Tome I - Chapitre 7 : Pleine lune et sorties clandestines
- Mais c'est pas vrai ! Bouge de là espèce de monstre !
- Sirius ? Appela James, passant la tête par l'embrasure de la porte. Qu'est-ce que t'as à hurler comme ça ?
- C'est encore ce maudit chat !
James rentra complètement dans le dortoir et retint un éclat de rire. Sirius était debout sur son lit, criant après le pauvre animal qui le fixait avec ses grands yeux jaunes. Perturbant certes. Mais il ne s'étonnait même plus de ce genre de scène après toutes ces années. Sirius avait déclaré une guerre à ce chat et rien ne le ferait changer d'avis.
- Descends de ton lit, dit-il en souriant, tu serais capable de te faire mal.
- Enlève ce monstre d'abord.
- Franchement, si les filles du château pouvaient te voir comme ça, ta côte de popularité baisserait en flèche.
Sirius se contenta de lui envoyer un regard noir tandis que James traversait la chambre pour attraper l'animal. Il le remit dehors et Chamallow détala dans le couloir, s'empressant de s'éloigner pour sauver sa vie.
- On fait quoi aujourd'hui ?
- Euh...on va en cours ?
- Oh allez Sirius ! Il fait beau pour une fois, tu veux vraiment aller t'enfermer dans la salle de divination avec le fou furieux ?
- Tu fais ça seulement parce que Remus est à l'infirmerie et qu'il ne peut pas te faire la morale.
- Exact ! Dit James avec un grand sourire. Justement, ça lui fera plaisir quand on lui rapportera du chocolat de chez Honeydukes.
En effet, la pleine lune devait avoir lieu le lendemain et Remus était épuisé en se levant ce matin. Il avait de grands cernes qui soulignaient ses yeux ambrés et les traits tirés par la fatigue. Evidemment, têtu comme il était, il avait quand même voulu aller en cours. Pourtant, à l'heure du déjeuner il tenait à peine sur ses jambes et ses amis l'avaient forcé à aller à l'infirmerie immédiatement. James avait même menacé de lui jeter un sort s'il n'obtempérait pas.
Sirius n'eut pas à réfléchir une seconde de plus. Lui aussi avait envie de s'échapper des murs du château pour quelques heures.
- Qu'est-ce qu'on attend ? Allons-y !
Dans un éclat de rire, James attrapa sa cape d'invisibilité et la carte du maraudeur avant de se précipiter hors du dortoir, son meilleur ami sur les talons.
- Et Peter ? Demanda soudain Sirius, sautant la dernière marche de l'escalier.
- Je crois qu'il a un contrôle en étude des runes, il ne peut pas le louper.
- Donc c'est seulement toi et moi ?
- On dirait bien ! La meilleure équipe !
Sirius rejeta la tête en arrière, riant de bon cœur. Merlin ce que ça lui avait manqué pendant l'été. Rester enfermé entre les murs lugubres du Square Grimmaurd alors que son meilleur ami, son presque frère, pouvait lui offrir ce qu'il désirait le plus, la liberté, lui avait été insupportable.
Ils traversèrent le château au pas de course, veillant à éviter le concierge. En quelques minutes, ils étaient arrivés devant le passage de la sorcière borgne. Le trajet jusqu'à Honeydukes n'était pas long, à peine une dizaine de minute, mais le tunnel finissait en une pente assez raide et bientôt la respiration haletante des deux garçons brisa le silence.
James tenait sa baguette à bout de bras, éclairant le sol inégal pour éviter de trébucher et jetant des ombres étranges autour d'eux par la même occasion.
- Passe-moi la cape, murmura-t-il à Sirius avant de les en recouvrir tous les deux.
Ils avaient moins de place que quand ils étaient plus jeunes mais malgré tout ils tenaient toujours à deux sous la cape. Essayant de ne pas faire de bruit, ils rentrèrent par la trappe cachée dans la réserve de chez Honeydukes qui se trouvait juste en dessous du célèbre magasin. La cave était remplie de caisses et de cageots recouverts de poussières. Des bruits étouffés venant de la boutique leur parvenaient, signe que plusieurs clients devaient s'y trouver en ce moment-même.
Tentant de se faire discrets, les deux amis montèrent les escaliers qui grincèrent sous leur poids et entrèrent dans la boutique. Ils contournèrent le comptoir, évitant la patronne qui souriait en vendant des confiseries.
- Même si ça fait des années que je viens, je trouve toujours ça formidable, dit James, émerveillé.
Sirius ne pouvait qu'approuver. D'innombrables étagères débordaient des plus succulentes friandises. Des nougats moelleux, des cubes de glace à la noix de coco, des caramels dorés et des centaines de chocolats différents étaient disposés en rangées nettes. Un peu plus loin, il y avait des tonneaux remplis de Dragées surprises de Bertie Crochue et de Fizwizbiz. Les bonbons à "Effets spéciaux" occupaient un pan de mur entier tandis que juste à côté on pouvait lire une pancarte indiquant les "Goûts bizarres".
Alors que James retirait la cape, les rendant à nouveau visibles, un petit garçon se figea, bouche-bée, en les voyants apparaître d'un coup.
- Chut ! Fit Sirius avec un clin d'œil avant de se détourner.
James était déjà en train d'attraper divers paquets de bonbons, les passants négligemment à son ami qui essayait tant bien que mal de ne pas en faire tomber.
- Des baguettes réglisses ? S'étonna-t-il. Pourquoi est-ce que tu prends ça ?
- Hein ? Oh c'est pour Marlène. Elle m'a demandé d'en prendre si on venait ici. C'est pour en envoyer à ses frères je crois.
- Apparemment c'est de famille d'avoir des goûts bizarres...
- Ouais ! Tiens, passe-moi des fondants en chaudron. Ceux aux chocolats avec des éclats d'amendes. Remus adore !
- Remus adore tout ce qui contient du chocolat en même temps.
- Pas faux. Et toi, tu veux quelque chose ?
Sirius balaya les étagères du regard, réfléchissant.
- Je vais prendre des souris en sucre. Alexia en voulait hier.
- Elle n'en mérite pas, répliqua James avec un sourire dans la voix malgré tout. Elle a abandonné l'équipe de Quidditch.
- Justement...ça ne te paraît pas étrange ?
- Bah elle voulait juste améliorer ses résultats. C'est vrai qu'avec tous les entraînements par semaine, c'est dur de s'organiser dans le travail. Enfin pour les autres évidemment, moi je suis génial !
Sirius éclata de rire devant l'arrogance coutumière de James et paya la vendeuse distraitement. Ils ressortirent d'Honeydukes, remontant la rue principale en slalomant entre les passants.
- Mais sérieusement, reprit-il nonchalamment, tu ne trouves pas qu'elle nous cache quelque chose ? Elle n'avait eu aucun mal à s'organiser les années passées.
- Certes, mais elle n'avait pas les BUSE à passer avant. Ecoute, je sais que tu t'inquiètes mais Alex est une grande fille et je ne peux la forcer à rester dans l'équipe juste parce que ça t'amuses de l'embêter.
- Ce n'est pas pour ça !
- Alors pourquoi ? Parce que tu t'es enfin rendu compte que vous êtes fait l'un pour l'autre ?
Si Sirius avait été assis, il en serait tombé de sa chaise. Perplexe, il s'arrêta, manquant de heurter un homme qui passait à côté de lui.
- Quoi ?!
- Oh allez ! Dit James en secouant la tête. Même moi et mon manque de subtilité on a remarqué qu'il y a un truc entre vous.
- James, il n'y a rien entre Alexia et moi. Elle est un peu comme une petite sœur.
- Une petite sœur sacrément jolie alors...
- T'es complètement fou ! Et puis tu peux parler, parce que si mes souvenirs sont bons tu n'avances toujours pas avec Evans.
James soupira avec fatalité, son éternel sourire en coin accroché aux lèvres. Machinalement, il s'ébouriffa les cheveux avant de répondre d'un ton léger.
- Un jour elle se rendra compte que je suis le gars parfait pour elle. En attendant, j'essaye toujours de l'en persuader.
- Sans grand succès, compléta Sirius.
- Ouais ! Mais je ne désespère pas. Faudra que je demande à Remus un autre de ses conseils sur la psychologie féminine. Il a l'air de s'y connaître.
- Ce qui est assez paradoxale quand on sait qu'il n'a jamais eu de copines...
- Justement ! Je compte bien arranger ça cette année !
- Comment ça ? Demanda Sirius.
Poussant la porte des Trois Balais, James baissa la voix pour être sûr de ne pas être entendu par un client à proximité.
- Tu sais bien qu'il pense qu'il ne doit pas tomber amoureux à cause...de son problème de fourrure. Ce n'est pas juste ! Je ne le laisserai pas penser ça une année de plus.
Sirius hocha la tête, approuvant silencieusement. Remus avait tendance à se rabaisser, pensant que sa condition de loup-garou faisait de lui en monstre ne méritant pas l'amour des autres. Pourtant, ses amis n'étaient pas prêts à accepter cette vision des choses sans rien faire. Si Remus était buté, James pouvait l'être dix fois plus. Car s'il y avait bien quelque chose que James ne supportait pas, c'était les préjugés.
Il donnait sa chance à tout le monde, se faisant un avis tranché (et souvent irréversible) après. Ainsi, il avait cherché à connaître Sirius même quand celui-ci lui avait donné son nom de famille, il avait accepté la lycanthropie de Remus sans sourciller car il savait que c'était quelqu'un de bien et il soutenait Peter sans faillir malgré le fait que beaucoup pensait qu'il n'était rien de plus qu'un petit garçon grassouillet sans capacités.
Pourtant ce trait de caractère était également à double tranchant. En effet, quand James avait décidé qu'il n'aimait pas une personne c'était dur de le faire changer d'avis. Le meilleur exemple était avec Rogue. Depuis la seconde où les deux garçons s'étaient parlé dans le train lors de la première année, une haine sans borne était née entre eux. Pas que Sirius allait s'en offusquer mais quand même...
- Tiens tiens ! Lança soudain une voix sur leur droite. Mais qui voilà ? Mes étudiants préférés !
- Salut Rosmerta ! S'exclama Sirius avec un sourire charmeur.
- On t'a manqué ? Embraya James.
Rosmerta retourna derrière son comptoir, se penchant vers eux avec un sourire et exposant par la même occasion sa lourde poitrine aux regards des clients.
Les Trois Balais était un pub faisant également office d'auberge. La rumeur disait qu'il serait aussi l'ancienne demeure du fondateur de Pré-au-Lard, Hengist de Woodcroft et que l'auberge aurait servi de quartier général à l'époque de la révolte des gobelins de 1612. La tenancière de cet établissement renommé était Madame Rosmerta, une belle femme blonde aux courbes généreuses que les deux garçons connaissaient depuis leur deuxième année quand ils étaient venus explorer le village en cachette.
- Alors qu'est-ce que vous faites là tous les deux ? Ce n'est pas le jour des sorties de Poudlard...
- Comme si ça nous arrêtait !
- Et puis on sait que tu ne diras rien, dit James espiègle. Tu nous aimes trop !
- Ne crois pas m'avoir comme ça, jeune homme ! Répliqua-t-elle en lui donnant un coup de torchon. Bon alors qu'est-ce que vous voulez ?
En les voyant ouvrir la bouche, elle s'empressa d'ajouter :
- En dehors du Whisky Pur Feu. Vous n'êtes toujours pas majeur.
- Bien sûr que si, mentit Sirius. J'ai eu dix-sept ans au début du mois.
- C'est faux. Ton anniversaire est en novembre.
James haussa un sourcil, surpris.
- Comment tu le sais ?
- Dois-je te rappeler que l'année dernière vous avez débarqué ici pour une fête improvisée ? Crois-moi je m'en souviendrais toute ma vie ! J'avais passé une heure à ranger après votre passage.
- Oh...
- Comme tu dis, James ! Mais passons. Deux bières au beurre ?
- Parfait !
Rosmerta sourit et leur servit leur verre avant de s'éloigner pour aller prendre la commande d'autres clients. Accoudé au bar, Sirius se tourna vers son meilleur ami.
- Tu te souviens de cette fête ?
- Oh oui ! Tu étais complètement bourrée. Tu avais même déclaré à Dorcas quelque chose que je ne répéterai pas mais tu t'étais pris une gifle magistrale. Alexia était morte de rire évidemment.
- Sérieux ?
- Ouais. Elle nous avait aidé avec Remus et Peter à te ramener au château. C'était assez drôle.
Sirius n'en doutait pas une seconde et il éclata de rire avec son meilleur ami.
Une heure plus tard, ils terminèrent leur bière au beurre et reprirent la direction de Poudlard en rigolant. Ils promirent à Rosmerta de revenir bientôt, ce qui la fit lever les yeux au ciel d'un air amusé. C'était la fin d'après-midi quand ils rentrèrent à l'école et Peter fronça les sourcils en les voyant débarquer dans le dortoir.
- Où est-ce que vous étiez ?
- A Pré-au-Lard. Rosmerta te passe le bonjour.
Peter rougit immédiatement. Ce n'était pas un secret qu'il avait toujours eu un léger faible pour la jolie patronne.
Le lendemain, la journée passa à une vitesse folle tandis que les garçons prévoyaient déjà tout ce qu'ils allaient faire le soir même pour la pleine lune. Ils étaient passés voir Remus dans la matinée, lui apportant ses chocolats aux éclats d'amendes, ce qui lui avait remonté le moral. Un peu avant le couvre-feu, les trois amis ressortirent de leur dortoir.
Alors qu'ils allaient sortir de la salle commune, une voix claqua dans leur dos.
- Je peux savoir où est-ce que vous allez ? Le couvre-feu est dans dix minutes !
- Ah Evans...
Lily plissa les yeux, soupçonneuse, en voyant James se balancer sur ses talons, visiblement mal à l'aise. Ce n'était pas la première fois qu'elle les voyait sortir en douce et elle devait bien avouer qu'elle était curieuse. Et légèrement en colère aussi.
- Vous n'avez pas le droit de sortir.
- Vraiment ? Qui l'a dit ?
- Le règlement, Potter ! Et au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je suis préfète donc tu dois...
- Oh ça je crois que c'était dur à louper, coupa-t-il. Mais là Evans ce n'est franchement pas le bon moment.
Une certaine touche d'impatience perçait dans sa voix, renforcée par le fait que Sirius et Peter, à côté de lui, jetaient des coups d'œil à l'horloge avec anxiété.
- Je t'interdis de sortir, Potter. Vous allez encore faire perdre des points à Gryffondor...
- Evans...
- Tout ça pour quoi ? Rugit-elle. Pour une blague idiote à quelques Serpentard ? Pour aller faire un tour dans la forêt interdite ?
- Non...ce n'est pas ça Evans...
- Alors quoi ? Qu'est-ce qui te pousse à briser les règles encore ?!
James inspira fortement et planta ses yeux noisette dans les siens, ayant l'impression de se perdre dans deux émeraudes.
- Quelque chose qui en vaut la peine.
Lily resta sans voix, incapable de répondre à ça. Elle ne savait pas exactement ce qui dans l'expression des trois garçons en face d'elle la fit changer d'avis mais elle y vit une telle détermination qu'elle abandonna. Elle n'avait pas la force pour une énième dispute ce soir. Quoiqu'elle dise, ils iraient faire ce qu'ils avaient à faire.
D'un hochement de tête, elle leur montra qu'elle avait compris et tourna les talons pour remonter dans son propre dortoir. Dorcas trouverait bien un moyen de la distraire.
James ne réalisa que la jeune fille avait abandonné la partie que quand Peter le tira par le bras, le ramenant à la réalité.
- James, allez, dépêche-toi. On va être en retard !
- Hein ? Oh oui j'arrive !
Ensemble, ils passèrent le portrait de la Grosse Dame. Cette dernière ne manqua de râler à cause du dérangement, interrompant sa conversation avec son amie Violette. Visiblement elles avaient dû boire quelques verres d'hydromel car elles ne parlaient plus très clairement.
Il ne leur fallu qu'une dizaine de minute pour rejoindre le parc, silencieux à cette heure-ci. Au loin, de la fumée s'élevait de la cheminée d'Hagrid et le lac noir reflétait la lune, disque d'argent dansant sur l'eau. Ils attendirent, cachés sous la cape, que Mme Pomfresh reparte en direction du château pour entrer à leur tour dans le passage sous le saule cogneur. Peter et Sirius s'étaient déjà transformés en leur forme d'animagi mais James devait attendre d'être dans la cabane hurlante, ses bois de cerf ne passant pas dans le mince tunnel.
Dès qu'il entra dans la pièce, une forte odeur de poussière et de bois moisi le saisit à la gorge comme à chaque fois et il fronça le nez par réflexe.
- Où est-ce que vous étiez ? Demanda Remus. D'habitude vous êtes là plus tôt...
- Evans nous est tombé dessus, expliqua Sirius. Tu la connais, elle jouait son rôle de préfète modèle.
- Tu te rends compte que tu fais de nous des hors la loi, dit James avec un sourire. Nous bravons l'autorité du système éducatif pour toi.
- Trop d'honneur, railla Remus. Mais ça me brise le cœur de vous savoir en faute. Vous n'avez qu'à rentrer au dortoir, ça sera...
- Et rater une sortie dans la forêt ? Coupa Sirius. Certainement pas !
- C'est bien ce que je me disais...
Il secoua la tête, amusé. James le détailla avec plus d'attention maintenant que son regard s'était habitué à la semi-pénombre. Comme d'habitude, Remus était assis sur le vieux lit à baldaquin aux rideaux déchirés par le loup, pâle comme la mort. Ses yeux ambrés étaient soulignés de cernes violets, brillants d'une lueur fiévreuse à mesure que le temps passait. Il tremblait légèrement, l'air tendu et fatigué, et ses cheveux châtains clairs étaient décoiffés comme s'il y avait passé la main plusieurs fois. James sentit sa poitrine se serrer en le voyant comme ça et il ressentit l'habituel sentiment d'injustice. Remus était la personne la plus gentille qu'il connaissait, il ne méritait pas ça. Surtout que la transformation était loin d'être indolore.
- En fait, du nouveau avec le traître de Gryffondor ?
- Non, toujours pas, répondit Peter. La plupart des personnes étaient dans la Grande Salle pour le repas à ce moment-là, sauf l'équipe de Quidditch bien sûr.
- Ça ne nous aide pas vraiment...
- Ouais, dit Sirius, assis sur le rebord de la fenêtre. Mais ça réduit les suspects. En tout, une quinzaine de personne n'était pas présente.
- Et pour les autres maisons ? Demanda Remus. On a des indices sur les élèves qui pourraient être impliqués ?
James eut un ricanement et secoua la tête.
- Ca me paraît une évidence, non ? Rosier, Mulciber, Avery...tout le groupe des Serpentard.
- Pourtant, tu sais bien que Jorkins a dit qu'il y avait aussi des Serdaigle. Pour ce qu'on en sait, sûrement des Poufsouffle également, protesta Remus.
- Quoi ? Tu vas soupçonner Lovegood maintenant aussi ?
- Je n'ai dit ça, Sirius ! Mais...
Remus ne finit pas sa phrase, se pliant soudain en deux avec un hoquet de douleur. Le son d'un os qui craque, sûrement une côte, déchira l'air et il poussa un autre cri de douleur tandis qu'un gros chien noir s'approchait pour le réconforter. Aussitôt, James se redressa, alerte, et fit volte-face vers la fenêtre. La lune était pleine.
-La transformation commence...
**
*
Au même moment, Lily claqua la porte de son dortoir, exténuée. Ses rondes de préfète avaient duré plus de deux heures et mis à part un petit troisième année qui jouait avec un frisbee à dent de serpent, ça avait été le calme plat. Elle se laissa tomber sur son lit, une mèche de cheveux auburn lui barrant le visage mais elle n'eut pas la force de la remettre en place. Elle n'arrivait pas à se sortir Potter de la tête. Qu'est-ce qui lui avait pris de le laisser filer comme ça ? Le couvre-feu n'allait pas tarder, pourtant elle avait fermé les yeux un peu trop facilement à son goût. Elle ne savait pas exactement ce qui l'avait décidé ; le ton de sa voix peut-être, ou bien la sincérité dans son regard ? Enervée, elle soupira et roula sur le ventre.
- Dure journée ? Lui demanda Marlène, compatissante.
- Oh oui ! Mais ce n'est pas important, Potter comme d'habitude...Et toi ?
- C'était bien. J'ai une balade dans le parc et puis je suis allée terminer mon devoir de métamorphose à la bibliothèque.
- Quel devoir ? Intervint Dorcas, relevant la tête de son magazine.
Lily retint un sourire.
- Celui que McGonagall a donné la semaine dernière. Il faut rendre trente centimètres de parchemin sur le sortilège qui permet de changer un hérisson en pelote d'épingle.
- Quoi ? Mais c'est du niveau de troisième année...
- On révise les bases pendant un mois avant de commencer la métamorphose humaine. Tu n'écoutes vraiment rien ?
Dorcas haussa les épaules.
- A quoi ça sert puisque toi tu écoutes ?
Pour toute réponse, elle se prit un oreiller en pleine tête et bascula en arrière sur son lit en poussant un cri indigné. Lily éclata de rire tandis que la porte de la salle de bain s'ouvrit sur Alexia qui entra prudemment dans le dortoir.
- Je peux revenir ou c'est une zone de guerre ?
- Fais juste attention, tu pourrais te prendre un oreiller volant, conseilla Lily.
- Bah si ce n'est que ça...
Alexia traversa la pièce pour rejoindre son propre lit et Lily remarqua qu'elle tenait une sorte de fiole dans la main. Mais avant qu'elle n'ait pu lui demande ce que c'était, la brune la rangea en vitesse dans son tiroir et elle fut déconcentrée en voyant un autre oreiller voler sous ses yeux. Apparemment, Dorcas venait de se venger.
- Espèce de folle ! Tu...commença Lily.
Brusquement, Marlène poussa un cri de surprise, l'air abattu. Lily se redressa immédiatement, surprise et vit qu'elle tenait le panier vide de son chat.
- Marlène, qu'est-ce qui se passe ?
- C'est Chamallow. Il a disparu.
- Bon débarras ! Lança Dorcas.
Alexia lui jeta un regard d'avertissement. Ça aurait été drôle en d'autres circonstances mais Marlène semblait au bord des larmes.
- Ce n'est pas la première fois, essaya de la rassurer Lily. Il est sûrement aller se promener dans les couloirs, tu le connais.
- Oui mais si Rusard l'attrape...
- Ne t'inquiète pas, Potter et sa bande sont aussi dehors ce soir. Rusard aura autre chose à faire que s'en prendre à un chat, dit Alexia.
- Peut-être bien... Je vais quand même aller le chercher, on ne sait jamais...
- Marlène attend ! Le couvre-feu est dans même pas cinq minutes.
La blonde regarda l'horloge puis se mordit la lèvre, hésitante. Elle savait qu'elle n'arriverait pas à fouiller le château en si peu de temps pourtant elle ne pouvait se résoudre à laisser son pauvre chat dehors en pleine nuit.
- Ne vous inquiétez pas, je n'en ai pas pour longtemps. A tout à l'heure !
- Marlène !
Trop tard, la jeune fille avait déjà claqué la porte. Lily soupira et se rallongea sur son lit. De toute évidence, elle n'empêcherait personne de braver le couvre-feu ce soir. A croire que son insigne de préfète avait perdu son efficacité.
Alors que Marlène s'engageait en dehors de la tour de Gryffondor, elle ne se doutait pas qu'elle allait faire une rencontre surprenante.
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