Elle pencha alors la tête sur le côté et son sourire se fit plus compatissant.

- Comment vont tes parents ? souffla-t-elle.

James sentit son propre sourire mourir sur ses lèvres. Il se passa une main nerveuse dans les cheveux avant d'arrêter son geste en plein mouvement, conscient que sa mère lui ferait certainement une remarque s'il arrivait décoiffé.

- Je viens leur rendre visite justement, avoua-t-il. Ils tiennent le coup... Mais papa est plus affecté, la maladie progresse rapidement.

- La dragoncelle est vraiment une harpie. Le pauvre ! Et Euphemia ?

- Elle attend les résultats de ses analyses. Elle ne l'a pas encore contractée officiellement, mais le virus peut rester en latence quelques jours avant de se déclarer. C'est une question de temps comme elle persiste à vouloir rester à son chevet.

- Une femme courageuse, ta mère, très courageuse, jugea Bathilda, l'air triste.

James déglutit.

- Je crois qu'elle veut surtout éviter à papa d'être hospitalisé, avoua-t-il, un poids dans la poitrine. Il a du mal à marcher maintenant, si elle ne s'occupait pas de lui, il ne pourrait pas rester tout seul.

- Et ça ne doit pas être facile pour un homme comme lui, n'est-ce pas ?

La question n'appelait pas de réponse. Ils savaient bien tous les deux que Fleamont Potter devait trouver la situation insupportable. Il avait dû prendre sa retraite de manière anticipée : on ne passait pas second en chef du Bureau des Aurors à malade assigné à domicile sans difficultés. Là encore, Bathilda parut comprendre les mots qu'il ne prononçait pas et elle lui laissa un temps de silence pour encaisser le tableau qui se déroulait dans leur esprit respectif.

Après tout, ils savaient tous les deux que la prochaine fois qu'ils se reverraient, ils seraient peut-être autour d'une tombe... L'idée même lui donna la nausée. Heureusement, Bathilda reprit ses questions, chassant ses pensées macabres :

- Et toi alors ? voulut-elle savoir. Qu'est-ce que tu deviens ? Je pensais te voir en une de tous les magazines de sport ! La nouvelle recrue prometteuse d'un club de Quidditch !

James esquissa un sourire. Il imaginait mal la vieille historienne feuilleter les magazines sportifs spécialisés, mais se la représenter en train de le faire pour lui le toucha étrangement. Il haussa les épaules.

- C'était seulement une idée... J'ai changé d'avis. J'aurais aimé être joueur de Quidditch, mais je ne suis pas sûr que j'aurais eu le niveau pour avoir une carrière en pro. Pas en première division.

- Tu n'as pas essayé. Poudlard est une chose, mais avec un peu d'entrainement et de temps, je suis sûre que tu aurais pu !

Elle avait peut-être raison, même si elle n'y connaissait pas grand-chose. S'il avait décidé de se lancer dans le Quidditch, il aurait pu être formé dans une équipe de réserve d'un bon club. Certains recruteurs avaient eu leurs yeux sur lui en dernière année, mais James n'avait pas pris le temps de leur accorder un seul rendez-vous.

Être joueur en réserve supposait prendre le temps de se former et justement il avait l'impression que c'était précisément la chose dont il manquait. Qui avait du temps ? Qui pouvait avoir le temps alors même que la magie noire gagnait du terrain et menaçait le monde tel qu'il le connaissait ?

La futilité d'un projet pareil l'avait frappé juste avant son entretient d'orientation avec McGonagall l'année dernière et il ne regrettait pas sa décision. Personne ne pouvait lui assurer qu'il aurait eu le talent nécessaire, ni la persévérance. S'il devait faire une prédiction, Artemisia Meadowes était peut-être celle qui pouvait avoir un avenir brillant dans le Quidditch. Lui ? Il était plus utile ailleurs.

Seulement, il se voyait mal l'expliquer à Bathilda et celle-ci plissa les yeux en constatant qu'il ne s'expliquait pas davantage.

- Très bien, si tu ne veux plus être joueur de Quidditch, ça sauvera au moins mes pauvres carreaux de tes souafles perdus. Mais ça ne me dit pas ce que tu fais ?

- Oh... C'est compliqué...

Cette fois, il se passa une main dans les cheveux sans réussir à se retenir. Peut-être qu'il aurait dû se préparer à cette question. C'était même idiot de sa part et de celle des frères Prewett de ne pas l'avoir anticipé. Il ne pouvait pas décemment dire à Bathilda qu'il était entré dans une organisation secrète et illégale pour aider Dumbledore à lutter contre Voldemort. La veille femme était peut-être une voisine qu'il tenait en haute estime, mais elle travaillait pour le Ministère et il ne connaissait rien de ses opinions sur la guerre en cours.

- Disons que je me suis engagé pour la population sorcière, éluda-t-il.

- Une sorte d'activité caritative ? Comme ce que faisait ta mère quand elle était bénévole ?

- Un peu, oui...

En vérité, sa mère avait surtout apporté des plats cuisinés à St-Mangouste et donné de son temps à des sorciers ou des sorcières âgés qui n'avaient pas d'elfes de maison pour les aider. Autant dire qu'il était loin de faire la même chose, à part si on considérait Dumbledore comme un vieillard dans le besoin pour sa lutte contre les forces du mal. L'idée même faillit lui arracher un rire.

L'air peu convaincu, Bathilda le toisa de ses yeux clairs qui avaient perdu de leur éclat avec l'âge – comme si un voile commençait à tomber entre elle et le monde – mais elle eut la décence de faire comme si elle le croyait.

- C'est bien, approuva-t-elle. C'est généreux de ta part, tout comme ta mère. J'espère que tu trouveras ta voie dans tous les cas.

- Merci madame.

Soudain impatient de justement retrouver sa mère, il piétina sur place et Bathilda agita la main.

- J'ai compris, je t'ennuis. Allez va, espèce de garnement ! Et tiens-toi loin de mes fenêtres !

- Y'a prescription ! se récria-t-il en reculant, mains dans les poches.

Il vit Bathilda rouler des yeux, agacée, et il éclata de rire. Il allait se retourner pour poursuivre sa route lorsque la voix de la célèbre historienne fut une dernière fois portée par le vent :

- James !

- Oui ?

Elle ne formait plus qu'une silhouette frêle sur la place du village et il s'arrêta, les pieds ancrés dans le sol alors que els bourrasques faisaient bruisser les feuilles au-dessus d'eux.

- Pour tes activités de bénévolat... dit-elle, soudain solennelle. Fais attention à toi. Aider les autres, c'est bien, mais n'oublies pas de penser à toi et à ceux que tu aimes.

James se figea un peu plus. Pourtant, elle ne le laissa pas répondre à son conseil cryptique : elle empoigna son chariot de course et continua son chemin d'un pas clopinant, le dos voûté par le poids de la vie. Il resta planté au milieu de la rue un moment à la regarder devenir un point lointain avant qu'elle ne disparaisse totalement, puis il s'ébroua. En ce moment, il avait l'impression d'entendre des double sens et des remarques cachées dans tout ce que tout le monde lui disait. A croire que Maugrey et sa paranoïa déteignaient sur lui. Bathilda ne savait rien, elle ne le pouvait pas. Personne ne connaissait l'Ordre à part ses membres et les mangemorts. Et il se refusait à penser que Bathilda puisse être du mauvais côté. Ça aurait été impossible : il la connaissait depuis toujours.

Confiant, il se reprit en marche vers la maison de ses parents. Le Manoir Potter, que son père avait acheté juste après avoir fait fortune grâce à sa potion capillaire étant jeune, se situait juste à la sortie de Godric's Hollow. L'ancienne demeure faisait presque office de gardienne et il pouvait l'apercevoir à plusieurs mètres de distance.

Les épaules rentrées pour lutter contre le vent, il dépassa le cottage abandonné qui se trouvait en début de rue. Il l'avait toujours bien aimé avec son toit de chaume et son petit portail en bois. Quand il était petit, un couple l'avait habité longtemps, avant de le céder à un vieux monsieur venu profiter de ses derniers jours à la campagne. Il avait dû décédé durant l'été car un panneau à vendre était planté sur la pelouse, légèrement de travers. Il n'était pas sûr que le pauvre cottage trouve preneur tout de suite. Godric's Hollow avait beau être un village plein de charme à ses yeux, il était surtout excentré, perdu au milieu de l'Angleterre et les rumeurs qui hantaient les ruelles n'arrangeaient rien. Les plus anciens aimaient sans cesse raconter l'histoire d'une famille étrange qui s'était installé au début du siècle. James avait eu beau interrogé Bathilda à ce sujet – elle qui était une mémoire vivante – elle ne lui avait jamais répondu clairement. Il avait juste fini par comprendre que la famille en question avait dû être des sorciers et il supposait que le village en comptait assez. Pas étonnant que des rumeurs circulent encore...

Le bout des doigt engourdi par le froid, James arriva enfin devant chez lui. Ou devant chez ses parents. Il ne savait plus très bien. Est-ce qu'une maison qu'on avait considérée comme la sienne toute sa vie cessait de l'être le jour où vous deveniez adulte et que vous voliez de vos propres ailes ? C'était une question sur laquelle il ne voulait pas s'attarder et il toqua trois coups fermes contre le porte. Le battent ne mit pas cinq secondes à s'ouvrir, révélant sa mère dans l'embrasure.

- James ! Oh James !

Il fut englouti dans son étreinte avant même d'avoir pu esquisser un geste. Pas de doute, il était bien à la maison.

D'instinct, il referma ses bras autour du corps mince de sa mère qu'il dépassait maintenant de plus d'une tête. Ça aussi, c'était étrange. Il ne l'avait vraiment vu arriver, il était allé à Poudlard et, un beau jour, il s'était surpris à la regarder de haut en la retrouvant sur le quai. Le temps avait décidément une drôle d'emprise...

- Salut maman, murmura-t-il. Content de te voir.

- Moi aussi ! Je commençais à croire que tu avais oublié que tu devais passer aujourd'hui.

- Non, désolé, j'ai été retenu par Bathilda un peu plus loin. On a discuté.

- Oh cette chère Bathilda ! Comment va-t-elle ?

- Toujours aussi effrayante quand elle le veut.

Sa mère émit un rire étouffé. Puis, elle recula d'un pas sans le lâcher pour autant et se mit à le détailler à bout de bras.

- Tu as encore grandi, toi, jugea-t-elle avec tendresse. Et tes cheveux... Oh Merlin, James, fais un effort.

- Eh, mes cheveux sont très bien !

- Si tu le dis... Lily ne se plaint pas ?

- Lily m'adore ! Elle adore mes cheveux ! C'est elle qui me l'a dit !

Il avait conscience de déformer un peu la réalité : jamais Lily n'aurait affirmé son adoration pour lui de manière aussi peu subtile. Comme elle aimait le rappeler, elle n'était pas une de ses « greluches » qui le regardaient avec des yeux énamourés dans les couloirs de Poudlard et il s'était fait un malin plaisir de rétorquer qu'elles n'avaient pas toutes été greluches. Artemisia avait eu le béguin pour lui après tout et même si elle n'avait eu que treize ans « si ça compte, Lily ! ».

Pourtant, sa mère ne parut pas si dupe et eut un sourire amusé.

- C'est ça, dit-elle du ton de celle qui voulait lui faire plaisir mais n'en croyait pas un mot. Allez, rentre au chaud. (Elle referma la porte derrière lui). D'ailleurs en parlant de Lily, elle va bien aussi ? Je suis désolée qu'on ne puisse pas la recevoir...

- Ce n'est rien. Je préfère qu'elle ne vienne pas, on ne sait jamais. Elle est en train de prendre le remède de Gunhilda de Gorsemoor contre la Dragoncelle, mais on attend de voir avec les médicomages pour être sûrs qu'elle soit complètement immunisée avant qu'elle soit exposée à la maladie. Mais sinon, elle va bien ! Son apprentissage à St-Mangouste est intéressant, même si elle est un peu fatiguée.

- Les pauvres internes... compatit sa mère dans un soupir las. Je les vois parfois, on leur en demande beaucoup à cause du manque d'effectifs. Tu savais que plusieurs médicomages avaient démissionné pour protester contre l'inaction du Ministère ?

- Lily m'en a parlé, oui... Mais ils vont bientôt être réintégré dans le service, le Ministère n'a pas l'air prêt à faire quelque chose.

Il remonta le couloir qui menait au salon, quelques pas derrière sa mère, et celle-ci secoua rageusement la tête.

- Oh le Ministère s'en donne seulement l'illusion. Ils font des discours qui appellent à ne pas être tenté par la magie noire et ils renforcent les perquisitions un peu partout dans le pays. Seulement, d'après les contacts que ton père a gardés chez les Aurors, la Brigade magique n'a pas assez de personnels et surtout ils ont des instructions pour ne pas aller « déranger » certaines familles...

- Certaines familles qu'il faudrait justement surveillé, devina James.

Il n'avait pas besoin qu'elle lui explique davantage. Il l'avait bien compris pendant sa formation au sein de l'Ordre : sous prétexte que certaines familles faisaient parti des hautes sphères du Ministère ou finançaient gracieusement plusieurs institutions, elles n'étaient pas inquiétées de peur des répercussions. Les Malefoy, par exemple, siégeait au conseil des parents d'élèves de Poudlard ou faisait un don caritatif pour les services publics liés au Ministère chaque année. C'était impensable de les remettre en cause et c'est bien pour cela que leur surveillance revenait à l'Ordre. Dorcas ne se préparait pas pour rien en ce moment-même.

Conscient d'être sur un terrain glissant vis-à-vis de son activité, il garda le silence jusqu'à arriver dans le salon. Rien n'avait bougé. Toujours le même mobilier, les mêmes boiseries, la même véranda qui avançait dans le jardin. Et dans celle-ci, assis sur un fauteuil à contempler le temps qui se dégradait, se trouvait son père. Il ne se retourna pas en entendant du bruit.

- Mia ? James est arrivé ?

- Lui-même ! proclama-t-il.

D'un pas décidé pour s'empêcher d'hésiter, il contourna le fauteuil pour faire face à son père. Son sourire vacilla une seconde, mais il réussit à le maintenir en place face à la scène qui se présenta devant ses yeux. Son père était assis, le dos droit et les mains fermement agrippées autour des accoudoir en acajou comme s'il voulait préserver l'image d'une santé qu'il ne possédait plus. James pouvait le déceler dans des détails plus ou moins frappant. Le premier d'entre eux était bien sûr les cheveux de son père qui avaient virés au blanc intégral depuis la dernière fois qu'il l'avait vu. Il semblait avoir pris dix ans en seulement deux semaines. Surtout, son teint paraissait aussi maladif, presque verdâtre, et sa peau était marquées de points grêlés.

- Ce n'est pas beau à voir, n'est-ce pas ? déplora son père avec fatalisme. Je suis désolé de te présenter ce spectacle.

- Non, non... Désolé, j'ai juste été surpris. Mais ça va, ça pourrait être pire...

- Je crains que ça le sera. Dans les semaines à venir du moins...

James sentit ses espoirs s'effondrer comme un château de cartes.

- La maladie a progressé ?

- Et elle ne cessera pas de le faire, j'en ai peur. (Il soupira). Ne fais pas cette tête, James, tu le savais.

- Oui mais...

Il ne savait même pas quoi opposer à son père. Savoir et voir n'étaient pas la même chose. Compatissante, sa mère se rapprocha et posa une main réconfortante sur son épaule.

- On sait, mon chéri, on sait... Ce n'est facile pour personne. Mais dis-toi que papa ne souffre pas. N'est-ce pas Fleamont ?

- C'est vrai. La maladie fatigue beaucoup et elle contamine le corps toujours un peu plus, mais je ne souffre pas énormément. Le plus dur, c'est de rester dans ce satané fauteuil !

- Et tu y resteras ! maintint sa mère. Plus tu économises tes forces, moins la maladie progresse. Je suis là pour t'aider, moi.

- Et quand nous serons tous les deux cloués au lit, hum ? Comment est-ce qu'on fera ? Mia, tu devrais vraiment...

- Fleamont ! On en a déjà parlé !

Sa mère n'avait jamais été une femme très impressionnante – clairement James avait plus eu peur de se faire gronder par son père quand il était petit – mais le regard sévère qu'elle lui envoya suffit à le faire taire. Il se retint de s'en mêler. Il se doutait que le fait que sa mère s'entête à rester auprès de son mari était un sujet de tension entre eux et il ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une pointe de ressentiment envers elle... Il allait déjà perdre son père. C'était presque certain. Et il essayait de s'y préparer, mais il avait l'impression que rien ne pourrait vraiment le préserver de la peine qu'il finirait par ressentir. S'il devait en plus perdre sa mère...

Celle-ci se passa soudain une main sur le visage, l'air de se retenir de fondre en larmes. Elle lui prit soudain la main et le guida vers le petit banc en face de son père qui donnait une vue imprenable à travers la verrière de la véranda.

- Puisque tu es là, James... Autant vous l'annoncer maintenant. Nous le savions tous de toute façon, mais...

Elle s'étrangla un instant. James comprit en un battement de cœur sourd et ses doigts se crispèrent autour de ceux de sa mère.

- Non... souffla-t-il. Tu...

Elle hocha la tête et James ne put que la fixer, dévasté. Elle tenta de présenter une expression brave, même s'il pouvait voir la peur briller dans ses prunelles noisette, celles dont il avait hérité.

- J'ai eu les résultats, confirma-t-elle. Les médicomages sont formels. J'ai attrapé la Dragoncelle... Il fallait bien que ça arrive...

- Mia...

La voix de son père, rauque, enfonça James un peu plus dans son désarroi. Il se mit à la dévisager. Sa mère ne présentait pour l'instant aucun signe de la maladie, mais c'était désormais une question de semaine avant que sa peau ne commence à tirer vers le vert et se couvre de marques... Il en eu la nausée.

- Maman...

- Je sais, mon chéri, je sais. Mais c'était mon choix. Je ne le regrette pas. (Elle se mit à caresser le dos de sa main d'un geste absent). Nous avons encore un peu de temps, tout ira bien...

- Tu sais que c'est faux...

- Ce n'est faux que si tu vois la fin comme quelque chose de triste. Ça le sera, bien sûr, mais je le répètes. Je ne regrette rien et toi... Oh James, je veux que tu saches que tu es la plus grande fierté de ma vie, d'accord ? Peu importe ce qui arrivera dans les mois qui vont suivre, je veux que tu te rappelles ça. Et ton père le penses aussi, même s'il n'ose pas le dire.

- Je peux très bien m'exprimer pour moi-même, merci bien, rétorqua-t-il avec un faux air indigné.

James laissa échapper un rire étranglé. Il avait conscience d'avoir les yeux plein de larmes – tout comme ses parents – mais chacun d'eux faisait semblant de l'ignorer pour garder la face. Pourtant, entendre sa mère lui déclarer sa fierté faillit le faire s'écrouler. Il n'avait pas été un enfant facile, loin de là... Toujours bruyant, toujours à parler dans tous les sens, toujours à préparer une farce pour tromper l'ennui d'être fils unique dans cette grande maison. Mais ses parents ne lui avaient rien donné d'autre que de l'amour et il leur en était tellement reconnaissant qu'il ne parvenait pas à trouver les mots pour l'exprimer. Son expression devait malgré tout parler pour lui car sa mère lui fit un sourire à travers ses propres larmes.

- Ta mère a raison, intervint soudain Fleamont. Nous ne pouvons pas changer ce qui nous arrive et ça ne va pas être facile, mais les elfes de maison pourront nous aider. Ils le font déjà. Quant à toi, James... Elle a encore une fois raison. Je ne le dis pas souvent, mais je suis infiniment fier de toi, tu m'entends ?

- Arrêtez de dire ça... On dirait que vous vous attendez à passer la baguette à gauche demain !

Son père roula des yeux.

- Mais non, nous voulons juste mettre les choses au clair, rassura-t-il.

- De toute façon, tu as raison. Assez parlé de ça ! décréta sa mère. Tu n'es pas venu ici pour ça. On va prendre le thé et discutez de choses plus joyeuses, d'accord ?

Elle ne leur laissa pas le temps de répondre. En bonne maîtresse de maison, elle était celle qui gérait le rythme de chacun sous son toit et elle claqua des doigts pour appeler un elfe. James échangea un regard entendu avec son père.

En une seconde, un des elfe se matérialisa entre eux.

- Madame a appelé Hitty ? dit-il de sa voix haut perchée. Hitty peut faire quelque chose pour les Maîtres ?

- Oui, Hitty. Nous prendrons le thé ici dans la véranda, s'il te plaît.

- Tout de suite, madame. Hiddy prépare le thé tout de suite !

Avec une révérence, il disparut aussi vite qu'il était apparu. James fixa le point où il s'était tenu, déstabilisé.

- Ca me fait bizarre, avoua-t-il. Je n'ai plus l'habitude.

- Pourtant je te le redis, si tu veux prendre un elfe pour chez toi, nous pouvons te...

- Maman, on vient de dire que vous aurez besoin des elfes pour vous aider. Et ne t'inquiète pas, je m'en sors très bien sans.

- Tu t'en sors ? Ou Lily s'en sort ? se moqua son père.

James lui tira la langue avec maturité.

- Eh, je participe aussi ! Je sais faire le thé !

- Le Reine devrait te remettre une médaille.

- Fleamont, laisse-le tranquille.

Une lueur amusée brilla dans les yeux de son père qui fit mine de s'indigner, une main sur la poitrine.

- Moi ? Mia, rappelles-moi qui voulait le harceler de questions au sujet de Lily hier soir ? Je te cite : « mais tu crois qu'il va nous parler d'elle, j'aimerais savoir quand même ! ».

- Fleamont Eugène Potter ! C'est de la dénonciation !

James secoua la tête et ses yeux firent la navette entre ses parents.

- Vous êtes impossible ! s'exclama-t-il.

- Quoi ? Une mère n'a pas le droit d'être curieuse ? J'ai l'impression qu'on ne sait rien ! Reis-moi un peu où vous avez emménagé avec Lily déjà ?

- En Irlande...

Sa mère leva les mains au ciel.

- En Irlande, répéta-t-elle, incrédule. Tu ne peux pas faire plus vague ?

- La planète terre ?

- James !

Il se mordit la lèvre. C'était une chose de mentir ou d'esquiver les questions avec Bathilda, mais c'étaient ses parents devant lui. Il avait l'horrible impression qu'ils savaient très bien tous les deux qu'il cachait quelque chose : entre un Auror et la femme qui l'avait élevé, il supposait qu'il n'avait aucune chance. Son cerveau se mit à tourner à plein régime. Il ne savait pas ce qu'il pouvait révéler... Maugrey avait été clair. L'Ordre n'avait rien d'officiel. Si le Ministère avait vent de leur projet, ils passeraient devant le Mangenmagot en tant que bande de hors-la-loi vengeur en deux minutes et même Edgar Bones ne pourrait rien pour eux. Et même si ses parents ne le dénonceraient jamais, il ne voulait ni les entraîner là-dedans, ni les inquiéter inutilement. Lily n'avait rien révélé aux siens par exemple, mais elle avait l'avantage de leur ignorance. Chris et Marguerite Evans ne savaient rien de la guerre qui déchiraient le monde à côté de chez eux. Ses parents, eux, étaient bien au courant et surtout ils n'étaient pas dupes.

- James, souffla alors son père. Nous ne poserons pas de questions si tu ne veux pas nous donner les réponse mais... je ne crois pas me tromper en disant que ça va au-delà de Lily, non ?

Il se réajusta sur le banc, mal à l'aise.

- Peut-être...

- Et je sais bien que je suis à la retraite, mais avant mon départ je voyais bien que... Enfin, je n'ai jamais eu de preuves mais Maugrey voyait soudain beaucoup plus Dumbledore je crois...

- Ils font peut-être partis du même club de tricot ?

Sa tentative d'humour ne détourna pas l'attention de son père qui se contenta de le fixer avec sérieux. James soupira.

- Très bien... Disons que tu as raison, mais... je ne peux pas en parler...

- Alors nous n'en parlerons pas, rassura sa mère, l'air tout de même inquiète. Mais promets-moi une chose.

- Oui ?

- Si tu as besoin de nous à un moment... Pour n'importe quoi, peu importe les conséquences, d'accord. Tu viendras nous voir ?

James déglutit. Ils le regardaient tous les deux avec une confiance sans borne et, porté par cette confiance, il acquiesça.

- Promis.

- Merci, mon chéri... Et dernière chose, mais ça vaut aussi pour Lily et Sirius, tu le sais ?

- Qu'est-ce qui te fait croire que Lily et Sirius...

- Oh James, je t'en prie, coupa son père. Ne nous prends pas pour des vieillards séniles. Si nous parlons bien de la même chose, il n'y a aucune chance que tu te sois embarqué seul dans une telle entreprise. D'ailleurs, je pense qu'on peut également compter Remus et Peter dans cette promesse, n'est-ce pas ?

Merlin, ses parents étaient bien trop perspicaces...

- Vous voulez une liste officielle aussi ? dit-il en levant les yeux au ciel.

- Non, j'ai ma réponse, s'amusa son père. D'ailleurs où est Sirius ? Je m'attendais à le voir aujourd'hui.

Sa mère hocha la tête en approbation.

- Oui, j'avais prévu ses gâteaux préférés... renchérit-elle.

- Eh ! C'est moi votre fils !

- Sirius aussi, tu le sais bien.

- Certes, mais il aime les gâteaux bizarres que tante Giselle nous envoie... Alors que des gâteaux, des vrais, c'est...

- Ne t'inquiète pas, j'ai aussi fait une tarte au citron pour aller avec le thé.

Immédiatement, James sentit un sourire se déployer sur son visage et ses parents éclatèrent de rire. Il n'y avait vraiment rien de tel que de rentrer à la maison.

**

*

Les assauts du vent irlandais n'avaient rien à envier à ceux de Godric's Hollow. A peine James avait-il transplané dans les landes aux abords du QG qu'il manqua de se faire renverser par une bourrasque et il planta fermement ses pieds dans le sol pour avancer. Quitter ses parents après l'après-midi passé avec eux avait été dur, mais il ne regrettait pas d'être venu les voir. Bientôt, il n'aurait peut-être plus de maison dans laquelle revenir...

Dans sa poitrine, la chaleur des retrouvailles se battait au sentiment glacé qui l'éprenait à chaque fois qu'il repensait à l'annonce de sa mère. Merlin, ce qu'il détestait être impuissant. Il aurait aimé pouvoir faire quelque chose, mais la maladie était inexorable et il comprenait mieux que jamais la frustration de Sirius face à celle d'Alexia. Voir des gens qu'on aimait dépérir doucement ou tenir sur une corde raide était une expérience affreuse. Il supposait qu'il devait s'estimer heureux... Après tout, il aurait au moins le temps de dire au revoir...

Le cœur lourd, il poussa la porte du QG. Le sang se mit à recirculer dans le bout de ses doigts et il soupira de soulagement avant de se rendre compte d'un bruit inhabituel. Des notes de musiques flottaient dans l'air et il fronça les sourcils. Sans enlever sa cape, il se dirigea vers le salon. Il manqua d'éclater de rire devant le spectacle qui s'y jouait.

Sirius et Dorcas se faisaient face, mains nouées et coudes relevées dans un angle tout sauf naturel en tournoyant sur place pendant que Marlène tapait la mesure.

- Et 1, et 2... Voilà ! Dorcas, attention à tes pieds !

- Attention aux miens, oui... marmonna Sirius.

- C'est toi qui les place sous les miens !

- Bah bien sûr, c'est comme ça que fonctionne la valse ! Et arrête de vouloir guider, c'est l'homme qui guide par Merlin !

- C'est sexiste !

Marlène se prit la tête entre les mains.

- Mais qu'est-ce qui se passe ?

Surpris, James se retourna. Il n'avait pas entendu Alexia se glisser dans son dos, mais elle se tenait juste derrière lui et observait la scène avec de grands yeux. Ils avaient dû arriver à littéralement une minute d'écart : elle devait revenir du Ministère après sa journée de travail, ce qui expliquait ses traits fatigués et son badge frappé du M violet épinglé sur sa poitrine.

- Dorcas n'a aucune coordination, voilà ce qui se passe, lâcha Sirius, frustré.

- Peut-être que le professeur n'est pas aussi doué qu'il le pense !

- Je ne suis pas un professeur, justement ! C'est idiot en plus. Si quelqu'un t'invites – ce dont je doute – t'auras qu'à refuser.

- Pourquoi tu doutes ? se vexa Dorcas. Tu crois que personne ne m'inviterait à danser ?

- A la fête de fiançailles de Narcissa ? Vu les invités et ta réputation ? Non, jamais.

- Ma réputation ? répéta-t-elle d'un ton venimeux.

James grimaça. Il voyait très bien où Sirius voulait en venir, mais il n'était pas sûr que ça soit une très bonne idée. Il tenta de le mettre en garde d'un geste pour lui dire de se taire en secouant sa main au niveau de sa gorge, mais Sirius ne le vit pas.

- Plusieurs personnes sont au courant de ton histoire avec Lucinda. Ça ne passera pas avec toute l'aristocratie sorcière, c'est tout.

- Donc quoi ? En plus d'avoir des noms imprononçables et d'être des mangemorts en puissance, ils sont homophobes ? Qu'est-ce que ça peut leur faire si je suis sortie avec une fille ? Je suis aussi sortie avec des gars ! Je peux encore sortir avec un gars ! (Elle le pointa soudain du doigt). Je suis même sorti avec toi, ça compte, non ?

Sirius émit un ricanement amer.

- En ta défaveur, rétorqua-t-il.

- Double disgrâce à leurs yeux donc...

- T'as tout compris.

Dorcas poussa un cri rageur. Dans le coin de la pièce, le gramophone continuait de tourner et de laisser échapper une musique entraînante, ce qui offrait un contraste presque comique. James frappa dans ses mains.

- Oh allez, ça ne peut pas être bien compliqué ! On va vous aider. J'ai des vagues souvenirs de valse, ma mère m'avait forcé à apprendre.

- Merlin, ça devait être quelque chose, rit Marlène.

- Tu es sur le point de le découvrir ! Il me faut une partenaire, allez !

- Pourquoi pas Alexia ?

- Ah non, laissez-moi en dehors de ça. J'ai travaillé aujourd'hui, je mérite du repos et de rire un peu. (Elle le dépassa pour aller s'avachir dans un fauteuil). Je vous regarde ! claironna-t-elle.

- Merci pour ton aide, princesse, railla Sirius.

Alexia haussa les épaules et lui fit une moue innocente.

- Tu te débrouilles très bien avec Dorcas en partenaire.

James haussa un sourcil alors que Marlène glissait sa main dans la sienne. Il n'en jurerait pas, mais il avait cru entendre une note de sarcasme dans la voix d'Alexia, presque piquante. Il aurait presque pu croire qu'il l'avait imaginé si Marlène n'avait pas tiqué elle aussi et il se promit d'en parler à Sirius quand ils seraient seuls.

Celui-ci se remit en place avec Dorcas à peu près à leur niveau et James s'empressa de prendre une position de danse correcte.

- Au fait, tes parents... commença Sirius, l'air de soudain se rappeler où il avait passé la journée.

- Plus tard. Je... je te dirais plus tard.

Son meilleur ami dû lire son trouble sur son visage car il n'insista pas.

- Ok, pas de problème... Donc on reprend. Et Dorcas, par pitié, fais attention où tu poses tes pieds.

- C'est ça...

Depuis son fauteuil, Alexia rit et relança le disque sur le gramophone au début d'un coup de baguette.

- Et 1, 2, 3 ! En rythme !

L'esprit occupé par la musique, James se plongea dans la valse... Et alors qu'ils faisaient tournoyer Marlène, l'image de ses parents qui lui disaient au revoir depuis le perron s'effaça peu à peu. Peut-être que c'était ça aussi apprendre à grandir et à voler de ses propres ailes. Il avait sa propre vie à vivre. 

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Chapitre un peu mélancolique, mais je tenais à réintroduire les Potter avant de passer à la fameuse mission dans les chapitres suivants ^^ Alors verdict ? 

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