Tome II - Chapitre 3 : Le début de la fin
Les derniers rayons du soleil éclairaient encore faiblement par la fenêtre la chambre du deuxième étage d'une petite maison de Carbones-les-Mines. Lily tournait en rond dans la pièce, nerveuse, et le bruit de casserole qui lui parvenait du salon ne faisait rien pour l'apaiser. Sa mère l'avait chassé de la cuisine il y a une heure en lui disant qu'elle ne lui servait à rien vu l'état où elle se trouvait. Lily avait voulu protester mais quand son père lui mit sous les yeux le saladier dans lequel elle venait de mettre les navets dans la pâte à crêpes au lieu des œufs elle dû se résoudre à se rendre à l'évidence.
Pour essayer de faire passer le temps, elle parcourut une énième fois sa chambre pour s'assurer qu'elle n'avait rien oublié. Aucun parchemin qui traînait, sa baguette soigneusement rangée sous son lit dans une boîte, sa valise pour la rentrée était entassée dans le grenier avec son chaudron et enfin elle avait envoyé sa chouette chez Dorcas pour la soirée. Personne n'aurait pu trouver un seul signe de magie ici, ni rien d'anormal ou qui sorte de l'ordinaire.
Pourtant, Lily restait terrorisée. Il avait fallu plusieurs mois pour convaincre Pétunia d'inviter Vernon et de le présenter à sa sœur. Jusque-là, elle avait toujours refusé de prendre le risque de l'exposer à la magie, trop effrayée à l'idée que son fiancé la quitte. D'après les dires de ses parents qui l'avaient déjà rencontré, Vernon Dursley était quelqu'un de très...terre-à-terre. Il était commercial dans une entreprise de perceuse et ne cessait de répéter que ses chances d'évolution au sein de la boîte étaient plus que prometteuses. Quand Pétunia avait finalement accepté qu'elle le rencontre elle aussi... Lily s'était sentie bien. Acceptée comme un membre de la famille à nouveau. Alors d'où venait le sentiment de malaise qui ne la quittait pas depuis son réveil ce matin ?
Sans bien comprendre comment, une phrase qu'Alexia avait prononcé dans le Poudlard Express il y a presque un an à propos de son beau-père lui revint en mémoire : « Avoir peur de la magie, c'est ne pas accepter notre condition de sorcière. On n'est pas différent d'eux ! ». C'était ça qui la dérangeait, réalisa Lily. Ne pas pouvoir être elle-même face au propre fiancé de sa sœur lui serrait le ventre. La magie n'était plus dissociable de sa vie désormais, elle ne l'avait plus été depuis le jour où la lettre de Poudlard était arrivée. Si Pétunia pouvait voir les merveilles du monde sorcier, les commerces du Chemin de Traverse, les ruelles enneigées de Pré-au-Lard, l'architecture de Poudlard, alors peut-être qu'elle comprendrait que ce n'était pas un univers de « monstre ».
- Lily ? Tu es prête ?
Lily sursauta et se retourna. Dans l'encadrement de la porte se tenait Pétunia, le visage crispé.
- Hein ? Oh oui, oui c'est bon...
- Tu es sûre ? Tout est rangé ?
- Oui, assura-t-elle. Il ne saura rien, Tunie, je te le promets. Ça va bien se passer.
Même si elle ne paraissait pas tout à fait convaincue, Pétunia hocha la tête.
- N'oublie pas, pendant le dîner, aucune insinuation sur...sur ton école.
- Je sais. S'il demande, je suis scolarisé dans une école privée et je ne reviens que pour noël et les vacances d'été, et c'est pour ça que je suis ne pas souvent à la maison, récita Lily.
Elle n'osait pas avouer qu'elle avait répété le mensonge pendant plusieurs minutes devant son miroir. De toute façon, Pétunia eut l'air satisfaite car elle parut se détendre un peu.
- Génial... Bon, si tout est en ordre, je vais aller aider maman...
- Pétunia attends !
- Oui ?
Lily fixa obstinément les motifs du papier peint, la gorge serrée.
- Est-ce que... que tu lui diras un jour ? Que je suis une sorcière ?
- Quoi ?
- Je veux dire...tu vas lui mentir toute ta vie sur moi ?
Pétunia cligna des yeux, visiblement surprise. Elle jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, comme pour s'assurer que leurs parents ne pouvaient pas l'entendre, puis ferma la porte dans son dos.
- Ecoute Lily...
- Tu sais quoi ? Laisse tomber, c'est pas grave...
Elle tenta de contourner sa sœur pour rouvrir la porte mais Pétunia lui attrapa le poignet avec force.
- Ce n'est pas ce que tu crois, Lily. Vernon...Je ne suis pas certaine qu'il comprendrait bien tout ça, ce que tu es...
- Mais si on lui explique ?
- Et si ça lui fait peur ? Rétorqua l'aînée.
- Je ne suis pas différente de vous ! S'il n'accepte pas que je sois une sorcière alors il ne te mérite pas, Tunie.
Cette remarque parut la contrarier d'avantage car elle eut un claquement de langue agacé et serra les dents.
- Il faut toujours que tu fasses ça, pas vrai ?
- Je ne comprends pas...
- La victime, précisa Pétunia avec hargne. Tout ça, entre nous, c'est de ta faute !
- Tunie...
- Tu ne pouvais pas être juste ma sœur, juste normale ?
- Ce n'est pas... Pétunia, je n'ai pas fait exprès...je...
Les mots s'embrouillaient dans son esprit mais la colère Pétunia ne retomba pas.
- Et alors ? Tu étais ma sœur avant d'être une sorcière non ? Cria-t-elle.
Lily eut l'impression de recevoir une gifle en voyant les yeux de Pétunia s'embuer de larmes. Incapable de soutenir son regard, elle détourna la tête. Le miroir de sa coiffeuse, juste en face de son lit, lui renvoya leur reflet et elle réalisa brusquement quelque chose. Elles ne se ressemblaient pas. Elles n'avaient jamais été pareils en même temps, ni maintenant ni pendant leur enfance. Ses cheveux auburn et ses yeux verts, elle les tenait de la famille de son père tandis que Pétunia avait hérité des longs traits de leur mère ainsi que de ses cheveux châtains. Elles n'avaient pas non plus les mêmes goûts ou les mêmes centres d'intérêts.
Elle avait toujours cru que son départ pour Poudlard avait cassé leur relation, que d'une certaine façon quelque chose s'était brisé entre elles cette année-là. Et si cela était arrivé malgré tout ? Et si ça avait été inévitable ?
Pétunia dû voir sa détresse car elle relâcha sa prise autour de son poignet pour lui prendre doucement la main.
- Lily...
- Je suis tellement désolée Tunie, s'étrangla-t-elle à travers ses larmes. Mais je suis née comme ça, je suis une sorcière et tu ne pourras rien y changer. Je n'ai pas un choix à faire entre toi et la magie, les deux peuvent très bien être dans ma vie...
- Non justement, répliqua Pétunia. Je ne sais pas ce que tu as prévu pour ton avenir, Lily, mais dans le mien il y a une belle maison, avec une pelouse et une clôture, un mari qui m'aime, un enfant blond adorable et dont je m'occuperais. Ça peut te paraître ennuyant mais c'est que je veux ; c'est une vie normale, sans histoire, dans laquelle une chouette ne débarque pas en plein milieu de la journée pour distribuer le courrier.
- Dans laquelle la magie n'a pas sa place...murmura Lily.
- Exactement.
Il y eut un long silence entre elles, durant lequel elles ne firent que se dévisager, puis Pétunia finit par reculer d'un pas en se raclant la gorge.
- Vernon ne va pas tarder à arriver.
- Tout se passera bien. Ça sera un dîner...parfaitement normal.
Même à ses propres oreilles, sa voix sonna atone. Pourtant, Pétunia fit mine de ne pas remarquer. Elle s'observa une seconde dans le miroir, histoire de reprendre contenance malgré les plaques rouges de colère qui lui marbraient le cou et se tourna à nouveau vers Lily.
- Je vais descendre aller aider maman en cuisine. Je t'appelle quand il arrive, d'accord ?
- Pas de problème...
Avant de sortir de la chambre, Pétunia s'arrêta dans l'embrasure de la porte.
- Tu sais, je ne voulais pas que ça se passe comme ça non plus...
Finalement, le dîner en compagnie de Vernon fut affreusement normal et sans accroc. Lily l'écouta parler de vis cruciforme et de perceuses pendant une heure, souriant poliment à chacune de ses blagues sur le sujet. Et oui, elle fut étonnée du nombre de blague qui comportait des perceuses.
Vernon Dursley ne ressemblait pas vraiment à ce qu'elle avait imaginé. Il était un peu enrobé et portait un début de moustache, bien que Lily aurait incapable de dire si elle lui allait bien ou non. Il parlait beaucoup de lui également mais savait se montrer polie. Elle commençait à comprendre ce que Pétunia lui trouvait... Il n'y avait pas plus banal ou normal que Vernon. Quand il consentit à arrêter de parler de lui-même pour s'intéresser à elle, Lily mentit facilement à propos de ses études et il ne chercha pas plus loin, au grand soulagement de tout le monde.
Une fois le dîner terminé, Lily s'empressa de remonter dans sa chambre. Elle se jeta sur son lit, épuisée à la fois nerveusement et mentalement.
Elle ne savait plus trop pourquoi elle avait eu si hâte de rencontrer Vernon.
**
*
Lily ne se souvint même pas de s'être endormie, pourtant quand sa mère lui secoua l'épaule un peu plus tard elle s'aperçut que c'était déjà le matin. On était le 1er septembre 1977 et le train pour Poudlard partait dans exactement trois heures. Repoussant ses couvertures d'un coup de pied, elle se força à sortir de son lit pour aller s'habiller puis descendre sa valise. C'était sa dernière rentrée scolaire et il était hors de question qu'elle soit en retard.
Dans la cuisine, ses parents étaient déjà installés autour de la table.
- Tu veux de la tarte au citron ma puce ?
Elle fut tellement surprise par la question qu'elle arrêta son mouvement, figée entre la table et le frigo. Une image de Potter fusa dans sa tête sans qu'elle puisse s'en empêcher.
- Pourquoi tu me demandes ça ? Demanda-t-elle d'une voix trop aigue.
- Euh...Parce que ton père en a acheté ce matin, c'est tout.
- Oh...
Elle se sentit soudain assez stupide d'avoir réagi comme ça.
- Tu es sûre que tout va bien ?
- Oui, oui désolé. Où...où est Pétunia ?
- Elle est partie visiter l'appartement qu'elle pensait acheter. Je t'en avais parler non ?
Lily hocha la tête. Ça lui faisait étrange que sa sœur veuille déjà partir de la maison. Personnellement, elle n'avait pas encore réfléchi à ce qu'elle ferait après Poudlard. Peut-être des études pour devenir médicomage, mais ça lui paraissait encore bien loin.
Distraitement, elle termina son petit déjeuner sans conviction puis il fut l'heure de partir. Elle aida son père à charger la voiture et embrassa sa mère qui ne pouvait pas les accompagner à cause d'un rendez-vous. Le trajet passa à toute vitesse, sans qu'elle s'en aperçoive. Quand l'immense gare de King Cross se dressa devant elle, une boule se forma dans sa gorge. Elle n'aurait jamais cru que d'être en dernière année lui ferait cet effet, pourtant le fait de se dire qu'elle ne vivrait plus jamais de rentrée, qu'elle ne reprendrait plus le train un 1er septembre comme tous les ans, lui mettait les nerfs en pelote.
- Ma chérie, qu'est-ce que qui ne va pas ?
Lily tenta d'avoir l'air courageuse en se tournant vers son père. La douceur de ses yeux verts, les mêmes que les siens, ne l'aidèrent pas vraiment.
- Je...je ne sais pas, balbutia-t-elle. C'est dur à expliquer. Je crois...je crois que je m'étais habituée à tout ça maintenant, je veux dire...les voyages entre Poudlard et la maison, les cours au château et puis mes amis...
- C'est normal voyons.
- Mais...et après ?
- Comment ça ?
- Qu'est-ce qui va se passer après ? Clarifia-t-elle. L'année prochaine ?
Son père sourit doucement.
- C'est ça qui te fait peur ?
- Hum...
- Oh Lily, regarde-toi. Tu es brillante, je ne suis absolument pas inquiet. Tu sais, parfois j'ai du mal à me dire que tu as autant grandit, que tu n'es plus une petite fille. C'est vrai, je t'ai à peine vu pendant six ans, sauf pour noël et les vacances d'été. Chaque année quand je te voyais revenir avec de nouvelles anecdotes, des nouveaux sorts que tu avais appris, de nouvelles expériences que tu avais faites aussi...ça me rendait fier. Tu as toujours su te débrouiller, même sans ta mère et moi. Ça ne veut pas dire qu'on sera plus là parce qu'on le sera toujours pour toi, tu m'entends ? Peu importe ce que tu choisiras de faire, on te soutiendra, et tes amis aussi. La fin du lycée ou des études, même chez les sorciers je suppose, ne veut pas dire que tu vas changer radicalement. Tu continueras à voir Marlène, Dorcas et tous les autres. Evidemment, il se peut que tu en perdes de vue mais c'est la vie Lily. Tu te feras de nouveaux amis, tu te créeras de nouvelles expériences. Et même si tu as peur, je te le répète, tu ne seras jamais toute seule, d'accord ?
Il essuya lentement une larme qui dévalait la joue de sa fille tandis qu'elle souriait, l'air soulagé. Lily avait presque oublié à quel point son père pouvait lui remonter le moral. Si elle avait grandi, lui n'était plus aussi jeune qu'avant, réalisa-t-elle avec nostalgie. Les cheveux de Chris Evans étaient désormais assez dégarnis au niveau des tempes et de petites rides marquaient le coin de ses yeux et de sa bouche, rendant ainsi son visage encore plus expressif.
- De toute façon, reprit-il d'un ton léger, tu peux au moins être sûre que quoi qu'il arrive, il te restera ton futur mari qui n'a pas l'air prêt à se décourager.
- Papa !
Elle tenta de cacher son visage sûrement aussi rouge qu'un souaffle tandis que son père éclatait de rire. Elle maudissait encore Potter pour son coup d'éclat en début d'été. Quel imbécile !
- Arrête de dire n'importe quoi, allez on doit se dépêcher...
- Il est seulement 10h20, Lily.
Sans répondre, elle ouvrit la portière et sortit de la voiture, ce qui fit rire son père à nouveau.
A l'intérieur de la gare, elle n'eut aucun mal à repérer certains sorciers. Ils croisèrent un homme d'une quarantaine d'année habillé d'un...rideau de douche vraisemblablement et qui faisait se retourner la foule sur son passage. Les oubliators allaient avoir du travail, comme chaque 1er septembre. Du côté sorcier, sur le quai 9 ¾ ce n'était pas encore la cohue car tout le monde n'était pas arrivé et Lily se contenta de monter sa valise dans un compartiment au hasard pour passer le temps. Son père resta avec elle quelques minutes supplémentaires avant de repartir pour être à l'heure au travail.
Cependant, elle n'eut pas à rester seul bien longtemps car en tournant la tête, elle aperçut soudain James Potter en personne qui passait la barrière magique, suivit de ses parents et de Sirius Black.
- Allez ! On va être en retard !
- James, on a au moins une demi-heure d'avance, répliqua Euphemia. Calme-toi.
Mais James ne l'écoutait pas, continuant à accélérer le rythme. Sirius lui emboîta le pas, les mains dans les poches et l'air nonchalant.
Petit à petit, le quai se remplit de famille. Lily réussit à repérer ses amis parmi la masse grouillante qui s'agitait près du train. Elles étaient toutes rassemblées sous une arcade en pierre en train de discuter et elle dû jouer des coudes pour les rejoindre. A un moment, coincée entre une grosse dame au parfum bon marché et un petit monsieur moustachu, elle crut qu'elle allait devenir folle jusqu'à ce que Dorcas ne la tire de là.
- Lily ! Oh tu m'as manqué !
Alexia et Marlène lui sautèrent dessus en même temps. Elle soupira de soulagement.
- J'ai cru que j'allais y passer, plaisanta-t-elle. Je dois être complètement décoiffée !
- Tu es magnifique, Lily ! Clama James.
- Potter, on t'a déjà dit que tu savais parler aux filles ? Dit Alexia, amusée.
- Quoi ? Tu veux que je te dise que t'es belle aussi ? Intervint Sirius en arrivant derrière elle.
Ils éclatèrent de rire en la voyant rouler des yeux.
Le sifflet qui indiquait le départ imminent du train retentit dans l'air. Les filles se précipitèrent dans leur wagon où les attendaient Remus et Peter alors que James embrassait ses parents une dernière fois.
- Sois sage cette année, d'accord ? Recommanda sa mère.
- On verra, répliqua-t-il en riant.
Elle prit une expression inquiète et résignée mais le laissa filer avant de se tourner vers Sirius. Il parut surpris quand elle le sera contre elle, exactement comme elle l'avait fait avec James il y a quelques secondes.
Il se figea, médusé.
- Fais attention à toi aussi, chuchota-t-elle.
Maladroitement, il lui rendit son étreinte. C'était étrange pour lui car Mrs Potter aurait beau l'aimer de tout son cœur, et même s'il était touché par son geste, elle ne serait jamais sa mère. De toute façon il n'avait jamais eu de mère.
**
*
Ce qui était bien avec Poudlard, songea Lily, c'était qu'il ne changeait pas. L'école apportait ce sentiment de familiarité et de sécurité qui lui remonta le moral dès qu'elle posa un pied dans le hall et se renforça carrément quand elle entra dans la Grande Salle. Les bougies du plafond éclairaient la pièce chaleureusement tandis que les fantômes circulaient entre les tables pour souhaiter une bonne rentrée aux élèves. Elle salua sans vraiment s'en rendre compte Nick-Quasi-Sans-Tête, trop focalisée sur la nouvelle qu'elle avait appris tout à l'heure pendant le trajet en train.
« Quand elle était arrivée dans le compartiment pour la réunion des préfets, son nouveau badge de Préfète-en-Chef sur la poitrine, elle avait été surprise de voir Potter assis à côté de Remus. Il manquait encore quelques personnes, notamment les nouveaux cinquièmes années qui mettaient généralement plus de temps à trouver le bon compartiment.
- Depuis quand tu as besoin que Potter t'accompagne, Remus ? Avait-elle plaisanté.
- Euh...c'est-à-dire...
C'est alors qu'elle avait vu le badge brillant que portait Potter. Et elle avait juste éclaté de rire.
- Oh non...C'est une blague, pas vrai ? Tu n'as pas pu...afin je veux dire pas toi !
- Si ça peut te réconforter, on a été aussi surpris que toi, avait dit Potter en s'ébouriffant les cheveux, son geste signature. »
Toujours sous le choc, elle se pencha en arrière pour avoir la table des professeurs dans son champ de vision. McGonagall était en train de se rassoir après la répartition et avait l'air en pleine santé. Le fait qu'elle soit devenu sénile aurait été la seule explication à la nomination de Potter.
- Lily, on ne fixe pas les gens comme ça, la rabroua Marlène.
- Mais...Préfet-en-Chef ! C'est...insensé !
- Pas tellement, intervint Alexia en se servant une part de gâteau. Il a d'excellentes notes dans la plupart des matières, surtout en métamorphose. Il est capitaine de Quidditch et est apprécié par ses camarades. Enfin...la plupart, se corrigea-t-elle face au regard de Lily. Donc ça ne m'étonne pas tant que ça.
- Et son dossier disciplinaire ?
- J'ai pas dit qu'il était parfait non plus.
- On parle de moi ? Lança James, quelques places plus loin. J'ai entendu le mot parfait !
- Ton ego, marmonna Remus.
James balaya la remarque de la main.
Brusquement, le bruit des conversations cessa et tous les élèves se tournèrent vers Dumbledore qui venait de se placer devant son pupitre pour son traditionnel discours.
- Bonsoir à tous ! S'exclama-t-il d'une voix forte, l'œil malicieux. Je suis ravi de vous retrouver pour cette nouvelle année scolaire, qui, j'en suis sûre, sera des plus intéressantes et je souhaite la bienvenue aux nouveaux. Commençons tout d'abord par les informations d'usages qui sont toujours bonnes à rappeler pour certains, comme le règlement intérieur notamment.
Son regard glissa imperceptiblement vers la table des Gryffondor et les Maraudeurs en particulier.
- Ce dernier sera affiché sur la porte du bureau de Mr Rusard, notre bien aimé concierge. Les cours commenceront dès demain à 9h et vos emplois du temps vous seront distribués par vos directeurs de maisons durant le petit déjeuner. Pour les sixièmes années, la liste d'inscription pour les cours de transplanage qui débuteront en janvier seront affichés dans vos salles communes respectives.
- Je leur souhaite bonne chance si Portman revient...dit Dorcas.
- Silence les mioches ! Plaisanta Sirius.
-... séances d'orientation pour les septièmes années dès le mois prochain, continua Dumbledore. Bien, j'aimerai maintenant aborder un sujet inédit. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a eu de nouvelles disparitions ainsi que des meurtres cet été. Les ténèbres gagnent toujours plus de terrain malgré les efforts du Ministère...
Le ton grave du Directeur sembla remplir la Grande Salle et les expressions s'en ressentirent.
- Nous devons tous rester unis en ces temps difficiles et c'est pourquoi les professeurs et moi-même avons décidé de modifier quelque peu la Coupe des Quatre Maisons cette année. En effet, nous allons organiser le Tournoi de Poudlard. Les règles seront simples, chaque maison aura une équipe de cinq élèves qui s'affronteront dans cinq épreuves : les potions, la botanique, les défenses contre les forces du mal, la métamorphose et le vol sur balais. Chaque épreuve rapportera un certain nombre de point à l'équipe représentant sa maison et ces points seront ensuite additionnés à ceux gagnés durant l'année. Comme habituellement, les points de comportement ou de bonnes réponses en cours ont donc autant d'importance que ceux des épreuves. Le but de ce Tournoi, bien qu'il oppose les maisons entre elles, a pour principal objectif de vous faire prendre conscience que l'entraide est la plus belle des forces.
Dumbledore marqua un court temps d'arrêt, observant les étudiants par-dessus ses lunettes en demi-lune. Comme souvent, on avait presque l'impression qu'il y avait plus derrière ces mots qu'il ne voulait bien le laisser paraître.
- Pour rendre ce Tournoi un peu plus festif, reprit-il en souriant, j'ai également réussi à convaincre mes chers collègues d'organiser un bal de noël en plus du traditionnel banquet. J'espère que la perspective de petits fours et de danses vous réjouira autant que moi.
Les élèves rirent, enthousiastes.
- Ce Tournoi ne sera pas facile, je tiens à le préciser. Les membres des équipes seront choisis par chaque maison, vous êtes libres d'élire qui vous semblera avoir les meilleures chances dans les épreuves citées précédemment. Le courage, l'intelligence et l'habilité magique seront les qualités nécessaires pour participer et je ne peux que recommander aux plus jeunes de ne pas tenter une aventure qui pourrait être dangereuse si on n'y prend pas garde. Cette première édition du Tournoi de Poudlard n'est qu'un essai mais si sa réussite s'avère se confirmer, il n'est impossible qu'il puisse être reconduit dans la futur, mais je m'avance ici peut-être un peu trop. Sachez que de plus amples détails sur les épreuves vous seront bientôt communiqués et que l'annonce officiel des équipes finale des maisons est prévue pour dans trois semaines exactement.
- Excusez-moi monsieur, intervint brusquement James en se levant.
- Potter, assis-toi ! Siffla Lily.
Elle tenta de le tirer par sa robe de sorcier, sans succès.
- Ah monsieur Potter, je me demandais quand est-ce que vous alliez intervenir !
Dumbledore n'avait l'air nullement perturbé, comme s'il s'attendait à ce que son élève l'interrompe en plein milieu de son discours, et il lui adressa même un sourire encourageant.
- Allez-y, allez-y exprimez-vous.
- Euh... Je voulais juste savoir...pour le Quidditch ? La Coupe n'est pas annulée, pas vrai ?
- Ne vous inquiétez, j'allais y venir. Les matchs de Quidditch seront naturellement maintenus en plus de l'épreuve de vol sur balais et les sélections seront organisés par les capitaines le week-end prochain.
James se rassit, soulagé, comme tous les autres joueurs de Quidditch.
- Bien, je crois que toutes les informations ont été dites. Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne nuit et à demain !
Un concert de raclement de chaises suivit aussitôt. Pourtant, Lily ne bougea pas et Alexia lui secoua l'épaule.
- Tu viens ?
Mais Lily resta assise encore quelques secondes en réalisant une chose.
C'était le début de leur septième année. Le début de la fin.
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