Tome I - Chapitre 8 : Amitiés inattendues

Même de nuit, les torches continuaient d'éclairer les couloirs. Les professeurs avaient dû juger que c'était plus prudent compte tenu du nombre d'élèves qui enfreignaient le couvre-feu. En effet, ça aurait été malencontreux d'avoir un mort à cause d'une chute dans les escaliers à cause du manque de lumière. Pourtant, Marlène ne trouvait pas ça rassurant. Les ombres mouvantes projetées contre les antiques murs de pierre lui donnaient la chair de poule et elle regrettait de ne pas avoir insisté pour qu'une de ses amies l'accompagne. Elle tourna à l'angle, se dirigeant vers le rez-de-chaussée en espérant apercevoir sont chat. Avec un peu de chance, le concierge serait occupé autre part et elle ne se ferait pas coller. Ce n'était vraiment pas dans ses habitudes de transgresser les règles de la sorte mais elle n'avait pas vraiment réfléchit ce soir.

- Chamallow ! Appela-t-elle. Allez viens mon chat ! Chamallow !

Marlène songea qu'elle devait vraiment avoir l'air ridicule.

Elle s'enfonça un peu plus dans les couloirs étroits du château et ses pas la menèrent en direction des cachots. Déjà de jour elle trouvait que cet endroit était sinistre mais ce n'était rien comparé à la nuit. Même les torches semblaient avoir du mal à chasser l'obscurité. Marlène retint un frisson, continuant d'avancer en appelant son chat. Finalement, Lily avait sans doute raison, elle aurait dû prendre une chouette et s'éviter tous ses ennuis. Pourtant, elle ne pensa pas un instant à faire demi-tour maintenant qu'elle était arrivée jusque-là. Elle n'avait pas été répartie à Gryffondor pour rien après tout.

Elle se souvenait encore du jour de la répartition, quand elle avait onze ans. Ses frères lui avaient raconté comment était Poudlard mais en entrant dans la Grande Salle ce jour-là elle s'était rendu compte qu'aucun de leurs récits n'aurait pu faire justice à l'école. Elle était sûre que si Dorcas, qu'elle venait de rencontrer dans le train, ne l'avait pas poussé pour l'obliger à avancer elle serait restée figée devant les lourdes portes en bois.

Malgré tout, la plus grande surprise avait été de se retrouver à Gryffondor. Marlène avait toujours pensé qu'elle irait à Poufsouffle, comme son père et son plus grand frère. En effet, son autre frère, lui, avait été réparti à Serdaigle. Pourtant, le choixpeau l'avait envoyé rejoindre les rouge et or, tout comme sa mère avant elle. Beaucoup disait qu'elle était trop gentille, trop calme, pour faire une bonne Gryffondor mais Marlène s'en fichait. Elle se trouvait bien dans cette maison, comme si elle était enfin à sa place. Cette impression s'était renforcée quand elle avait fait la connaissance de ses camarades de dortoir.

Tout d'abord, elle avait retrouvé Dorcas, la riche petite fille capricieuse qui cachait en vérité une personnalité éclatante, et Alexia, qui incarnait la bonne humeur, la loyauté, mais qui était entourée de secret. Car Marlène n'était pas idiote. Elle savait que Black avait raison quand il affirmait que la brune avait abandonné le Quidditch pour autre chose que ses résultats scolaires. Mais comme d'habitude, Marlène ne s'en mêlait pas. Si Alexia voulait en parler, elle le ferait, tout simplement. Et enfin venait Lily. Ah Lily ! C'était avec elle que Marlène s'était le mieux entendue dès le départ. Lily était née-moldu et, de ce fait, avait eu besoin d'aide pour s'accoutumer à ce nouveau monde. Marlène avait été ravie de jouer ce rôle, découvrant petit à petit le cœur en or de la rousse. Car Lily pouvait être passionnée, s'emporter pour les causes qu'elle défendait, mais également être pleine de gentillesse.

Un sourire se glissa sur le visage de Marlène en repensant à tous ses souvenirs. Distraitement, elle tourna à l'angle, et ses pas résonnèrent sur les dalles de pierres.

- Chamallow ! Chamallow !

Tandis que sa voix s'estompait, Marlène crut entendre un bruit derrière elle. Doucement, elle jeta un coup d'œil par-dessus son épaule mais le couloir était aussi vide qu'il y a quelques secondes. C'est l'écho, pensa-t-elle, arrête de t'imaginer des choses. Pourtant, alors qu'elle continuait à avancer, elle entendit le bruit encore une fois. La gorge serrée, elle déglutit et se figea.

- Qui est là ?

En entendant sa voix trembler, Marlène se donna une claque mentale. Elle avait vu assez de films d'horreur pour savoir qu'une héroïne qui sort cette phrase se fait tuer juste après pendant que le spectateur secoue la tête, l'air de dire « je te l'avais dit ».

Rassemblant son courage de Gryffondor, la blonde plongea la main dans sa poche, ses doigts se refermant sur sa baguette. Heureusement qu'elle avait eu l'idée de la prendre avant de sortir.

Brusquement, le bruit s'éleva à nouveau sur sa gauche. Marlène tourna sur elle-même et réalisa à ce moment-là uniquement où est-ce qu'elle se trouvait. C'était l'endroit où on avait retrouvé Bertha Jorkins après l'agression. Le mur en face d'elle comportait toujours les traces de peintures de l'inscription « Les Sangs-Purs triompheront » malgré le lavage assidu du concierge. Cette fois-ci, elle commença réellement à paniquer.

- Lily ? C'est toi ?

Silence.

- Ce n'est pas drôle, dit-elle. Montrez-vous !

- Quel ton présomptueux, rétorqua une voix.

Marlène retint une exclamation étouffée et fit volte-face, baguette levée devant elle. Son cœur tambourinait à toute vitesse dans sa poitrine, comme un oiseau en cage tentant de s'échapper, et elle plissa les yeux. Elle distingua une vague silhouette qui se découpait dans l'obscurité, ainsi qu'une tache blanche qui semblait flotter à un mètre du sol.

- Qui...

- Parle-moi moins fort. Tu vas réveiller tout le château.

- Mais...

La phrase de Marlène mourut sur ses lèvres quand, enfin, la personne émergea dans la lumière. Avec stupeur, elle reconnut Regulus Black. Et encore plus surprenant, il tenait un chat blanc dans ses bras.

- Chamallow ! S'exclama-t-elle.

Le chat releva la tête, dardant ses yeux jaunes sur sa maitresse et se mit à se tortiller jusqu'à ce que Black le lâche en jurant pour détaler aussitôt. Marlène attrapa le félin avant qu'il ne puisse lui filer entre les jambes, le tenant fermement contre sa poitrine.

Elle releva la tête, croisant le regard gris de Regulus. Elle ne l'avait croisé que quelques fois dans les couloirs, pourtant, même sans ça, elle l'aurait immédiatement reconnu. Il ressemblait énormément à son frère, bien que ses cheveux noirs soient plus courts et ses pommettes plus saillantes. De plus, là où Sirius tentait par tous les moyens de faire oublier son appartenance à sa famille, Regulus arborait les signes significatifs des sang-purs. Il avait les traits fins aristocratiques, il se tenait droit dans une attitude presque distante et surtout il portait l'emblème familial cousu sur le devant de sa robe de sorcier, juste à l'opposé de l'écusson de Serpentard. Bien qu'il ait un an de moins qu'elle, il la dépassait également d'une dizaine de centimètre.

- Je suppose que c'est ton chat ? Demanda-t-il.

Marlène nota qu'il avait une voix grave et rocailleuse malgré ses quinze ans.

- Tu supposes bien... Je le cherchais, dit-elle, il s'était échappé du dortoir. Merci de me l'avoir ramené. Si ça avait été ton frère, j'aurais pu être sûre de le retrouver au fond du lac demain matin.

- Au fond du lac ?

- Oui, Sirius le déteste depuis des années.

Une émotion indéchiffrable passa sur le visage de Regulus. Elle crut d'abord qu'il allait se mettre en colère, peut-être même qu'il allait s'emporter, mais finalement il reprit d'un ton étrangement calme après quelques secondes :

- Pourquoi ?

La question semblait contenir une touche d'avidité, comme s'il n'osait pas demander quelque chose en rapport avec son frère, qui pourrait l'aider à s'en rapprocher d'une certaine façon. Marlène veilla à rester neutre pour ne pas le braquer, répondant de façon enjouée et légère.

- Il dit que c'est un monstre sanguinaire. Je pense plutôt qu'il a juste peur des chats et qu'il ne veut pas l'avouer.

- C'est vrai que ça ne sonne pas très Gryffondor...

- Oh tu sais les Gryffondor aussi ont peur. Courage ne rime pas forcément avec sans crainte. La preuve, tu as manqué de me donner une crise cardiaque il y a quelques secondes.

- En même temps, ce n'était peut-être pas une très bonne idée de traîner seule dans les cachots en pleine nuit.

- Je pourrais te retourner la remarque, rétorqua-t-elle.

Regulus haussa un sourcil, surpris. Intrigué, il détailla la jeune fille du regard pour essayer de mettre un nom sur son visage mais il était sûr de ne pas la connaître. Ses longs cheveux blonds, illuminés par la lueur des flammes, lui rappelaient un peu ceux de son amie Livia Fawley. Pourtant, la ressemblance s'arrêtait là. La jeune fille en face de lui avait un regard beaucoup plus doux, des lèvres plus fines et une physionomie plus ronde.

- Comment tu t'appelles ?

- Marlène, répondit-elle, Marlène McKinnon.

- Oh. Je connais ton frère.

- Vraiment ? Dit-elle, surprise. Lequel ?

- Benjamin McKinnon. Il travaille pour mon père.

Marlène rougit, espérant qu'il ne le remarquerait pas. Si Gryffondor ne rimait pas forcément avec sans crainte, sang-pur ne rimait pas non plus obligatoirement avec richesse. Elle venait d'une famille modeste qui devait travailler dur pour gagner sa vie, bien loin du faste d'autres vieilles familles comme les Meadowes ou en l'occurrence les Black.

- Tu connais tous les employés de ton père ? Dit-elle avec un sourire surpris.

- Pratiquement. Il dit toujours que c'est en connaissant le bas-monde qu'on le contrôle.

- Ton père doit être quelqu'un de charmant...

L'ironie dans le ton de la jeune fille n'échappa pas à Regulus qui lui rendit un sourire timide qui tenait plus du rictus. Le même que Sirius, songea-t-elle sans formuler sa pensée à voix haute.

Dans ses bras, son chat s'agita. Apparemment, il n'appréciait pas de ne pas pouvoir aller explorer le château à sa guise. Marlène retint un cri de douleur quand il lui griffa le bras, profitant de son inattention pour se faire la malle.

- C'est ce qui s'appelle filer à l'anglaise, commenta Regulus sans faire un geste pour le retenir.

- Il est Irlandais, corrigea-t-elle.

- Je me disais bien qu'il miaulait avec un drôle d'accent.

Marlène éclata de rire.

- Qui aurait cru que tu avais de l'esprit, Black ?

- Serpentard ne rime pas forcément avec manque d'humour.

- Touché. Et sinon, qu'est-ce que tu faisais ici à cette heure ? Quelle est ton excuse ?

- Ton chat a saccagé la moitié de la salle commune de ma maison, expliqua-t-il. Je me suis décidé à le sortir quand les jumelles Zabini ont menacé de le brûler vif.

- Tout le monde haït vraiment mon chat alors...dit Marlène, fataliste.

- Désolé... Et mes condoléances parce qu'au rythme où ça va, il ne sera sûrement plus en vie avant la fin de l'année.

Marlène le fusilla du regard, amusée malgré tout.

- En fait, tu es assez semblable à ton frère sur ce point.

Malgré les ombres que les torches projetaient sur le visage du jeune homme, Marlène vit à nouveau cette lueur dans ses yeux gris à la mention de Sirius. Elle n'avait jamais fait attention pourtant elle se souvenait qu'Alexia lui avait dit que Sirius était aussi particulièrement sensible vis-à-vis de l'évocation de son petit frère. Du coup, elle se mordit la lèvre et hésita une seconde avant de continuer, ayant l'impression de marcher sur des œufs.

- Est-ce que...est-ce qu'il te manque ? Sirius je veux dire...

Immédiatement, le visage de Regulus se ferma et une expression de colère s'afficha sur ses traits.

- Je ne crois pas que ça te concerne, McKinnon !

- Bien sûr...je...je suis désolée.

- Tu ferais mieux de rentrer à ton dortoir, dit-il froidement. Rusard va finir par débarquer.

Marlène hocha la tête, mal à l'aise.

- Oui, chuchota-t-elle avant de reprendre plus fort. Bonne nuit.

Elle n'attendit pas la réponse et tourna les talons, sentant le regard de Regulus qui la suivait jusqu'à ce qu'elle tourne à l'angle. D'un pas précipité, elle remonta les escaliers en direction de la tour de Gryffondor. Tant pis pour son chat, il rentrerait quand il aura faim.

**

*

La fin du week-end s'était déroulée sans accident notable, ce qui était assez rare pour être souligné. Le mois de septembre n'allait pas tarder à s'achever, pourtant Lily avait l'impression qu'avec tous les évènements qui s'étaient enchaînés depuis la rentrée une éternité avait passé. Samedi soir, Marlène était revenue au dortoir sans son chat, le teint pâle. Ses amies avaient eu beau l'interroger, elle n'avait pas parlé et le lendemain matin les filles ne s'en souvenaient déjà plus. Etonnement, les Maraudeurs n'étaient pas venus au petit déjeuner et ne s'étaient réveillés que vers 13h. Lily avait pensé un instant à aller leur demander ce qu'ils avaient fait après le couvre-feu mais abandonna l'idée. Pour une fois que Potter la laissait tranquille, elle n'allait pas non plus aller vers lui.

Aujourd'hui c'était lundi et surtout le dernier cours de la matinée. Quand Lily s'installa toute seule au premier rang, elle regretta qu'aucune de ses amies n'ait pris Etude des Moldus comme option. Ça ne les intéressait visiblement pas. Alexia et Dorcas avaient choisi la Divination pour une raison qui restait encore inconnue à ce jour et  Marlène s'était tournée vers l'Etude des Runes, puis en seconde option elles avaient toutes pris Soins aux Créatures Magiques. Quant à Lily, elle avait trouvé passionnant d'analyser le monde moldu, le monde de son enfance, à travers le regard de la société sorcière. Alors certes la plupart du temps, cela était très intéressant mais pas aujourd'hui. Franchement, apprendre comment fonctionnait un fusible n'avait rien de passionnant, surtout quand elle n'avait personne pour la distraire et discuter. Au moins, en Arithmancie, elle pouvait compter sur Remus.

Brusquement, alors qu'elle griffonnait distraitement sur un bout de parchemin, on toqua à la porte. Le battant s'ouvrit sur Sirius Black, légèrement essoufflé et en retard de dix minutes au passage.

- Désolé, s'excusa-t-il.

- Dépêchez-vous monsieur Black, dit la professeur. Venez-vous assoir ici, à côté de miss Evans.

Lily retint un grognement agacé quand Black se laissa tomber sur la chaise à sa droite et l'ignora superbement. De toute façon, il ne parut pas se soucier d'elle outre mesure car il s'affala sur sa table, dormant à moitié. Visiblement, il n'y avait pas qu'elle qui trouvait les fusibles inintéressants.

Pendant la demi-heure qui suivit, Lily continua à dessiner sans écouter. Elle avait faim et l'heure du déjeuner approchait de plus en plus. Cette après-midi, elle n'avait qu'une heure de cours et elle avait prévu d'aller à la bibliothèque avec Marlène. Jetant un coup d'œil à sa montre, elle constata qu'il restait encore un quart d'heure de cours. C'est alors qu'elle s'aperçut que Black ne dormait plus et qu'il avait même l'air plutôt concentré sur ce que disait la prof. Surprise, Lily étudia le tableau et elle découvrit qu'ils avaient changé de sujet pour passer à l'automobile. Plusieurs élèves n'avaient d'ailleurs pas l'air de comprendre grand-chose, leur expression perplexe l'attestant.

Sabine Travers, une Poufsouffle à la peau sombre et longs cheveux ébènes, finit par lever la main.

- Oui, miss Travers ?

- Mais... Comment est-ce que cet engin vole ?

- Ca ne vole pas voyons. Une voiture est un moyen de transport terrestre, tout comme le train.

- D'accord mais ça ne serait pas plus rapide de prendre des balais ?

Lily eut un sourire amusé. C'est pour ça qu'elle aimait cette option !

- Miss Travers, nos balais fonctionnent grâce à la magie. Les moldus en sont dépourvus.

L'explication ne parut pas convaincre tout le monde. A côté de Sabine, Tessie Ryan, sa meilleure amie, leva la main à son tour.

- Miss Ryan ?

- Donc ils n'ont aucun moyen de transport volant ?

- Si, on appelle ça l'avion. Mais nous verrons ça la semaine prochaine. Oui, monsieur Black ?

Lily faillit s'étouffer en voyant que son voisin participait, de son plein gré de surcroit. Elle s'était toujours demandée ce qu'il était venu faire dans ce cours, à part dormir s'entend, pourtant il devait être dans un bon jour aujourd'hui car une lueur d'intérêt s'était allumée dans son regard.

- Vous avez dit que les voitures sont des moyens de transports terrestres et que les balais volaient grâce à la magie. Mais est-ce que ça serait possible d'ensorceler une voiture pour la faire voler justement ?

- Eh bien... Techniquement oui, avec le sortilège adéquat ça serait tout à fait possible. Cependant, c'est interdit par la régulation des objets moldus. Le secret de notre monde serait mis en danger.

Sirius ne parut pas avoir entendu la seconde moitié de la phrase car un sourire espiègle se dessina sur son visage. Avant que Lily ne puisse dire quoique ce soit, la cloche retentit et le bruit des raclements de chaises emplit la salle. Décidant que ce n'était sûrement pas le moment de se préoccuper de ce que Black avait en tête, elle attrapa son sac puis sortit de la classe rapidement.

Alors qu'elle allait entrer dans la Grande Salle pour rejoindre ses amies, une voix héla son nom.

- Eh Evans ! Attends deux secondes !

- Qu'est-ce que tu veux encore Black ?

Agacée, elle se retourna au moment où il se plantait devant elle, ses cheveux noirs lui tombant devant les yeux.

- T'es née-moldu pas vrai ?

Lily haussa un sourcil.

- Quelle perspicacité, Black, dit-elle. Tu l'as appris comment ?

- A force d'écouter James faire ton éloge à longueur de journée, j'ai fini par retenir des infos.

Evidemment, elle ne put s'empêcher de rougir à ce commentaire et le fusilla du regard en le voyant sourire d'un air amusé.

- Ecoute, si tu es venu me parler de Potter, tu perds ton temps.

- Non, ce n'est pas pour ça. Quoique, j'y reviendrai à l'occasion. Mais bref, je voulais savoir, tu t'y connais en voiture ?

- Pas vraiment... Mes parents en ont une mais je n'ai pas encore l'âge pour passer mon permis de conduire. Pourquoi ?

- Parce que c'est une invention géniale !

Lily le regarda comme si une deuxième tête venait de lui pousser soudainement.

- Quoi ? S'exclama-t-elle, surprise.

- Imagine, une voiture combinée à la magie. Et puis même sans magie, c'est incroyable que les moldus aient réussi à faire marcher ça juste grâce à la mécanique.

- Euh...Je suppose.

Cette conversation la laissait véritablement perplexe. Il y avait forcément un piège là-dedans, Black n'était jamais sérieux plus de trois minutes. Pourtant, il avait l'air convaincu de ce qu'il disait et elle n'eut pas le cœur à l'envoyer balader. Pour la première fois qu'il s'intéressait à quelque chose autre que sa petite personne ou ses blagues idiotes, elle se faisait un devoir de l'encourager. Du coin de l'œil, elle remarqua que les autres Maraudeurs arrivaient aussi. Ne voulant absolument pas croiser Potter, elle s'empressa de répondre :

- Ecoute, si ça t'intéresse vraiment, je pourrais demander à mon père de m'envoyer des magazines sur le sujet. Bon les images ne bougeront pas mais...

- C'est vrai ? Tu ferais ça ? Demanda-t-il.

- Ne me le fais pas regretter, se contenta-t-elle de dire avec un sourire.

Elle ne lui laissa pas le temps de répliquer et s'engouffra dans la Grande Salle, ses cheveux auburn volant dans son dos.

A ce moment-là, Sirius s'aperçut que ses amis étaient arrivés à sa hauteur.

- C'était Evans ? Dit James, se tordant le cou pour essayer de voir l'élue de son cœur.

- Ouais.

- Et elle te voulait quoi ? Interrogea Remus.

- Oh on discutait.

- Vous discutiez ? Sans cri ni hurlement ?

- Tu vois, Lunard, je peux être sympa !

Remus restait quand même sceptique.

- Elle me parlait de voiture, expliqua-t-il finalement.

- Attends attends ! S'exclama James. Tu veux dire que moi elle m'envoie balader depuis six ans dès que je m'approche mais que toi il suffit que tu lui parles de voiture et tout va bien ?

- Faut croire que j'ai plus de charme que toi, Cornedrue !

James secoua la tête, consterné. Cette fille causerait sa perte. Avec un soupir fataliste, il attrapa son meilleur ami par les épaules en riant et ils se dirigèrent vers la table des Gryffondor. Juste derrière, Remus songea que pour quelqu'un qui n'avait pris l'option d'étude des moldus seulement pour embêter ses parents, Sirius était quand même passionné par ça.

Alors qu'il s'apprêtait à suivre ses amis, Peter le retint par le bras.

- Remus, dit-il, qu'est-ce que c'est une coiture ?

Pour toute réponse, il éclata de rire.

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