Tome II - Chapitre 16 : Vous avez dit bal ?

Chapitre XVI : Vous avez dit bal ?

Ce n'était pas possible. On ne peut pas déjà être au mois de décembre, une semaine avant les vacances, pensa Remus. Il avait l'impression qu'il avait passé la première Epreuve du Tournoi il y a quelques jours à peine. Il n'était pas prêt psychologiquement. Vraiment pas.

Quand Dumbledore avait annoncé l'idée d'un bal juste avant noël à la rentrée, il avait été enthousiasmé. Les occasions de faire la fête n'était pas nombreuses à Poudlard, à part pour les victoires de Quidditch, et surtout en ce moment avec les disparitions qui s'étalaient désormais chaque jour en une de la Gazette. Tout le monde était donc content de passer une soirée plus relâche.

Ce que Remus n'avait pas prévu dans sa grande sagesse, c'était qu'un bal impliquait nécessairement de la danse, et qui disait danse disait partenaire de danse. Et donc inviter un partenaire. Quand Sirius le lui avait fait remarquer en cours de potion ce matin, il avait éclaté de rire devant l'expression paniquée de Remus (évidemment, lui y allait avec Alexia, pas de quoi de stresser !). Plus que tout, il avait immédiatement pensé à Anaïs.

Lorsqu'il annonça sa décision à ses amis, James sourit d'un air entendu.

- Génial ! Demande-lui, je suis sûr qu'elle dira oui ! De toute façon, ça ne peut pas être pire que votre dernier rendez-vous.

- C'était de la faute de Sirius, répliqua-t-il. Et de Chamallow. Certainement pas moi.

- Tu dramatises, lança Sirius en guise de défense.

Mais James ne le laissa pas changer de sujet.

- Et donc ? Qu'est-ce que tu fais encore dans ce dortoir ? Va la trouver pour l'inviter au bal !

- Je ne peux pas...je veux dire, pas comme ça...

- Pourquoi ?

Remus rougit.

- Je n'ai jamais...je ne serais même pas comment...

- Ce n'est pas compliqué, intervint Sirius, goguenard. Une phrase : est-ce que tu venir au bal avec moi ? Simple.

Tout sauf simple, pensa Remus. Son angoisse dû se lire sur son visage car James et Sirius échangèrent un regard éloquent. Sans avoir besoin de plus se consulter, ils se dirigèrent jusqu'au lit de Peter, sur lequel celui-ci dessinait distraitement, et le tirèrent sur ses pieds.

- Eh ! Protesta-t-il. J'étais occupé !

- Code de Maraudeurs, se contenta de dire James. On a besoin de toi.

Ils revinrent devant Remus, toujours aussi sur la chaise de son bureau, et mirent Peter face à lui.

- Vas-y, dit Sirius. Entraîne-toi.

- Quoi ?

- Entraîne-toi. Queudver va faire le rôle d'Anaïs.

- Pourquoi c'est moi qui fait la fille ? S'indigna-t-il en se tournant vers les deux autres.

- Parce que c'est toi qui lui ressemble le plus, dit James.

Peter fit une drôle de tête et jeta un coup d'œil vers son reflet dans le grand miroir à pied, tentant visiblement de voir en quoi ses cheveux couleur paille et sa physionomie ronde pouvait le faire ressembler à la préfète de Serdaigle.

- A part la taille, commença-t-il, je ne vois pas en quoi je...

- Peter, c'est pour Remus ! Fais un effort.

Peter soupira. Il dévisagea Remus, qui l'observait d'un air désolé, et hocha la tête de mauvaise grâce. Il ferma les yeux une seconde, histoire d'entrer dans le rôle.

- Salut Remus ! Lança-t-il d'une voix haut perchée, au moins bien deux octaves au-dessus de celle habituelle.

- Elle ne parle pas comme ça...

- Fais un effort d'imagination, rétorqua James sur le côté.

Avec Sirius, il s'était installé sur le rebord de la fenêtre et observaient la scène en souriant, comme les deux imbéciles qu'ils étaient.

- Ok, ok... recommence.

Peter se râcla la gorge.

- Salut Remus ! Reprit-il, toujours de cette même voix ridicule. Tu vas bien ?

- Oui...euh...et toi ?

- Bien. Et...et...je sais pas quoi dire, avoua Peter. Qu'est-ce qu'elle te raconte Anaïs ?

- Par Merlin, Pete, reste dans le rôle, objecta James.

- Désolé, je ne suis pas un expert de la copine de Remus. Il fallait me donner plus d'indication !

- Elle n'est pas ma copine...balbutia-t-il.

- On sait, Lunard, c'est justement ce qu'on essaye de régler, dit Sirius. Bon, on a qu'à passer la conversation normale et en venir au but. Invite-la !

- Qui ?

- Anaïs...enfin Peter...bref, tu m'as compris.

Remus se retint de se frapper le front contre son bureau. Face à lui, Peter se dandinait sur des pieds et avait l'air de vouloir être n'importe où sauf ici (même en Histoire de la Magie, c'était dire).

- Euh... tu as entendu parler du bal ?

- Ça aurait été compliqué de faire autrement, Peeves a tagué le hall pour l'annoncer.

- Je ne suis pas sûr qu'Anaïs répondrait comme ça, remarqua James, le menton dans une main.

- Tais-toi, c'est moi qui fait le rôle et je l'interprète comme je veux.

- Ah ces acteurs...

La réponse de Peter fut interrompue par un quelqu'un qui toqua à la porte. James sauta du rebord de fenêtre puis traversa la pièce pour ouvrir et se figea, surpris. Visiblement, il n'attendait certainement pas de trouver Lily Evans sur le seuil de son dortoir.

Elle avait enlevé son uniforme et portait un gros pull gris dont les manches lui tombaient jusqu'au bout des mains, et ses cheveux auburn étaient relevés en queue de cheval, dégageant son visage et ses grands yeux verts.

- Lily ?

- Eh...Je dérange ?

- Non pas du tout ! On était juste...on entraînait Remus à inviter Anaïs au bal.

Lily sourit et se pencha pour regarder Remus, toujours assis sur sa chaise de bureau, clairement embarrassé.

- Génial ! Et alors, ça donne quoi ?

- Sans commentaire.

- D'accord... de toute façon, je venais pour te parler, James. T'as deux minutes ?

- Oui ! Bien sûr !

Son enthousiasme trop évident fit rouler des yeux Sirius. Il fit un signe de tête aux deux autres et ils sortirent de la chambre pour laisser James et Lily tous les deux. Alors que la porte se refermait dans un bruit qui paraissait soudain dramatique, ils restèrent face à face sans savoir quoi dire.

Lily réalisa qu'elle n'avait pas l'habitude de ça, de cette relation entre eux qui avait évolué cette année. Elle n'avait jamais eu juste de vraies conversations avec James en dehors de situations de crises pour l'un deux, de grandes émotions, ou de besoin de réconfort. Et le plus étonnant : c'était elle qui était venue vers lui. Maintenant que James s'était débarrassé de son masque de garçon arrogant, maintenant qu'il avait compris qu'on n'imposait pas sa vision du monde en jetant des sorts aux gens en désaccords avec soi, Lily commençait à véritablement apercevoir le James Potter dont lui parlaient les autres.

- Donc...tu voulais me parler ?

- Oui, désolée...euh... En fait on en parlait avec Alexia et Marlène, tu sais juste comme ça des conversations de filles, et je me suis rendu compte qu'il ne restait plus que quelques jours... enfin je ne veux pas dire que tu es le choix de secours ou autre mais...

- Lily, je ne comprends rien, coupa-t-il, amusé.

- Est-ce que tu veux venir au bal avec moi ? Demanda-t-elle tout à trac.

James resta muet de stupeur. Un instant, il crut qu'il avait mal compris ou qu'elle lui faisait une blague par rapport à Remus et Anaïs, mais il réalisa qu'elle était sérieuse en voyant son visage s'enflammer. Elle se tenait devant lui, et il ne rappelait pas l'avoir un jour vu aussi nerveuse pour autre chose que des examens.

- Je...moi ? Genre, toi, moi...bal ?

- C'est l'idée, acquiesça Lily en se mordant la lèvre.

Honnêtement, James avait l'impression d'avoir basculé dans une troisième dimension. Il avait imaginé cette scène, il l'avouait, mais dans aucun de ses scénarios ce n'était elle qui lui demandait à lui par Merlin !

- Oui ! Cria soudain fortement la voix de Sirius derrière la porte, comme s'il était collé au battant dans le couloir. Il dit oui, Evans !

Lily sursauta. James se ressaisit.

- Euh...ce qu'il vient de dire. Oui, c'est oui. Evidemment que c'est oui.

- Vraiment ?

Ils devaient avoir l'air ridicules, tous les deux, à se sourire ainsi. Mais James s'en fichait. Des années de tentatives venaient enfin de se concrétiser.

- Je n'ai jamais été plus sûr de ma vie, s'exclama-t-il.

**

*

Marlène descendait l'escalier principal, en retard. Elle avait bien passé deux bonnes heures à se préparer pour le bal, se battant (littéralement) avec ses cheveux. Les filles étaient déjà toutes descendu pour rejoindre leur cavalier et l'avaient donc lâchement laissé à son sort, sans mauvais jeu de mot puisqu'elle avait dû jeter son sortilège de lissage au moins quatre fois. Elle, évidemment, allait au bal en « célibataire avec la tête haute » pour se citer elle-même en début de semaine quand les invitations se multipliaient dans son entourage.

La plus inattendue avait d'ailleurs été l'invitation abrupte de Lily à James pour le bal du Tournoi, invitation dont elle n'avait parlé à personne avant de monter au dortoir des garçons sur un coup de tête. Dorcas avait failli en tomber du canapé. Le plus paradoxal, c'était que le brusque élan de courage de Lily était surprenant et en même temps pas tant que ça... Depuis le début de l'année, il aurait fallu être aveugle pour ne pas remarquer le rapprochement entre ces deux-là.

Et en parlant de rapprochement, le regard de Marlène tomba sur Remus et Anaïs qui discutaient devant l'entrée de la Grande Salle, certainement pour prendre un peu l'air. Ils riaient ensemble, mais elle était à peu près sûre qu'il fallait connaître le latin pour comprendre la blague. Truc de préfets.

Sans s'attarder, Marlène continua son chemin. Des dizaines de personnes s'agglutinaient dans le hall, pas pressées le moins du monde de retourner sur la piste de danse bondée, et il était dur de se focaliser sur quelqu'un en particulier tant la marée humaine semblait se mouvoir sans interruption. Pourtant, un groupe à l'allure hétéroclite capta son attention, retranché sous les marches de l'escalier latéral qui partait en direction de l'aile sud, à moitié dissimulé dans l'ombre. A moins que ça ne soit le visage de Regulus qui lui sauta aux yeux, comme souvent.

Ce dernier était flanqué de Livia Fawley, qui portait une longue robe émeraude à col roulé et un énorme collier en or, ses beaux cheveux blonds élégamment relevé en un chignon aristocrate (qui n'a pas dû lui prendre autant de temps que le mien, pensa amèrement Marlène). Rookwood était également là, juste à côté d'Avery et de Mcnair. En soi, ce n'était pas ça qui était le plus étrange. Ils étaient tous des Serpentard, certes dans des années différentes, mais il n'y avait rien d'inhabituel à les voir ensemble.

Sauf qu'avec eux, plaqué contre le mur de pierre, se trouvait Peter. Il tremblait, les jambes faibles, et jetait des coups d'œil effrayés autour de lui comme pour trouver une échappatoire.

- Alors Pettigrow, ricana Mcnair qui le dominait de sa taille imposante. On fait moins le malin sans les autres pour te protéger ?

- Je...je...bégaya-t-il.

Il déglutit et sa voix le lâcha en un filet plaintif.

- Oh que quelqu'un le fasse taire, dit Avery, exaspéré.

- On a qu'à aller au bal, rétorqua Livia, bras croisés. Comme on devait le faire. Sérieusement, qu'est-ce que tu cherches ? Regarde-le, il en vaut pas la peine...

- Et oublier la dernière farce des Maraudeurs ? Certainement pas !

- Ce n'est pas la première qu'ils te ridiculisent, laisse tomber. Et puis, il est pathétique à se cacher dans son groupe d'amis. Il n'a pas besoin de nous pour le savoir.

En entendant l'insulte de Livia, Peter se redressa de toute sa taille, ce qui fut vite fait et peu impressionnant, mais il eut le mérite d'essayer.

- Parce que vous, vous ne vous cacher pas absolument pas dans un groupe ? Rétorqua-t-il d'une voix tremblante.

Avery resserra sa prise sur sa baguette. Visiblement, il n'était pas loin de lui envoyer le premier sort venu à la figure et Marlène se décida à intervenir. Elle releva le bas de sa robe pour ne pas trébucher puis se précipita vers eux, annonçant sa présence en faisant claquer ses talons sur le sol de pierre.

- Peter, s'exclama-t-elle avec un enthousiasme exagéré. Je te cherchais ! Tu viens danser avec moi ?

Tout le monde la dévisagea, abasourdis. Même Regulus n'arriva pas à garder sa traditionnelle expression neutre.

- Je... hum...

- Tu m'avais dit que tu m'attendrais dans la salle commune, continua-t-elle comme s'il n'y avait rien d'étrange dans cette situation. T'es descendu avec James ?

- Oui...oui c'est ça.

Avery les regarda tour à tour, sceptique.

- Sérieusement ? C'est McKinnon ta cavalière ?

- Un problème avec ça ? Rétorqua Marlène, bras croisés. Vous devriez tous partir d'ici avant qu'un professeur ne vienne voir ce qui se passe. Personne n'a envie de gâcher la fête, n'est-ce pas ?

Rookwood plissa les yeux, essayant sûrement de juger si elle bluffait ou non, et Marlène releva le menton dans une attitude de fausse confiance. Il dû décider que ça ne valait pas le coup d'insister car il donna un coup de coude à Avery pour lui faire signe de partir.

- T'as de la chance, Pettigrow, lança-t-il en s'éloignant. Une fille est venue te sauver la mise, très courageux !

Marlène sentit ses épaules se tendre et se retint de justesse d'envoyer son poing dans la mâchoire du Serpentard, mais elle n'était pas Dorcas. Alors que le petit groupe passait les portes de la Grande Salle, Regulus et Livia s'attardèrent près d'eux.

- Quoi ? S'exclama sèchement Marlène. Vous ne les suivez pas ?

- Est-ce qu'il va bien ? Répliqua Livia sans répondre.

Contre le mur, Peter tremblait toujours, mais à part ça il paraissait indemne et il hocha la tête. Regulus parut lui aussi vouloir dire quelque chose, même si Marlène doutait que ça soit à propos de Peter puisqu'il ne la quitta pas des yeux pendant plusieurs secondes.

- Jolie robe, dit-il finalement, un sourire au coin des lèvres qui lui rappela tellement Sirius qu'elle crut voir double un instant.

Son commentaire mis un autre moment à prendre forme dans sa tête et elle sentit ses joues s'enflammer, ce qui parut l'amuser un peu plus avant que Livia ne le tire par le bras et emboîte le pas aux autres.

Marlène secoua la tête et se tourna vers Peter. Il était plaqué contre le mur, presque comme s'il cherchait à se confondre avec, à disparaître.

- Merlin Peter ! Tu saignes !

- Oh...

Lentement, il porta la main à son nez, presque surpris de voir le rouge qui colorait sa peau.

- Ils t'ont frappé ? C'est Mcnair ? Avery ?

- Non non... C'est juste... Je saigne parfois du nez quand je stress ou...enfin c'est rien, je te jure.

- Attends, ne bouge pas, je vais chercher James ou Remus...

- Non !

Il bougea plus vite qu'elle ne l'en aurait cru capable et la rattrapa par sa manche.

- Ils sont...occupés. Pas de besoin de les déranger avec ça. C'est rien.

- Peter...

- S'il te plaît. James passe enfin une soirée avec Lily, je ne veux pas... et Remus est avec Anaïs...

- Je pense que tu es plus important pour eux que...

- S'il te plait, Marlène, coupa-t-il. Je vais bien, vraiment.

Le ventre de Marlène se crispa alors que Peter, la main ensanglantée maintenue contre son nez, l'implorait du regard. Alors qu'elle hésitait toujours, elle vit soudain ses yeux s'emplirent de larmes et un espèce de sanglot s'étrangla dans sa gorge. Figée, Marlène resta sans savoir quoi faire. Elle ne connaissait pas Peter si bien que ça, elle ne savait pas quoi faire pour le réconforter ou le calmer ! L'ironie ne lui échappa pas. Elle arrivait à faire parler et mettre en confiance Regulus Black, un des garçons les plus renfermés qu'elle connaissait, et elle ne savait pas quoi dire à Peter Pettigrow par Marlin !

- Peter...

- Désolé, balbutia-t-il. Je...suis désolé...

- Calme-toi, assieds-toi, ça va aller.

Peter ne protesta pas et ses jambes parurent le lâcher alors qu'il se laissait glisser à terre, les larmes dévalant ses joues rougies. Il bascula sa tête en arrière contre le mur pour tenter d'arrêter le saignement de nez, les jambes repliées devant lui, tandis que Marlène s'essayait lentement à ses côtés.

- Je suis désolé, répéta-t-il.

- Merlin, Peter, de quoi ? C'est de leur faute à eux, tu n'as pas à...

- Je suis désolé que tu aies eu à intervenir, expliqua-t-il. Je...je leur aie dit de partir mais...

- C'était courageux, ne t'inquiète pas tu...

Mais ce n'était visiblement pas la bonne chose à dire. Peter enfouit son visage entre ses genoux, secoué de sanglot et Marlène se figea.

- Je ne le suis pas... je ne suis pas courageux...

- Peter...

- Je ne sais pas pourquoi le choixpeau m'a placé à Gryffondor. Regarde-moi. Je suis bon à rien ! C'est...c'est ce que mon père a dit quand il est parti il y a trois ans. Le choixpeau m'avait chuchoté pendant ma répartition que j'étais courageux et que c'était pour ça que je devais aller à Gryffondor, même si j'étais timide... Mais... mais si j'étais vraiment courageux, j'aurai eu le courage de rattraper mon père ce soir-là... j'aurais tenu tête à Avery...

Marlène resta silencieuse et l'écouta. Elle savait pour avoir déjà vécu des situations similaires avec Dorcas, Alexia ou Regulus qu'il fallait laisser les émotions de la personne exploser, la laisser dire tout ce qu'elle avait dans le ventre, comme un barrage qui cédait enfin.

- Je ne suis pas comme James, Sirius, et Remus... Tout le monde le sait. J'aimerais, Marlène, j'ai essayé ! Mais je ne suis pas courageux comme eux...

Il renifla.

- J'ai toujours peur de tout, de me faire prendre par Rusard quand on fait une blague, des mangemorts l'année dernière... J'ai peur de parler aux filles parce qu'Elizabeth Yaxley s'est moqué de moi à douze ans et je suis tout seul ce soir...alors que les autres...les autres...

Il ne termina pas sa phrase car sa voix le lâcha à nouveau et il essuya ses yeux avec la manche de sa robe. Marlène garda le silence un long moment pour lui laisser le temps de reprendre ses esprits et surtout pour bien réfléchir à ses prochaines paroles. Puis, lentement, elle dit d'une voix douce en posant une main sur son bras :

- Bien... écoute-moi attentivement, Peter, d'accord ? Tu m'écoutes ? Premièrement, ton père n'est pas parti à cause de toi. Ou alors c'est un con. Ensuite, je vais te dire quelque chose sur le choixpeau et la répartition. Il ne répartit pas toujours les élèves en fonction de qui ils sont, il les répartit en fonction de qui ils veulent être. Et toi, Peter, tu veux quelqu'un de courageux. Tu n'as que seize ans, tu as tout le temps pour l'être. Ça ne sera peut-être pas aujourd'hui ou demain mais je suis sûre qu'un jour tu seras plus courageux qu'aucun d'entre nous. Et enfin concernant James, Sirius et Remus... Tu es leur ami pour une raison, ils ne t'ont pas choisi pour ami sans raison. Ne les surestime pas non plus d'ailleurs, ajouta-t-elle en souriant, la moitié de leur charme c'est de faire croire aux autres qu'ils savent ce qu'ils font alors que pas du tout.

Elle tendit la main vers sa joue et chassa une larme.

- Maintenant que tout ça a été dit, est-ce que tu veux bien m'accorder la prochaine danse ?

- Quoi ?

- Une danse, Peter. Est-ce que tu voudrais bien être mon cavalier pour la soirée ? Pour de vrai, je veux dire ?

Peter parut complètement abasourdir avant d'hocher la tête et de prendre sa main dans la sienne pour l'aider à se relever. Alors qu'ils entraient dans la Grande Salle décorée de statues de glace et de flocon suspendus dans l'air, Marlène vit Regulus dans un coin de la pièce. Il braqua ses yeux pour elle, comme s'il attendait qu'elle entre, et articula « bien joué, McKinnon » avant de se fondre dans la foule.


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