Tome I - Chapitre 9 : La revanche de Mulciber


Les pieds de James martelaient le sol en pierre du couloir du troisième étage. Il courrait à en perdre haleine, et un poing de côté commençait à se former sur son flanc gauche. A vrai dire, les battements de son cœur semblaient s'accorder avec ceux de ses foulés. La respiration sifflante, il tourna à l'angle sans se retourner. Dans son dos, il entendait le bruit de pas clopinant caractéristique du concierge et il accéléra encore. Ça n'avait peut-être pas été l'idée du siècle d'entamer une bataille de bombabouses avec Peeves en plein milieu de la journée, juste quand miss Teigne passait justement par là. Evidemment, cette maudite chatte s'était empressée d'aller chercher son maître.

- Reviens ici espèce de sale garnement ! Hurla ce dernier.

- Essayez de m'attraper, répliqua James, goguenard.

S'il y avait bien une chose qu'il savait faire, c'était échapper à Rusard. Par miracle, il réussit à dégringoler les escaliers en sautant la moitié des marches sans tomber et prit un virage serré, manquant de justesse de se prendre le mur en pleine face. C'était arrivé une fois à Peter il y a deux ans et le pauvre s'était cassé le nez à cause de ça.

Alors que James tournait dans un autre couloir, il sentit brusquement un énorme choc suivi d'un cri de surprise. Une seconde plus tard, il se retrouva par terre, légèrement sonné.

- James ! Je vais t'étrangler, c'est pas possible !

Il releva la tête et s'aperçut qu'il venait juste de rentrer en plein dans Alexia. La jeune fille était elle aussi tombée par terre, entourée de ses livres et de bouts de parchemins qui s'étaient répandus en cercle autour d'eux.

- Désolé je...

- Cette fois Potter je vais t'avoir ! Lança Rusard, dont la voix semblait beaucoup plus proche qu'il y a un instant.

- Bordel, jura-t-il en bondissant à nouveau sur ses pieds. Viens Alex !

- Quoi ? Mais...

Alexia n'eut pas le temps de protester que James lui attrapa la main, recommençant sa course folle à travers le château. Elle jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et vit le concierge qui leur courait après, s'époumonant sur la sanction qu'ils allaient subir (quelque chose en rapport avec un fouet si elle comprenait bien).

- Ok, dit-elle en accélérant. J'ai compris. Solution de repli !

- Gauche toute ! Cria James.

- Evite de lui donner notre direction, espèce d'idiot ! Stratégie militaire secrète de base !

- On n'est pas des agents du MI6 !

- Attends, toi tu connais un truc moldu ? Demanda-t-elle, effarée.

Ils débarquèrent dans le hall et plusieurs personnes se figèrent en les voyants. Mais ils durent comprendre la situation, après tout il s'agissait de James Potter, car ils s'écartèrent pour les laisser passer.

Alexia repéra Marlène et Dorcas, assises sur un banc. Ses amies lui lancèrent un regard confus, se demandant sûrement comment Alexia avait été embarquée dans l'affaire.

- C'est de sa faute ! Crût-elle bon d'indiquer.

- N'importe quoi, rétorqua James, c'est toi qui t'es retrouvée dans ce couloir.

- Et c'est qui l'abrutit qui m'est rentré dedans ?

Mais ils n'eurent pas le temps de continuer leur débat car Rusard gagnait du terrain. Ils échangèrent un regard avant de se remettre à courir à toute vitesse, dérapant sur le sol tandis qu'ils s'engouffraient dans le passage sous l'escalier principal qui menait en direction des sous-sols. Notre tombeau, songea Alexia avec ironie. Elle avait appris avec le temps qu'être ami avec James ou les Maraudeurs en général était synonyme d'ennuis de toute façon.

Soudain, James la força à s'arrêter et ouvrit un placard à moitié caché par une grande tapisserie représentant des lutins dansant au clair de lune. Alexia eut à peine le temps de remarquer que l'un d'entre eux louchait bizarrement que James la jeta sans ménagement dans le placard, fermant la porte aussi doucement que possible. Epuisée, elle se laissa aller contre le mur, la respiration laborieuse, une douleur affreusement familière commençant à se répandre dans sa poitrine.

- Lumos !

Alexia plissa les yeux, éblouie par la lumière qui avait jailli de la baguette. Elle cligna des yeux, le temps de s'y habituer et distingua enfin le visage de James qui souriait joyeusement, heureux d'avoir échappé au concierge. Elle réalisa à ce moment-là la proximité entre eux mais il fallait bien dire que ce placard à balais n'était pas très spacieux non plus. La plupart des filles du château, voire la totalité, aurait sûrement rêvée d'être à sa place. Pas Alexia. Qu'elle soit damnée s'il se passait un jour quelque chose entre elle et James, qui s'apparentait plus à une sorte de grand frère qu'autre chose. Du côté de James, ça devait être la même chose car il ne sembla carrément pas relever l'étrangeté de la situation.

- C'était moins une, commenta-t-il. Alex, ça va ?

Elle déglutit, essayant de reprendre sa respiration.

- Ouais, je manque juste d'endurance, mentit-elle. C'est ça d'arrêter le Quidditch.

- Tu es sûre ?

- Mais oui, ne t'en fais pas pour moi.

James lui jeta un dernier coup d'œil anxieux avant de plaquer l'oreille contre la porte, essayant d'entendre ce qui se passait dans le couloir. Il entendit le pas clopinant de Rusard s'éloigner après quelques secondes et il sourit. Trop facile.

- Je t'annonce officiellement que nous sommes sauvés !

- Fantastique, maintenant est-ce que je peux retourner faire ce que je faisais avant que tu ne me rentres dedans ?

- Oh ne te plains pas, Alex. Je suis sûr que j'ai mis de l'ambiance dans ta journée.

- Je n'en avais pas besoin... Mais estime-toi heureux que ça ait été moi et pas Lily.

James grimaça.

- Je l'entends hurler d'ici... Mais bref ! J'ai un entraînement dans dix minutes et si le capitaine arrive en retard, je vais en entendre parler.

Il lui tendit la main, l'aidant à se remettre debout, puis ouvrit la porte qui grinça sur ses gonds. Il balaya le couloir du regard, s'assurant qu'il était vide.

- La voie est libre ! Annonça-t-il.

**

*

Severus s'était installé à la bibliothèque, dans un rayonnage à l'écart des autres pour être sûr de ne pas être dérangé. Il feuilletait distraitement un livre de potion avancé qu'il avait déjà lu deux fois mais tout était mieux que de retourner dans sa salle commune. Il était venu se réfugier ici il y a une heure après une dispute entre Elizabeth Yaxley et Evan Rosier à propos d'il ne savait plus vraiment quoi. Pas comme si ça l'intéressait à vrai dire.

Il aimait l'ambiance familière de la pièce. Depuis sa première année, la bibliothèque était son lieu de refuge. Au moins il était sûr que les Maraudeurs ne débarqueraient pas ici. C'était même à se demander s'ils connaissaient le chemin pour s'y rendre. Et puis il y avait tellement de souvenirs entre ses rayonnages. Chaque livre lui rappelait un après-midi pluvieux avec Lily. Elle avait toujours l'habitude de s'assoir sur la banquette près de la fenêtre pour avoir de la lumière et il l'observait parfois à la dérobée tandis qu'elle était plongée dans un bouquin souvent plus vieux qu'elle. Il s'amusait à voir les expressions que prenait son visage en fonction de l'histoire. C'était comme si elle oubliait qu'elle était encore dans le château avec des dizaines d'élèves autour d'elle et qu'à la place elle vivait les aventures avec les héros. Souvent, Lily avait essayé de le forcer à lire des livres moldus mais il refusait systématiquement. Il n'osait pas imaginer la tête des autres Serpentard s'ils le voyaient avec ça à la main.

Soudain, Severus releva la tête en entendant des raclements de chaises sur sa gauche. Une étagère lui bloquait la vue pourtant il n'eut aucun mal à reconnaître la voix grave et traînante de Mulciber.

- Qu'est-ce qu'on fait là ?

-On s'organise, répondit une autre voix que Severus identifia comme celle d'Avery. Tu veux toujours faire payer à Potter et sa bande la blague de l'autre jour non ?

- Evidemment ! Grogna Mulciber.

Apparemment, le souvenir des plumes et de la peinture lui restait encore en tête.

- Alors tu te tais et tu m'écoutes. Je pense avoir une idée.

Typique, songea Severus, dans ce duo Avery était généralement le cerveau tandis que Mulciber se contentait de frapper sur les gens. Marius Avery était un garçon fin et dégingandé aux cheveux sombres et aux yeux noirs comme de l'ancre qui venait d'une vieille famille de sang-pur. Il ne lui avait pratiquement jamais parlé malgré le fait qu'ils partagent un dortoir depuis plus cinq ans.

- Mais je croyais qu'il fallait qu'on tienne Rosier au courant...protesta Mulciber.

- Tu crois vraiment qu'avec tout ce qui se passe en ce moment, il a le temps pour nos petites rancunes stupides ?

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Je veux dire que Rosier fait partie de quelque chose de bien plus grand, pauvre imbécile ! Maintenant tais-toi et laisse-moi t'expliquer.

Il y eu un court silence avant qu'Avery ne reprenne.

- Attends, avant que je commence...Où est Rookwood ?

Severus dû faire un effort de concentration pour se souvenir qu'Augustus Rookwood était un Serdaigle de la même année qui traînait souvent avec les Serpentard.

- Je ne sais pas, répondit Mulciber. Je crois qu'il avait une mission aujourd'hui. Du repérage pour surveiller la prochaine cible.

- Donc impossible qu'il vienne nous aider. Pas grave, on se débrouillera sans lui.

En entendant Avery exposer son plan de revanche, Severus sentit un sourire se former sur ses lèvres. Oh oui, à coup sûr, ça remettrait ce satané Potter à sa place et il n'allait rien faire pour empêcher que cela arrive. Après tout, il était invisible, ici, derrière cette étagère de livre.

**

*

Le vent de ce début octobre fit frissonner James tandis qu'il traversait le parc pour se rendre jusqu'au terrain de Quidditch. Alexia l'avait laissé à la grande porte, se plaignant qu'elle devait aller retourner chercher ses affaires là où ils s'étaient percutés au troisième étage. Rien de telle qu'une bonne course poursuite avec le concierge pour commencer la journée.

- Ô capitaine, mon capitaine ! Hurla Adrian Connelly, l'attrapeur de l'équipe actuellement perché sur son balai. T'es en retard !

- Ouais, je sais, désolé. J'ai eu un petit contretemps.

- Et dire que quand c'est nous il pique une crise, dit Mary McDonald.

James eut un sourire contrit et se dirigea vers Sirius qui l'attendait près des poteaux de buts. Le vent avait visiblement décoiffé ses cheveux noirs qui lui retombaient de façon désordonnée sur le front et il les repoussa avec un geste impatient.

- Qu'est-ce qui t'as retenu ?

- Rusard. Il m'a poursuivi dans tout le château avec Alexia.

Sirius haussa un sourcil.

- Très malin Cornedrue, vraiment.

- Oh arrête, comme si ça ne t'étais jamais arrivé. Tu as été le premier à te mettre Rusard à dos si je me souviens bien.

- Quoi ? Mais c'était pour te sauver la mise, idiot !

- Vraiment ? Dit James, surpris.

Ils enfourchèrent leurs balais, décollant immédiatement. Paradoxalement, à cette altitude le vent ne dérangeait absolument plus James qui se mit à faire des tours de terrain histoire de s'échauffer.

- Mais oui, reprit Sirius. Tu te souviens comment on est devenu ami avec Peter ?

- Euh...

- Un garçon l'embêtait le soir de la réparation et tu lui as renversé le bol de spaghetti carbonara sur la tête pour le défendre. Je crois d'ailleurs que c'est à ce moment-là que McGo a commencé à comprendre qu'elle allait nous voir souvent dans son bureau. Bref, pour détourner l'attention j'ai jeté un sort à Miss Teigne pour qu'elle devienne un chiot. Rusard était tellement en colère qu'il t'a totalement oublié pour me courser dans tout le hall.

James éclata de rire à se souvenir. Et dire que ça avait été leur première soirée à l'école. Bon évidemment, ils avaient fait pire plus tard mais ce soir-là avait marqué le début de leurs années de blagues en tous genre pour le plus grand malheur des professeurs. Sa mère lui avait passé un savon quand il était rentré à la maison à noël mais son père lui avait adressé un clin d'œil dès qu'elle avait eu le dos tourné.

Une fois l'échauffement terminé, les joueurs se mirent en position pour commencer à se faire des passes. James tournait entre eux, criant des instructions à l'occasion et abusant peut-être un peu de trop de son sifflet pour le bien des tympans de ses coéquipiers.

- Bones, redresse-toi ! C'est un balai, pas un canapé ! Mells, hurla-t-il à son nouveau joueur, tu tiens une batte ou une branche de céleri là ? Un peu de nerf par Merlin !

Kevin Mells changea sa prise, adressant un regard légèrement agacé à son capitaine mais ce dernier ne parut pas le remarquer, trop occupé à essayer d'éviter le souaffle que Mary venait de jeter sur lui « accidentellement ».

- Je suis sûre que tu l'as fait exprès McDonald !

- J'oserais jamais, capitaine, promit-elle avec un sourire innocent.

Mais dès que James se retourna, elle tapa dans la main d'Adrian Connelly. Evidemment, les farces qu'ils faisaient à leur capitaine n'étaient jamais méchantes. Ça servait plus à les divertir qu'autre chose et même James finissait par en rire au final.

Après avoir fini la séance de passe, ils débutèrent les choses sérieuses et mirent en pratique les différentes stratégies élaborées pour le match qui devait avoir lieu la semaine prochaine contre Serdaigle. L'équipe adverse était excellente, c'était d'ailleurs eux qui avait remporté la coupe l'année dernière grâce à leur capitaine Pandora Van Houten. En effet, la préfète-en-chef était une joueuse de Quidditch redoutable au jeu atypique, comme l'était sa personnalité, et James était bien décidé à lui faire perde son sourire, aussi jolie soit-il.

Alors que James volait à toute vitesse, il crut voir quelque chose du coin de l'œil mais quand il tourna la tête vers les gradins il n'y avait personne. Sûrement une illusion d'optique. Secouant la tête, il se dirigea vers Kevin Mells et Olympe Belby, ses deux nouvelles recrues pour leur expliquer ce qu'ils devaient faire. Bien que la jeune fille, seulement âgée de quatorze ans, ait l'air un peu timide une détermination sans faille se lisait sur son visage. James ébouriffa ses cheveux blonds pâles et elle râla pour la forme. Oui, il aimait décidément bien cette petite. A coup sûr, avec une équipe pareille, c'était impossible qu'il ne gagne pas cette année !

- Bon, écoutez-moi tout le monde. On va essayer plusieurs formations de vol ! Les filles, je pense que vous pourriez...

- James ! Hurla brusquement Sirius sur sa droite. Derrière toi !

Trop tard. La douleur percuta James une seconde avant la chute. Il ne comprit pas immédiatement ce qui lui arrivait, seulement qu'il tombait à une vitesse inquiétante et que son épaule semblait s'être déboîtée au vu de la souffrance qu'il ressentait. Le cri aigue d'Olympe emplit ses oreilles juste au moment où une main lui saisit le bras (malheureusement celui blessé) et il étouffa un grognement de douleur. Levant les yeux, il constata que c'était Adrian Connelly qui l'avait rattrapé. Cependant, son attrapeur serrait les dents, flanchant sous son poids. Au final, il ne fit que ralentir la chute mais l'atterrissage avec le sol ne fut pas doux pour autant. James sentit l'air se vider de ses poumons, songeant qu'au moins il n'avait pas toutes les cervicales de casser, ce qui était déjà un miracle en soit.

Sirius rentra alors dans son champ de vision, penché au-dessus de lui.

- James ? Dit-il, la voix légèrement tremblante. Tu vas bien ?

- Au top de ma forme ! Si tu pouvais m'apporter une tasse de thé, je serais comblé.

Il grimaça en constatant que sa propre voix sonnait étrangement à ses oreilles.

- C'est bien un truc d'anglais, ça, de demander du thé après une chute de quinze mètres, intervint Olympe Belby, son accent français ressortant pour l'occasion.

James aurait bien haussé les épaules mais il s'abstint pour le coup. Doucement, il s'assit en grimaçant, soutenu par son meilleur ami.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Ne me dites pas que c'est encore Matthew qui a voulu jouer avec un cognard ?

- Hé ! Protesta-t-il. Ce n'était pas moi cette fois.

- En fait, je ne sais pas trop ce qui s'est passé. Le cognard a surgi de nulle part et t'a heurté avant qu'on puisse t'avertir. Joli sauvetage en passant, Connelly. Bon, tu peux te lever ?

Ignorant la douleur de son épaule, James tenta de se mettre sur ses jambes. Aussitôt il sentit son corps protester, son estomac se contractant et il retomba par terre. De toute évidence, la chute avait été plus rude qu'il ne le pensait.

- Donnez-moi deux minutes, dit-il dans un filet de voix.

- Pas moyen. On t'emmène à l'infirmerie, dit Sirius fermement.

Sans trop savoir comment, il se retrouva à être porté par ses coéquipiers dans les couloirs du château. Il retint un cri en sentant une vague de douleur remonter le long de son épaule. Sur le chemin plusieurs élèves s'écartèrent et chuchotèrent en les voyants, surpris. C'est sûr que ce n'était pas tous les jours qu'on pouvait voir James Potter dans cet état.

A moitié dans les vapes, James refit surface en entendant une voix particulière.

- Merlin, qu'est-ce que...

- C'est pas le moment Evans, dit Sirius. On doit l'emmener à l'infirmerie. Oh et poussez-vous ! Ajouta-t-il plus fort, exaspéré par les élèves qui gravitaient autour d'eux et les ralentissant par conséquent.

Lily blêmit et s'approcha, avisant la grimace de James ainsi que son teint trop pâle pour paraître naturel. Elle avait l'impression d'assister à une scène privée qu'elle n'aurait jamais dû voir. Après tout, Potter était toujours plein d'énergie, il ne s'arrêtait jamais et c'était véritablement perturbant de le voir ainsi.

- Laisse-moi vous aider, dit-elle à Sirius, arrachant son regard du blessé.

- Comment ça ?

Lily lui adressa un sourire puis fit volte-face vers la troupe d'élèves amassés. Elle inspira fortement et cria de sa plus belle voix de préfète :

- Dégagez maintenant ou je vous colle pendant une semaine !

- C'est ce qui s'appelle avoir de la voix, commenta Adrian Connelly en voyant que tout le monde détalait comme si McGonagall en personne venait de surgir.

Maintenant que le chemin était libre, ils reprirent la route en direction de l'infirmerie. En entendant James gémir de douleur encore une fois, Sirius ne prit même la peine de toquer et ouvrit la porte à la volée. Le battant alla claquer contre le mur, faisant sursauter Mme Pomfresh en train de soigner un patient. Elle se tourna vers eux, furibonde, mais sa colère retomba en voyant l'étrange tableau qu'ils formaient, piétinant dans l'embrasure.

- Mille gorgones ! S'exclama-t-elle. Mais qu'est-ce que vous avez encore faire ?

- C'est un cognard qui a touché James pendant l'entraînement madame. Il a fait une mauvaise chute et on pense que son épaule est déboitée.

- Ça c'est à moi d'en juger. Installez-le là, j'ai l'habitude maintenant. Ce lit vous est réservé.

Ils déposèrent James avec autant douceur qu'ils le purent, c'est-à-dire assez relative. Mme Pomfresh s'approcha tandis qu'ils se rassemblèrent autour de leur capitaine et brandit sa baguette.

- Bon, comment ce cognard vous a-t-il frappé, Potter ? C'est encore Bones qui a fait des siennes ?

- Non ! Protesta le concerné. Je vous jure que ce n'était pas moi cette fois.

L'infirmière lui jeta un regard peu convaincu avant de reporter son attention sur James.

- Et vous, miss Evans ? Qu'est-ce que vous faites avec cette bande d'illuminés ?

- Merci pour nous, grommela Sirius.

- Euh je passais juste par-là, dit-elle.

A vrai dire Lily ne savait pas exactement elle-même pourquoi elle était venue. A croire que Potter avait le don de lui faire faire des choses incohérentes.

- Bon en tout cas, il a bien l'épaule déboitée, déclara Mme Pomfresh. Ça ne sera pas difficile à guérir.

Elle se leva et revint une minute plus tard avec une fiole de potion de couleur turquoise. D'un geste brusque, elle la tendit à James qui s'en saisit prudemment. Comme s'il voulait éviter de trop réfléchir, il l'avala d'une traite en grimaçant. Brusquement il bascula en arrière, sa tête retombant paresseusement sur l'oreiller.

- Oh la, paniqua Mary McDonald. Qu'est-ce qu'il a ?

- Inutile de s'inquiéter, rassura l'infirmière. La potion l'endort juste le temps de réparer l'os de l'épaule. Ça sera moins douloureux.

Une heure plus tard, l'équipe de Quidditch et Lily étaient reparties tandis que Remus et Peter étaient venus rejoindre Sirius au chevet de leur ami. Personne n'avait songé à lui enlever ses lunettes qui, par conséquent, était légèrement tordu sur son nez.

Assis sur des chaises, ils avaient terminé leur quatrième partie de bataille explosive quand Remus décida de commencer le sujet qui le préoccupait vraiment.

- Il y a quelque chose qui me perturbe...

- Quoi ? Tes calculs d'arithmancies ne tombent pas justes ? Dit Sirius en souriant.

- Très drôle Patmol. Non, je me demandais comment ce cognard a frappé James. Si ce n'est pas la faute de Matthew Bones cette fois, alors quoi ? Enfin je veux dire, aucun de vous ne l'a venu venir ?

- Bien sûr que non ! S'exclama Sirius. Tu crois que si j'avais pu le détourner, je ne l'aurais pas fait ? Mais j'étais à l'autre bout du terrain, Mells était plus près sauf qu'il n'a pas eu le temps non plus apparemment.

Remus fit semblant de ne pas remarquer la culpabilité dans la voix de son ami, se promettant de lui en parler plus tard.

Soudain, James remua légèrement et ses yeux s'ouvrir difficilement. Désorienté, il se redressa tandis que Sirius bondissait sur ses pieds.

- Enfin réveillé, Cornedrue. Ça va ?

James ouvrit la bouche mais toussa, la gorge sèche. Peter s'empressa de lui passer le verre d'eau posé sur la table de chevet.

- Alors, tu vas bien ?

- Je...ouais je crois. J'ai envie d'œufs au bacon.

Il y eu un moment de flottement, le temps que ses amis comprennent le sens de ses paroles.

- Sérieusement ? Dit Sirius, amusé. Tu te prends un cognard, fait une chute de quinze mètres, te déboîte l'épaule, l'école entière te considère comme un miraculé et tout ce que tu trouves à dire c'est que tu veux des œufs au bacon ?

- Je peux pas toujours être formidable.

A ces mots ils éclatèrent de rire.

**

*

Pourtant, un peu plus tôt, personne ne remarqua Marius Avery et Darren Mulciber quitter le stade de Quidditch, l'air satisfait.

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