Tome I - Chapitre 5 : Mission secrète

Après l'annonce de l'attaque, tous les élèves furent envoyés dans leur salle commune respective avec comme consigne de ne se déplacer que pour le strict nécessaire. Les professeurs avaient fait savoir que quiconque aurait des informations sur ce qui s'était passé devait les informer puis ils avaient chargé les préfets de faire régner le calme. Pourtant, cette tâche s'avérait plus difficile que prévu.

C'était la panique parmi les élèves et Lily avait du mal à en rassurer certains, notamment chez les plus jeunes. Elle-même n'était pas apaisée, mais elle essayait de faire bonne figure. Rien ne pourrait lui arriver ici, au milieu de la salle commune de Gryffondor, entourée par tous ces camarades.

Elle jeta un coup d'œil par-dessus son épaule pour voir où en était Remus et vit avec stupéfaction qu'il était tranquillement installé dans un fauteuil en train de discuter à voix basse avec ses amis. Alors qu'elle allait aller lui rappeler ses fonctions de préfet au plus vite, Marlène lui barra le passage.

- Laisse-le tranquille, suggéra-t-elle. Il ne s'est arrêté qu'il y a deux minutes parce qu'il n'y a plus rien à faire.

- Bien sûr que si !

- Lily, tu ne pourras faire plus. Les gens ont peur et tu ne peux rien y faire. Regarde, c'est assez calme. Allez, viens t'assoir avec nous.

Lily engloba la salle du regard et dû se rendre à l'évidence. Tous les élèves étaient pour la plupart tranquillement assis, certes l'air anxieux, mais ils tentaient de s'occuper en attendant que les choses évoluent. Elle se laissa donc entrainer par Marlène vers le canapé près de la fenêtre et s'assit à coté de Dorcas. Cette dernière était encore en train d'expliquer en détail à Alexia, qui était sur le terrain de Quidditch au moment des faits, ce qui s'était passé.

- On était tous dans la Grande Salle, le déjeuner n'allait pas tarder à commencer. Et puis d'un coup, les portes se sont ouvertes et les jumelles Zabini sont arrivées en courant, complètement paniquées.

Dymphna et Phyllida Zabini, deux cinquièmes années de Serpentard, étaient connues dans tout Poudlard sous le nom des « jumelles Zabini », comme si elles ne formaient qu'une seule entité indissociable.

- Slughorn, vu que c'est leur directeur de maison, leur a demandé ce qu'elles avaient. Dymphna, ou du moins je crois que c'est elle, j'arrive jamais à les différencier, s'est mise à raconter qu'il y avait un corps inconscient dans un couloir près des cachots.

- Qu'est-ce qu'elles faisaient là-bas ?

- Aucune idée, elles sont toujours à traîner dans des endroits étranges tu les connais. Toujours est-il qu'après on s'est tous précipités dans cette direction. Les professeurs ont réussi à arriver avant nous et personne n'a vu l'élève qui s'était fait agressé.

- Mais ils n'ont pas eu le temps de cacher l'inscription sur le mur, enchaîna Dorcas sombrement.

Nerveusement, Alexia déglutit comme si elle redoutait la prochaine question qui allait franchir ses lèvres, pourtant elle ne put s'en empêcher.

- Qu'est-ce qui était marqué ?

- « Le Sang-Pur triomphera », récita Marlène d'une voix blanche. Avec la marque des ténèbres dessinée au-dessus.

- Le symbole du mage noir, c'est ça ?

Marlène acquiesça et le silence tomba sur leur petit groupe. Deux d'entre elles venaient d'une famille dites de « sang-pur », pourtant ça n'avait jamais causé aucun problème. Bien sûr, il y avait des différences cultuelles mais Marlène ou Dorcas n'auraient jamais songé à se considérer supérieures à cause de leur sang ou de leur famille.

**

*

A l'autre bout de la salle commune, les Maraudeurs n'étaient pas en reste sur le sujet de conversation qui alimentait toutes les discussions du château à l'heure qu'il était.

- Vous êtes sûrs que vous n'avez pas vu l'élève agressé ? Demanda James pour la énième fois.

- Non, dit Remus en secouant la tête. Les professeurs l'ont emmené à l'infirmerie avant qu'on soit sur place. Apparemment, l'élève était seulement inconscient. Les jumelles Zabini ont raconté qu'elles l'avaient trouvé là par hasard.

- J'ai entendu des rumeurs qui disaient que ça serait un Poufsouffle.

- Peut-être, personne n'est sûr.

Sirius se redressa légèrement, le visage sérieux.

- Il vaut mieux se méfier des rumeurs. Si j'en crois Xenophilius Lovegood, l'agression serait l'œuvre de lutins mauves qui hantent la Grande-Bretagne.

- Lovegood ? Répéta Peter distraitement. Ce n'est pas ce Serdaigle complètement fou qui s'était enroulé d'aluminium il y a trois ans pour se protéger de je ne sais plus quelle créature démoniaques ?

- Ah si ! C'est bien lui, approuva James en souriant. Mais bref, ce n'est pas important. Il faut qu'on découvre ce qu'il s'est réellement passé !

Ses amis tournèrent immédiatement la tête vers lui, surpris.

- Comment ça ?

- C'est simple, expliqua James vivement. Je veux connaître la vérité. L'élève agressé a sûrement vu quelque chose, un indice, ou peut-être même quelqu'un. Il suffit d'aller l'interroger.

- Ce n'est pas à nous...commença Remus.

- A qui alors ? Aux professeurs ? Certes. Mais celui qui a fait ça est très certainement un autre élève de l'école. On connaît ce château et ses habitants comme notre poche ! Ne me dis pas que vous n'êtes pas curieux ?

- Ça pourrait être dangereux, objecta Peter.

- T'es un Gryffondor oui ou non ? C'est justement ce qui est amusant !

La passion que mettait James dans sa voix était communicative. Aussi, quand il se tourna vers Sirius, ce dernier se contente de lui adresser un rictus amusé. Parce que si James lui demandait de faire quelque chose, il en était. Il soutiendrait son meilleur ami, quelque en soit les conséquences. C'était comme cela qu'ils fonctionnaient.

- J'accepte !

- Pareil, dit Peter.

Ils attendirent tous la réponse de Remus, impatients. Le jeune homme observa chacun de ses amis avec attention puis finit par soupirer. Comment leur dire non ? Ils étaient les seuls à le soutenir malgré sa condition de loup-garou, ils lui avaient appris ce que signifiait le mot amitié et même au-delà en rendant ses transformations supportables grâce aux animagi. Alors il n'y avait pas à hésiter une seconde.

- Très bien, d'accord.

James se leva instantanément, enthousiaste.

Tandis que les Maraudeurs traversaient la salle commune, prêts à commencer leur enquête, le trou du portrait s'ouvrit sur Kevin Mells, le nouveau batteur de l'équipe.

- Où est-ce que vous allez ? S'étonna-t-il.

- A l'infirmerie. Peter ne se sent pas bien, prétexta Remus. En tant que préfet, je l'accompagne.

- Ouais, confirma Sirius. Et nous...on les escorte. Juste au cas où.

Kevin haussa un sourcil, l'air pas totalement convaincu.

- Ca ne servira à rien, l'infirmerie est interdite d'accès. J'en reviens. Je voulais essayer de voir si je ne pouvais rien apprendre sur l'agression mais Mme Pomfresh a refusé de me laisser entrer.

Après cette information, il s'éloigna, laissant les quatre garçons.

James réfléchit à toute vitesse, se passant une main dans les cheveux par réflexe. Bon, leur plan tombait à l'eau mais tout n'était pas perdu pour autant. Car il ne fallait jamais sous-estimer un Maraudeur. Ce château était leur terrain de jeu depuis plus de cinq ans maintenant et s'ils avaient bien appris une chose, c'était qu'avec un peu audace on pouvait tout réussir.

- Qu'est-ce qu'on fait alors ? Demanda Peter.

- On attend la nuit, décida James. Quand tout le monde dormira, on aura qu'à se faufiler jusqu'à l'infirmerie en prenant la carte et la cape d'invisibilité avec nous.

Sirius hocha la tête, visualisant déjà tous les passages secrets qu'ils pourraient empruntés et les endroits à éviter pour ne pas alerter le concierge ou des fantômes.

Le reste de la journée passa lentement, les Maraudeurs essayant de s'occuper mais étant obligés de rester dans la salle commune les possibilités étaient limités. Au début, ils entamèrent une partie de bavboules mais quand Remus eut gagné sept fois d'affilé, les autres renoncèrent. Ils essayèrent ensuite de recruter le plus d'élève possible pour jouer au Quidditch à l'intérieur mais les préfets protestèrent immédiatement et ils préférèrent battre en retraite devant le regard déterminé de Lily.

A mesure que les heures défilaient, James devenait de plus en plus intenable. Remus avait presque l'impression que son corps contenait trop d'énergie et qu'il avait besoin de bouger pour l'évacuer. Il avait remarqué ce détail chez son ami depuis leur première année. James était une boule de nerf, incapable de rester inactif, surtout quand il était enfermé dans une salle comme ça. On aurait dit un lion en cage. Sirius tentait de le distraire, de le faire rire, et évidemment ça marchait. Les deux garçons avaient une connexion entre eux qui faisait que Sirius savait comment gérer l'exubérance de James tandis que James, lui, réussissait à apaiser les blessures que Sirius gardaient de son enfance et de son éducation.

Quant à Peter et Remus, ils les observaient tranquillement depuis leur fauteuil près de la fenêtre en rigolant de leurs pitreries.

Finalement, la nuit tomba et la salle commune se vida progressivement à mesure que les élèves allaient se coucher. Vers une heure du matin, James repoussa sa couverture et chuchota dans l'obscurité :

- Les gars ! On y va ?

- Allons-y ! Approuva Sirius.

- Faites moins de bruit, murmura Remus. Vous allez réveiller tous les autres dortoirs.

Silencieusement, les garçons traversèrent la chambre en essayant de se repérer un peu à l'aveugle. A mi-chemin, pourtant, Peter trébucha sur une valise mal rangée et émit un couinement de douleur en sautillant sur un pied.

- Queudver ! Souffre un silence !

- Ta sollicitude me touche, Sirius...

Remus leva les yeux au ciel puis ouvrit la porte avec précaution et se glissa dans le couloir. Il prit la tête de la marche, s'étonnant comme d'habitude du silence Ce n'était pas la première fois, ni la dernière de toute évidence, qu'il se baladait la nuit dans le château mais ça le surprenait toujours de voir ce contraste entre l'effervescence de Poudlard le jour et la sérénité durant la nuit. Parfois il culpabilisait légèrement d'enfreindre le règlement malgré son statut de préfet mais pour rien au monde il n'aurait voulu être dans son lit en ce moment.

- Qui a la carte ?

- C'est moi, dit Peter en fouillant dans ses poches. Ah là voilà ! Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Aussitôt, la carte du Maraudeur s'anima, révélant ses secrets.

- Où est Rusard ? Demanda Sirius.

- Ici ! Dans son bureau. On peut y aller, il n'y a personne.

Remus se pencha pour voir par-dessus l'épaule de son ami en ayant une idée soudaine.

- Regarde à l'infirmerie le nom de l'élève qui a été agressé.

- Lunard, tu es un génie ! S'exclama James. Alors c'est... Bertha Jorkins. Vous la connaissez ?

- Je crois que c'est une Poufsouffle, dit Sirius. Une quatrième année qui adore les ragots, un peu bizarre. Elle était venue me parler l'année dernière pour savoir si je sortais réellement avec Dorcas.

- Tu es sortie avec Dorcas.

- Pendant deux semaines ! Et je le regrette assez, merci bien.

- Ce n'était pas la pire, rétorqua James. Tessie Ryan était une vraie plaie !

- Pitié, pas besoin de nous rappeler cette mégère, dit Remus. Son gloussement me hante encore dans mes cauchemars.

Les garçons éclatèrent de rire, ce qui parut totalement déplacé dans le silence qui régnait mais qu'importe. Partout où les Maraudeurs allaient, on pouvait être sûr d'entendre des rires et de la joie.

Ils reprirent leur route, descendant silencieusement les escaliers jusqu'au premier étage. James et Sirius s'avancèrent vers la porte, verrouillée à cette heure-ci. En constatant qu'un alohomora ne marchait pas, James ne s'avoua pas vaincu et les deux meilleurs amis entreprirent de forcer la serrure grâce à une simple épingle à cheveux. Ils avaient trouvé cette technique moldu en troisième année et il fallait bien avouer qu'elle était pratique dans ce genre de situation.

Pourtant la conscience de Remus lui soufflait que c'était quand même mal de faire ça, surtout qu'il était préfet.

- On ne devrait pas...murmura-t-il.

- Essaye de l'en empêcher, répondit Peter avec un petit haussement d'épaule fataliste. Tu le connais, quand il a une idée derrière la tête, impossible de le faire faire changer d'avis. C'est James après tout...

C'est James. Comme si ça voulait tout dire, que ça résumait la situation. Comme si d'être James Potter le rendait intouchable, presque invulnérable. Et pourtant, dans une certaine mesure, c'était le cas. James arrivait à se sortir de toutes les situations sans jamais se faire prendre. Il avait une chance et une audace qui frôlaient l'insolence mais c'est ce qui faisait partie de son charme.

Et c'est aussi une des raisons pour laquelle Peter l'admirait tant.

- Oui ! S'exclama brusquement Sirius. On est trop doués !

- Mais pas assez modeste semble-t-il, répliqua Remus en souriant.

- Arrête d'être jaloux Lunard, un jour tu arriveras peut-être à aussi exceptionnel que moi.

Sirius ponctua sa remarque d'un clin d'œil tandis que James lui donnait un coup de coude pour le faire taire. Sans bruit, il poussa la porte de l'infirmerie et entra à pas feutrés. Il connaissait la pièce par cœur pour y avoir atterri un nombre incalculable de fois après un match de Quidditch ou plus régulièrement en venant rendre visite à Remus après les pleines lunes.

La porte se referma doucement dans leur dos tandis qu'une odeur de désinfectant leur chatouilla les narines. La pièce était énorme, presque aussi grande que le hall d'entrée. Des lits aux draps blancs s'alignaient le long des murs, séparés par des paravents pour que les patients aient un peu d'intimité. La décoration était sommaire, uniquement quelques armoires en bois contenant diverses fioles de potions ayant pour capacité de calmer l'acné, refaire pousser les os ou encore forcer le malade à dormir d'un sommeil sans rêves. Les murs en pierre brut donnaient un véritable cachet à la salle, renforcée par les rayons argentés qui inondaient l'infirmerie à cette heure-ci. Au fond à droite se trouvait le bureau de Mme Pomfresh, dont la porte était actuellement fermée.

Un seul lit était occupé vers le milieu de la pièce par une jeune fille à la silhouette frêle, ses cheveux blonds cendrés s'étalant sur l'oreiller.

- On la réveille ? Chuchota James.

- Laisse-moi faire, dit aussitôt Remus. On connaît tes techniques de réveil, la pauvre va faire un arrêt cardiaque.

James et Sirius échangèrent un coup d'œil amusé puis Remus se pencha doucement au-dessus de la fille. Il la secoua par l'épaule et elle sursauta brusquement, retenant de justesse un cri apeuré. Effarée, elle les regarda un par un avant de réussir à articuler :

- Merlin ! Qu'est-ce...qu'est-ce que vous faites là ?

- N'ai pas peur, on veut juste te poster des questions.

- Les professeurs l'ont déjà fait ! Et on est au beau milieu de la nuit, Lupin !

Bon, visiblement, elle les avait reconnus. En même temps, c'était dur de trouver un élève dans ce château qui ne connaisse pas les Maraudeurs.

- Je sais bien mais il fallait qu'on te parle. Tu t'appelles Bertha, c'est ça ?

Bertha écarquilla les yeux, surprise qu'il connaisse son nom et hocha la tête.

-Bertha Jorkins, dit-elle. Mais je ne comprends pas...qu'est-ce que vous voulez ?

- On veut savoir ce qui s'est passé, expliqua James. Raconte-nous en détail.

- Je n'ai pas vu grand-chose... J'étais au niveau des cachots pour aller récupérer mon livre de potion quand soudain j'ai entendu des voix. Trois personnes sont arrivées devant moi mais elles avaient le visage caché par des cagoules, je n'ai pas pu voir qui c'étaient. Le premier, le plus grand, m'a dit que ce n'était pas bien de rôder toute seule en ce moment pour une...une sang de bourbe, surtout moi...

Remus remarqua qu'elle avait légèrement buté sur le mot de sang-de-bourbe, comme si ça la répugnait de le prononcer. A côté de lui, James et Sirius serraient les poings avec force.

- Pourquoi surtout toi ? Demanda Peter, pragmatique.

- Je suppose que c'est parce que j'ai tendance à rependre des rumeurs et fouiner un peu partout. Mais je ne peux pas m'en m'empêcher, si vous saviez les secrets que certains cachent !

La lueur dans les yeux de Bertha mit mal à l'aise Remus qui s'empressa de reprendre la conversation.

- Hum...Et sinon, rien d'autre ne te revient ?

- Les trois étaient de tailles différentes, donc je dirais qu'ils n'étaient pas de la même année. Ils m'ont jeté des sortilèges et à un moment je me suis évanouie. Mme Pomfresh a dit que j'avais quelques séquelles mais rien de grave. J'ai eu de la chance.

- Tu es sûre de ne pas avoir reconnu les personnes ? Insista James.

- Non mais j'ai vu l'écusson sur leur robe de sorcier.

- Serpentard, supposa automatiquement Sirius.

Bertha acquiesça avant d'ajouter :

- Serpentard, Serdaigle et Gryffondor.

- Attends...Quoi ?

- J'en suis certaine, martela la jeune fille. Je suppose qu'ils n'ont pas envoyé de Poufsouffle de peur que je reconnaisse quelqu'un de ma maison.

Les Maraudeurs semblaient avoir du mal à se remettre de la nouvelle. Que des Serpentard attaquent des élèves nés-moldu, c'était une chose, mais si d'autres maisons rejoignaient les idéologies du mage noir alors ça voulait dire que la situation était bien plus grave qu'ils ne l'avaient pensé. Parfois, être enfermé entre les murs de Poudlard pouvait légèrement couper de la réalité.

Malgré tout, Remus tiqua en entendant la phrase de Bertha.

- Qu'est-ce que tu veux dire par « ils n'ont pas envoyés » ? Tu penses que l'attaque n'était pas due au hasard ?

- Bah...C'est peut-être idiot mais si je suis revenue c'est pour reprendre mon livre de potion. Mais je suis pratiquement sûre de l'avoir rangé dans mon sac à la fin du cours. En sortant, quelqu'un m'a bousculé, je n'ai pas fait attention. Ça aurait pu suffire pour me le voler grâce à un sortilège.

- Ils n'auraient pas pu être certain que tu retournerais chercher ton livre, objecta Sirius.

- On avait un devoir à rendre pour le lendemain, j'aurais forcément eu besoin de mon manuel. S'ils ont des « espions » chez les Poufsouffle, ce n'était pas dur d'avoir l'info... Mais enfin à quoi ça vous sert de savoir tout ça ?

- A beaucoup de chose, Bertha, assura James. Merci pour ton aide !

Il lui adressa un sourire dans la pénombre et la jeune fille regarda les quatre amis partir, fascinée. Les quatre garçons les plus populaires de l'école avaient débarqué en pleine nuit pour lui parler à elle ! Franchement, elle aurait presque pu penser être dans un rêve.

Dès que Sirius referma la porte derrière lui, les Maraudeurs reprirent le chemin en sens inverse en direction de la salle commune. Heureusement que c'était dimanche demain sinon ils n'auraient jamais réussi à se lever.

- Vous pensez qu'elle a dit la vérité ? Demanda Peter à voix haute.

- Je ne vois pas pourquoi elle nous aurait menti, dit Remus. Elle paraissait sincère.

- Mais si ce qu'elle a dit est vrai...alors on a un traître chez les Gryffondor.

- Et il ferait mieux de ne pas se trouver devant moi un jour sinon je lui mets mon poing dans la figure, lança James, visiblement contrarié.

Sirius posa une main réconfortante sur l'épaule de son meilleur ami, sachant pertinemment ce qui le chamboulait à ce point. James ne pouvait pas supporter la déloyauté ou la traîtrise, pour lui c'était le comble du déshonneur. Ses parents lui avaient inculqués des valeurs et il les respectait avec fougue. Alors évidemment, savoir qu'il y avait un traître parmi sa maison le mettait dans tous ses états.

Finalement, ils rentrèrent dans leur dortoir, tentant toujours de faire le moindre bruit de possible. Pourtant, ça ne loupa pas encore une fois et Peter trébucha à nouveau sur la valise mal rangée. Il eut moins de chance qu'en début de soirée car il s'étala de tout son long, les bras et les jambes en étoile de mer, face contre terre.

- Bon sang Queudver, tu le fais exprès ? Lança Remus.

James et Sirius, eux, éclatèrent de rire en se tenant le ventre. Ils frappèrent dans leur main, redoublant d'hilarité, et Remus et Peter finirent par se joindre à eux sans pouvoir s'en empêcher. 

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