Tome I - Chapitre 27 : Moments à deux


Incapable de dormir, Lily se retourna dans son lit une fois de plus. Le dortoir était plongé dans le silence, excepté le léger ronflement d'Alexia qui avait attrapé un rhume, et seul un rayon de lune éclairait faiblement la pièce. Il devait être près de minuit mais elle n'arrivait pas à se détendre, repassant les évènements de la semaine dernière. Quelqu'un s'était introduit ici, avait fouillé leur affaire, tout ça pour déposer un mot de menace contre les nés-moldus. Elle ne savait pas vraiment pourquoi ça la travaillait maintenant précisément. Evidemment, elle avait été bouleversée sur le coup, seulement le sentiment de malaise ne semblait pas vouloir s'en aller. Elle n'était pas idiote, le mot lui était destiné puisqu'elle était la seule née-moldu de leur chambre et elle avait peur. Elle n'osait pas l'avouer à voix haute, mais c'était la réalité. C'était sa chambre ici, son lit, ses biens personnels...

Ayant l'impression d'étouffer dans ses couvertures, elle repoussa sa couette d'un coup de pied et se leva précipitamment. Elle avait besoin d'aller faire un tour. Aussi silencieusement que possible, elle se glissa hors de la pièce, refermant la porte dans son dos. Le couloir n'était éclairé que par des lampes à gaz qui projetaient une douce lueur tamisée et ses bruits de pas étaient étouffés par la moquette.

La première chose que Lily remarqua en entrant dans la salle commune fut... James. Il était assis sur le canapé, renversé contre le dossier. Il décrivait des cercles avec sa baguette, et s'amusait visiblement à faire voler un dragon en papier (qui était assez réussi, elle devait bien l'admettre). Il avait dû se passer la main dans les cheveux à plusieurs reprises car ces derniers partaient dans tous les sens et se dressaient en épis sur sa tête. Elle dû reconnaître qu'il avait l'air plus jeune comme ça, détendu. Ça changeait du garçon énergique qui n'arrêtait jamais de bouger.

- Potter ?

Il sursauta et se retourna vers elle, surpris de la voir à cette heure-ci en pyjama au pied des escaliers.

- Tu sais que le couvre-feu est dépassé ?

- Je ne suis pas en dehors de la salle commune, contra-t-il. Et puis tu es debout aussi.

- Ouais... impossible de dormir.

Il haussa un sourcil, s'apprêtant à demander pourquoi mais changea de tactique en voyant l'expression de la jeune fille.

- Viens, reste pas plantée là.

Lily hésita une seconde puis décida qu'elle ne voulait absolument pas retourner se coucher alors elle pouvait bien passer un peu de temps avec Potter. Prudemment, elle s'assit sur le rebord du canapé, veillant à établir une « distance de sécurité ».

- Qu'est-ce que tu fais ici ?

- J'attends Remus, répondit-il. Il ne devrait pas tarder à revenir de ses rondes de préfet.

- Tu l'attends toujours aussi tard ?

- Ca dépend de l'heure à laquelle il termine mais oui. Je trouve ça étrange quand le dortoir n'est pas complet. 

Lily sourit.

- Personnellement, j'aimerais qu'Alexia ne soit pas là cette semaine, elle ronfle. 

- Sirius a dû lui refiler son rhume. S'ils arrêtaient un peu de s'embrasser. 

- On pourrait dormir en paix. 

- Pas faux. Ça te dit de former un club de célibataire ?

Elle leva les yeux au ciel.

- Le jour où tu resteras célibataire plus de deux semaines Potter...

- On en revient encore à ça ? Tu n'as toujours pas compris qu'il n'y avait qu'une fille qui m'intéressait ?

- Potter... dit-elle en rougissant.

- Laisser tomber, je suis trop fatigué pour avoir cette discussion. Mais on en reparlera.

Il la regardait avec un petit sourire en coin et elle ne douta pas une seconde qu'il disait la vérité. Ce mec était le plus buté qu'elle connaissait.

- Et toi alors ? Pourquoi tu ne dors pas ?

- Je ne sais pas...

- Evans ?

- Je n'arrive pas à trouver le sommeil c'est tout.

James n'eut pas l'air très convaincu.

- Tu es sûre ?

- Hum... C'est juste... Mon dortoir, je ne me sens pas bien, je sais que c'est ridicule mais...

- Mais tu as peur depuis que quelqu'un y est entré, termina-t-il.

- Oui, avoua Lily. Cette personne est entrée dans ma chambre pour laisser une lettre de menace. Et on sait tous qu'elle m'était adressée.

- Peut-être pas...

- Potter, je suis la seule née-moldu de notre dortoir.

James ne trouva rien à répondre, sachant pertinemment qu'elle avait raison. Comme toujours d'ailleurs. Pourtant, il détestait voir cette expression sur son visage. Elle tortillait ses mains sur ses genoux, jouant nerveusement avec l'ourlet de son pull.

- Tu veux faire une partie de bataille explosive pour te changer les idées ?

- Je... Quoi ?

- Allez Evans ! On n'arrive pas à dormir tous les deux, donc autant s'occuper.

Hésitante, elle se demanda une seconde si elle ne ferait pas mieux de remonter se coucher mais elle savait qu'elle ne pourrait pas fermer l'œil. Alors que James commençait à distribuer les cartes, elle décida qu'après tout ça pouvait être marrant et de toute façon ses cours ne débutaient qu'à 10h.

- Très bien, accepta-t-elle. Mais prépare-toi à perdre, Potter.

James sourit.

- Tu vas être surprise.

Ils jouèrent pendant une heure, abattant carte sur carte. Lily manqua de se faire griller les sourcils quand son jeu explosa pour la troisième fois (encore une défaite...) et elle décida d'attacher ses cheveux avec prudence. Quant à James, il semblait soudain plus concentré qu'en cours. Après une dizaine de partie (qu'il remporta presque toutes), ils décidèrent de changer de jeu. James se leva du canapé pour aller fouiller dans la malle contre le mur où les élèves stockaient des jeux sorciers et moldus que tout le monde pouvait emprunter à sa guise.

- C'est quoi un Monopoly ?

- Un jeu où il faut gagner des rues, expliqua Lily, mais c'est pas marrant à deux. Il y autre chose ?

- Jeu d'échec ?

- Version sorcier ?

- Ouais !

- Alors non, les pièces ne m'obéissent jamais.

James rit.

- Oh il y a des cartes pour faire des tours de magie. Incroyable pour un sorcier non ?

Lily secoua la tête en souriant malgré tout. Il faisait le pitre en sortant toutes les boîtes de jeu et elle voyait bien que c'était plus pour la distraire qu'autre chose mais qu'importe, ça lui faisait du bien.

- Potter ? Qu'est-ce que tu fais ?

- Je crois que j'ai trouvé un truc...

- Comment... Ah !

Elle recula précipitamment, les mains sur le visage tandis que James éclatait de rire à sa blague. Elle venait de recevoir un jet d'eau. Lily releva la tête pour le voir debout, un pistolet à eau jaune dans une main et un sourire en coin aux lèvres, l'air très fier de lui.

- Je vais te tuer, prévint-elle.

- Essaye d'abord de m'attraper Evans.

Il ne lui en fallut pas plus. Lily bondit sur ses pieds pour se précipiter vers la malle et attrapa un deuxième pistolet à eau qui traînait. Elle se demanda un instant qui était l'imbécile qui les avait remis encore rempli mais elle ne chercha pas à approfondir la question quand elle reçut un deuxième tir en pleine tête.

- Alors là c'est la guerre !

Elle se jeta vers lui, tirant à toute vitesse et il s'enfuit à l'autre bout de la salle commune pour tenter une retraire défensive derrière un fauteuil.

- Reviens ici, espèce de lâche, cria-t-elle.

Pour toute réponse il lui envoya un autre jet d'eau dans le cou, ce qui lui fit pousser un cri un peu trop aigue. Ils se tournèrent autour quelques secondes avant de reprendre leur course poursuite à travers la pièce, manquant de rentrer dans les meubles. La table basse ne survécu que par miracle. Essoufflé, James sauta par-dessus un canapé pour éviter de se faire rattraper.

- Déjà fatigué ? Se moqua la rousse. Je croyais que tu étais un sportif.

- C'est rare de faire une bataille d'eau pendant les matches de Quidditch...

- Tu es si sûr de ça ? Parce que je me souviens du dernier match pendant notre quatrième année où Black est revenu complètement trempé.

James éclata de rire au souvenir.

- Ce n'était pas moi ! Assura-t-il. Enfin pas tout à fait...

- Je crois que c'était le premier match qui m'avait intéressé.

- Eh ! C'est celui où je me suis pris un cognard dans le ventre aussi !

- C'est bien ce que je disais, un divertissement incroyable !

Elle lui adressa un sourire malicieux et il plissa les yeux, resserrant sa prise sur le pistolet à eau.

- Cours vite Evans !

Il se lança à sa poursuite tandis qu'elle s'enfuyait en direction de la porte. Elle jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et s'aperçut qu'il était juste derrière elle. Ça ne manqua pas car deux secondes plus tard elle sentit ses pieds quitter le sol tandis qu'il l'attrapait par la taille.

- Ah ! Potter, pose-moi par terre !

- Certainement pas !

Sans ménagement, il la balança sur son épaule et elle se retrouva la tête à l'envers tout en battant des jambes pour essayer de se dégager mais il avait une poigne de fer.

- Merlin, tu t'agites plus qu'un vif d'or !

- Tu n'as qu'à me lâcher !

- Toujours non, Evans. Et fais attention avec tes pieds ou tu vas finir par me frapper.

- C'est le but ! Cria-t-elle en riant malgré tout.

James esquiva un autre coup de pied et la fit basculer sur le canapé sans ménagement.

- Merci pour tant de délicatesse...

- C'est un plaisir, dit-il en s'asseyant à côté d'elle, lui écrasant les jambes au passage.

- Aïe ! Bouge de là !

Il se décala en riant, épuisé. D'après l'horloge il était prêt de 1h du matin et James sentait qu'il commençait à fatiguer. Il se passa la main dans les cheveux, baillant à s'en décrocher la mâchoire. Lily sourit devant ce spectacle.

Soudain, le trou du portrait s'ouvrit pour révéler Remus. Il avait l'air épuisé mais content et ses yeux ambrés brillaient légèrement. Il avait dénoué sa cravate qui pendait autour de son cou et révélé les manches de son pull gris. Visiblement, il ne s'attendait pas à trouver encore du monde dans la salle commune.

- Qu'est-ce que vous faites là ?

- Insomnie, répondit James avec nonchalance. Et toi ? Pourquoi tu rentres à cette heure-ci ? Les rondes de préfet sont terminées depuis au moins trois quart d'heure !

Remus piétina sur place.

- J'ai juste traîné...

- Tu veux me faire croire que tu as juste fait le tour du château pour t'amuser ? Allez avoues !

- Tu n'es pas ma mère, James.

Lily regarda l'échange entre les deux garçons et fut amusée en constatant la totale incapacité de Remus pour mentir, surtout à un de ses meilleurs amis.

- Même moi je ne te crois pas, intervint-elle.

- Lily ! Depuis quand est-ce que tu es de son côté ?

- Depuis que je suis curieuse. Alors où est-ce que tu étais ?

En voyant les deux autres échanger un regard à la fois complice et rieur, Remus comprit qu'il ne leur échapperait pas. Ils étaient les Gryffondor les plus têtus qu'il connaissait.

- J'étais juste avec Anaïs...

- Je le savais ! S'exclama James, le poing en l'air.

- Attends attends... Qui est Anaïs ?

- La copine de Remus.

- Quoi ?!

- Non, ne l'écoute pas Lily. C'est juste une amie.

Lily sourit quand il rougit d'embarras.

- Tu ne m'as jamais parlé d'elle...

- Parce qu'il n'y a rien à dire.

Cette phrase fit lever les yeux au ciel à James.

- Et pourquoi est-ce que vous êtes trempés ? Demanda brusquement le lycanthrope.

- Oh ça ? Bataille d'eau.

- Dans la salle commune à une heure du matin ?

- En fait c'était plus à minuit et demi après mes victoires fracassantes à la bataille explosive.

- Je continue à dire que tu as triché ! Protesta Lily.

- Tu es juste mauvaise perdante, Evans.

La jeune fille se contenta de croiser les bras sur sa poitrine, l'air renfrogné. Remus secoua la tête.

- Allez les enfants, dit-il d'un ton paternel. C'est l'heure d'aller se coucher.

- Bien chef !

Fatiguée, Lily se leva du canapé au ralenti et suivit les garçons jusqu'au pied des escaliers. Alors qu'elle leur souhaitait une bonne nuit, James la retint brièvement par les bras, l'air inquiet. Il hésita une seconde, le temps que Remus s'éclipse discrètement pour les laisser seuls avant de reprendre.

- Ca va aller ? Je veux dire dans ton dortoir...

- Ouais, murmura-t-elle, touchée par sa préoccupation. Merci beaucoup pour ton aide.

- Toujours là pour toi.

Il lui adressa un dernier sourire en coin puis fila rejoindre son ami. Lily resta un instant à fixer le vide puis l'imita, extenuée.

**

*

- Miss McKinnon, je suis sûre que l'horloge est passionnante à regarder mais le tableau l'est tout autant.

Marlène sursauta à la voix sèche du professeur McGonagall qui l'interpellait et elle fixa à nouveau son attention sur le cours, le rouge aux joues. Devant elle, Lily se retourna pour lui faire les gros yeux tandis qu'Alexia lui donnait un coup de pied sous la table.

- Aïe !

- Sois un peu attentive, qu'est-ce qui t'arrives ?

- Rien, j'ai juste mal au ventre, mentit-elle.

- Tu veux que je t'emmène à l'infirmerie ?

- Non, ça ira.

Alexia n'insista pas et continua à recopier la leçon en secouant la tête. Quand la sonnerie retentit enfin, Marlène hésita à partir directement mais attendit quand même ses amies. Elle avait peur que ça fasse suspect dans le cas contraire et puis sinon elle était sûre de se faire assassiner par Alexia. Cette dernière arriva d'ailleurs à sa hauteur.

- Alors ? On fait quoi pendant une heure ?

- Aucune idée. On pourrait aller se promener dans le parc ?

- Oh non ! Il gèle dehors, protesta Dorcas.

- Ca m'aurait étonné que tu ne râles pas tiens...

Avec maturité, la brune lui tira la langue. Marlène éclata de rire.

- De toute façon je vous abandonne les filles, annonça-t-elle.

- Pourquoi ?

- J'ai un truc à faire. Des recherches pour mon devoir de métamorphose. On se retrouve dans le dortoir ?

Ses amies hochèrent la tête puis reprirent leur conversation tandis qu'elle s'éloignait, son sac rebondissant contre son épaule. Dès qu'elle fut sûre d'être assez loin, elle bifurqua vers le troisième étage et veilla à faire un détour pour éviter de croiser le tableau du chevalier du Catogan, elle n'était pas vraiment d'humeur à se faire provoquer en duel. Arrivée à destination, elle ouvrit la porte de la vieille salle de classe et son regard tomba sur l'antique canapé vert défoncé qui trônait au milieu de la pièce. Assis en tailleur dessus se trouvait nul autre que Regulus.

- Salut ! Lança-t-elle, un grand sourire aux lèvres. T'es là depuis longtemps ?

- Un moment. J'ai commencé mes devoirs.

Elle se pencha et grimaça devant ses fiches de révision. Elle était vraiment contente de ne pas avoir d'examen à passer cette année.

- Heureusement que je suis là, tu vas pouvoir faire une pause !

- Je savais bien que je te gardais avec moi pour quelque chose.

- Eh ! S'exclama-t-elle en lui donnant un coup dans l'épaule.

Il sourit et elle se sentit très fière d'avoir réussi cet exploit.

- Alors McKinnon, qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui ?

- Je ne sais pas... Je suppose qu'à force de rester enfermé dans cette salle on a épuisé toutes les options.

- Tu sais bien que c'est mieux si on ne nous voit pas ensemble.

- Je sais, rassura-t-elle. Viens j'ai une idée.

- Quoi ? Marlène...

Mais elle n'écouta pas ses protestations et lui attrapa la main, le forçant à se remettre sur ses pieds. Sans le lâcher, elle le traîna dans son sillage jusqu'au mur où était accroché le vieux tableau noir qui servait autrefois pour les cours. Il menaçait visiblement de s'effondrer, bien que Marlène supposait qu'il avait dû être fixé avec de la glue perpétuelle ou un sortilège.

- Tu veux faire des dessins à la craie ?

- Non idiot. Je veux qu'on laisse notre empreinte sur ce tableau. Comme une sorte de symbole tu vois ?

- Je vois surtout que c'est ridicule...

- Regulus !

Il bougonna.

- Très bien, dit-il finalement. Vas-y, commence.

Marlène ne se fit pas prier. Elle se saisit de la craie puis plaça sa main bien à plat sur le tableau pour en tracer le contour. Elle frissonna quand la matière froide rentra en contact avec sa peau, conscience que Regulus l'observait dans son dos. Dès qu'elle eut terminée, elle écrivit son prénom avec application juste en dessous. Satisfaire, elle fit volte-face.

- Impressionnant, dit-il. Vraiment, un gamin de quatre ans n'aurait pas fait mieux !

- Arrête d'être sarcastique. A ton tour.

- Mais...

- Chut !

Sans ménagement, elle lui reprit la main pour lui faire imiter son geste.

- Ne bouge pas, ordonna-t-elle, et garde la paume posée contre le tableau. Voilà comme ça.

Elle se dépêcha de faire le dessin, sachant qu'il pouvait s'en aller en une seconde s'il jugeait que cette histoire débile durait trop longtemps. D'ailleurs, à peine eu-t-elle fini qu'il se recula comme si elle l'avait brûlé et Marlène se chargea d'écrire son nom.

Prise par une soudaine inspiration, elle continua pourtant à dessiner. Une tablette de chocolat par-là, un chat plus haut et un canapé vert avec des ressorts. Concentrée, elle attacha ses cheveux blonds pour ne pas qu'ils lui reviennent dans les yeux. A la fin, le tableau était recouvert de dessins plus ou moins réussis qui s'entremêlaient autour de leur empreinte et de leur prénom.

Brusquement, le silence de la pièce la frappa. Son souffle se prit dans sa gorge tandis qu'elle n'osait pas se retourner.

- Je... Qu'est-ce que tu en penses ? Demanda-t-elle, tremblante. C'est notre histoire.

Le chat pour leur première rencontre avec Chamallow, le canapé vert qui était devenu leur refuge, le chocolat partagé avant les vacances... Elle avait l'impression que tous ces moments étaient gravés dans sa mémoire.

Regulus ne dit rien pendant plusieurs secondes puis il se rapprocha pour être à sa hauteur, contemplant son œuvre avec une expression neutre.

- Je ne savais pas que tu savais dessiner...

- Ce n'est pas de l'art non plus... Ma grand-mère était peintre, elle me donnait des cours quand j'étais petite.

Il sourit.

- Tu es une fille étonnante, McKinnon.

- Je sais, répondit-elle doucement en riant.

Sans un mot, Regulus referma les deux battants du tableau. Ainsi personne ne verrait les dessins si quelqu'un entrait dans la salle par erreur. Ça serait leur secret.

**

*

Heureuse, Marlène entreprit de retourner à son dortoir. Ils n'avaient passé qu'une heure ensemble mais ça avait suffi à lui remonter le moral. Comme d'habitude, il était parti dix minutes avant elle pour ne pas qu'on les voit. Du coup, quand elle passa dans le hall elle le repéra en compagnie de Livia et d'Antonin Dolohov en train de discuter et elle se mordit la lèvre en le voyant si proche de la jeune fille. Elle ne pouvait pas dire qu'elle était jalouse pourtant elle aurait aimé pouvoir se tenir aussi à côté de lui à rire et à parler simplement sans qu'il y ait de conséquences. Rosier n'était qu'un pauvre type.

Marlène secoua la tête. Elle savait pertinemment que ce genre de pensée ne menait nulle part et qu'elle devait déjà s'estimer contente. Quand elle entra dans la salle commune, elle faillit se faire rentrer dedans par un petit première année qui jouait avec un frisbee à dents de serpents, ce qui l'agaça légèrement. Où était Lily quand on avait besoin d'autorité ?

Pourtant, rien ne la prépara à ce qu'elle allait trouver en entrant dans son dortoir. La chambre était étonnement bruyante et les filles étaient toutes assises sur un lit en riant.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Oh rien, Lily a donné un défi à Alexia.

Marlène haussa un sourcil.

- Et où est-ce qu'elle est ?

- Je t'explique, dit Dorcas. Lily a parié qu'Alexia ne pouvait pas garder le dortoir en ordre pendant deux semaines, tu la connais elle est hyper bordélique. Alex a relevé le défi mais j'ai voulu pimenter le jeu en ajoutant une condition.

- Laquelle ?

- Ce n'est pas dans notre dortoir que va se dérouler le pari...

**

*

Son oreiller sous le bras, Alexia monta les escaliers quatre à quatre. Elle fonçait tête baissée par peur de changer d'avis mais les mots de Lily étaient encore trop présents pour qu'elle fasse demi-tour. Dans le couloir, elle hésita, ne sachant pas quelle porte était la bonne puis elle supposa que la configuration devait être la même chez les filles et les garçons.

Elle toqua très vite pour éviter de partir en courant et plaqua un magnifique sourire sur son visage quand le battant s'ouvrit sur James. Il eut un mouvement de surprise en la voyant sur le seuil.

- Alex ?

- Salut !

En arrière-plan, Sirius releva la tête de son magazine, Remus se balança en arrière sur sa chaise de bureau pour voir la jeune fille et Peter se jeta littéralement dans la salle de bain en poussant un cri pour cacher son magnifique caleçon bleu.

Alexia s'avança dans la chambre.

- Je viens demander l'asile politique ! Annonça-t-elle.

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